Le candidat d'opposition Gonzalez Urrutia a dû fuir le Venezuela pour "préserver sa liberté et sa vie"
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00:00C'est à l'analyse maintenant avec vous Antoine Mariotti, bonjour Antoine.
00:02Bonjour Nadia.
00:03Avant de fuir Edmundo González, ça avait été contraint à la clandestinité
00:06parce qu'un mandat d'arrêt avait été mis à son encombre.
00:08Oui, ça faisait plus d'un mois que l'ancien candidat à l'élection présidentielle du 28 juillet
00:12vivait dans la clandestinité, on ne savait pas où il était.
00:15On sait qu'il était depuis plusieurs jours maintenant dans l'ambassade d'Espagne,
00:19il avait trouvé refuge pour pouvoir demander asile à l'Espagne
00:22et donc il est parti dans un avion militaire espagnol jusqu'à Madrid
00:26où vous avez dit il atterrit il y a peu de temps.
00:29Mais il faut quand même bien comprendre que quand vous êtes dans une ambassade,
00:33c'est inviolable en tout cas sur le papier, donc il n'y a pas question de l'arrêter.
00:38Mais entre l'ambassade et l'aéroport, il y a toujours des possibilités
00:41où vous êtes sur une voiture diplomatique qui n'est pas censée être arrêtée
00:44mais en descendant de la voiture diplomatique.
00:46Du coup, les autorités vénézuéliennes, pardonnez-moi,
00:50que ça arrangeait bien concrètement de voir partir Edmundo González,
00:54lui ont délivré un sauf-conduit pour lui permettre de se rendre directement
00:58de l'ambassade avec une escorte espagnole jusqu'à l'aéroport
01:02pour pouvoir ensuite partir, autrement dit, bon débarras.
01:05C'est ce que pense naturellement le pouvoir de Nicolás Maduro
01:09parce que c'est son principal opposant entre guillemets.
01:12Mais la réelle opposante, celle numéro un qui devait être la candidate,
01:16elle, elle n'a pas pu se présenter il y a quelques mois.
01:19Donc c'est lui, Edmundo González, qui a pris le relais et qu'on a sorti de sa retraite.
01:23C'est un ancien diplomate, très discret, mais qui par sens du devoir a décidé d'y aller.
01:28Donc depuis le 3 septembre, en effet, il était visé par un mandat d'arrêt
01:32pour ne pas s'être présenté à trois convocations de la justice,
01:34du parquet pour être précis, pour désobéissance aux lois,
01:37conspiration, usurpation de fonctions et sabotage.
01:41Évidemment, l'opposition crie au scandale en disant qu'il n'y a absolument rien,
01:45que comme par hasard, les opposants de Nicolás Maduro sont poursuivis.
01:50Un mot quand même pour vous dire que cette élection,
01:52Nicolás Maduro affirme l'avoir reportée,
01:55mais le corps électoral refuse de présenter les procès verbaux en disant
02:00« Ah, mince alors, on a eu une panne informatique, rendez-vous compte,
02:03donc on ne peut pas vous les montrer. »
02:04Les experts, les ONG et l'opposition disent que cette panne informatique
02:08est quand même bien pratique et qu'elle paraît extrêmement peu probable
02:12et que, en faisant eux leur décompte, c'est bien Edmundo González
02:16qui vient donc d'atterrir à Madrid, qui aura été élu avec 60% des voix.
02:20Et la chef de l'opposition dont je vous parlais à l'instant,
02:22María Corina Machado, a tweeté tout à l'heure sur le réseau social X
02:26en disant qu'en effet, il était bien arrivé en Espagne,
02:29mais qu'il allait continuer à se battre de l'Espagne
02:31et que le 10 janvier 2025, c'est bien lui qui prêterait serment
02:35comme nouveau président du Venezuela.
02:37Qui devrait donc être investi à cette date-là s'il rentre au Venezuela.
02:40Il n'est pas le seul à craindre pour sa sécurité,
02:43puisque six autres opposants à Antoine sont toujours cachés
02:46dans une ambassade, celle d'Argentine à Caracas.
02:49Et puis déjà, celle que l'on vient d'évoquer,
02:51donc pourrait aussi, elle, craindre pour sa sécurité naturellement.
02:55Et en effet, vous avez six opposants.
02:57Alors ces six opposants vénézuéliens,
02:59ils se sont réfugiés à l'ambassade d'Argentine depuis le mois de mars.
03:03Et pour être très précis, à la résidence de l'ambassadeur.
03:06Vous savez que dans un pays, vous avez toujours l'ambassade
03:08et la résidence de l'ambassadeur.
03:11Soumise aux mêmes règles protocolaires,
03:14aux mêmes règles diplomatiques.
03:16Et il y a un contentieux important entre le Venezuela et l'Argentine,
03:21à cause de cette question-là.
03:22Évidemment, le Venezuela affirme que ce sont des terroristes
03:25et non pas des opposants, qu'ils ont les preuves,
03:28qu'il voulait mener une tentative d'assassinat
03:30contre le président Maduro et contre sa vice-présidente.
03:34Et depuis le 29 juillet, donc l'endemain de l'élection présidentielle,
03:39le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques avec l'Argentine,
03:43mais aussi avec six autres pays de la région.
03:46Parce que ces six pays-là, le Chili, le Costa Rica, le Pérou, le Panama,
03:50la République Dominicaine et l'Uruguay,
03:52refusaient de reconnaître la réélection très contestée de Nicolas Maduro,
03:57la chef de la diplomatie argentine.
03:59On vient de le voir dans le sujet.
04:00N'hésite pas à parler de Nicolas Maduro comme d'un dictateur,
04:02à dire qu'il faut qu'il aille devant la Cour pénale internationale.
04:05Et comme tout le personnel diplomatique argentin a quitté le pays,
04:09c'est le Brésil qui était chargé de s'occuper,
04:11de représenter l'Argentine, parce que le Brésil est toujours présent.
04:15L'Argentine a donc confié cette mission-là au Brésil,
04:18mais de gérer aussi sa résidence et son ambassade.
04:21Et donc ces six opposants-là.
04:23Mais désormais, les autorités vénézuéliennes disent
04:26il en est hors de question, maintenant ça suffit.
04:27Elles patrouillent, comme on l'a vu, autour.
04:29Et là, on voit bien que cet isolement progressif de Nicolas Maduro
04:33dans la région, qui est quand même problématique pour lui,
04:36il n'en est pas à sa première crise politique,
04:37mais là, en termes diplomatiques, ça devient plus problématique.
04:40Ça pourrait s'aggraver si ces policiers venaient à franchir
04:43le Rubicon, en quelque sorte, et entrer dans la résidence
04:47pour pouvoir capturer ces opposants.
04:49Merci beaucoup Antoine. Merci pour ces éléments de compréhension.