- 29/04/2024
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00:10 Partant de Yaoundé, il te faut 3660 km de distance pour parcourir un avion pour rallier Tunis
00:20 et 4970 km par route pour la même distance.
00:27 En clair, la distance entre le Cameroun et la Tunisie est conséquente.
00:33 Conséquente, mais ce distance est raccourci par les liens diplomatiques qui rapprochent les deux pays.
00:42 Les deux pays qui connaîtrent une relation diplomatique plus de 50 ans après les indépendances.
00:51 La Tunisie et le Cameroun se retrouvent dans plusieurs organisations internationales.
00:56 Les Nations Unies, l'Union Africaine, la Francophonie, entre autres, avec les sujets d'intérêt communs,
01:03 la paix, le développement durable.
01:07 Cette semaine, c'est l'année de la 11e commission grande bilatérale entre le Cameroun et la Tunisie,
01:15 co-présidée par le ministre camerounais des Relations extérieures, Le Gène Belambela,
01:21 et son homologue tunisien, le ministre tunisien des Affaires étrangères, de l'immigration et des Tunisiens de l'étranger,
01:31 que Jérôme Ndiaye reçoit aujourd'hui à notre émission.
01:35 Son Excellence Nabil Amma, bonjour, et bienvenue à Yaoundé.
01:39 Merci d'accepter de discuter les sujets d'actualité internationale avec la Cameroun Radio Television.
01:45 C'est moi qui vous remercie de me donner cette occasion importante de m'adresser au public camerounais.
01:52 Vous êtes ici à Yaoundé pour co-présider, ou vous avez co-présidé,
01:58 la 11e commission grande mixte bilatérale de coopération entre le Cameroun et la Tunisie.
02:05 Vous avez co-présidé cette cérémonie avec le ministre Belambela.
02:14 Est-ce qu'on peut avoir une idée de vos conclusions ? Comment se sont déroulés les travaux ?
02:20 Absolument. D'abord, il faut rappeler que la Tunisie, le Cameroun et Dieu merci jouissent de relations bilatérales depuis les indépendances, excellentes.
02:33 Il n'y a pas un nuage entre nous et c'est très bien comme ça.
02:37 Il y a eu déjà par le passé 10 sessions de la commission mixte et ces 48 heures, c'est la 11e session que je préside.
02:46 Je préside une importante délégation tunisienne d'une vingtaine de représentants de différents départements
02:54 et avec eux le président de l'UTICA qui est le président du patronat tunisien.
02:58 C'est-à-dire que du côté tunisien, nous avons voulu que cette délégation soit importante et nous avons tenu après sept années d'absence,
03:07 où il y avait le Covid notamment durant cette période, à tenir cette 11e session.
03:12 Les travaux ont été, comme vous le savez, inaugurés hier. Ils vont être clôturés dans les heures qui suivent.
03:18 Jusqu'à présent, les travaux se déroulent très bien parce qu'ils ont été bien préparés.
03:24 À Tunisie et le Cameroun, nous avons tous les domaines de coopération qui sont ouverts.
03:30 J'ai eu le privilège hier de rencontrer plusieurs membres du gouvernement sectoriel camerounais pour discuter justement avec eux.
03:38 Le Premier ministre, le ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République, le ministre des Transports, entre autres.
03:44 Absolument. Le Premier ministre et le ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence, pour des entretiens protocolaires et surtout politiques.
03:56 Mais les ministres sectoriels aussi pour développer la coopération.
04:00 Les petites et moyennes entreprises, artisanat, économie sociale, mais aussi la formation professionnelle et l'emploi.
04:12 Et le ministère du Transport. Donc ce sont trois secteurs où nous voulons avancer, mais avec d'autres aussi.
04:21 Monsieur le ministre, il y a environ cinq mois, vous étiez au Cameroun.
04:26 C'était lors de la 44e session de la conférence ministérielle de la francophonie,
04:34 où vous présidez d'ailleurs, parce que vous devez passer le témoin au Cameroun et à la France qui organise le prochain sommet de la francophonie.
04:45 Vous êtes ici maintenant pour la 11e commission Cameroun-Tunisie.
04:53 Quelle place occupe cette commission dans la promotion des relations entre le Cameroun et la Tunisie ?
05:01 C'est une place très importante. C'est l'outil principal du développement de relations bilatérales et de la coopération, la commission mixte.
05:10 Même s'il faut réfléchir à améliorer peut-être dans le futur, mais ensemble on le fera, son efficacité,
05:17 pour peut-être déboucher vers des comités sectoriels ciblés pour pouvoir, je pense par exemple aux start-up,
05:27 ou je pense par exemple aux technologies de l'information et de la communication,
05:32 pour pouvoir faire des sessions ciblées pour avancer plus rapidement au niveau des résultats concrets et des projets concrets entre nos deux pays.
05:41 En dehors de cette réunion pratiquement diplomatique, vous êtes accompagné, comme vous venez de le dire, par une forte délégation d'hommes d'affaires.
05:53 Cela indique également que les questions économiques ou bien commerciales sont à l'ordre du jour.
05:59 D'ailleurs vous devez tenir à Douala ou bien ici à Yaoundé, un forum économique avec les hommes d'affaires des deux pays.
06:07 Le tissu financier de la relation commerciale entre le Cameroun et la Tunisie en 2022, par exemple, se chiffrait à 23 milliards de francs CFA.
06:20 Quels sont les secteurs porteurs qui déterminent votre intérêt au Cameroun ? L'agriculture, banquier ou bien ?
06:30 Vous savez, l'économie tunisienne est une économie qui est diversifiée. Nous avons plusieurs, tous les secteurs finalement sont des secteurs qui sont représentés.
06:40 Il y a l'agriculture, mais il y a aussi l'industrie, il y a les petites et moyennes industries, il y a les mines, il y a les services qui sont aussi très importants, il y a la santé, le transport.
06:54 C'est une économie qui est diversifiée. Donc il y a beaucoup d'opportunités à développer avec le Cameroun, qui est un pays riche,
07:02 qui est un pays où se développent et peuvent se développer davantage encore beaucoup de secteurs d'activité.
07:09 Donc il y a beaucoup de secteurs sur lesquels nous pouvons travailler en commun, véritablement.
07:15 La formation professionnelle en est un, mais aussi l'artisanat. La Tunisie va être l'invité d'honneur prochainement au salon international Camerounais pour l'artisanat.
07:27 C'est de bonnes nouvelles. Vous savez, ces commissions et ces rendez-vous politiques où on discute aussi beaucoup d'économie,
07:33 ils sont très importants parce que c'est eux qui donnent l'impulsion. C'est très important que les politiques donnent l'impulsion et après ouvrent les portes
07:41 pour que nos hommes d'affaires, nos communautés d'affaires puissent se rencontrer et développer des projets ensemble.
07:46 J'ai aussi eu l'opportunité de rencontrer le président du patronat camerounais avec qui j'ai eu une discussion.
07:53 C'est un talent. Absolument. Tout à fait intéressant. Donc la politique c'est la clé, ça ouvre, ça facilite, ça impulse.
08:02 Et puis après ce sont les institutions et les hommes d'affaires, les communautés d'affaires des deux pays qui vont prendre le relais et réaliser.
08:10 Le Cameroun et la Tunisie sont embarqués à réaliser la zone de libre-échange continental africain.
08:17 D'ailleurs l'année dernière les produits tunisiens sont arrivés au Cameroun à travers le port autonome des Cribis.
08:26 Comment vous êtes en train de travailler pour maximiser le potentiel qu'offre la ZLEGAF ?
08:35 D'abord nous avons mis en oeuvre la loi et on l'a adaptée à la législation tunisienne.
08:42 Et puis la première opération a eu lieu en juillet de l'an dernier, 2023.
08:49 Et donc c'est une bonne nouvelle. Même si on démarre avec des montants relativement modestes, c'est une première opération qui par la suite va se développer.
08:59 L'essentiel c'est qu'on soit dans une direction qui soit positive et ascendante.
09:04 Il faut, l'idéal ce serait qu'il n'y ait plus de droits de douane entre tous nos pays africains.
09:08 Et qu'on prenne conscience de tout le potentiel qu'il y a en Afrique entre nous.
09:13 C'est pour ça que là il y a au niveau de tous nos pays un petit peu un logiciel à modifier pour faire de ce continent qui a des richesses et des potentiels considérables.
09:25 Et si on doit modifier ce logiciel ?
09:28 Il faut regarder beaucoup plus entre nous et réfléchir beaucoup plus africain.
09:34 Et essayer de tirer les leçons de tout ce qui n'a pas véritablement marché au cours de toutes ces décennies après nos indépendances.
09:41 D'autres pays en 60 ans ont fait des progrès considérables en dehors de l'Afrique.
09:50 Et en Afrique il y a eu des situations qui sont beaucoup plus contrastées.
09:54 Il faut tirer les leçons de ça et la réponse évidente est que nous avons beaucoup de choses à faire ensemble.
10:00 Il n'y a aucune raison que le monde entier convoite le continent pour ses ressources naturelles,
10:04 mais pas pour ses enfants et ses filles, ce qui est quand même malheureux.
10:09 Ils repoussent les populations mais veulent les ressources naturelles.
10:14 Nous on dit il faut faire attention à ça.
10:16 Ce sont des ressources qui sont en priorité pour les habitants de l'Afrique.
10:20 C'est à nous de les mettre en valeur, les Africains, c'est à nous de développer le commerce entre nous, l'investissement entre nous.
10:26 Nous avons tout pour cela et même au-delà.
10:29 Quand vous discutez des questions économiques, des questions liées à l'entreprenariat,
10:35 la chose qui vient directement dans la pensée est une jeunesse dynamique.
10:42 Comme au Cameroun, je suppose qu'en Tunisie, la majorité de la population est composée de la jeunesse.
10:49 Lorsque vous discutez avec les patrons, les patronas, les hommes d'affaires,
10:55 est-ce que les mesures incitatives à donner plus de possibilités aux jeunes dans les différentes entreprises,
11:06 des médias, des séquences d'idées, est-ce que ces facilitations existent ?
11:11 Au niveau du discours, il faut faire en sorte qu'elle soit mise en œuvre.
11:15 Oui, il faut libérer les énergies de nos pays. Il faut libérer, il faut leur donner l'opportunité.
11:22 Il faut savoir leur parler, il faut leur donner la bonne formation.
11:29 Ils ont tout dans leur pays, ils ont tout sur leur continent.
11:33 La bonne formation passera par quoi ?
11:37 Par l'éducation, par l'enseignement supérieur, par la recherche, par la formation professionnelle.
11:42 Souvent, on produit beaucoup trop d'ingénieurs ou de médecins et pas assez d'emplois intermédiaires
11:48 qui font tourner véritablement l'appareil économique.
11:52 Bientôt, on va évoquer les questions liées à l'actualité internationale.
11:56 Revenons sur le contenu de vos échanges avec les autorités campgounaises.
12:01 Vous avez rencontré les ministres sectoriels, par exemple, petites et moyennes entreprises,
12:07 les formations professionnelles, les transports.
12:12 Ça suppose que peut-être Tunis Air va avoir une ligne d'opération au Cameroun.
12:18 Entre autres, le Premier ministre, le ministre d'État,
12:22 le Secrétaire général de la Présidence de la République, Fédine Ndangongo.
12:26 Qu'est-ce que vous avez discuté avec eux concrètement ?
12:30 Déjà, l'ouverture de cette ligne de Tunis Air, Tunis Tuvala, est une très bonne nouvelle.
12:36 Et nous avons tenu beaucoup côté tunisien avant la fin de cette année.
12:43 Elle est prévue.
12:45 Elle devra booster beaucoup les relations commerciales et économiques entre nos deux pays
12:53 et même les relations entre peuples et citoyens de nos deux pays.
12:57 C'est un outil qui est très important et nous avons tenu à pouvoir le réaliser avant la fin de cette année.
13:04 Environ 2000 Camerounais vivent en Tunisie.
13:09 Cela m'amène à la question liée à l'immigration.
13:14 Souvent, nous lisons les choses parfois par trégues dans les réseaux sociaux.
13:20 La situation des personnes en situation irrégulière en Tunisie.
13:27 Qu'est-ce qui se passe concrètement ?
13:30 Je rappelle à mon audience que vous êtes également chargé des questions d'immigration.
13:35 Immigration et des Tunisiens à l'étranger.
13:37 Tout à fait.
13:38 Et des étrangers qui sont en Tunisie.
13:40 En Tunisie.
13:41 Nous avons absolument à respecter nos lois, nos obligations internationales et à ce qu'ils vivent,
13:46 tous ceux qui sont réguliers, à ce qu'ils vivent dans le cadre de la loi tunisienne et le respect de la loi tunisienne,
13:53 comme chaque pays veut être respecté chez lui.
13:56 Et nous n'avons pas de problème particulier avec nos frères africains,
14:01 si ce n'est que nous sommes dans une situation dans laquelle nous n'avons aucune responsabilité,
14:09 puisque nous avons affaire à des rentrées de migrants illégaux quotidiennement.
14:15 Combien sont-ils actuellement selon les chiffres officiels en Tunisie ?
14:18 Ils sont plusieurs milliers, dizaines de milliers.
14:22 Et donc, d'abord et avant tout, ce sont des victimes, des victimes de groupes de trafiquants, d'êtres humains.
14:32 La Tunisie a toujours appelé à ce que cette situation-là soit appréhendée dans le cadre d'une politique globale
14:41 où tous les pays concernés, aussi bien en Afrique que en Europe et ailleurs, se mettent autour d'une table.
14:48 Pour le moment, à part un ou deux pays, il n'y a pas beaucoup d'autres pays qui sont engagés avec nous.
14:55 Et donc, ils veulent nous laisser avec cette responsabilité-là,
14:59 mais qui a des conséquences qui sont dramatiques et pour les personnes concernées,
15:04 et pour les pays où ils sont en situation irrégulière.
15:08 Donc, c'est vraiment une question qu'il faut appréhender et auxquelles il faut trouver des solutions,
15:14 et des solutions radicales. Il faut s'adresser. Pourquoi est-ce que ces gens-là viennent ?
15:19 Parce qu'ils sont attirés par les mafias, qui sont souvent au nord.
15:23 C'est un commerce qui est régulé. Ils ne viennent pas spontanément. Ils sont attirés.
15:29 Et la Tunisie ne peut pas faire face à cette situation-là sans subir des conséquences que n'importe quel pays n'accepterait pas.
15:38 Il y a quelques semaines, j'ai vu les responsables de l'Union européenne, en l'occurrence,
15:44 Madame la Présidente de la Commission de l'Union européenne,
15:47 elle était en Égypte pour signer les engagements avec les autorités égyptiennes.
15:52 Pourquoi pas la Tunisie ? Parce que je sais, en Afrique, lorsqu'on veut parler de questions liées à l'immigration irrégulière,
15:59 on parle de la Tunisie, la Libye, mais j'avoue que j'attends rarement l'Égypte.
16:05 Je sais pas pourquoi l'Égypte est pas à nos côtés.
16:08 Nous avons signé avec l'Union européenne en juillet 2023 un accord où la migration n'est qu'un des cinq piliers.
16:16 Nous disons aux Européens, nous n'avons pas que le problème de la migration.
16:20 Et nous disons aussi qu'ils ont une grande responsabilité dans ce problème de la migration.
16:24 D'où viennent ces migrants illégaux ? Par qui sont-ils attirés et payés pour qu'ils traversent les déserts ?
16:33 Pourquoi quittent-ils leur pays ? Est-ce que les partenaires européens n'ont pas de responsabilité dans la situation politique, économique de leur pays qu'ils quittent ?
16:42 Ils ont ! Est-ce que les guerres qui ont été produites et menées n'ont pas eu de conséquences sur ces malheureuses populations ?
16:51 Tout ça doit être reconnu et tout ça doit être chiffré et aucun pays, la Tunisie en tout cas ne peut pas,
17:00 aucun pays ne peut être mandaté pour faire la police dans la Méditerranée.
17:05 C'est au-dessus de nos capacités alors que d'autres pays au nord ne respectent pas leurs responsabilités pour sauver les gens en mer.
17:13 Nous, nous le faisons avec nos moyens extrêmement limités quotidiennement.
17:17 La marine tunisienne quotidiennement sauve des vies humaines en mer et récupère des cadavres.
17:22 Mais nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas faire des choses au-delà de nos moyens.
17:27 Mais il faut que vous sachiez une chose, c'est que ça, ça fait partie d'un agenda, d'un agenda du nord,
17:32 de mettre la Tunisie un petit peu sous pression pour essayer d'obtenir d'autres changements.
17:39 Mais nous avons très bien compris et nous parlons haut et fort et nous n'entrons pas du tout dans cette logique.
17:46 Et nous leur avons même dit ne mettez pas la zizanie entre nous et nos frères africains parce que vous n'allez pas réussir avec ce manège-là.
17:54 Et quand vous parlez haut et fort sur ces sujets, permettez-moi aussi de parler d'une autre question d'actualité internationale,
18:03 où la Tunisie parle haut et fort et vous êtes un pays en majorité musulman et naturellement dans les circonstances actuelles,
18:12 cette question s'impose, ce qui se passe à Gaza, l'histoire nous n'allons pas la faire ici.
18:20 Tout le monde cherche une solution paisible aujourd'hui entre Israël et certaines autorités, ou bien l'autorité palestinienne, mais pas un groupe terroriste.
18:34 Un grand pays comme vous, qui me semble, vous avez une relation normale avec Israël.
18:43 Avec l'Israël, que proposez-vous ?
18:46 Vous n'avez pas de relation normale avec Israël ?
18:47 Ah mais je ne dis pas que vous n'êtes pas en guerre, c'est ce que je suis en train de dire.
18:49 Nous n'avons pas de relation du tout, nous ne nous reconnaissons pas.
18:51 Je ne dis pas relation diplomatique, mais je dis...
18:54 Non, non, non, non, nous n'avons pas de relation... ce n'est pas du tout un problème religieux, c'est un problème...
18:58 On est d'accord avec ça.
18:59 Non.
19:00 Mais c'est la question que je vais poser, qu'est-ce que vous pensez, pour avoir la paix au Moyen-Orient, qu'est-ce que la Tunisie propose ?
19:08 Je vais commencer par vous dire que c'est une honte, que c'est un génocide en cours,
19:13 et que c'est une injustice flagrante, criante, depuis plus de 75 ans, qui n'a certainement pas commencé le 7 octobre.
19:20 La Tunisie, si elle a cette position aussi claire et nette, c'est qu'elle ne change pas ses principes.
19:26 Comme nous avons été aux côtés de nos frères africains pour libérer tous les peuples d'Afrique du colonialisme,
19:32 il s'agit d'une question de colonialisme qui n'a rien à voir avec la religion.
19:37 Rien à voir.
19:38 Ça, c'est la propagande menée depuis 75 ans, que c'est un problème entre musulmans et juifs.
19:44 Nous avons des juifs en Tunisie, ils vivent en paix, nous n'avons aucun problème.
19:46 Il y a des juifs qui vivent dans tous les mondes entiers, des pays arabes, il n'y a aucun problème.
19:50 C'est un problème de colonisation, et un problème de génocide en cours.
19:54 Et il n'y a pas un génocide pour excuser un autre.
19:58 Certains vont avoir deux génocides sur la conscience, plutôt qu'un qui répare un ancien génocide.
20:05 Donc là, nous parlons haut et fort parce que nous défendons des causes justes.
20:11 Il n'y a aucune raison d'assassiner dans les hôpitaux, dans les camps de réfugiés, dans les salles d'opération des femmes et des enfants.
20:24 Il n'y a aucune raison qui justifie ça.
20:26 Et si vous voulez, c'est la position officielle de la Tunisie, et notre conviction, tous les Tunisiens,
20:32 c'est un génocide en cours qu'il faut stopper.
20:35 Avant la dernière question, Excellences, Monsieur le Ministre des Relations extérieures,
20:40 permettez-moi pour la compréhension de tous les Camerounais,
20:43 mais en réalité, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, de l'immigration et des Tunisiens à l'étranger,
20:50 le monde des musulmans va se retrouver au milieu de l'année, la conférence de l'organisation islamique,
21:00 tout le monde sera ici, pour vous, quels seront les enjeux de ce retrouvail ?
21:06 Vous savez, nous participons à tous les groupes, qu'ils soient aux conférences islamiques où nous sommes,
21:13 nous participons activement et nous faisons entendre nos positions.
21:19 Et nos positions, et quand il faut faire des réserves par rapport aux positions générales,
21:26 nous n'hésitons pas à les faire quand il s'agit de questions de principe.
21:31 La Tunisie est dans cette situation de façon très confortable,
21:36 ce n'est pas du tout une position extrémiste, c'est une position qui tient au droit international,
21:42 c'est une position qui ne change pas avec les intérêts économiques de court terme.
21:47 Nous, nous avons toujours été du bon côté de l'histoire.
21:51 Même pendant le conflit de la deuxième guerre mondiale, le mouvement de libération tunisien n'est pas allé avec les nazis,
21:59 pour se débarrasser du colon français.
22:01 Non, ils ont dit l'inverse, il faut aider les français vaincus,
22:05 parce qu'il faudra à la fin de la guerre être du bon côté, du côté des vainqueurs, c'est-à-dire du côté des vraies valeurs.
22:12 Pas des valeurs qui sont employées à double standard.
22:15 Nous, pour nous, les valeurs humaines, elles doivent être appliquées à tout le monde, sur un même pied d'égalité.
22:20 Qu'on soit musulman, juif, chrétien, palestinien, tunisien, cameroonais, tout le monde doit être logé à la même enseigne.
22:30 Finalement, Excellences, Monsieur le Ministre, terminons cet entretien avec les questions liées à la paix,
22:38 développement durable, la société africaine.
22:43 Lorsque j'évoque les questions comme la paix, les changements climatiques, le développement durable,
22:49 quelle est la vision de la Tunisie vis-à-vis ces sujets, la démocratie, les droits de l'homme ?
22:54 Où est la responsabilité de tous nos pays africains dans ce saccage qu'ils ont fait de la planète ?
23:00 Ceux qui ont saccagé la planète doivent être en premier, d'abord à reconnaître les saccages qu'ils ont commis et à réparer.
23:09 A réparer les dommages qu'ils ont causés à toute la planète, c'est-à-dire à nos générations et aux générations futures.
23:16 Ils doivent être les premiers. Voilà notre position.
23:19 Celui qui pollue doit être payé et en premier.
23:23 Nous avons tellement de défis transversaux à adresser ensemble qu'il faut absolument qu'on coopère.
23:33 Il s'agit de la vie des générations futures. Il s'agit de ce que nous allons laisser pour nos enfants et pour les enfants de nos enfants.
23:41 Quelle est la feuille de route de votre pays dans ce sujet-là en particulier ? Est-ce que vous avez une vision ? Est-ce que vous avez un document stratégique ?
23:48 C'est ça que je recherche.
23:49 Bien sûr. La charte de l'ONU pourrait être la constitution de la Tunisie. Nous c'est le droit. Nous c'est la justice.
23:55 Nous, nous sommes un pays qui n'a jamais agressé personne. Nous sommes un pays qui a toujours été inclusif et nous sommes un pays dont l'agenda est clair.
24:03 Nous n'avons aucune autre revendication que de vivre dans un monde stabilisé, en paix, où chacun a son droit et où on puisse commercer, développer les richesses et créer de la richesse.
24:14 Notre économie n'est pas basée sur la guerre. Notre histoire n'est pas basée sur la guerre. Nous sommes un melting pot en Tunisie.
24:22 Et avec ce mot de melting pot, nous allons terminer cette entretien. Monsieur le ministre des Affaires étrangères, de l'immigration et des Tunisiens à l'étranger, merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de la Cameroun Radio Television.
24:39 Assalamu alaikum.
24:40 Wa alaikum salam. Vous êtes aussi un melting pot au Cameroun et je dis bonjour à tous nos amis et frères et soeurs camerounais.
24:47 Vous savez comment on appelle le Cameroun ?
24:49 Bien sûr. Petite Afrique, l'Afrique en miniature.
24:51 Il y a une nouvelle expression que le président de la République vient d'ajouter, le continent.
24:57 Le continent.
24:58 Tout à fait.
24:59 Formidable.
25:00 Ça a été validé au sommet de l'État. Donc le Cameroun c'est le continent.
25:03 C'est le continent.
25:04 D'ailleurs j'attends que les diplomates disent déjà, vous allez au continent, c'est le continent camerounais.
25:08 Nous avons une participation nous en tant que Tunisiens. Il y a d'excellents Tunisiens qui vivent ici, comme d'excellents camerounais qui vivent aussi en Tunisie.
25:14 Merci beaucoup.
25:15 Merci, merci à vous.
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