00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30, 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:06Patrick Sébastien qui fête ses 50 ans de carrière d'acteur, d'auteur, d'imitateur, de producteur, de chanteur, d'amuseur, mais pour commencer j'aimerais qu'on parle de l'animateur télé.
00:16C'est fou !
00:18Que de souvenirs !
00:21Sébastien c'est fou !
00:23En 88 je crois.
00:25Une de vos émissions qui a marqué le petit écran, ça c'était sur TF1 comme Carnaval et puis ensuite il y a eu le plus grand cabaret du monde où les années bonheur.
00:31Les audiences ça n'avait rien à voir avec aujourd'hui.
00:33C'était fou les audiences.
00:35Quand on faisait 7 millions on se faisait engueuler.
00:37Sébastien c'est fou ça a dû faire, ça faisait des moyens entre 10 et 12 millions tous les 15 jours.
00:41Dingue !
00:43Je me rappelle, je crois que c'est en 88, tu sais tous les ans il y a les 100 meilleures audiences de l'année.
00:47Aujourd'hui il n'y a plus de divertissement.
00:49Il restait peut-être les enfoirés seulement.
00:53Le seul divertissement qui était cassé dans ces 100 audiences, c'est du foot ou c'est des téléfilms.
00:59Et moi en 88, sur 100 audiences je vais en avoir 50.
01:03Wesh !
01:05Mais à l'époque il y avait 4 variétés par semaine.
01:09Et je pense que vous êtes...
01:11Bruecker, Sabatier, Foucault et moi.
01:13Et vous êtes certainement l'un des animateurs en France à avoir présenté le plus de prime time.
01:17Non, peut-être pas.
01:19Je sais qu'en 30 ans, il s'est rarement passé un mois, depuis que je commençais à télé,
01:23où je n'ai pas été au moins un samedi par un mois à la télé.
01:27Je ne sais pas.
01:29Et vous êtes toujours détenteur.
01:31C'est anecdotique parce que ce n'est pas mon vrai métier.
01:33Moi c'est un accident quelque part.
01:35C'est ça qui m'a fait connaître le plus.
01:37Et ce n'est pas où je me suis senti le mieux.
01:39À fabriquer les émissions de télé, ouais.
01:41Mais l'univers de la télé, c'est un des univers qui m'a le moins plu.
01:45Moi, ce qui m'intéresse, c'est la scène, même encore aujourd'hui.
01:47Et même quand je faisais de la télé, je continuais.
01:49En même temps, ça vous a porté énormément.
01:51Vous êtes le recordman encore aujourd'hui du divertissement.
01:5517,5 millions de téléspectateurs réunis devant le Grand Bluff.
01:5874% de part de marché, je crois.
02:00C'était phénoménal et c'était génial à voir.
02:02On était tous effectivement devant notre télé.
02:04D'ailleurs, vous n'avez jamais voulu faire un numéro 2 du Grand Bluff ?
02:06Ce n'était pas possible.
02:08On ne pourrait pas le refaire aujourd'hui.
02:10J'ai plein de gens qui voulaient le refaire.
02:12Mais tu ne peux pas à cause des réseaux sociaux.
02:14Nous, on est tombé à une époque où on a pu tourner pendant deux mois sans que personne soit au courant.
02:18Aujourd'hui, tu en fais une, tu fais un piège, c'est fini.
02:21Tout le monde le sait cinq minutes après.
02:23Pour les plus jeunes qui nous écoutent, il faut expliquer que Patrick se baladait de plateau en plateau.
02:26Oui, je me suis déguisé.
02:28Tout le monde le connaissait, c'était tous des potes qui travaillaient à la télé.
02:31Et je me déguisais.
02:33C'était très difficile parce qu'il fallait se déguiser, être méconnaissable sans artifices extérieurs.
02:37C'est-à-dire, si tu mets un fauneau, un machin, ça se voit.
02:39Donc, il fallait que je mette des lentilles, que je change ma voix, mon allure.
02:43Le but, c'était de me faire passer pour un candidat dans tous les jeux télé.
02:47Et de pousser l'animateur au maximum.
02:51L'énerver au maximum.
02:53Et puis, au dernier moment, d'enlever le truc en disant, c'est moi.
02:55C'est vrai, je me suis régalé.
02:57Je regrette de ne pas en avoir fait plus, mais j'étais tellement pressé de le montrer.
03:00L'idée, elle était géniale.
03:02Dans votre livre, Le carnaval des ambitieux, il y a pas mal de souvenirs.
03:05Quelques règlements de compte aussi.
03:07Vous n'êtes pas tendre avec Delphine Ernotte, la patronne de France Télé.
03:12Vous l'appelez votre unique faux-soyeuse.
03:15C'est la vérité, ce n'est pas méchant.
03:18Vous dites qu'elle souhaitait vous détruire.
03:20C'est très fort comme mot.
03:22Je ne sais pas.
03:24Non, je ne sais pas, je ne trouve pas.
03:26Je pourrais être pire que ça.
03:28Parce que c'est vrai.
03:32Est-ce qu'elle n'a pas simplement voulu vous remplacer ?
03:34Remplacer une émission ?
03:36Remplacer par qui ?
03:38Aujourd'hui par Cyril Féraud qui fait des très bonnes audiences.
03:41Ça a mis 5 ans pour arriver.
03:43Ça a mis quelques années.
03:45C'est très bien.
03:47C'est l'ordre des choses.
03:49Mais ça a été très brutal.
03:51Surtout qu'on ne m'a même pas parlé.
03:53On ne m'a même pas dit c'est fini.
03:56On ne m'a pas parlé, on ne m'a pas écrit.
03:58On a convoqué ma femme pour lui dire.
04:00Mais ce n'est pas grave, c'est loin derrière moi.
04:02Vous n'avez pas eu d'explication sur cette émission ?
04:04Aucune.
04:07Je l'ai l'explication, c'est moi qui ne leur plaît pas.
04:09C'est mon personnage à moi.
04:11Ce n'est même pas ce que je fais, c'est ce que je suis qui ne leur plaît pas.
04:13Et comme je n'ai pas envie d'être autre chose.
04:15Ils ne m'aiment pas parce que je suis ce que je suis.
04:17Mais si je suis plus ce que je suis, c'est moi qui ne m'aiment pas.
04:19Et j'habite avec moi tous les jours.
04:21Donc je n'ai pas envie de m'engueuler avec moi.
04:23Et en plus, au-delà de ça, je pense que ça a tellement évolué.
04:28La télé a tellement changé.
04:30Cette télé-là aujourd'hui, d'abord je ne suis pas fait pour elle.
04:32Et elle n'est pas faite pour moi.
04:34C'est pas la même.
04:36On avait une liberté.
04:38Je sais que quand j'ai fait la première du cabaret,
04:40les gens ne tenaient pas trop.
04:44Le cirque, c'est ringard et tout.
04:46Mais il y avait des gens formidables comme Yves Bigaud.
04:48C'est Yves Bigaud qui m'a aidé à faire le cabaret.
04:50Qui était patron de France 2 à l'époque.
04:52Oui, qui était patron de France 2.
04:54Il y avait Patrick De Carolis.
04:56On avait une espèce d'ouverture où on pouvait tenter des choses.
04:58Et le juge, c'était le public.
05:00Aujourd'hui, le juge, c'est des gens qui sont dans des bureaux
05:02et qui disent, avant d'essayer les choses,
05:04nous on sait que ça va, il faut faire ça, il faut faire ça.
05:06Avant, c'était le public qui décidait.
05:08Est-ce qu'après votre départ de France Télé,
05:10Patrick Sébastien, vous avez tenté d'aller sur d'autres chaînes ?
05:12On a parlé de C8 notamment.
05:14Non, on m'a même rien proposé.
05:16Et vous n'aviez pas l'envie d'aller taper aux portes ?
05:18Ah non, pas du tout.
05:20C'est pas ma nature.
05:22Mais je suis un artiste, moi.
05:24C'est-à-dire que du moment que j'ai de commenter sur scène,
05:26c'est l'avantage d'être un artiste, c'est que sur une scène,
05:28c'est bon, on t'applaudit, c'est pas bon, on te jette.
05:30La télé, moi, je connais plein de gens
05:32qui sont... c'est pas terrible et qui vont y rester quand même.
05:34Et d'autres, c'est vachement bien
05:36et qui vont pas y rester.
05:38Vous la regardez, la télé, encore aujourd'hui ?
05:40Ouais, je la regarde, ouais.
05:42Qu'est-ce qui vous plaît ?
05:44Moi, je regarde beaucoup le sport.
05:46C'est-à-dire que je suis rugby,
05:48donc le boulot que fait Canal sur le Top 14,
05:50c'est extraordinaire, ce qu'ils ont fait sur le rugby.
05:52Moi, je me régale.
05:54Donc, vous aimez les micros sur les arbitres et sur les joueurs
05:56qu'a installé Canal au rugby ?
05:58Ouais, mais pas que ça. Les vidéos, etc.
06:00Ça fait faire des progrès. Formidable, le rugby.
06:02Tu sais, le rugby, moi, quand je suis arrivé, j'en venais.
06:04J'ai été, en 97,
06:06j'étais président d'un club, quand même, qui a été champion d'Europe.
06:08Ça, c'est des vraies émotions,
06:10parce qu'il n'y a pas de triche.
06:12Mais le rugby, moi, je me rappelle, quand je suis arrivé,
06:14on était méprisés. C'était des balours.
06:16Et puis, il y a quelques mecs comme Chabal,
06:18comme Duponcement, qui ont donné
06:20des lettres de noblesse. Moi, ce sport,
06:22c'est ma vie, c'est mon ADN.
06:24Alors, le rugby, qu'est-ce que vous regardez à la télé ?
06:26Vous regardez les talk shows, par exemple ?
06:28Ouais, je regarde de temps en temps Cyril,
06:30parce que j'aime bien, parce qu'on donne la parole à tout le monde.
06:32C'est une télé que j'aime bien,
06:34parce que ça correspond aux gens,
06:36c'est le café du commerce, et moi, j'adore ça.
06:38Je ne suis pas toujours d'accord, comme tout le monde.
06:40Je ne suis pas le seul, d'ailleurs, à adorer ça.
06:42Ce qui est fou, c'est que les access
06:44finissent par faire plus de monde que les primes.
06:46Après, les trucs, les téléfilms,
06:48avec les scénarios bidons,
06:50je ne peux pas.
06:52J'ai beaucoup de mal.
06:54Je regarde Reichmann,
06:56comme ça me détend.
06:58Je suis fasciné par le gamin, par Émilien.
07:00Le champion en ce moment.
07:02Et puis, je regarde beaucoup de docs,
07:04sur Arte, il y a des trucs super.
07:06Il y a des films,
07:08il y a un choix de films, et il y a des docs super.
07:10Mais aujourd'hui, je fais un peu comme
07:12beaucoup de mes copains.
07:14On a les plateformes, on a Netflix,
07:16mais j'aime beaucoup les docs.
07:18J'aime beaucoup les docs historiques,
07:20et je suis un fan des faits divers.
07:22Donc, s'il y a une chose
07:24que j'aurais aimé faire à la télé,
07:26c'est Mondlat.
07:28Exactement.
07:30Le seul truc pour lequel
07:32je reviendrais à faire de la télé,
07:34c'est présenter Fait Entrer l'Accusé.
07:36Quand ça passait
07:38le dimanche soir,
07:40ouais, mais c'est
07:42une personnalité.
07:44Et pour moi, si, le nouveau
07:46est vachement bien, avec Rizé,
07:48le nouveau mec qui y est avec...
07:50Christophe Delay.
07:52C'est vachement bien. Mais moi, j'aurais
07:54adoré présenter Fait Entrer l'Accusé.
07:56On va continuer à parler de télé dans un instant,
07:58parce qu'il y a le journal des médias, Julien Pichenay.
08:00Oui, le journal des médias qui arrive dans un instant.
08:02Et ce matin, on va parler de la
08:04chaîne C8, parce qu'aujourd'hui
08:06est une journée décisive. C8
08:08va contester, aujourd'hui, devant le
08:10Conseil d'Etat, la décision de l'ARCOM.
08:12On en parle dans un instant sur Europe 1.