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00:47 Originaire de l'ouest Cameroun, Perez Gemako Bamlopa est un jeune homme de 21 ans
00:55 qui a conquis la ville de Berthoua grâce à un menu fétiche, Hot Kokichou.
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01:20 Après l'école, je voulais faire plutôt le poulet, le poulet brisé, avec les plantains frais, tout savant, le plat à 1000 francs.
01:30 Après je causais avec mes aînés, ils me disaient que le poulet c'est mieux pour le niveau de tous les Camerounais, tout savant, 1000 francs, 1500 le mensonge.
01:37 Je cherchais quelque chose de différent, vu que tout le monde vendait le poulet dans la ville, quelque chose de différent.
01:43 J'ai réfléchi, vu que j'avais dit que ma mère faisait le kokin, j'ai dit que pourquoi pas le kokin.
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02:13 Je vendais d'abord le pain avec les oeufs, après j'ai vendu le pain avec la viande, mes économies j'avais lancées dans le poulet brisé.
02:21 Et tout était, j'avais acheté les poulets, j'avais acheté les tapis de brin d'oeufs, les gamelles, tout ça pour emballer, donc tout l'argent était parti.
02:29 [Bruit de la pluie]
02:37 J'ai fait des prêts, et aussi ma soeur aînée qui m'a aidé, elle m'a aussi prêt, elle m'a aussi aidé avec un peu d'argent, et son mari.
02:44 Ça m'a permis d'acheter un sac de kokin, un bidon d'huile, les feuilles, j'ai commencé, je suis parti donc voir un scénariste qui m'a confectionné cette fiche.
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03:04 Son entreprise, créée depuis quelques temps au quartier Eikombitye à Berthois, a pour spécificité la préparation des plats de coquilles,
03:15 une originalité culinaire du peuple Mbo, du département du Mungo, dans la région du littoral.
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03:53 Notre matière première, on utilise le coquille, le coquille qui vient du nord, et l'huile rouge.
04:01 Nous sommes quatre, six.
04:05 Bon, si on compte même celui qui vient laver les choses après, c'est un élève, il vient pointer, il vient laver les récipients, les mamies qu'on a travaillé avec chaque soir,
04:16 il est fini les classes, il y a aussi quelqu'un qui vide la poubelle chaque jour. Bon, ceux qui sont stables, c'est six personnes.
04:24 Oui, mais ceux qui sont les élèves, ils ne sont que deux.
04:28 En effet, le gâteau de cornille en français est semé épicé de couleurs jaunes dorées, préparé à base de haricots blancs et d'huile de palme,
04:42 essentiellement le mélange emballé dans des feuilles sauvages ou de bananiers et cuit à la vapeur.
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05:02 Donc, avant, on commence à 6h30. Au plus tard, tout le monde doit être là, parce que ça prend beaucoup de temps.
05:09 Et on doit sortir au moins à 11h00 au plus tard. 11h30, on doit être dehors.
05:15 Parce que la pause dans les bureaux, c'est 13h00. Parce que le temps pour nous, si on est en retard d'arriver peut-être à l'hôpital régional,
05:22 faire vite, arriver peut-être à la délégation de la santé, à la direction des mines, on doit tout faire pour l'intervalle, 11h30 ou 14h00,
05:30 pour diminuer. Bon, maintenant, après, on se situe un peu en ville, on essaie de finir le reste.
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05:53 Après la cuisson, les paquets de coquilles sont ôtés du feu et disposés dans des conditionnements qui les conservent chauds en longueur de journée.
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06:16 Après 45 minutes au feu, on prend une boule pour vérifier que c'est déjà prêt. Parce que si ce n'est pas cuit, ça peut déranger.
06:24 Les clients peuvent avoir du mal de vent. Voilà. C'est pour ça qu'on essaie de fendre pour voir au mieux.
06:31 Si ce n'était pas cuit, ça devait montrer un signe. Mais quand on voit, tout autour, on voit que c'est déjà prêt.
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06:59 Dès 11h00, tout est terminé à l'usine et les équipes de distribution se déploient sur le terrain pour des points de vente,
07:09 la livraison dans les bureaux administratifs et les marchés, de même que la vente ambulante à travers des portes-tout dans les quartiers et autres lieux publics de la ville de Berthois.
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07:32 J'ai une grande clientèle. Je ne sais pas les estimer. Parce que de jour en jour, mon numéro 1 client me voit et m'appelle.
07:43 J'enregistre directement. Parce que, comme présentement, j'ai des clients qui m'ont écrit sur WhatsApp.
07:47 Je mets en statue une petite vidéo, je filme le cookie, je mets en statue et je dis que c'est déjà prêt.
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07:56 Allô, madame.
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08:03 D'accord, madame. Les deux, c'est plan terminé, n'est-ce pas?
08:07 Ok, madame. Plan terminé.
08:10 D'accord, madame.
08:15 Il vient avec tout. D'accord, madame.
08:19 Oui, tout de suite.
08:24 Oui, il va prendre la moto dans quelques minutes.
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08:41 On vend en moyenne 180 boules par jour.
08:45 Ça nous permet de prendre soin de nous-mêmes d'abord, de la famille en général.
08:50 Et on épargne aussi pour nos projets à venir.
08:54 Parce qu'on a des ambitions. Parce que moi, je suis limité à pousser toujours sur le sol.
08:59 C'est pour un temps.
09:00 Après, maintenant, j'en cherche une référence. Donc, on va se situer, essayer d'agrandir.
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09:14 À partir de 4 plats, on livre gratuitement à nos frais.
09:17 Et à partir de moins de 4 plats, c'est au frais du client.
09:21 Soit 500 à la raison.
09:23 Cependant, comme toute œuvre humaine, la gestion de cette entreprise n'est pas un long fleuve tranquille.
09:32 On rencontre pas mal de difficultés sur la qualité des coquilles.
09:38 Parfois, on tombe sur la mauvaise qualité.
09:40 C'est difficile à laver. Ça a les peaux.
09:43 Ça a les noeuds qui sont dus à la chanson.
09:46 Il y a les noeuds noirs qui sont dus à tout enlever.
09:49 Et aussi la qualité de l'huile.
09:52 On a trop de problèmes, beaucoup plus sur l'huile.
09:55 On tombe sur la mauvaise, sur la bonne.
09:57 Parce que le coquille, c'est au moins 70% de l'huile.
10:00 On a beau tout tourner, on a beau tout mettre le sel, bien faire.
10:04 Mais quand l'huile n'est pas de bonne qualité, ça gâte une fois la cuisine.
10:10 Et on vare. Même nous, nous ne sommes pas contents.
10:13 Le visage, on ne s'en vient pas attacher.
10:15 Mais peut-être qu'ils ont remarqué, des fois, je vends, je ne suis pas très souriant.
10:18 Peut-être qu'il a l'habitude d'être toujours souriant quand je vends.
10:21 Quand je ne suis pas très souriant, il peut peut-être dire que ce n'est pas très bon aujourd'hui.
10:25 Perez Guemo Vamlopa, qui a surmonté les préjugés, est déterminé à aller plus loin.
10:33 Au début, c'était pas facile.
10:35 Parce qu'au début, quand je sortais, mes anciens camarades,
10:39 "tu prends le coquille, Guemo, tu vois un ancien, il était un peu un dérangeur avant,
10:44 lui, il était un peu... je ne pouvais pas le faire, vous ne me voyais pas faire ça.
10:48 Tu vois, quand on est un genre qui aime porter les pantalons slimés, un gâchon, tout ça,
10:54 tu vends le coquille, on se moquait un peu de moi, on me taquinait.
10:59 Même mes professeurs me moquaient, mais d'autres me donnaient du courage, d'autres se moquaient.
11:03 Tu dis, "mais là, tu vois, tu vends le coquille", on me taquinait comme ça.
11:08 Mais moi, je connaissais ce qu'ils voulaient, tout ça.
11:22 On cherche une référence, un endroit où on va se situer,
11:27 où on va écrire la "Rot Coquille Show" en haut.
11:30 Tout le monde, une référence de coquille.
11:32 Et pourquoi pas ajouter d'autres menus un peu plus... pour diversifier la chose.
11:37 Oui, et agrandir, faire des points de vente un peu de partout.
11:42 Pour l'instant, on a trouvé un seul point de vente.
11:47 Et on a trouvé aussi un deuxième point de vente à Enya.
11:52 On va commencer, on va commencer la semaine prochaine.
11:57 Les clients de Perez sont des hommes, des jeunes,
12:06 et même des femmes de tous bords, qui consomment sur place,
12:11 en font des provisions pour nourrir leur famille,
12:15 en attendant qu'elle entre elle-même en cuisine.
12:19 Je mange son coquille presque chaque jour,
12:22 puisque j'apprécie sa manière de faire, et il fait ça très bon.
12:27 Et c'est comme ça que tous mes collègues aussi achètent chez lui.
12:31 Ce sont mes collègues qui m'ont d'abord informé comment il fait son coquille,
12:35 que c'est bien, et c'est pour ça que moi aussi, j'ai pris goût.
12:40 Dernièrement, j'ai acheté pour la maison, et ils ont aussi apprécié là-bas.
12:45 Ce que je peux dire à mes petits frères, à mes grands frères,
13:01 à mes collègues jeunes, c'est d'avoir le courage.
13:05 Ce n'est pas abandonner, c'est juste dire que je peux d'abord.
13:10 C'est vrai que ce n'est pas facile, l'entrepreneuriat n'est pas facile,
13:14 mais tout ça c'est dans la tête.
13:16 Quand tu commences, et tu ne regardes pas les yeux des gens,
13:20 tu vas enlever d'abord la honte.
13:22 Il n'y a pas que c'est une femme, il n'y a pas que c'est un homme.
13:25 Tant que ça peut te permettre de manger, tu le fais, en étant très content.
13:31 Le Koki, semée traditionnelle de la région du littoral,
13:36 se positionne alors comme un facteur de cohésion sociale.
13:41 Apprécié de tous, sans distinction d'origine ethnique,
13:46 le Koki devient un élément de promotion du vivre-ensemble abertois.
13:52 Cette entreprise est un modèle pour les jeunes de l'âge du promoteur en quête d'emploi.
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