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L'édito de Mathieu Bock-Côté (Partie 2) : «Peur du RN : les électeurs manipulés ?»
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il y a 1 an
Dans son édito du 18/06/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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J'y reviens dans un instant en posant la question « où est l'État de droit ? ».
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Ce qu'on voit ici, c'est que pour cette gauche radicale, devant elle, elle est devant
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une force politique qui, voulant par exemple définancer les associations militantes, voulant
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s'assurer que les tribunaux ne remplacent plus les élus, voulant s'assurer que l'administration
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ne mène pas son propre programme indépendamment des élus, elle a l'impression que c'est
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des forces en fait qui veulent réprimer l'émancipation humaine, donc globalement le transmigrant
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à l'identité culturelle déconstruite, qui est un peu l'idéal de l'homme contemporain
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pour cette gauche, et bien dans son esprit, il faut à tout prix empêcher ce qu'ils
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appellent l'extrême droite, d'empêcher leur programme de se déployer.
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Je note, soit dit en passant, c'est un exemple intéressant, dans l'Ebay aujourd'hui,
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on s'inquiétait des politiques culturelles du RN à venir, et un des indices que le fascisme
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est de retour, c'est qu'on préfère au RN, si j'ai bien compris, les politiques
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de subvention et de maintien du patrimoine, plutôt que le financement de l'art créatif
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contemporain.
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Donc vous avez le choix globalement, d'un côté restaurer les églises, ou de l'autre
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multiplier les ZAD, qui peuvent souvent se confondre avec des décharges publiques, mais
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en fait on vous explique que c'est une œuvre d'art essentielle, et bien ça aussi c'est
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un signe du fascisme qui revient.
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C'est supposé faire peur, ça, par contre.
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Ah c'est terrifiant, vous vous rendez compte ? On protégerait une église et on empêcherait
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les artistes contemporains, un peu bizarre, de nous imposer, à même leur argent public,
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l'occupation de l'espace public.
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C'est terrible.
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De même, pourquoi cette gauche a peur du peuple ? Parce que le peuple est considéré
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comme étant traversé de préjugés, des préjugés qui sont ceux du monde ancien,
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les préjugés qu'ont assimilés la transphobie, le racisme, la xénophobie, l'islamophobie
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et compagnie, et on sait que si on donne la parole au peuple, le peuple va revenir
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sur les progrès sociaux accomplis ces dernières décennies.
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Donc, il faut limiter le pouvoir des élus, il faut limiter la démocratie référendaire,
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il faut limiter la démocratie représentative et accorder seulement le pouvoir aux minorités
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idéologiques conquérantes.
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Et dès lors, je l'ai dit, si vous avez devant vous une force, ce qu'ils appellent l'extrême
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droite, qui veut, dans leur esprit, détruire tout ce qui relève de l'émancipation, tous
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les droits gagnés par l'individu des minorités et ainsi de suite, mais tout est permis pour
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l'anéantir.
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La violence sera relativisée, on l'a vu aujourd'hui, Mme Pannot qui expliquait qu'avoir un antifa
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violent dans son équipe, elle en était fière, on le voit aussi, et ça c'est une séquence
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assez amusante, j'y reviendrai dans le détail, mais avec Olivier Faure, qui, c'est fascinant
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la séquence, on lui dit, vous savez, il y a une de vos candidates, qui considère qu'on
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ne peut pas condamner l'homophobie si elle est commandée par des principes religieux
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chez un individu.
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Et là, il est tout à fait scandalisé, mais il faut quand même s'accommoder des gens
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qui pensent comme ça, tout comme de certains antisémites, il faut quand même s'en accommoder.
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Elle a démenti.
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Oui, elle a démenti, oui, ils démentissent toujours, c'est amusant le démentir.
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Moi, j'oserais, je ne crois pas sur le démenti, on me permettra d'être sceptique, je pense
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que le scepticisme, c'est revendiqué.
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Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers ça ? Dans leur esprit, ce n'est pas deux forces
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politiques qui s'affrontent, c'est le mal avec sa puissance de contamination et d'hypnose
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qui se déploie sur la société.
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Dès lors, pour la gauche, devant ce mal, je l'ai dit, tout est permis parce qu'il
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s'agit, encore une fois, dans son esprit, de vaincre Mussolini et Hitler et leurs complices.
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Vous dites que le Bloc central, lui aussi, a peur du Bloc national.
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Je crois qu'il s'agit d'une peur dans ce cas, idéologique certes, Clément Bond, je
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ne doute pas un instant qu'il a vraiment peur de ce qu'il croit des fascistes qui
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reviennent.
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Mais c'est Clément Bond.
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Je n'ai plus l'impression qu'il a tout fait pour qu'on comprenne avec les années
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que pour lui, il tient vraiment à dire qu'il déteste le Rassemblement national, il tient
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à le rappeler en toutes circonstances, on finit par le croire.
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Donc, c'est son principal.
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Que sait-on d'abord de Clément Bond dans la vie, sinon qu'en toutes circonstances,
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il voterait contre le RN.
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C'est très bien.
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Ensuite, il y a plein de qualités.
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La première, c'est celle-là.
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Gardons-la à l'esprit.
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C'est probablement la même chose pour M. Dupont-Moretti, mais pour d'autres, vous
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noterez que la peur de l'extrême-droite s'est reconvertie en peur des extrêmes.
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Donc, c'est à ce moment que la peur de l'extrême-droite connaît sa mutation bourgeoise.
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Connaît sa mutation bourgeoise, c'est-à-dire un instant, il y a désormais, la vie politique
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n'est plus configurée seulement entre le bien et le mal, mais entre les gens raisonnables,
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les gens qualifiés, les gens qui savent compter.
04:26
Ils savent compter avec des chiffres très élevés, regardez la dette.
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Ils sont capables de compter jusqu'à des milliards, de milliards quand même.
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Ces gens-là sont quand même doués, quoi qu'il en soit.
04:35
Donc, ils ont le monopole, ils nous expliquent, eux, du raisonnable, de la raison, du sérieux,
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de l'intelligence.
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Ils représentent aussi, il faut comprendre, c'est un circuit de formation des élites.
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Ce sont des gens qui ont globalement le même parcours sociologique.
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Certaines écoles de commerce, certaines écoles de formation politique.
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Et ce sont des élites qui se sont connues généralement très jeunes et qui occupent
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les fonctions.
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Alors, s'il faut se défendre contre la gauche radicale, parce qu'ils ont peur aussi de
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la gauche.
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De temps en temps, même s'ils vont la préférer au dernier moment, ils disent attention sur
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le dangereux, finances publiques.
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De l'autre côté, ils vont rajouter une petite couche sur le racisme, et ainsi de suite.
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Mais fondamentalement, leur argument, leur conviction, c'est qu'ils ont le monopole
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de la raison, le monopole du droit, le monopole de l'intelligence, le monopole de la démocratie,
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le monopole de la société de sécurité, le monopole de la compétence, surtout quand
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il est le temps de gouverner.
05:25
Qu'est-ce qu'il y a derrière cela ? Une peur plus grande encore que la peur du fascisme,
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c'est la peur de perdre ses privilèges, la peur de perdre son poste, la peur de quitter
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le pouvoir.
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Parce qu'à l'échelle de l'histoire, à l'échelle de l'histoire, qu'est-ce qu'on
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voit ? Il y a de temps en temps des grands, c'est pas la bonne formule, des élites sont
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balayées par de nouvelles élites.
05:46
On l'a vu en 1958, on l'a vu en 1981.
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Donc, une élite est congédiée, une autre apparaît, et d'un coup, vous perdez tous
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vos privilèges.
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D'un coup, ce qui vous revenait de droit, mais à la manière d'un droit naturel, c'est
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à vous, c'est votre privilège, c'est la récompense pour votre intelligence.
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Vous perdez tout ça.
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Je pense que la peur de perdre ses privilèges, la peur de perdre le pouvoir, la peur de perdre
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tout ce qui a été accumulé, une forme de privatisation du bien public qu'on a nommé
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République et État de droit ces dernières années, je pense que la peur de l'extrême
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centre est d'abord une peur sociologique d'être déclassée par de nouvelles élites.
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Gardons ça à l'esprit.
06:20
Et pourtant, le RN pourrait bien l'emporter le 7 juillet, on en a vu encore les derniers
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sondages.
06:26
Comment cette peur s'est-elle dissipée ?
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Le grand écart entre la prétention à l'expertise et la qualification suprême de nos compétentes
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élites et la société réelle telle qu'elle se déploie et se décompose, des gens commencent
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à douter de la qualité des élites qu'on a au sommet.
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Et par ailleurs, le grand récit de la peur du fascisme qui revient, des gens finissent
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par se dire qu'on n'est plus nécessairement en 1945 qu'aujourd'hui, en 43, en 44 non
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plus.
06:50
Donc, on a changé d'époque.
06:51
Donc, ça fonctionne un peu moins bien.
06:52
On en parlait hier.
06:53
Il y a aussi une faillite du système qu'on voit un peu partout en Occident.
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Mais cette peur, je le dis, demeure.
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Il ne faut pas se tromper.
06:59
Elle demeure.
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Je donne quelques exemples.
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Tous ceux qui, justement, lancent le serment anti-RN ces jours-ci en disant « faites attention,
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on est contre la division, l'exclusion, on est contre le fait de se diviser.
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D'ailleurs, sachez-vous, 40 % de la population, vous êtes tous des fascistes, on est contre
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la division, bam, des fascistes, les menaces dans les rues, le chaos économique et la
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perte.
07:22
Il vaut mieux en rire.
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Moi, je regarde ça.
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Ensuite, les gens votent bien pour qui ils veulent.
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Moi, je ne marque aucune préférence.
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Je note simplement, j'essaie de comprendre la rhétorique des uns et des autres.
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Et aujourd'hui, vous l'avez noté avec raison, plusieurs centaines de cadres de l'éducation
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nationale qui entreront en résistance et n'appliqueront pas les directives ministérielles.
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Donc, moi, je suis très inquiet.
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Ça veut dire qu'ils vont rompre avec l'État de droit.
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Où est l'État de droit quand on en a besoin ?
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Ils nous expliquent que notre conscience est tellement élevée qu'on n'accepte pas le
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résultat à venir possible des élections de la démocratie.
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Et à ce moment-là, ils vont dire que c'est au nom de la démocratie qu'ils n'acceptent
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pas le vote populaire.
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Chose certaine, et je terminerai là-dessus d'une phrase toute simple, il est vrai que
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si jamais le RN l'emportait, peu importe nos préférences, ça témoignerait probablement
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d'un changement de régime.
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On parle souvent de crise de régime ici.
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Ça serait une forme de changement de régime dans le cadre de la Ve République.
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Il est vrai qu'un changement de régime s'accompagne souvent de turbulences.
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Après 1958, par exemple, il y a eu des turbulences.
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Certains s'en sont désolés, d'autres s'en sont réjouis.
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Il est possible que des turbulences semblables soient imaginables demain, mais l'histoire
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de la France, de ce point de vue, tourne en cycle.
08:25
La crise de régime est toujours un peu plus violente ici qu'ailleurs.
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