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  • 11/03/2025
Qualité de l'eau : les Français sont de plus en plus inquiets, les tarifs de plus en plus élevés. Regardez l'analyse de Régis Taisne, chef du département "cycle de l'eau" à la FNCCR, Fédération nationale des collectivités dévolue au services publics locaux en réseau : énergie, cycles de l'eau, déchets, numérique.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 11 mars 2025.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:03Il est 18h20, bonsoir Régis Thène.
00:06Oui, bonsoir.
00:07Vous êtes chef du département cycle de l'eau à la Fédération Nationale des Collectivités.
00:11Vous représentez, je le précise, pour la gestion de l'eau une population totale de 51 millions d'habitants.
00:16Près de 70% des communes ont constaté une inquiétude des Français sur la qualité de leur eau potable.
00:22Ça veut dire que nos compatriotes ont de plus en plus peur de l'eau du robinet, vous pensez ?
00:26Alors, je ne sais pas s'ils auront dans l'avenir de plus en plus peur,
00:29mais effectivement l'enquête qu'on vient de conduire auprès de nos adhérents indique qu'ils sont de plus en plus sollicités
00:37par leurs usagers sur la qualité de l'eau du robinet,
00:41sans doute et même très certainement parce que les sujets de qualité de l'eau du robinet,
00:47mais d'ailleurs aussi de l'eau en bouteille, les pesticides, les PFAS, les polluants éternels, etc.,
00:53ont fait l'objet ces derniers mois de nombreuses informations.
00:56Et donc, à la suite de ces publications, à la suite de ces reportages,
01:03les usagers sont nombreux à questionner les services sur les situations qui les préoccupent,
01:11c'est-à-dire et la crainte du risque sanitaire, mais aussi quels sont les résultats des analyses qui ont été effectuées
01:18et puis quelles sont les solutions qui y sont apportées.
01:21On va y revenir avec vous bien entendu, mais Régisthène, nous sommes pourtant un pays qui historiquement
01:26a de très importantes sociétés de distribution des eaux,
01:29ayant eu une excellente réputation, je pense à Suez ou encore Veolia,
01:33il y a encore quelques années la Compagnie Générale des Eaux ou la Lyonnaise.
01:36Comment s'est fait ce transfert, j'allais vous dire, d'inquiétude d'après vous ?
01:41C'est essentiellement pour deux raisons, la qualité des ressources en eau
01:47et donc la multiplication des pollutions, qu'elles soient d'origine agricole, industrielle ou des produits de consommation
01:54qui polluent les sols et les nappes d'eau,
01:57et donc les solutions techniques et le problème de financement derrière
02:03qui n'ont pas toujours suivi ces nouvelles pollutions.
02:10De votre point de vue, on a des raisons objectives de s'inquiéter ou pas pour notre santé ?
02:15Non, pas directement.
02:16Vous qui voyez tout, si je puis dire, il y avait un regard et un recul sur tout cela.
02:21Pas à court terme, dans la mesure où on a quand même des dispositifs de sécurité sanitaire
02:26qui sont encadrés par l'État et les agences sanitaires,
02:30donc on a des limites de qualité qui sont fixées sur les différents paramètres
02:35pour s'assurer qu'il n'y a pas de risque à court, moyen et long terme,
02:39long terme étant une consommation d'eau vie entière,
02:43plus du principe de précaution qui font que les limites de qualité sont plus strictes
02:49que les valeurs sanitaires reconnues.
02:52La surveillance de la qualité de l'eau est organisée par l'État
02:55et les agences régionales de santé.
02:57Cela reste le produit alimentaire le plus contrôlé en France et en Europe
03:02avec plus de 18 millions de paramètres analysés chaque année.
03:06Et puis les collectivités elles-mêmes font des contrôles sur le respect.
03:10Et puis si, parce que les ressources en eau sont polluées
03:15ou qu'on détecte de nouveaux polluants,
03:18et bien il y a un certain nombre de mesures qui sont prises
03:21qui sont là encore encadrées par l'État.
03:24Cela peut être des interdictions d'usage de l'eau,
03:26de la mise à disposition d'eau en bouteille ou d'autres contenants d'ailleurs,
03:30et puis des obligations de mise en place de traitements.
03:32Alors ce qui est intéressant dans ce que vous nous dites,
03:34c'est qu'on doit regarder ce qui se passe au robinet
03:36mais aussi dans les bouteilles d'eau, voire d'eau minérale ?
03:42Oui, disons que les eaux minérales,
03:45l'eau est prélevée dans les masses d'eau au même titre que l'eau du robinet.
03:50Alors plutôt des eaux souterraines, pas des eaux de rivière.
03:53Et ces eaux souterraines, malgré tout,
03:56même si c'est de l'eau minérale,
03:58sont soumises à des pressions de pollution
04:01parce qu'il y a de la pollution qui ruisselle,
04:05parce qu'il y a des activités économiques
04:07ou domestiques au-dessus des captages.
04:11Et si les massifs de filtration
04:14tout au long du cheminement de l'eau ne sont pas suffisants,
04:17ces polluants peuvent rejoindre les nappes d'eau
04:20dans lesquelles l'eau est prélevée pour l'eau potable
04:22et pour l'eau minérale naturelle.
04:24La différence c'est...
04:26Excusez-moi.
04:27Je vous en prie, je vous laisse terminer.
04:29La différence est essentielle que
04:31quand on est en eau minérale naturelle,
04:33il y a le mot naturel,
04:35et qu'il faut que toute cette filtration,
04:38toute cette interception de tous les éléments indésirables
04:41soit réalisée naturellement
04:44par l'épaisseur du sol
04:46depuis la surface jusqu'à la nappe d'eau.
04:48Alors que pour l'eau potable,
04:49on peut mettre en place des traitements
04:51plus ou moins sophistiqués
04:52pour éliminer les éléments indésirables
04:55qui sont restés malgré la filtration par le sol.
04:58En tout cas, en vous écoutant
05:00et en percevant les précisions que vous nous donnez,
05:03j'ai quand même tendance à vous dire
05:04que l'eau qui nous coûte de plus en plus cher
05:06depuis quelques années,
05:07clairement ça va continuer, non ?
05:10C'est pas possible autrement ?
05:11Ça va continuer à augmenter
05:13puisque précisément, justement,
05:14la qualité des ressources en eau continue de se dégrader
05:18sous l'effet des pollutions d'origine agricole,
05:21industrielle, domestique et autres.
05:23Et qu'en parallèle,
05:25il faut donc mettre en place
05:27à court terme,
05:28des systèmes de traitement
05:29de plus en plus sophistiqués,
05:31des filtrations traditionnelles,
05:32mais aussi du charbon actif,
05:33voire de l'osmose inverse.
05:35Et que ces coûts,
05:37ces installations
05:38représentent forcément des coûts importants
05:41qui peuvent être de quelques centimes
05:43à un euro voire plus par mètre cube.
05:45Donc on est potentiellement
05:47sur les trajectoires d'augmentation des coûts de l'eau
05:50de 10%
05:53jusqu'à un doublement du prix
05:57pour éliminer ces pollutions.
06:01Et donc la question derrière,
06:03elle est sur deux plans.
06:05La première, c'est 1.
06:07Durablement,
06:08ces solutions de traitement
06:09ne signent que finalement l'échec
06:12des politiques de prévention de la ressource en eau.
06:14Donc l'objectif,
06:15c'est vraiment de reconquérir la qualité de l'eau,
06:18d'éviter que les nappes elles-mêmes soient polluées,
06:20d'éviter que les rivières elles-mêmes soient polluées,
06:22qu'elles aient besoin de moins de traitement.
06:23Et la deuxième chose,
06:24c'est que ça n'est pas à l'usager de l'eau potable,
06:28qu'il soit le citoyen lambda
06:31ou une entreprise qui utilise de l'eau potable
06:33ou un hôpital ou une école,
06:36de financer la totalité des coûts de traitement,
06:40en particulier quand ils sont générés
06:42par des pollutions
06:45liées à la mise sur le marché de produits
06:47qui s'avèrent toxiques.
06:48Reconquérir la qualité de l'eau,
06:50on a bien compris le message.
06:51Merci infiniment Régis Steen,
06:52chef du département cycle de l'eau
06:55à la Fédération Nationale des Collectivités.
06:57Dans un instant,
06:58RTL Inside vous emmène ce soir
07:00dans le nouveau TGV de la SNCF.
07:02C'est la cinquième génération
07:04qui arrive bientôt sur les rails.
07:06Notre spécialiste transport Nathan Bocard
07:08sera avec nous après le journal.

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