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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-05-28##

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News
Transcription
00:00:00...
00:00:02Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:00:04...
00:00:06Nous sommes en guerre.
00:00:07J'ai une bonne nouvelle pour vous.
00:00:08Le gouvernement va proposer aux Français
00:00:10un plan de retour à l'équilibre des finances publiques.
00:00:14Si jamais c'est une mauvaise nouvelle, ça va beaucoup déchirer, vous allez voir.
00:00:16Il va demander un effort à tous les Français.
00:00:19Et alors, la bonne nouvelle, c'est quoi ?
00:00:21Le plus juste possible, mais un effort suffisant.
00:00:25Moi, ce que je crois, c'est que tu fais aucun effort.
00:00:27Pour que la France sorte de cette situation
00:00:29dans laquelle on l'est montrée du doigt.
00:00:30Quand t'es fort, tu fais moins d'efforts.
00:00:33Et qu'on a laissé grandir au travers du temps.
00:00:35On peut critiquer, moi, je suis pour le débat.
00:00:37C'est nul !
00:00:37Calme-toi !
00:00:41Nous sommes en guerre.
00:00:43Et oui, c'est pour ça que François Bayrou,
00:00:45le Premier ministre que le monde entier nous envie,
00:00:48nous demande de faire des efforts, oui.
00:00:51Et là, nous sommes là, vous savez, nous sommes tous à Sud Radio,
00:00:54absolument mobilisés pour faire des efforts.
00:00:56On sent déjà que Elwin est en train de se serrer la ceinture,
00:01:00que notre ami Julien n'en peut plus, là.
00:01:03Il ne mange plus depuis trois jours.
00:01:05Quant à Manu, lui, alors, il ne boit plus du tout.
00:01:08Et alors, Maud Coffler, je ne vous en parle pas,
00:01:09elle était déjà en train de préparer un régime.
00:01:11Mais là, elle fait des efforts.
00:01:13Ça y est, nous allons sauver la France !
00:01:15Nous allons sauver la France.
00:01:17Français, encore un effort, comme disait le marquis de Sade.
00:01:20Eh bien, on va en parler quand même très sérieusement
00:01:22avec Philippe Deschades, économiste,
00:01:24président des LinkedIn, les éconoclastes.
00:01:26On se dit les efforts, les efforts.
00:01:27Chaque fois qu'il y a quelque chose à faire,
00:01:29et on connaît la dette publique, la dette de la France,
00:01:31des efforts ! Quels efforts !
00:01:34Et puis, nous allons parler, évidemment,
00:01:36de cette loi qui est passée, qui a été votée à l'Assemblée,
00:01:41la loi sur l'aide à mourir, le droit à l'aide à mourir.
00:01:46Et on va en parler longuement aussi.
00:01:48Nous avons reçu, comme vous le savez,
00:01:50nous avons reçu Philippe Jevin, nous avons reçu Claire Fourcade,
00:01:52nous avons reçu les adversaires de la loi.
00:01:55Et là, nous allons recevoir Jonathan Denis,
00:01:57qui est président de l'Association pour le droit de mourir d'indignité,
00:02:01et Thomas Ménager, député et reine du Loiret,
00:02:03qui a voté pour cette loi à l'aide à mourir.
00:02:09Nous allons en parler parce que, effectivement,
00:02:11toutes les opinions sont bonnes à entendre.
00:02:15Et après, vous ferez votre avis.
00:02:17Et puis, évidemment, les perles, les huées, les bravos.
00:02:20Et ensuite, on va parler, en seconde partie,
00:02:23comment le droit, comment la démocratie a été bafouée.
00:02:30Ce fameux référendum, nous sommes à un jour près,
00:02:32vous savez, en 2005, il y a 20 ans,
00:02:35le fameux référendum sur la constitution européenne,
00:02:38qui avait été rejeté par les Français à 55% des voix,
00:02:41et sur lequel on s'est assis.
00:02:43On va prendre le temps, un livre passionnant,
00:02:45et on recevra André Bonnet.
00:02:47À tout de suite.
00:02:48Les Français parlent au français.
00:02:51Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:53Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:02:56Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:02:59L'effort, l'effort, l'effort, et l'appel.
00:03:03C'est presque un appel, on n'est pas le 18 juin,
00:03:05mais François Bayrou va présenter en juillet,
00:03:08il y a un mois plus tard, un plan pluriannuel
00:03:10de redressement des finances publiques,
00:03:12qui va demander un effort à tous les Français.
00:03:14C'est ce qu'il a dit hier sur AMC et BFM TV.
00:03:19Alors, de quoi cet effort est-il le nom ?
00:03:23On en parle tout de suite.
00:03:25Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:28Le fait du jour.
00:03:37Eh oui, vous entendez le bruit lancinant
00:03:40des machines à sous Pink Floyd Money.
00:03:44Alors voilà, on sait, on ne va pas revenir
00:03:46sur les chiffres du déficit public,
00:03:48mais je le rappelle quand même,
00:03:50pratiquement 175 milliards d'euros,
00:03:526 points de PNB après 5,5 en 2024,
00:03:56la dette publique culmine désormais
00:03:58à 3 300 000 milliards d'euros,
00:04:023 000, pardon, 3 300 000 milliards d'euros,
00:04:05et les charges d'intérêt à 59 milliards d'euros.
00:04:08Alors, tout va bien dans le meilleur du monde ?
00:04:10Non, il faut faire des efforts.
00:04:12Philippe Béchade, bonjour.
00:04:14Vous êtes économiste, vous êtes président
00:04:16de Fintang les Éconoclastes, et vous êtes rédacteur
00:04:18en chef des publications Agora.
00:04:20Alors, donc, encore une fois,
00:04:22pour la énième fois, un immeuble effort.
00:04:24Écoutez, Français, vous,
00:04:26maintenant ça suffit, vous dépensez trop,
00:04:28il faut se serrer la ceinture.
00:04:30Vieilles Rangaines,
00:04:32Nouvelle Musique, ou pas ?
00:04:34Non, Vieilles Rangaines,
00:04:37R-Connu,
00:04:39et puis alors, Interprété aujourd'hui,
00:04:43sans aucun enthousiasme,
00:04:46sans aucune incarnation,
00:04:48parce que, oui, ce sont des formules
00:04:50devenues complètement creuses.
00:04:52En fait, ça fait
00:04:54depuis même les années 90
00:04:57qu'on demande aux Français
00:04:59de faire des efforts,
00:05:01et ceux qui devraient en faire,
00:05:05évidemment, sont toujours les mêmes,
00:05:07qui n'en font pas.
00:05:08Et ceux dont on ne parle pas,
00:05:10c'est surtout ça,
00:05:11c'est l'omerta des médias
00:05:13sur qui ne fait pas d'effort.
00:05:15– Alors, qui ne fait pas d'effort ?
00:05:17Soyons concrets avec vous, je sais qu'on peut l'être,
00:05:19Philippe Béchat, qui ne fait pas d'effort
00:05:21et qui fait que ce système continue
00:05:23avec les mêmes qui payent
00:05:25et puis les mêmes qui ne font rien ?
00:05:27– Facile, alors, on va commencer par les députés
00:05:29qui se sont augmentés
00:05:31de près de 400 euros l'année dernière,
00:05:34parce que, voyez-vous, l'inflation,
00:05:36bon, bon, monsieur...
00:05:38– Il faut faire un téléton pour les députés, non ?
00:05:40– Oui, oui, ces gens-là sont obligés
00:05:43d'aller mendier des billets gratuits
00:05:45pour rendre visite à leurs administrés.
00:05:48Les sénateurs, alors eux,
00:05:50c'est carrément un peu plus de 750 euros,
00:05:53donc là, pas d'effort.
00:05:55Il y a tous les obligés du système
00:05:58qui se retrouvent bombardés à la tête
00:06:00d'une agence bidon d'un comité théodule
00:06:04d'une ONG, mais quand même jamais
00:06:06à moins de 100 000 euros par an,
00:06:08plus les frais de déplacement,
00:06:10les frais de repas, etc.,
00:06:12ça, ça ne fait jamais d'effort.
00:06:16– Philippe Ejade, on vous répondra,
00:06:18oui, mais ça, ce sont des miettes
00:06:20par rapport à l'abîme de la dette.
00:06:24– Oui, l'abîme de la dette, là,
00:06:26bon, on va rentrer dans le vif du sujet,
00:06:28c'est-à-dire ce que l'on pointe du doigt,
00:06:31c'est-à-dire le modèle social
00:06:33et notamment la sécurité sociale,
00:06:37et là, on nous parle de TVA social.
00:06:40Bon, on va reprendre les choses dans l'ordre.
00:06:42Alors, le déficit de la Sécu,
00:06:44ce n'est pas nouveau, ça fait même 30 ans
00:06:46que ça dure, et ça dure pour cette même raison
00:06:50que, là aussi, on tait,
00:06:54le voile est plus que pudique,
00:06:56là, c'est carrément un rideau de velours.
00:07:00Chaque année, quand on élabore
00:07:03le budget de la Sécu, il y a les dépenses,
00:07:06et il y a les recettes.
00:07:08Les dépenses, généralement,
00:07:10elles sont à peu près conformes aux attentes.
00:07:12Alors bon, on a eu, en cas de pandémie,
00:07:16peut-être un petit dépassement,
00:07:18mais qui était vraiment marginal.
00:07:20La réalité, c'est que ce sont les recettes
00:07:22qui ne sont pas au rendez-vous.
00:07:24Un peu comme dans un ménage
00:07:26où Madame compte chaque euro dépensé,
00:07:30Monsieur joue aux courses,
00:07:32paie des pots aux copains,
00:07:34voire rembourse les dettes de jeu
00:07:36de ses copains, leur paye un tour
00:07:38en Ferrari de location,
00:07:40et quand on arrive, on dit au ménage
00:07:42« Vous dépensez trop ».
00:07:44Ce n'est pas Madame qui dépense trop, non.
00:07:46C'est Monsieur.
00:07:48Monsieur, avec ses largesses.
00:07:50Et les largesses de l'État, c'est
00:07:52« Mes copains, je ne les fais pas payer. »
00:07:54Telle entreprise, telle institution
00:07:56ne va pas verser, ne va pas bénéficier
00:07:58d'une exemption de versement
00:08:02Et sa chiffre à combien ?
00:08:04C'est des milliards à force.
00:08:06Parmi ceux qui ne versaient pas,
00:08:08qui bénéficiaient d'une mensuétude
00:08:10pour ne pas verser son écho
00:08:12à la sécu,
00:08:14longtemps, il y a eu la SNCF.
00:08:16Maintenant, c'est plutôt
00:08:18des entreprises du CAC 40
00:08:20qui arrivent à négocier
00:08:22par-ci ou par-là.
00:08:24On leur fait des belles exemptions.
00:08:26Oui, parce que c'est pour sauvegarder l'emploi.
00:08:28On retrouvera toutes les raisons qu'on veut.
00:08:30Donc, en fait, le budget de la sécu,
00:08:32il est sur le papier équilibré.
00:08:34Et à chaque fois, ce n'est pas
00:08:36les Français qui dépensent trop.
00:08:38C'est les recettes qui ne rentrent pas
00:08:40parce que l'État
00:08:42ne les fait pas rentrer délibérément.
00:08:44Et demande bien sûr aux médias
00:08:46de ne pas parler
00:08:48de ce déséquilibre,
00:08:50enfin, de l'origine du déséquilibre.
00:08:52– Mais alors, dis-moi, Philippe Huchard,
00:08:54est-ce qu'aussi, on parle beaucoup, vous savez,
00:08:56de la fraude sociale, etc.
00:08:58Elle existe quand même.
00:09:00Mais ça ne vous paraissait pas
00:09:02un facteur majeur ou dominant ?
00:09:04– Ah si, la fraude sociale,
00:09:06c'est quand même beaucoup d'argent
00:09:08qui part dans des poches où il ne devrait pas atterrir.
00:09:10Charles Prats, je pense que
00:09:12vous le connaissez bien.
00:09:14Il a fait, là, des publications.
00:09:16Il a écrit des bouquins.
00:09:18Donc, ceux qui veulent se documenter
00:09:20sauront très factuellement
00:09:22quels sont ces modes de détournement
00:09:24et quels sont les sommes en jeu.
00:09:26Bien sûr qu'on voudrait bien récupérer
00:09:2815 à 20 milliards par an,
00:09:30on voudrait arrêter de verser des retraites
00:09:32à des bicentenaires, etc.
00:09:34Mais quand même,
00:09:36les économies que réalisent
00:09:38les entreprises en ne versant pas
00:09:40ce qu'elles devraient à la Sécu, c'est énorme.
00:09:42– Alors justement, moi, il y a quelque chose qui me frappe
00:09:44et étant un huron sur la question,
00:09:46je vois que
00:09:48le gouvernement cherche
00:09:5040 milliards d'euros, on l'a dit et répété,
00:09:52de coûts budgétaires
00:09:54et il cherche un budget.
00:09:56Alors, on l'a laissé s'accumuler,
00:09:58dit François Bayrou,
00:10:00des décennies, tout courant politique
00:10:02foncu, montagne de dettes,
00:10:04tous les courants politiques confondus, etc.
00:10:06Nous ne pouvons pas échapper.
00:10:08Mon but, c'est que chacun des Français qui nous écoutent
00:10:10dit, on ne peut pas faire autrement.
00:10:12Moi, une question, quand même,
00:10:14c'est pouvoir me répondre.
00:10:16Pourquoi 40 milliards, pas 50 milliards,
00:10:18pas 60 milliards, 30 milliards ?
00:10:20Ce chiffre de 40 milliards
00:10:22qu'on entend qu'on nous assène
00:10:24depuis des mois, ça veut dire quoi ?
00:10:26Pourquoi ce chiffre-là ?
00:10:28– Celui-là, je ne dirais pas qu'on l'a sorti du chapeau,
00:10:30mais c'est un peu le montant
00:10:32du déficit estimé pour 2025.
00:10:34Je vous le dis tout de suite,
00:10:36ça ne sera pas 40 milliards.
00:10:38– Ce sera plus ? – Bien sûr.
00:10:40À la rentrée, on s'apercevra que c'est probablement
00:10:42100. Parce que, là encore,
00:10:44le budget 2025
00:10:46était bâti sur des hypothèses
00:10:48qui sont plus qu'optimistes, pour ne pas dire
00:10:50complètement fallacieuses,
00:10:52une croissance qui ne sera pas au rendez-vous.
00:10:54Les recettes ne seront donc pas au rendez-vous.
00:10:56Mais il se passe quelque chose de beaucoup plus grave
00:10:58et beaucoup plus profond, qui fait que les 100 milliards
00:11:00que j'évoque, ça sera peut-être même au-delà.
00:11:02On a, par exemple,
00:11:04un secteur immobilier
00:11:06qui est totalement congelé.
00:11:08Vous avez, aujourd'hui, des études de notaires
00:11:10qui ferment.
00:11:12Vous avez des notaires
00:11:14qui changent de profession.
00:11:16– Carrément.
00:11:18– Les promoteurs,
00:11:20il n'y a plus aucun dépôt de permis de construire.
00:11:22C'est totalement congelé.
00:11:24Or, parmi les secteurs
00:11:26qui créent vraiment de l'emploi pas délocalisable,
00:11:28il y a l'immobilier.
00:11:30On est en pleine crise.
00:11:32Non pas seulement de l'immobilier,
00:11:34on est dans la crise du logement.
00:11:36Les gens ne peuvent pas se loger.
00:11:38Les gens ne peuvent pas payer leur loyer.
00:11:40Les gens ne peuvent pas acheter
00:11:42avec des taux, même à 3,30,
00:11:44qui ne sont pas énormes, historiquement.
00:11:46Les gens ne peuvent pas acheter.
00:11:48On aurait un besoin de construire colossal.
00:11:50Ça créerait énormément d'emplois.
00:11:52Et là, au contraire,
00:11:54on va avoir 200 000, 250 000
00:11:56pertes d'emploi.
00:11:58Toutes professions confondues
00:12:00qui participent aux bâtiments,
00:12:02les artisans, tout corps de métier.
00:12:04– Pourquoi ce gel ?
00:12:06– Parce qu'il y a une détestation
00:12:08de l'immobilier
00:12:10de la part du président
00:12:12qui est assumé depuis 2017,
00:12:14à tel point d'ailleurs que lorsqu'il y a eu
00:12:16le gouvernement Attal, rappelons-nous-en,
00:12:18ils ont oublié le ministre du logement.
00:12:20C'est juste,
00:12:22le logement est le premier poste
00:12:24budgétaire d'un ménage
00:12:26et il y avait des ministres
00:12:28de je ne sais pas quoi,
00:12:30de l'égalité hommes-femmes,
00:12:32de la promenade des chiens,
00:12:34et des poulaillers
00:12:36à quatre poules.
00:12:38Mais vous n'aviez pas
00:12:40de ministre du logement.
00:12:42Et c'est donc un vague
00:12:44sous-ministre à qui on a collé le bébé.
00:12:46– L'étiquette. – C'est extraordinaire.
00:12:48C'est-à-dire qu'en fait,
00:12:50le pays est vu par des gens qui, eux,
00:12:52n'ont jamais eu de problème de logement
00:12:54et qui détestent en plus
00:12:56les propriétaires
00:12:58parce que ce sont des rentiers.
00:13:00Sauf que ce que l'on ne voit pas
00:13:02c'est que si l'on congèle l'immobilier,
00:13:04eh bien, on congèle en réalité
00:13:06les créations d'emplois,
00:13:08les créations d'emplois là, sur notre sol.
00:13:10Et donc, s'il n'y a pas d'emplois créés,
00:13:12et s'il y a destruction d'emplois,
00:13:14parce qu'il va y avoir des centaines
00:13:16de milliers d'emplois détruits
00:13:18pour quelques dizaines de milliers d'emplois créés,
00:13:20j'ai une maison à la campagne
00:13:22à 10 km de chez moi,
00:13:24ils sont en train de se construire
00:13:26un nouvel entrepôt Amazon.
00:13:28Il va être rempli de robots.
00:13:30Il va y avoir peut-être
00:13:32300, 400 personnes qui vont travailler là,
00:13:34mais une fois que ce centre
00:13:36va commencer à fonctionner,
00:13:38les lieux de commerce vont fermer
00:13:40en région parisienne.
00:13:42Donc, en fait, c'est la destruction créatrice.
00:13:44C'est-à-dire que Macron se vante
00:13:46d'avoir fait venir des grandes entreprises,
00:13:48on va construire soi-disant des usines,
00:13:50mais c'est des usines à la japonaise.
00:13:52Les usines à la japonaise sont faciles.
00:13:54Il n'y a pas d'emplois.
00:13:56Alors que ce qui crée vraiment dans le procédé
00:13:58c'est l'immobilier, là par contre, on le congèle.
00:14:00Donc, il y aura beaucoup moins
00:14:02de rentrées fiscales d'ici la fin de l'année,
00:14:04beaucoup moins
00:14:06d'argent collecté pour les retraites,
00:14:08puisque là, il y a des gens
00:14:10qui vont perdre leur emploi.
00:14:12Donc, le problème de la Sécu
00:14:14va encore s'aggraver.
00:14:16Parce que si on ne crée pas d'emplois,
00:14:18on peut toujours couvrir la France d'usines,
00:14:20mais si dedans, vous avez
00:14:22500 robots
00:14:24et 3 geeks
00:14:26qui les programment à distance,
00:14:28ça ne crée pas d'emplois.
00:14:30Donc là, on a vraiment
00:14:32un souci, c'est que cette année,
00:14:34on voit déjà que
00:14:36le chômage progresse, donc
00:14:38on va avoir une aggravation
00:14:40de ce problème
00:14:42de la dette sociale
00:14:44ou du déficit social.
00:14:46Et c'est pour ça qu'on nous parle
00:14:48d'instaurer une TVA sociale.
00:14:51Oui, c'est intéressant.
00:14:53On va en parler de cette TVA sociale
00:14:55et on va en parler surtout, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:14:57Parce que, ces Français-là,
00:14:59à qui on demande de se serrer la ceinture,
00:15:01oui, mais jusqu'à où ?
00:15:03À quel périmètre ?
00:15:05On en parle tout de suite avec Philippe Béchade,
00:15:07après cette petite pause.
00:15:09Restez avec nous, 0826 300 300,
00:15:11si vous avez des questions
00:15:13ou des interventions.
00:15:17Sud Radio, Bercov, dans tous ses états.
00:15:21Serrez-vous la ceinture, les Français,
00:15:23serrez-vous la ceinture, nous dit François Bayrou.
00:15:25Nous sommes toujours avec
00:15:27Philippe Béchade, qui est économiste,
00:15:29président think-tank des éconoclasses,
00:15:31et rédacteur-chef
00:15:33des publications Magora.
00:15:35Cette TVA sociale,
00:15:37c'est quoi ?
00:15:39C'est une nouveauté ?
00:15:41C'est quoi cette TVA sociale ?
00:15:43Ça s'appelle un pur élément de langage.
00:15:45La TVA, elle est passée
00:15:47de 2% à ses origines, à 20%.
00:15:49On a eu 18%
00:15:51qui n'ont jamais été sociaux.
00:15:53Et puis d'un seul coup, passée la barre des 20,
00:15:55au-delà de 20, ça devient sociale.
00:15:57Oh, miracle !
00:15:59La CSG,
00:16:01elle n'était pas un peu sociale.
00:16:03Contribution sociale généralisée.
00:16:05La CRDS,
00:16:07remboursement de la dette sociale,
00:16:09elle n'était pas un peu sociale.
00:16:11Donc d'un seul coup, il faudrait aussi
00:16:13que la TVA le devienne.
00:16:15C'est une vaste blague.
00:16:17Non, la TVA sociale, c'est une façon
00:16:19d'échanger
00:16:21une moindre,
00:16:23pas taxation,
00:16:25mais moindre
00:16:27ponction sur ce que
00:16:29les entreprises versent aux salariés,
00:16:31au prétexte qu'il faut que le
00:16:33travail paye davantage.
00:16:35On va retirer encore
00:16:37des prélèvements sur
00:16:39l'entreprise pour
00:16:41faire asseoir la charge sur
00:16:43le consommateur en disant
00:16:45qu'il n'est pas obligé de dépenser.
00:16:47Il va gagner plus parce que l'entreprise va pouvoir
00:16:49lui donner un petit peu plus,
00:16:51mais il est libre de ne pas dépenser.
00:16:53Je peux vous rassurer qu'aujourd'hui, les Français se serrent déjà la ceinture.
00:16:55L'immobilier étrangle
00:16:57pratiquement 40 ou 50% des ménages.
00:16:59Pour payer le loyer,
00:17:01les gens font déjà
00:17:03des efforts sur tout le reste.
00:17:05Les efforts, c'est plus de coiffeurs,
00:17:07plus de restaurants, plus de sorties pour les gosses,
00:17:09on va beaucoup moins loin en voiture
00:17:11parce que faire le plein, ça coûte, etc.
00:17:13Voilà où nous en sommes.
00:17:15Et si on rajoute, évidemment, de la TVA,
00:17:17là, on arrive, ça recoupe.
00:17:19Tiens, ce que nous dit M. Bayrou,
00:17:21tous les Français doivent faire un effort.
00:17:23Qui est concerné
00:17:25de la totalité des Français ?
00:17:27C'est la TVA. Effectivement,
00:17:29elle touche absolument tous les Français.
00:17:31Bernard Arnault,
00:17:33jusqu'à M. qui ne suit rien
00:17:35de M. Macron.
00:17:37– Et alors, cette TVA sociale
00:17:39va être mise en place ?
00:17:41– C'est une piste.
00:17:43C'est une piste.
00:17:45– Mais on ne peut pas hausser la TVA indéfiniment,
00:17:47quand même, Philippe Béchade.
00:17:49On ne peut pas s'amuser à faire du yo-yo
00:17:51avec la TVA.
00:17:53– Allez savoir, la CSG augmente bien indéfiniment
00:17:55et puis ça continue de passer.
00:17:57Et là, ce qu'on nous propose,
00:17:59c'est extraordinaire.
00:18:01Dans un souci de rétablir de la démocratie,
00:18:03après, effectivement, le dernier référendum
00:18:05où les gens avaient mal voté,
00:18:07qui remonte effectivement à 2005,
00:18:09on va redonner la parole aux Français.
00:18:11Et là, on leur redonne la parole.
00:18:13Pourquoi ? Pour déterminer
00:18:15qu'est-ce qu'on doit faire pour
00:18:17économiser 40 milliards.
00:18:19Par contre, ça sera peut-être même plus.
00:18:21Autrement dit, on va redonner la parole
00:18:23aux Français en leur demandant
00:18:25qu'est-ce que vous voulez ?
00:18:27Vous voulez le fouet ?
00:18:29Vous voulez l'écartèlement ?
00:18:31Vous voulez le supplice de la roue ?
00:18:33Choisissez ! C'est démocratique.
00:18:35– Oui, c'est ça.
00:18:37On leur donne démocratiquement le choix
00:18:39entre le pal, la roue, l'écartèlement et autres.
00:18:41En fait, combien vous voulez payer ?
00:18:43De quelle façon ?
00:18:45– Alors que les Français devraient interroger l'État
00:18:47en disant, mais vous allez arrêter
00:18:49de distribuer notre pognon à vos copains.
00:18:51Parce que là, ça commence quand même à bien faire.
00:18:53Ça se voit, là.
00:18:55Ces pantoufles dorées
00:18:57d'ex-ministres qui ont été battus aux élections.
00:18:59– D'ex-conseillers qui se retrouvent
00:19:01présidents au numéro 2, etc.
00:19:03Les portes tournantes.
00:19:05– Ça, c'est insupportable.
00:19:07Et c'est justement ça qui n'est pas remis en question.
00:19:09Les entreprises qui bénéficient
00:19:11déjà d'exemptions
00:19:13du CICE et peut-être maintenant
00:19:15de la fameuse TVA sociale.
00:19:17Les entreprises,
00:19:19on ne les fait pas contribuer.
00:19:21– On les fait contribuer quand même.
00:19:23– Oui, mais on va nous opposer
00:19:25effectivement à l'argument
00:19:27qu'elles sont déjà les plus taxées
00:19:29d'Europe. – Oui, ce qui est vrai.
00:19:31– Donc le vrai problème, c'est bien ce que je dis.
00:19:33C'est-à-dire que dans le ménage, il y a le Français
00:19:35qui se serre la ceinture et qui compte chaque euro.
00:19:37Et vous avez
00:19:39l'État
00:19:41qui vit sous les ordres de la République
00:19:43et qui distribue
00:19:45les prébandes aux amis.
00:19:47Ça coûte un pognon
00:19:49de dingue, pour reprendre une expression
00:19:51bien connue. Et ça,
00:19:53on ne veut pas le remettre en jeu. C'est-à-dire que c'est toujours
00:19:55Madame qui tient bien les comptes du ménage.
00:19:57À qui on dit, il faut faire encore plus d'efforts.
00:19:59Et monsieur qui joue aux courses,
00:20:01là, il peut continuer à dépenser
00:20:03de l'argent. Et avec les médias qui, évidemment,
00:20:05ne vont jamais dire, il faudra peut-être qu'on regarde un petit peu
00:20:07là, qu'on regarde
00:20:09derrière le rideau, qu'est-ce qui se passe ?
00:20:11C'est-à-dire qu'il y a des recettes possibles,
00:20:13mais apparemment, les robinets sont fermés.
00:20:15Les robinets recettes, quoi, en tout cas.
00:20:17C'est un petit peu ça.
00:20:19Ce sont quand même des petits
00:20:21privilèges.
00:20:23Oui, mais quand on vous répond juste un mot,
00:20:25Philippe Béchal, oui, attendez, mais les entreprises, ce sont
00:20:27elles qui créent les emplois, c'est pas
00:20:29l'État qui crée les emplois, ce sont les entreprises.
00:20:31Donc, quand même, c'est nous qui créons les emplois.
00:20:33Alors, vous avez parlé d'exemple de l'immobilier,
00:20:35etc. En fait...
00:20:37C'est plutôt pour qu'on ne crée pas d'emplois dans ce secteur.
00:20:39On fait tout.
00:20:41Et donc, si vous voulez,
00:20:43en fait,
00:20:45la pression, d'ailleurs, c'est ce qui ressort
00:20:47de ce que vous dites, c'est qu'on tourne en rond,
00:20:49on cherche désespérément
00:20:5140 milliards. Vous dites que ça peut
00:20:53faire beaucoup plus.
00:20:55Et ça fera beaucoup plus, absolument.
00:20:57C'est ce que disent, d'ailleurs, effectivement,
00:20:59vous et un certain nombre de personnes.
00:21:01Mais donc, on est dans l'incantation.
00:21:03Là, avec
00:21:05François Bayrou.
00:21:07On est dans l'incantation et
00:21:09on est, évidemment, toujours dans la
00:21:11culpabilisation.
00:21:13C'est ça. Et tant que les gens,
00:21:15tant qu'on leur colle ça, la culpabilisation
00:21:17ou l'obligation
00:21:19d'eux, les gens sont un petit peu
00:21:21tétanisés.
00:21:23Les dépenses
00:21:25de santé
00:21:27dans une population veillissante, c'est
00:21:29quelque chose qui, quelque part,
00:21:31est assez naturel.
00:21:33La sécurité sociale,
00:21:35j'espère que je vais être protégé.
00:21:37N'oublie pas qu'on disait longtemps, nous étions, et c'est vrai,
00:21:39le meilleur système de santé du monde.
00:21:41On était protégé comme personne.
00:21:43Il n'y a pas beaucoup de pays, etc., qui étaient protégés
00:21:45comme nous. Simplement, on a l'impression qu'on va
00:21:47être au diapason d'un certain
00:21:49nombre de pays. On se dit, oualala,
00:21:51on est fragilisé.
00:21:53On est au diapason de certains
00:21:55pays peu performants, maintenant.
00:21:57C'est-à-dire qu'on est vraiment dans le bas du classement européen
00:21:59en termes de performance
00:22:01pour les soins. On est un des
00:22:03rares pays appartenant,
00:22:05on va dire, aux top 10 des pays les plus
00:22:07développés, où on a des
00:22:09pénuries de médicaments.
00:22:11Moi, je trouve extraordinaire
00:22:13qu'on n'inscrive pas
00:22:15dans une loi, justement,
00:22:17qu'il faut s'interdire
00:22:19absolument d'avoir des pénuries
00:22:21de médicaments, parce que, quelque part, les gens en meurent.
00:22:23Donc, d'un côté, on va faire
00:22:25inscrire dans la loi qu'on n'a même pas le droit
00:22:27d'empêcher les gens de décider
00:22:29s'ils veulent ou non mourir de leur propre chef.
00:22:31Mais on n'a aucune loi qui dit qu'il faudrait
00:22:33quand même, d'abord, s'arranger
00:22:35pour que tout le monde ait déjà les médicaments
00:22:37nécessaires pour vivre, avant de s'occuper
00:22:39de comment on permet aux gens
00:22:41de ne plus vivre.
00:22:42Ce n'est pas le moins des paradoxes.
00:22:44Merci, Philippe Béchade. Je trouve
00:22:46qu'on va en reparler
00:22:48de ça avec vous.
00:22:50Et puis, avec ce qui se passe,
00:22:52et de savoir, effectivement, encore une fois,
00:22:54quel cran de ceinture.
00:22:56Parce que, là, on ne parle que de ça.
00:22:58Pour le moment, on ne parle pas
00:23:01de comment améliorer notre sort.
00:23:03Non, non, non. Comment faire des efforts.
00:23:05Très bien pour faire des efforts. Pour qui ? Pourquoi ?
00:23:07Et ce qu'ils sont, et c'est ça le problème,
00:23:09bien répartis, ces efforts-là.
00:23:10Et, comme on dit souvent, tout effort mérite
00:23:12récompense. Or, là, la récompense,
00:23:14c'est, en fait, vous aurez
00:23:16moins de coups de fouet ou moins de coups de bâton.
00:23:18C'est la méthode Trump, d'ailleurs. Je vais vous mettre
00:23:2050 coups de bâton.
00:23:22Finalement, la sentence sera appliquée
00:23:24le 9 juillet, et au lieu de 50 coups
00:23:26de bâton, vous n'en aurez que 10.
00:23:28Je me tape sur un seau qui est sur la tête,
00:23:30et puis, il dit, mais pourquoi tu fais ça ?
00:23:32Il dit, c'est tellement bon quand ça s'arrête.
00:23:34Sauf que là,
00:23:36ce que fait Trump,
00:23:38il va quand même nous donner 10 coups de bâton,
00:23:40et après ça, on nous explique
00:23:42qu'on va aller mieux. Excusez-moi, mais
00:23:44si on nous demande,
00:23:46dans un mois et une semaine,
00:23:48le 9 juillet, de courir
00:23:50avec 10 kilos
00:23:52à chaque pied, on va aller
00:23:54beaucoup moins vite sur le 100 mètres que les Américains.
00:23:56Espérons que nous ne mourrons pas guéris.
00:23:58Merci, Philippe Béchade.
00:24:00Sud Radio, André Bercoff.
00:24:04Bercoff, dans tous ses états,
00:24:06ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:24:08Il faut changer d'air,
00:24:10les valises,
00:24:12je partirai.
00:24:16Il faut changer d'eau,
00:24:18notre église,
00:24:20je partirai.
00:24:22Je partirai, je partirai.
00:24:24Je partirai.
00:24:26Une question, effectivement, fondamentale,
00:24:28droit de
00:24:30choisir sa vie,
00:24:32droit de choisir sa mort,
00:24:34ça concerne absolument tout le monde,
00:24:36nous en avons déjà parlé
00:24:38dans cette émission à plusieurs reprises,
00:24:40nous avons reçu
00:24:42la présidente des lettres de soins palliatifs,
00:24:44Claire Fourcade, le professeur Philippe Juvin,
00:24:48nous avons reçu Jean-Dominique Boisson,
00:24:50et justement,
00:24:52nous voulions donner la parole,
00:24:54après la loi
00:24:56qui vient d'être, effectivement,
00:24:58votée à l'Assemblée Nationale,
00:25:00il va y avoir encore un aller-retour avec le Sénat,
00:25:02bien sûr, pour
00:25:04cette proposition de loi créant
00:25:06un droit à l'aide à mourir,
00:25:08qui a été, je le rappelle,
00:25:10voté hier par 305 voix pour
00:25:12et 199 contre.
00:25:14Jean-Dominique, merci d'être là.
00:25:16Vous êtes président
00:25:18de l'Association pour le droit de mourir dans l'immunité.
00:25:20Si je me souviens bien,
00:25:22ça a été créé par Henri Caillavet, c'est bien ça.
00:25:24Il s'est fait 45 ans que l'association existe,
00:25:26créée par le sénateur Henri Caillavet
00:25:28qui avait déposé la première proposition de loi
00:25:30pour une aide à mourir en 1978.
00:25:321978, oui,
00:25:34donc ça ne date pas d'hier,
00:25:36et c'est très intéressant, alors justement,
00:25:38vous avez écrit mourir dans l'immunité,
00:25:40préface de la Châtelet,
00:25:42plaidoyer pour la dernière des libertés.
00:25:44Alors, j'aimerais justement
00:25:46en parler avec vous, parce que,
00:25:48sans me faire du coup ni l'avocat des adversaires,
00:25:50ni eux, mais j'aimerais que vous exposiez
00:25:52un peu, parce que vous avez entendu,
00:25:54bien sûr, oui, mais,
00:25:56oui, il y a du flou,
00:25:58l'aide à mourir,
00:26:00très bien, mais jusqu'à
00:26:02quel point, qui choisit, etc.
00:26:04Et j'aimerais un peu qu'on vraiment,
00:26:06qu'on déballe très, très,
00:26:08très concrètement, de ce point de vue-là.
00:26:10Vous, pour vous,
00:26:12l'aide à mourir dans l'immunité, justement, en 78,
00:26:14et moi j'en avais parlé avec le sénateur Caillavet,
00:26:16je l'avais rencontré à cette époque,
00:26:18c'est quoi ?
00:26:20C'est, quand vous dites,
00:26:22la dernière des libertés,
00:26:24mais est-ce que c'est vraiment une liberté, et pourquoi ?
00:26:26Alors, oui, c'est vraiment une liberté.
00:26:28Tout d'abord, je ne dis pas que le droit de mourir dans l'indignité,
00:26:30c'est le droit de mourir
00:26:32dans le cadre d'une euthanasie
00:26:34ou d'un suicide assisté. Je préfère employer les mots
00:26:36très, très clairement. Le droit de mourir
00:26:38dans l'indignité, c'est le droit à être respecté jusqu'au bout
00:26:40dans sa conscience, dans son choix, dans son droit,
00:26:42quand on fait face à des souffrances
00:26:44qui sont insupportables, à une maladie grave
00:26:46et incurable. Vous avez des textes de loi
00:26:48qui existent. Le dernier, date de 2016,
00:26:50et on a posé la question à la Convention citoyenne
00:26:52réunie par le Président de la République,
00:26:54est-ce que cette loi était suffisante ? Non,
00:26:56cette loi n'est pas suffisante. Les missions d'évaluation
00:26:58l'ont dit, le comité de bioéthique
00:27:00l'a dit également, parce qu'elle ne permet d'accompagner
00:27:02que les personnes qui ont un engagement
00:27:04vital, de pronostic vital, donc engagés
00:27:06à court terme, c'est-à-dire à quelques heures ou à quelques jours.
00:27:08Et vous avez des personnes
00:27:10qui ont des maladies, notamment, de neurodégénérative
00:27:12ou des cancers, par exemple,
00:27:14qui ont ces souffrances,
00:27:16qui leur sont insupportables, qui ont ce pronostic
00:27:18vital engagé, qui sont
00:27:20parfois en phase avancée de la maladie,
00:27:22ou terminale, mais qui n'entrent donc pas dans le cadre
00:27:24de la loi. Donc, il était important d'avoir une loi
00:27:26qui, à la fois, permette l'accès universel aux soins palliatifs,
00:27:28ça doit être une réponse, unanimité
00:27:30des députés hier, bravo.
00:27:32Et, cette possibilité,
00:27:34cet ultime recours,
00:27:36c'est nécessaire, mais je ne les oppose pas.
00:27:38Vous savez, je ne suis pas un militant
00:27:40de l'euthanasie ou du suicide assisté.
00:27:42J'ai vraiment un militant du libre choix. Pour moi, il doit y avoir
00:27:44deux jambes. Première jambe, l'accès universel
00:27:46aux soins palliatifs. Deuxième jambe, l'ultime recours,
00:27:48c'est-à-dire ce droit à une aide
00:27:50à mourir, dans un texte. Il faut quand même
00:27:52le rappeler, qui sera l'un des plus
00:27:54restrictifs au monde. C'est celui qui a été
00:27:56adopté hier en première lecture.
00:27:58Alors, justement, parlons-en de cela.
00:28:00Alors, je rappelle
00:28:02simplement, en l'état
00:28:04de ce projet de loi, telle qu'il est proposition de loi,
00:28:06il faut...
00:28:08L'aide à mourir bénéficiera uniquement aux personnes
00:28:10remplissant simultanément ces cinq conditions.
00:28:12Avoir au moins 18 ans.
00:28:14Aide de la socialité française aux résidents en France.
00:28:16Être capable de manifester sa volonté
00:28:18de façon libre et éclairée.
00:28:20Avoir déclaré une maladie grave et incurable,
00:28:22engageant son pronostic vital, en phase
00:28:24avancée ou terminale. Et enfin,
00:28:26présenter une souffrance physique ou psychologique
00:28:28réfractaire ou insupportable.
00:28:30C'est bien ça. Mais justement,
00:28:32là, il y a
00:28:34quelque chose de flou, et j'aimerais
00:28:36avoir votre
00:28:38sentiment, votre réaction là-dessus.
00:28:40Le texte prévoit également...
00:28:42Pardon, je dis ça pour l'information
00:28:44de nos
00:28:46auditeurs
00:28:48de Sud Radio. Le patient devra
00:28:50formuler sa demande auprès d'un médecin,
00:28:52qui après avoir réuni un collège composé d'au moins
00:28:54l'un des soignants et d'un spécialiste,
00:28:56devra rendre sa décision
00:28:58dans les 15 jours.
00:29:00Il devra s'auto-administrer,
00:29:02donc c'est le patient, la substance létale,
00:29:04ou être aidé par un médecin,
00:29:06ou être aidé par un médecin ou un infirmier,
00:29:08s'il a la capacité de le faire.
00:29:10Mais après, c'est là où il y a quelque chose
00:29:12qui me paraît assez flou, par exemple,
00:29:14entre autres. Le texte prévoit également
00:29:16que les professionnels puissent exercer leur
00:29:18clause de conscience pour refuser
00:29:20de pratiquer cet acte, tout en
00:29:22garantissant l'accès à l'aide
00:29:24aux patients. Alors là, je ne comprends
00:29:26pas très bien, parce que si, par exemple,
00:29:28je suis médecin, et que ma conscience
00:29:30soit de croyance, après tout
00:29:32très légitime, dis-moi, je ne peux pas
00:29:34moi pratiquer cet acte, mais
00:29:36je garantis l'accès à l'aide à mourir.
00:29:38Comment je peux garantir l'accès à mourir,
00:29:40l'aide à mourir ? Puisque moi, ma conscience
00:29:42me dicte le refus de le faire.
00:29:44Alors, vous avez rappelé le titre de mon livre
00:29:46plaidoyer pour la dernière des libertés.
00:29:48Liberté de conscience des soignés, mais liberté de conscience
00:29:50automatiquement des soignants. Personne ne sera
00:29:52obligé de demander une aide active à mourir, mais personne
00:29:54ne sera obligé d'accompagner dans le cadre d'une aide active
00:29:56à mourir. Maintenant, le soignant qui reçoit
00:29:58la demande, qui pour des convictions,
00:30:00lui sont légitimes, que ce soit des convictions religieuses, philosophiques,
00:30:02éthiques, peu importe,
00:30:04dit, moi je ne souhaite pas accompagner.
00:30:06Ou même dit, moi je suis favorable à l'aide à mourir, mais
00:30:08je ne me vois pas accompagner dans ce
00:30:10cadre-là. Pourra refuser,
00:30:12c'est sa clause de conscience, mais aura par contre
00:30:14l'obligation d'orienter la
00:30:16personne qui demande une aide active à mourir
00:30:18vers un médecin qui pourra étudier
00:30:20avec deux autres
00:30:22professionnels de santé minimum
00:30:24si la personne malade
00:30:26remplit les conditions, pardonnez-moi le terme,
00:30:28mais d'éligibilité à une aide active
00:30:30à mourir. Donc ce sera bien l'obligation
00:30:32de faire valoir ce droit uniquement
00:30:34si la personne, évidemment, entre dans
00:30:36le cadre de la loi.
00:30:38Alors justement, c'est très intéressant
00:30:40parce qu'on est tous,
00:30:42moi j'ai été parmi des amis et des proches
00:30:44confrontés à cela,
00:30:46comme tout le monde, en tout cas
00:30:48comme beaucoup de monde, et c'est vrai
00:30:50que ce n'est pas facile,
00:30:52c'est tellement une question
00:30:54philosophique et de conscience, etc., de liberté
00:30:56que la
00:30:58législation légiférée là-dessus
00:31:00est évidemment très compliquée et d'ailleurs
00:31:02ça prend du temps. Mais ce que je voudrais savoir
00:31:04c'est que, que dites-vous
00:31:06quand vous ajoutez
00:31:08une peine de deux ans d'emprisonnement
00:31:10assortie de 30 000 euros d'amende
00:31:12et par ailleurs prévue pour punir l'entrave
00:31:14à l'aide à mourir, quels que soient les moyens
00:31:16par lesquels elle s'exerce,
00:31:18quels que soient les moyens par lesquels elle s'exerce,
00:31:20y compris par la désinformation en ligne.
00:31:22Alors ça, ça veut dire quoi ?
00:31:24Ça veut dire que si moi, par exemple,
00:31:26je dis écoutez, un patient
00:31:28vient me voir,
00:31:30moi un médecin, etc., ce qui n'est évidemment pas le cas,
00:31:32je dis écoutez, moi je ne peux rien faire,
00:31:34pas question,
00:31:36et si je ne peux pas recommander
00:31:38quelqu'un parce que ma conscience
00:31:40j'estime qu'un médecin,
00:31:42parce que j'ai entendu cela,
00:31:44qui aide un patient,
00:31:46en fait il le tue, et moi
00:31:48ma conscience m'interdit cela.
00:31:50Donc je suis passible de
00:31:52deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende ?
00:31:54Non, monsieur Bercoff, mais je vous remercie
00:31:56qu'on prenne un peu de temps sur ce délit d'entrave parce que c'est important.
00:31:58Le délit d'entrave, il est calqué
00:32:00sur celui de l'IVG. Vraiment, c'est exactement
00:32:02le même. Le délit d'entrave, ce n'est pas
00:32:04remettre en cause la clause de conscience des soignants.
00:32:06Le délit d'entrave, ce n'est pas remettre en cause
00:32:08la liberté d'expression. Si vous êtes opposé
00:32:10à l'aide à mourir, vous pourrez toujours le dire demain.
00:32:12Si vous êtes opposé à l'aide à mourir, et vous voulez
00:32:14dire à quelqu'un, ce n'est pas la solution
00:32:16quelqu'un qui pourrait entrer dans le cadre de la loi.
00:32:18Tu devrais plutôt regarder sur les soins
00:32:20palliatifs, etc.
00:32:22Le délit d'entrave ne s'applique pas. Le délit d'entrave,
00:32:24il faut vraiment le lire, c'est soit en perturbant l'accès
00:32:26aux établissements où l'aide à mourir
00:32:28pourrait être pratiquée, soit s'en prendre
00:32:30à des soignants, soit s'en prendre à de la famille, c'est-à-dire
00:32:32formuler des menaces.
00:32:34Ce sont des pressions morales ou psychologiques.
00:32:36Je vous prends un exemple. Nous avons
00:32:38des associations qui
00:32:40manifestent contre l'aide active à mourir.
00:32:42Vous avez une prière de rue, il y a quelques jours,
00:32:44qui s'est passée devant l'Assemblée nationale de catholiques
00:32:46représentées par
00:32:48différentes associations
00:32:50qui peuvent être Allianz Vita, par exemple.
00:32:52Si demain, vous aviez une association,
00:32:54Allianz Vita, pour la citer, qui décidait de s'enchaîner
00:32:56à des grilles d'un établissement
00:32:58hospitalier pour empêcher des soignants d'entrer
00:33:00ou des personnes qui souhaiteraient être accompagnées dans le cadre
00:33:02d'une aide active à mourir. C'est ça, le délit d'entrave.
00:33:04Ce n'est pas, évidemment,
00:33:06dire on va mettre des gens en prison, des soignants
00:33:08en prison, parce qu'ils pensent différemment d'autres.
00:33:10Alors on va continuer ça,
00:33:12c'est fondamental, c'est pour ça qu'on prend le temps
00:33:14d'en parler. Après cette petite
00:33:16pause, 0826 300
00:33:18pour ceux qui veulent
00:33:20répondre. A tout de suite.
00:33:22Sud Radio
00:33:26Sud Radio,
00:33:28Bercov, dans tous ses états.
00:33:30Et nous continuons notre conversation,
00:33:32c'est tout à fait passionnant, avec
00:33:34Jonathan Denis, président de l'association
00:33:36pour le droit de mourir dans la dignité.
00:33:38Et nous voyons un peu ce qui se
00:33:40passe, justement, parce que,
00:33:42et vous le savez très bien, il y a quand même,
00:33:44et encore une fois, il y a toujours du flou,
00:33:46et quand il y a du flou, il y a un loup, c'est pas évident
00:33:48de légiférer. Deux
00:33:50choses, quand même. Le temps.
00:33:52Je donne un exemple
00:33:54où à l'Oregon, ils appliquent le droit de mourir
00:33:56dans la dignité, dans l'état américain de l'Oregon.
00:33:58Simplement, j'ai vu ça
00:34:00pour quelqu'un de très proche,
00:34:02il lui demande
00:34:04trois fois en quatre mois, c'est-à-dire
00:34:06qu'on revient, on lui dit, est-ce que vous êtes toujours
00:34:08décidé à...
00:34:10Or, le délai, ici, n'est pas
00:34:12du tout le même. Le délai, ici,
00:34:14de retour du médecin, c'est quinze jours.
00:34:16C'est-à-dire que le médecin qui a reçu la demande devra faire un retour
00:34:18sous quinze jours. Ensuite, il y aura...
00:34:20Honnêtement, c'est pas du tout quinze jours,
00:34:22Jonathan Denis. Alors, il faut bien comprendre
00:34:24que nous parlons de personnes qui sont au bout du bout.
00:34:26Ce sont des personnes qui demandent à entrer
00:34:28dans le cadre d'une élective à mourir, mais c'est pas parce qu'ils demandent
00:34:30à entrer dans le cadre d'une élective à mourir
00:34:32que le médecin reviendra dans les quinze jours pour leur dire,
00:34:34oui, vous entrez dans les conditions d'éligibilité
00:34:36que les personnes iront au bout. On voit, par exemple,
00:34:38en Belgique, que vous avez des personnes qui entrent
00:34:40dans ce cadre, le parcours d'une élective
00:34:42à mourir, et qui sont simplement rassurées
00:34:44de savoir que, in fine,
00:34:46si vraiment elles n'en pouvaient plus, alors
00:34:48il y a cette possibilité. Sachant, dans le texte français,
00:34:50si vous avez fait votre demande,
00:34:52qu'elle a été acceptée, que vous étiez donc
00:34:54éligible, et que trois mois plus tard,
00:34:56il n'y a pas eu de réalisation de l'acte, alors
00:34:58on reprend depuis le départ. Le médecin devra
00:35:00réétudier la conscience et la
00:35:02volonté manifeste et
00:35:04éclairer. Et jusqu'au bout,
00:35:06absolument jusqu'au bout,
00:35:08on vous demandera si c'est vraiment ce que vous
00:35:10souhaitez. C'est bien pour ça aussi que
00:35:12les parlementaires ont fait un choix,
00:35:14c'est l'auto-administration, vous l'avez rappelé, c'est ce que
00:35:16j'appelle le suicide assisté.
00:35:18Et seulement si la personne est incapable
00:35:20de faire physiquement le geste, alors un médecin,
00:35:22un infirmier ou un inférieur, pourra
00:35:24pratiquer une exception d'euthanasie.
00:35:26Mais c'est bien, jusqu'au bout, s'assurer que la personne
00:35:28dise, oui, c'est ce que je souhaite.
00:35:30Et alors justement, parlons
00:35:32de ça, d'abord
00:35:34que c'est le médecin qui s'assure que
00:35:36cette personne, par exemple, est en pleine conscience,
00:35:38elle n'est pas déjà passée à un
00:35:40stade où elle est incapable,
00:35:42vous savez, je ne parle même pas de l'abus de faiblesse,
00:35:44je parle d'incapable de décider
00:35:46par elle-même, parce que vous savez très bien
00:35:48que c'est pas, je dirais, qu'à un certain stade de
00:35:50maladie ou d'avancée, soit le cancer,
00:35:52que ce soit, eh bien,
00:35:54elle n'est plus capable de décider.
00:35:56Comment être sûr
00:35:58de la décision ? Et par exemple, moi je trouve
00:36:00qu'il y avait quelque chose qui me paraissait,
00:36:02en tout cas à l'amendement, par exemple, vous savez,
00:36:04tous les gens atteints de maladies
00:36:06végétatives,
00:36:08ou qui sont, vous savez, psychiatriquement
00:36:10très très affaiblis,
00:36:12est-ce qu'ils ne devaient pas sortir de cette
00:36:14épure ? Il y a deux choses.
00:36:16Il faut savoir déjà que la souffrance
00:36:18psychologique seule ne permettra
00:36:20pas de demander une aide active à mourir.
00:36:22C'est très clairement marqué dans la loi.
00:36:24Les personnes atteintes de troubles psychiatriques
00:36:26ou dont le discernement est gravement
00:36:28altéré par une maladie, n'entreront
00:36:30pas dans le cadre de la loi. C'est marqué.
00:36:32Ensuite, vous posez la question sur les médecins.
00:36:34C'est trois professionnels minimum
00:36:36de santé qui entrent dans cette
00:36:38congé. Trois professionnels minimum.
00:36:40Le médecin qui reçoit la demande, un médecin
00:36:42spécialiste de la pathologie,
00:36:44un aide-soignant, un auxiliaire et
00:36:46il peut y avoir psychiatre, psychologue,
00:36:48il peut y avoir tout autre professionnel de santé,
00:36:50il peut y avoir les proches qui peuvent être
00:36:52interrogés. Vous vous doutez bien que derrière,
00:36:54tout va être extrêmement cadré
00:36:56et que nous n'aurons pas des médecins assassins en France
00:36:58comme il n'y a pas de médecins assassins en Belgique,
00:37:00aux Pays-Bas, en Espagne ou dans d'autres pays
00:37:02qui ont légiféré avant nous. Et s'ils ont un doute,
00:37:04s'ils ont vraiment un doute sur
00:37:06cette conscience, sur cette
00:37:08volonté éclairée,
00:37:10libre et éclairée, il y a
00:37:12des recours possibles. Ils peuvent, par exemple,
00:37:14si on parle de tutelle ou de curatelle,
00:37:16se rapprocher derrière d'un juge
00:37:18décontentieux pour être certain que
00:37:20les choses sont faites. Et s'il y avait une tutelle ou une curatelle,
00:37:22il y a aussi cette possibilité de
00:37:24se rapprocher évidemment de la personne qui est tuteur.
00:37:26Alors Jonathan Denis,
00:37:28vous parlez, c'est très bien,
00:37:30je ne dis pas en rousseauiste, en pensant que l'homme
00:37:32est naturellement bon et que la société le rend
00:37:34peut-être
00:37:36moins bon. Mais écoutez, il y a
00:37:38quand même deux choses. Tout d'abord, des primos.
00:37:40Le médecin qui dit,
00:37:42attendez, d'abord, trois choses.
00:37:44Les sociétés d'assurance, enfin,
00:37:46je ne veux accuser personne qui dise, mais écoutez,
00:37:48en fin de vie, regardez ce que ça coûte à la sécurité sociale.
00:37:50Regardez le déficit terrifiant.
00:37:52Bon, c'est vrai, c'est terrible,
00:37:54mais enfin, pour six mois de plus ou un an de plus,
00:37:56là, je ne parle pas d'assassinat
00:37:58ou même de meurtre ou tout ça,
00:38:00mais bon, qu'est-ce que vous voulez, il est en fin de vie,
00:38:02il en a pour six mois, etc.
00:38:04Est-ce que ça ne peut pas,
00:38:06je ne dis pas que ça joue, mais est-ce que ça ne peut pas jouer ?
00:38:08Deuxièmement, l'abus de faiblesse,
00:38:10et parlons franchement, et malheureusement on le sait,
00:38:12des héritiers qui attendent
00:38:14effectivement, dans un certain
00:38:16nombre de cas,
00:38:18peut-être pas le pactole, mais quand même,
00:38:20un héritage non négligeable
00:38:22qui vont dire, bon, écoutez, regardez
00:38:24dans quel état il est.
00:38:26Non, mais c'est juste pour dire,
00:38:28c'est pas pour s'axer
00:38:30sur la malignité
00:38:32ou la méchanceté
00:38:34ou la veulerie de tel ou tel,
00:38:36mais est-ce que
00:38:38ça ne laisse pas la voie ouverte
00:38:40à des abus, comme toujours ?
00:38:42– Les dérives ont déjà lieu chez nous parce qu'on n'a pas de loi.
00:38:44Je vais y revenir 30 secondes si vous voulez le dire.
00:38:46Mais vous disiez,
00:38:48si ils demandent,
00:38:50si ils disent, attendez, on reprend bien le début
00:38:52du texte de loi, c'est la personne malade
00:38:54et uniquement la personne malade qui demande
00:38:56à pouvoir bénéficier
00:38:58d'une aide qui va mourir. Et alors, je rappelle
00:39:00les garde-fous, les conditions d'éligibilité,
00:39:02les minimum 3 professionnels de santé,
00:39:04l'obligation, l'obligation pour le médecin
00:39:06qui reçoit la demande, de s'assurer
00:39:08que toutes les thérapies ont été évoquées avec la personne,
00:39:10qu'elle puisse avoir accès aux soins palliatifs
00:39:12de manière effective si elle le demande,
00:39:14qu'elle ait accès, ainsi que ses proches,
00:39:16à trouver un psychologue de manière effective
00:39:18si elle le demande,
00:39:20qu'on lui présente les possibilités
00:39:22d'aide qui va mourir. Alors, c'est pas une question
00:39:24d'être roussonniste ou pas.
00:39:26Maintenant, oui, effectivement, je crois en la bonté
00:39:28de la nature humaine, mais
00:39:30je fais confiance
00:39:32dans les médecins. Les médecins français ne vont pas être
00:39:34différents des médecins étrangers. Et donc,
00:39:36ils arriveront à le faire. Maintenant, pourquoi je vous parlais
00:39:38des dérives ? Moi, je me suis engagé dans ce combat
00:39:40parce que j'ai accompagné mon père, clandestinement,
00:39:42en France, dans le cadre d'une euthanasie.
00:39:44Parce que ses souffrances étaient insupportables.
00:39:46Parce qu'il était atteint d'un cancer généralisé et qu'il voulait
00:39:48éteindre la lumière. Il a fallu
00:39:50que nous trouvions le médecin, le bon médecin,
00:39:52entre guillemets, qui accepte de l'accompagner.
00:39:54Je me suis tué sur ce secret.
00:39:56Au-delà du poids du deuil,
00:39:58il y a le poids du secret. Et c'est terrible, je vous assure,
00:40:00M. Bercov, ce poids du secret. J'ai attendu
00:40:02que ce médecin décède pour pouvoir
00:40:04en parler publiquement. Mon histoire,
00:40:06il y en a des centaines et des milliers qui la partagent.
00:40:08Donc, cette loi, elle va protéger les soignants
00:40:10et les soignés.
00:40:12Merci, Jonathan Denis. En tout cas, vous avez présenté
00:40:14effectivement
00:40:16ce côté, enfin, cette loi.
00:40:18Écoutez, on va voir ce qu'il va donner et ce que ça va donner.
00:40:20Mais effectivement,
00:40:22la question est posée.
00:40:24La loi a été votée, en tout cas, en première lecture.
00:40:26On verra ce que ça va donner.
00:40:28Mais ce qu'on souhaite, c'est qu'il y ait
00:40:30le moins d'abus possible.
00:40:32C'est ça, l'important. Merci.
00:40:34Est-ce que vous savez depuis combien
00:40:36de temps la France n'a pas
00:40:38connu le référendum ?
00:40:40Elle n'a pas connu un seul référendum.
00:40:42Et puis, depuis
00:40:44exactement 20 ans.
00:40:46C'est-à-dire que demain,
00:40:48le 29 mai 2025,
00:40:50ça rappellera
00:40:52le 29 mai 2005
00:40:54le dernier référendum
00:40:56tenu sur la Constitution
00:40:58européenne. On va en parler.
00:41:00Parce qu'il y a eu un véritable
00:41:02scandale d'État.
00:41:04On va en parler avec André Bonnet.
00:41:06André Bonnet, bonjour.
00:41:08Vous avez écrit, justement,
00:41:10aux éditions de l'artilleur, les preuves de la
00:41:12trahison démocratique,
00:41:14sorties de l'État de Lisbonne.
00:41:16Et on rappelle qu'est-ce qui s'est passé, justement.
00:41:18Le 29 mai 2005,
00:41:20après une campagne intense et une
00:41:22négation massive des citoyens,
00:41:2454,8% des
00:41:26Français ont refusé de ratifier
00:41:28le projet de Constitution européenne.
00:41:30C'est-à-dire 55% des Français.
00:41:32Ça veut dire une sacrée
00:41:34majorité. Eh bien, qu'est-ce qui
00:41:36s'est passé ? Eh bien, il faut le dire
00:41:38de façon peut-être
00:41:40triviale mais vraie, on s'est assis
00:41:42dessus. On s'est assis dessus
00:41:44en 2007 avec le traité de Lisbonne.
00:41:46Vous êtes maître
00:41:48en philosophie. Vous êtes ancien élève
00:41:50de Sciences Po. Vous êtes
00:41:52avocat. Aujourd'hui, c'est bien ça.
00:41:54Après avoir exercé comme président de tribunal.
00:41:56On en parlera aussi, parce que vous allez
00:41:58me dire pourquoi vous avez
00:42:00quitté la fonction de présidence de tribunal.
00:42:02– Volontiers, oui. – Magistrat.
00:42:04Parce qu'on dit fonction
00:42:06démissionnée par objection de conscience.
00:42:08Mais je voudrais
00:42:10d'abord revenir à cela.
00:42:12C'est intéressant, d'ailleurs.
00:42:14Comme vous le savez, l'éditeur de Sud Radio,
00:42:16résistant de Sud Radio, plus un seul référendum
00:42:18alors que l'article 3 de la Constitution
00:42:20met le référendum au même rang
00:42:22et, corrigez-moi si je me trompe,
00:42:24André Bonnet, que la fonction représentative.
00:42:26– Tout à fait. – C'est-à-dire l'autorité
00:42:28s'exercera du peuple
00:42:30par le peuple pour le peuple
00:42:32au moyen des élections
00:42:34et du référendum.
00:42:36– Oui, la souveraineté nationale appartient au peuple,
00:42:38c'est l'article 3 de la Constitution,
00:42:40qu'il exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
00:42:42– Voilà. Alors rappelez d'abord
00:42:44ce qui s'est passé, rappelons ça,
00:42:46remettons 20 ans en arrière,
00:42:48pratiquement jour pour jour, une campagne
00:42:50très, très, très, je dirais
00:42:52violente, enfin forte en tout cas,
00:42:54entre les partisans
00:42:56du oui et les partisans du non.
00:42:58Les partisans du non, racontez-nous
00:43:00qu'ils étaient, je veux dire,
00:43:02ils représentaient quand même
00:43:04tout l'establishment du oui
00:43:06et puis ce qui s'est passé.
00:43:08Et rappelez-nous, c'était sur quoi
00:43:10très exactement portait ce référendum ?
00:43:12– En fait,
00:43:14ce qui est très intéressant,
00:43:16la France était vraiment divisée.
00:43:18C'est-à-dire qu'il y avait même dans les mouvements
00:43:20européistes de gauche, le Parti Socialiste,
00:43:22certains membres éminents de ce Parti Socialiste
00:43:24qui s'étaient élevés contre le projet de traité.
00:43:26Pourquoi ? Parce que
00:43:28c'est ce qui a permis d'ailleurs la victoire ensuite du non.
00:43:30Indépendamment des clivages politiques,
00:43:32un certain nombre de Français se sont retrouvés
00:43:34sur le rejet de certains éléments clés
00:43:36de ce qui était proposé par
00:43:38la convention qui avait rédigé
00:43:40le projet de traité constitutionnel.
00:43:42Et parmi ce qui était mis en avant,
00:43:44il y avait notamment toute une dimension,
00:43:46alors pour les gens sensibles à gauche,
00:43:48relatives à la Charte des droits fondamentaux,
00:43:50qui parlaient d'un droit de travailler
00:43:52et non pas d'un droit de se voir offrir un travail.
00:43:54Vous voyez ce qu'on appelait
00:43:56le lock-out, c'est la fermeture d'une entreprise
00:43:58pour mettre fin à une contestation
00:44:00de la part des salariés, etc.
00:44:02Puis de l'autre côté, il y avait également d'autres personnes
00:44:04qui étaient très sensibles à tout ce qui était perte de souveraineté.
00:44:06Mais même chez les gens de gauche,
00:44:08cette sensibilité à la perte de souveraineté
00:44:10était très importante.
00:44:12Donc en fait, il y a eu, si on est arrivé à une différence
00:44:14de 10%, 55% de non et puis
00:44:1645% de oui, c'est parce que
00:44:18il y a eu, au-delà des clivages,
00:44:20une réunion des volontés des Français qui n'ont pas voulu
00:44:22faire de l'Union Européenne
00:44:24ce dont ont rêvé pendant des années
00:44:26et des décennies, ce qu'on appelle
00:44:28les eurocrates, en quelque sorte.
00:44:30Ils n'ont pas voulu faire de l'Union Européenne ce qu'elle est devenue.
00:44:32Exactement, ils ne voulaient pas
00:44:34d'un État supranational.
00:44:36Les gens se sont retrouvés notamment sur ce type
00:44:38d'exigence.
00:44:40Il y avait également la volonté que la France
00:44:42joue un rôle plus important en Europe, ce qui avait d'ailleurs conduit
00:44:44M. Sarkozy à dire que ce traité, c'est ce qui va
00:44:46redonner un rôle à la France en Europe.
00:44:48Ce qui était exactement le contraire, c'était un non-sens
00:44:50absolu. Mais enfin, les gens se sont retrouvés sur
00:44:52le rejet, dans la Constitution,
00:44:54d'un projet qui faisait disparaître l'Europe
00:44:56telle qu'on la connaissait, c'est-à-dire
00:44:58une communauté d'États qui travaillent ensemble,
00:45:00au profit d'un État supranational
00:45:02doté de sa propre personnalité,
00:45:04dont le droit soit supérieur à toutes les Constitutions
00:45:06nationales. Et vraiment, les
00:45:08Français se sont sentis menacés
00:45:10de perdre ce qui faisait leur essence.
00:45:12Et ce qui est le cas aujourd'hui, en tout cas,
00:45:14cette Constitution, ce qu'on vit
00:45:16aujourd'hui, c'est exactement ça.
00:45:18C'est le scandale. C'est pour ça que
00:45:20le livre devait s'intituler initialement
00:45:22« La forfaiture démocratique », parce qu'on
00:45:24n'est vraiment pas loin de la forfaiture.
00:45:26C'était une trahison absolue, c'est-à-dire que
00:45:28lorsque les Français, après un débat qui était
00:45:30extraordinaire, où les gens étaient tous
00:45:32accrochés à lire le texte pour essayer
00:45:34de savoir comment l'interpréter, etc.
00:45:36– Un débat démocratique !
00:45:38– Enfin ! – Comme il en faudrait
00:45:40beaucoup plus ! – Mais oui !
00:45:42Vous savez, il y a toute une culture contre le référendum
00:45:44qui consiste à assimiler le référendum à un plébiscite.
00:45:46Vous savez, comme au temps de Napoléon III, etc.,
00:45:48il s'agissait pas du tout de ça.
00:45:50C'était un débat sur le fond.
00:45:52Ça n'avait rien de tel.
00:45:54Ce qui s'est passé, c'est que les responsables
00:45:56européens ont mis en place un véritable
00:45:58piège, et je ne crois pas exagérer
00:46:00les choses en disant qu'ils se sont
00:46:02mis d'accord entre eux pour écraser
00:46:04la volonté exprimée par les lecteurs français.
00:46:06C'est quelque chose qui m'apparaît maintenant
00:46:08de façon nette. Pourquoi ? Parce que
00:46:10le projet de traité avait été conçu
00:46:12pour être présenté tel quel.
00:46:14Jacques Chirac pensait que ça suffirait parce que
00:46:16c'était complexe.
00:46:18J'appelle Chirac qui était président.
00:46:20Et Lionel Jospin qui était Premier ministre.
00:46:22Donc, il y avait droite et gauche.
00:46:24Il y avait droite et gauche,
00:46:26mais on aura l'occasion d'y revenir, dans la conception des droits fondamentaux.
00:46:28Ils étaient parfaitement d'accord sur tout.
00:46:30Et je le tiens de négociateur en chef
00:46:32qui était chargé de mettre en place
00:46:34la négociation sur les droits fondamentaux. Il faut qu'on y revienne
00:46:36parce que ça donne beaucoup de choses
00:46:38sur la trahison et son caractère complet et absolu.
00:46:40Et les conséquences qui s'en sont suivies.
00:46:42Je rappelle donc Chirac président,
00:46:44Jospin premier ministre.
00:46:46Une discussion, des discussions très fortes
00:46:48qui portaient surtout,
00:46:50vous dites, est-ce qu'il y avait quand même
00:46:52un sentiment chez les français, en tout cas
00:46:54chez une majorité de français, d'abandon
00:46:56de souveraineté quelque part ?
00:46:58Ils ont senti qu'il y avait là un cap
00:47:00qu'on était en train de franchir et qu'ils ne voulaient pas franchir.
00:47:02Et là, vraiment, on a retrouvé
00:47:04les sensibilités diverses et variées.
00:47:06C'est-à-dire que, brusquement,
00:47:08on a dit, mais là on est en train de nous mettre en place
00:47:10un traité fondé essentiellement sur l'économie
00:47:12et tout va être subordonné
00:47:14à l'économie, que ce soit en matière
00:47:16de droits de travail, que ce soit en matière
00:47:18d'organisation de la concurrence.
00:47:20Vous savez, avec ce fameux débat
00:47:22qui s'était tenu
00:47:24où Nicolas Sarkozy avait dit
00:47:26écoutez, moi, j'ai obtenu qu'on enlève
00:47:28du traité le fait que c'était
00:47:30la concurrence libre et non faussée.
00:47:32Donc, vous voyez, on peut faire avancer.
00:47:34Et en réalité, cette mention, elle se retrouve dans un
00:47:36protocole numéro 27, qui est annexé au traité de Lisbonne
00:47:38et qui a la même force que le traité tout entier.
00:47:40Alors, on va parler du traité de Lisbonne
00:47:42parce que, justement, séparons peut-être les deux
00:47:44juste dans la construction.
00:47:46Donc, le référendum a lieu et rappelez-vous
00:47:48quand même, moi je me rappelle
00:47:50dans Libération ou ailleurs,
00:47:52les...
00:47:54pratiquement insultes qu'on donnait à ces
00:47:56crétins de français qui ne savaient pas comment voter.
00:47:58Vous vous rappelez quand même.
00:48:00La littérature était hallucinante.
00:48:02Oui, vous n'avez rien compris à rien,
00:48:04vous êtes presque dégueux, etc.
00:48:06À droite comme à gauche.
00:48:08On vitupérait cela.
00:48:10Et ça tient de quoi, alors, justement ?
00:48:12Rappelons le climat de l'époque.
00:48:14Eh bien, il faut dire une chose, c'est que les
00:48:16européistes ont l'habitude de n'avoir
00:48:18jamais en face d'eux de contradicteurs
00:48:20qui connaissent le droit aussi bien qu'eux.
00:48:22Je vais vous raconter une anecdote. J'étais détaché dans une grande
00:48:24entreprise publique, peu après le traité de Maastricht.
00:48:26Je me retrouve dans un amphithéâtre à Strasbourg.
00:48:28Et là, j'ai les membres du
00:48:30service juridique de la commission qui
00:48:32fait un exposé en disant, on a eu très
00:48:34peur avec le référendum français sur Maastricht
00:48:36et nous avons donc décidé de ne plus
00:48:38jamais donner la parole au peuple français.
00:48:40Carrément. Je me lève,
00:48:42je me dis, mais comment est-il possible de dire cela
00:48:44quand on se prévaut de principes démocratiques ?
00:48:46Et je vois se tourner vers moi 400 visages,
00:48:48les 400 personnes présentes dans cet amphithéâtre,
00:48:50qui m'ont regardé comme si j'étais un ovni.
00:48:52C'était, comment se fait-il que dans un lieu
00:48:54où on va parler du droit européen et de la suite,
00:48:56il y ait une personne qui ne soit pas
00:48:58d'emblée acquise à tous les
00:49:00débordements du totalitarisme
00:49:02européen ? Donc ça, si vous voulez,
00:49:04ils ont pris l'habitude de ne jamais avoir
00:49:06de contradictions véritablement
00:49:08argumentées face à eux.
00:49:10Donc ils pensaient, lorsqu'ils ont présenté
00:49:12le projet de traité, que sa complexité,
00:49:14non pas dans la formulation, mais sa complexité
00:49:16dans les effets de ce qui était donné,
00:49:18je vous donne deux exemples. Lorsque vous dites
00:49:20à quelqu'un dans la rue, l'Europe désormais aura
00:49:22sa propre personnalité juridique. C'est
00:49:24désormais un État qui existe indépendamment
00:49:26des États européens. La personne
00:49:28dans la rue, elle ne va pas
00:49:30comprendre ce que ça entraîne comme conséquence.
00:49:32Elle ne va pas du tout le sentir. Lorsque vous lui dites
00:49:34qu'il y a une prééminence du droit communautaire
00:49:36sur les constitutions nationales,
00:49:38il ne voit pas trop ce que ça va donner. Il va s'intéresser
00:49:40à d'autres éléments du traité. Donc ça a
00:49:42permis à ceux qui faisaient passer tout cela
00:49:44de dire, mais ceux qui ne sont pas d'accord sont
00:49:46encore une fois des gens qui ne comprennent rien et qui n'ont aucune idée
00:49:48de ce qui est en train de se passer.
00:49:49Sauf qu'aujourd'hui, André Bonnet, les gens le savent. Beaucoup de gens le savent.
00:49:51Ils l'ont découvert en fur et à mesure.
00:49:53Ils ont découvert l'État européen et ils ont découvert
00:49:55la prééminence des lois européennes
00:49:57sur les lois nationales.
00:49:58Oui. Alors attention, parce que la prééminence des lois européennes
00:50:00elle existait avant le traité de Lisbonne.
00:50:02Et notamment avec une jurisprudence du Conseil d'État
00:50:04qui avait complètement inversé une jurisprudence précédente.
00:50:06L'arrêt Niccolo qui est revenu
00:50:08remettre en question un arrêt qu'on appelait
00:50:10le syndicat des fabricants de semoule et donc
00:50:12brusquement on a basculé dans la suprématie du droit communautaire
00:50:14sur toutes les lois, y compris les lois postérieures
00:50:16ce qui a auparavant été écarté par le Conseil d'État.
00:50:18Mais là c'est autre chose. Désormais
00:50:20c'est supérieur à la Constitution.
00:50:22C'est-à-dire que même si la Constitution...
00:50:24Les lois européennes sont supérieures à la Constitution.
00:50:26Même les lois dérivées, c'est-à-dire
00:50:28non pas les grands traités en tant que tels
00:50:30mais également tous les actes pris sur la base du traité.
00:50:32Et vous avez une déclaration numéro 17
00:50:34qui est annexée au traité de Lisbonne, avec la même valeur
00:50:36que le traité, qui dit voilà, nous
00:50:38états signataires du traité de Lisbonne
00:50:40nous reprenons à notre compte la formulation
00:50:42du service juridique de la Commission qui dit très clairement
00:50:44aucun texte de droit interne
00:50:46quelle que soit sa force, ne peut être
00:50:48opposé à un texte de droit européen.
00:50:50Et donc les gens se rendent compte...
00:50:52Et c'est ça qu'il y a force de loi aujourd'hui.
00:50:54C'est ça qu'il y a force de loi aujourd'hui.
00:50:56Alors il y a encore une petite faille qui reste qu'on peut exploiter
00:50:58je pense, quand on veut montrer les contradictions
00:51:00ahurissantes auxquelles tout cela entraîne.
00:51:02Mais il faut bien voir que désormais
00:51:04on constate quoi ? Et c'est là où la trahison apparaît
00:51:06dans toute sa lumière. C'est que
00:51:08ils ont caché, après le refus
00:51:10par les Français, ils ont caché ce qu'ils étaient
00:51:12en train de faire. Ils ont voulu...
00:51:14Ils le disent eux-mêmes. Je cite là
00:51:16des déclarations ahurissantes
00:51:18par exemple du ministre belge
00:51:20des affaires européennes de l'époque qui dit
00:51:22on veut faire un traité clair pour le traité constitutionnel
00:51:24pour le traité de Lisbonne, on veut faire un traité
00:51:26obscur, illisible, et bien c'est un succès.
00:51:28On a réussi
00:51:30à faire en sorte que personne ne comprenne
00:51:32ce qu'il va passer.
00:51:34On enfume, on cache, et passé ça passe.
00:51:36Et alors qu'est-ce qu'on a caché ?
00:51:38On a caché, un, le fait que l'Europe
00:51:40est devenue un État en tant que tel.
00:51:42On a caché le fait que le droit communautaire
00:51:44désormais était supérieur, de façon gravée
00:51:46dans le marbre, aux constitutions.
00:51:48C'était déjà acquis dans la pratique pour le monde de justice
00:51:50mais là on le grave dans le marbre.
00:51:52On a un traité dans lequel on dit la France
00:51:54une fois tous les dix ans sera absente de la commission
00:51:56européenne pendant cinq ans.
00:51:58Ça c'était dans le traité. Alors les gens qui m'écoutent
00:52:00peuvent se dire mais non, on voit bien qu'aujourd'hui il y a un représentant
00:52:02de tous les États au sein de la commission. Pourquoi ?
00:52:04Parce que quand nous avons rejeté
00:52:06le référendum, les Pays-Bas l'ont fait également
00:52:08mais également les Irlandais.
00:52:10Et les Irlandais, on est allés les voir après
00:52:12le refus des Français, et au moment où préparait
00:52:14le traité de Lisbonne, pour leur dire, quand je dis
00:52:16on, le conseil européen,
00:52:18pour leur dire, dites-moi,
00:52:20vous êtes obligés de refaire un référendum.
00:52:22Vous n'avez pas la possibilité de faire ce que font
00:52:24les Français, c'est-à-dire de passer par le biais d'un congrès,
00:52:26même si c'est complètement illégal, et vous êtes obligés
00:52:28de repasser devant votre peuple. Que faut-il que l'on
00:52:30vous donne pour que votre peuple
00:52:32finalement vote oui ? Et en fait
00:52:34les Irlandais ont dit, il nous faut trois choses.
00:52:36La protection de nos façons d'agir sur le plan
00:52:38fiscal, avec notamment l'égafame, ce qu'on appelle
00:52:40le cheval de Troyes en Europe,
00:52:42sur le plan de la défense, la neutralité irlandaise
00:52:44et le troisième point c'est, nous voulons
00:52:46un représentant quoi qu'il arrive à la commission européenne.
00:52:48Donc la disposition...
00:52:49Donc ils ont été obligés de faire pour tout le monde.
00:52:51Exactement. Mais ça veut dire quoi ?
00:52:53Ça veut dire que le traité qui a été signé par les Irlandais
00:52:55n'est pas le même que celui que nous avons ratifié.
00:52:57Et d'où, d'où votre soeur est muette
00:52:59et tous l'égafame sont en Irlande.
00:53:01Notamment.
00:53:02Pour la fiscalité, voilà.
00:53:04On va en parler tout de suite
00:53:06avec vous André Bonnet, c'est absolument passionnant.
00:53:080 826 300 300 si vous voulez réagir.
00:53:10Comment effectivement
00:53:12il y a eu l'épreuve de la trahison démocratique ?
00:53:14Comment ce référendum de 2005
00:53:16a été
00:53:18complètement volatilisé,
00:53:20il faut le dire, ou en tout cas
00:53:22il a été truqué, tronqué ?
00:53:24Et on va parler évidemment
00:53:26du traité de Lisbonne, on va parler de cette opération
00:53:28magnifique de ni vu,
00:53:30ni connu, je t'embrouille.
00:53:38Un livre capital sur un scandale
00:53:40capital. Référendum de
00:53:422005, l'épreuve de la trahison
00:53:44démocratique, et je suis
00:53:46comme vous André Bonnet, l'auteur, je dirais
00:53:48même forfaiture, parce que ce qui s'est
00:53:50passé et qui nous touche, je vous
00:53:52le dis parce que c'est aujourd'hui,
00:53:54aujourd'hui, nous subissons,
00:53:56nous connaissons les conséquences
00:53:58de ce qui s'est passé entre 2005
00:54:00et 2007. Alors, je voudrais arriver, donc
00:54:022005, le traité
00:54:04est rejeté par les Français,
00:54:06mais attention, nous avons plusieurs
00:54:08tours dans notre sac,
00:54:10nous allons faire ce traité de Lisbonne.
00:54:12Alors, c'est quoi ce traité de Lisbonne ? Qu'est-ce qui s'est
00:54:14passé à ce moment-là ?
00:54:15Eh bien, en fait, les dirigeants se sont concertés avec Nicolas Sarkozy,
00:54:17qui a été chargé, puisqu'il se présente à la présidence
00:54:19de la République, de mener le jeu, ce qu'il a fait.
00:54:21Ça consistait à dire aux Français, écoutez,
00:54:23ce que dit Nicolas Sarkozy à Bruxelles, je ne serai
00:54:25pas celui qui ne tiendra pas compte du vote des Français,
00:54:27dit-il. Et ensuite, il dit, je vais faire
00:54:29un mini-traité qui sera uniquement un traité technique,
00:54:31on va amender un certain nombre de choses, on ne touchera à rien d'important,
00:54:33et il y a peut-être quelques éléments sur lesquels
00:54:35tout le monde était d'accord.
00:54:37C'est Sarkozy qui dit ça, mais en fait, il est à la manœuvre
00:54:39pour le compte des autres. C'est-à-dire qu'il y a une volonté
00:54:41collective, européenne,
00:54:43d'écraser littéralement
00:54:45les Français parce qu'ils ont mal voté. Bien.
00:54:47Donc, on fait un mini-traité. En réalité, ce mini-traité,
00:54:49c'est quoi ? On prend la même convention,
00:54:51on lui donne un mandat, et son mandat, c'est
00:54:53très clairement de dispatcher
00:54:55dans les traités existants, par petits bouts,
00:54:57tous les éléments qui étaient dans le
00:54:59traité constitutionnel.
00:55:01Et on va le présenter.
00:55:03On l'éparpille,
00:55:05comme disaient les tontons-flingueurs.
00:55:07On l'éparpille, on le met
00:55:09dans des annexes. Vous voyez, à présent, ce que je dis sur la primauté
00:55:11des droits communautaires, on le met dans une déclaration numéro 17
00:55:13sur la concurrence libre et non faussée,
00:55:15on la met dans un protocole, numéro 26,
00:55:17et vous avez donc toute une série de déclarations, il y en a plusieurs
00:55:19dizaines, toute une série de protocoles, il y en a plusieurs dizaines,
00:55:21et le reste du traité, c'est
00:55:23à l'article numéro 10, rajouter le membre
00:55:25de phrase suivant, rajouter à la place
00:55:27de tel article tel membre de phrase, etc.
00:55:29Le traité de Lisbonne, comme le dit d'ailleurs
00:55:31un des responsables européens à l'époque, c'est
00:55:33illisible. Et on voulait, dit-il,
00:55:35qu'il soit illisible, c'est un succès.
00:55:37Donc on ne peut rien comprendre. Ça permet
00:55:39à Nicolas Sarkozy, quand il se présente à la présidence de la République,
00:55:41de dire, vous allez voter pour moi, je vais mettre
00:55:43en place un mini-traité. Et ça permet ensuite
00:55:45à un certain nombre de commentateurs politiques de dire
00:55:47mais vous voyez bien, il a présenté son projet,
00:55:49les Français l'ont élu, donc en même temps
00:55:51qu'ils l'ont élu, ils ont admis
00:55:53le mini-traité.
00:55:55C'est faux pour deux raisons. La première
00:55:57c'est qu'il a été élu sur un mensonge. Il a dit que c'était
00:55:59un traité technique où il n'y avait rien d'important, alors qu'en réalité
00:56:01c'était tout le traité constitutionnel dans toutes ses innovations.
00:56:03Bien. Donc personne n'a voulu de ça
00:56:05puisqu'il a dit qu'il ne le ferait pas.
00:56:07Et le second, c'est qu'on ne peut pas
00:56:09remettre en cause un vote référendaire
00:56:11qui est la volonté nationale exprimée
00:56:13par le peuple, immédiate, supérieure,
00:56:15par un autre mandat, fut-il
00:56:17présidentiel ou suffrage universel. De même que,
00:56:19c'est ce qu'on entend partout, quand vous avez un président
00:56:21de la République qui est élu et qu'une majorité se dégage
00:56:23au législatif qui est contre la politique menée
00:56:25par ce président de la République, souvent un certain
00:56:27nombre de personnes disent au président, mais vous êtes désavoué,
00:56:29il faut en tirer les conséquences. Et que répond-on ?
00:56:31On répond, mais non.
00:56:33Ma légitimité, elle vient de mon propre suffrage,
00:56:35vous avez votre propre légitimité, et bien donc
00:56:37on ne peut pas effacer un suffrage référendaire...
00:56:39C'est tout le problème de la cohabitation. On ne passe pas un suffrage
00:56:41par un autre. Exactement.
00:56:43Et on ne peut pas remplacer un suffrage référendaire par un suffrage
00:56:45fut-il universel qui vise à élire une personne.
00:56:47Parce qu'il y a la dimension de la personne
00:56:49qui peut jouer un rôle capital. Oui. C'est pas tout à fait la même chose
00:56:51que la cohabitation et législatif
00:56:53et présidentiel. Ce que vous dites là,
00:56:55parce que le référendum
00:56:57est supérieur, je dirais,
00:56:59ce n'est pas une question de...
00:57:01Je veux dire...
00:57:03Mais on ne va pas rester
00:57:05en légitimité. Le problème,
00:57:07c'est que le traité
00:57:09de Lisbonne a été ratifié par qui ?
00:57:11Pas par le peuple. Alors, c'est en 2008
00:57:13qu'on a demandé aux parlementaires,
00:57:15réunis en congrès à Versailles,
00:57:17donc le Sénat et l'Assemblée Nationale ensemble,
00:57:19de voter une révision de la Constitution
00:57:21qui autorise le Président de la République
00:57:23à ratifier le texte du traité de Lisbonne.
00:57:25C'est comme ça que ça s'est passé. D'accord.
00:57:27Par le Parlement réuni. Par le Parlement.
00:57:29Parlement d'ailleurs très mal préparé,
00:57:31puisque je me souviens d'avoir entendu dire à l'époque
00:57:33que la veille du jour du vote, les parlementaires
00:57:35UMP avaient demandé une formation pour savoir ce qu'il y avait dans le traité
00:57:37qui s'apprêtait à
00:57:39permettre la ratification.
00:57:41Et donc tout ça est passé
00:57:43comme une lettre à la Poste. La seule chose, c'est qu'après
00:57:45on s'est retrouvé avec le problème irlandais,
00:57:47qui venait compliquer les choses, et puis il est resté
00:57:49l'atteinte fondamentale à un principe
00:57:51démocratique de base.
00:57:53C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand on nous parle de
00:57:55l'État de droit, et qu'on reproche à certains
00:57:57de soi-disant prendre des libertés avec l'État de droit
00:57:59en préconisant je sais pas quoi,
00:58:01en fait l'État de droit aujourd'hui, il n'existe plus.
00:58:03C'est-à-dire que l'État de droit
00:58:05a été détruit.
00:58:07Là vous dites carrément, l'État de droit n'existe plus.
00:58:09L'État de droit n'existe plus. Il a été détruit
00:58:11par la trahison démocratique de 2005.
00:58:13On a remplacé le suffrage populaire
00:58:15direct par un suffrage
00:58:17intermédiaire
00:58:19déséparlementaire.
00:58:21On peut le dire comme ça.
00:58:23Surtout, si vous voulez, c'est qu'on a bousculé
00:58:25la hiérarchie des normes.
00:58:27La hiérarchie des normes, c'est le suffrage référentaire,
00:58:29il est au-dessus. En 1962,
00:58:31le général de Gaulle avait utilisé l'article 11
00:58:33de la Constitution. Un certain nombre de techniciens disaient
00:58:35vous ne devez pas utiliser le 11, vous devez passer
00:58:37par l'article 89.
00:58:39Il a quand même utilisé l'article 11 pour
00:58:41rompre avec des difficultés
00:58:43qui se présentaient devant lui. Et le conseiller
00:58:45qui a été saisi a dit, moi, je ne peux pas me prononcer
00:58:47sur la souveraineté populaire telle qu'elle s'exprime
00:58:49directement dans un vote référendaire.
00:58:51Donc, je me tais, je ne peux rien faire.
00:58:53Et là, donc, ils ont passé outre.
00:58:55Ils ont passé outre. Ils ont remplacé
00:58:57le suffrage référendaire par un suffrage parlementaire.
00:58:59Donc, en fait, le traité a été
00:59:01accueilli par la France, ratifié
00:59:03ensuite par le président de la République, de la façon
00:59:05la plus illégale qui soit.
00:59:07Et c'est d'autant plus vrai que dans les termes même du projet
00:59:09de traité, il était dit très clairement que chaque
00:59:11État devait ratifier et approuver
00:59:13le texte dans le respect
00:59:15de ses constitutions respectives.
00:59:17Et là, nous avons violé notre constitution
00:59:19le jour où le Parlement réuni en congrès
00:59:21a décidé d'autoriser le président à ratifier le traité.
00:59:23Et donc de passer outre au référendum de 2005.
00:59:25C'est bien ça. On va en parler, puis on va en parler
00:59:27de la Charte des droits fondamentaux.
00:59:29De quoi s'est-il agi juste après cette petite
00:59:31pause. Je rappelle 0826
00:59:33300.300
00:59:35pour les gens qui ont envie d'intervenir. Et je vous le
00:59:37préviens, ce livre, il est capital.
00:59:39Lisez-le parce que ça permet
00:59:41de comprendre tout ce qui s'est passé
00:59:43depuis et ce qui se passe de plus en plus
00:59:45et encore aujourd'hui.
00:59:57Référendum de 2005.
00:59:5955% des Français le votent.
01:00:01Il passe à la trappe. Oui, on peut le dire,
01:00:03il passe à la trappe. Il est remplacé
01:00:05par le traité de Lisbonne.
01:00:07Et on a vu comment, avec André Bonnet,
01:00:09je rappelle ce livre passionnant,
01:00:11l'épreuve de la trahison démocratique
01:00:13sortir du traité
01:00:15de Lisbonne, si l'on peut, aux éditions
01:00:17de l'artilleur. Alors, André Bonnet,
01:00:19vous vouliez parler de la Charte des droits fondamentaux
01:00:21qui est liée, effectivement, à ce traité
01:00:23de Lisbonne. Oui, parce qu'il a été dit
01:00:25de façon très claire que ce qui s'était passé pour la
01:00:27Charte devait être appliqué pour la conception du traité
01:00:29constitutionnel. C'est Giscard d'Estaing lui-même
01:00:31qui l'avait dit. Et il y avait une déclaration solennelle
01:00:33d'ailleurs sur une proposition d'Olivier Duhamel
01:00:35au Parlement européen qui disait la même chose quelques
01:00:37années auparavant. Bien. Que s'est-il passé ?
01:00:39Eh bien, on a tout le détail par un livre
01:00:41qui est paru aux éditions du Seuil, en 2001,
01:00:43dont l'auteur était M. Gaston Bréban,
01:00:45ancien président de section au Conseil d'État.
01:00:47Donc, 4 ans avant le référendum.
01:00:494 ans avant le référendum, tout à fait.
01:00:51On est au début des années 2000.
01:00:53D'accord.
01:00:55C'est pris en exemple, c'est comme ça que le traité a été conçu après.
01:00:57Alors, que raconte cette personne
01:00:59qui était tellement sûre de lui et que, en fait,
01:01:01les gens qui liraient son livre seraient forcément d'accord avec lui,
01:01:03il dit très benoîtement, il commence en disant
01:01:05« Ecoutez, on n'était pas nombreux, on était 3, en fait,
01:01:07à diriger les opérations.
01:01:09Au début, on a fait un mini-coup d'État.
01:01:11Parce qu'on nous avait demandé de faire quelque chose qui réunisse
01:01:13les droits existants sur le plan européen.
01:01:15Et puis de faire ça de façon cohérente.
01:01:17Eh bien, nous, on a décidé d'aller au-delà.
01:01:19S'il le faut, de créer des droits. Donc, nous avons créé un mini-coup d'État.
01:01:21Nous nous sommes donné une compétence que nous n'avions pas reçue.
01:01:23Et notre légitimité, à mon avis, ajoute-t-il,
01:01:25n'en était que plus grande.
01:01:27Très bien. Bon. Après le vote, on ne votera pas.
01:01:29On fera les choses par consensus.
01:01:31Avec des conséquences que, par exemple,
01:01:33sur les racines chrétiennes de l'Europe,
01:01:35il y a quand même des parlementaires, des partisans de cette convention,
01:01:37qui viennent et qui leur disent « Nous, on veut affirmer
01:01:39les racines chrétiennes ». Et là, on leur répond
01:01:41« Non, écoutez, dans le cadre du consensus,
01:01:43ça ne peut pas marcher parce que comment va-t-on accueillir
01:01:45ensuite des pays musulmans si on met les racines chrétiennes dans l'Europe ? »
01:01:47Donc, c'est nous qui nous soumettons
01:01:49aux autres qui vont rentrer.
01:01:51Donc, on ne vote pas.
01:01:53Ensuite, si on consulte
01:01:55les associations internationales européennes
01:01:57sur les droits fondamentaux, c'est quand même
01:01:59incroyable. Ce sont des droits fondamentaux.
01:02:01Ils nous expliquent doctement qu'on a consacré
01:02:03une journée en tout et pour tout pour toutes les associations
01:02:05européennes. Et ils ajoutent
01:02:07« Alors, ça faisait que 4 minutes par association.
01:02:09Mais enfin, quand on connaît bien un sujet, 4 minutes, ça suffit. »
01:02:11Bien sûr.
01:02:13On aurait dû faire 4 minutes
01:02:15avec vous.
01:02:17Alors, que va-t-on prémettre dans les droits ?
01:02:19On va se mettre d'accord sur, y compris, les grands droits.
01:02:21Et alors, il remarque, mais là, Jacques Chirac et Lionel Jospin
01:02:23étaient d'accord sur tout. Sur le droit de la famille,
01:02:25sur le droit du mariage, sur le droit de la liberté d'enseignement, etc.
01:02:27Et tout ça est quadrillé. Par exemple,
01:02:29il n'est pas question d'un mariage, comme la déclaration
01:02:31des droits de l'homme de 1948 à l'ONU,
01:02:33que la France n'a toujours pas rendu applicable sur son territoire.
01:02:35C'est incroyable, mais c'est exact.
01:02:37Qui dit « Le mariage, c'est un homme et une femme. »
01:02:39Eh bien, là, on dit « Tout le monde a le droit de se marier. »
01:02:41Vous pouvez marier avec qui vous voulez ou avec ce que vous voulez.
01:02:43Oui, avec un fourmiliette, un manoir, un arbre
01:02:45ou des fleurs.
01:02:47On exagère. C'est pour montrer que l'absence de définition
01:02:49de ce qu'est le mariage, elle est dans la charte
01:02:51des droits fondamentaux. Si on parle, par exemple,
01:02:53d'enseignement, on vous dit que vous pouvez
01:02:55créer un établissement,
01:02:57par exemple, confessionnel, mais dans l'exigence
01:02:59de la neutralité, donc laïcité.
01:03:01Vous pouvez faire un établissement confessionnel, mais à condition
01:03:03qu'il ne le soit plus. Et sinon, vous n'êtes pas libre de le faire.
01:03:05Donc, tout ça, c'est dans la charte, mais personne
01:03:07n'en a jamais parlé. Et il va jusqu'au bout
01:03:09en racontant à la fin, lorsque tout a été mis au point
01:03:11avec cette méthode-là, et je passe
01:03:13sur des choses incroyables. Par exemple,
01:03:15les documents préparatoires étaient traduits uniquement
01:03:17en trois langues, anglais, allemand et français.
01:03:19Et les gens qui arrivaient
01:03:21des autres pays, ils arrivaient en début de séance, on leur donnait
01:03:23ces documents, qui n'étaient pas dans leur langue.
01:03:25Donc, il fallait qu'ils se débrouillent comme il fallait.
01:03:27— Tout le monde parle anglais aujourd'hui.
01:03:29— Oui, mais enfin, dans certains pays des Balkans,
01:03:31ce n'est pas forcément certain. — C'est vrai.
01:03:33— Donc, toujours est-il qu'on est arrivé à
01:03:35un document qui a été rédigé dans
01:03:37un anonymat et une discrétion
01:03:39qui est ahurissante s'agissant de droits fondamentaux.
01:03:41Et à la fin, quand on a réuni le chef
01:03:43de gouvernement, et cet auteur, il nous l'explique.
01:03:45Certains chefs de gouvernement disent « Ah, mais non, attendez,
01:03:47là, c'est peut-être pas, c'est compliqué. »
01:03:51Il n'y a plus rien à dire. Et le projet
01:03:53a été adopté tel quel. Et c'est comme ça qu'on a fait
01:03:55pour le traité constitutionnel. Donc, en fait,
01:03:57on a une convention, une charte des droits de l'homme
01:03:59qui pose des droits fondamentaux... — C'était en même temps
01:04:01que le traité constitutionnel ? — C'était la première partie du traité.
01:04:03— C'est la première partie, c'est ça ? — C'est la première partie du traité.
01:04:05— D'accord. — Tout à fait. Et alors, il y a quelque chose
01:04:07très important également en matière de droit, c'est qu'on a
01:04:09fait adhérer l'Union européenne
01:04:11à la Convention européenne
01:04:13des droits de l'homme. Et ça, c'est ahurissant.
01:04:15Pourquoi ? Parce que la Convention européenne des droits
01:04:17de l'homme, la fameuse CEDH dont on parle tant
01:04:19en matière sociétale parce qu'elle est toujours en avant-garde
01:04:21de... Voilà. — Oui, oui. Bien sûr.
01:04:23— Eh bien, c'est le résultat
01:04:25des travaux du Conseil de l'Europe.
01:04:27Le Conseil de l'Europe, c'est 46 États
01:04:29et non pas simplement l'Union européenne.
01:04:31Et donc, on a des juges qui sont nommés par cooptation
01:04:33et qui viennent donc composer les chambres
01:04:35de la Cour européenne des droits de l'homme. Et désormais,
01:04:37avec cette adhésion de l'UE à la
01:04:39Convention européenne des droits de l'homme, on aura des juges
01:04:41cooptés qui ne sont même pas membres forcément de l'Union européenne
01:04:43qui vont dicter les droits fondamentaux
01:04:45que doit respecter l'UE. — Intéressant.
01:04:47En tout cas, oui. Comme vous dites, c'est...
01:04:49Je ne dis pas l'escroquerie, mais
01:04:51la forfaiture à tous les étages, quoi, quelque part.
01:04:53— À chaque étape, on se demande ce qui se passe.
01:04:55— Et quand vous dites... Alors, l'Europe
01:04:57aujourd'hui, c'est quoi ?
01:04:59Avec ça, à la lumière de ça,
01:05:0120 ans après,
01:05:03c'est quoi ?
01:05:05L'Europe existe en tant que...
01:05:07L'Europe existe, on ne va pas parler de l'histoire
01:05:09de la civilisation, mais en tant que
01:05:11construction et de structure
01:05:13administrative, judiciaire
01:05:15et autres. — Construction idéologique.
01:05:17En fait, si vous voulez,
01:05:19c'est incroyable. Les gens crus
01:05:21votés pour l'Europe, ils n'ont pas voté pour l'Europe.
01:05:23Ils ont voté pour une structure idéologique
01:05:25détachée de la réalité. Détachée
01:05:27notamment de la réalité des frontières.
01:05:29Le traité ne définit jamais ce qu'est une frontière.
01:05:31Jamais où sont les frontières. — Il ne parle pas des frontières.
01:05:33— Non. Et il ne veut surtout pas fixer de frontières
01:05:35à l'Europe. Et pour vous montrer jusqu'où cela va,
01:05:37parce qu'en fait, ils le conçoivent comme un système
01:05:39idéologique qui a vocation à s'étendre très largement
01:05:41au-delà de ce que nous, nous appelons l'Europe,
01:05:43il suffit de partager des valeurs prétendues universelles.
01:05:45Et dans ces valeurs, vous avez évidemment
01:05:47l'idéologie du genre, l'idéologie LGBT, etc.,
01:05:49dont ne veulent pas beaucoup de pays dans le monde, évidemment.
01:05:51Et donc, je vais vous donner un exemple
01:05:53qui est frappant, pour vous montrer jusqu'où ça va.
01:05:55Alors récemment, la Banque Européenne
01:05:57de Reconstruction et de Développement, la BERD,
01:05:59a voulu avoir un champ d'action plus large
01:06:01que celui qui lui était donné jusqu'à maintenant.
01:06:03Donc le Parlement Européen, je donne les éléments,
01:06:05comme ça les gens pourront vérifier, dans une décision 1246
01:06:07de 2024, a donné
01:06:09libre cours, libre champ,
01:06:11à une décision des gouverneurs de cette banque.
01:06:13Et dans les statuts désormais, on trouve
01:06:15lorsque vous lisez
01:06:17Europe continentale ou orientale,
01:06:19vous devez comprendre qu'on
01:06:21vise y compris l'Irak,
01:06:23y compris la Mongolie,
01:06:25y compris l'Afrique subsaharienne.
01:06:27– Qui sont citées. – Qui sont citées en toutes lettres.
01:06:29– Ah oui, c'est-à-dire que l'Afrique subsaharienne fait partie de l'Europe,
01:06:31la Mongolie, enfin, d'autres champs d'action.
01:06:33– Ça fait partie du champ d'action.
01:06:35Et ça, c'est quelque chose qui est consubstantiel
01:06:37pour l'Unité Européenne, c'est pour ça qu'on se prépare
01:06:39à aller en Algérie-Azerbaïdjan,
01:06:41à faire rencontrer l'Algérie-Azerbaïdjan, la Géorgie, etc.
01:06:43– Et pourquoi pas, et plus y affiniter.
01:06:45Maud, je crois que nous avons des... – Oui, ça fait réagir.
01:06:47Il y a trois appels en attente, on commence avec
01:06:49Jean-Marc Devane. – Bonjour Jean-Marc.
01:06:51– Oui, bonjour.
01:06:53Bonjour M. Vercoff et bonjour M. Bonnet.
01:06:55J'écoute
01:06:57votre émission
01:06:59avec grande attention.
01:07:01Le sujet m'intéresse beaucoup.
01:07:03Concernant
01:07:05l'Europe,
01:07:07la trahison démocratique
01:07:09dont on vient de parler tout à l'heure
01:07:11par rapport au 54%
01:07:13de 2007 du référendum,
01:07:15comment revenir à une
01:07:17communauté d'État plus particulièrement
01:07:19hormis la
01:07:21possibilité éventuelle du référendum ?
01:07:23– Alors, c'est tout simple. – Comment revenir
01:07:25à une communauté d'État ? – C'est tout simple, ça n'empêche pas
01:07:27que ce soit compliqué. Il faut sortir du traité de Lisbonne
01:07:29d'abord et avant tout.
01:07:31On peut bien sûr, parce que ce qu'on a fait
01:07:33dans un sens, on peut le faire dans un autre.
01:07:35C'est-à-dire proposer un mini-traité pour le coup,
01:07:37mais qui se contente de remettre d'aplomb ce qui a été mis
01:07:39de travers par
01:07:41l'action de Lisbonne.
01:07:43Mais on est obligés de sortir du traité de Lisbonne. Pourquoi ?
01:07:45Parce que quand on parle de Frexit, on oublie une chose.
01:07:47C'est que dans le traité de Lisbonne, vous avez un article 50,
01:07:49c'est la nouveauté du traité aussi,
01:07:51qui a cadenassé encore plus les choses, si possible,
01:07:53qui dit, si vous sortez, vous avez deux ans pour négocier
01:07:55avec les restes des pays, et vous devez
01:07:57vous soumettre aux conditions qu'on va vous imposer.
01:07:59Et si vous
01:08:01n'acceptez pas les comptes ?
01:08:03Vous pouvez sortir, mais vos magistrats sont obligés de dire
01:08:05que vous êtes sortis du droit et ils vous sanctionneront.
01:08:07Parce que c'est ça le problème.
01:08:09Les magistrats, si un traité est signé
01:08:11en disant que vous ne devez sortir qu'à telles conditions,
01:08:13ils vont regarder si vous avez respecté les conditions,
01:08:15c'est leur métier. Si vous n'avez pas respecté
01:08:17les conditions de la sortie, ils vont
01:08:19condamner votre sortie.
01:08:21Ça veut dire que les décisions qui seraient
01:08:23prises par exemple par le gouvernement français qui
01:08:25déciderait de sortir sans se préoccuper de cet article 50
01:08:27seraient systématiquement annulées par toutes les juridictions.
01:08:29Les juridictions françaises également.
01:08:31Françaises.
01:08:33C'est pour ça que les britanniques au dernier moment ont cédé
01:08:35aux Zoukaz européens
01:08:37parce qu'ils se sont rendus compte que s'ils sortaient par la force,
01:08:39leur propre magistrat allait condamner
01:08:41leurs décisions visant à la sortie.
01:08:43C'est pas évident.
01:08:45Si on sort du traité de Lisbonne, on retrouve la liberté qu'on avait avant.
01:08:47Qui était par coutume un peu plus que sortir.
01:08:49Sauf qu'on peut faire un coup de force, mais c'est un autre problème.
01:08:51On peut le faire notamment en mettant en avant le référendum,
01:08:53mais pas simplement en disant je fais un référendum et je l'impose à l'Europe
01:08:55parce que l'Europe va répondre non, vous ne pouvez pas me l'imposer.
01:08:57Le référendum, je reprends ce que vous avez dit,
01:08:59je peux l'imposer à mes magistrats.
01:09:01Non.
01:09:03Le référendum n'a pas force de loi sur les juridictions.
01:09:05Mais non.
01:09:07Puisque le droit communautaire est supérieur à toutes les règles de droit interne,
01:09:09y compris la constitution et le référendum
01:09:11qui est de nature constitutionnelle.
01:09:13Donc les magistrats feront leur métier.
01:09:15C'est pour ça qu'on les accuse de ce point de vue-là.
01:09:17Moi qui suis un ancien magistrat, j'ai démissionné.
01:09:19Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas courir ce risque d'être obligé
01:09:21de faire quelque chose qui m'était imposé par ma propre
01:09:23déontologie de magistrat.
01:09:25Donc il faut d'abord sortir du traité d'Isbonne
01:09:27de l'article 50 pour retrouver
01:09:29notre liberté de choix.
01:09:31Là, on peut faire pression. Comment ?
01:09:33C'est-à-dire avec un référendum qui est organisé
01:09:35pour mettre en contradiction la France avec elle-même vis-à-vis
01:09:37de ses principes de droit communautaire supérieurs à la constitution.
01:09:39Et il y a un moyen, notamment, avec ce qu'on appelle
01:09:41l'identité constitutionnelle.
01:09:43Eh bien, on peut dire aux partenaires
01:09:45européens, vous allez nous permettre
01:09:47de modifier ceci, ceci, cela
01:09:49parce que sinon, nous cesserons
01:09:51d'appliquer le traité tel qu'il est.
01:09:53On ne l'applique pas, on sera simplement condamnés
01:09:55pour plus tard, mais on va flanquer
01:09:57un tel bazar dans l'Union européenne
01:09:59que tout le monde a à y perdre.
01:10:01On va en reparler, je crois que nous avons Philippe.
01:10:03Oui, de Caen.
01:10:05Bonjour Philippe.
01:10:07Bonjour André, bonjour M. Bonnet.
01:10:09M. Bonnet, ma félicitation,
01:10:11on a vraiment un expert.
01:10:13Je voudrais vous parler, M. Bonnet,
01:10:15du référendum d'initiative
01:10:17partagée, le RIP,
01:10:19qui suit de la révision constitutionnelle
01:10:21de 2008.
01:10:23Alors André,
01:10:25comme vous le savez,
01:10:27les parlementaires peuvent
01:10:29provoquer
01:10:31un référendum avec
01:10:33le soutien d'une partie des Français,
01:10:35des sélecteurs, d'accord ?
01:10:37Sans passer par un vote
01:10:39majoritaire
01:10:41au Parlement.
01:10:43Mais il est nécessaire
01:10:45en contrepartie
01:10:47de recueillir 10%
01:10:49du corps électoral.
01:10:51Alors on les signe environ à 4, 8,
01:10:53on va dire 5 millions de signatures.
01:10:55M. Bonnet,
01:10:57comment nous,
01:10:59peuples qui avons soif du référendum,
01:11:01pourrait-on
01:11:03retrouver des parlementaires
01:11:05qui nous écoutent et qui nous représentent
01:11:07à travers
01:11:09ce RIP ?
01:11:11Merci Philippe.
01:11:13Le résultat final du RIP, de toute façon, il est condamné.
01:11:15Parce que quel que soit le résultat, il sera inférieur à la norme européenne.
01:11:17Donc si on fait un RIP pour avoir
01:11:19un texte qui contredit le droit de l'Union Européenne,
01:11:21ce sera non. En revanche,
01:11:23ce qui est très important dans cette position
01:11:25dont vous faites état, c'est qu'on arrive à passer
01:11:27l'obstacle du vote dans les mêmes termes
01:11:29au Parlement, qui normalement fait partie intégrante
01:11:31du processus de révision de l'article 89 de la Constitution.
01:11:33Donc on passe par-dessus
01:11:35ce vote favorable et après on a effectivement
01:11:37un choix qui s'offre
01:11:39au Parlement, mais qui va être très gêné parce que
01:11:41on aura un moyen de pression sur lui
01:11:43si on met en avant à nouveau le fait que
01:11:45en 2005, on avait voté non, et que là,
01:11:47tout ce qu'on veut, c'est revenir sur ce
01:11:49non-respect du non. Mais ça veut dire que le RIP
01:11:51en question, il faut l'étudier dans une débarque
01:11:53stratégique, en mettant un contenu
01:11:55qui oblige à se poser à nouveau
01:11:57la question et qui remette sur la table
01:11:59le fait que si on en est où on est
01:12:01aujourd'hui, c'est parce qu'on n'a pas respecté le vote référendaire.
01:12:03– André Mollet, est-ce que quelque part,
01:12:05je dis bien, je ne parle pas en termes strictement juridiques,
01:12:07est-ce que quelque part l'offrandement de 2005
01:12:09peut continuer à faire jurisprudence ?
01:12:11Jurisprudence,
01:12:13non pas en termes juridiques du terme,
01:12:15je sais que vous allez me le dire, non,
01:12:17mais est-ce qu'il peut être utilisé en disant
01:12:19regardez ce qui s'est passé, on peut l'utiliser
01:12:21comme arme. – Oui, c'est pour ça
01:12:23que si un RIP permet de se passer par-dessus le Parlement
01:12:25pour savoir s'il y a matière à référendum,
01:12:27on peut dans le débat, pour ensuite savoir
01:12:29quoi faire de ce RIP, faire en état
01:12:31qu'il est là pour revenir
01:12:33sur la négation du référendum. Ce référendum,
01:12:35il a été posé une fois,
01:12:37il est toujours là. Le matin, on se lève,
01:12:39le non est là. – Il existe, le référendum
01:12:412005. – Il n'a pas disparu. – Et ses résultats ?
01:12:43– Et ses résultats sont là. – D'accord.
01:12:45– Chaque fois qu'on ne tient pas compte de ses résultats
01:12:47qui sont là et qui s'imposent encore aujourd'hui
01:12:49de la même façon qu'il y a 20 ans, on viole l'état de droit.
01:12:51Et ça, il faut le faire comprendre à l'ensemble
01:12:53du mouvement politique. – Maud, je crois que nous avons…
01:12:55– En accueil, Cédric, qui appelle de Narbonne.
01:12:57– Bonjour Cédric. – Bonjour,
01:12:59bonjour M. Bonnet, merci
01:13:01d'avoir invité M. Bonnet
01:13:03parce que c'est vrai que c'est des choses très importantes
01:13:05qu'on a besoin d'entendre.
01:13:07Au-delà d'entendre, j'espère que
01:13:09ça va peut-être changer les choses, c'est ça qui est le plus
01:13:11important parce que les débats, c'est rien, mais il faut que
01:13:13ça change. Et est-ce qu'il est possible
01:13:15de faire un rétro-pédalage
01:13:17et de condamner
01:13:19notamment des présidents
01:13:21ou des premiers ministres
01:13:23ou même des ministres qui ont trahi
01:13:25notre pays concernant en fait
01:13:27cette convention européenne
01:13:29qui a été bafouée
01:13:31par leurs dires
01:13:33et par leurs mensonges d'ailleurs. Et moi, j'aurais voulu
01:13:35que M. Sarkozy soit condamné pour ça.
01:13:37La trahison, quand même, c'est quelque chose
01:13:39qui n'est pas entendable
01:13:41dans notre pays. On a de la trahison
01:13:43de M. Macron, là on a de la trahison
01:13:45de M. Sarkozy, on le sait depuis 2005
01:13:47mais là, aujourd'hui,
01:13:49ça n'est plus possible. Nous, en tant que peuple,
01:13:51il faut qu'on arrive à se révolter mais surtout
01:13:53qu'il faut qu'on fasse une chose, il faut que
01:13:55non plus qu'on parle mais qu'on sache changer les choses
01:13:57et que notre pays redevienne souverain
01:13:59parce qu'on était le premier pays européen
01:14:01avec l'Angleterre
01:14:03et l'Allemagne et depuis maintenant
01:14:05on est quasi les derniers.
01:14:07Quand je vois l'état de la Roumanie aujourd'hui
01:14:09qui s'en sort, je suis routier
01:14:11je vois des camions de fous sur les routes
01:14:13nous, on n'a même pas ces camions-là
01:14:15l'Europe leur paye tout et nous, en fait,
01:14:17on paye pour les autres. Donc c'est vrai qu'à un moment donné
01:14:19est-ce qu'il est possible de faire ce rétropédalage
01:14:21et de changer les choses ? Parce que c'est plus possible.
01:14:23– Merci Cédric. Alors, rétropédalage possible ?
01:14:25– Rétropédalage... – Et condamnation ou sanction ?
01:14:27– Alors, il est certain qu'on est en face
01:14:29de haute trahison.
01:14:31– Ah, vous dites carrément ? – On est en face de haute trahison.
01:14:33– Vous dites qu'on n'est plus dans l'état de droit
01:14:35et on est en face de haute trahison.
01:14:37– On est en état de haute trahison.
01:14:39On regarde tout le système démocratique
01:14:41c'est-à-dire que tous les étudiants en droit doivent comprendre
01:14:43que tout ce qu'on leur a appris a été violé
01:14:45par le refus de prendre en compte le référendum de 2005
01:14:47et que c'est absolument inadmissible.
01:14:49Mais le problème c'est que cette trahison
01:14:51elle a été, comment dire, systématique.
01:14:53Ça veut dire que tous les parlementaires UMP
01:14:55y ont participé. Ça veut dire que tous les parlementaires
01:14:57socialistes y ont participé.
01:14:59Tous ceux qui ont voté, ratifié, enfin autorisé
01:15:01la ratification par le vote de février 2008
01:15:03ont participé sciemment
01:15:05ou alors ils ont accepté de voter
01:15:07sans savoir de quoi il s'agit mais parfois c'était le cas.
01:15:09– Oui, il y en a aussi.
01:15:11– Mais ils ont participé donc si vous voulez,
01:15:13aujourd'hui une démarche de haute trahison elle est quasiment
01:15:15matériellement impossible parce que où allez-vous trouver
01:15:17les personnes pour lancer une démarche de haute trahison
01:15:19alors que tout le monde, tout le monde
01:15:21a à se reprocher cette haute trahison.
01:15:23Ils sont en quelque sorte tous complices.
01:15:25C'est quand même effrayant. C'est pour ça que tout ça
01:15:27est sous le boisseau du silence. Parce qu'une fois
01:15:29qu'on a compris ce qui s'était passé, la gravité de ce qui a été fait
01:15:31et où toute la souveraineté de la France
01:15:33a été détruite et elle a véritablement été détruite
01:15:35on se dit mais on a
01:15:37une situation qui n'a pas de précédent
01:15:39mais le problème c'est que
01:15:41cette trahison est
01:15:43répandue partout dans le monde politique
01:15:45que nous connaissons. Donc il faut retrouver
01:15:47des hommes intègres, il faut retrouver des gens
01:15:49qui aient le courage de prendre la parole
01:15:51et de dire ce que je suis en train de dire
01:15:53et à partir de là peut-être
01:15:55qu'on arrivera, et je reviens sur ce que disait
01:15:57l'auditeur précédent, la proposition
01:15:59d'un RIB qui permet de passer par-dessus l'obstacle
01:16:01du Parlement et de
01:16:03mettre tout de suite le débat sur le point fondamental
01:16:05qui nous intéresse. Il ne faut pas
01:16:07parler d'immigration en tant que telle, etc.
01:16:09Il faut parler d'un référendum sur la nécessité
01:16:11d'éliminer l'article temps, l'article temps, etc.
01:16:13du trône de Lisbonne parce que nous l'avons refusé en 2005
01:16:15et que ça on n'a pas le droit de le passer sous silence.
01:16:17Et bien André Bonnet, il ne vous reste plus qu'à faire de la politique
01:16:19au vrai sens du terme. On en reparle
01:16:21après cette petite pause.
01:16:23A tout de suite.
01:16:27Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
01:16:29Et nous sommes toujours et plus que jamais
01:16:31avec André Bonnet,
01:16:33l'auteur de ce livre, encore une fois,
01:16:35je vous le conseille, et vraiment lisez-le
01:16:37parce que ça vous concerne,
01:16:39ça nous concerne à tous.
01:16:41C'est un livre qui donne des armes pour comprendre
01:16:43ce qui se passe depuis ce référendum
01:16:45de 2005. Il y a 20 ans,
01:16:47jour pour jour, enfin, demain le 29,
01:16:49les preuves de la trahison démocratique
01:16:51pour dire même que c'est un scandale
01:16:53d'État, après
01:16:55le traité de Lisbonne, on en a parlé longtemps.
01:16:57Et alors, j'ai vu
01:16:59dans votre quatrième de couverture,
01:17:01André Bonnet, on dit
01:17:03vous avez été avocat, vous avez
01:17:05exercé comme président de
01:17:07tribunal, où ça, dites-moi ?
01:17:09A Marseille, entre autres.
01:17:11Marseille, Lyon, Bordeaux.
01:17:13Vous avez été plusieurs fois président de tribunal.
01:17:15Dans plusieurs postes.
01:17:17On tourne d'affectation à l'affectation.
01:17:19Dites-que, parce que là, vraiment, ce serait bien,
01:17:21vous dites que vous avez démissionné par
01:17:23conviction de conscience.
01:17:25Tout à fait. C'est-à-dire que, dès 2013,
01:17:27notamment avec les débats qui avaient lieu sur l'idéologie du genre,
01:17:29qui était en train d'investir tout le débat
01:17:31et qui a gagné le combat.
01:17:33Pour le moment.
01:17:35Disons ça, quand même.
01:17:37Il reste une forte résistance, et de toute façon,
01:17:39les fruits empoisonnés de cette idéologie
01:17:41sont en train de sortir de tous les côtés.
01:17:43Et puis le secours de Trump, qui a donné un grand coup d'arrêt
01:17:45également aux États-Unis. Ça, c'est important.
01:17:47Mais ce que je veux dire, c'est que je sentais bien que
01:17:49j'allais être de plus en plus amené
01:17:51à rendre des arrêts ou des jugements,
01:17:53selon le poste où j'étais,
01:17:55qui m'obligeaient à appliquer un texte.
01:17:57Donc, depuis 2010, déjà, cette idéologie du genre
01:17:59avait fortement
01:18:01grignoté.
01:18:03Oui, parce que le traité est rentré en application en 2009.
01:18:05Oui, c'est ça.
01:18:07Donc, je me disais, je vois déjà arriver
01:18:09des textes qui sont
01:18:11nécessairement, on doit nécessairement les interpréter
01:18:13au minimum, voire les appliquer,
01:18:15alors qu'ils ont été adoptés de façon totalement illégitime.
01:18:17Alors, je peux, à un moment donné,
01:18:19soulever des objections,
01:18:21trouver un autre texte pour arriver au même résultat,
01:18:23pour que les justiciables ne soient pas privés de la justice
01:18:25à laquelle ils ont droit. Mais j'ai fait ça une ou deux fois
01:18:27et puis je me suis rendu compte que ce n'était pas possible.
01:18:29Il fallait que je rende mon tablier
01:18:31et que je m'inscrive au barreau comme avocat.
01:18:33Mais évidemment, quand je me suis inscrit au barreau comme avocat,
01:18:35le président de la cour d'appel, son délégué
01:18:37qui reçoit mon serment, me dit, excusez-moi,
01:18:39mais qu'est-ce que vous faites ici ? Parce que d'habitude,
01:18:41les avocats font leur carrière et le couronnement de leur carrière,
01:18:43c'est de devenir magistrat. Même pas président,
01:18:45devenir magistrat. Et moi,
01:18:47je suis président et je redeviens avocat de base.
01:18:49Écoutez, oui, ça m'a semblé être le sacrifice
01:18:51nécessaire, parce que je voulais garder
01:18:53ma liberté de parole. Et j'ai bien fait
01:18:55de le faire, même si j'adorais mon métier auparavant.
01:18:57En tout cas, votre livre prouve que vous avez
01:18:59pu bien fait de le faire. Je ne sais pas si vous auriez pu le faire
01:19:01en tant que président de tribunal.
01:19:03Certainement pas. Les paroles que je prononce maintenant,
01:19:05je serais... Evidemment, si j'étais toujours
01:19:07en fonction, je serais une atteinte grave au devoir
01:19:09de réserve. C'est normal. En revanche,
01:19:11si vous voulez, je suis content
01:19:13de faire passer un élément important.
01:19:15Oui, il y a un gouvernement des juges qui est dramatique
01:19:17aujourd'hui. Ce gouvernement des juges, c'est les interprétations
01:19:19auxquelles se livrent ces juges qui vont au-delà
01:19:21du texte et qui vont dans un...
01:19:23Comment dire ? Qui suivent un objectif
01:19:25qui n'était pas celui forcément des redacteurs du texte.
01:19:27Mais ça touche également le Conseil constitutionnel.
01:19:29Je vais prendre un exemple qui va vous sembler
01:19:31frappant. Le Conseil constitutionnel a rendu
01:19:33une décision, en 1971, qui a été considérée
01:19:35comme une très grande décision. C'est ce qu'on appelle
01:19:37la liberté d'association. Il a dit désormais
01:19:39je ne vais non pas simplement contrôler la loi
01:19:41sur les procédures techniques
01:19:43par lesquelles elle a été votée, mais je vais
01:19:45contrôler le fond de la loi au regard
01:19:47du préambule de la Constitution, de la déclaration
01:19:49des droits de l'homme de 1789
01:19:51et du préambule de la Constitution de 1946.
01:19:53Et je vais, chaque fois
01:19:55que c'est nécessaire, opposer à
01:19:57une loi ce que j'appelle, moi,
01:19:59les principes reconnus par les lois de la République.
01:20:01Grande décision.
01:20:03Moi-même, quand j'ai étudié le droit,
01:20:05je ne me suis pas vraiment posé de questions à ce moment-là.
01:20:07Oui, parce que j'y voyais le contrôle de dérive
01:20:09possible du législateur. Mais quelle République ?
01:20:11Les principes reconnus par
01:20:13les lois de la République, laquelle ? Est-ce que c'est
01:20:15la Première République ? Est-ce que c'est la seconde
01:20:17avec la guillotine et la peine de mort
01:20:19systématique ?
01:20:21Non, non ! Les principes
01:20:23reconnus par les lois de la République, il l'a dit
01:20:25lui-même, c'est on prend l'ensemble des républiques
01:20:27et puis on va en déduire ce qui en découle.
01:20:29Parce que si on dit reconnu par les
01:20:31lois de la République, ça ne peut pas être celle
01:20:33de la Ve République, puisque c'est comme si on se
01:20:35donnait à soi-même un preuve.
01:20:37On ne peut pas voter et puis avoir soi-même,
01:20:39avec ce vote, la preuve qu'on a un droit fondamental
01:20:41qu'on vient juste de mettre en place, ça ne tient pas debout.
01:20:43Donc il y avait un problème grave qui était
01:20:45qui détermine les principes reconnus par les lois de la République ?
01:20:47Quelle République ?
01:20:48Donc qui détermine les valeurs de la République ?
01:20:50Exactement ! Prenez le droit
01:20:52de la nationalité. Auparavant,
01:20:54sous l'ancien régime, c'était le droit du
01:20:56sang, d'accord ? Du sol, excusez-moi.
01:20:58La Révolution française instaure le droit du
01:21:00sang, le sang pur et dur. Il a fallu
01:21:02attendre après la guerre de 1770
01:21:04pour qu'on revienne à un droit du sol en partie.
01:21:06Parce qu'il y avait des Espagnols qui ne partaient
01:21:08pas faire leur service pendant trois ans. Les Français,
01:21:10eux, partaient. Et quand les Français revenaient, leurs français étaient
01:21:12partis avec l'Espagnol. Donc on s'est aperçu qu'il fallait faire
01:21:14le droit, c'est aussi ça, bien sûr.
01:21:16On s'adapte.
01:21:17Qu'est-ce qu'on applique ? Est-ce qu'on applique ça ?
01:21:19Donc on ne peut pas savoir. Et alors on a
01:21:21neuf personnes qui disent, c'est ça,
01:21:23ça et pas ça. Mais fondé sur quoi ?
01:21:25En fait, quand on parle...
01:21:26On l'a vu récemment sur la décision sur
01:21:28pas question de rétention pour
01:21:30les délinquants, etc.
01:21:32Le Conseil constitutionnel.
01:21:33Oui, oui, oui. En fait, il va chercher lui-même
01:21:35des principes qui ne sont pas posés et qui
01:21:37sont fluctuants. Et à un moment donné, on vous
01:21:39l'impose alors qu'il n'y a pas de
01:21:41mandat qui a été donné à ces juges de le faire.
01:21:43Et alors on a bien vu avec, d'ailleurs, l'épisode
01:21:45du mariage entre personnes de même sexe,
01:21:47parce qu'il y a un certain nombre d'opposants qui ont dit,
01:21:49mais attendez, là, si on prend les principes recrutés par les lois
01:21:51de la République, c'est les principes qui ont toujours été
01:21:53reconnus d'une certaine façon par les lois de la République.
01:21:55Et on a toujours reconnu, précédemment,
01:21:57que le mariage, c'était un homme et une femme.
01:21:59Et là, brusquement, on a le droit de dire le contraire.
01:22:01Donc si vous voulez, on a un
01:22:03relativisme complet. Et c'est ce que dit
01:22:05l'auteur dont je vous parlais tout à l'heure pour la chaîne des droits fondamentaux.
01:22:07Il dit ce que nous voulons, ce sont des droits
01:22:09relatifs. Il faut que ce soit des droits changeants
01:22:11et c'est nous qui allons les déterminer.
01:22:13Et sur la question de l'euthanasie qui est aujourd'hui d'actualité,
01:22:15quelle a été la position ? Ça a été de dire
01:22:17on nous propose de protéger la vie jusqu'à
01:22:19la mort naturelle. C'est pas une bonne idée
01:22:21parce que les Pays-Bas sont en train de se diriger vers l'euthanasie.
01:22:23Donc on ne dit rien dans la part.
01:22:25C'est un problème qu'on a déjà traité
01:22:27et qu'on retraitera, effectivement.
01:22:29C'est un vaste problème. Moi je crois
01:22:31qu'il faut rester sur,
01:22:33aussi en tout cas, sur ce qui s'est passé
01:22:35en 2005 et pourquoi
01:22:37il n'y a plus jamais
01:22:39de référendum ? Et est-ce qu'il y en aura
01:22:41encore ? La question est posée.
01:22:43Lisez le livre d'André Bonnet et vraiment
01:22:45vous aurez tout sur ce scandale
01:22:47démocratique sur lequel
01:22:49nous vivons, dans les conséquences
01:22:51nous les subissons aujourd'hui.

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