Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le manque de sanctions à l'encontre des élèves qui ont bloqué Sciences Po le vendredi 26 avril, démontre-t-il la faiblesse du gouvernement ? Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour. Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
00:00 - Europe 1 - Pascal Proévou sur Europe 1 de 11h à 13h
00:03 Présent et c'est vrai que Science Po est une séquence qui sera un marqueur parce qu'il y a tout dans cette séquence, la lâcheté, la soumission française.
00:15 Il y a 15 000 étudiants à Science Po, il y a sans doute moins de 200 activistes.
00:21 Et bien la direction de Science Po, la direction Payasson s'est couchée devant eux
00:26 et Madame Rotaillot qui est la ministre carpette, ministre soumission, ministre Payasson a félicité, figurez-vous, Science Po.
00:35 Aucune sanction ne sera prise contre ceux qui ont fait de Science Po l'annexe de la France insoumise.
00:40 Ils ont empêché une étudiante juive d'entrer dans l'amphi, ils ont crié Israël assassin, ils ont empêché la majorité des étudiants de travailler.
00:47 Peu importe, ils ont gagné, la direction cède, elle est tétanisée et le gouvernement valide, il est paralysé.
00:56 Alors moi je pense à Gabriel Attal qui était allé à Science Po et certains avaient dénoncé une entreprise de com à l'époque.
01:03 Ben ils avaient raison, oui c'est de la com et rien d'autre, du flan, du vent, c'est paroles et paroles.
01:11 Et moi ça me rend triste, triste du spectacle qu'offre le feuilleton Science Po, triste et affligé plus encore de son dénouement.
01:20 On est avec Pierre-Alexandre qui est je crois étudiant à Science Po. Bonjour Pierre-Alexandre.
01:26 - Bonjour c'est ça, c'est exact. - Et moi ça me fait de la peine en fait, je vous assure, ça me fait de la peine.
01:31 Je peux pas vous dire autre chose, je suis à la fois en colère et j'ai du mal en plus à comprendre pour tout vous dire.
01:38 - C'est 200 personnes, c'est 200 personnes. - Exactement.
01:43 - Tu sais devant 200 personnes, je n'arrive même pas à comprendre cet état qui laisse faire tout ça.
01:50 - Ben nous non plus on comprend pas et c'est pour ça, moi je représente plusieurs étudiants aussi qui partagent ce que je pense à l'école de droit.
01:57 Voilà moi ça fait six ans que je suis sur le campus de Paris à Science Po, je n'ai jamais vu l'école dans cet état là.
02:04 En réalité il y a un changement de public très clairement à Science Po, c'est en train de devenir de plus en plus une école de militants.
02:11 Nous on veut simplement étudier et quand on voit qu'il y a 15 personnes qui viennent bloquer le campus et qu'on leur cède tout,
02:18 c'est à dire qu'ils viennent perturber les examens, ils viennent bloquer Science Po,
02:23 ils viennent intimider d'autres étudiants, des personnes qui ne sont pas d'accord avec elles et à la fin on leur cède tout.
02:28 Vous avez parlé voilà d'une direction paillassion, aujourd'hui il n'y a même plus de direction, il faut dire les choses.
02:34 Donc c'est très triste en réalité, on est en colère, on est sidérés et on a honte d'être assimilés à ce qui est en train de se passer à Science Po.
02:44 - Et quand je dis c'est une minorité, vous validez cela ?
02:49 - C'est très difficile à dire parce qu'en fait justement le propre d'une majorité silencieuse c'est de ne pas s'exprimer.
02:56 Donc en fait c'est très difficile à dire s'ils sont une minorité ou pas,
03:00 la réalité c'est qu'il faut quand même rappeler qu'à Science Po il y a 55% des étudiants qui affirment avoir voté pour Jean-Luc Mélenchon,
03:08 mais la réalité aussi c'est qu'il y a énormément d'étudiants qui souhaitent simplement travailler,
03:13 qui sont en train de passer le concours de l'ENM, qui se préparent au concours de l'ENA,
03:19 des étudiants comme nous qui sommes en train de préparer l'examen du barreau.
03:23 Donc en fait il y a énormément d'étudiants qui n'ont pas le temps tout simplement de faire des espèces de pseudo-manifestations devant le campus
03:32 et qu'ils veulent simplement travailler. Et ces gens-là ne s'expriment pas.
03:36 - C'est entendu. Mais pourquoi cette majorité silencieuse précisément reste-t-elle silencieuse ?
03:42 Pourquoi tous ces étudiants ne disent pas "il y en a marre" ? Et c'est le problème dans notre société d'aujourd'hui
03:48 puisque seules les minorités actives sont entendues qui sont par définition minoritaires
03:55 et vous avez 90% des gens qui ont envie de travailler et qui se font ennuyer, pour ne pas utiliser un autre terme, par quelques énergumènes.
04:06 - Pour moi il y a deux raisons principales. La première raison c'est, comme on en discutait avec un professeur assez éminent à Sciences Po,
04:14 justement avec des camarades l'autre jour, c'est qu'en fait nous on a une culture plutôt libérale,
04:20 dans le sens où voilà, nous on est des individus qui allons étudier individuellement et qui voulons tout simplement travailler,
04:26 accumuler de la connaissance, etc. Et on n'a pas cette culture qui nous vient de l'extrême gauche,
04:32 de l'organisation de blocages, de manifestations bruyantes, de provocations. On n'a pas cette culture-là.
04:37 Donc ça c'est la première chose qui fait que les étudiants devraient s'interroger sur la manière de lutter contre ces minorités très bruyantes.
04:45 Et puis tout simplement la deuxième raison c'est une question de temps. C'est-à-dire qu'en fait les étudiants qui travaillent vraiment,
04:52 les étudiants qui, comme moi, font des alternances à côté de leurs études, on n'a pas le temps en réalité pour financer nos études, etc.
04:59 de militer, de bloquer, de s'adonner à ce genre d'activité. On ne peut pas se permettre de faire ça.
05:05 Donc en réalité c'est une minorité qui a les moyens de prendre son temps, de prendre sa journée pour embêter le reste des étudiants.
05:12 - Pierre-Alexandre, moi je ne vous connaissais pas, je trouve formidable ce que vous dites. Je ne sais pas d'où vous venez, vous êtes de Paris ou vous venez de l'extérieur ?
05:18 - Non, moi je suis du Finistère Nord et je suis arrivé à Turcosport en 2018.
05:24 - En 2018 ? Ah ouais, vous êtes arrivé jeune, vous avez 23 ans, donc vous étiez arrivé au sortir du bac.
05:29 - Exactement. - Ce que vous dites, je trouve formidable pour tout vous dire et j'ai presque envie que vous veniez
05:38 ou en studio ou en plateau nous en parler, je ne sais pas si vous accepteriez de venir...
05:42 - Mais avec grand plaisir. - ... de montrer votre visage, parce que dans ces cas-là peut-être que ça...
05:46 Il faut faire attention, je dis notamment toujours aux plus jeunes, là le témoignage, on ne voit pas votre visage, il ne faut pas que ça vous mette en difficulté
05:54 si on vous entend par exemple sur l'antenne de CNews et qu'on découvre votre visage. Mais je trouve formidable ce que vous dites.
05:59 - Avec grand plaisir, aucun problème. - Eh bien écoutez Pierre-Alexandre, je vous invite.
06:04 - Je veux être avocat plus tard, donc il faut savoir assumer ce qu'on veut dire.
06:07 - Eh bien écoutez, l'invitation est lancée, il est possible que je vous invite dès ce soir sur l'antenne de CNews, parce que ce que vous venez de dire,
06:15 je trouve ça formidable, je ne peux pas vous dire... - Mais avec grand plaisir. - ... vraiment absolument formidable.
06:20 - C'est vous qui nous avez appelé Pierre-Alexandre ? - Absolument, absolument. Et puis merci beaucoup de relayer aussi ces divergences
06:28 et de montrer que tous les étudiants ne sont pas assimilables à ce qui s'est passé vendredi.
06:31 - Bah écoutez, merci grandement. Vous c'est votre dernière année à Sciences Po ? - C'est ça, dans un mois c'est terminé.
06:37 - Donc on peut passer aussi le barreau à Sciences Po ? - Exactement. Il y a énormément de personnes qui veulent être avocate, magistrat.
06:45 - Et vous voulez être... donc vous serez avocat quand ? - Bah moi j'ai une particularité, c'est que justement je pars aux Etats-Unis en août
06:54 et je vais étudier à Columbia pour passer le barreau américain. - Oui, mais vous voyez, alors vous votre parcours, j'ai envie de dire qu'il y a un parcours à l'ancienne,
07:00 parce que ces étudiants parfois qui sont des militants, c'est pas toujours les plus brillants de l'amphi non plus.
07:05 - Exactement, et je me reconnais tout à fait dans ce que vous dites. - Parce que c'est une réalité, c'est-à-dire qu'ils sont...
07:11 En fait il y a beaucoup de gens qui ne peuvent être dans la vie que militants. - C'est ça. - Et j'en connais quelques-uns.
07:17 C'est-à-dire que si tu les mets dans la vie active et si tu les mets dans la vie professionnelle, ils vont être en très grande difficulté.
07:24 Parce qu'ils n'ont pas le bon état d'esprit, parce qu'ils travaillent pas beaucoup, parce que c'est pas les plus forts.
07:28 Donc ils ont choisi pour exister d'être militants. Et ça, ça marche. - Mais je suis tout à fait d'accord avec vous,
07:34 et honnêtement c'est pas ces personnes-là que l'on retrouve en train de faire des stages en parallèle de leurs études pour les financer notamment.
07:40 - Bien sûr. Ils ont bien compris. Et alors ils ont des égos parfois très très forts ces militants, ils ont envie de faire parler d'eux.
07:47 Comme ils savent que par leur travail ils auront du mal à faire parler d'eux, ben ils se sont des activistes.
07:53 Voilà, ils ont trouvé... Je fais un peu de psychologie sommaire, mais je crois pas être loin de la vérité.
08:00 Et mon expérience en tout cas, je l'ai souvent remarqué. Ben écoutez, il est 11h56, et je vous remercie grandement.
08:06 Pierre-Alexandre, on va garder vos coordonnées bien évidemment, et ce que vous avez dit est absolument saisissant de vérité sans doute.
08:16 Merci, bonne journée Pierre-Alexandre. Il est 11h56.