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  • 12/02/2024
Avec Yohan Saynac, Médecin généraliste à Pantin Délégué régional adjoint MG France et Laurence Cristol, Député Renaissance de l’Hérault, médecin spécialiste en onco-gériatrie

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-02-12##

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Transcription
00:00 Vérisure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verisure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérisure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
00:11 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 9h34, merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio jusqu'à 10h.
00:17 Nous allons débattre autour de cette information
00:22 donnée parce qu'il y a eu des discussions entre médecins et l'assurance maladie.
00:26 L'information date de vendredi, l'assurance maladie s'est prononcée en faveur d'une hausse de la consultation
00:32 des médecins généralistes à 30 euros contre 26,50 à l'heure actuelle.
00:37 30 euros... La sécurité sociale réfléchit aussi à une
00:42 dit-elle rémunération plus intelligente.
00:46 Nous allons en parler avec un forfait, un seul forfait
00:49 parce que c'est assez compliqué aujourd'hui ce que le grand public ne sait pas.
00:53 La rémunération des médecins est assez compliquée. Pour parler de tout cela,
00:57 Laurence Christol est avec nous, députée Renaissance de Leraud,
00:59 médecin spécialiste en oncogériatrie, bonjour.
01:03 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
01:05 Et Johan Senac, médecin généraliste à Pantin, délégué régional adjoint,
01:09 MG France, bonjour. - Bonjour.
01:11 - Merci d'être avec nous tous les deux.
01:13 Alors, d'abord, regardons la consultation.
01:17 30 euros, je vais commencer avec vous.
01:19 C'est ce que propose l'assurance maladie.
01:21 Par consultation, ça vous va ou pas ?
01:23 - Écoutez, ça permet de rattraper les deux années de très grosse inflation qu'on a pu avoir.
01:29 En gros, 30 euros, ça revient à la consultation à 25 euros en 2017.
01:33 Donc, c'était indispensable, oui.
01:35 - Donc, 30 euros, c'est bien ?
01:37 - C'est une partie indispensable dans cette convention.
01:41 Mais la convention, vous l'avez commencé à l'évoquer,
01:43 c'est un gros document, 46 pages qui ont été présentées jeudi.
01:47 Et effectivement, la consultation de base à 30 euros, c'est un des points qui est indispensable.
01:51 - Bien. 30 euros, c'est suffisant ou pas ?
01:55 Est-ce qu'il faut améliorer aussi autrement la rémunération des médecins ?
01:59 - C'est une très belle avancée et elle va s'organiser autour d'engagements collectifs.
02:03 Puisque vous en avez parlé, il y a aussi, par rapport à cette augmentation de la rémunération,
02:08 des engagements qui doivent être faits, notamment dans la prévention.
02:11 La prévention en santé, il y a les forfaits qui vont être simplifiés.
02:15 Il va y avoir une prise en compte de l'évolution de la société.
02:18 Aujourd'hui, on vit de plus en plus vieux et on a de plus en plus de maladies chroniques.
02:21 Et donc, il y a un vieillissement de la population qui implique aussi une pratique différente.
02:24 Donc, ces forfaits vont prendre en compte également cette évolution.
02:27 - Bien. Alors, le forfait.
02:29 Donc, il y a la rémunération en 30 euros et il y a le forfait.
02:34 Alors, là, je vais vous laisser parler parce que vous connaissez le sujet bien mieux que moi.
02:38 Mais si j'ai bien compris, la Sécurité Sociale voudrait inciter les médecins
02:44 à récompenser les médecins qui font de la prévention.
02:47 Est-ce que c'est cela, France Cristol ?
02:49 - C'est surtout inciter la population médicale à avoir un autre regard sur la médecine.
02:55 Aujourd'hui, on soigne, mais on ne prévient pas.
02:57 Aujourd'hui, si on veut avancer en âge et en bonne santé, il faut aussi axer notre action sur la prévention.
03:03 Donc, je pense que c'est une bonne chose également.
03:05 Et puis, il y a des pratiques aussi qui nécessitent aujourd'hui d'être revues.
03:08 Aujourd'hui, on sait très bien aussi qu'on est le quatrième pays qui consomme le plus d'antibiotiques en Europe.
03:14 On a aussi beaucoup d'examens biologiques inutiles.
03:16 Donc, il y a aussi quelque part une qualité des soins qui doit aller en ce sens-là.
03:20 - Alors, améliorer la prévention, si j'ai bien compris, un médecin toucherait
03:25 proposition de la Sécurité Sociale, 55 euros par an par malade chronique suivi,
03:31 et 80 euros si ce malade chronique est âgé. C'est cela ?
03:35 - Alors, à l'état actuel des choses, c'est vraiment une proposition de l'assurance maladie.
03:39 - Oui, oui, oui. C'est une proposition de l'assurance maladie.
03:43 - Voilà, intermédiaire.
03:45 Effectivement, vous l'avez dit, en gros, dans la rémunération des médecins,
03:47 pour faire simple, généraliste aujourd'hui,
03:49 vous avez 80% qui dépendent de la consultation de l'acte, si vous voulez,
03:53 et vous avez 20% qui sont des forfaits.
03:55 Et c'est un peu complexe à l'heure actuelle,
03:57 vous avez différents types de forfaits et ce n'est pas toujours très lisible.
04:00 Donc là, ce que propose l'assurance maladie,
04:02 et ça a été surtout une demande très très forte des différents syndicats de médecins,
04:06 c'est d'avoir quelque chose, un dispositif qui soit lisible.
04:09 À l'heure actuelle, et ce qui nous a été présenté, pour le moment,
04:12 inquiète beaucoup, très honnêtement, et c'est normal.
04:15 - Pourquoi ça vous inquiète ?
04:17 - Parce que pour le moment, si vous voulez, c'est très difficile de...
04:19 Dès que vous refondez complètement des mécanismes de paiement,
04:23 c'est très dur pour le médecin de savoir s'il va finalement s'y retrouver,
04:25 pas s'y retrouver, etc. Et pour le moment, ça fait plutôt peur.
04:28 Mais encore une fois, la négociation n'est pas terminée,
04:30 ça vient clore une première séquence où...
04:33 Voilà, il y a eu un certain nombre de propositions qu'il va falloir travailler...
04:36 - La volonté, si j'ai bien compris,
04:38 c'est d'inciter le médecin à ne pas accumuler les actes les uns derrière les autres,
04:46 et à se pencher aussi, et à être plus attentif aux malades chroniques,
04:52 malades âgés, aux personnes âgées,
04:54 qui viendraient régulièrement consulter le médecin.
04:58 Et pour cela, le médecin serait récompensé de cette attention.
05:03 C'est cela ou c'est autre chose ?
05:05 - Dans l'idée, il n'y a pas. - C'est l'idée ou pas ?
05:07 - C'est une partie de l'idée. C'est-à-dire qu'effectivement,
05:09 il faut qu'on soit incité à suivre des patients,
05:11 quelle que soit la complexité de ces patients,
05:13 et surtout en laissant personne sur le côté,
05:15 ça c'est très important, donc les personnes âgées, qui ont des maladies lourdes, etc.
05:18 Il faut qu'on puisse être incité à les accompagner encore plus, encore mieux,
05:22 à faire de la prévention, c'est un autre enjeu,
05:24 mais aussi à maintenir une activité soutenue.
05:26 Quand on dit qu'il faut réduire le nombre d'actes,
05:28 c'est non plus ce que demande la science maladie,
05:30 parce qu'aujourd'hui, dans la situation actuelle,
05:32 si les médecins diminuaient drastiquement le nombre d'actes qu'ils font,
05:34 ce serait très compliqué.
05:36 - Non, il ne s'agit pas de diminuer le nombre d'actes,
05:38 mais dans tous les cas, d'être plus constant,
05:42 si j'ai bien compris, vis-à-vis de certains patients.
05:44 C'est cela ou pas ?
05:46 - C'est une reconnaissance également,
05:48 parce que si on valorise certains actes,
05:50 notamment pour des personnes âgées,
05:52 c'est vrai que c'est très complexe, il y a plusieurs propositions qui sont faites,
05:54 on montre bien l'intérêt qu'a le médecin dans son engagement.
05:56 - Vous pourriez valoriser certains actes pour les personnes âgées ?
06:00 - Reconnaître l'importance de ces consultations,
06:04 qui sont des consultations compliquées.
06:06 - Qui seraient payées plus cher ?
06:08 Non, il y aurait un forfait,
06:10 en fonction du nombre de consultations pour des personnes âgées ?
06:12 - Je ne comprends pas très bien l'idée.
06:14 - C'est quelque chose qui n'a pas vocation à remplacer la consultation
06:18 quand vous voyez un patient.
06:20 - Oui, à 30 euros.
06:22 - Si vous voulez, le constat est très simple.
06:24 Aujourd'hui, il y a un manque d'attractivité de la profession de généraliste,
06:28 où vous allez avoir des patients qui vont être plus lourds,
06:30 qui vous demandent du temps.
06:32 La durée moyenne de consulte en médecine générale, c'est 18 minutes.
06:34 - 18 minutes, la moyenne d'une consultation.
06:36 - Et ça se retrouve de manière assez constante dans les études en France.
06:40 C'est une chance, ce n'est pas forcément le cas à l'étranger.
06:42 Il faut valoriser un type d'exercice qui s'engage auprès d'un patient,
06:46 dans la durée, quelles que soient ses difficultés, etc.
06:50 Et donc valoriser ce qui est plus complexe,
06:52 et c'est ça qui est important.
06:54 Parce que sinon, on risque, et on le voit déjà,
06:56 d'avoir une fuite de certains confrères
06:58 qui vont plutôt s'orienter vers des activités qui sont moins exigeantes.
07:02 Ça peut être des centres de soins non programmés,
07:04 ça peut être des activités de téléconsultation, etc.
07:06 Et là, ce dont on a besoin aujourd'hui, ce dont les Français ont besoin
07:08 en soins primaires, c'est de médecins généralistes très temps.
07:10 - Oui, vous êtes d'accord, Laurence Christone ?
07:12 - Totalement.
07:14 Aujourd'hui, on a un problème de santé dans notre pays
07:18 qui est assez important et qui est complexe
07:20 et qui ne va pas être résolu uniquement
07:22 par le passage de la consultation à 30 euros.
07:24 On doit pouvoir former plus de médecins,
07:26 on doit pouvoir lutter contre des artifications médicales,
07:28 on doit pouvoir permettre à tout homme, chacun,
07:30 de pouvoir avoir accès aux soins.
07:32 C'est quelque chose qui est très...
07:34 - Oui. - C'est un changement de paradigme
07:36 aujourd'hui au niveau de la société et de l'entreprise en charge en santé.
07:38 Or, nous avons un système de santé en France
07:40 dont nous pouvons être fiers et il faut continuer à le soutenir.
07:42 - Je vous dis ça parce que la prévention
07:44 est depuis longtemps le parent pauvre,
07:46 franchement, de la médecine en France.
07:49 C'est-à-dire qu'on fait peu de prévention en France
07:51 par rapport à d'autres pays d'Europe, par exemple.
07:53 On en fait peu. - Tout à fait.
07:55 - Donc il faut absolument développer la prévention.
07:57 Mais comment ?
07:59 Tout en garantissant un revenu aux médecins, aux soignants.
08:03 - Tout à fait. D'ailleurs, on vit longtemps en France,
08:07 on a une espérance de vie qui est intéressante
08:09 entre 83 ans et 86 ans actuellement,
08:11 mais on vit mal. Et on vit mal parce qu'en fait,
08:13 on avance en âge avec la perte d'autonomie.
08:15 Donc les actions de prévention sont très importantes.
08:17 Et aujourd'hui, le ministère de la Santé
08:19 s'intéresse à ces actions de prévention.
08:21 Et on en avait déjà parlé dans le PLFSS 2023,
08:23 de pouvoir axer beaucoup d'actions
08:25 sur l'activité physique adaptée,
08:27 notamment sur la prise en charge nutritionnelle,
08:29 sur la stimulation cognitive.
08:31 Donc il y a vraiment une prise en charge
08:33 de la prévention qui doit être importante
08:35 et c'est reconnu aujourd'hui dans les négociations actuelles.
08:37 - Mais alors l'idée, c'est d'inciter les médecins
08:39 à faire plus de prévention.
08:41 - Oui, et c'est pas une mauvaise idée.
08:43 - Non, c'est pas une mauvaise idée.
08:45 - Mais en ce qui concerne le placement sur l'avenir,
08:47 déjà à l'heure actuelle, c'est un des premiers
08:49 motifs de consultation en médecine générale.
08:51 Quand vous regardez ce qui se passe
08:53 dans une consulte de médecine générale,
08:55 un des actes qui est le plus fréquent,
08:57 des motifs abordés les plus fréquents,
08:59 ce sont des actes de prévention.
09:01 C'est s'assurer que les personnes âgées soient à jour
09:03 de ces vaccinations, que les traitements soient adaptés
09:05 à la sévérité d'une pathologie,
09:07 par exemple respiratoire.
09:09 C'est tous ces dispositifs qui essayent
09:11 d'apprécier le risque cardiovasculaire
09:13 d'un patient avant que des problèmes se manifestent
09:15 et pouvoir lutter sur les facteurs de risque.
09:17 - Mais par exemple,
09:19 un médecin pourrait être mieux payé
09:21 si ses patients
09:23 se font vacciner
09:25 contre la grippe, par exemple.
09:27 - C'est une des pistes qui est évoquée
09:29 par l'assurance maladie,
09:31 d'inciter les professionnels.
09:33 Et en soi, ça va faire l'objet
09:35 de discussions encore, mais c'est pas nécessairement...
09:37 C'est déjà plus ou moins le cas.
09:39 À l'heure actuelle, il y a une rémunération globale
09:41 sur un certain nombre
09:43 d'indicateurs de prévention.
09:45 L'idée, la proposition plutôt de l'assurance maladie,
09:47 c'est de l'individualiser patient par patient.
09:49 C'est en discussion à l'heure actuelle.
09:51 - Ça veut dire que...
09:53 Il faut que j'arrive à comprendre.
09:55 Une personne âgée qui vient consulter chez vous,
09:57 par exemple, docteur,
09:59 vous allez l'inciter
10:01 à aller se faire vacciner
10:03 contre la grippe.
10:05 - En fait, moi, si vous voulez, c'est pas le fait de percevoir 5 euros
10:07 qui va me faire parler plus au nom de...
10:09 - C'est-à-dire que si vous...
10:11 Si ce patient
10:13 va se faire vacciner,
10:15 vous touchez 5 euros ?
10:17 - Dans les simulations, dans les diapositives de l'assurance maladie,
10:19 j'ai vu passer 5 euros. Mais peu importe.
10:21 Si vous voulez, c'est pas une question...
10:23 - À chaque patient, vous allez toucher 5 euros ?
10:25 - Mais pas du tout.
10:27 - Je comprends pas très bien, d'ailleurs, ce que veut l'assurance maladie.
10:29 - Je vais vous expliquer. L'idée, c'est de valoriser
10:31 un travail de prévention. C'est de faire en sorte
10:33 de reconnaître que le fait de passer
10:35 du temps pour expliquer à un patient
10:37 que pour prendre soin de sa santé, il faut...
10:39 On a parlé de la vaccination, mais il y a plein d'autres sujets.
10:41 Qu'il va falloir adopter certaines
10:43 attitudes pour prendre soin de sa santé.
10:45 C'est de reconnaître, en fait, cette activité-là.
10:47 Mais évidemment que le médecin va pas...
10:49 La préoccupation d'un médecin, c'est de soigner son patient.
10:51 C'est pas d'aller coucher
10:53 des indicateurs. - Oui. La vaccination pour une
10:55 personne âgée, contre la grippe, c'est indispensable.
10:57 - Bien sûr. - On le sait.
10:59 Oui, Laurence Poustin.
11:01 - Ça conforte la place des médecins dans le système de santé.
11:03 Je pense que ça conforte totalement
11:05 la place, l'engagement d'un médecin.
11:07 Pas uniquement dans le soin, mais dans la prévention.
11:09 Et on en avait parlé, puisqu'on a acté
11:11 les trois rendez-vous de prévention.
11:13 25 ans, 40, 45 ans,
11:15 60, 65 ans. Donc on voit bien qu'aujourd'hui,
11:17 le système de santé
11:19 ça chemine vraiment vers une
11:21 vraie prise en charge, cette prévention
11:23 qu'on attend de nouveau depuis très longtemps.
11:25 - Je vais revenir sur ces trois rendez-vous,
11:27 d'ailleurs.
11:29 Il est 9h45. On va faire un peu de pub
11:31 et je vais revenir là-dessus. A tout de suite.
11:33 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes
11:35 en France. Rendez-vous sur verissure.fr
11:37 pour votre demande de vie gratuite.
11:39 Vérissure présente...
11:41 - Sud Radio, Parlons
11:43 vrai chez Bourdin. 9h10h,
11:45 Jean-Jacques Bourdin. - 9h48,
11:47 avec nous, Laurence Christol, qui est députée
11:49 Renaissance de l'Hérault, médecin spécialiste
11:51 en oncogériatrie, et
11:53 Johan Senac, qui est médecin géronaliste
11:55 à Pantin, délégué régional
11:57 adjoint MG France. Alors,
11:59 quels sont ces trois
12:01 rendez-vous de prévention
12:03 dont vous parliez il y a
12:05 un instant, Laurence Christol ?
12:07 - Le premier rendez-vous, c'est vraiment quand on
12:09 commence à rentrer dans la vie active
12:11 pour essayer de donner de bons contacts,
12:13 de bonnes façons de vivre.
12:15 - Mais est obligatoire ce rendez-vous ?
12:17 - C'est une proposition. - C'est une proposition.
12:19 Est-ce qu'il faudrait le rendre obligatoire ?
12:21 - Pourquoi pas ? Peut-être parce
12:23 qu'en fait, inciter, si vous voulez,
12:25 la population, chacun,
12:27 à prendre en charge sa propre santé.
12:29 - C'est-à-dire que j'ai quoi ?
12:31 Entre 25 et 35 ans, c'est ça à peu près ?
12:33 - Tout à fait. - Entre 25 et 35 ans,
12:35 je serai obligé
12:37 d'aller voir un médecin, pourquoi pas ?
12:39 - Pourquoi pas ? Pour expliquer qu'il faut avoir une activité physique
12:41 quotidienne, qu'il faut arriver... - Mais qui serait
12:43 remboursée par la sécurité sociale. - La consultation.
12:45 - La consultation, bien sûr. - Bien entendu,
12:47 avoir une alimentation équilibrée,
12:49 pouvoir arriver à gérer le stress de son activité
12:51 professionnelle. - Ce serait pas mal, peut-être rendre...
12:53 - Alors, le caractère obligatoire,
12:55 j'en suis pas du tout convaincu, mais par contre,
12:57 permettre à chaque Français de pouvoir avoir... - Pourquoi vous n'êtes pas
12:59 convaincu du caractère obligatoire ?
13:01 - Si vous voulez, la prévention, ça suppose que
13:03 vous puissiez créer une adhésion avec un patient.
13:05 Si le patient est convoqué et se sent obligé,
13:07 je ne suis pas certain que ce soit la meilleure manière d'appréhender
13:09 le sujet. Mais par contre,
13:11 d'avoir à trois temps de la vie
13:13 vraiment la possibilité de faire un point
13:15 de manière exhaustive sur l'état de santé de quelqu'un,
13:17 donner des recommandations, c'est plutôt... - Entre 25 et 35,
13:19 ensuite c'est 45, 55...
13:21 - Et puis 60, 65.
13:23 - Et puis 65, 75,
13:25 par exemple. - En fait, après, il ne faut pas
13:27 prévenir trop tard, il faut prévenir avant.
13:29 - Oui, ça c'est vrai, vous avez raison.
13:31 - C'est vrai que vous parliez des rendez-vous de prévention,
13:33 il n'y avait pas que la vaccination, il y a aussi le dépistage du cancer.
13:35 Il y a quand même, aujourd'hui, en France,
13:37 une possibilité d'avoir un dépistage du cancer
13:39 qui est formidable, avec les mammographies,
13:41 avec les hémocultes, etc.
13:43 Et en fait, on propose ça aux Français
13:45 et en fait, très très peu
13:47 suivent ces propositions. - Alors, pourquoi...
13:49 Alors tiens, ça vous soulevez,
13:51 vous souvenez une vraie question. Comment se fait-il
13:53 que les Français soient si peu sensibles
13:55 à la prévention ?
13:57 - Alors, il y a une question de culture,
13:59 c'est évident, les pays nordiques ont
14:01 une autre culture où la prévention est vraiment
14:03 mise en avant, mais ceci dit,
14:05 qu'est-ce qui fait que...
14:07 Quels sont les leviers pour que ça fonctionne mieux ?
14:09 Moi, je pense que c'est vraiment de
14:11 mettre, si vous voulez, de l'humain, c'est-à-dire
14:13 qu'il ne s'agit pas de délivrer à un patient une information
14:15 brute, pour lui dire, pour qu'il
14:17 change son comportement, pour qu'il aille se faire dépister,
14:19 qu'il aille arrêter de fumer. Et tout l'enjeu,
14:21 c'est pour ça que dans la convention qu'on
14:23 est en train de discuter actuellement, on essaie vraiment
14:25 de valoriser un type d'activité en médecine générale
14:27 traitante, puisque là on parle des soins primaires,
14:29 parce que vous allez créer un lien avec un patient,
14:31 un lien de confiance, qui fait que
14:33 lorsque vous allez lui prodiguer des conseils,
14:35 que vous allez échanger avec lui, entendre ses difficultés,
14:37 il va être amené à se poser des questions
14:39 sur éventuellement changer certains types de comportements.
14:41 C'est vraiment quelque chose de clé,
14:43 si on veut changer le comportement des populations,
14:45 il faut vraiment comprendre ça. - Je comprends
14:47 très très bien, mais j'imagine ça,
14:49 tous les français de 25 à 35 ans
14:51 recevraient un courrier
14:53 en les prévenant
14:55 qu'il serait bien pour eux
14:57 d'aller consulter,
14:59 faire le point sur leur état de santé.
15:01 Ce serait ça.
15:03 Ce serait pas mal, non ? - Moi je pense que ce serait intéressant.
15:05 - Ce serait intéressant. Et puis même
15:07 chose entre
15:09 35 et 45.
15:11 45 et 55.
15:13 Même chose. - Je pense qu'il faut responsabiliser
15:15 et éduquer la population.
15:17 C'est un problème sociétal.
15:19 On a toujours le sentiment que ça n'arrive qu'aux autres.
15:21 Et on est trop dans le soin.
15:23 Aujourd'hui, et par rapport à des pays
15:25 nordiques, nous avons beaucoup de travail
15:27 pour expliquer à nos patients
15:29 qu'il faut prendre en charge leur pathologie de façon
15:31 beaucoup plus précoce. On a beaucoup de chance
15:33 aujourd'hui, on a un système de santé qui est assez
15:35 formidable, on a fait des avancées
15:37 techniques énormes en très peu de temps
15:39 et en fait, on n'a pas
15:41 expliqué aux français que c'est eux
15:43 au départ qui sont à la base
15:45 de leur santé. - Oui.
15:47 - Et puis leur donner les moyens aux gens
15:49 de pouvoir justement changer
15:51 les comportements, de pouvoir adopter des attitudes
15:53 de prévention et ça passe par énormément
15:55 de leviers différents. Enfin là, on n'aura
15:57 évidemment pas le temps de les détailler mais
15:59 en tout cas, l'idée de pouvoir
16:01 permettre à un patient de faire un point
16:03 sur sa santé avec un professionnel qui le connaît
16:05 et que derrière ça débouche sur
16:07 un projet de prévention. Il ne s'agit pas
16:09 simplement d'aller poser des questions, de remplir
16:11 un questionnaire. Derrière, il doit y avoir un projet
16:13 d'accompagnement d'un patient. Si c'est ça
16:15 vraiment l'objectif du débilan
16:17 de prévention, je pense que c'est plutôt quelque chose d'intéressant.
16:19 - Et l'idée de
16:21 faire payer le patient qui ne
16:23 vient pas honorer son rendez-vous ?
16:25 - Je pense que c'est une très bonne idée. - Vous y êtes
16:27 favorable ? - Oui, totalement. Moi, je
16:29 consulte toujours
16:31 au centre anti-cancéreux et régulièrement
16:33 j'ai des patients qui ne viennent pas
16:35 alors que j'ai de l'attente
16:37 dans les consultations. C'est pas correct, c'est pas
16:39 respectueux ni pour le patient, ni pour
16:41 les patients qui attendent, ni pour les médecins.
16:43 - Quel pourrait être d'ailleurs,
16:45 je ne sais pas moi,
16:47 la punition ?
16:49 J'oublie ce mot.
16:51 J'oublie ce mot, mais...
16:53 Ni la sanction, mais... - En fait, il y a 27...
16:55 - Comment faire pour
16:57 mieux encore
16:59 accompagner le patient qui ne vient pas
17:03 l'accompagner ?
17:05 Le sanctionner, oui, pourquoi pas le dire ?
17:07 - Un jour où, effectivement, à une période
17:09 où on a vraiment besoin d'avoir un accès
17:11 aux soins... - On lui ferait payer la consultation ? - En fait, il y a 27
17:13 millions de consultations qui sont panorées par année
17:15 donc ce qui serait peut-être une piste
17:17 ce serait que pour le prochain rendez-vous médical
17:19 lui, par contre, serait pas remboursé ou
17:21 moins remboursé.
17:23 - Pas remboursé, celui d'après ?
17:25 - Ou moins remboursé. - Oui.
17:27 - Qu'est-ce que vous en pensez ? - Moi, je ne suis pas favorable
17:29 en tout cas, si vous voulez,
17:31 mon expérience de médecin généraliste
17:33 chez nous, dans nos cabinets, c'est entre 2 et
17:35 3 lapins par semaine, si vous voulez,
17:37 à peu près, ça représente ça.
17:39 Quand on voit les personnes que ça
17:41 concerne, c'est souvent des personnes
17:43 qui vont avoir un peu plus de difficultés
17:45 sociales, qui vont cumuler
17:47 on va dire, les problèmes. Là, je parle
17:49 vraiment de la médecine générale, je parle de ce que je connais.
17:51 Pour le coup,
17:53 je ne pense pas qu'aller les sanctionner
17:55 ça va permettre d'aller dans le bon sens.
17:57 Si vous voulez. Quand vous avez
17:59 par exemple des mamans solo qui y ont leurs cours
18:01 dans tous les sens... - Mais alors, on fait quoi si on ne les sanctionne pas ?
18:03 - En réalité, vous voyez, les patients qui viennent pas
18:05 c'est souvent les patients que vous ne connaissez pas bien
18:07 ou que vous ne connaissez pas. Les personnes avec qui
18:09 vous avez vraiment construit un lien dans la durée
18:11 ça peut arriver de
18:13 rater un rendez-vous, mais ils s'en excusent
18:15 et ce ne sont pas des choses qui se reproduisent. - Vous vivez la même chose ?
18:17 Non, pas tout à fait. - Non, pas tout à fait.
18:19 Je pense que... Mais j'entends, tout à fait.
18:21 Je rejoins votre analyse sur certaines
18:23 parties de la population, des personnes
18:25 qui sont en difficulté, mais il y a quand même un nomadisme
18:27 médical. Il y a quand même beaucoup de patients
18:29 qui prennent beaucoup de rendez-vous sur Doctolib.
18:31 Le fait, ou Doctolib ou d'autres
18:33 plateformes, finalement, par internet
18:35 et qui finalement se disent "je prendrai le premier"
18:37 ou "j'irai au troisième" etc. - Voilà, qui prennent trois rendez-vous
18:39 avec trois médecins différents, et puis voilà. - Ça existe !
18:41 - Oui, qui attendent le premier
18:43 rendez-vous et... - Et c'est eux qu'il faut
18:45 sanctionner. Mais effectivement,
18:47 essayer de trouver une solution pour que ces personnes qui sont en difficulté
18:49 notamment sociale, ne soient pas
18:51 touchées. Mais aujourd'hui
18:53 on ne peut pas fermer les yeux
18:55 sur ce qui fait vraiment
18:57 défaut dans notre système de santé.
18:59 - En tout cas, si vous voulez que chacun prenne conscience
19:01 que le système de santé
19:03 est en grande tension, qu'il faut
19:05 en prendre soin, et qu'il y ait une
19:07 prise en considération
19:09 du fait que chaque rendez-vous
19:11 "compte", et qu'il faut
19:13 dans la mesure du possible les honorer.
19:15 Vraiment, l'idée d'une taxe Lapin, je pense que
19:17 c'est une usine à gaz. En pratique, ça ne fonctionnera
19:19 pas. - Ça ne fonctionnera pas.
19:21 Nous verrons, parce que pour l'instant, nous ne connaissons
19:23 pas les contours exacts de cette
19:25 taxe Lapin. - Non, c'est une feuille de route.
19:27 - Vous ne les connaissez pas ? - Non, c'est une proposition.
19:29 - Heureusement qu'il y a des négociations
19:31 qui sont en cours. - Oui, oui, oui.
19:33 Mais j'en reviens
19:35 à la prévention et aux
19:37 consultations qui seraient
19:39 inciter
19:41 les patients à aller consulter
19:43 entre 25 et 35 ans.
19:45 C'est une très bonne idée, je trouve.
19:47 Très bonne idée. Comme vous le dites,
19:49 ça permettrait de créer un lien
19:51 avec un patient.
19:53 Parce qu'il y a des hommes et des femmes qui ne voient jamais
19:55 de médecin, surtout entre 25 et 35 ans.
19:57 - Je pense, Christol.
19:59 - Ils n'en sentent pas l'obligation.
20:01 Et puis, entre 25 et 35 ans, c'est le moment de parler
20:03 tabac, c'est le moment de parler
20:05 alcool, c'est le moment de parler hygiène de vie.
20:07 On voudrait arriver à une génération
20:09 zéro chômeur.
20:11 On voudrait vraiment arriver à ce qu'il y ait
20:13 une prise en charge aussi nutritionnelle.
20:15 On sait qu'on a une augmentation exponentielle
20:17 du taux d'obésité. Donc, en fait,
20:19 c'est la source des maladies chroniques.
20:21 C'est la source des maladies chroniques. L'hygiène de vie est à la base
20:23 de la santé. Donc, je pense
20:25 que ces consultations seraient vraiment
20:27 très opportunes
20:29 et pourraient permettre vraiment
20:31 d'avancer dans la prévention
20:33 et arriver à avancer en âge,
20:35 en bonne santé. - Merci à tous les deux.
20:37 Merci d'être venus nous voir ce matin.
20:39 Il est 9h56.
20:41 Tout de suite, Sud Radio Média, avec Valère Expert
20:43 et Gilles Ganzemann.
20:45 Invité, Maxime Onceni,
20:47 pour l'émission qui veut être mon associé.
20:49 Merci.
20:51 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin.
20:53 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
20:55 Avec Vérissure,
20:57 le numéro 1 des alarmes en France.
20:59 Rendez-vous sur verissure.fr
21:01 pour votre demande de devis gratuits.

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