00:00 - Il est 7h44 sur Sud Radio, nous sommes un petit peu en retard. L'édito politique avec vous Françoise de Goyes. Bonjour Françoise.
00:06 - Bonjour Patrick.
00:06 - Bon, alors que se passe-t-il dans la majorité ? Il y a un petit malaise autour donc de la réforme de l'assurance chômage, c'est ça ?
00:13 - Oui absolument et ça tangue et ce ne sont pas des petites bisbilles pour des ajustements, non.
00:18 C'est un véritable malaise et qui ne vient pas contrairement à ce que j'entends de l'aile gauche de la Macronie.
00:23 D'abord parce que la Macronie n'est ni de gauche ni de gauche et surtout parce que c'est la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brun-Pivet,
00:29 qui a redit hier matin son opposition à cette troisième réforme de l'assurance chômage.
00:35 Puis Marc Ferracci qui est l'un des plus proches d'Emmanuel Macron, je vous rappelle quand même qu'il était témoin de son mariage,
00:40 et bien lui il préfère que l'on s'attaque aux conditions d'accès au chômage plutôt qu'à la durée des indemnisations.
00:46 Ça, ça n'est pas rien à tel point d'ailleurs que Gabriel Attal a déboulé hier en réunion de groupe de l'Assemblée nationale
00:52 allançant l'idée d'une taxe sur les rentes. Alors pour essayer de contrebalancer la colère,
00:57 c'est-à-dire d'un côté l'assurance chômage et de l'autre côté les rentes. Les rentes de qui, de quoi,
01:02 nul ne le sait encore mais on parle de taxer les assurances-vie, le livre-réel, les logements en location.
01:07 Certains pensent même qu'il s'agit peut-être des super-profits, là je pense qu'on peut quand même rêver,
01:12 mais il est resté très flou, il a missionné plusieurs députés pour explorer des pistes.
01:16 C'est une façon de gérer l'agenda, Patrick, de la part du Premier ministre, de tenter de calmer la grogne du groupe
01:23 et d'essayer de louvoyer bon an, mal an comme ça jusqu'aux européennes.
01:27 Manière aussi d'amortir les notes de Moody's et de Fitch qui arrivent fin avril avec les chiffres du chômage
01:32 pour le premier trimestre 2024 qui, on le sait, seront mauvais. On a une sacrée période, 25, 26, 27 avril,
01:40 c'est Moody's, Fitch et les chiffres du chômage. Alors nous ne sommes pas encore au grand soir de la fronde
01:45 dans le groupe macroniste mais ça pique quand même Matignon et l'Élysée, ça tangue aussi sur le front de l'éducation nationale.
01:51 On l'a vu avec le choc de la démission du proviseur de Maurice Ravel.
01:56 D'ailleurs c'est un choc qui partage et qui traverse toutes les formations politiques.
01:59 La gauche aussi, une grande partie de la gauche a été très choquée par cet échec républicain.
02:04 Ça tangue aussi en Seine-Saint-Denis où vous avez une douzaine d'établissements de mairie qui assignent l'État
02:11 avec une astreinte de 500 euros par jour pour demander des moyens.
02:15 Savez-vous combien il manque de professeurs en Seine-Saint-Denis ?
02:17 5000 professeurs et des établissements qui sont souvent dans des conditions très dégradées.
02:23 Et ça risque de retanguer avec la crise agricole puisque ce matin on présente la loi d'orientation agricole en Conseil des ministres
02:30 et on le sait déjà qu'elle ne satisfait pas les syndicats.
02:33 Alors dans cette situation Macron et Attal perdent beaucoup de plumes dans les enquêtes 4 à 5 points.
02:38 - Et un dernier mot, qui profite alors ce malaise Françoise ?
02:40 - Alors écoutez Horen bien sûr, même si je note qu'il est certes à 30% mais il ne bouge pas, il ne baisse pas, il ne monte pas.
02:46 Ça profite un peu à Raphaël Glucksmann qui semble capter une partie des déçus du macroniste
02:50 mais c'est une partie très faible et ça reste à la marge car le noyau dur des macronistes lui ne bouge pas, 18 à 20%.
02:57 D'ailleurs Emmanuel Macron peut se consoler avec ça, il le dorlote ce noyau dur, le cajole notamment avec ses mesures sur l'assurance chômage.
03:05 Ça lui permet de se maintenir à flot sans aucun cap, aucun horizon à part sa propre survie, c'est assez maigre.
03:11 - Merci Françoise de Gois, vous revenez tout à l'heure aussi à 8h15.