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Thierry Cabannes - Voile dans le sport : une ministre isolée
Europe 1
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il y a 8 mois
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00:00
Merci de nous accueillir sur Europe 1 et sur CNews, et tout de suite on commence par un premier tour de l'information.
00:06
Très rapide, une liste d'une soixantaine de noms d'Algériens à expulser est en voie de transmission à Alger.
00:12
Voilà ce qu'a déclaré Bruno Rotaïo tout à l'heure en déplacement à Éculie, près de Lyon.
00:16
Le refus de l'Algérie d'accepter ses ressortissants sous le coup d'une OQTF,
00:20
dont l'auteur d'un attentat qui a fait un mort à Mulhouse le 22 février,
00:23
a envenimé ce mois, quand on puisse dire, à la relation franco-algérienne.
00:27
Bruno Rotaïo a d'ailleurs déclaré, je ne veux pas qu'un autre Mulhouse se reproduise.
00:32
Et puis, l'EG7 a affirmé son soutien indéfectible à l'intégrité territoriale de l'Ukraine
00:37
et menacé la Russie de nouvelles sanctions s'il ne soutient pas la trêve.
00:41
C'est la déclaration finale après trois jours entre les chefs de diplomatie au Canada.
00:46
L'EG7 a également demandé des dispositifs de sécurité solide pour l'Ukraine afin d'éviter toute nouvelle agression.
00:53
Place à la présentation de l'équipe qui m'accompagne ce soir.
00:56
Véronique Jacquier, bonsoir, ravie de vous accueillir.
00:59
Bonsoir Thierry, bonsoir à tous.
01:01
François Puponi, ancien député, toujours un plaisir de vous avoir à mes côtés.
01:04
Pierre-Henri Bovis, avocat, bonsoir.
01:06
Bonsoir, bonsoir à tous.
01:07
Patrick Martin-Jeunier, grand spécialiste des relations internationales.
01:11
Bonsoir Thierry.
01:12
Si vous le voulez bien, on va commencer avec ce sondage, je vous le disais,
01:15
sondage du jour CNews Europe 1, le journal du dimanche, avec cette question d'actualité,
01:20
notamment après la prise de position, je vous le disais, de la ministre des Sports sur le port du voile dans le sport.
01:26
Pour Marie Barsac, ce n'est pas de l'entrisme.
01:28
Le sondage, on va le découvrir dans quelques instants.
01:30
Je voulais réserver la surprise, mais on va d'abord écouter Marie Barsac.
01:35
Ensuite, je vous donnerai les résultats de ce sondage.
01:38
Marie Barsac.
01:40
Je vous le redis, il ne s'agit pas de faire des raccourcis sur ce sujet.
01:43
Et disons les choses clairement, ce que vous visez, c'est le voile islamique.
01:46
On est d'accord.
01:47
En fait, est-ce que le voile islamique résume l'entrisme?
01:51
La réponse est non.
01:52
Il y a des femmes qui exercent leur liberté religieuse, comme la loi de 1905 l'autorise.
01:57
Dans notre pays, que ça nous plaise ou non, c'est comme ça.
02:00
Et elles en ont le droit. Et c'est d'ailleurs le cas dans beaucoup de démocraties.
02:03
Mais je ne suis pas naïve.
02:04
Il y a aussi des situations où il y a des femmes voilées qui participent de façon contrainte ou délibérée à ce qu'on appelle l'entrisme.
02:11
C'est inacceptable et nous devons combattre ceux qui utilisent cette ouverture pour imposer leur idéologie.
02:16
Là, nous sommes d'accord.
02:17
Mais est-ce que l'entrisme se résume au port du voile?
02:19
Je vous le redis, la réponse est non.
02:21
Je n'accepte pas que l'on refuse de serrer la main à une femme, évidemment, dans le sport.
02:25
Je ne tolère pas qu'on stoppe un match pour faire une prière.
02:28
Ça, c'est non, c'est clair.
02:29
Mais combattre ces dérives, c'est accompagner les acteurs de terrain.
02:32
Et de nouveau, c'est pour ça que nous avons produit ce guide.
02:34
Je vous encourage à le regarder, car il y a beaucoup de réponses au sujet que vous évoquez.
02:39
Alors justement, la réponse de notre sondage, on va l'envoyer directement à Marie Barsac.
02:45
La question, c'est, êtes-vous favorable à l'interdiction du voile lors des compétitions sportives?
02:48
Eh bien, la réponse est oui à 73%, non à 26%.
02:55
Voilà, la réponse est claire, nette et précise.
02:57
Véronique Jacquier, on fait un premier tour de table,
02:59
parce que ça suscite un grand nombre de réactions au sein même du gouvernement.
03:04
Là, il y a un petit couac quand même.
03:06
Oui, c'est même un gros couac, parce que la ministre n'est pas du tout au diapason des attentes des Français.
03:12
Et quand on entend parler Marie Barsac, on a l'impression d'ailleurs qu'elle ne vit pas dans le même monde que les Français.
03:18
Parce qu'elle fait le distinguo entre antrisme et antrisme.
03:21
Alors, toutes les femmes voilées ne font pas forcément de l'antrisme.
03:24
Certaines peuvent en faire, mais le sujet n'est pas là.
03:27
Bruno Rotailleau l'a rappelé par ailleurs.
03:30
Il y a eu des lois, il y a eu des rappels au Sénat disant pas de signes ostentatoires sur un terrain.
03:37
Alors, la ministre est d'autant plus ambivalente qu'elle a dit la semaine dernière que pour elle, ce n'était pas un problème.
03:43
Non, pardon, que l'interdiction du voile dans le sport amateur n'était pas une priorité.
03:47
Donc, en fait, ce sujet-là n'est jamais une priorité.
03:50
Donc, on voit bien qu'elle n'est pas au diapason des priorités des Français.
03:54
Là encore, on agite toujours le chiffon de la laïcité.
03:57
On se drape dedans pour faire dire finalement à ce mot ce qu'on veut.
04:01
Parce que de plus en plus, on est démuni pour faire face à la montée de l'islam radical et à l'antrisme des frères musulmans.
04:07
Donc, on met le mot laïcité à toutes les sauces.
04:10
Toujours est-il que la laïcité, je pense qu'on arrive au bout du bout d'une définition.
04:15
Parce que la laïcité, c'est bien entendu faire en sorte que chacun puisse pratiquer sa religion dans la République sans être contraint.
04:23
Évidemment, c'est le contraire d'un totalitarisme.
04:25
Liberté de conscience également.
04:27
Mais quand je vous dis qu'on arrive au bout d'une logique, c'est que ça signifie aussi que le spirituel a le droit de déborder de sa vie privée.
04:35
Et qu'il a le droit de déborder dans la vie publique.
04:37
Demander à un croyant de ne pas forcément faire en sorte que ce qu'il croit s'exprime dans la vie publique.
04:44
C'est le cas justement pour certains musulmans.
04:47
Et on voit bien que là, on est confronté aux limites de notre laïcité.
04:50
Moi, je connais bien le problème du sport.
04:52
J'ai été dirigeant d'un club de basket.
04:54
Je me suis occupé d'un club de volet.
04:56
Interrogez les responsables de clubs de sport aux quatre coins de la France.
04:59
Ils vont vous raconter le terrain.
05:01
Et moi, je conseille à Marie Barsac de se promener dans un certain nombre de clubs de sport.
05:06
C'est tout simplement pour la température.
05:08
Alors, je disais petit quoi parce que j'étais gentil au sein du gouvernement.
05:11
Écoutez ce qu'a déclaré Bruno Rotailleau cette après-midi.
05:14
Sa réponse, elle commence par non.
05:16
Vous allez comprendre pourquoi.
05:17
Non, c'est non.
05:18
Voilà ce que dit Bruno Rotailleau.
05:22
Non, je ne suis pas d'accord.
05:24
Le gouvernement a une ligne.
05:26
Le gouvernement s'est exprimé en la personne de François-Noël Buffet qui était au banc.
05:32
Puisque le Sénat a voté il y a quelques jours, en février, une proposition de loi sur la neutralité du sport.
05:39
Sur l'application du principe de laïcité.
05:41
Ce principe de laïcité qui veut que dans les compétitions sportives,
05:45
notamment des fédérations avec leurs ligues, les associations qui leur sont affiliées,
05:51
il n'y ait pas de signes ostentatoires.
05:53
Il y a eu aussi la Fédération française qui avait été traînée devant le Conseil d'État par les hijabeuses.
05:59
Et le Conseil d'État a donné raison en disant à la Fédération française
06:03
qu'il pouvait parfaitement appliquer ce règlement pour interdire précisément des signes ostentatoires.
06:09
Il y a l'article 50 de la charte de l'olympisme.
06:13
Cet article 50 stipule que les lieux de compétition ne doivent pas être des lieux de propagande politique ou religieuse.
06:23
Essayons de sanctuariser ces moments de communion entre nous.
06:27
Essayons de nous débarrasser justement, précisément, de tous les signes ostentatoires.
06:33
François Puponi, on voit bien la différence de point de vue entre Marie Barsac et Bruno Retaillez, sans surprise.
06:39
Question qu'on peut se poser légitimement ce soir à ce qu'elle doit démissionner, Marie Barsac.
06:43
Sincèrement, sa position pose un vrai problème.
06:46
Le ministre de l'Intérieur a rappelé qu'il était la position du gouvernement au banc.
06:50
La semaine dernière, il y avait un texte au Sénat et que le gouvernement,
06:53
quand un ministre est au banc, ce n'est pas lui qui parle.
06:55
Il parle après une validation politique du gouvernement et donc il explique la position de l'État.
07:00
Là, la ministre, elle prend une position contraire.
07:02
Et ce qui me choque dans la position de la ministre, c'est qu'elle dit
07:04
le problème du port du voile ou de signes ostentatoires religieux
07:07
n'est pas la prétentie du sport amateur.
07:10
Si, justement, parce que c'est à l'intérieur du sport amateur que ces réseaux essayent de prendre le pouvoir.
07:16
C'est pour ça que j'ai conseillé d'aller voir les clubs de sport.
07:18
C'est un vrai sujet.
07:20
Moi, j'ai été élu de banlieue, maire de Sarcelles pendant 20 ans.
07:23
Et je peux vous dire que ce sujet de la pression religieuse dans les clubs de sport, c'est le problème.
07:29
C'est là où ça se passe.
07:30
Ça a été l'école, on a réglé avec l'interdiction du port de signes religieux.
07:34
C'est les services publics, on l'a interdit.
07:36
Et là, maintenant, c'est le sport qui est attaqué.
07:38
Donc, bien entendu qu'il faut la réponse.
07:39
Et la réponse, c'est la même.
07:40
C'est-à-dire qu'il y a des endroits, comme le dit le ministre de l'Intérieur,
07:42
qui doivent être sanctuarisés.
07:45
Là où on dit tout le monde y va en étant neutre.
07:48
Et la position de la ministre qui dit que ce n'est pas le vrai sujet,
07:51
c'est-à-dire qu'elle dit que ce n'est pas si grave que ça.
07:53
Donc, il y a un vrai sujet.
07:54
Elle démissionne ou pas ?
07:55
Elle démissionne.
07:56
Moi, je pense qu'elle doit être rappelée à l'Ordre,
07:58
non pas par le ministre de l'Intérieur qui a raison de le faire,
08:00
mais par le Premier ministre,
08:01
qui doit expliquer la position du gouvernement.
08:03
Et si, effectivement, elle-même n'est pas d'accord avec cette position,
08:06
elle doit s'en aller.
08:07
Elle doit démissionner.
08:08
Elle doit démissionner, pour vous.
08:09
Si elle a un désaccord complet avec le Fédéral, elle doit partir.
08:12
Elle n'est pas sur la ligne du gouvernement.
08:13
Elle est désavouée par le ministre de l'Intérieur.
08:15
Elle doit démissionner, bien entendu.
08:17
En plus, elle n'est pas au diapason de ce que pensent
08:19
la majorité des Français sur le sujet,
08:21
alors que c'est un sujet ô combien important pour les Américaines.
08:23
On se souvient de l'ancienne ministre d'Histoire qui était en difficulté,
08:25
soit un autre dossier.
08:26
Elle a été déchargée du ministère des Sports.
08:28
Vous vous souvenez ?
08:29
Oui, mais Bruno Retailleau...
08:30
Pardonnez-moi, j'apporte une précision.
08:31
Bruno Retailleau a dit quand même qu'il avait entre les mains
08:33
un dossier confidentiel qui montrait quand même la prégnance
08:36
et la dangerosité de l'emprisme des frères musulmans dans le sport.
08:39
Donc, ça veut dire que ça touche à la souveraineté de la nation.
08:42
Donc, pour moi, oui, elle doit démissionner.
08:44
J'ai bien compris.
08:46
Nous avons une ministre des Sports qui est en plein état
08:48
d'un catalepsie totale, chronique, qui est à côté de la plaque,
08:51
qui ne connaît pas ses sujets et surtout qui n'est jamais allé
08:53
sur le terrain justement voir des clubs amateurs.
08:56
Vous savez, dans mon autre vie, avant d'être avocat,
08:59
j'ai été élu local.
09:00
J'étais adjoint au maire au sport, justement.
09:02
Mais j'ai vu de mes propres yeux des gamins de 7, 8 ans
09:06
qui étaient forcés à faire la petite prière avant d'aller
09:09
sur les matchs de foot, qui étaient forcés par des entraîneurs,
09:12
par des encadrants sportifs.
09:13
Je l'ai vécu.
09:14
Et donc, j'invite effectivement, comme vous, des sports,
09:17
à se rendre sur le terrain.
09:18
Je pense qu'il n'y a pas besoin d'aller bien loin
09:20
pour prendre la température.
09:21
Plutôt que d'afficher une méconnaissance totale
09:23
du milieu sportif amateur.
09:24
Et vous avez raison de le dire.
09:25
C'est justement le sujet.
09:26
Ce n'est pas le professionnel.
09:27
Démission ou pas démission ?
09:28
C'est amateur.
09:29
Démission ou pas démission ?
09:30
Je vais vous dire même plus, c'est d'autant plus une démission
09:32
que la question même des signes religieux dans le sport
09:35
ne devrait même pas se poser.
09:36
Je rappelle quand même que la religion,
09:38
c'est une affaire privée, pas une affaire publique.
09:40
J'en ai ras-le-bol de ces débats-là où on essaie d'introduire
09:44
à chaque fois la question du signe religieux,
09:45
que ce soit à l'université, dans le sport,
09:48
mais que chacun fasse ce qu'il veut chez soi.
09:50
Patrick, Martin, Jeunier, avant qu'on parte en publicité,
09:53
elle doit démissionner ou pas ce soir, la ministre des Sports ?
09:56
Dans un premier temps, un rappel à l'ordre,
09:57
parce qu'il y a la solidarité gouvernementale.
09:59
Et si elle persiste dans son désaccord de fond sur cette question,
10:03
effectivement, par l'état du gouvernement.
10:04
Le seul problème, si vous voulez,
10:05
c'est que c'est au Premier ministre d'assurer la gestion,
10:08
la cohérence de son gouvernement.
10:10
Il faut qu'il fasse preuve d'un peu d'autorité politique.
10:12
Mais l'actuel gouvernement...
10:13
La question se pose à elle.
10:15
C'est-à-dire, si elle a un total désaccord avec la position du gouvernement,
10:18
il faut qu'elle s'en...
10:19
Enfin, elle n'a aucune raison de rester.
10:21
Elle n'a aucune raison de rester.
10:22
Un ministre, il démissionne de lui-même ou il est démissionnaire.
10:25
Bruno Retailleau a été très clair,
10:28
Vous savez, parfois, je le suis dire avec Bruno Retailleau,
10:30
mais là, en l'occurrence, je le trouve très bien.
10:32
Il est dans son rôle de politique intérieure.
10:34
Bien Henri Bovis !
10:35
Qu'est-ce qu'il se passe ?
10:37
Qu'est-ce qu'il se passe, Henri Bovis ?
10:39
Et je trouve qu'il a bien fait.
10:40
J'ai eu peur qu'il grise le cube de sport, c'est pas son rôle.
10:43
Allez, on marque une pause.
10:45
C'était très bien ce rapport.
10:46
On va terminer sur cette note positive de votre part,
10:49
avant de partir aux publicités, Henri Bovis.
10:51
Non, parce qu'il faut pas...
10:52
Je me suis à chaque fois vendu debout contre lui, c'est pas vrai.
10:54
On va parler de Raphaël Arnault, d'une certaine table ronde
10:58
qui a fait couler beaucoup d'encre.
11:00
On en parle dans quelques instants.
11:02
Restez avec nous sur CNews, première chaîne d'information.
11:05
Encore faut-il le rappeler.
11:06
Merci de nous rester fidèles.
11:08
Ça sonne l'évidence.
11:09
Ça nous fait très plaisir.
11:10
Ça sonne l'évidence.
11:11
Ça sonne l'évidence.
11:12
Merci le père Henri Bovis.
11:13
Vous pouvez revenir, vous.
11:14
A tout de suite sur Europe 1, sur CNews.
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