Eva, atteinte d'un SOPK : "Au diagnostic, je me suis sentie seule et abandonnée par le corps médical"
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00:00Quand on est diagnostiqué d'un SOPK, la première chose qu'on ressent, c'est de la solitude et c'est dire qu'il n'existe rien du tout pour nous aider et qu'on doit juste souffrir en silence.
00:07Je m'appelle Eva, j'ai 23 ans, je partage des contenus sur les réseaux sociaux à propos du cycle hormonal féminin et sur mon SOPK.
00:14Le SOPK, c'est le syndrome des ovaires polykystiques. C'est un trouble hormonal qui touche une femme sur dix en âge de procréé.
00:21Ça a trois caractéristiques principales et pour être diagnostiqué, il en faut deux sur les trois.
00:25On a d'abord une hyperandrogémie qui soit biologique ou clinique, des cycles très longs, irréguliers ou une absence de règles et des follicules trop nombreuses autour des ovaires.
00:33J'ai commencé à avoir des symptômes après mon arrêt de la pilule.
00:36Ça a été un retour d'acné, une prise de poids assez importante, une grosse perte de cheveux, mais aussi des cycles irréguliers évidemment, ça va être de 52 à 60.
00:45Pour moi, ce qui a vraiment tiré la sonnette d'alarme, c'était une pilosité bien plus importante, en particulier derrière les cuisses.
00:50J'ai pris sur moi au début comme beaucoup de femmes qui pensent qu'on normalise beaucoup de douleurs au quotidien.
00:55La première fois que j'ai entendu parler du SOPK, c'était sur TikTok.
00:58Je me suis reconnue dans beaucoup de symptômes qui étaient cités dans des contenus.
01:01Un de mes premiers réflexes a été de retourner voir ma gynéco avec ce diagnostic en tête déjà.
01:06Donc elle m'a prescrit tous les tests à faire pour vérifier la présence d'un SOPK ou non, à savoir un bilan hormonal sanguin et deux échographies.
01:14Dès les résultats de la prise de sang, on voyait que j'avais une testostérone beaucoup plus haute que la normale.
01:18La première réponse que j'ai eue, c'était on ne peut rien faire, vous pouvez prendre la pilule si vous voulez.
01:23Donc je suis retournée là où j'avais trouvé les premières informations, les réseaux sociaux.
01:27J'ai lu des livres sur le SOPK, j'ai lu des études scientifiques.
01:30On ne guérit pas du SOPK, on peut largement calmer les symptômes, ce qui est mon cas aujourd'hui.
01:34Je pense que je vis beaucoup moins mal mon SOPK.
01:37En revanche, moi, je suis passée un peu par tout parce que j'ai fait énormément de recherches.
01:41Il y a énormément de manières différentes de traiter ces symptômes-là.
01:45Toutes ces tendances bien-être qu'on voit beaucoup sur les réseaux sociaux, comme le hit, comme le jeûne intermittent,
01:51boire du café directement quand on se réveille, se lever à 4h du matin, Miracle Morning, etc.
01:56Tout ça ne sont pas adaptés aux femmes.
01:57En particulier, les femmes avec un dérèglement hormonal comme le SOPK se retrouvent à tester ce genre de tendance
02:02et à juste empirer leurs symptômes et à se pourrir la vie sur le long terme.
02:06Parce que quand on est diagnostiqué d'un SOPK, la première chose qu'on ressent, c'est de la solitude.
02:10Il n'existe rien du tout pour nous aider et qu'on doit juste souffrir en silence.
02:13Ça me fait un bien fou de me dire que je peux changer le quotidien d'une autre femme comme moi ça a changé le mien.
02:18Beaucoup des contenus qui sont poussés sur le SOPK sont en anglais,
02:21donc ça me semblait important de faire passer le message en français.
02:26Il y a une grosse épidémie de SOPK.
02:28Une femme sur dix, c'est juste énorme et je pense qu'il serait temps qu'on se renseigne un petit peu plus
02:32pour comprendre nos corps et vivre avec eux plutôt que contre eux.
02:35Un des messages principaux que je veux faire passer, c'est que le SOPK, ce n'est pas une fin en soi.
02:39Ce n'est pas un diagnostic qui va venir pourrir ta vie jusqu'au bout.
02:42Moi, j'ai réussi aujourd'hui à retrouver un cycle normal, à arrêter que mes cheveux tombent,
02:47à arrêter d'avoir une acné ingérable.
02:49Je pense qu'il faut aussi garder espoir et se dire qu'il y a de la lumière au bout du tunnel.