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  • 23/04/2024

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00:01:00Combattre les inégalités, se tenir toujours aux côtés des couches vulnérables, enfants
00:01:16inadaptés sociaux, personnes handicapées, personnes du troisième âge, populations
00:01:21autochtones, ceci pour une société camerounaise toujours plus inclusive.
00:01:26Voilà le credo du Président de la République, Paul Biya, depuis toutes ces années.
00:01:31Le Président Biya qui, dans ce combat, sait pouvoir compter sur le ministère des affaires
00:01:36sociales, son bras séculé sur le front social, où les défis sont chaque jour plus
00:01:41nombreux.
00:01:42Comment ce département ministériel s'acquitte-t-il de ces problématiques qui sont au cœur de
00:01:46ses missions régaliennes ? Cette question va constituer la dorsale de l'entretien
00:01:52exclusif qu'a accepté de nous accorder Pauline Irène Guenet, ministre des affaires
00:01:57sociales.
00:01:58Chers téléspectateurs, si vous êtes à nous, nous sommes à vous.
00:02:06Pauline Irène Guenet, ministre des affaires sociales, bonsoir.
00:02:16Bonsoir, M.
00:02:17Marc Mejour.
00:02:18Eh bien, nous sommes très heureux que vous ayez accepté de venir rehausser le prestige
00:02:22du plateau de présidence actuel.
00:02:25Merci surtout de nous permettre de prendre le pouls du thermomètre social à partir
00:02:30de la lucarne de votre département ministériel.
00:02:33Madame le ministre, neuf ans déjà que vous êtes à la tête du ministère des affaires
00:02:38sociales.
00:02:39On ne le dirait pas.
00:02:40Il n'y a rien à la neuvième année.
00:02:41Qu'est-ce qu'on peut considérer à date comme les acquis de votre ministère sur le
00:02:46plan de l'assistance, de l'accompagnement des couches vulnérables dans notre société
00:02:52de façon générale ?
00:02:53Alors, avant de répondre à votre question, permettez-moi, M.
00:03:00Mejour, d'indiquer ici que dans le cadre de ces missions traditionnelles, qui sont
00:03:08les missions de prévention, d'assistance et de protection des personnes socialement
00:03:12vulnérables, le ministère des affaires sociales est appelé à rechercher des réponses
00:03:19dynamiques, des réponses adaptées aux besoins des personnes socialement vulnérables, à
00:03:27la demande de plus en plus croissante du fait des crises, surtout à leurs besoins spécifiques.
00:03:33Donc, pour cela, il y a les personnes handicapées, il y a les personnes âgées, il y a les enfants
00:03:42abandonnés, il y a les inadaptés sociaux.
00:03:45À cette catégorie traditionnelle, on peut également ajouter aujourd'hui les réfugiés,
00:03:51les déplacés internes, les personnes qui sont victimes de trafics et de threats parce
00:03:56que c'est un nouveau fléau et, comme on disait tout à l'heure, des fléaux sociaux
00:04:02qui sont liés au développement des réseaux sociaux et j'en passe.
00:04:05C'est un véritable challenge et pour cela, nous avons opté pour une option stratégique.
00:04:13Nous avons opté, je dirais, pour un choix stratégique, c'est la promotion de l'inclusion
00:04:19sociale.
00:04:20Et maintenant, pour revenir à votre question des acquis, les acquis du ministère des affaires
00:04:25sociales, normalement, nos missions sont transversales, c'est-à-dire c'est en liaison avec les autres
00:04:31acteurs sociaux, les autres départements ministériels et les acteurs sociaux qui
00:04:37sont de plus en plus nombreux et en liaison avec eux, nous avons une action qui se situe
00:04:45sur plusieurs fronts.
00:04:46D'abord, je dirais la solidarité nationale à travers l'assistance publique dans le
00:04:53contexte de la décentralisation et pour cela, depuis 2010, les compétences ont été transférées
00:05:00au ministère des affaires sociales, c'est les aides et secours aux nécessiteurs et
00:05:05aux indigents, la participation à l'entretien et la gestion des centres de promotion sociale
00:05:15et de gestion et enfin, il y a l'accompagnement des acteurs sociaux.
00:05:21Ça, c'est la première compétence et il faut dire que cette année seulement, en 2024,
00:05:27nous avons transféré plus de 500 millions de fonds CFA aux collectivités territoriales
00:05:32décentralisées et nous avons également misé sur le choix de l'entrepreneuriat social.
00:05:38L'entrepreneuriat social qui est un outil qui permet d'aller rechercher des ressources
00:05:44additionnelles pour autonomiser les personnes socialement vulnérables parce que nous pensons
00:05:49que ces personnes peuvent muter du statut d'assisté à contributeur au développement.
00:05:58Et pour cela, il faut aller un peu plus loin, on ne peut pas tout simplement les assister,
00:06:02on les aide à rechercher des ressources additionnelles, c'est les oeuvres sociales publiées, c'est
00:06:08d'autres acteurs sociaux, tout cela pour qu'on puisse véritablement avoir une croissance
00:06:16forte, durable et inclusive.
00:06:20Tout cela, j'imagine, est de nature à vous faire perdre le sommeil, madame la ministre.
00:06:26Oui, je dirais que la CAC est vraiment enthousiaste parce qu'au-delà de ces fonds que j'ai cités,
00:06:35il y a également l'encadrement de ces personnes, donc on est soucieux de nos institutions spécialisées,
00:06:43il faut améliorer les institutions spécialisées, c'est lesquelles, et vous vous souvenez,
00:06:49on avait réhabilité l'institution Camornaise de l'enfance de Bitambar, aujourd'hui on
00:06:54est à l'institution Camornaise de l'enfance de Maroix, on est au centre d'accueil et
00:07:01de transit de Mfou, on est à la construction du centre des handicapés de Maroix, bref,
00:07:08on améliore également nos unités techniques opérationnelles qui sont les centres sociaux.
00:07:13Donc pour nous, on est également soucié, au-delà de leur permettre de se développer,
00:07:21de pouvoir devenir des acteurs de développement dans notre pays, nous sommes souciés de leur
00:07:28encadrement et nous pensons qu'améliorer le cadre est très important et nous avons misé là-dessus.
00:07:35Mais dites-moi Mme le ministre, est-ce qu'il est facile de quantifier, d'évaluer les efforts
00:07:42qui sont faits, si on prend l'exemple de la solidarité nationale, comment se rassurer que
00:07:49sur ce terrain-là on a enregistré des avancées, si on prend l'assistance à des couches vulnérables,
00:07:59comment on fait pour ressentir qu'il y a véritablement un frémissement positif,
00:08:05que les Camornais sont de plus en plus enclins à venir à voler au secours des autres ou que votre
00:08:14département ministériel, par ses actions, contribue véritablement à changer le quotidien de ces personnes-là ?
00:08:21Oui, déjà comme je disais, c'est dans le contexte de la décentralisation, l'assistance à l'aide publique,
00:08:28tous les ans, dans le cadre de la célébration de la semaine de la solidarité nationale,
00:08:33nous précédons à l'évaluation de la décentralisation dans notre secteur.
00:08:38Nous faisons appel aux exécutifs communaux, à la mairie, qui viennent faire un peu le point
00:08:45de ce qu'ils ont eu à faire avec les fonds qui leur ont été transférés.
00:08:49C'est une façon pour nous de savoir ce qui est fait.
00:08:55Généralement, ils achètent des appareillages pour les personnes handicapées moteur par exemple,
00:09:01et d'autres équipements qui peuvent leur permettre de se mouvoir.
00:09:06Donc, ça c'est une façon pour nous de contrôler.
00:09:10Nous-mêmes en interne, nous avons des brigades qui font le tour,
00:09:14et surtout au niveau des heures sociales privées qui reçoivent des dons.
00:09:18Et donc, on a quelques points de contrôle, quelques, je dirais, des petites structures
00:09:27qui peuvent nous permettre de véritablement savoir si les fonds transférés vont aux destinataires qui sont nos cibles.
00:09:36Parlons de ces différentes cibles à commencer par les enfants.
00:09:41Est-ce que la voix des enfants au Cameroun est véritablement entendue ?
00:09:48Est-ce que leurs droits sont de plus en plus protégés ?
00:09:53J'avoue que vu de loin, on ne dirait pas.
00:09:56Est-ce que les droits des enfants sont suffisamment respectés ?
00:10:00Est-ce qu'ils sont suffisamment entendus ?
00:10:02Je dirais que les pouvoirs publics déploient beaucoup d'efforts.
00:10:06Et nous en faisons vraiment une priorité.
00:10:10Déjà, il faut rappeler que la quasi-totalité des instruments juridiques
00:10:18concernant les droits des enfants dans notre pays ont été ratifiés.
00:10:24Et pour cela, nous sommes tenus, parce que dès lors qu'on parle de ratification,
00:10:31le pays est obligé de tenir, de respecter ses engagements.
00:10:37Je pense que c'est un engagement fort.
00:10:39Pouvoir s'assurer que concrètement, nous veillons aux droits à la vie,
00:10:46aux droits à la santé, aux droits à l'éducation, à la dignité, à l'intégrité physique de ces enfants.
00:10:53C'est un engagement fort.
00:10:55Bien que parfois tous les moyens ne sont pas disponibles pour faire cela,
00:11:00mais c'est un engagement fort.
00:11:02Et pour cela, ici, à notre niveau, nous nous y attelons.
00:11:06Déjà, on a ratifié la Convention des droits de l'enfant.
00:11:11Et pour cela, comme je disais tout à l'heure, nous sommes tenus de respecter ces droits.
00:11:19Et on pourrait dire concrètement qu'on a des structures à notre niveau,
00:11:28lorsque les enfants sont abandonnés, lorsque les enfants sont menacés dans leur famille,
00:11:36on est tenu d'envoyer des agents pour voir ce qu'ils font.
00:11:40C'est vrai que ce n'est pas systématique, mais M. Médiot, je vous assure...
00:11:45– Vous êtes sollicité au quotidien.
00:11:46– Oui, et j'avoue qu'il y a eu des enjambées,
00:11:51il y a eu des avancées considérables en cette matière,
00:11:55parce que nous ne voulons pas que le pays, déjà nous-mêmes,
00:12:00nous voulons vraiment atteindre nos objectifs du respect des droits des enfants,
00:12:03mais également, nous sommes l'administration qui a été mandatée
00:12:07pour s'assurer du respect des droits des enfants en ce qui concerne leur quotidien.
00:12:13– Alors Mme le ministre, quand vous échangez avec ces enfants, quand ils viennent à vous,
00:12:18qu'est-ce qu'ils vous disent, quelles sont leurs principales préoccupations,
00:12:21quelles sont leurs attentes, et généralement,
00:12:25quelles sont les réponses que vous leur donnez ?
00:12:27– Alors, très souvent, les enfants, bon, on va peut-être parler de ça tout à l'heure,
00:12:35on a des cadres d'expression.
00:12:37Les enfants, on organise des causeries éducatives à travers nos structures,
00:12:44même dans des écoles, en liaison avec les chefs des départements ministériels,
00:12:48pour écouter un peu les enfants.
00:12:50– Et quelles sont leurs problèmes, les enfants ?
00:12:53– Les enfants veulent s'assurer qu'au niveau de l'éducation, ils sont bien encadrés,
00:12:58parce que parfois, on retrouve plein d'enfants dans les salles de classe.
00:13:02Pour ceux qui sont vraiment sensibilisés, surtout ceux dont les parents suivent leur cursus,
00:13:08vous voyez les enfants qui sont parfois une centaine dans une salle de classe,
00:13:13les enfants qui sont sensibilisés se disent que c'est très difficile.
00:13:15Les parents sont parfois obligés de prendre des relais
00:13:20pour pouvoir mieux inculquer les enseignements à la maison.
00:13:24Donc ça, c'est une préoccupation majeure.
00:13:26Et une autre chose, c'est la santé.
00:13:28Vous vous souvenez, dans le temps, il y avait les vaccinations dans les écoles,
00:13:33on voulait s'assurer que tous les enfants sont vaccinés.
00:13:36Les enfants qui sont sensibilisés à la maison s'interrogent parfois,
00:13:40et il faudrait quand même, quand on les amène à l'hôpital, qu'ils soient privilégiés.
00:13:46Donc je pense que ce genre de choses, surtout au niveau de la scolarité,
00:13:50il y en a quand ils terminent l'école, ils veulent aller en enseignement supérieur,
00:13:54beaucoup veulent aller à l'étranger.
00:13:56Pourquoi ? Parce que c'est parfois difficile dans nos universités.
00:14:00J'avoue que beaucoup d'efforts sont déployés pour que les enfants trouvent leur chemin,
00:14:05mais beaucoup reste à faire pour leur permettre véritablement de s'épanouir.
00:14:10Alors ceux qui ont le cœur à voyager, à prendre l'air du large,
00:14:14vous leur dites quoi ? Vous les y encouragez ou alors vous leur suggérez plutôt de rester ?
00:14:21Nous leur suggérons de rester.
00:14:25Parce qu'ils sont de plus en plus nombreux ceux qui veulent partir.
00:14:28Oui, mais aujourd'hui aussi, il y a beaucoup de structures,
00:14:31parce que dans le temps, quand on allait à l'université, il y avait une seule université,
00:14:35c'était l'université de Yandé.
00:14:36Aujourd'hui, on a des universités pratiquement dans toutes les régions.
00:14:40Et c'est déjà des enjambées, c'est déjà des avancées considérables.
00:14:46C'est une évolution.
00:14:47Et maintenant, ces universités, avec le temps,
00:14:51sont appelées à être améliorées dans les enseignements.
00:14:54Et je pense que beaucoup est en train d'être fait.
00:14:57Donc, il faut parfois un peu de patience.
00:14:59Vous savez, on disait tout à l'heure par rapport aux réseaux sociaux,
00:15:03les enfants, comme les étudiants, comme les élèves,
00:15:06ils regardent beaucoup les réseaux sociaux, ils savent ce qui se passe ailleurs.
00:15:09Ils veulent qu'on calque la même chose.
00:15:12Vous savez, on a nos réalités.
00:15:15Il y a le monde virtuel et puis il y a le monde réel.
00:15:17Absolument.
00:15:18Et il faut beaucoup de sensibilisation à la maison.
00:15:20Moi, je lance un appel aux parents qui doivent véritablement jouer leur rôle,
00:15:25parce qu'on ne peut pas toujours laisser les enfants aux éducateurs.
00:15:28À l'école, nous devons jouer notre rôle
00:15:31pour que les enfants, en partant de la maison,
00:15:34savent vraiment à quoi s'en tenir lorsqu'ils vont à l'école.
00:15:38Alors, l'une des originalités de votre département ministériel,
00:15:41c'est le Parlement des Enfants.
00:15:44Donc, on estime que ce n'est ni plus ni moins qu'une coqueretterie.
00:15:49Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
00:15:51Qu'est-ce que le Parlement des Enfants a pu apporter à la cause des enfants ?
00:15:57Monsieur Ndiyeu, je ne dirais pas que le Parlement des Enfants est une coqueretterie.
00:16:03C'est un espace dédié pour permettre aux enfants de s'exprimer,
00:16:10pour permettre aux enfants de parler des problématiques qui les concernent.
00:16:17Les enfants sont préparés à devenir de véritables agents de mobilisation,
00:16:25de sensibilisation, de changement,
00:16:28afin que la communauté adhère à leurs droits.
00:16:34C'est vraiment pour provoquer une adhésion de la communauté aux droits des enfants.
00:16:41Donc, oui, j'affirme ici que le Parlement des Enfants n'est pas une coqueretterie.
00:16:51Je vais vous donner peut-être quelques exemples.
00:16:53Allez-y, madame la ministre.
00:16:54Lors de la 21e session du Parlement des Enfants,
00:16:59un jeune député junior qui s'appelait, je n'ai pas oublié,
00:17:02sur les facs Vannessan, elle avait 15 ans, l'OS6, elle venait de la région de l'Ouest,
00:17:06qui a posé le problème de l'enregistrement des naissances.
00:17:10Elle disait qu'il y a beaucoup d'enfants qui naissent dans leur communauté
00:17:15et c'est quand vient le moment de présenter un concours
00:17:19qu'on se rend compte qu'ils n'ont pas d'acte de naissance.
00:17:21Qu'est-ce que les pouvoirs publics font pour s'assurer de manière systématique
00:17:26que les enfants qui naissent ont leur acte de naissance ?
00:17:31Ça, c'est une vraie problématique.
00:17:33Et la question avait été posée aux mines d'Evel.
00:17:37Évidemment, qui a répondu avec beaucoup de sérieux
00:17:40et qui a rassuré le député junior que nous allions intensifier
00:17:47l'enregistrement des naissances aux collectivités,
00:17:50au niveau des collectivités territoriales décentralisées.
00:17:53Et c'est d'ailleurs déjà le cas aujourd'hui.
00:17:55Et c'est le cas aujourd'hui.
00:17:56Je vous annonce d'ailleurs que le prochain invité de notre émission,
00:17:59c'est le directeur Gérald Dubinec, pour parler précisément de cette question-là.
00:18:02Non, ça fait tache d'huile.
00:18:04Et pour cela, ça c'est un exemple qui nous a marqué,
00:18:08bien sûr, ça a marqué tous ceux qui ont assisté au Parlement des Enfants ce jour.
00:18:12Elle parlait avec beaucoup de sérieux, beaucoup de vivacité.
00:18:15Un autre exemple.
00:18:16Lorsque nous sommes allés pour la célébration de la journée mondiale
00:18:20des droits des enfants aux Nations Unies, ça c'était en 2019,
00:18:25nous sommes allés avec deux députés juniors.
00:18:28Et c'était une participation brillante de ces deux enfants qui ont pris la parole.
00:18:34C'était dans un cadre restreint pour dire ce que les pouvoirs publics font
00:18:39pour le respect des droits des enfants.
00:18:42Déjà, il y a un des députés qui a évoqué le fait que la scolarité est gratuite
00:18:49à l'école primaire publique.
00:18:52Et il y a l'autre qui a évoqué le fait qu'au niveau de la prise en charge des enfants,
00:18:58surtout en ce qui concerne le paludisme, tout cela est gratuit.
00:19:02Des efforts sont faits par le gouvernement du Cameroun pour la prise en charge des enfants,
00:19:06pour s'assurer qu'ils peuvent aller à l'école de manière gratuite
00:19:10pour ceux qui ne peuvent pas envoyer les enfants dans d'autres cadres privés.
00:19:14Nous pensons que, véritablement, ceux qui prennent ce cadre au sérieux
00:19:19nous permettent d'avancer dans l'éducation des enfants.
00:19:23Parce qu'il s'attelle aux problématiques qui les concernent et qui concernent la vie de la société.
00:19:30Donc, je peux affirmer ici que le Parlement des enfants n'est pas du tout une coquetterie.
00:19:37Si on regarde bien, c'est un espace dédié pour permettre aux enfants
00:19:42d'être de véritables agents de mobilisation, de sensibilisation et de changement
00:19:47pour que la communauté puisse respecter leurs droits.
00:19:50Pauline Irène Nguyen est ministre des Affaires sociales,
00:19:53invitée de cette édition de votre magazine, présidence actuelle.
00:19:56Madame la ministre, on reste dans l'univers des enfants,
00:19:59mais on parle d'une couche plus spécifique encore, une couche sensible, on va dire,
00:20:04les enfants de la rue. Votre département ministériel abrite un projet d'insertion,
00:20:10d'insertion professionnelle de cette couche particulière, les enfants de la rue.
00:20:15Mais on a l'impression que leur insertion, leur réinsertion est un pari impossible.
00:20:21C'est véritablement, on dirait, un mythe décisif.
00:20:24Quelles sont les actions menées jusque-là en faveur des enfants de la rue
00:20:30et quelles sont les contraintes auxquelles vous faites face ?
00:20:33Merci beaucoup pour cette question, monsieur Medjour,
00:20:35parce que je pense que généralement, quand on parle du ministère des Affaires sociales,
00:20:40on assimile toujours nos actions à l'extraction des enfants de la rue.
00:20:45Et c'est pour cela que nous prenons cette activité très au sérieux.
00:20:49Mais évidemment, comme vous avez dit, on a l'impression que dès que quelques-uns sont extraits de la rue,
00:20:56il y en a qui reviennent. Effectivement, il y a plusieurs initiatives.
00:20:59Ce n'est pas seulement une impression, c'est qu'il y en a beaucoup.
00:21:03Pourtant, pour l'action, il y a plusieurs initiatives qui sont menées pour extraire les enfants de la rue.
00:21:11La plus emblématique, c'était celle que nous avons menée il y a trois ans,
00:21:17le projet pilote d'extraction des enfants de la rue.
00:21:20On a pu extraire 162 enfants de la rue, dont 142 ont été mis en observation et décimés.
00:21:28Pourquoi observation et décimé ? Parce que très souvent, quand on arrive à les extraire de la rue,
00:21:34ils sont sous stupéfiants, sous l'effet de consommation.
00:21:39Il faut déjà commencer même à leur parler pour les ramener à la raison.
00:21:43Donc, parmi ces 145 qui étaient mis sous observation et décimé…
00:21:48145, c'est combien ? Est-ce que vous avez une idée de la population des enfants de la rue ?
00:21:52Oui, ils sont nombreux. Mais comme je vous dis, c'était un projet pilote.
00:21:56On a pu extraire 162 pour cette période-là, il y a trois ans.
00:22:00C'était vraiment pour tester. On a déjà dans le cadre de nos missions un centre d'écoute où on les prend régulièrement.
00:22:08On les amène pour des activités d'inception.
00:22:11Mais cette fois-là, on a mis en place ce projet pilote où on a pu extraire 162 enfants de la rue.
00:22:20C'était vraiment pas en forçant.
00:22:22Parce que très souvent, avant, c'était comme des rafles avec la participation de la gendarmerie et de la police.
00:22:29On a pu extraire et on les a envoyés au centre d'écoute pour cette activité de suivi et d'observation.
00:22:36Et sur les 145, pardon, 42 ont été envoyés à Bétamba pour un programme d'insertion et de réinsertion socioprofessionnel.
00:22:45Les autres, on a estimé qu'ils pouvaient retourner en famille.
00:22:48On s'était assuré qu'ils retournent en famille.
00:22:51Et c'est fort probable qu'après un temps, surtout quand ils sont sous effet de stupéfiants, qu'ils reviennent.
00:22:57Ça, c'est une initiative que nous avons menée.
00:23:00Aujourd'hui, il y en a qui sont insérés, ceux qui sont allés à Bétamba trois ans après,
00:23:06qui sont insérés soit en auto-emploi, soit en emploi salarié.
00:23:11C'est avec l'apport du Fonds national de l'emploi, à travers aussi un projet qu'ils ont appelé
00:23:20le projet d'appui à l'insertion et à la réinsertion des enfants de la rue.
00:23:25Donc, ça permet aux enfants d'apprendre un métier pour que plus tard, s'ils peuvent avoir un emploi quelque part
00:23:33ou être insérés en auto-emploi.
00:23:36C'est-à-dire que le Fonds national de l'emploi arrive à trouver des moyens pour leur permettre de faire quelque chose,
00:23:44que ce soit la peinture, la maçonnerie ou même vendre des ananas.
00:23:50Je dirais quelque chose qui puisse leur redonner goût à la vie.
00:23:54Ce n'est pas quelque chose de très simple parce qu'on les prend parfois quand ils ont pris des habitudes dans la rue.
00:24:01C'est vrai que vous allez retrouver des enfants qui ont 6 ans, 7 ans dans la rue.
00:24:05Et comme je le disais tout à l'heure, les parents...
00:24:07Peuvent être récupérés ceux-là ?
00:24:09On arrive, peut-être, parce que c'est pour ça que les parents doivent véritablement jouer leur rôle.
00:24:13Justement, quel regard vous jetez de façon globale sur ce phénomène-là ?
00:24:17Responsabilité des parents.
00:24:19Il y a des actions que nous menons dans les familles.
00:24:24Il y a des ouvrages qui ont été élaborés pour faire prendre conscience aux parents du rôle qu'ils ont à jouer.
00:24:31C'est vrai qu'avec les problèmes quotidiens auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui,
00:24:35il y en a qui se lèvent tôt, qui vont s'occuper de leurs activités pour pouvoir joindre les deux bouts.
00:24:43C'est difficile de savoir si les enfants se sont levés le matin, s'ils sont même allés à l'école, s'ils sont rentrés.
00:24:48Et là-dedans, dans cette mouvance, ils se retrouvent dans la rue.
00:24:52Donc, avec l'aide du Fonds national de l'emploi, on a pu bénéficier de leur expertise et former ces enfants.
00:25:01Les autres sont rentrés en famille.
00:25:03Il y a une autre initiative que nous avons menée l'année dernière avec le PNUD,
00:25:10qui s'est intéressé à cette activité et qui nous a permis de faire une cartographie des enfants de la rue.
00:25:20Dans cette cartographie, on a 1822 jeunes et 500 ont pu bénéficier d'une formation avec l'aide des maires.
00:25:31Le maire de la ville qui a pratiquement mis à disposition du matériel.
00:25:37C'est le matériel du désherbage, le matériel pour le curage des caniveaux.
00:25:42Et ces enfants ont été formés au curage des caniveaux, au désherbage et autres activités pour leur permettre d'être occupés dans la journée.
00:25:53Cette activité-là a été menée à Yaoundé, en Gaoundéré, à Douala.
00:25:58Et le projet est en cours de finalisation.
00:26:02On leur donnait une certaine allocation à la fin du mois.
00:26:05Et ça ne leur donnait pas vraiment le temps.
00:26:07Et il y en a qui s'y intéressaient parce que ça leur donnait un petit quelque chose pour leur permettre déjà d'être autonomes.
00:26:16Donc il y a cette deuxième initiative-là qui est en cours en ce moment.
00:26:21Mais évidemment, c'est une action quotidienne, ce que nous menons.
00:26:25C'est vrai que beaucoup de gens nous rencontrent et nous disent,
00:26:27« Mais qu'est-ce que vous faites même avec cette histoire d'enfants de la rue ? »
00:26:30Ils sont toujours là, M. Médiot, on s'y attelle.
00:26:33Nous avons ici, au centre d'écoute, une activité quotidienne.
00:26:38C'est-à-dire qu'une fois dans la semaine, nous allons les récupérer pour les amener au CETI,
00:26:46comme on appelle le centre d'écoute des enfants de la rue, pour leur inculquer certaines valeurs.
00:26:52Des contraintes, il y en a.
00:26:54Quelles sont les contraintes, M. Médiot ?
00:26:56Au regard des problèmes sécuritaires que nous avons au nord-ouest, au sud-ouest, à l'extrême nord,
00:27:06les enfants se déplacent parfois seuls.
00:27:11Ils se déplacent seuls et pour cela, nous avons mis en place une nouvelle stratégie
00:27:18parce qu'on s'est dit de toutes les façons, il faut développer de nouvelles stratégies.
00:27:22Cette stratégie, c'était d'aller identifier les anciens enfants de la rue
00:27:27qui ont pu déjà s'insérer pour identifier ces enfants.
00:27:31Parce que parfois, ils savent. Ils connaissent déjà des brigades.
00:27:34Quand vous arrivez, ils courent.
00:27:36Donc, ces anciens enfants de la rue qui ont été constitués en points focaux
00:27:42avaient pour mission d'aller identifier. Ils étaient plus à l'aise, les enfants de la rue.
00:27:48Identifier ces enfants et les ramener.
00:27:50Parce que comme j'ai dit tout à l'heure, ce n'étaient plus les actions de rafles avec la police et les gendarmes.
00:27:57Vraiment, on dialogue avec les enfants et cela leur disait, regardez, nous étions avec vous
00:28:03et aujourd'hui, on se sent mieux.
00:28:06Ils étaient parfois regroupés dans un quartier ici, peut-être que vous n'allez pas le savoir.
00:28:10On appelle cet endroit Colombie, à Djungolo.
00:28:13Je ne connais pas.
00:28:14Ils sont regroupés là-bas.
00:28:16Nous, on découvre grâce aux anciens enfants de la rue qui étaient là pour encadrer les plus petits.
00:28:23Cela nous a beaucoup aidés pour identifier ces enfants et de pouvoir leur donner certaines informations
00:28:31et peut-être plus tard les envoyer à Bétambar.
00:28:35Pour cela, il y a également une autre action que nous avons menée.
00:28:39C'est de dialoguer avec le syndicat des transporteurs.
00:28:44Les chauffeurs et les passagers.
00:28:48Très souvent, les enfants venaient d'autres régions, de l'Est, du septentrion.
00:28:54Ils étaient non accompagnés, bien sûr.
00:28:56Ils entraient dans les cars et se retrouvaient dans les grandes villes, surtout à Yaoundé et à Douala.
00:29:01Nous avons dialogué avec le syndicat des transporteurs
00:29:05pour qu'ils n'acceptent plus les enfants qui entrent dans les cars quand ils ne sont pas accompagnés.
00:29:12Cela nous a beaucoup aidés.
00:29:16Cela permet aux enfants de ne plus se déplacer tout seuls.
00:29:22Évidemment, toutes ces actions nécessitent d'importants moyens financiers qu'il faut toujours retrouver.
00:29:29C'est pour cela que nous sensibilisons aussi nos partenaires pour nous accompagner dans ces actions-là
00:29:34et pour enrayer définitivement ce fléau.
00:29:38C'est un objectif idéal.
00:29:40Mais je pense que nous y sommes.
00:29:42Nous avons freiné considérablement ce phénomène et nous espérons que nous pourrons l'arrayer à terme.
00:29:48À date, vous évaluez le taux de réintégration dans les familles ou de réinsertion professionnelle ?
00:29:56A quel pourcentage, à peu près, Madame le ministre ?
00:30:00Sans avoir fait ce calcul-là, je pense quand même qu'on a bien évolué.
00:30:06On a fait des enjambées depuis que nous sommes là.
00:30:09Pour ceux qui rentrent, que vous raccompagnez, mais qui reviennent, quel est généralement leur problème ?
00:30:16Qu'est-ce qui rend difficile leur retour définitif dans la famille ? Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:30:21Comme je le disais tout à l'heure, c'est encore dans la famille.
00:30:24Parce que quand on a pu faire enfouir les enfants, parfois les parents n'en veulent plus.
00:30:29Parce qu'ils ont peur de la contamination des autres enfants.
00:30:32Parce que quand ils arrivent, très souvent ces enfants menacent les parents.
00:30:37Oui, surtout quand ils sont sous l'effet des stupéfiants.
00:30:40Nous travaillons avec les anges de la santé pour essayer de désintoxiquer ces enfants.
00:30:46Mais c'est un processus de longue allégeance.
00:30:49C'est un challenge.
00:30:50Un véritable challenge.
00:30:52Un véritable challenge.
00:30:54Mais nous ne baissons pas les bras.
00:30:56Nous nous y attelons.
00:30:57À notre boulet, Madame le ministre des Affaires sociales, des initiatives fleurissent ici et là
00:31:03pour soutenir des actions en matière d'encadrement des enfants vulnérables.
00:31:08Cette fois, les inadaptés sociaux, les orphelins.
00:31:12Mais des voix s'élèvent par moments.
00:31:14Des voix s'élèvent par moments pour dénoncer des pratiques pas toujours licites dans l'adoption des enfants.
00:31:22Madame le ministre, quel est votre regard sur la question ?
00:31:25Quelle est la réalité dans cette activité-là ?
00:31:28Je dirais déjà d'entrée que le processus d'adoption des enfants relève des tribunaux.
00:31:35Ici, au ministère des Affaires sociales, nous faisons un placement familial provisoire.
00:31:46Lorsque, je dirais, un candidat veut adopter un enfant,
00:31:52il commence par le ministère des Affaires sociales pour être inséré dans le registre des familles agréées.
00:31:57Sa demande est soit rejetée, soit acceptée.
00:32:00Rejetée si la demande ne respecte pas toutes les conditions requises.
00:32:04Par exemple ?
00:32:06Par exemple, il faut être un parent stable.
00:32:11Un parent qui a les moyens pour pouvoir s'occuper d'un enfant.
00:32:17On se préoccupe pas de la moralité ?
00:32:19Ah oui, parce qu'on fait une enquête sociale.
00:32:22Nous allons à la maison, on parle même aux voisins,
00:32:25pour s'assurer que cette personne-là a les valeurs morales requises pour pouvoir encadrer un enfant.
00:32:34Donc la demande est soit, il y a toute une panoplie de conditions, entre autres, comme vous avez vu,
00:32:42et surtout s'il n'y a pas trop de violence dans son cadre.
00:32:47On y tient beaucoup.
00:32:49Donc la demande est soit rejetée, soit acceptée.
00:32:52Quand la demande est acceptée, parce qu'il y a tout un comité ici au ministère,
00:32:56qui est présidé par le secrétaire général,
00:32:58et qui examine toutes les demandes qui nous sont introduites,
00:33:02d'emblée, on fait déjà la sélection au niveau de la direction,
00:33:06et on réexamine ces dossiers au niveau du comité.
00:33:10Et nous agréons donc ces familles.
00:33:13Ces familles bénéficient de cet agrément et sont enregistrées dans le fichier des familles agréées.
00:33:24Et ce n'est qu'en ce moment.
00:33:26Parce que quand ils sont agréés, ils attendent,
00:33:29ils commencent à, comment est-ce qu'on dit ça,
00:33:32ils commencent à affectionner les enfants dans nos structures.
00:33:35Ils vont affectionner un enfant,
00:33:37et quand la procédure aboutit, on place donc cet enfant au sein de la famille.
00:33:42Et ce n'est qu'en ce moment que la procédure d'adoption, proprement dit, est déclenchée.
00:33:48Et très souvent, nous transmettons de manière officielle ce dossier
00:33:52avant que la personne ne se présente quand elle en a fait la demande.
00:33:57Petit incursion avec votre permission, Madame la Ministre,
00:34:00dans l'une de vos structures déconcentrées.
00:34:03Nous n'irons pas bien loin, on va à Yaoundé 5, au centre social de Yaoundé 5,
00:34:08où des jeunes filles sont encadrées au quotidien
00:34:13pour apprendre l'économie sociale, l'industrie d'habillement.
00:34:18On va voir ce qui s'y passe, et puis on va en dire un mot.
00:34:21Se dressant discrètement, dans un des quartiers les plus populaires de la ville de Yaoundé, Essos,
00:34:37le centre social de Yaoundé 5 est une structure du ministère des Affaires sociales
00:34:42visant la protection de l'enfance en détresse, avec un point de fixation sur la jeune fille.
00:34:47Le centre social de Yaoundé 5 est une unité technique opérationnelle du ministère des Affaires sociales
00:34:54qui s'occupe de l'encadrement et l'accompagnement de proximité des couches vulnérables,
00:35:02en particulier les enfants en détresse, les personnes handicapées, les personnes âgées,
00:35:12et toutes les personnes en situation de vulnérabilité ponctuelle ou définitive.
00:35:19Le centre social de Yaoundé 5 compte des effectifs estimés à 90 jeunes filles âgées de 14 à 20 ans,
00:35:26recrutées sur la base des critères précis.
00:35:29Les jeunes filles sont recrutées ici sur la base du certificat d'études primaires,
00:35:35alors ce qu'on appelle le CEP, il faut être titulaire d'un CEP,
00:35:38et que vous êtes dans la fourchette de 14 à 20 ans, vous êtes recrutés au centre social.
00:35:44Dans les salles de classe, les formations se déclinent en deux grands modules,
00:35:48l'industrie de l'habillement et l'économie sociale et familiale.
00:35:51Nous avons une section arts ménagers, l'art ménager c'est tout ce qui est tricotage, tout ce qui est broderie,
00:35:59alors ces jeunes filles apprennent aussi à fabriquer de l'eau de Javel, du détergent, ainsi de suite.
00:36:07Mais la plupart d'entre elles sont placées en formation extrascolaire pour une petite récupération scolaire,
00:36:18pour qu'elles ne soient pas totalement coupées du système scolaire,
00:36:23et les meilleures sont présentées au CEP et les moins bonnes restent dans l'art ménager et bénéficient d'un PQL en fin de formation,
00:36:34qui leur permet de s'installer à leur propre compte, de s'auto-employer et de s'autonomiser.
00:36:41Le centre dispose de salles spécialisées pour mettre les pieds des jeunes filles à l'étuier professionnel.
00:36:47Donc tu es à quel niveau ?
00:36:50J'ai un peu l'érophilie.
00:36:57Pourquoi tu n'as pas pris la fermeture française ?
00:37:00Oui, je vais travailler.
00:37:03Nous avons une salle de machines à coudre, nous avons une machine industrielle et six machines électriques fait tout.
00:37:12Nous avons une cuisine équipée pour la formation en économie sociale et familiale,
00:37:19dans l'apprentissage de la préparation des mets, du dressage d'une table, etc.
00:37:31Dès l'entrée du centre, un nouveau bâtiment inauguré par Mme le ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Ngueni.
00:37:38Ce bâtiment est le fruit du partenariat Minas NTN Cameroun.
00:37:44Mme le ministre personnellement est venue l'inaugurer au mois d'octobre dernier.
00:37:51Ce bâtiment a été construit en trois mois seulement.
00:37:55Dans cet édifice, une salle informatique avec une dizaine d'ordinateurs.
00:37:59Une connaissance Internet permettant aux jeunes filles de compléter leur formation.
00:38:04Nous venons dans cette classe pour faire l'informatique et apprendre à dessiner et à calculer.
00:38:13On apprend à dessiner sur Word et à calculer sur Excel.
00:38:19On peut donner une image, vous dessinez, vous faites la reproduction.
00:38:25Située à proximité du lieu dit accès du mâle, du fait d'un environnement pas toujours serein,
00:38:30le centre est parfois obligé de gérer des cas difficiles allant jusqu'à l'abandon scolaire.
00:38:35Dans un cas comme dans l'autre, le concours des parents est souvent requis.
00:38:39Lorsque nous avons des cas difficiles comme ceux-là, nous faisons un suivi vraiment de proximité.
00:38:47Nous descendons à travers des visites à domicile, nous convoquons les parents,
00:38:53nous faisons cet encadrement et cet accompagnement psychosocial
00:38:57de ces jeunes filles qui, entre guillemets, se retrouvent trop entêtées et qui ne veulent vraiment plus fréquenter.
00:39:05Dans tous les cas de figure, le miliciaire des affaires sociales
00:39:08entend à travers le centre social des hommes des cinq encadrer la jeune fille
00:39:12de façon à lui éviter de sombrer dans la dérive
00:39:15et lui donner les outils d'une autonomisation à travers une insertion socio-professionnelle.
00:39:30Nous venons de regarder ce reportage de Joseph Clément Omba.
00:39:33Madame la ministre, c'est une fière terre.
00:39:36Oui, on est vraiment très fiers de MTN qui s'est mis aux côtés du gouvernement
00:39:43pour améliorer le cadre d'insertion de ces jeunes filles.
00:39:49Comme on disait tout à l'heure, il faut vraiment accompagner ces enfants qui sont en déperdition.
00:39:54Là-dedans, c'est principalement les jeunes filles qui souhaitent améliorer certaines activités d'apprentissage.
00:40:04MTN nous a proposé de pratiquement reconstruire en 21 jours.
00:40:1021 jours ?
00:40:11Oui, ce centre social, ça nous paraissait quand même assez impossible.
00:40:15Mais oui, MTN au côté du gouvernement a montré de quoi il est capable et nous en sommes très fiers.
00:40:25En 21 jours, on a pu reconstruire le centre social de Yaoundé 5 avec tous les équipements possibles.
00:40:33Ça fait qu'aujourd'hui, les jeunes filles travaillent dans un environnement plus aseptisé, plus hygiénique, plus décent.
00:40:39Absolument.
00:40:40On a vu leurs partenaires qui venaient et qui donnaient tout le matériel nécessaire,
00:40:46les cimiers remorques avec le ciment en profusion.
00:40:52Pour nous, ça a été vraiment une très bonne expérience de travailler aux côtés de ces partenaires-là.
00:41:00Pauline-Irene Guenet, parlons à présent des personnes handicapées.
00:41:04L'approche handicap est-elle suffisamment prise en compte dans notre pays ?
00:41:09Les barrières sociales sont-elles suffisamment levées pour permettre à la personne handicapée au Cameroun de s'épanouir contre des autres personnes ?
00:41:22Le respect des droits des personnes handicapées constitue une préoccupation majeure du ministère des Affaires Sociales.
00:41:29Déjà, il faut dire que nous consacrons le quart de notre budget à cette cible, les personnes handicapées, alors que nous avons d'autres cibles.
00:41:40Il est de combien votre budget, madame la ministre ?
00:41:42Aujourd'hui, on est un peu plus à 20 milliards.
00:41:46Nous avons pensé qu'il était important, comme on disait tantôt, pour les personnes vulnérables de manière générale,
00:41:54de les accompagner pour qu'ils puissent véritablement contribuer au développement de notre pays.
00:42:01Donc, pour les personnes handicapées, comme je disais, nous consacrons des moyens suffisants pour leur insertion et leur réinsertion.
00:42:11Mais il faut dire que c'est vraiment une action transversale qui appelle l'intervention des autres départements ministériels.
00:42:21Et pour cela, des actions sont menées au plan juridique, au plan de la santé, au plan de l'éducation, au plan de l'emploi,
00:42:32au plan même de l'accessibilité des personnes handicapées dans les infrastructures et les bâtiments publics.
00:42:39Donc, maintenant, au plan juridique, qu'est-ce qui est fait ?
00:42:42Récemment, nous avons donné un signal très fort. Le pays a ratifié la Convention des Nations Unies pour le respect des droits des personnes handicapées.
00:42:53C'est une action qui a été sollicitée par les personnes handicapées depuis des lustres, parce que ça leur ouvre des voies, même à l'international.
00:43:03Et comme je disais tantôt, la ratification nous oblige à respecter les dispositions de cette convention.
00:43:10Alors, on est tenus de respecter les dispositions qui sont contenues.
00:43:15Mais je vais vous dire qu'on n'a pas attendu la ratification de cette convention.
00:43:21Déjà ici, dans notre département ministériel, il y a la loi de 2010 avec tous ces textes d'application
00:43:28qui nous permettait déjà de nous occuper des personnes handicapées sur le plan de la santé, de l'éducation et autres.
00:43:34Au niveau de l'éducation, par exemple, au début de l'année scolaire, nous veillons au placement des personnes handicapées
00:43:43et des enfants nés des personnes handicapées au niveau des établissements publics scolaires.
00:43:50Donc, nous leur facilitons leur placement dans les écoles.
00:43:56Ça, c'est fait de manière systématique.
00:44:00Il y a plusieurs milliers d'enfants qui ont déjà été placés dans les établissements scolaires publics.
00:44:06Et ça, c'est une grande avancée.
00:44:09Et nous avons déjà 69 écoles inclusives à travers tout l'étendue du territoire
00:44:16qui permettent aux enfants handicapés, surtout visuels,
00:44:20parce que très souvent, c'est eux qui ont beaucoup plus de problèmes pour rentrer à l'école,
00:44:25parce qu'il faut des dispositifs spéciaux pour leur permettre de suivre des enseignements.
00:44:29Donc, les pouvoirs publics s'attellent vraiment à ce que pour faciliter la scolarisation des personnes handicapées.
00:44:37Au plan de la santé, par exemple,
00:44:41au plan de la santé, je dirais que là aussi,
00:44:47nous avons, avec l'Université de Marois, créé une filiale pour la réhabilitation des personnes handicapées.
00:44:58C'est des filières d'ergotherapie, des filières d'orthophonie, des filières tout à fait spéciales.
00:45:06Il y avait des cours en ligne avec l'Italie, avec notre partenaire,
00:45:10avec qui nous construisons le centre de réhabilitation des personnes handicapées.
00:45:14Et on a pu former des étudiants dans ces filières.
00:45:17Je pense que c'est une grande avancée, M. Médiot,
00:45:20pour permettre aux jeunes Camerooniens aujourd'hui
00:45:24de pouvoir se former dans les filières de réhabilitation et de rééducation des personnes handicapées.
00:45:31À l'époque, Mme la ministre, quand nous étions plus jeunes,
00:45:33il y avait la carte d'invalidité pour les personnes handicapées.
00:45:38Qu'est-ce qu'elle est devenue ?
00:45:39Elle donnait accès à certains services spécifiques.
00:45:43Les handicapés pouvaient payer moitié des tarifs dans les transports publics.
00:45:50Nous sommes dans une grande réforme de la carte nationale d'invalidité.
00:45:55Parce que jusque-là, elle était manuelle.
00:45:57Nous sommes rentrés dans le processus d'informatisation de la carte nationale d'invalidité.
00:46:03Nous y sommes en ce moment.
00:46:05Le processus suit son cours.
00:46:07En ce moment, nous travaillons avec la délégation générale à la sécurité nationale,
00:46:13qui a l'expertise pour les cartes nationales d'identité.
00:46:17Je pense que bientôt, ça sera vulgarisé.
00:46:19C'est pour ça que ça prend un tout petit peu de temps.
00:46:22Nous avons signé une convention avec la DGSN.
00:46:25Nous sommes en train de construire des sites d'enrôlement.
00:46:28Où est-ce que les gens iront s'inscrire pour cela ?
00:46:32On aura également des médecins spécialisés qui peuvent évaluer le taux d'invalidité de la personne.
00:46:40La preuve est que la carte nationale d'identité,
00:46:44qui sert énormément lorsque vous prenez les transports urbains,
00:46:47quand vous avez la carte d'invalidité,
00:46:50quand la personne handicapée dispose de la carte nationale d'invalidité,
00:46:55cette personne a droit à 50% d'exonération par rapport à la personne valide.
00:47:02Et quand c'est la personne aveugle, ça va jusqu'à 100% d'exonération.
00:47:07Au-delà de ça, les encadreurs, c'est-à-dire les accompagnateurs,
00:47:11les guides de ces personnes handicapées, surtout visuelles,
00:47:14ont également droit à 50% d'exonération du ticket.
00:47:19Donc, oui, la carte nationale d'invalidité aide énormément.
00:47:22Au centre Pasteur, une personne handicapée qui dispose de la carte nationale d'invalidité a des réductions.
00:47:29Oui, la carte nationale d'invalidité.
00:47:31Donc, par rapport aux actions qui sont menées par les personnes handicapées dans le secteur des transports,
00:47:38bien sûr, il y a ces réductions-là qui sont effectuées.
00:47:43Et l'accessibilité dans les bâtiments publics et les édifices publics,
00:47:49nous insistons à ce que des clauses techniques particulières soient dans les marchés
00:47:55pour la construction des bâtiments publics aujourd'hui.
00:47:58Évidemment, il est difficile de détruire tous les anciens bâtiments,
00:48:02parce que les gens nous posent souvent la question de savoir,
00:48:05mais quand on vient au ministère, on ne voit pas les rampes pour permettre aux personnes handicapées.
00:48:10C'est, je dirais, un monument, parce que c'est l'ancienne présidence de la République.
00:48:15On ne peut pas procéder aux réhabilitations.
00:48:19Donc, il est difficile pour nous de casser.
00:48:21Mais nous avons espoir qu'avec un jour un nouveau siège,
00:48:25nous allons certainement nous assurer que les rampes sont prévues pour les personnes handicapées.
00:48:33Les actions sont menées pour permettre, pour faciliter l'accessibilité des personnes handicapées dans les infrastructures.
00:48:41Et les logements aussi.
00:48:43Les logements, il y a une priorité qui est accordée aux personnes handicapées lorsque c'est possible.
00:48:49Les logements sociaux.
00:48:50Les logements sociaux.
00:48:51On a quand même quelques personnes handicapées qui ont pu obtenir avec nos recommandations.
00:48:56Avec nos recommandations, ils peuvent accéder.
00:48:59Je voudrais savoir, Madame la Ministre, le Centre national de réhabilitation des personnes handicapées,
00:49:06Cardinal Paul-Émile Léger, on y a fait un tour il n'y a pas longtemps,
00:49:11le personnel dévoué est sans doute très compétent,
00:49:13mais on a le sentiment que le centre lui-même a besoin de réhabilitation, Madame la Ministre.
00:49:20Monsieur, je dirais de ce côté-là, les lignes bougent.
00:49:24C'est vrai que quand on arrive d'emblée, l'obsolescence des infrastructures nous amène à nous poser la question
00:49:31si on peut véritablement faire quelque chose dans ce centre.
00:49:34Oui, beaucoup est fait parce que le chef de l'État a prescrit la modernisation de ce centre.
00:49:40Nous sommes en ce moment dans l'extension et la modernisation de ce centre.
00:49:45Quatre grands bâtiments sont en train d'être érigés avec la coopération marocaine.
00:49:51Nous avons signé un cadre de collaboration, une convention avec l'entreprise Dispresso
00:49:59et un financement lié de la Banque marocaine du commerce extérieur pour la reconstruction,
00:50:08pour construire cette extension et réhabiliter les anciens bâtiments.
00:50:13Le processus suit son cours.
00:50:15Au rythme souhaité ?
00:50:17Peut-être que ce n'est pas toujours au rythme souhaité.
00:50:19Parce que si c'était au rythme souhaité, je crois qu'on ferait l'inauguration à la fin de cette année.
00:50:23Il y a toujours quelques manquements, mais nous suivons, nous suivons de près.
00:50:28Vous la projetez pour quand l'inauguration du Centre national de réhabilitation ?
00:50:32Peut-être que ce serait prématuré d'en parler, mais je pense quand même que d'ici l'année prochaine, quelque chose peut être fait.
00:50:38Parce que nous avons mis en place deux structures de contrôle,
00:50:41toutes unités de coordination et puis un comité de pelotage que je préside moi-même,
00:50:45pour nous assurer que les travaux suivent leur cours.
00:50:49Ce n'est pas toujours évident, mais je pense que tel que c'est parti, nous allons évoluer normalement.
00:50:57Il y a une délégation qui va se rendre au Maroc la semaine prochaine, en Italie,
00:51:02pour les équipements, pour les installer au Centre.
00:51:06Donc je pense que malgré quelques manquements, les travaux avancent, ils suivent leur cours et on va y arriver.
00:51:14Maintenant, les personnes âgées, Madame la Ministre, la société cabonaise est-elle suffisamment inclusive à l'égard des seniors ?
00:51:23Est-ce que nous tirons suffisamment profit de leur expérience ? Est-ce que nous leur accordons suffisamment de considérations ?
00:51:32Je vais commencer déjà sur le plan, je le dis déjà, notre Constitution, dans son préambule, consacre la protection des personnes âgées.
00:51:47Et je pense que c'est un signal fort pour la politique sociale du chef de l'État.
00:51:53Et nous, à notre niveau ici, au ministère des Affaires sociales, nous avons élaboré un document de politique pour la protection et la promotion des personnes âgées.
00:52:05Et il est adossé à ce document de politique un plan d'action qui contient des actions d'amélioration de la santé, du bien-être, d'amélioration des connaissances, de leur épanouissement.
00:52:21Maintenant, vous allez me dire concrètement, par rapport à ce document de politique, qu'est-ce qui est fait ?
00:52:27Oui, on essaie autant que se faire se peut de suivre, de s'assurer de la mise en œuvre de ces actions.
00:52:36C'est pour ça qu'il y a des pavillons de gériatrie dans nos centres hospitaliers, notamment à l'hôpital central et à l'Argentinie.
00:52:45Oui, c'est vrai, on essaie de sensibiliser pour permettre aux personnes âgées, quand elles arrivent dans ces centres hospitaliers, de se diriger directement vers ces pavillons pour leur prise en charge.
00:52:56Et il y a des efforts qui sont faits par rapport à leur retraite.
00:53:00Et au niveau de la CNPS, des actions sont menées pour faciliter déjà le retrait de leurs patients.
00:53:07Parce qu'il vous se souvient, dans le temps, c'était la croix, la manière pour permettre aux personnes retraitées d'être en possession de leur retraite.
00:53:19Et il y a certaines autres actions qui sont menées.
00:53:22Par exemple, nous avons ici, au niveau du ministère, élaboré une encyclopédie du passé et du futur,
00:53:31qui peut être consultée en ligne, qui permet d'exploiter les expériences de ces personnes qui ont eu des carrières, qui ont eu à réaliser des activités dans leur vie.
00:53:45Donc nous essayons de faire en sorte que leur vie continue.
00:53:50Et au niveau du ministère des enseignements supérieurs, on a introduit certaines filières dans la recherche pour permettre de voir dans le fond qu'est-ce qui peut être fait pour pérenniser le savoir des personnes âgées.
00:54:10Maintenant, les populations autochtones vulnérables sont également dans le champ d'action de votre département ministériel.
00:54:21Ces personnes-là sont de plus en plus poussées dans leur retranchement.
00:54:26Est-ce que cette situation vous préoccupe véritablement ?
00:54:31Qu'est-ce qui est fait pour préserver leur identité et leur patrimoine ancestral ?
00:54:37J'avoue que ces dernières années, on y a accordé une attention particulière.
00:54:41Concrètement ?
00:54:43Oui, concrètement, et nous avons organisé plusieurs campagnes de sensibilisation.
00:54:51Déjà, nous avons mis en place un plan national de développement des personnes autochtones.
00:54:57Il consiste en quoi ?
00:55:00Il consiste à voir comment améliorer leur quotidien, comment leur permettre d'avoir accès aux services sociaux de base, c'est-à-dire la santé, l'éducation, tout en préservant leur patrimoine culturel.
00:55:15Vous savez que c'est très important le patrimoine de ces personnes.
00:55:18Il y a beaucoup de choses que ces personnes peuvent faire au niveau de la santé.
00:55:23Nous savons qu'ils peuvent, à travers les ZEB, vous aider.
00:55:28On fait tout pour ne pas totalement aliéner leur savoir, tout en nous assurant qu'ils peuvent avoir accès à l'éducation, à la santé, au service minimum, aux services sociaux de base.
00:55:46Nous avons également veillé à leur participation à la politique.
00:55:53C'est pour cela qu'aujourd'hui, avec les efforts qui sont effectués avec l'ECAM, on a pu avoir deux sénateurs suppléants, Bororo et 48 conseillers municipaux, pour ce qui est de Bororo.
00:56:10Et pour ce qui est des peuples de la forêt, c'est-à-dire les Baka, les Baguili et les autres, on a plusieurs qui sont dans les exécutifs municipaux.
00:56:21Les lignes bougent et eux-mêmes prennent conscience de ce qu'ils peuvent prendre part aux instances de décision.
00:56:29Et je pense que c'est une avancée.
00:56:31Nous avons mis en place un comité interministériel de suivi des populations autochtones qui nous permet de faire une évaluation sans complaisance de ce qui a déjà été recommandé et de ce qui a été fait.
00:56:44Et ça nous permet d'apporter des corrections tous les ans.
00:56:47Et ça, on le fait lors de la célébration de la journée qui leur est dédiée. Je crois que c'est le 9 août de chaque année.
00:56:54Et ça permet quand même de savoir où est-ce que nous en sommes avec la promotion et la protection des droits des personnes, des populations autochtones.
00:57:06Notre échange tira à sa fin. Encore une ou deux questions. Madame la ministre.
00:57:12Et d'abord ce constat sur la base de tout ce qui a été dit. Beaucoup de choses sont faites.
00:57:17Mais il reste qu'on observe un déficit de solidarité nationale, de tolérance à l'endroit des personnes âgées et même des plus jeunes.
00:57:31A l'opposé, on observe une montée en puissance des infanticides et plus récemment encore des matricides, des trafics humains.
00:57:40Ce constat n'est-il pas le vôtre également, madame la ministre ?
00:57:44C'est vrai qu'avec la modernisation aujourd'hui, on a l'impression que la solidarité nationale a foutu le camp, que non.
00:57:51Je pense que la solidarité nationale a toujours été dans nos mœurs, dans nos traditions, c'est-à-dire au plan familial, au plan associatif, au plan corporatif, au plan communautaire, dans notre société.
00:58:06C'est vrai aujourd'hui avec les mutations, quand on regarde ce qui se passe à l'étranger, on évoquait tout à l'heure les réseaux sociaux et les problèmes de vie de tous les jours qui deviennent un peu durs.
00:58:18Il faut quand même dire que dans le temps, le voisin pouvait aller manger chez son frère.
00:58:24C'est tout vraiment inculqué dans nos mœurs.
00:58:27Donc dire que la solidarité nationale a complètement foutu le camp, je dirais non.
00:58:32Il est tout simplement question aujourd'hui d'intensifier la sensibilisation, la sensibilisation des communautés pour voir le bien fondé de la solidarité.
00:58:42Et nous le faisons, nous avons institué ici au ministère des affaires sociales toute une semaine de la solidarité nationale.
00:58:48Au cours de laquelle, qu'est-ce qu'il y a fait ?
00:58:50Au cours de laquelle nous invitons les communautés et nous avons plusieurs causeries éducatives, nous les sensibilisons, nous essayons de voir comment aider et comment faire aider.
00:59:02Et nous pensons que pour le moment, c'est très important cette sensibilisation-là pour que les gens comprennent que de toutes les façons, si aujourd'hui ils sont bien, demain ils peuvent être vulnérables.
00:59:13Et c'est le voisin qui peut les aider.
00:59:15Donc c'est dans nos cultures, je crois qu'il faut intensifier cette notion de solidarité nationale qui est dans nos mœurs, qui est en Afrique et qui fait partie de nos valeurs.
00:59:25Maintenant, que dire de ces drames au quotidien, ces infanticides, ces matricides, des enfants qui ôtent la vie à leurs parents, ces trafics humains ? On est toujours au cœur du social, Mme le ministre.
00:59:39Oui, c'est vraiment très triste.
00:59:42Et je disais que les enfants doivent être accompagnés dès la base à la maison.
00:59:49Parce que les enfants qui sortent, qui vont à l'école, qui vont jouer avec leurs amis, si on ne veille pas, on ne sait pas ce qu'ils deviennent.
00:59:57Il y a des nouveaux fléaux aujourd'hui, la consommation des stupéfiants.
01:00:00Un enfant qui commence à consommer les stupéfiants et vous n'êtes pas au courant à la maison, il finit par vous tuer, vous n'êtes même pas au courant de la transformation qu'il a subie.
01:00:11Donc je pense que la responsabilité des parents est énorme.
01:00:15Parce qu'on se surprend en train de voir nos enfants commettre des drames.
01:00:21Ou devenir des monstres.
01:00:23Ou devenir des monstres, nous menaçant, on a peur de nos enfants.
01:00:27Qu'est-ce que nous avons fait pour leur inculquer des valeurs morales ?
01:00:32Pour leur dire le respect des aînés ?
01:00:34Comment on parle aux personnes ?
01:00:37Je pense que c'est fondamental, cette responsabilité parentale.
01:00:42Nous revenions tout à l'heure avec les enfants de la rue, j'ai eu cette question qui m'a été posée au Sénat dernièrement.
01:00:48Je dis oui, nous faisons ce que nous pouvons faire, mais commençons à la maison.
01:00:53Les parents doivent prendre leurs responsabilités.
01:00:55Dès le départ.
01:00:56Parce qu'un enfant de 6 ans, 7 ans, qui se retrouve dans la rue pendant des semaines, un mois, et finalement il reste là.
01:01:03Il en fait son quotidien.
01:01:06Qu'est-ce que nous faisons ?
01:01:08Est-ce qu'on ne s'interroge pas ?
01:01:10Qu'est-ce qui est fait de cet enfant ? Est-ce qu'on l'a cherché ?
01:01:12Et demain ?
01:01:14S'il devient un monstre, qu'est-ce que nous faisons ?
01:01:16Qu'est-ce que nous disons ?
01:01:17Oui, nous avons un devoir.
01:01:19Nous, les autorités, la société, mais ça commence à la maison.
01:01:26Lorsque votre ministère, vous veillez à ce que les droits de ces enfants soient suffisamment protégés, que leur voix soit suffisamment entendue ?
01:01:36Oui, nous pensons que, déjà au plan juridique, comme je le disais tout à l'heure,
01:01:43nous avons ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et il y a un fort dispositif interne qui est appréciable.
01:01:55Et les pouvoirs publics veillent à ce que les droits fondamentaux soient respectés,
01:02:02c'est-à-dire les droits à la vie, le droit à la santé, le droit à l'éducation, la dignité, l'intégrité physique.
01:02:11Vous pouvez me dire que c'est théorique ou non ?
01:02:14Non, je pense déjà aux efforts qui sont déployés à travers le ministère des Affaires Sociales.
01:02:20Ce n'est peut-être pas énorme, mais beaucoup récent.
01:02:23Nous sommes à la recherche de l'excellence pour pouvoir améliorer pour une meilleure société.
01:02:27Donc oui, maintenant, est-ce que leur voix est suffisamment entendue ?
01:02:32Il y a des cadres d'expression des enfants.
01:02:35Nous avons parlé déjà de nombreuses causeries éducatives à travers nos structures pour éduquer les enfants et leur permettre de s'exprimer,
01:02:44surtout par rapport aux problématiques qui les concernent.
01:02:47Mais il y a également le Parlement des Enfants qui a été institué en 1998,
01:02:53qui est un cadre dédié pour permettre aux enfants de s'exprimer.
01:03:00Parce que nous voulons véritablement qu'il y ait un échange entre les pouvoirs publics, la communauté et ces enfants,
01:03:10pour qu'ils puissent dire qu'est-ce qui fait problème, qu'est-ce qui peut être fait pour eux, pour pouvoir s'exprimer.
01:03:16Je vous ai donné l'exemple de ces députés juniors qui arrivent quand même à dire des choses qui comptent.
01:03:22Ça fait tâche d'huile.
01:03:24Donc oui, beaucoup d'efforts restent à faire, mais je pense qu'il y a une évolution dans le respect des droits des enfants.
01:03:34Et sur le plan personnel, en tant que ministre des Affaires Sociales, quels sont vos chantiers ?
01:03:42Qu'est-ce qui vous préoccupe pour l'avenir immédiat ?
01:03:47Oui, nous voyons grand, c'est vrai, mais c'est toujours bon de voir grand et on fait ce qu'on peut.
01:03:55Nous avons parlé déjà de l'informatisation de la carte nationale d'invalidité.
01:03:59Je pense que bientôt, ça sera une réalité, parce que nous y sommes.
01:04:04Nous sommes pratiquement à la fin de la réforme.
01:04:06La réhabilitation du centre national.
01:04:09La réhabilitation du centre national, vraiment pour nous, c'est un projet phare.
01:04:14Nous avons la construction du centre d'accueil et de transit de Vaud, qui est pratiquement à la fin.
01:04:20Cette année, nous allons équiper ce centre pour accueillir les personnes vulnérables,
01:04:25accueillir les migrants qui parfois retournent et, avant de rentrer en famille, transitent par là.
01:04:33C'est un centre qui est moyen, mais qui va avoir son utilité.
01:04:39On pourra accueillir les migrants de retour et peut-être les enfants abandonnés quand on les récupère dans un premier temps.
01:04:46En tout cas, on est en train de nous organiser pour voir l'utilité du centre d'accueil et de transit de Vaud.
01:04:51On a également l'institution Camomège de l'Enfant de Marois, que nous sommes en train de réhabiliter.
01:04:58On a une série de projets comme ça, parce que ça rentre dans un vaste plan de modernisation de nos institutions spécialisées.
01:05:06C'est énorme, mais nous ne baissons pas les bras.
01:05:09On va continuer à faire des efforts pour avancer et pour promouvoir l'inclusion sociale qui est prescrite par le chef de l'État.
01:05:22Pauline Irène Nguéné, ministre des Affaires sociales, merci d'avoir accepté de nous accorder cet entretien.
01:05:30Merci de nous avoir permis de mieux connaître votre département ministériel, le ministère en charge des Affaires sociales dans notre pays.
01:05:39C'est moi qui vous remercie, M. Médiot, de nous avoir donné l'opportunité de parler un peu du ministère des Affaires sociales.
01:05:45C'est aussi une prise de conscience pour nous, pour aller de l'avant et pour être à la hauteur des attentes de la société.
01:05:54Merci beaucoup.
01:06:00Cette édition de votre magazine est à présent terminée. Merci de l'avoir regardée.
01:06:10Nos remerciements une fois encore à Mme le ministre des Affaires sociales qui a accepté de lever un pan de voile sur le programme social du président de la République, Paul Villa.
01:06:19Dans deux semaines, nous serons en compagnie du directeur général du BUNEC pour parler des faits d'État civil. D'ici là, bonsoir.
01:06:30Sous-titrage Société Radio-Canada
01:07:00Musique de la Marseillaise
01:07:30...