- 22/04/2024
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00:00:29Mesdames et Messieurs, bonsoir. Nous sommes ravis de vous retrouver en ce dimanche 21 avril 2024.
00:00:35Et pour ce rendez-vous dominical, nous nous inspirons d'un fait, un fait de l'actualité de la semaine,
00:00:40à savoir le lancement officiel d'un nouvel fonds autorisé par le ministre de l'administration territoriale pour les gardes malades.
00:00:47Il va falloir construire un refuge dans les jours qui viennent.
00:00:51Nous nous appuyons sur ce fait pour parler du rôle et de la place du garde malade dans le système sanitaire au Cameroun.
00:00:58Il est question de comprendre le rôle que les gardes malades jouent dans l'organisation du travail dans les institutions sanitaires.
00:01:04On va se poser des questions. Qu'est-ce qui explique la présence d'un grand nombre de gardes malades dans les hôpitaux ?
00:01:10Comment ces profanes collaborent-ils avec les professionnels quand on sait que l'hôpital est en principe une institution très délicate à gérer ?
00:01:19Nous ne sommes pas seuls à parler de ce sujet ce soir. Nous avons autour de nous, je commence par le professeur Félicien Antonin. Bonsoir.
00:01:26Bonsoir.
00:01:27Nous sommes heureux que vous soyez là pour ça.
00:01:30A votre service, comme d'habitude.
00:01:32Je rappelle que vous êtes médecin, psychiatre, vous êtes directeur général du CHU, le centre hospitalier et universitaire de Yaoundé. Bienvenue une fois de plus.
00:01:39Merci.
00:01:40C'est à côté de vous, Albertine Bicara. Bonsoir.
00:01:42Bonsoir, c'est bien.
00:01:43Ça marche bien. Santé, nature, info ?
00:01:45Un tout petit peu. On essaye de faire en sorte que ça marche un peu plus rapidement.
00:01:52Vous connaissez bien Albertine, c'est un visage de la télévision, elle est journaliste, maintenant directeur de publication de Santé, Nature, Info.
00:02:00Je termine par féliciter Younou, connue également. Bonsoir, félicité.
00:02:04Bonsoir, c'est vrai. Bonsoir à tous.
00:02:06La voix vous rappelle quelque chose. C'est une ancienne de la CRTV, elle est journaliste.
00:02:10Maintenant, elle est promotrice d'un projet, le projet de levée de fonds pour la construction d'un refuge pour les gardes malades.
00:02:16Oui, d'un refuge de l'association Kédi Younou pour les gardes malades qui est une problématique que l'association a bien voulu poser sur la table pour faire le plaidoyer de ce que je dis souvent qu'on s'occupe du malade mais il n'y a personne en fait qui s'occupe réellement du garde malade.
00:02:33Merci à vous qui prenez la peine de regarder cette émission dimanche soir. Cela dit, avant toute chose d'ailleurs, chers invités, intéressons-nous à ce qui a fait l'actualité à la fin de la semaine.
00:02:44Une manifestation de rue à l'entrée du Palais de l'Unité. Le Quotidien Mutation qui s'est intéressé à cette activité-là parle d'une haute tension à Yaoundé Premier alors que le messager écrit dans sa une du jeudi « Commune de Yaoundé Premier, deux morts aux portes du Palais ».
00:03:01Et sur le fait, il faut retenir que deux personnes ont perdu la vie écrasées par un camion parce qu'à bord d'une moto, elles tentaient d'échapper au contrôle des agents de la police municipale.
00:03:12Ce fait nous interpelle tous, tant que nous sommes autour de cette table, un incident de plus, professeur.
00:03:20Oui, un incident de plus malheureusement, un incident de plus qui reflète le conflit civique entre la force de l'ordre et puis le citoyen.
00:03:34Il faut le dire à haute voix, nous assistons à un glissement progressif mais très très difficile à supporter où l'autorité a tendance à être irritante pour le citoyen alors qu'elle est là pour protéger le citoyen.
00:03:52Donc il y a un conflit de communication, un conflit de compréhension, parfois même un refus de reconnaissance de l'autorité.
00:04:01Il y a un certain nombre de comportements sous-tendus par la violence.
00:04:06Hélas, le Cameroun n'était pas comme ça, donc nous devons nous ressaisir.
00:04:12Albertine, c'est un sujet qui préoccupe.
00:04:16Ce n'est pas la première fois qu'on voit ce type de choses entre la police municipale et les conducteurs de moto-taxis.
00:04:23Justement, c'est vrai. Il faut le dire, la question de la place de la police municipale au regard de ce que l'on peut appeler ces exactions qu'on enregistre de temps en temps revient au devant de la scène avec cet incident-là d'il y a quelques jours.
00:04:40En ce qui me concerne, je pense que le décret du chef de l'État qui fixe la modalité d'exercice de cette police municipale, je crois le 19 août 2022, a été assez clair.
00:04:52Malheureusement, on a vraiment l'impression que ces agents municipaux ont du mal eux-mêmes à comprendre très bien.
00:05:04Il faut déjà noter que chaque fois qu'on a entendu parler de police municipale, généralement on parle de moto alors qu'il faut comprendre que ce n'est pas ce genre d'omission.
00:05:14Il y a beaucoup d'autres activités où on attend bien sûr que ces agents soient agissants, mais ce n'est pas le cas.
00:05:21C'est toujours lorsqu'on parle de moto, de guider-pire, les vendeurs à la sauvette, qu'on entend parler des agents municipaux.
00:05:29Quand on parle de ce décret, ce qui me frappe, c'est que c'est un décret très clair, mais qui ne fait pas beaucoup d'accent sur la formation de ces agents municipaux.
00:05:40Je pense qu'après la réunion qu'il y a eue au lendemain de cet incident, le ministre de l'administration territoriale qui a organisé cette réunion a insisté sur ce point.
00:05:50Peut-être qu'il faut insister sur cette formation. Et pour venir à ce que disait le professeur également, c'est une sorte de sensibilisation des populations qui doivent comprendre que quelle que soit l'autorité,
00:05:59elles ont intérêt à travailler avec cette autorité parce qu'il n'y a pas mal de conflits toujours entre ces mototaximens, ces vendeurs et ces personnes qui sont là pour assurer leur tranquillité et sécurité.
00:06:15Donc il faut une sensibilisation des deux côtés et une formation pour ces agents municipaux qui malheureusement...
00:06:23Je crois que ce n'est même pas seulement dans la rue. C'est-à-dire que nous sommes dans un pays où les forces de l'ordre existent, mais il y a eu de nouveaux métiers.
00:06:34Par exemple, les vigiles dans les hôpitaux. Toutes ces personnes doivent d'abord être formées parce que même les forces de l'ordre passent par une école de formation.
00:06:44Si on ramasse dans la police municipale le tout-venant, on risque aussi d'avoir des délinquants à l'intérieur.
00:06:54Maintenant, je voudrais respecter cette profession et respecter le décret qui crée cette profession et dire qu'il y a aussi beaucoup de délinquants dans la société.
00:07:05En fait, c'est la rencontre des attitudes délinquantes qui crée cela. Parce qu'une personne formée dans la profession de la police municipale doit travailler dans une société où les citoyens respectent cela.
00:07:20Les conflits que nous rencontrons souvent, c'est qu'on a dit qu'il y a un périmètre de circulation, mais le garçon en moto a du mal à respecter le territoire.
00:07:30C'est qu'on ne vend pas sur les trottoirs, mais bon, moi je suis au CHU, l'accès à l'hôpital est fermé par un marché le dimanche, de légumes qui prennent la moitié de la route.
00:07:42Et ce sont des Camerounais qui estiment que personne ne doit venir les embêter.
00:07:46Alors, on parle peut-être de la police municipale qui ne joue pas son rôle. Féliciter la moto-taxi aussi.
00:07:54Oui, je voudrais insister dessus. Vous savez, je n'ai jamais su exactement où doivent rouler les moto-taxis.
00:07:59Leur place c'est à gauche, c'est au milieu, ou bien c'est à droite.
00:08:02Le code de la route.
00:08:03Quand j'ai dit ça.
00:08:04Il y a un code de la route.
00:08:05Oui, et justement que je ne connais pas.
00:08:06Que tu ne connais pas, c'est leur code.
00:08:10Parce que ce serait dommage que chaque motocycliste ait son code.
00:08:14Ce qui me dérange un peu dans notre pays, c'est l'impression qu'on met du zèle à appliquer certaines dispositions des lois, et qu'on soit un peu plus laxiste à contrarie sur d'autres dispositions.
00:08:27C'est-à-dire que le monsieur de la police municipale se dit qu'il est dans son rôle.
00:08:32D'accord.
00:08:33Qu'il fait son travail, qu'il fait son job.
00:08:34Avec beaucoup de zèle d'ailleurs.
00:08:36Sauf que, est-ce que ces policiers municipaux en chasse derrière une moto se sont rendus compte que les occupants de la moto n'avaient pas de casque ?
00:08:44Ah, pour eux c'est un détail.
00:08:46Déjà, c'est déjà anormal que dans nos rues circulent des personnes qui sont sur la moto sans le casque.
00:08:53Je crois qu'il y a un arrêté d'ailleurs qui le dit clairement.
00:08:55Et on devrait pouvoir faire respecter cela.
00:08:57Déjà, c'est pour la sécurité de ceux qui sont sur les motos.
00:09:00Ensuite, il y a combien de personnes qui doivent être sur les motos ?
00:09:02Moi, je vois des enfants en bas âge qui sont posés sur le guidon.
00:09:06Sur le guidon.
00:09:07Sur le guidon, et vraiment, c'est peut-être au très fort, je n'exagère pas, mon docteur.
00:09:11Donc, on le voit, il y a une famille, le père, la mère, les enfants.
00:09:14C'est quand même de l'insécurité, je veux dire.
00:09:16Et tant qu'il n'y a pas un problème, je veux dire, on laisse faire.
00:09:19Ça ne dérange personne.
00:09:20Ça ne dérange personne.
00:09:21À la limite, même le policier, qui n'est pas le policier municipal,
00:09:24mais qui est le policier des forces de l'ordre, de la Sécurité Nationale,
00:09:28voit ça et laisse passer.
00:09:30Je crois que sur ce plateau, nous devons dire que le texte qui crée la police municipale était attendu.
00:09:37Et il faut dire que les missions affectées à la police municipale sont nécessaires.
00:09:44Maintenant, on a dit qu'il faut les former.
00:09:47Je vous assure, je vous assure que c'est d'une grande pénibilité de faire ce travail
00:09:52dans une communauté où chacun a sa loi.
00:09:56Donc, il y a un problème d'éducation civique.
00:09:59Pour que les missions de la police municipale soient appliquées,
00:10:04il faut la reconnaissance civique.
00:10:07C'est-à-dire qu'il faut un civisme qui a échappé.
00:10:10Tout à l'heure, Félicité, tu demandais comment on roule sur la chaussée.
00:10:14S'il y a une chose qui ébranle la santé mentale des Camerounais, c'est la chaussée.
00:10:21Les Camerounais en souffrent mentalement sans s'en rendre compte.
00:10:24Parce que quand vous avez appris à conduire la voiture,
00:10:27et que vous voyez une moto au milieu de la chaussée,
00:10:31ça doit vous angoisser parce que dans le code, c'est interdit.
00:10:34Mais pourtant, tout se naturalise et tout se normalise.
00:10:37A ce moment, vous sortez du Cameroun, vous allez dans un pays à côté,
00:10:41et quand vous revenez, vous ressentez la charge de stress qui vous revient.
00:10:45Parce que là-bas, on respecte le feu rouge.
00:10:47Au Cameroun, quand le feu est au rouge, tout le monde passe.
00:10:50Donc il y a quelque chose qu'on doit rattraper assez rapidement.
00:10:53Et moi, je mets ça dans le compte des comportements.
00:10:57Conduire une moto, en y mettant un bébé de la maternelle au guidon,
00:11:02le plus grand sur les cuisses du motoman,
00:11:06la tante qui accompagne ou la mère qui accompagne derrière,
00:11:09portant un bébé, et puis le sac, la bouteille de gaz.
00:11:12Ça relève de la performance du motoman,
00:11:17mais franchement, c'est une conduite suicidaire.
00:11:20Mais comment on peut laisser passer ?
00:11:22Parce qu'à force de voir que chaque fois qu'il y a un incident entre un motoman
00:11:28et puis l'autre, qui est la voiture ou bien une automoto,
00:11:33qu'il y a un accouplement qui bloque la route,
00:11:35mais c'est déjà un indicateur de trouble du comportement.
00:11:38Mais nous laissons. Bientôt, ça va faire une émeute.
00:11:41C'est une urgence psychiatrique.
00:11:44Alors, vous parlez d'éducation.
00:11:47Comme on organise des campagnes avec les mototaximistes,
00:11:51c'est le lieu pour moi de faire cette éducation, cette sensibilisation,
00:11:56parce que c'est bien de former les agents municipaux, la police municipale,
00:12:01mais il faut que ceux qui vont aller à leur rencontre à route soient également formés.
00:12:06Parce que l'incident de la dernière fois, il faut le dire,
00:12:10certainement, il y avait du zèle, mais ils ont été un peu provoqués aussi,
00:12:14c'est-à-dire que généralement, c'est des conflits.
00:12:16Mais ce que je voulais dire, parce que ce débat remet,
00:12:19en fait, cet incident amène, rapporte Anguille de Jojo,
00:12:21un débat sur l'importance de la police municipale.
00:12:23Moi, je pense que pour le développement de nos villes aujourd'hui,
00:12:26avec le démographique, on en a besoin.
00:12:28Vraiment, ça, c'est un débat qu'il faut clore.
00:12:30On a besoin de la police municipale.
00:12:32Parce qu'on voit vraiment le désordre urbain.
00:12:35Les forces de l'ordre seules ne peuvent pas s'en sortir.
00:12:39Il faut absolument que cette personne soit là.
00:12:41Maintenant, comme je le disais, une sorte d'éducation.
00:12:43Et puis, il y a un sentiment général de, je veux dire, une défiance à l'autorité.
00:12:50Je crois que c'est ça.
00:12:51Une défiance à l'autorité. Je ne sais pas d'où ça vient,
00:12:53mais on sent dans nos villes que les gens ont du mal à accepter l'autorité.
00:12:59Vraiment, qui sont les mototaximens ?
00:13:01Vous avez dedans des personnes qui sont diplômées.
00:13:04Des personnes qui ont cherché du travail.
00:13:06Et qui ne veulent pas être diplômées aussi.
00:13:08Il y a du tout.
00:13:10Exactement comme chez les taximens.
00:13:12Donc du coup, vous avez une accumulation de personnes qui disent
00:13:17on se débrouille comme on peut au Cameroun.
00:13:19Et on laisse faire.
00:13:20Oui, mais justement, parce qu'on se débrouille comme on peut,
00:13:23qu'est-ce que ce policier municipal va venir me dire ?
00:13:26On ne devrait pas.
00:13:27Je ne dis pas qu'est-ce qu'il faut faire.
00:13:30Nous sommes en pleine anarchie.
00:13:32Je suis embêté parce que même celui qui se débrouille comme il peut,
00:13:37il souffre terriblement.
00:13:39Parce que passer entre deux voitures en jonglant,
00:13:43c'est une levée d'adrénaline, bien sûr,
00:13:46souvent soutenue par l'oclamadol et puis les autres substances,
00:13:50il faut le dire aussi à haute voix,
00:13:52c'est quand même exposer sa vie à la mort.
00:13:56C'est comme une jeunesse sur des motos qui joue avec la vie.
00:14:00C'est un problème de santé mentale.
00:14:03Je vous assure que la santé mentale, ce n'est pas la psychiatrie à l'hôpital.
00:14:06C'est les comportements humains.
00:14:09C'est des personnes qui ont certainement une faible appréciation de l'amour de soi.
00:14:16Tu ne peux pas t'aimer et t'exposer à la mort.
00:14:19Et maintenant quand on dit on se débrouille,
00:14:21moi je pense que ce n'est pas un problème de diplôme,
00:14:23c'est un problème d'éducation.
00:14:25Parce qu'apprendre à conduire la moto,
00:14:27c'est intégrer les risques d'accident et le code de la route.
00:14:31Les motos roulent à droite.
00:14:33A droite, les motos ne roulent pas à gauche.
00:14:36Quand une moto doit doubler à gauche,
00:14:38il faut qu'elle ait la capacité de dépasser sans risque.
00:14:41Et moi je crois qu'il faut dire fortement
00:14:44que la responsabilité elle est de nous tous.
00:14:47Ça ne commence pas avec les syndicats,
00:14:49ça commence avec qui est la personne à qui on donne la moto.
00:14:52Si vous êtes diplômé et vous n'avez pas intégré certains éléments,
00:14:55c'est que c'est trop tard.
00:14:57Ça commence tout petit.
00:14:59C'est-à-dire que quand on commence à conduire une moto,
00:15:02on vous enseigne les risques.
00:15:07Venons-en au sujet qui nous intéresse,
00:15:09parce que celui-là ne nous intéresse pas.
00:15:11C'est un sujet important pour la société aussi.
00:15:13Parlons du phénomène des gardes malades.
00:15:16Un phénomène qui fait partie de ces pratiques
00:15:18qui émergent et se développent dans un tissu social
00:15:21qui subit des mutations et des dynamiques liées à l'urbanisation.
00:15:26Et peut-être qu'en raison de l'importance de ce maillon de la chaîne,
00:15:30des acteurs clés du fonctionnement d'un hôpital au Cameroun,
00:15:33le ministre de l'Administration territoriale
00:15:35a accepté qu'il y ait cette levée de fonds
00:15:38pour la construction des refuges dédiés aux gardes malades dans les hôpitaux.
00:15:43Et félicitez, vous êtes un peu à l'origine de cette affaire-là.
00:15:50On se serait attendu à ce qu'on mette l'accent sur le malade
00:15:57qui est sur le point de partie, mais là,
00:15:59vous nous ramenez quelqu'un qui s'occupe du malade.
00:16:02Pour quelles raisons ?
00:16:03Pour la simple raison que parfois, la maladie est comme un cycle.
00:16:09C'est-à-dire que le garde malade court le risque,
00:16:13s'il n'est pas pris en charge, s'il n'est pas pris en compte,
00:16:16de devenir le malade de demain lui-même.
00:16:18Ensuite, vous avez posé la question,
00:16:20pourquoi le garde malade et pas le malade ?
00:16:23Parce que le malade lui-même guérit deux fois plus vite
00:16:26en regardant son garde malade.
00:16:29Je pense que le docteur Tonnet, ici sur le plateau,
00:16:33va peut-être confirmer ce que je dis.
00:16:37Un malade regarde le visage de son garde malade.
00:16:40Un malade tire sa force, tire son courage,
00:16:44tire son espoir aussi du garde malade qui est à côté de lui.
00:16:47Malheureusement, dans les familles aujourd'hui,
00:16:49il y a beaucoup de gardes malades qui, fatigués, harassés,
00:16:52qui n'ont pas été accompagnés eux-mêmes aussi,
00:16:55abandonnent les malades.
00:16:57Il y a des hôpitaux où les malades sont abandonnés à eux-mêmes.
00:17:00Où c'est le voisin, c'est le malade d'à côté qui lui donne de l'eau,
00:17:04qui l'aide à manger, etc.
00:17:06Pourquoi ils sortent pourtant des familles ?
00:17:08Mais en fait, c'est que les gardes malades, justement,
00:17:10qui ne tiennent plus leur rôle,
00:17:12qui ne peuvent plus tenir leur rôle,
00:17:13abandonnent les malades et le malade peut sombrer,
00:17:15simplement parce que son garde malade n'est pas outillé.
00:17:19Albertine, dans les pays développés,
00:17:21le système de sécurité sociale règle ce problème-là.
00:17:25On a l'impression que chez nous,
00:17:27on est à l'hôpital lié au garde malade.
00:17:31Il en faut absolument ?
00:17:33Il en faut absolument, je crois.
00:17:35Parce qu'il me semble, et le professeur va peut-être me dire
00:17:39si je me trompe, qu'ailleurs, dans les pays développés,
00:17:42le garde malade fait partie d'une catégorie sociale ou professionnelle.
00:17:46Ils sont liés à l'hôpital,
00:17:48ils travaillent pour les hôpitaux,
00:17:50ils font partie du système de santé.
00:17:52Mais que chez nous, c'est tout autre.
00:17:54Le garde malade, généralement, c'est un membre de la famille
00:17:56qui accompagne le malade,
00:17:58qui est auprès de lui,
00:18:00qui se charge, comme le disait la dame tout à l'heure,
00:18:02à voir que tout se passe bien,
00:18:04parce que, généralement, le garde malade,
00:18:05c'est lorsque le malade est interné.
00:18:07On ne peut pas penser, dans notre contexte,
00:18:11déjà, parce que c'est le ministère de la Santé qui le dit,
00:18:14il n'y a pas assez de ressources humaines
00:18:17pour avoir des gardes malades
00:18:19qui seront pris en charge par des personnels.
00:18:23Cela doit se faire, même s'il y a des écarts, de temps en temps,
00:18:27dans les hôpitaux, dans les formations sanitaires.
00:18:29Je pense qu'un moment est important.
00:18:31Parce que le vol de médicaments, on va vous dire que c'est un garde malade,
00:18:33on va vous dire qu'il a touché la perfusion quand le médecin est passé,
00:18:37on va vous dire qu'il a ajouté, qu'il a accéléré.
00:18:39Le vol de bébés.
00:18:40Le vol de bébés.
00:18:41Moi, je pense que ça a un effet psychologique, je vais dire comme ça,
00:18:46sans savoir trop ce que je dis.
00:18:49Je pense que c'est un effet psychologique, comme vous le disiez, Madame.
00:18:51Ça rassure le malade de savoir que,
00:18:54dans l'environnement, on va dire, inconnu,
00:18:57dans lequel il se retrouve, qui est l'hôpital,
00:18:59il y a un proche.
00:19:00C'est un environnement violent.
00:19:01C'est un environnement violent.
00:19:02C'est violent parce que la maladie est violente.
00:19:04On ne nous trompe pas.
00:19:05On est dans un environnement où l'hôpital n'a pas bonne réputation,
00:19:09aujourd'hui, malheureusement.
00:19:10Et donc, avoir un proche avec nous, on se sent un peu rassuré.
00:19:15Le garde-malade, c'est également le lien avec le médecin,
00:19:19pour savoir ce qui se passe, comment on se porte, qu'est-ce qu'il faut faire.
00:19:22Je pense que le garde-malade, on ne peut pas penser,
00:19:24notre système de santé aujourd'hui, sans garde-malade.
00:19:26Maintenant, je peux comprendre que du côté du corps médical,
00:19:31qu'il y ait une sorte de retenue sur le garde-malade,
00:19:35parce qu'il y a aujourd'hui dans certains hôpitaux,
00:19:37les gardes-malades ne sont pas du tout les bienvenus.
00:19:40Ils sont un peu regardés, comme s'ils sont ceux qui sont là pour nous servir.
00:19:45Du côté des états de comportement aussi.
00:19:48Je pense que le garde-malade a sa place aujourd'hui dans nos hôpitaux.
00:19:52C'est très important, même pour la santé.
00:19:54Le garde-malade a tellement sa place,
00:19:56que c'est le garde-malade qui va chercher les médicaments.
00:19:58Par exemple aussi.
00:19:59Parfois, les pharmacies, les hôpitaux n'ont pas tous les médicaments qu'il faut.
00:20:02C'est parce que c'est notre système qu'il le faut.
00:20:03On peut organiser autrement pour limiter les dégâts.
00:20:07On va écouter le professeur là-dessus.
00:20:09Dans les hôpitaux, c'est même écrit.
00:20:11Dans certains hôpitaux, on écrit.
00:20:12Vous avez droit à un garde-malade.
00:20:13Et quand le médecin sort, ou un infirmier,
00:20:16ils demandent même qui est le garde-malade de tel.
00:20:19Ça veut dire que c'est rentré déjà dans le fonctionnement de l'hôpital
00:20:22qu'il y a un garde-malade qui va aller chercher.
00:20:24Donc c'est rentré dans le fonctionnement, dans les usages.
00:20:28Le garde-malade fait la toilette du malade.
00:20:29Qui va la faire ?
00:20:30Moi, je suis témoin de la vie à l'hôpital depuis plusieurs années.
00:20:34Oui.
00:20:35Il faut partager que le garde-malade est très important.
00:20:40Maintenant, il faut dire que ce qui se passe dans les hôpitaux en ce moment,
00:20:44c'est un désordre dans la communauté des garde-malades.
00:20:46Exactement comme avec les mourtements dehors.
00:20:50J'ai lu le livre de Félicité.
00:20:53C'est le poids de la maladie de l'autre sur le garde-malade.
00:20:57C'est ça.
00:20:58Et l'Africain, avant la médecine que nous faisons,
00:21:02avait su depuis que quand une personne est malade,
00:21:05elle doit être entourée.
00:21:08Et il était évident dans le système de santé au Cameroun
00:21:12de laisser la place au garde-malade.
00:21:15J'ai étudié ailleurs où vous venez juste jeter un coup d'œil et vous repartez.
00:21:20Parfois, la visite vous est même interdite.
00:21:23Donc, il existe des catégories de patients
00:21:26qui ne doivent pas être vus par le garde-malade.
00:21:29On n'en a pas besoin.
00:21:30Pourtant, vous décrivez bien ces laissés aller hospitalier ou...
00:21:34Aujourd'hui, pour aller acheter le médicament, c'est le garde-malade qui court.
00:21:38Pour laver le malade, c'est le garde-malade qui court.
00:21:40Qui le fait ?
00:21:41Mais non, ce n'est pas l'hôpital.
00:21:43Nous, nous voulons normaliser ce qui n'est pas bien.
00:21:46Moi, je sais que le garde-malade a de la place.
00:21:48D'ailleurs, dans mon budget cette année, j'ai prévu la case des garde-malades.
00:21:52Mais je vais le dire rapidement pour ne pas monopoliser la parole.
00:21:56Il y aura un malade et un garde-malade.
00:21:59Il aura son badge.
00:22:01Et quand, bien même, le prochain viendrait,
00:22:04il se passerait le badge pour qu'il y ait un seul garde-malade à la fois.
00:22:07Est-ce que je peux ?
00:22:08Oui, vous allez continuer.
00:22:10Ce qui est présent actuellement, en dehors des heures des visites,
00:22:14c'est une communauté plus importante que les malades qui habitent l'hôpital.
00:22:19Moi, ça me pose un problème d'hygiène hospitalière.
00:22:22Parce que ces gardes, le couloir du CHU qui héberge la salle d'accouchement,
00:22:27le bloc opératoire, la réanimation,
00:22:29il est meublé de personnes.
00:22:31Quand vous leur dites de partir, ils sont étonnés.
00:22:33Parce que d'habitude, ils marchaient par là.
00:22:35Mais est-ce qu'il n'y a pas une fracture, une sorte de fracture justement,
00:22:38entre la famille du malade et le staff médical ?
00:22:41Parce que le médecin, il a la bouse blanche.
00:22:44Il y a comme une sorte de distance qui s'est créée comme ça
00:22:47entre le médecin et les malades et les gardes-malades.
00:22:50Et ça fait que cette communication qu'il n'y a pas souvent,
00:22:53je veux dire malheureusement, entre...
00:22:55Deuxièmement, le garde-malade n'est pas...
00:22:58Il a un soin affectif par sa présence.
00:23:01Mais le garde-malade du Cameroun aujourd'hui,
00:23:04il peut même vous dire comment vous devez soigner son malade.
00:23:07Donc en fait, il faut le dire, j'ai dit tout à l'heure,
00:23:10il faut profiter de ce plateau pour dire que dans les hôpitaux,
00:23:13parce que moi j'ai déjà appelé la force de l'ordre à plusieurs reprises,
00:23:16parce qu'il y a des conflits entre les gardes-malades et le personnel soignant.
00:23:20Est-ce qu'on peut penser aujourd'hui de confiance, justement,
00:23:22sans garde-malade ?
00:23:23Non, je vous ai dit que nous sommes en Afrique,
00:23:25il faut un garde-malade.
00:23:27Un garde-malade.
00:23:28Je dis que, tel que c'est présenté dans plusieurs hôpitaux,
00:23:32les gardes-malades envahissent l'hôpital.
00:23:35On amène un malade en urgence,
00:23:37les Camerounais croient que quand ils seront dix,
00:23:40ils vont mieux.
00:23:41Alors ils arrivent aux urgences en masse,
00:23:43le personnel sanitaire a besoin du calme pour analyser le problème.
00:23:48Tout à fait.
00:23:49Et c'est dans cette foulée que certains sont très intelligents
00:23:52et disent comment il faut soigner leur malade.
00:23:54Parfois ils ont été ailleurs, ça n'a pas bien marché.
00:23:57Quand le malade va mal, je peux les comprendre, c'est émotionnel,
00:23:59mais le garde-malade, à partir du moment où il entre dans l'équipe de soins,
00:24:04il dérange l'équipe parce qu'il n'a jamais fait cette école.
00:24:07Il a une présence affective,
00:24:09l'heure des visites est autorisée dans tous les hôpitaux du Cameroun,
00:24:13où vous venez en empathie pour le malade,
00:24:15et vous rentrez à la maison.
00:24:17Mais est-ce que dans les hôpitaux on ne peut pas organiser ça autrement ?
00:24:20Qu'est-ce qui fait qu'ils s'habitent tous à nous ?
00:24:26Non, c'est la culture.
00:24:28La nouvelle culture camerounaise.
00:24:30La nouvelle culture camerounaise veut que la dame qui vient accoucher au CHU,
00:24:36il y a sa mère, sa tante, sa cousine et sa grand-mère qui viennent,
00:24:40parce que c'est culturel.
00:24:41Mais à partir de ce moment,
00:24:43ils peuvent venir mais rester dans un périmètre
00:24:46qui ne perturbe pas l'activité médicale.
00:24:48Qui est dans le refuge du garde malade ?
00:24:50Voilà l'association.
00:24:52Le refuge du garde malade,
00:24:54ce n'est pas un hôtel particulier à l'intérieur de l'hôpital.
00:24:57C'est le risque que vous courez pour ça.
00:24:59Oui, je le sais et c'est pour ça que je le dis à votre voix.
00:25:01C'est un très bon projet,
00:25:03mais on va voir avec la mise en œuvre.
00:25:06Moi, de toutes les façons, mon espace de garde malade,
00:25:09c'est pour éviter les scènes qui ne sont pas hospitalières.
00:25:13On sort la fenêtre par la fenêtre, garde malade hôtel.
00:25:15L'hôpital c'est la confidentialité.
00:25:17Tout le monde qui est assis n'est pas supposé savoir
00:25:20qu'on appelle le malade de tel.
00:25:23L'hôpital, attention, au Cameroun,
00:25:25on forme des médecins dans un contexte
00:25:27où il y a des bonnes pratiques.
00:25:29On ne peut pas être dans un hôpital
00:25:31où vous avez une salle de quatre femmes accouchées
00:25:35qui sont parfois dénudées,
00:25:37et à l'heure des visites,
00:25:38parce que tu viens voir ton épouse qui est accouchée,
00:25:40tu as le regard sur toutes les épouses des autres qui ont accouché.
00:25:43Je crois quand même qu'il est temps,
00:25:45il est temps qu'on ramène l'hôpital à sa place.
00:25:48L'hôpital est au service de la communauté,
00:25:51mais à partir du moment où les conflits interpersonnels,
00:25:55parfois du fait de l'euphorie ou de la panique des familles,
00:25:59ils viennent à cravater et à battre les médecins,
00:26:02ce n'est pas d'aujourd'hui,
00:26:04ce n'est pas une seule fois.
00:26:06Nous mettons les soignants, supposés soignés,
00:26:10en conflit avec les gardes malades qui amènent leurs malades.
00:26:13Et là on a échoué.
00:26:15Dans ce refuge, moi je veux bien, je souhaiterais qu'on participe,
00:26:19c'est un espace où la personne référente pour le malade hospitalisé
00:26:25pourra être contactée avec beaucoup de confidentialité
00:26:29pour qu'il y ait de temps en temps ce relais.
00:26:31Puisque notre pays ne nous permet pas à la date
00:26:34d'avoir tous les médicaments à la pharmacie.
00:26:37Puisque notre pays ne nous permet pas à la date,
00:26:39nous allons évoluer un peu plus vite, certainement,
00:26:42parce qu'il ne nous permet pas à la date
00:26:44d'avoir la ressource humaine, le personnel.
00:26:47Mais je dis que dans un hôpital,
00:26:49le lit du malade est dressé par le personnel hospitalier.
00:26:53Quand ça ne se fait pas,
00:26:55c'est la même chose que quand la moto roule au milieu de la chaussée.
00:26:58Je suis tout à fait d'accord,
00:27:02mais je pense aussi qu'on ne peut pas faire comme si tout se passe bien.
00:27:08Dans les hôpitaux, peut-être que ça se passe bien au CHU,
00:27:13mais il y a des hôpitaux...
00:27:15Je vous dis que c'est un enjeu de violence
00:27:17et que tant qu'on sera dans cette violence,
00:27:19il n'y aura pas de refuge pour les gardes malades.
00:27:21Un refuge, c'est un endroit où on est protégé.
00:27:24J'adhère tout à fait à ce projet de refuge pour les gardes malades
00:27:28parce que j'estime qu'il y a beaucoup d'hôpitaux
00:27:31où même lorsqu'on a un seul garde malade,
00:27:35c'est difficile pour ce garde malade
00:27:37de se sentir parfois même en sécurité.
00:27:41C'est souvent cela qui crée le soupçon.
00:27:45Ce qui se passe dans d'autres pays,
00:27:47c'est qu'à la porte de chaque hôpital,
00:27:49il y a un hôtel.
00:27:50Tu viens du Gabon.
00:27:51D'ailleurs, actuellement, nous vivons le tourisme médical.
00:27:54Ceux qui vont en Inde,
00:27:55ils ne sont pas dans les chambres.
00:27:56Mais nous sommes dans un contexte...
00:27:58Notre contexte, nous devons l'adapter à notre réalité.
00:28:02À partir du moment où le cousin...
00:28:05La dernière scène au CHU,
00:28:07c'est un malade qui va mal,
00:28:08qui vient dans notre hôpital.
00:28:10Le fils du malade,
00:28:11qui veut que son père soit soigné,
00:28:13est tellement pressé de le voir soigner
00:28:15qu'il donne des coups de poing aux médecins
00:28:17qui demandent des examens complémentaires.
00:28:19Voilà une scène.
00:28:20Et je vous assure que nous ne nous trompons pas.
00:28:23Le personnel médical devrait être au service des gardes malades
00:28:27et des malades.
00:28:29À partir du moment où le garde malade
00:28:31veut participer à l'équipe de soins,
00:28:33je crois qu'il faut mettre de la discipline.
00:28:36Est-ce que le problème des gardes malades
00:28:38ne vient pas de ce que le personnel médical...
00:28:42C'est des charges impressionnantes.
00:28:44C'est lui qui va à la pharmacie.
00:28:46C'est lui qui doit nettoyer le malade.
00:28:49C'est ça qu'il faut réparer.
00:28:52Ce sont des faiblesses dont nous avons la responsabilité.
00:28:55Est-ce que vous savez que ce que vous êtes en train de dire,
00:28:57normalement, c'est aussi l'objectif du refuge ?
00:29:02C'est-à-dire qu'il faut éduquer le garde malade.
00:29:04Il faut justement des conférences,
00:29:06il faut des tables rondes,
00:29:08il faut des échanges entre le staff médical
00:29:11et les gardes malades.
00:29:13Dans la pratique médicale,
00:29:16vous ne pouvez pas soigner un malade
00:29:18sans... Dans la pratique médicale.
00:29:21Vous ne pouvez pas soigner un malade
00:29:23sans vous référer à son parent.
00:29:25Par contre, c'est ce qui arrive.
00:29:27Donc, je penserai parfois...
00:29:29À ce moment-là, nous sommes sortis totalement de la logique.
00:29:33Parce que si nous voulons faire un hôpital
00:29:35avec des médecins qui ne savent pas
00:29:37comment ils sont en relation avec la famille,
00:29:39pour que la famille se débrouille...
00:29:41Il y a une interaction entre les deux.
00:29:43Non. La prise en charge d'un malade prescrit...
00:29:47On sait d'abord qui a amené le malade,
00:29:49qui il est pour le malade,
00:29:51comment est organisée la famille,
00:29:53qui est le référent.
00:29:55Il y a un certain nombre de choses.
00:29:56Je dis que le problème du refuge,
00:29:58c'est une bonne idée,
00:29:59parce que les malades viennent parfois de très loin,
00:30:01où ils doivent être.
00:30:02Mais ce refuge n'est pas un refuge
00:30:04de personnel sanitaire.
00:30:06Et donc, il faudra définir
00:30:08les attitudes et les comportements.
00:30:10Les incidents que nous avons...
00:30:12Je me souviens, il y a quelques années,
00:30:14c'était l'hôpital de Biémassy.
00:30:16Ils sont pressés, la jeune dame est de garde,
00:30:18parce qu'il faut quand même comprendre
00:30:19que c'est un métier astrayant.
00:30:21Et puis, elle reçoit des coups de poing,
00:30:23parce qu'eux, ils veulent qu'on sauve leur malade.
00:30:25Bon, d'accord.
00:30:26Mais ce métier n'a jamais été enseigné
00:30:28pour que le garde malade...
00:30:29Alors, il faut que dans le refuge,
00:30:31dans le refuge, Madame,
00:30:33dans le refuge, qu'on ait des gardes malades.
00:30:35Mais le garde malade qui entre en conflit
00:30:37avec le soignant de son malade,
00:30:39ça pose problème.
00:30:40C'est un garde malade immature.
00:30:41Et ça pose problème également
00:30:43des enfants de garde malade.
00:30:44D'ailleurs, je le dis également à l'association,
00:30:47il y a une immaturité,
00:30:48c'est-à-dire que la perte de l'enfant...
00:30:50C'est un pays immature.
00:30:51La place de l'enfant, le docteur, n'est pas à l'hôpital.
00:30:54Et l'une des problématiques que nous posons
00:30:56à l'association Kidi Nono,
00:30:57c'est justement la scolarité des enfants de garde malade.
00:30:59Vous avez des enfants qui se retrouvent à l'hôpital
00:31:01parce qu'ils sont en train de garder leurs parents,
00:31:03ils ne sont pas à l'école,
00:31:04ils ne sont pas sur les bancs.
00:31:05Oui, mais là, c'est délicat parce que
00:31:08c'est l'organisation de la famille.
00:31:10Pour qu'un enfant soit garde malade
00:31:12de son père ou de sa mère,
00:31:14c'est qu'il n'y a personne d'autre.
00:31:15Oui, mais les familles vont mal maintenant, docteur.
00:31:18Ils vont ouvrir la brèche aux auxiliaires de santé
00:31:20qui ne seront pas de la famille,
00:31:21mais qui garderont le malade.
00:31:23Moi, je comprends qu'il y ait des difficultés à accepter
00:31:27qu'il y ait beaucoup de gardes malades,
00:31:29mais je dis si, si, si...
00:31:30Pour les jeunes hospitalières...
00:31:31Si, si, si...
00:31:32Aujourd'hui, on est d'accord dans les centres hospitaliers
00:31:34qu'il faut un garde malade,
00:31:36que ce garde malade soit respecté.
00:31:38Il y a des visiteurs,
00:31:39mais le garde malade qui est là
00:31:41et qu'on identifie comme tel,
00:31:42à l'entrée du malade,
00:31:43doit être respecté,
00:31:44c'est-à-dire que
00:31:46les conflits qui arrivent,
00:31:47certes, il y a des personnes qui prisent des motions,
00:31:50réagissent de façon débordante,
00:31:54alors qu'on n'arrive pas à se contenir,
00:31:56mais il y a aussi parfois une difficulté
00:31:59à avoir l'information.
00:32:01Alors, moi, je comprends les gardes malades
00:32:03qui veulent savoir ce qui se passe
00:32:05et qui sont face à un mur,
00:32:08qui sont face à...
00:32:09Face à la bouche blanche.
00:32:11On leur dit, on leur a dit tout ça,
00:32:14c'est pour ça que je pense...
00:32:16Si vous allez vers la blouse blanche pour être soigné,
00:32:19si ça fait un mur,
00:32:20c'est que vous-même, vous êtes bloqué.
00:32:22On dit même souvent à certains patients,
00:32:24choisissez votre hôpital,
00:32:25choisissez le médecin.
00:32:27Si vous n'avez pas confiance
00:32:28à celui qui voit vos soignants,
00:32:29vous me direz, guérirez-vous.
00:32:30Mais le médecin est là également
00:32:31pour nous mettre en confiance.
00:32:32Il est là pour nous mettre en confiance.
00:32:34Sa blouse ne devrait pas être une barrière,
00:32:36au contraire, elle l'identifie.
00:32:38Un colloque a été organisé
00:32:40par le réseau Germes SHS,
00:32:42groupe d'échange et de recherche sur la médecine
00:32:45et la santé en sciences humaines et sociales.
00:32:47Cela avec la maison des sciences de l'homme.
00:32:50Ce colloque s'est tenu à l'école des sages-femmes
00:32:53à Nantes le 25 et le 26 mars 2011.
00:32:57Nous avons eu accès aux actes du colloque
00:32:59et dans ces actes-là,
00:33:00il est établi que dans la vie des institutions sanitaires,
00:33:04faute d'un système de sécurité sociale
00:33:07à même de prendre en charge un pas important
00:33:09de la population camerounaise,
00:33:11les acteurs faibles,
00:33:13mieux encore, les acteurs affaiblis,
00:33:15c'est-à-dire les malades,
00:33:16les gardes malades et leurs familles,
00:33:18développent des mécanismes de prise en charge
00:33:20qui puisent dans les référents culturels.
00:33:23Alors, si les gardes malades participent
00:33:25à la prise en charge des malades,
00:33:27nos présences au sein des institutions sanitaires
00:33:29constituent également des référents culturels.
00:33:32Constituent également des risques et des inconforts
00:33:35pour ces institutions.
00:33:36L'officeur a commencé à nous dire
00:33:38que c'est une insécurité pour les malades,
00:33:40pour l'hôpital, etc.
00:33:42Le malade qui est à l'hôpital,
00:33:44qui a un garde malade autour de lui,
00:33:46des gardes malades autour de lui,
00:33:47il s'expose à quoi ?
00:33:48Il s'expose lui-même à la maladie.
00:33:50Il veut parler à une garde malade
00:33:52qui a été malade elle-même.
00:33:54Donc, il s'expose, lui, à, j'allais dire,
00:33:57ce stress très fort qui le prend, forcément,
00:34:01parce que, déjà, la maladie est quelque chose
00:34:03qu'on ne connaît pas.
00:34:04On découvre, hein.
00:34:05Et d'ailleurs, je voulais le dire comme ça,
00:34:07au Docteur Turner...
00:34:08Que le garde malade ne connaît pas.
00:34:10Que le garde malade ne connaît pas.
00:34:11C'est clair.
00:34:12C'est-à-dire que, lorsque les médecins
00:34:14nous signent au malade le banc de sortie,
00:34:18la famille ramène le malade à la maison,
00:34:20mais, très souvent, c'est une autre
00:34:23paire de manches qui se passe à la maison.
00:34:24Parce que le malade a changé.
00:34:26Parce que le malade est,
00:34:28bien qu'il soit parfois convalescent,
00:34:30surtout dans les maladies invalidantes,
00:34:32telles que Alzheimer, Parkinson, AVC,
00:34:34le malade a quand même reçu,
00:34:36j'allais dire, une foudre.
00:34:37Il a quand même reçu quelque chose
00:34:38qui touche à son intégrité morale,
00:34:40psychologique, physique même.
00:34:43Et donc, forcément, quand il rentre,
00:34:44parfois, il ne retrouve pas ses repères
00:34:46au sein du cercle familial.
00:34:48Et parfois, même la famille ne sait pas trop
00:34:50comment y faire avec lui.
00:34:51Et il n'y a personne qui dit
00:34:53à ce membre de la famille
00:34:55qui rentre avec son malade,
00:34:56voilà, il va changer,
00:34:57il peut faire comme ça,
00:34:58il peut faire comme ci.
00:34:59Il n'y a personne qui lui dit ça.
00:35:00Donc, c'est une violence.
00:35:01Donc, du coup, le refuge,
00:35:03pour revenir à l'hôpital,
00:35:05pour revenir à l'hôpital,
00:35:06il faut dire que le refuge est là
00:35:08pour améliorer les conditions
00:35:10de vie, de séjour des gardes malades.
00:35:12Pourquoi ? Parce qu'il y a des malades,
00:35:14des gardes malades qui ne font pas
00:35:16un jour à l'hôpital,
00:35:17qui ne font pas une semaine à l'hôpital,
00:35:18qui ne font pas un mois,
00:35:19mais qui font un an.
00:35:21Il y a des malades qui font des années,
00:35:22il y a des gardes malades qui font des années
00:35:24et qui sont tellement fatigués,
00:35:25qui n'en peuvent tellement plus.
00:35:27Entre-temps, il y a plein de conflits
00:35:29narvés, familiaux qui se sont levés.
00:35:31Parce qu'il faut dire très souvent
00:35:32que lorsque vous avez un papa qui est malade
00:35:34ou alors une maman qui est malade,
00:35:35ça peut susciter des querelles
00:35:38au sein des familles,
00:35:39entre les frères, dans les fratries.
00:35:42Ça peut susciter également des problèmes juridiques,
00:35:44il faut le dire également,
00:35:45parce que, ben voilà,
00:35:46on commence à lorgner un peu sur l'héritage.
00:35:47Tiens, bon, il est en train de partir,
00:35:48là, ça ne va pas du tout.
00:35:49Si jamais il part, c'est moi qui ai la voiture.
00:35:51Si jamais il part, c'est moi qui ai la maison.
00:35:53Ça semble comme ça en très forme,
00:35:54mais c'est la réalité.
00:35:56Alors, on est d'accord que la place du garde malade
00:35:59dans notre contexte est encore là.
00:36:01Bien sûr.
00:36:02Ça sert à quelque chose.
00:36:03Là, comment c'est d'y tâcher des références culturelles ?
00:36:06On ne peut pas.
00:36:07Ça ne sert à rien d'imiter.
00:36:09Vous savez, au Cameroun,
00:36:10moi j'ai étudié ici et puis j'ai beaucoup travaillé,
00:36:13je vais travailler d'ailleurs à Yaoundé.
00:36:14Il était une fois, le pavillon Bodlog,
00:36:17les mères restaient avec leurs enfants.
00:36:19Et puis après, nous avons eu des influences
00:36:21sur des programmes internationaux
00:36:24qui ont dit bébé biberon.
00:36:27Et puis après, les diarrhées sont arrivées.
00:36:29Après, on s'est rendu compte qu'on ne peut plus faire ça.
00:36:32Et c'est un jour, un professeur qui venait de France
00:36:37qui s'était étonné de voir qu'en France,
00:36:42où l'enfant dort seul à l'hôpital,
00:36:45les Africains étaient très en avance.
00:36:47Mais au lieu de rester dans cette avance
00:36:49où on est chaleureusement sur l'enfant,
00:36:51on imitait les autres en vivant dans les hôpitaux.
00:36:54J'ai dit que, d'emblée, en commençant,
00:36:57qu'en Afrique, nous sommes communautaires.
00:37:00Et que quand vous êtes malade,
00:37:02votre famille est malade et votre communauté est malade.
00:37:06Même sans sécurité sociale,
00:37:08les Camounet se soignent.
00:37:10Ils n'ont pas commencé à se soigner aujourd'hui.
00:37:12Ils se soignent avec les moyens de l'individu malade,
00:37:14les moyens de la famille et les moyens de la communauté.
00:37:17Cela étant, je crois me souvenir
00:37:19que l'approche de santé publique
00:37:21est surtout orientée vers le district,
00:37:23dont à base communautaire.
00:37:25Cela veut dire que nous voulons
00:37:27la participation des familles à la prise en charge.
00:37:30La famille devient partenaire
00:37:32pour la prise en charge de ce cas,
00:37:34pour que ça aille bien.
00:37:36Mais le partenariat, c'est là le problème.
00:37:38Le partenariat ne veut pas dire
00:37:40que quand vous arrivez, avant de payer,
00:37:42vous devez d'abord savoir pourquoi on a demandé la formule sanguine.
00:37:45D'ailleurs, à quoi va servir cet examen ?
00:37:47Puisque si je te le dis, tu ne comprendras pas.
00:37:50Il faut que le garde malade
00:37:52respecte la profession
00:37:54pour laquelle il demande une assistance.
00:37:57Je dis encore que
00:37:59ce n'est pas un conflit isolé.
00:38:01C'est le reflet de ce qui se passe dans la rue
00:38:03qu'on revoit à l'hôpital.
00:38:05Autant la force municipale
00:38:08n'est pas respectée par un mot de main,
00:38:10autant le garde malade
00:38:12qui a son parent malade
00:38:14pense que c'est en donnant des coups de poing
00:38:16qu'il va guérir, ou bien qu'il va mieux soigner.
00:38:18En fait, vous voyez un peu
00:38:20dans quel genre de...
00:38:22C'est un trouble du comportement.
00:38:24Et je vous assure que la santé mentale,
00:38:26ce n'est pas le malade qui marche nu dans le boulevard.
00:38:28Au Rwanda, je le dis toujours
00:38:30parce que je peux le dire,
00:38:32nous avons proposé à ce pays,
00:38:34après le génocide, la politique de santé mentale,
00:38:36qu'ils mettent en application
00:38:38un Rwandais ne jette pas une épichure de banane au sol.
00:38:40C'est ça la santé mentale.
00:38:42C'est-à-dire que ça te permet
00:38:44de surmonter les tensions de la vie,
00:38:46même si tu as ton épichure qui te dérange.
00:38:48Le Camerounais, il balance, et vous voyez ça traverser
00:38:50sur le coeur de sa voiture.
00:38:52On ne peut pas se détacher
00:38:54de cet élément culturel.
00:38:56Ça veut dire qu'à l'hôpital,
00:38:58on va continuer à vivre les mêmes situations.
00:39:00Mais d'une certaine façon.
00:39:02Je vous le dis, Séverin,
00:39:04il était une fois le Cameroun,
00:39:06il y avait toujours des gardes malades,
00:39:08mais il n'y avait pas ce genre de désordre
00:39:10qui s'installe à l'hôpital.
00:39:12Normalement, un médecin travaille,
00:39:14l'équipe médicale travaille dans la sérénité,
00:39:16dans la confidentialité.
00:39:18Et même quand c'est votre époux,
00:39:20si on vous donne un diagnostic,
00:39:22je dois apprécier votre capacité
00:39:24à supporter le poids
00:39:26du diagnostic.
00:39:28C'est mon métier à moi.
00:39:30Ce que je voulais dire, c'est qu'il y aurait des gardes malades,
00:39:32il y aurait des refuges, heureusement,
00:39:34et je vous le dis, nous au CHU,
00:39:36on a prévu une case où un son
00:39:38viendrait dire discrètement
00:39:40qu'on appelle tel ou tel.
00:39:42Et je vais combattre aussi les comportements
00:39:44de ceux qui appellent les gardes malades,
00:39:46toutes les cinq minutes.
00:39:48Ils sont dans les couloirs hospitaliers,
00:39:50je dis, qu'est-ce que vous faites ici ?
00:39:52Ils disent, on nous a dit d'attendre ici,
00:39:54on nous appellera de temps en temps ça,
00:39:56et c'est pas bien.
00:39:58Donc à minuit, vous avez dans le couloir
00:40:00des gens qui dorment,
00:40:02et il y a une équipe qui a voulu,
00:40:04très humanitairement, me proposer des tentes,
00:40:06et ils voulaient que je les allie
00:40:08et que nous pouvons bien faire.
00:40:10C'est le site,
00:40:12il faut mettre ça,
00:40:14il y a un périmètre,
00:40:16qui ne piétine pas le périmètre des soins.
00:40:18Tout à fait, je suis d'accord.
00:40:20On est d'accord que le garde malade a sa place.
00:40:22Il a sa place,
00:40:24mais on ne lui donne pas ce qu'il prend.
00:40:26Il faut intégrer
00:40:28une association communautaire.
00:40:30On est d'accord.
00:40:32Maintenant, il doit avoir,
00:40:34puisqu'il s'agit d'un partenariat,
00:40:36une association entre le personnel soignant
00:40:38et le garde malade.
00:40:40Est-ce que vous y voyez ?
00:40:42Oui, je pense que ça a toujours été comme ça.
00:40:44Sauf qu'il y a des glissements
00:40:46et qu'il y a des comportements inappropriés des deux côtés.
00:40:48Je vous dis que je ne protège pas ma profession.
00:40:50Je sais qu'il y a des comportements
00:40:52inappropriés dans l'équipe médicale.
00:40:54On le regrette.
00:40:56Comme je vous dis qu'il y a des comportements
00:40:58inappropriés dans la plupart des bureaux
00:41:00que nous fréquentons,
00:41:02où les gens sont au service de la population
00:41:04et s'étendent parfois des comportements.
00:41:06Mais la lutte sur ce plateau,
00:41:08je vous le dis,
00:41:10c'est la promotion des comportements sains
00:41:12dans notre société.
00:41:14Vous verrez que les gardes malades n'auront pas de problème à l'hôpital.
00:41:16Il y a un 2020,
00:41:18le quotidien Mutation qui avait fait
00:41:20une excellente enquête
00:41:22sur les gardes malades
00:41:24dans les hôpitaux.
00:41:26Ils ressortaient de cette enquête
00:41:28que les gardes malades dans la plupart des hôpitaux
00:41:30ressortaient de là avec des maladies.
00:41:32Pour moi, je pense que
00:41:34déjà sur le plan des commodités,
00:41:36même pas sur le plan des commodités,
00:41:38je pense que c'est très important.
00:41:40Si on est d'accord qu'il faut au moins
00:41:42un garde malade, que celui-là
00:41:44soit bien traité,
00:41:46parce qu'on l'a dit, le professeur
00:41:48le reconnaît, c'est une sorte de parterre.
00:41:50Le garde malade
00:41:52qui est couché sur la nat
00:41:54au pied du lit du malade n'est pas
00:41:56en sécurité, ce n'est pas la place du garde.
00:41:58Nous sommes d'accord, professeur,
00:42:00il faut qu'il soit quelque part.
00:42:02Parce qu'il y a des gardes malades
00:42:04qui dorment sur des bancs,
00:42:06dans les hôpitaux.
00:42:08Ce que vous ne comprenez pas, c'est que le garde malade
00:42:10qui est couché sur la nat à côté
00:42:12a l'impression que c'est parce qu'il est
00:42:14à proximité qu'il assiste sa personne.
00:42:16Et c'est là où on change.
00:42:18Sur le plan culturel, on lui dit
00:42:20tu peux être à côté, mais là où tu es couché
00:42:22il y a des microbes.
00:42:24Deuxièmement, il y a des malades
00:42:26de court séjour, de moyen séjour et de long séjour.
00:42:28Donc, on ne peut pas
00:42:30non plus créer un hôtel
00:42:32où les gens vont venir s'installer
00:42:34et ça va nous créer d'autres problèmes.
00:42:36Maintenant, je vous dis que
00:42:38à l'hôpital, il faut un endroit où
00:42:40les gardes malades, ceux qui sont référents
00:42:42restent, le reste rentre à la maison.
00:42:44Ils viennent à l'heure des visites,
00:42:46ils visitent et ils repartent.
00:42:48Si, si, dis donc, il faut un espace
00:42:50j'allais dire un espace salon
00:42:52où les gardes malades peuvent regarder
00:42:54la télévision, écouter la radio, lire
00:42:56on dit que les gardes malades ne lisent pas beaucoup
00:42:58il y a un espace bibliothèque, une petite kitchenette
00:43:00pour réchauffer son plat ou pour faire sa petite cuisine, etc.
00:43:02Et puis, c'est pour Yaoundé
00:43:04ou bien pour Ndouloua ?
00:43:06C'est pour Yaoundé et Nguelmédouga aussi.
00:43:08Alors, en Nguelmédouga, on va faire
00:43:10comme la population de Nguelmédouga voudra
00:43:12comme le maire de là-bas voudra
00:43:14comme les élites de Nguelmédouga voudront.
00:43:16On va le faire.
00:43:18Voilà, c'est décentralisé.
00:43:20Oui, c'est-à-dire que le refuge à Marois ne sera pas conçu de la même manière
00:43:22que le refuge à Yaoundé.
00:43:24Vous savez,
00:43:26à proximité de cet espace
00:43:28la CRTV,
00:43:30il y a un très vieil hôpital.
00:43:32Mais je vous dis que, j'étais encore étudiant,
00:43:34il était pensé pour que
00:43:36chaque malade ait le lit de son garde malade.
00:43:38J'ai un mot là.
00:43:40À l'époque du professeur Macan,
00:43:42en tout cas dans notre domaine,
00:43:44nous savons mieux que les autres
00:43:46qu'un malade a besoin de son parent.
00:43:48Tout à fait. Ça le rassure.
00:43:50Mais alors, ce parent
00:43:52est celui que nous allons préparer
00:43:54à s'habituer
00:43:56à la prise en charge.
00:43:58Pour qu'une fois rentrée,
00:44:00je vous dis ça quand j'étais étudiant,
00:44:02ça veut dire que les autres Cameroonais
00:44:04qui sont nés après devraient faire la même chose.
00:44:06Maintenant, si les comportements des Cameroonais
00:44:08changent, y compris en médecine,
00:44:10ça interpelle toute la société.
00:44:12J'ai dit y compris en médecine, parce que je ne vois
00:44:14pas quel domaine où les comportements
00:44:16n'ont pas changé. La santé mentale
00:44:18des Cameroonais pose problème.
00:44:20Pour la salle des biens, si vous l'avez dit,
00:44:22mais dans la salle des médecins aussi.
00:44:24Ils posent problème et les Cameroonais
00:44:26ne se rendent pas compte qu'ils souffrent eux-mêmes.
00:44:28Je vous dis que je suis sorti
00:44:30de ma maison, j'habite la cité verte,
00:44:32il y a un feu, je m'arrête,
00:44:34il y a quelqu'un qui klaxonne avec force.
00:44:36Je me déporte pour le laisser.
00:44:38Et quand je le regarde, parce qu'il ne peut pas passer,
00:44:40je lui demande quand,
00:44:42à 7h30, vous êtes déjà énervé
00:44:44comme ça, comment vous allez arriver
00:44:46en fin de journée. Les Cameroonais ne se rendent pas compte
00:44:48qu'ils se font du mal. Lorsqu'ils s'engueulent,
00:44:50lorsqu'ils crient les uns sur les autres,
00:44:52lorsqu'ils se donnent, ils sont devenus violents.
00:44:54Cette violence,
00:44:56elle interpelle un programme mondial
00:44:58qui est safe community. C'est-à-dire que
00:45:00développer dans la communauté
00:45:02des comportements plus conviviaux.
00:45:04Ce n'est pas par la force qu'on soigne un malade.
00:45:06A l'école, il faut éduquer les enfants
00:45:08à l'instruction civique.
00:45:10Et puis maintenant, quand les gens grandissent,
00:45:12il faut qu'ils vivent dans une société
00:45:14où il y a des modèles comportementaux.
00:45:16C'est ça la santé mentale.
00:45:18Aux côtés du gouvernement du Cameroun,
00:45:20la communauté humanitaire a lancé
00:45:22le plan de réponse humanitaire
00:45:242024 qui indique
00:45:26que plus de 3 millions
00:45:28de personnes ont besoin d'une assistance
00:45:30humanitaire cette année.
00:45:32Et sur cette question, regardons
00:45:34le ministre de l'administration territoriale.
00:45:40Les gens doivent pouvoir s'auto-gérer.
00:45:42Et nous avons vu comment le chef d'Etat
00:45:44a piloté le dossier
00:45:46de déplacer du nord-ouest et du sud-ouest.
00:45:48Il y a plus de 300 000
00:45:50qui sont rentrés convenablement
00:45:52et ceux qui sont restés dans d'autres régions
00:45:54peuvent s'auto-gérer aujourd'hui
00:45:56et n'ont pas forcément besoin de l'aide.
00:45:58Donc l'assistance humanitaire
00:46:00n'est pas éternelle.
00:46:04La présence des gardes malades
00:46:06dans les institutions sanitaires au Cameroun,
00:46:08c'est une question que je vous pose.
00:46:10Est-ce qu'elle ne met pas en lumière
00:46:12la défense de notre système de santé ?
00:46:14C'est-à-dire qu'il y a
00:46:16une démission quelque part ?
00:46:18La démission, on l'a sentie.
00:46:20Mais je vous assure qu'à partir du moment
00:46:22où on ne recrute plus les médecins,
00:46:24la charge du travail,
00:46:26peut-être que chacun peut défendre son métier,
00:46:28mais la médecine est un métier
00:46:30où il y a des astreintes et où il y a des gardes.
00:46:34Si nous n'avons pas assez de ressources humaines,
00:46:36malgré la volonté,
00:46:38il y a un épuisement qui s'installe.
00:46:40Le personnel de santé à un burn-out,
00:46:42c'est comme l'âne qui s'arc-boute.
00:46:44Donc il nous faut de la ressource humaine,
00:46:46premièrement.
00:46:48Deuxièmement, il faut quand même continuer
00:46:50à mettre à jour
00:46:52les bonnes pratiques en milieu hospitalier.
00:46:54C'est la responsabilité des écoles
00:46:56et des responsables d'établissement.
00:47:00C'est notre devoir.
00:47:02Mais ceci se fait dans la société.
00:47:04On n'a pas besoin d'être fouetté
00:47:06par les gardes malades pour changer de comportement.
00:47:08Donc, par contre, nous sommes conscients
00:47:10parce qu'un médecin travaille sous serment,
00:47:12il a des missions.
00:47:14Ça peut arriver que parce qu'on a coupé son salaire,
00:47:16il se comporte autrement.
00:47:18Ou bien parce qu'il a un peu à vider d'argent,
00:47:20qu'il ait des comportements un peu méfiants.
00:47:22Tout ça, ce sont des choses
00:47:24qui sont contrôlées par l'éthique et la dentologie.
00:47:26Il y a des structures pour cela.
00:47:28L'ordre des médecins doit être au regardant,
00:47:30pas seulement pour qu'on s'inscrive
00:47:32en payant quelque chose,
00:47:34mais pour monitorer les comportements des soignants.
00:47:36Nous sommes enseignants.
00:47:38Nous devons transmettre aux apprenants
00:47:40qui vont devenir médecins
00:47:42et aux spécialistes de demain
00:47:44des aptitudes,
00:47:46des connaissances,
00:47:48des attitudes et une façon de pratiquer.
00:47:50Quand j'ai dit ceci,
00:47:52ça se passe dans une société
00:47:54qui doit donner à ce personnel
00:47:56un confort de travail.
00:47:58Oui, et ce confort de travail,
00:48:00c'est l'amélioration du cadre de travail.
00:48:02Et c'est quand vous avez dit ceci, docteur,
00:48:04que je vous apprends
00:48:06que dans le refuge du garde-malade,
00:48:08il y a prévu, en haut,
00:48:10cet espace conférent,
00:48:12cet espace, j'allais dire, ouvert,
00:48:14où les médecins peuvent venir
00:48:16là-bas pour se récréer.
00:48:18Est-ce que vous savez que...
00:48:20Oui, ça fait peut-être rire, sourire comme ça...
00:48:22Non, non, je ne souris pas parce que c'est faux,
00:48:24mais parce que l'hôpital a en soi...
00:48:26On voudrait amener la vie à l'hôpital.
00:48:28C'est-à-dire que nous voudrions
00:48:30amener les spectacles à l'hôpital,
00:48:32les humoristes à l'hôpital, pourquoi pas.
00:48:34Mais oui, docteur,
00:48:36les clowns à l'hôpital, pourquoi pas.
00:48:38Dans cet espace du refuge,
00:48:40il faudrait des pièces de théâtre,
00:48:42on va dire, mercredi.
00:48:44Ce n'est pas beau, ce projet-là.
00:48:46Oui, parce que c'est gros,
00:48:48mais ce n'est jamais gros.
00:48:50Est-ce que vous savez que quand on rêve,
00:48:52enfin, quand on a une vision,
00:48:54la vision apparaît souvent plus grande que soi-même.
00:48:56Mais quand on se met dedans,
00:48:58je vous assure que les médecins
00:49:00avec les gardes-malades, avec les infirmiers,
00:49:02avec les aides-soignants, avec tout le personnel médical,
00:49:04et qu'ils savent que ce mercredi,
00:49:06aujourd'hui, il y a tel artiste
00:49:08qui vient prester, ou alors il y a tel humoriste
00:49:10qui vient nous faire rire,
00:49:12ils vont venir, ils seront un peu plus allés,
00:49:14ils seront moins stressés.
00:49:16Et s'ils savent surtout que
00:49:18aussi, il y aura un espace,
00:49:20je voudrais un espace sport,
00:49:22c'est-à-dire qu'un vélo d'appartement,
00:49:24je prendrais l'ancien vélo de Severa
00:49:26qui n'utilise plus, ou alors je prendrais le vélo du docteur,
00:49:28on met un espace,
00:49:30on met un endroit où les gens peuvent venir faire un peu de sport,
00:49:32là-bas dans le refuge,
00:49:34je peux vous assurer que ça va faire du bien
00:49:36aux gardes-malades, mais également aux personnels médicaux.
00:49:38Est-ce que la couverture
00:49:40santé universelle
00:49:42pourrait améliorer la relation
00:49:44entre
00:49:46le professionnel de la santé et le garde-malade ?
00:49:48Moi, avant d'arriver à la couverture santé universelle,
00:49:50je suis ravie d'avoir entendu
00:49:52l'expression « bonne pratique »
00:49:54qui est très importante.
00:49:56Sinon, on sort de la prophétie.
00:49:58Les bonnes pratiques,
00:50:00il faut vraiment que l'on s'arrête
00:50:02sur cet aspect « bonne pratique » à l'hôpital,
00:50:04de la paix du corps hospitalier,
00:50:06mais également les bonnes pratiques
00:50:08de ceux qui viennent, c'est-à-dire les gardes-malades.
00:50:10Moi, j'insiste parce qu'on peut
00:50:12dans les hôpitaux également
00:50:14mettre en place des programmes
00:50:16de conseilling pour les gardes-malades.
00:50:18C'est-à-dire que lorsque les gardes-malades arrivent,
00:50:20quand on les a mises
00:50:22quelque part,
00:50:24l'hôpital développe ce moment
00:50:26de conseilling. On vous dit, vous savez,
00:50:28vous êtes là parce que...
00:50:30Et si les médecins ne vous disent pas si,
00:50:32on le dit parce que ces personnes
00:50:34ont également besoin d'un certain
00:50:36accompagnement. Mais je dis,
00:50:38les conflits naissent souvent
00:50:40parce qu'on a le sentiment que même...
00:50:42Ça, je dis la bonne pratique.
00:50:44Même du côté des médecins qui ne sont peut-être pas prêts
00:50:46à travailler avec les gardes-malades,
00:50:48parce que le médecin est astreinte,
00:50:50il a ses choses à gérer,
00:50:52pourquoi est-ce que le garde-malade se place devant
00:50:54pour lui poser des questions. Il faut qu'il y ait
00:50:56ce volet.
00:50:58On ne peut pas soigner un malade sans
00:51:00communiquer, sans parler avec sa famille.
00:51:02Oui, mais il y a certains, on le dit comme ça,
00:51:04les professeurs, ça ressemble évident.
00:51:06Mais je veux dire qu'en tant que même usager,
00:51:08moi je vois des médecins qui ont du mal
00:51:10à partager avec le garde-malade.
00:51:12Il faut qu'on les mette dans...
00:51:14Il faut qu'ils répondent quoi ?
00:51:16Je connais mon métier.
00:51:18J'ai fait mes études.
00:51:20C'est le seul modèle.
00:51:22C'est le seul modèle que vous avez vu.
00:51:24Il y a des bons médecins au Carrefour.
00:51:26Heureusement que vous me disiez à haute voix.
00:51:28Il y en a, il y en a.
00:51:30Tout à l'heure j'ai souri, pourquoi ?
00:51:32Parce que moi au CHU, j'ai souvent
00:51:34invité un orchestre qui passe de salle en salle
00:51:36et qui vient me laisser un four.
00:51:38Et vous aviez ma guitare.
00:51:40Oui, et puis il y a d'autres qui viennent.
00:51:42Ce que je veux dire, c'est que
00:51:44c'est parce que nous avons pensé que c'est pour le bien.
00:51:46Et vous voyez quelqu'un qui sort avec ses béquilles
00:51:48et qui vient écouter ce récital de musique.
00:51:50Ça on le fait. Mais il n'y aura jamais de confusion
00:51:52entre la salle de garde,
00:51:54lieu de vie des médecins
00:51:56où ils échangent sur
00:51:58l'intimité de leurs malades
00:52:00et la convivialité qui aura
00:52:02lieu dans leur refuge.
00:52:04Dans le refuge des gardes malades, tout à fait.
00:52:06On reste dans l'ordre des bonnes pratiques.
00:52:08Est-ce que nos formations sanitaires
00:52:10peuvent aujourd'hui
00:52:12limiter le nombre de gardes malades ?
00:52:14Elles doivent le faire.
00:52:16Elles doivent le faire parce que
00:52:18c'est un problème d'éducation et de sensibilisation.
00:52:20En tout cas au CHU,
00:52:22nous allons élaborer des badges.
00:52:24Et chaque malade nous dira
00:52:26qui est son référent. Il aura son badge.
00:52:28Aux heures de visite,
00:52:30même aux heures de visite,
00:52:32ce sera des vagues de visiteurs.
00:52:34Ils entrent, ils ont le temps de voir leurs malades.
00:52:36Mais je vous assure que c'est pour préserver
00:52:38la santé des malades.
00:52:40Parce que le garde malade
00:52:42qui vient avec son matelas de la maison
00:52:44et qui le pose dans le couloir
00:52:46parce qu'il veut se coucher,
00:52:48quelle est l'écologie de ce matelas ?
00:52:50Le matériel hospitalier
00:52:52est hospitalier.
00:52:54Nous aspirons, vous avez peut-être constaté,
00:52:56la crise elle est nationale.
00:52:58Aujourd'hui il n'y a plus le pyjama du malade.
00:53:00Il n'y a pas l'audra du malade.
00:53:02Mais on va y revenir. On doit y revenir.
00:53:04C'est pour ça qu'on doit revenir.
00:53:06Mais je ne veux pas qu'on aille acheter
00:53:08l'audra Santa Lucia
00:53:10pour le mettre sur un lit de réanimation
00:53:12des malades opérés.
00:53:14Non, je le dis parce que
00:53:16c'est en face du CHU.
00:53:18Et je vous assure que je n'attends même pas,
00:53:20je vais de moins en moins attendre l'audra
00:53:22qui vient de la maison.
00:53:24Mais il y a une place pour la cuisine hospitalière,
00:53:26la nourriture aux malades.
00:53:28Quand la nourriture vient de l'extérieur,
00:53:30on n'a pas la certitude
00:53:32qu'elle est appropriée aux malades.
00:53:34Même si cette nourriture a une charge affective.
00:53:36Parce qu'à l'étranger
00:53:38vous n'allez pas amener le peméplu
00:53:40à l'hôpital.
00:53:42Vous ne voyez même pas votre malade tous les jours.
00:53:44Pourquoi vous voulez le faire ici ?
00:53:46Peut-être aussi un autre élément qu'on n'a pas évoqué,
00:53:48le casting du garde malade par les familles.
00:53:50Qui doit faire le casting ?
00:53:52Généralement, c'est la famille qui vous propose.
00:53:54Ils sont matures.
00:53:56Non, mais parce que parfois dans les familles,
00:53:58madame disait tout à l'heure,
00:54:00on trouve des enfants gardes malades.
00:54:02Le garde malade, ce n'est pas celui qui n'a rien à faire,
00:54:04qui est inutile.
00:54:06C'est vrai que parfois, le garde malade,
00:54:08c'est le mal.
00:54:10Mais ce n'est pas à vous de le dire.
00:54:12Il faut faire attention à l'organisation familiale.
00:54:14C'est la seule qui peut être.
00:54:16Avant votre génération,
00:54:18il y a des enfants qui ont interrompu l'école
00:54:20pour rester aux cheveux de leurs parents.
00:54:22Vous n'allez pas changer ça.
00:54:24C'est pour ça que c'est vrai, restons africains, restons camerounais.
00:54:26Mais améliorons.
00:54:28Et ce qui s'est passé, c'est que ça allait déjà bien,
00:54:30mais en ce moment c'est dégradé.
00:54:32Quand on enseigne la médecine,
00:54:34on dit comment il faut être.
00:54:36Il faut que ceux qui sont gardes malades soient enseignés
00:54:38de comment ils doivent être avec l'hôpital.
00:54:44Et puis il faut sécuriser les hôpitaux.
00:54:48Dans la population des gardes malades, il y a des voleurs.
00:54:50Je le dis sur l'écran,
00:54:52parce que malheureusement,
00:54:54ils s'infiltrent dans ce grand nombre
00:54:56de gardes malades,
00:54:58où un seul malade a 15 gardes malades.
00:55:00Le 16ème, c'est parfois le voleur
00:55:02qui vient et qui peut poser des actes
00:55:04comme ça c'est déjà,
00:55:06ça a déjà été observé.
00:55:08Quand on opère dans un bloc opératoire
00:55:10et que 10 personnes de la famille attendent à la porte,
00:55:12je lis leur angoisse,
00:55:14mais ce n'est pas parce qu'ils sont présents
00:55:16que le chirurgien va bien opérer.
00:55:18C'est le numéro 20 ?
00:55:20Alors ça c'est le numéro marchand.
00:55:22Pour la collecte des fonds
00:55:24qui a déjà commencé
00:55:26sur l'ensemble du territoire national.
00:55:28Ce n'est pas la collecte des fonds pour les lions indontables ?
00:55:30Non.
00:55:32La collecte des fonds pour les lions indontables,
00:55:34ça aurait déjà crépité de partout.
00:55:36Donc le coût de marchand de Horon,
00:55:38c'est 82, 57, 13.
00:55:40Maintenant MTN,
00:55:42ça sera donc étoile 126, étoile 4,
00:55:44étoile 94,
00:55:4621, 22.
00:55:48On espère qu'ils vont retenir,
00:55:50parce que c'est beaucoup de chiffres quand même.
00:55:52Elle a le temps de nous le rappeler.
00:55:54Je voulais quand même dire que
00:55:56la pratique médicale au Cameroun,
00:55:58je peux te le dire,
00:56:00c'est de parler avec les parents.
00:56:02Maintenant ça se passe,
00:56:04vous êtes très communicatrice,
00:56:06donc tu peux comprendre quand même
00:56:08qu'il y a des quiproquos parfois,
00:56:10et des ambiguïtés, c'est votre métier.
00:56:12Parfois la communication n'est pas bonne,
00:56:14mais pas à cause de l'émetteur,
00:56:16parfois à cause du récepteur.
00:56:18Ça va dans les deux sens.
00:56:20Je vous ai dit que la crise des hôpitaux,
00:56:22c'est le payant.
00:56:24Le payant est abstrait,
00:56:26mais il faut qu'on le construise.
00:56:28Moi j'ai étudié dans un CHU
00:56:30où le payant c'était la sécurité sociale.
00:56:32Donc l'approvisionnement
00:56:34à médicaments était prêt,
00:56:36le chariot passait
00:56:38et vous donnait vos traitements,
00:56:40et après à la sortie,
00:56:42vous n'aviez que la facture.
00:56:44J'ai décidé au CHU
00:56:46que quand un malade sort,
00:56:48ils n'ont jamais de l'argent pour payer.
00:56:50Bon, pour la plupart.
00:56:52À ce moment, ils payent ce qu'ils peuvent
00:56:54et ils reconnaissent la dette pour un moratoire.
00:56:56Mais alors, je vous le dis en souriant,
00:56:58c'est notre pays.
00:57:00Ils ne reviennent jamais.
00:57:02Alors vous voyez qu'on veut
00:57:04faciliter la qualité de vie,
00:57:06mais les camouflets, ils sont comme
00:57:08les gars sur la moto.
00:57:10Quand on lui dit peut-être de s'arrêter
00:57:12parce qu'il a plusieurs personnes sur sa moto,
00:57:14il s'efface. Donc faisons des efforts.
00:57:16Parce qu'on a un grand pays
00:57:18et on a des capacités.
00:57:20Les autorités sanitaires souhaitent
00:57:22réduire les évacuations sanitaires
00:57:24qui coûtent très cher.
00:57:26Et nous devons donc transformer nos hôpitaux
00:57:28en lieux d'accueil.
00:57:30Un hôpital, l'hospital, c'est l'hospitalité.
00:57:32Mais en même temps,
00:57:34lorsque l'entrée du CHU
00:57:36l'entrée et la sortie
00:57:38sont barrés
00:57:40par l'arrêt des taxis,
00:57:42il y a un problème.
00:57:44Et les boutiques s'imposent
00:57:46et le parking extérieur du CHU,
00:57:48c'est un garage à taxis.
00:57:50Ça s'est ouvert, c'est vu.
00:57:52Ils se sont dit, ce nouveau-là,
00:57:54qu'est-ce qu'il veut nous montrer.
00:57:56Mais ce que je veux vous dire, c'est que
00:57:58quand je dis aux gardes malades, restez à la distance,
00:58:00ils disent, c'est leur hôpital.
00:58:02On va m'enlever bientôt.
00:58:04Mais oui, évidemment, un jour je vais partir.
00:58:06Mais au moins pendant que je suis là,
00:58:08on va discipliner l'hôpital
00:58:10et on va demander aux autorités
00:58:12de sécuriser l'hôpital
00:58:14parce qu'il faut travailler dans le calme
00:58:16et dans la sérénité.
00:58:18On va dire merci à Albertine, c'est un nouveau challenge.
00:58:20J'espère que le professeur et tous les autres
00:58:22maillons
00:58:24de la santé
00:58:26vont porter ce bébé
00:58:28qui est là pour servir aussi à porter sa pierre.
00:58:30Vous voyez que c'est le ministre
00:58:32d'administration territoriale qui a lancé le projet.
00:58:34Ça montre la vision
00:58:36interdisciplinaire de la santé.
00:58:38La santé, ce n'est pas à l'hôpital.
00:58:40La santé,
00:58:42la santé, c'est pas...
00:58:44Parfois, vous voyez, quand on dit
00:58:46ministère de la santé, on n'a pas dit
00:58:48la maladie.
00:58:50La santé, c'est un état
00:58:52de bien-être que vous avez
00:58:54même quand la maladie est là.
00:58:56Donc, vous pouvez être diabétique
00:58:58et être en santé.
00:59:00Vous pouvez avoir des épisodes de dépression et être en santé.
00:59:02Vous pouvez avoir une tuberculose
00:59:04et être en santé pourvu que vous soyez
00:59:06bien soigné.
00:59:08Et pour être bien soigné, il faut que
00:59:10ce soit fait par ceux qui savent soigner.
00:59:12Parce que lorsque tout le monde vient
00:59:14sur la table des soins, ça fait des ordres.
00:59:16Merci d'être venue. Merci pour ça.
00:59:18Albertine, félicités. Merci.
00:59:20Quoiqu'on a suffisamment parlé du rôle
00:59:22et de la place du garde malade,
00:59:24c'est un baillon essentiel
00:59:26du système de santé au Cameroun.
00:59:28Nous le reconnaissons, mais il faut
00:59:30davantage améliorer sa relation
00:59:32avec le malade, sa relation avec
00:59:34le professionnel de la santé qui reste
00:59:36le maître du jeu.
00:59:38Mesdames, Messieurs, merci de nous avoir suivis.
00:59:40Bonne suite de programme sur la CRTV.
00:59:42S'il vous plaît, adieu. Nous nous retrouvons dimanche prochain.
00:59:46Sous-titrage Société Radio-Canada
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