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  • 17/05/2024
La Nouvelle-Calédonie est en proie à de violentes émeutes depuis lundi. Cinq personnes sont décédées dont deux gendarmes. L'état d'urgence a été décrété. Des dizaines d'entreprises et commerces ont été pillés et incendiés. La facture des dégâts des émeutes s'élève déjà au moins 200 millions d'euros. Le coût économique sera colossal explique Xavier Benoist, le président de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 17 mai 2024

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Transcription
00:006h18 sur RTL et nous sommes donc avec Xavier Benoît, Président de la Fédération des
00:09Industries de Nouvelle-Calédonie, Directeur Général de l'entreprise Blue Scope Acier
00:13en studio avec nous ici, les vols pour Nouméa étant suspendus pour le moment, on va y revenir.
00:18D'abord, quel bilan matériel et économique on peut faire ce matin ? Hier les chiffres
00:22qu'on avait c'était 2000 emplois détruits, une centaine d'entreprises à terre, est-ce
00:26que ça a évolué ce matin ?
00:27Ça évolue de minute en minute, c'est-à-dire qu'évidemment avec les réseaux sociaux,
00:33on a des échanges entre entrepreneurs et de minute en minute, il y a telle entreprise
00:39tombe, telle entreprise tombe, telle entreprise tombe, donc elle est pillée, elle est brûlée,
00:43voilà, et puis on n'a pas d'intervention des forces de l'ordre aujourd'hui sur certaines
00:47zones, notamment la zone économique de Ducos, et oui le bilan s'aggrave d'heure en heure,
00:52aujourd'hui on pense qu'il y a plus de 200 entreprises qui ont été rayées de la carte.
00:55Plus de 200 entreprises rayées de la carte ?
00:57Plus de 200 entreprises rayées de la carte, je pense qu'il faut être conscient aujourd'hui
01:01de la fulgurance de cette crise et de la gravité de cette crise, on parlait hier encore de
01:071000 à 2000 emplois qui disparaissaient, je pense qu'aujourd'hui on est plutôt entre
01:112000 et 4000 emplois qui sont en train de disparaître.
01:13Ça veut dire quoi des emplois qui disparaissent ?
01:15Ça veut dire que l'entreprise n'existe plus, et donc si demain la sécurité était
01:20rétablie en Nouvelle-Calédonie, l'entreprise ne pourrait pas redémarrer et faire travailler
01:23ses salariés, donc on part sur du chômage technique, voire du chômage total.
01:26Il y a des aides, des indemnités pour ces gens qui sont touchés ?
01:29Pour l'instant, je ne peux pas vous répondre tout de suite parce qu'il y a une conférence
01:34avec Bruno Le Maire qui est organisée à 7h15 ce matin avec le Monde économique calédonien
01:40pour voir justement qu'est-ce qu'on peut mettre en place.
01:42Vous y participerez ?
01:43J'y participerai, étant entendu que la Calédonie a des compétences en propre et
01:47notamment tout ce qui est régime chômage dépend de la Calédonie directement.
01:50On sait ce que ça représente comme manque à gagner pour les entreprises ou c'est encore
01:52trop tôt ?
01:53Je pense qu'on n'est pas sur le manque à gagner parce que pour l'instant, le manque
01:55à gagner est total.
01:56Aujourd'hui, on parle de 100 à 150 milliards de francs pacifiques de destruction d'outils
02:03d'élections.
02:04Ça représente combien d'euros ?
02:05Ça vous divise par 120 et ça vous fait le montant.
02:07Donc, c'est des montants astronomiques et aujourd'hui, je reprendrai quelque chose
02:13qu'a dit un député de la Nouvelle-Calédonie hier, la Calédonie est ruinée.
02:18Aujourd'hui, la Calédonie est ruinée.
02:20Vous avez des nouvelles de votre entreprise, Blue Scope Acier ?
02:23Évidemment, vous avez des nouvelles mais quelles sont-elles ?
02:26Aujourd'hui, j'ai la chance qu'aujourd'hui, il y a une milice qui s'est installée dans
02:32la zone où mon entreprise existe et qu'aujourd'hui, ils tiennent les positions.
02:37L'entreprise n'a pas été détruite pour l'instant mais aujourd'hui, ça n'a pas
02:44de sens de les détruire.
02:45C'est des entreprises industrielles dans le BTP, c'est des entreprises de services.
02:50Je pense à la société Veritas qui a brûlé, qui fait du contrôle technique.
02:54Aujourd'hui, oui, on a des nouvelles et on a tous la boule au ventre.
02:58Pas que pour nos entreprises parce qu'aujourd'hui, il faut être aussi conscient que les maisons
03:01commencent à brûler.
03:02Aujourd'hui, on a aussi la boule au ventre pour nos familles.
03:05C'est important.
03:06Justement, je voulais vous demander, vous avez des nouvelles de vos salariés, de vos
03:10proches, de votre famille, je ne sais pas si elle est installée là-bas et comment
03:13vont-ils ?
03:15Est-ce qu'ils sont menacés ? Est-ce qu'ils ont peur ? Est-ce qu'ils sont aujourd'hui
03:17un peu plus tranquilles depuis l'état d'urgence ?
03:19Alors, pas du tout.
03:20Je pense qu'il faut être conscient de ça, bien qu'aujourd'hui, les gens ont toujours
03:25la boule au ventre.
03:26C'est-à-dire que les exactions continuent.
03:29Des exactions ?
03:30Oui, des exactions.
03:31C'est-à-dire que quand on vient brûler la maison de quelqu'un en Nouvelle-Calédonie,
03:35on peut appeler ça une exaction.
03:36C'est-à-dire qu'on a parfois déjà du mal à évacuer les personnes.
03:40Il y a eu des évacuations par les forces de l'ordre de certaines zones, de familles
03:44de certaines zones, pour éviter que leur sécurité soit mise à mal.
03:49Comment vous voyez l'avenir ?
03:50Je suis entrepreneur, alors je suis foncièrement optimiste et je me dis qu'il faudra qu'on
03:55rebondisse.
03:56Il va nous falloir une énergie folle pour arriver à rebondir.
03:58On n'y arrivera pas tout seul.
04:00Donc, effectivement, cette conférence à 7h15 est importante pour voir comment est-ce qu'on
04:04peut construire cet avenir.
04:07Justement, rendez-vous avec Bruno Le Maire à 7h15.
04:08Qu'est-ce que vous allez lui demander ?
04:10Quelle est l'urgence là, ce matin ?
04:11L'urgence, pour moi, je la définis au niveau de...
04:14Aujourd'hui, les entreprises n'ont plus de ressources.
04:16Donc, on a le problème des salaires à la fin du mois.
04:18On a le problème des charges d'emprunt qui tombent parce qu'elles sont toujours prélevées
04:23sur les entreprises.
04:24Donc, c'est comment est-ce qu'on fait pour ne pas en plus mettre à mal au niveau économique,
04:28au niveau financier, les entreprises qui ont été durement touchées ?
04:32Merci beaucoup, Xavier Benoît.
04:34Vous disiez donc que la Nouvelle-Calédonie était ruinée.
04:36Ce sont vos mots ce matin.
04:38Plus de 200 entreprises rayées de la carte, entre 2 000 et 4 000 emplois qui ont disparu.
04:43C'est ce que vous avez dit ce matin sur RTL.
04:46Donc, Président de la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, merci.

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