ÉMISSIONS SPÉCIALES - Emission du 21 septembre 2024
Samedi 21 septembre 2024, ÉMISSIONS SPÉCIALES reçoit François Sabatino (président, Eclairion) et Olivier Boulant (CEO, Deepika)
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00:00Bonjour à tous. C'est une mission spéciale aujourd'hui que je vous propose sur le calcul haute densité.
00:21Alors pour en parler et pour mieux comprendre de quoi il s'agit, François Sabatino, bonjour.
00:26Bonjour.
00:27Vous êtes un spécialiste de l'hébergement et de la gestion de projets. Vous avez intégré le groupe HPC en 2021.
00:32Aujourd'hui, vous présidez un projet qui s'appelle Éclairion dont on va beaucoup parler.
00:36On va s'y intéresser à ce centre dédié à l'hébergement de calculateurs haute densité qui est en colocation.
00:42C'est un modèle original. Vous allez tout nous expliquer. On veut tout comprendre du HPC.
00:48On verra qu'il y a plusieurs terminologies. On va les expliciter également.
00:51Avec vous également sur ce plateau, Olivier Boulan. Bonjour.
00:54Bonjour.
00:55Vous êtes ingénieur logiciel, spécialiste de l'apprentissage automatique et le CEO de Deepika.
01:00Deepika, startup studio, c'est-à-dire un vivier de startups que vous hébergez chez vous pour une IA responsable.
01:09Vous travaillez sur ces technologies de rupture. C'est assez récent. Vous avez ouvert vos portes en mars 2023.
01:17En courant de l'année 2023. Maintenant, on est à fond depuis début 2024.
01:23On a commencé notre développement à partir août 2023.
01:27Comme vous adressez des entreprises qui ont énormément besoin de calcul dans l'intelligence artificielle,
01:32vous allez aussi nous éclairer sur ces besoins spécifiques.
01:35Je vous demanderai à la fin d'un petit exercice que vous puissiez nous résumer vraiment les key points,
01:39les points clés pour qu'on soit sûr d'avoir tout bien compris.
01:42Ce sera en deux minutes à la fin pour qu'on ait le principal d'informations sur ce nouveau marché du calcul haute densité.
01:50Allez, c'est parti.
01:57On va commencer avec une question de définition. Je pense que ça s'adresse à vous en particulier, François Sabatino.
02:02Qu'est-ce que le calcul haute densité ?
02:05Quand on voit l'acronyme HPC, on pense haute performance. Est-ce que c'est exactement la même chose ?
02:11De quoi parle-t-on ?
02:12On est effectivement sur l'HPC, c'est le High Performance Computing.
02:16C'est la capacité à réaliser un grand nombre de calculs à l'intérieur de serveurs qui finalement sont de haute densité,
02:23d'où un peu l'utilisation à la fois de la performance et de la densité de façon élevée.
02:29Donc on a le droit d'utiliser les deux, vous me pardonnerez si je bascule de l'un à l'autre.
02:32Quels sont les usages principalement ?
02:35On a évoqué dans le sommaire l'intelligence artificielle, l'IA qui réclame beaucoup de calculs.
02:39Il y a d'autres choses ?
02:41Les cas d'usages sont vraiment très vastes.
02:45On pourrait presque prendre le sujet dans l'autre sens, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de domaine dans lequel ces calculs ne soient pas utiles.
02:55Aujourd'hui ou ça a toujours été le cas pour vous ?
02:58Peut-être plus aujourd'hui, parce que les machines le permettent aussi.
03:05Pas obligatoirement pour remplacer ce qu'a pu faire l'humain, mais plutôt pour venir un petit peu booster,
03:10venir faire un plus grand nombre de calculs et donc venir évoluer.
03:14Notre baseline, c'est calculer plus vite pour un monde meilleur.
03:18On est véritablement dans un schéma où on va aller chercher la problématique pour pouvoir la traiter au travers de grilles de calculs,
03:26notamment sur de l'intelligence artificielle, mais c'est presque galvaudé un petit peu comme un terme maintenant.
03:33Il y a de l'IA partout en fait.
03:34Tout le monde en parle, sans vraiment savoir un peu les applications, mais on a la chance d'avoir un spécialiste avec nous.
03:42Donc on est véritablement sur des cas d'usages qui vont de la recherche médicale jusqu'à la simulation d'une aile d'avion,
03:51d'un moteur à hydrogène, de jumeaux numériques, même de la mer ou de la terre.
03:57C'est ce qu'on est en train de travailler, par exemple l'IGN.
04:00Des schémas, vraiment des cas d'usages qui sont extrêmement vastes et dans lesquels cette haute performance va permettre d'avancer mieux et plus vite,
04:11tant en termes de prédictions qu'en termes de calculs quotidiens pour les usages quotidiens des uns et des autres.
04:19Parce que là, quand je vous entends, en fait, il n'y a pas un secteur que ça n'intéresse pas, c'est ça ?
04:24Non, mais peut-être certains en particulier, je ne sais pas, qui sont peut-être déjà plus en avant sur leur utilisation de la haute performance, du calcul haute performance.
04:35Dans le secteur de l'industrie, par exemple, les grosses entreprises qui ont de l'ARD ont des besoins spécifiques en haute densité,
04:43parce qu'ils développent eux-mêmes leur propre IA ou parce qu'ils utilisent de l'IA ou parce qu'ils font plus historiquement de la simulation.
04:49C'est-à-dire que c'est des techniques où il n'y a pas d'apprentissage, mais on simule des phénomènes physiques.
04:54Donc, il y a besoin d'énormément de ressources de calcul.
04:57Donc, c'est énormément présent beaucoup dans l'industrie pharmaceutique, partout où on a besoin de faire tourner des modèles.
05:06Donc, ça participe de cette révolution industrielle, cette industrie 4.0, là, qu'on appelle tous de nos voeux, en fait.
05:13Exactement.
05:14La question, justement, du marché que ça représente. J'ai écrit le nouveau, entre parenthèses, marché.
05:20Vous me dites, bon, on a toujours eu ces besoins. Il y a quand même un nouveau marché qui émerge aujourd'hui,
05:25parce qu'on ne parlait pas tellement de HPC auparavant. Il représente quoi, à peu près ? En chiffres, est-ce que vous avez une estimation ?
05:35En tout cas, il est en évolution exponentielle.
05:39Oui, c'est exponentiel.
05:40Tout ce qu'on a considéré comme étant, non pas de la simulation ou de la R&D, mais plutôt de l'intelligence artificielle générative ou des modèles de langage,
05:50c'est sur ces sujets-là où, effectivement, il y a un énorme coup de boost sur ces cas d'usage.
05:57Alors, sans forcément donner de chiffres, parce que ça, c'est un peu le travail, on va dire, des cabinets de conseil qui font des perspectives à très long terme.
06:05Mais comment vous voyez évoluer, justement, les besoins des entreprises aujourd'hui dans ce domaine ?
06:12Et comment vous pouvez mesurer leurs besoins en matière de capacité de calcul ?
06:18Alors, l'enjeu pour les entreprises, là, c'est vraiment de concentrer les efforts sur des cas d'usage dont ils sont sûrs qu'il y aura un retour sur investissement
06:27si on fait sauter un verrou technologique.
06:31Donc, l'enjeu, c'est de ne pas se disperser et de ne pas saupoudrer des investissements en IA et de vraiment focaliser sur où est-ce que nos clients ont mal aujourd'hui,
06:42qu'est-ce qu'on peut régler pour eux et mettre en œuvre de la deep tech et de l'IA pour ça.
06:47Donc, l'enjeu, c'est vraiment l'identification des poches où on peut allouer énormément d'efforts.
06:53C'est aussi l'idée d'IA responsable, c'est-à-dire pas faire tout et n'importe quoi non plus.
06:59L'idée, c'est de le faire avec une finalité en tête et de ne pas juste mettre en place de la puissance de calcul,
07:08c'est-à-dire savoir à quoi ça va servir.
07:10Est-ce que je veux réduire mon empreinte de carbone sur ce que j'utilise en termes de puissance de calcul ?
07:16Est-ce que je veux développer de nouveaux usages ?
07:18Et si oui, ça va attaquer un nouveau marché, avec quel objectif ?
07:21Et donc, le but, c'est d'être responsable vis-à-vis de ça, c'est pas d'augmenter la capacité de calcul juste pour augmenter la capacité de calcul.
07:27Et comment une entreprise peut mesurer ses besoins ?
07:31Se dire, voilà, moi je sais que j'ai besoin de telle puissance de calcul aujourd'hui.
07:35En fait, c'est ce que dit Olivier, c'est-à-dire c'est la capacité à partir de la problématique.
07:42Une fois qu'on est parti de sa problématique, on veut améliorer l'impact carbone de ses tests, de sa R&D,
07:49on veut accélérer une découverte sur de la médecine ou des choses comme ça.
07:54Dans la mesure où on part du problème, on a après des spécialistes, des analystes, dont Deepika fait partie,
08:02qui vont être en capacité de savoir si on est plutôt sur une problématique classique d'entreprise,
08:07qui ne nécessite pas de calcul de haute densité, de haute performance,
08:12ou si au contraire, il peut y avoir un effet soit accélérateur de cette recherche, soit un effet durable,
08:20soit un effet avec un impact environnemental positif,
08:23parce qu'on va arrêter de faire des crash tests de véhicules contre des murs,
08:27et on va plutôt le simuler sur une machine.
08:29Et donc, quand on fait le calcul de l'impact environnemental sur les trois scopes,
08:34de la fabrication du véhicule jusqu'au jour où on le jette parce qu'on l'a envoyé contre un mur,
08:39peut-être il vaut mieux le faire sur un serveur avec des nouvelles puces,
08:43où on va avoir une plus grande puissance, on va pouvoir le faire tourner 24 heures sur 24.
08:48Et c'est un peu ce qu'on oublie, c'est vrai que...
08:52Peut-être qu'on parle beaucoup de la dépense énergétique nécessaire pour la puissance du calcul, qui est réelle.
08:57Oui, elle est réelle, mais après, on est plus dans un schéma où finalement,
09:01le HPC est un peu l'évolution de ce qu'on a connu, ce qu'on appelait le machine learning,
09:07c'est-à-dire la capacité à pouvoir utiliser le résultat de recherche pour s'en servir, pour en faire de nouvelles.
09:14Et en fait, le HPC vient accélérer un petit peu tout ça,
09:18parce qu'il y a la capacité des microprocesseurs à venir emmagasiner un très grand nombre de données,
09:24à le traiter, à donner du résultat, et l'humain va derrière sélectionner
09:30qu'est-ce qu'il met de côté, qu'est-ce qu'il continue à faire tourner.
09:33Et donc, on est véritablement sur un schéma positif, sur l'environnement également,
09:38parce que finalement, on a tendance à se concentrer sur ce que ça consomme,
09:43mais l'exemple de la voiture est un bon exemple.
09:47C'est derrière...
09:48C'est ce que j'économise aussi.
09:49C'est ce que j'économise, au-delà des mannequins qui sont au volant des voitures crash test,
09:54on économise également de la tol, on économise également des machines et des choses comme ça,
09:59parce qu'on peut réaliser tout ça au travers de cette...
10:03Virtuellement.
10:04Virtuellement.
10:05Avec des jumeaux numériques.
10:07Alors, la question, c'est où est-ce que je trouve cette puissance de calcul ?
10:11Dans les supercalculateurs qui sont hébergés où ?
10:14Alors là, justement, c'est là où j'en viens au projet Éclairion.
10:17Ça m'intéresse de comprendre ce qui se passe, là, au niveau du marché de l'hébergement.
10:22Donc là, vous proposez, en fait, un grand centre de données
10:25qui va héberger plusieurs supercalculateurs.
10:29Alors, c'est une infrastructure...
10:31Expliquez-nous.
10:32C'est une infrastructure qu'on pourrait qualifier à la base d'industrielle,
10:36parce que ce n'est pas un centre de calcul.
10:38En fait, c'est chaque opérateur, chaque client, chaque partenaire
10:43qui va pouvoir y installer des machines à haute performance et à haute densité
10:48qui vont lui permettre de faire ses calculs.
10:50Simplement, c'est dans un schéma où on a mutualisé la puissance, la sécurité.
10:56Donc, vous vous offrez, en fait, le cadre vraiment physique, matériel,
11:00dans lequel on peut aller mettre ces machines.
11:02Exactement.
11:03Et quand vous parlez de colocation...
11:05En fait, on est dans un schéma de colocation
11:07avec une capacité à pouvoir proposer différents niveaux de services.
11:10Donc, on peut soit fournir juste un espace
11:13dans lequel on va venir mettre son module,
11:15plutôt en container, parce qu'on a plutôt une vision sans béton.
11:19Donc, on est avec des modules container
11:21qui viennent se poser sur un caillebotis métallique que l'on a réalisé.
11:25Donc, on va venir poser et puis on va être connecté
11:29à tout ce qui est la puissance nécessaire électrique.
11:34Mais on peut également choisir de venir uniquement avec ses serveurs
11:37et d'intégrer des containers que nous, on a déjà installés.
11:41Donc, on est véritablement sur un niveau de service un petit peu à la carte,
11:45en partant d'une base qui est l'infrastructure avec la sécurité,
11:49la puissance, tout ce qui va autour.
11:52Et pourquoi colocation ?
11:54Parce qu'en fait, jusqu'à présent, ces machines existaient déjà
11:58chez les grands industriels, dans la recherche scientifique,
12:02dans les applications militaires.
12:04Simplement, chacun les avait, ce qu'on appelle, on le prémise, devant sa porte.
12:08Et aujourd'hui, l'évolution des machines, la gestion environnementale,
12:12la gestion de la puissance, les évolutions des modes de refroidissement
12:16font qu'il va devenir un petit peu comme on l'a connu dans le cloud,
12:20beaucoup plus pratique d'acheter de l'espace, finalement,
12:24pour utiliser ces machines, plutôt que d'acheter les machines
12:27et de les mettre chez soi et de les gérer soi-même en direct.
12:30Donc, c'est un modèle assez souple, en fait, économique.
12:36C'est un modèle économique assez souple, c'est-à-dire qu'on peut apporter sa machine ou non.
12:40On peut aussi louer juste de la puissance de calcul sans apporter de machine.
12:44On peut revendre aussi de la puissance de calcul ?
12:47On va voir naître ce qu'on a vu, notamment dans les gros opérateurs du cloud.
12:52On va avoir des très gros clusters sur l'IA, sur les modèles de langage,
12:57avec des structures qui vont installer des machines de grande puissance
13:02pour pouvoir les revendre, j'allais dire à la carte, au ticket.
13:08J'ai besoin de faire un calcul avec une start-up pendant trois mois
13:14avec une certaine puissance. Je ne vais peut-être pas investir
13:17dans des millions et des millions que coûtent les machines.
13:20Donc, je vais aller acheter une capacité de puissance.
13:23Mais c'est vous qui la revendez, cette capacité de puissance,
13:26ou ça peut être un de vos clients qui s'est installé dans le centre ?
13:29Ce sera plutôt un de nos clients.
13:31Oui, ils travailleront en direct, en fait.
13:33Exactement, ce sera plutôt un de nos clients.
13:35Nous, on est un petit peu dans la chaîne, dans ce modèle un peu hybride
13:38qu'on a connu dans le cloud, sauf que le cloud n'a pas la capacité
13:42à fournir la puissance nécessaire à toute la haute densité.
13:46Et donc, on vient un petit peu faire cette coloc d'espace à haute densité.
13:51Mais c'est plutôt nos clients qui vont construire des gros clusters
13:55qui ont vocation à commercialiser auprès du client final.
13:58Et Olivier, chez Deepika, vous voyez ce genre de nouveaux besoins
14:02commencer à émerger ? Ou c'est un peu tôt encore ?
14:05A Deepika, on le voit très bien.
14:07Nous, on travaille sur la couche applicative,
14:09c'est-à-dire qu'on va développer pour nos clients des solutions
14:11qui répondent à un besoin précis dans leur métier.
14:14Et ces logiciels qu'on va leur livrer, ils s'appuient sur une infrastructure.
14:18Et donc, on le voit très bien, nos clients ont besoin
14:21d'avoir accès à des infrastructures, ils ont des difficultés
14:23à avoir accès à ces infrastructures.
14:25Ils ont besoin, c'est de la haute densité,
14:27ce n'est pas juste un serveur qu'on peut louer sur le cloud.
14:29Et donc, ils cherchent, d'où le partenariat
14:31avec l'Éclairion Deepika qui fait tout son sens.
14:34Alors ça, on n'en a pas parlé.
14:37Donc, vous avez noué un partenariat récemment ensemble.
14:40Mais c'est sur de la veille scientifique, non ?
14:42C'est ce que j'avais compris.
14:44C'est pour pouvoir adresser des clients sur l'ensemble des couches,
14:48c'est-à-dire les couches applicatives,
14:50où Deepika peut parler expertise-métier avec un client
14:53et lui faire une solution à façon.
14:55Et aussi sur l'infrastructure, c'est-à-dire que si
14:58les calculs doivent être hébergés quelque part,
15:00on lui amène une solution tout en un.
15:02Il a l'application, il a l'infrastructure.
15:05Éclairion se charge de l'infrastructure,
15:08de Deepika, de l'ingénierie logicielle.
15:10Et comme ça, le client peut l'utiliser immédiatement.
15:13Et ce qu'on peut dire, c'est du HPC as a service ?
15:16Oui.
15:17J'invente peut-être, mais...
15:18Non, on est véritablement dans cette dynamique-là,
15:21d'HPC as a service,
15:23comme on a aujourd'hui du cloud as a service
15:26avec la possibilité d'augmenter...
15:28Et ça existe déjà aujourd'hui, ce modèle de HPC as a service ?
15:32J'improvise un peu, mais...
15:34Ça commence un petit peu,
15:36mais plutôt de façon spécifique d'un certain métier.
15:40On le voit dans le rendering,
15:42tout ce qui traite de l'image, du cinéma, etc.
15:45Il y a des spécialistes qui mettent à disposition
15:48des espaces de calcul ou de stockage de données
15:53pour des métiers un petit peu spécifiques.
15:55Là, l'évolution des microprocesseurs
15:58va permettre de créer des gros clusters
16:00qui s'adresseront un petit peu à tous les métiers
16:03en ayant utilisé l'expertise de structures comme Deepika
16:07pour venir chercher,
16:09tirer parti de la puissance des machines.
16:14J'ai inventé ce terme, HPC as a service,
16:17mais est-ce qu'il y a un terme approprié pour ce nouveau marché ?
16:21Vous allez adopter le mien ?
16:23Oui.
16:24Ça me semble très bien.
16:26Je vous demandais où ça en était,
16:28parce qu'éclairion, typiquement,
16:30ce n'est pas encore tout à fait finalisé.
16:32C'est encore au stade de projet, n'est-ce pas ?
16:34Ce n'est pas au stade de projet,
16:36c'est au stade de la finition,
16:38avec une ouverture dans les prochaines semaines.
16:40D'accord.
16:41C'est un projet qui a démarré il y a pas mal d'années,
16:44en tout cas qui a germé il y a pas mal d'années
16:47dans la tête notamment de personnes du CEA,
16:52d'HPE, d'ATOS, etc.
16:55Quelqu'un a porté un petit peu le projet
16:57pour le cocher sur une feuille
16:59et puis nous, on l'a repris en cours de route
17:01et donc on a démarré en 2022 le chantier
17:03pour une ouverture d'ici la fin de l'année 2024.
17:06Qu'est-ce qui prend du temps ?
17:08C'est une infrastructure qui est à la fois légère
17:12si on parle en termes de béton,
17:14parce qu'on est sur des caillebottis métalliques,
17:17mais en même temps on parle d'un petit peu plus
17:19de 1 000 tonnes de fer, avec des poutres,
17:22avec 10 000 m² perchés à 4 m de hauteur,
17:25avec des infrastructures, des câblages,
17:29du réseau, de la capacité à capter
17:32de la puissance énergétique,
17:34donc ça veut dire que pour des opérateurs
17:36comme Enedis ou RTE, il faut nous amener
17:38de la puissance électrique.
17:40Et il faut trouver aussi le lieu ?
17:42Et il faut trouver le lieu.
17:44Alors on avait trouvé le lieu et le projet
17:46à Brouillard-le-Châtel,
17:48donc on est juste en face du commissariat
17:50de l'énergie atomique,
17:52et puis à partir de là, on a pu lancer
17:54un petit peu les travaux,
17:56sur des infrastructures qui nécessitent
17:58beaucoup de matériel, beaucoup de travail,
18:00et surtout, il y a beaucoup de technicité,
18:03donc c'est un contrôle permanent,
18:05puisqu'on est en vocation à héberger
18:07des machines qui coûtent
18:09plusieurs centaines de millions,
18:11dans un cadre ultra sécurisé,
18:14et donc, j'ai envie de dire,
18:17c'est le genre d'endroit qu'il faut faire
18:19avec la plus grande attention.
18:21Il ne faudrait pas qu'il y ait un incendie,
18:23je fais une référence à des catastrophes
18:25qu'on a pu voir sur certains datacenters.
18:28Donc c'est des questions de sécurité physique,
18:30et de sécurité aussi cyber.
18:33Oui, tout à fait.
18:35Alors après, bien évidemment,
18:37le lieu, je ne sais pas si on peut
18:40l'annoncer comme ça,
18:42mais c'est un peu, Brouillard-le-Châtel
18:44est devenu un petit peu, avec le très grand
18:46centre de calcul Terratech,
18:48le CEADAM est devenu un petit peu
18:50la Silicon Valley de l'HPC français,
18:52donc on est quand même sur l'espace.
18:54L'HPC Valley, allez, je vous trouve un autre terme.
18:56L'HPC Valley, voilà, qui est vraiment
18:59voué à accueillir ce type de business,
19:03donc on est quand même sur des lieux
19:05qui sont extrêmement protégés,
19:07et avec des contraintes que l'on s'est fixées
19:11en termes de normes ISO,
19:13en termes de labels environnementaux,
19:15en termes de labels de sécurité,
19:17qui sont des niveaux très élevés,
19:20qu'on ne peut pas appeler défense,
19:22la défense ce n'est pas pour le privé,
19:24mais qui sont quasi équivalents,
19:26et qui permettent aussi de pouvoir
19:28adresser les attentes des clients
19:30qui souhaitent venir mettre
19:32quand même leurs machines chez nous.
19:34Oui, c'est une infrastructure critique.
19:36Oui.
19:38Et alors, là on voit le point
19:40sur la partie technique,
19:42sur l'acculturation,
19:45l'éducation des entreprises,
19:47est-ce que là aussi il y a un chemin
19:49à faire pour expliquer justement
19:51quels sont les besoins
19:53aujourd'hui en HPC,
19:55comment est-ce qu'on trouve cette ressource,
19:57les nouveaux modèles économiques ?
19:59Il y a une acculturation,
20:01les gens dans les entreprises se posent
20:03des questions de comment adresser
20:05les besoins qu'ils ont,
20:07et donc il y a plusieurs bonnes pratiques pour ça.
20:09Comme je disais au début, c'est de se concentrer
20:11sur des cas d'usage où le retour sur investissement
20:13est assuré si le verrou technologique est levé,
20:15et une fois que ce verrou technologique
20:17est levé, se pose la question
20:19de ce que dit François,
20:21on le voit avec tous nos clients dire que
20:23oui, mais où est-ce qu'on va héberger ça ?
20:25On ne veut pas le mettre dans le cloud,
20:27on veut maîtriser notre donnée,
20:29on veut que ce soit souverain.
20:31Vous êtes en train de me dire que le critère
20:33de l'autonomie technologique stratégique
20:35aujourd'hui est présent dans la tête des entrepreneurs
20:37et des grandes entreprises aussi.
20:39Les grandes entreprises savent
20:41ce qu'il y a de la valeur pour eux,
20:43leur propriété intellectuelle,
20:45ils veulent la protéger, ils ne veulent pas l'exposer,
20:47ils ont besoin d'aide sur quels sont les tenants
20:49et les aboutissants des sujets extrêmement techniques
20:51de où est-ce que j'héberge une infrastructure,
20:53comment je l'opère, c'est quoi mes modèles,
20:55la couche logicielle,
20:57et donc ils ont besoin d'être aiguillés là-dessus.
20:59Pas juste de délivries sur une solution
21:01logicielle, mais de conseils
21:03sur comment
21:05on opère ce genre de solution
21:07d'un point de vue logiciel et d'un point de vue
21:09infrastructure.
21:11Et d'un point de vue logiciel, ça ce n'est pas
21:13un sujet que vous traitez par exemple
21:15avec Éclairion, c'est vraiment sur
21:17l'architecture matérielle.
21:19Et sur la partie logicielle,
21:23c'est une question totalement néophyte,
21:25mais c'est compatible avec
21:27le HPC aujourd'hui,
21:29les solutions cloud habituelles qui sont utilisées
21:31par les grandes entreprises ?
21:33C'est tout à fait compatible, nous pour un client
21:35on a fait un projet qui tournait
21:37100% en local avec
21:39des modèles de LLM, donc tout est
21:41possible.
21:43Par contre, il y a de l'ingénierie à faire,
21:45ce n'est pas aussi simple que de mettre
21:47les données dans le cloud, il y a de l'ingénierie
21:49à mettre en place,
21:51de l'expertise à mettre
21:53sur le terrain, des discussions avec le client,
21:55mais c'est parfaitement possible,
21:57nous on l'a fait, et ça tourne
21:59pour un client. Donc on peut utiliser
22:01toutes les couches logicielles à disposition,
22:03quasiment toutes
22:05en open source,
22:07donc c'est tout à fait faisable.
22:09Il n'y a plus que
22:11mettre en lien les industriels
22:13avec les besoins métiers,
22:15les experts du logiciel, les experts
22:17de l'infrastructure, et mettre tout ça ensemble.
22:19Et du côté
22:21justement des nouveaux
22:23modèles économiques,
22:25cette idée de colocation
22:27ou de as-a-service,
22:29c'est carrément rentré dans les mœurs,
22:31a priori, c'est ce qu'on se dit, sauf que finalement
22:33quand on regarde en Europe,
22:35on n'est encore pas très en avance sur l'adoption
22:37du cloud.
22:39On n'est pas en avance,
22:41et pour ne pas dire que le marché
22:43est maîtrisé par quasiment...
22:45À 95% ?
22:47Par quelques nations, par les Américains.
22:49Et Olivier l'a cité,
22:51il y a le sujet
22:53de cette souveraineté, où effectivement
22:55quand on déploie une grille
22:57de calcul pour faire de la recherche,
22:59pour obtenir un brevet
23:01ou pour un modèle de langage,
23:03pour faire de l'IA, etc.,
23:05il y a une propriété intellectuelle
23:07qui aujourd'hui,
23:09ce n'est pas qu'elle n'avait pas son sens
23:11dans le cloud, mais en fait
23:13ce qu'on essaie d'apporter, c'est qu'il n'y avait pas
23:15le choix. C'est-à-dire aujourd'hui, si vous voulez aller
23:17dans le cloud, vous ne pouvez pas avoir
23:19un catalogue de pays
23:21ou des clouders purement européens
23:23ou français, il y en a peu.
23:25Donc du coup, vous subissez
23:27un peu ça. L'idée aussi, c'est
23:29un petit peu, on n'est pas là
23:31pour faire du cloud. Nous, on est plutôt dans un modèle
23:33hybride, c'est-à-dire que les clients
23:35auront toujours besoin de cloud
23:37mais auront besoin également de faire des calculs
23:39à plus haute densité et ça,
23:41le data center ne peut pas l'adresser.
23:43De la même façon que nous, on n'a pas vocation à adresser
23:45une proposition sur le cloud.
23:47Ce n'est pas concurrent, en fait. Pas du tout.
23:49En fait, on est complémentaire, puisqu'aujourd'hui
23:51les besoins en calcul
23:53font que les machines ne sont pas les mêmes,
23:55les modes de cooling ne sont pas les mêmes
23:57et donc la puissance attendue
23:59n'est pas la même. Et donc, en fait,
24:01on vient compléter un petit peu cette offre
24:03en y apportant ce
24:05niveau de souveraineté maximal
24:07qui est quand même
24:09important dans cette partie-là parce qu'on n'est pas
24:11dans le stockage d'un réseau social.
24:13On est dans la deep tech.
24:15Du coup, les entreprises souhaitent quand même
24:17protéger, d'où d'ailleurs les
24:19premières machines dont on parlait tout à l'heure
24:21qui étaient jusqu'à présent, quand il y avait trop
24:23de sujets de souveraineté et de sécurité,
24:25hébergés devant les usines
24:27de nos industriels ou de nos groupes du CAC 40.
24:29Et ça veut dire que parmi vos clients,
24:31il peut y avoir des opérateurs de cloud ?
24:33Il peut y avoir des opérateurs
24:35de cloud, en tout cas, qui
24:37adressent aujourd'hui un service cloud
24:39à des entreprises et ces entreprises
24:41leur demandant de pouvoir faire du
24:43calcul à haute densité.
24:45Les serveurs sont
24:4710, 20, 50, 100 fois moins puissants
24:49chez un clouder
24:51que chez nous. Donc, du coup,
24:53ça viendra compléter, c'est-à-dire que peut-être demain
24:55on pourrait imaginer faire du calcul
24:57chez Eclerion et héberger
24:59certains résultats ou certaines données
25:01chez un clouder, comme c'était
25:03fait jusqu'à présent, simplement
25:05en ayant la capacité à pouvoir faire
25:07ce calcul dans un endroit qui
25:09permet cette... Et en termes de gestion
25:11des systèmes d'information, ça ne complique
25:13pas les choses, ça ?
25:15Ça complique les choses, mais
25:17on accompagne nos clients,
25:19ils sont conscients du fait qu'ils doivent
25:21bouger, qu'ils doivent s'adapter, qu'il y a des
25:23nouveaux modes de fonctionnement. Donc,
25:25on fait ce rôle aussi de
25:27les éduquer, on va dire,
25:29sur ce qui existe, ce qui
25:31est possible, et généralement,
25:33ça se passe bien, puisque les gens comprennent que
25:35si on veut mettre de l'IA
25:37en prod, on va devoir adopter
25:39de nouvelles... En fait, ça va libérer
25:41des nouveaux usages, ça va rendre
25:43possible des usages qui sont aujourd'hui limités.
25:45Oui, exactement. Et puis,
25:47il faut savoir qu'on parle souvent
25:49des puces, des GPU, des CPU,
25:51etc., de toute cette évolution.
25:53Les télécommunications
25:55ont autant évolué
25:57que les puces. Donc, ça veut dire aujourd'hui que
25:59la distance et la capacité
26:01à communiquer entre
26:03un service cloud et un service HPC
26:05est totalement facilitée
26:07aujourd'hui, notamment par les puissances des fibres.
26:09Et on a
26:11cette chance quand même d'être dans un pays
26:13où le réseau électrique, on est très
26:15fort, et on a
26:17le meilleur réseau électrique du monde.
26:19Donc, c'est quand même aussi une opportunité
26:21de pouvoir décarboner.
26:23On arrive aux deux minutes.
26:25Donc, je vais vous demander de jouer ce petit exercice
26:27à des key points.
26:29L'un après l'autre, peut-être Olivier, vous pouvez commencer.
26:31Qu'est-ce qu'on doit retenir aujourd'hui
26:33sur l'arrivée de ce nouveau marché
26:35du calcul haute densité ?
26:37Pour les clients
26:39finaux, c'est de se concentrer
26:41sur des cas d'usage où la haute densité
26:43peut leur rapporter quelque chose immédiatement.
26:45C'est-à-dire que là où ils ont mal, par exemple,
26:47si je suis
26:49un constructeur d'avions,
26:51je veux réduire de la moitié le temps
26:53de design d'une aile.
26:55Ça me rapporte tant d'euros.
26:57Et si je fais un projet de
26:59calcul haute densité,
27:01mon objectif, ça doit être ça. Il faut être
27:03clair sur ce que ça rapporte.
27:05Donc, concentration des efforts
27:07sur des projets où le retour
27:09sur l'investissement, il est connu
27:11et il est sûr. Le seul verrou
27:13à lever, ça doit être un verrou technologique
27:15et pas un verrou de ROI.
27:17Ça doit être un verrou technologique.
27:19Il nous reste une minute pour nous donner
27:21les key points.
27:23Sur cette partie, on a parlé
27:25de ce que vient de dire Olivier.
27:27Sur la partie environnementale, c'est de se dire
27:29qu'on a l'opportunité aujourd'hui
27:31de par tout ce qu'on vient d'expliquer,
27:33de pouvoir adresser
27:35des besoins en termes de calcul
27:37tout en respectant l'environnement
27:39avec une capacité, notamment
27:41dans les schémas modulaires comme on les propose,
27:43de pouvoir
27:45faire du refit
27:47de machines
27:49sans être obligé de venir déconstruire
27:51ou reconstruire. Simplement, le côté
27:53modulaire, souverain,
27:55c'est du power
27:57space cooling. C'est véritablement
27:59cette capacité à pouvoir épouser
28:01le besoin sans pour autant
28:03négliger ce qui va se passer dans l'avenir
28:05et sans pour autant se fermer la porte de l'évolution technologique.
28:07Parfait. Donc,
28:09je retiens besoin technologique
28:11et solution modulaire.
28:13Merci beaucoup Olivier Bouland
28:15et François Sabatino d'Eclairion
28:17pour ce mot de la fin et pour vos éclairages
28:19sur ce sujet et ce nouveau marché
28:21qu'on va voir grandir
28:23très vite, je pense,
28:25dans les mois qui viennent. Merci encore.
28:27Excellente journée à tous.