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  • 17/05/2024
Xerfi Canal a reçu Eric Lamarque, Directeur de l’IAE Paris Sorbonne et Président du réseau IAE France, pour parler du Bachelor professionnel.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour Éric Lamarck.
00:09 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:10 Éric Lamarck, vous êtes professeur des universités,
00:13 agrégé des facultés, vous êtes directeur de l'IE Paris-Sorbonne
00:16 et vous êtes président du réseau IE France.
00:18 Éric Lamarck, toutes les familles se posent la question,
00:21 est-ce que, pour ceux qui sont en terminale,
00:23 pour des enfants qui arrivent en terminale,
00:26 qui approchent du BAC,
00:27 est-ce que mon enfant doit faire un bachelor ?
00:29 Et là, il y a pléthore d'offres.
00:31 Et on peine à s'y retrouver dans cette pléthore d'offres.
00:34 Est-ce que vous pouvez nous éclairer un petit peu
00:37 sur ce qu'il faut avoir en tête ?
00:39 Écoutez, je vais vous donner une perspective,
00:40 et une perspective qui est aussi celle de parents,
00:42 puisque mes enfants sortent, je dirais, de ces réflexions
00:46 sur comment effectivement faire des parcours en études supérieures.
00:50 Effectivement, ce qu'on voit se dessiner,
00:51 et je crois que d'ailleurs les positions,
00:53 notamment des acteurs privés, sont assez claires,
00:55 c'est d'abord des bachelors, qu'on va appeler bachelors,
00:59 mais qui sont vraiment purement professionnels,
01:00 qui d'ailleurs ne vont même pas à la CFDG,
01:02 et qui ne cherchent pas à se faire grader.
01:04 La CFDG, c'est la Commission qui évalue les formations de gestion.
01:06 Donc, ils ne cherchent pas des visas ou des grades,
01:09 et qui, du coup, sont plutôt vraiment très axés sur l'alternance,
01:14 à un moment donné, donc ça a été permis par l'alternance.
01:16 Ce sont donc des écoles professionnelles.
01:18 Ces écoles professionnelles, dans notre pays, comme en Allemagne,
01:22 elles sont souvent avant BAC.
01:23 Nous, on veut passer le BAC.
01:25 C'est quelque chose qui a été décidé il y a bien longtemps.
01:28 Donc, en post-BAC, on fait un parcours professionnel,
01:31 avec des enseignants qui sont majoritairement des enseignants
01:33 issus du monde professionnel,
01:35 et qui n'ont pas fait de travail académique, un doctorat,
01:37 ou quoi que ce soit, qui sont sans doute de très bons professionnels
01:40 de leur métier, mais qui, au bout de trois ans,
01:42 puisque trois ans est devenu, je dirais, la durée normale
01:45 depuis les accords de Bologne,
01:47 vous sortez d'ailleurs un travail avec la capacité à travailler.
01:50 Donc, moi, je n'ai absolument rien contre ça,
01:52 mais il faut expliquer à tout le monde que ça,
01:54 quelque part, derrière, on va travailler.
01:55 Peut-être qu'on pourra raccrocher après de l'enseignement supérieur,
01:59 peut-être pour refaire une licence, peut-être pour faire un master,
02:02 mais après de l'expérience professionnelle.
02:05 Après, vous avez une situation, je dirais, un peu intermédiaire,
02:07 qui sont les bachelors d'IUT, les buts,
02:10 ou des bachelors d'école gradé, on va dire ça comme ça,
02:13 donc toujours par la CEFDG,
02:15 où là, effectivement, on a intégré une dimension académique
02:19 avec des enseignants-chercheurs qui sont là.
02:20 Et donc, même si de mon point de vue,
02:22 on est sur une dominante professionnelle,
02:24 et d'ailleurs, les textes réglementaires disent
02:26 qu'il faudrait au moins que la moitié des gens
02:28 qui sortent de ce dispositif aillent travailler,
02:31 et il faut organiser une poursuite d'études
02:33 pour d'autres qui veulent faire de la poursuite d'études.
02:36 Et donc, le sujet aujourd'hui, beaucoup d'écoles,
02:38 et d'ailleurs aussi parfois les universités,
02:39 regardent comment faire la jointure entre le bachelor et le master.
02:43 Pour ma part, et j'ai eu l'occasion de le dire avec des communiqués IAE France,
02:48 c'est vrai que nous, on recrute dans les IAE
02:50 entre 5 et 20, 25% de personnes titulaires d'un bachelor,
02:55 BUT ou des bachelors d'école qui ont passé les tests,
03:01 score, qui ont passé un certain nombre d'épreuves de sélection,
03:04 et on va les retrouver dans nos master.
03:07 Mais là encore, ces parcours sont quand même très professionnalisants,
03:11 assez largement, et donc prioritairement,
03:14 je pense que les gens devraient aller travailler,
03:15 quitte après, il faut arrêter de penser que c'est terminé,
03:19 quitte après à revenir faire la formation en master, etc.
03:23 La formation tout au long de la vie a été rappelée comme une priorité
03:26 par la ministre de l'Enseignement supérieur.
03:28 Et puis, vous avez les licences, je dirais, plus universitaires,
03:32 les licences IAE, parfois, qu'on va taguer "double droit à gestion",
03:37 ou "gestion sciences politiques",
03:39 et qui sont dans des IAE avec des parcours plus sélectifs, etc.
03:43 Ceux-là, très clairement, leur vocation n'est pas d'aller travailler après la licence,
03:47 c'est plutôt d'acquérir une culture générale,
03:50 d'avoir une dimension, maintenant, on va intégrer la transition climatique,
03:53 les enjeux sociétaux, etc.
03:55 Ça ne donne en aucun cas une capacité de travail,
03:57 il y aura peut-être un stage d'acclimatation à l'entreprise,
04:01 et là, évidemment, si on veut effectivement occuper des fonctions
04:04 dans les entreprises, il faudra poursuivre dans un master,
04:07 et c'est vrai que nous, cette population-là correspond aujourd'hui
04:10 à 80%, on va dire, des gens que l'on va recruter.
04:13 Donc, j'ai eu l'occasion de le dire à différents salons
04:16 organisés par des journaux et des journaux d'éducation,
04:20 c'est ça, aujourd'hui, la répartition de l'offre.
04:22 Mais il ne faut pas se tromper, il ne faut pas faire croire aux gens
04:24 que quand on fait une formation très, très professionnalisante
04:27 et pratiquement que professionnalisante,
04:29 c'est quelque chose qui permet de rentrer comme ça en master,
04:33 parce qu'il faudra une étape intermédiaire,
04:35 tout simplement parce que les contenus ne sont pas les mêmes,
04:37 la philosophie n'est pas la même,
04:39 et pour moi, les études supérieures, c'est quand vous êtes devant des gens
04:43 qui ont fait un doctorat, qui ont une carrière scientifique,
04:46 qui sont capables de diffuser d'autres compétences
04:49 que des compétences strictement professionnelles,
04:51 l'esprit critique, la prise de recul, l'art de la synthèse,
04:54 le doute aussi par rapport à des principes et des choses comme ça,
04:57 et ça, ça doit se ressentir dans la façon dont on enseigne aussi
05:01 des pratiques de management tout à fait opérationnelles.
05:04 Merci à vous, Eric Tamarc.
05:07 [Musique]
05:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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