A moins de 24 heures de la fin des négociations entre industriels et grande distribution, "on n'a que 10% de signatures" d'accords car "ça se passe mal", a regretté jeudi Nicolas Facon, patron de l'Ilec, qui représente les grandes marques de l'agro-alimentaire. On fait le point sur ces négociations avec le journaliste BFM Business, Frédéric Bianchi
00:00Très dernier jour des négociations commerciales dans la grande distribution, un sprint final particulièrement tendu, j'ai envie de dire comme à chaque fois.
00:08Comme à chaque fois mais alors cette année peut-être encore plus que les autres années, c'est l'autre conclave si on peut dire, on a le conclave des retraites, ça c'est le conclave des caddies
00:17pour savoir combien on va payer nos courses l'année prochaine. Alors aussi tendu peut-être que l'autre conclave puisque les gens qui sont autour de la table ne sont pas du tout d'accord.
00:28On a d'un côté la grande distribution qui veut des baisses et de l'autre des industriels qui veulent des hausses et puis vous allez voir que les différences sont notables.
00:36La grande distribution on parle de baisse de 3 à 5% en moyenne sur les prix des produits de grande consommation et les industriels eux qui veulent faire passer des hausses.
00:45Les industriels on les connaît, c'est les Nestlé, c'est les Lactalis, c'est les Danone qui réclameraient des hausses de 5% jusqu'à 7%.
00:52Donc ça va baisser ou ça va augmenter les prix l'an prochain, dans les mois qui viennent ?
00:57C'est en train d'être discuté jusqu'à ce soir, minuit. Ce qu'on peut dire c'est que certains produits vont continuer à baisser, c'est des produits qui baissent déjà.
01:04On peut citer la volaille par exemple pour la constater, le blé, tous les produits à base de blé, les pâtes, ce sont des matières premières qui baissent, ça va baisser.
01:11Les surgelés aussi qui avaient beaucoup augmenté. Ce qu'on peut dire aussi c'est que d'autres produits vont continuer à nous coûter plus cher.
01:18Les produits à base de chocolat, les produits à base de café, mais aussi le jus d'orange, ce sont des produits dont les matières premières agricoles explosent depuis plusieurs mois.
01:26Ça, ça va nous coûter plus cher. Au final, entre ce qui va augmenter et ce qui va baisser, il y aura certainement une hausse moyenne légère selon les experts, de l'ordre de 1%, à peu près comme l'inflation.
01:36Donc on peut considérer qu'il n'y aura plus de déflation en rayon comme on le constate depuis quelques mois.
01:41Depuis quelques jours, ce sont surtout les industriels qui sont remontés contre la grande.
01:45Ils crient très fort, ils envoient des communiqués, ils sont très en colère. On peut citer l'ILEC par exemple, c'est les grandes marques, c'est les Coca-Cola, c'est les Nestlé.
01:53Eux, ils dramatisent l'enjeu, ils disent qu'il y a seulement 10% des contrats qui ont été signés, il ne reste plus que quelques heures pour les signer.
01:58Donc on nous met la pression, c'est en tout cas ce qui déplore. On a l'ANIA, c'est l'ensemble des industriels de l'agroalimentaire qui disent que les centrales d'achat européennes
02:06ont préempté ces négociations commerciales pour contourner la loi française. Donc ils sont très remontés aussi contre les distributeurs.
02:13On a les PME aussi qui disent que les distributeurs leur mettent une pression de dingue, notamment en sortant leurs produits des rayons tant qu'ils n'acceptent pas leur baisse de prix.
02:21Pendant ce temps, les distributeurs se présentent comme les sauveurs du monde PME.
02:25C'est les gentils. Cette semaine, c'est les gentils distributeurs qui s'affichent à côté de Karine Le Marchand en annonçant des mesurettes, il faut bien le dire, pour qu'il va concerner trois producteurs ennemis.
02:36Mais de l'autre, pour le gros du business, on continue à négocier, on fait pression, on passe par ces centrales d'achat européennes qui sont d'ailleurs dans le collimateur de Bercy.
02:45Surtout, on est obnubilé par les parts de marché. On est sur un marché qui stagne et des prix qui sont plutôt en baisse.
02:53Et surtout, il y a un acteur qui s'appelle Leclerc qui les écrase depuis deux ans.
02:58Donc il faut à tout prix obtenir des baisses pour reprendre des parts de marché sur le géant de la distribution Leclerc.
Écris le tout premier commentaire