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Les Vraies Voix avec Jean Petaux, politologue.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-02-20##

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Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Sur le cumul des résultats des commissions des lois des deux assemblées, le seul des trois cinquièmes des suffrages exprimés est de 59.
00:13Et il y a eu 39 voix pour et 58 voix contre.
00:17Donc rien ne s'oppose à ce que le Président de la République nomme M. Richard Ferrand au Conseil constitutionnel.
00:23On peut dire merci à Marine Le Pen puisque c'est les 15 abstentions du Rassemblement national qui permettent à ce candidat d'accéder pour neuf ans à la présidence du Conseil constitutionnel.
00:34On murmure que les élus du RN se sont abstenus tout simplement parce qu'il y a bientôt l'inéligibilité de Marine Le Pen examinée.
00:43Elle peut faire sauter l'inéligibilité à titre provisoire de Marine Le Pen et si c'est le cas...
00:49Et c'est le Conseil constitutionnel qui va décider ?
00:51C'est le Conseil constitutionnel qui va décider.
00:55Un deal secret entre Macron et Le Pen, accusation du député LR Olivier Marlex.
01:00L'abstention du RN a ouvert donc la porte du Conseil constitutionnel au macroniste Richard Ferrand hier.
01:06Une institution amenée à trancher sur l'inéligibilité de Marine Le Pen.
01:10Alors parlons vrai. Est-ce que l'argument du RN, mieux vaut Ferrand que Taubira ou Dupont-Moretti, vous semble recevable ?
01:17Et à cette question, y-a-t-il eu un deal entre Macron et Le Pen pour la nomination de Richard Ferrand ?
01:22Vous dites que vous êtes à 84%, vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:27Et notre invité pour en parler Jean Petau est avec nous, politologue. Merci d'être avec nous Jean Petau.
01:31Philippe Bilger.
01:33Superficiellement, on peut penser en effet qu'il y a eu forcément une complaisance, voire une connaissance, voire une transaction entre le RN et Richard Ferrand le macroniste.
01:45Et pourtant, si c'était faux, si au fond, les arguments du Rassemblement national étaient valables lorsqu'il dit, au fond,
01:54Richard Ferrand c'est le moins pire de tous ceux qu'on pouvait nous proposer.
01:59Et de fait, il a toujours fait preuve d'empathie à l'égard du RN.
02:04D'autre part, je crois savoir que lorsque le Conseil se prononcera sur la QPC concernant l'exécution provisoire,
02:13il sera toujours sous la présidence de Laurent Fabius.
02:17Et donc, en définitive, je ne suis pas persuadé qu'il y ait véritablement quelque chose de douteux dans l'étrange abstention du RN à l'égard de Richard Ferrand.
02:35Joseph Thouvin.
02:36Déjà, monsieur Marleix oublie une chose, c'est que les premiers qui ont soutenu Richard Ferrand, c'est ceux qui ont voté pour lui.
02:40L'abstention vient après.
02:43C'est la preuve que le RN se normalise, qu'on est dans une classe politique où il faut avoir de l'habileté.
02:49Alors, moi, ça me gêne parce que, sur ce cas précis, Richard Ferrand, ce n'est pas ma tasse de thé.
02:54Mais Marine Le Pen, qui veut se présenter et qui a la légitimité, à mon sens, de se présenter à la présidence de la République,
03:01après, on vote ou on ne vote pas pour elle.
03:03Si elle a l'habileté d'éviter le scud juridique qu'on lui a mis, c'est de l'intelligence politique.
03:10— Loïc Leflocq-Prigent.
03:12— Oui. L'argument selon lequel autrement ça aurait été Tebira, Bordeaux, Dupont-Moretti ne tient pas la route une minute.
03:20C'est-à-dire que si Ferrand a 58 voix contre le 59, il est clair que les 3 autres auraient encore eu beaucoup moins.
03:32Ferrand était plus neutre que les 3 en question.
03:36L'argument ne tient pas. Mais ça ne veut pas dire qu'il y ait eu quoi que ce soit.
03:40J'ai dit que l'argument du RN ne tient pas la route. Voilà.
03:45— Alors Yann Brossat, qui parle de marchandage, de deal secret. Jean Petau, votre avis de politologue.
03:54— Écoutez. D'abord, ça me paraît dans l'ordre des choses que les politiques fassent feu de tout bois et trouvent des arguments.
04:00Effectivement, ça a été très bien dit par les 3 intervenants. Pas toujours très juste ou, dans tous les cas, pertinent.
04:08Mais on est dans la rhétorique politique et dans le jeu politique.
04:12M. Touvenel disait qu'il faut faire preuve d'habileté dans le jeu politique.
04:16Cette habileté, je vous l'ai déjà dit à l'antenne ici, n'impose pas la bonne foi. Voilà.
04:23Ça, c'est un premier élément. Deuxième élément, même si ça doit choquer ce que je viens de dire.
04:28Ça, c'est le jeu politique. Deuxième élément, Philippe a tout à fait raison de dire que ce qu'il faut prendre en compte,
04:36c'est cette élection qui relève d'un mécanisme très particulier. Vous avez vu qu'on compte...
04:43On compterait en réalité les contres. C'est ça. Voilà. Et on ne compte que les suffrages exprimés.
04:48Bon. C'est un système qui est tout à fait... Comment dire ? Une vache ne se retrouverait pas.
04:55C'est beau dans cette histoire, mais enfin, c'est comme ça. Bon. Et ce qui, à mon sens, doit être pris en compte aussi,
05:00c'est que Richard Ferrand, c'est une voix sur neuf. Il ne faut pas croire que le président du Conseil constitutionnel
05:07décide en lieu et place de ses chers confrères. Il va retrouver d'ailleurs six qui sont déjà en place.
05:15Et il rentrerait donc avec Laurence Wisniewski et Philippe Bas. Bon. Je ne pense pas que M. Philippe Bas soit très, très Marino-compatible.
05:27Quant à Laurence Wisniewski, je ne pense pas non plus. Voilà. Et puis ceux qui sont déjà en place, je pense en particulier à Alain Juppé,
05:33qui a été d'ailleurs nommé par Richard Ferrand quand il était président de l'Assemblée nationale. C'est sur sa proposition qu'est rentré Alain Juppé.
05:40Il lui reste, si je compte bien, il est rentré en 2019. Il lui reste trois ans à faire. Donc il sera tout à fait d'ailleurs en activité en 2028.
05:50Eh bien ces neuf membres se déterminent en fonction à la fois de critères juridiques. On dit par exemple que ce n'est pas normal que Richard Ferrand,
06:03qui est titulaire d'un doc de droit, soit au Conseil constitutionnel. Mais le général de Gaulle, quand il crée le Conseil constitutionnel dans la Constitution de 58,
06:14il ne veut pas en faire une cour suprême. Il nullement dit que ça doit être des hauts magistrats et des spécialistes du droit.
06:21Si vous prenez les premiers membres du Conseil constitutionnel nommés en 58, vous avez Léon Noël, vous avez Victor Châtenet, maire d'Angers.
06:30Vous avez Gaston Palevski. Ce sont des purs politiques. Avec des compétences juridiques. Léon Noël, certes. Palevski aussi.
06:39Mais bon, pas un inconnaissant, Châtenet. Et d'autres comme ça. Et puis si on continue les nominations politiques, vous avez aussi bien Roger Frey,
06:46ministre de l'Intérieur du général de Gaulle pendant des années. Vous avez évidemment Roland Dumas. Vous avez Yves Guéna qui remplace Guéna Dumas.
06:55Vous avez Pierre Mazot. C'est un grand juriste, certes. C'est vrai. Mais en tous les cas, il est aussi un gaulliste à très proche de Jacques Chirac.
07:03Jean-Louis Dobré, je n'en parle même pas. Et bien sûr, Badinter. Donc vous voyez, je pense qu'on fait du Conseil constitutionnel à l'espèce,
07:12une fois de plus, un argument du débat politique. Et ce qui se passe est plus significatif, pardon de le dire, du bordel général à l'Assemblée nationale
07:20que d'autres choses. Marine Tondollier disait ce matin sur une chaîne de télé que d'être élue à un point, ça le rendait totalement illégitime.
07:32Oui, mais c'est quand même un peu le jeu de la démocratie. Si vous voulez, c'est pas la pièce. C'est pas l'alliance dans la scène finale de Matchpoint.
07:42Alors je suis pas sûr que cette référence à Woody Allen serait appréciée par tout le monde. Mais bon, peu importe. Fermons la parenthèse.
07:48Mais toujours est-il que la pièce, l'alliance, elle tombe pas d'un côté ou de l'autre, la démocratie. Ou alors il faut inventer un autre système.
07:55C'est une voie près. C'est comme ça, oui. — Mais Jean, est-ce que tout de même, cette voie près, d'une certaine manière, est-ce qu'au fond,
08:07il aurait presque mieux valu pour Richard Ferrand une défaite nette plutôt que cette victoire qui risque de, malgré toutes les choses pertinentes
08:21que vous avez dites, qui va fragiliser presque toutes ses décisions ? Parce qu'au fond, n'importe quoi aujourd'hui, de sa part, va être soupçonné
08:35dans la mesure où il pâtit d'un traitement que les autres n'ont pas eu. — Oui, mais vous savez très bien, Philippe, c'est très juste ce que vous dites.
08:44Quelque part, le RN, en s'abstenant une fois de plus à pratiquer le baiser de la mort dans cette histoire, c'est-à-dire que d'une certaine façon,
08:51c'est pas ce qui compte. La décision finale, c'est les conditions et les circonstances qui vont donner lieu non seulement à un débat politique,
09:04mais de fait à une forme de stigmatisation future. Il y aurait une manière très simple d'éliminer cet argument. La Cour européenne des droits de l'homme,
09:14vous savez bien, Philippe, pratique cela. C'est la publicité du délibéré. C'est-à-dire qu'on dit pour qui on votait tel ou tel membre.
09:22— Exactement. — Voilà. Et quand il y a un partage, eh bien on sait le choix des uns et des autres. Pierre Zox m'a dit un jour, alors qu'il était membre du Conseil constitutionnel,
09:37qu'il avait été seul à apporter une contradiction par rapport aux autres membres, à ses autres confrères. C'était d'ailleurs une grande époque,
09:48puisque c'était l'époque, vous en souvenez, où Giscard et Chirac siégeaient au Conseil constitutionnel. Et Jean-Louis Dobré, qui raconte ça et gourmandise,
09:56servait d'arbitre, parce que les deux ne pouvaient pas se sentir, vous savez. — Giscard, qui avait toujours refusé d'y siéger depuis 1981,
10:03et quand il a vu son ennemi jurer, Chirac allait et a dit « J'y vais ». C'était quand même niveau cours de récréation. — Exactement.
10:08— Et Joseph Thouvenel. — Non, ça a été rappelé à juste titre. Richard Ferrand, ça sera une voix quand même, même si elle peut être prépondérante
10:14et si c'est le président. Mais il y a tous les autres. Ce qu'on peut regretter, c'est le fonctionnement... Enfin ce que je regrette moins,
10:20c'est le fonctionnement actuel du Conseil constitutionnel, qui devient le législateur suprême, alors que c'est pas son rôle, à mon sens.
10:28— C'est juste. Joseph a parfaitement raison. D'ailleurs, il suffit d'en parler même avec les membres du Conseil constitutionnel.
10:36Ils n'ont jamais vu ça. Ils se sont mis à délibérer sous une protection de gardes républicains ou de gendarmes mobiles,
10:42alors que j'allais dire qu'il fallait quand même un cadre manifestant déjà assez capé pour savoir où était l'adresse du Conseil constitutionnel.
10:50Eh bien depuis un an, on a vu arriver effectivement des manifestants du côté du palais royal pour faire une pression.
11:02Mais encore une fois, c'est symptomatique d'une situation parlementaire qui est particulièrement délétère.
11:10— Est-ce que ça pose pas une question ? Imaginons que la QPC de Marine Le Pen soit validée, qu'elle puisse se présenter.
11:18Est-ce qu'il y aura pas le soupçon sur la décision, vu ce qui s'est passé ?
11:22— Ben forcément. D'abord, c'est pas la QPC de Marine Le Pen. Je crois que c'est une QPC qui est déposée par un Émile Maillot.
11:27— Quelqu'un d'autre. Absolument. Mais pour Marine Le Pen, je veux dire. Voilà.
11:30— Oui, oui. Pardon, Philippe. Oui, c'est ça. Oui.
11:32— Pour être précis, vous avez raison.
11:34— Mais de fait, ça ne pourra pas aller dans un autre sens. Et ça, c'est vraiment...
11:40D'une certaine façon, on va dire que là, les circonstances de l'élection de Richard Ferrand vont aggraver peut-être un contexte qui place de plus en plus
11:53le Conseil constitutionnel dans une situation qui est plus qu'arbitrale, qui devient de plus en plus d'ailleurs une sorte de cours suprême.
12:00C'est d'ailleurs à l'opposé des intentions du législateur initial, du constitutionnaliste initial.
12:07— Merci beaucoup, Jean Poteau.
12:10— Merci à vous toutes, à Cécile et aux autres.
12:15— Voilà. C'est ça. Et surtout à Cécile.
12:17— On se sent discrets. — Exactement.
12:19— On va faire un gros coup au Conseil constitutionnel, là.
12:21— Je vois que vous avez... Vous avez du goût, Jean Poteau.
12:25Merci beaucoup d'avoir été avec nous. Merci beaucoup, Loïc Lefloch-Préjean.
12:28Merci beaucoup, Joseph Touvenev. Merci beaucoup, Philippe Bilger.
12:31Vous restez avec nous dans un instant. Les vraies voies qu'il faut rouler, la France, avec le grand grand patron de Point Est,
12:38qui sera avec nous dans quelques instants. Et puis on reviendra sur ces airbags.
12:45— Oui, les airbags Takata, avec une affaire qui touchait le groupe Stellantis, mais pas qu'un nombre de marquants
12:51incroyables dans le monde ait touché. Le problème, c'est qu'ils ont fait faillite.
12:54Comment ça va se passer pour ceux qui ont des voitures équipées ainsi ?
12:57— On parlera également d'une proposition de l'Asie suite à un drame pour interdire aux jeunes conducteurs
13:01de conduire des voitures trop puissantes. — On en parle dans un instant.
13:05Et on sera ensemble jusqu'à 20 h. À tout de suite.
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