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  • 07/02/2024

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Transcription
00:00 *Musique*
00:11 *Musique*
00:30 C'est ici à Berthois, capitale régionale de l'Est de Cameroun,
00:35 que Marius Samba, 27 ans, sonné, déploie son génie dans le domaine du staff.
00:42 *Musique*
00:55 Il arrête ses études en 2016 et se lance immédiatement dans la décoration intérieure des maisons,
01:03 étant à la base issu d'une famille de staffeurs.
01:07 Une formation dans le tas, lui offre aujourd'hui une place de choix dans la société.
01:15 *Musique*
01:25 Le staff, je le fais depuis pratiquement 8 ans.
01:29 Pendant que je fréquentais toutes les vacances, mes grands frères m'amenaient dans des chantiers.
01:35 Ce qui fait que j'ai commencé à fréquenter le chantier de staff depuis.
01:40 J'ai rencontré un monsieur qui m'a mis dans le staff et qui m'a amené à Douala.
01:44 C'est lui qui m'a introduit proprement dans le staff.
01:47 Après ma formation, il m'a libéré.
01:50 C'est comme ça que je suis retourné sur Berthois.
01:53 Je commence à faire des jobs avec d'autres staffeurs qui gagnaient des grands marchés.
01:58 Après, j'ai commencé aussi à voir des marchés.
02:00 Par ma qualité du travail, leurs clients m'appréciaient.
02:04 Ils me mettaient en contact avec certains d'eux.
02:07 *Musique*
02:13 C'est au quartier Mokolo, Safari, qu'il ouvre son atelier.
02:18 Un atelier qui accueille des jeunes âgés au moins de 18 ans
02:23 et qui désirent se faire former dans le domaine du staff.
02:29 *Musique*
02:34 En 2021, j'ai créé cet atelier.
02:38 Après la création de cet atelier, je ne pouvais pas travailler seul.
02:43 L'idée de récuter certains jeunes pour les former, pour commencer,
02:49 j'ai d'abord appelé mon cousin.
02:53 Mon cousin était à Yaoundé.
02:56 Il faisait l'auto-école.
02:58 Après sa formation, je l'ai appelé pour venir me trouver à Berthois.
03:02 Après lui, il y a eu des parents qui s'intéressaient.
03:06 Ils venaient me rencontrer ici à l'atelier.
03:08 Ils me faisaient des propositions.
03:11 C'est comme ça que je me suis retrouvé avec tout ce monde que vous voyez.
03:15 Lui, c'est un de mes cousins. C'est un technicien.
03:18 Le reste, ce sont des apprentis staffeurs.
03:22 Huit apprentis staffeurs et trois techniciens opérationnels
03:27 se retrouvent ici à l'atelier chaque jour, de lundi à samedi,
03:33 de 7h30 à 17h, pour produire des œuvres d'art.
03:39 [Musique]
03:52 Ici, c'est un processus de fabrication d'un moule.
03:57 À l'intérieur est logée une rosace décorée
04:00 que nous avions installée après avoir bordé.
04:04 On a graissé au pinceau.
04:06 Puis on a fait un mélange homogène, c'est-à-dire de l'eau propre avec du plâtre.
04:12 On a mélangé. On a staffé au-dessus.
04:15 Puis on a obtenu cette pâte-là, qui est en train de se solidifier.
04:19 Maintenant, à partir de cette pâte, on a pris la filasse que voici,
04:24 qui joue le rôle du squelette, un peu comme dans le corps humain.
04:27 C'est ça qui rend la pièce solide.
04:30 Du coup, après avoir mis la filasse, on a également staffé avec la part du staff au-dessus.
04:36 On loge donc cette petite planche-là, qui va nous permettre,
04:40 après la finition de la fabrication, on pourra taper dessus et on obtient la pièce.
04:46 [Musique]
04:56 Ici, c'est une rosace, une grande rosace.
05:00 On peut l'utiliser dans de grandes surfaces, tel que le plafond du salon.
05:07 Ça joue un rôle de décoration.
05:10 En même temps, ça peut porter un lustre ou une maison.
05:18 Et voilà son moule.
05:20 [Musique]
05:36 Le cœur à l'ouvrage, les apprentis se donnent à cœur joie,
05:41 conscient que la récompense se trouve au bout de l'effort.
05:47 [Musique]
06:03 J'étais à Yaoundé, je me battais pas mal.
06:07 J'ai fait une formation en auto-école et ça ne donnait pas.
06:12 C'est un jour que mon frère m'a appelé, qu'il a un truc, il veut qu'on travaille ensemble.
06:18 Alors, je suis venu en tant qu'apprenti.
06:21 Je commence donc à apprendre jusqu'à aujourd'hui.
06:23 On est là, on s'en sort.
06:25 Dans le staff, je suis le guide, après lui.
06:29 Donc, s'il n'est pas là, je peux montrer, il peut me dire ce qu'il a à faire.
06:33 Et puis, on part au chantier, on fait ce qu'il a demandé de faire.
06:37 [Musique]
06:42 De fil à aiguille, la renommée de Mario Samba se construit.
06:47 Il est de plus en plus sollicité par des clients qui lui font confiance.
06:53 [Musique]
07:00 L'art décoratif étant une œuvre de l'esprit, le génie de Marius s'épanouit.
07:08 [Musique]
07:18 Sur commande, on peut avoir les rosaces, par exemple, qui sont en forme circulaire.
07:26 On peut avoir ça comme commande.
07:28 Autre chose, on peut avoir des corniches, des corniches décorées ou des corniches lisses.
07:34 Autre commande, on peut avoir des moulus.
07:37 On peut également avoir des plaques que mes petits sont en train d'apprêter.
07:42 On peut avoir des plaques qui nous permettront de monter les plafonds après avoir pris le niveau.
07:48 Quant aux portes-rideaux, les portes-rideaux entrent essentiellement dans la décoration intérieure.
07:54 Lorsque nos clients ne veulent pas utiliser du bois pour accrocher les triangles,
08:00 ils nous font des commandes telles que les portes-rideaux.
08:03 Avec son équipe jeune, Marius organise des journées de travail et, comme un grand frère,
08:10 il se rassure de la formation intégrale de ses apprentis.
08:15 Il leur donne également des conseils de vie pratiques, ce que ces jeunes gens lui rendent bien.
08:23 Je suis fréquenté au village.
08:25 Comme j'avais des problèmes d'avoir un village, des problèmes d'argent,
08:29 parce que je ne pouvais plus continuer à fréquenter l'aventure au village.
08:32 Après, ma mère m'a appelé ici pour venir fréquenter.
08:36 J'ai commencé à fréquenter au lycée technique de Poglota.
08:41 Après, il n'y a plus d'argent pour continuer à fréquenter.
08:45 Et je suis resté ici derrière.
08:48 C'est comme ça que mon ami a tendu à travailler ici.
08:51 Il m'a appelé pour venir l'aider un jour.
08:53 C'est comme ça qu'il vient les aider à sortir la filasse.
08:56 Après, il me demande si je veux apprendre le travail.
08:58 J'ai dit oui, je vais apprendre le travail.
09:00 Après, il m'a dit que je vais voir mon boss pour voir s'il peut m'accepter
09:05 pour que je vienne apprendre le travail.
09:07 J'ai dit qu'il n'y a pas de problème.
09:08 C'est comme ça que le lendemain, je suis parti là pour aller à la source de l'eau.
09:12 Après, mon boss m'a appelé.
09:14 Il m'a demandé si je veux apprendre le travail.
09:17 J'ai dit oui, je vais apprendre le travail.
09:19 Il m'a dit que demain, je viendrai avec ma main.
09:22 C'est comme ça que le lendemain, je suis venu avec ma main.
09:25 Et il m'a posé quelques questions.
09:27 Ça a donné.
09:29 Ici, aucune tâche ne s'exécute au hasard.
09:37 La chaîne est suivie pour espérer obtenir des pièces uniques
09:42 capables de satisfaire les clients.
09:47 Le porteur rideau
09:51 Ici, c'est le porteur rideau.
10:00 Le porteur rideau sur lequel on peut poser le train qui porte les rideaux.
10:10 Vous voyez que ça joue deux rôles à la fois.
10:14 On pose le train de porteur de rideau.
10:17 En même temps, ça joue un rôle décoratif.
10:20 Vous voyez ces fleurs-là.
10:24 On peut décorer ça en couleur d'or.
10:26 Donc, ça joue deux rôles.
10:29 Porteur rideau, décoration.
10:40 Mario Samba doit quitter de temps en temps son atelier
10:44 ou se rendre dans les chantiers.
10:47 Ici, les clients sont exigeants
10:50 et il faut se rassurer que chaque pièce est à sa place.
11:09 Opérationnel depuis plus de trois ans,
11:12 Mario se dit sans sortir sur le plomb financier.
11:16 Le métier semble nourrir son homme.
11:20 Avec le staff, je parviens à payer mes factures,
11:26 payer les impôts,
11:28 satisfaire certains besoins de ces jeunes-là.
11:31 En journée, comme telle que la nutrition,
11:33 certains parmi eux peuvent me poser des petits problèmes.
11:37 Je peux répondre présent. Ça dépend.
11:40 Ce responsable de famille, au-delà du plan professionnel,
11:44 trouve chaque semaine un temps d'arrêt
11:47 pour prodiguer des conseils à ses jeunes frères.
11:50 Arrêtez, arrêtez, venez.
11:53 L'objectif ici, c'est d'apprendre le métier
11:56 pour pouvoir être des hommes demain.
11:58 Du coup, en dehors du métier, on a des séances de causerie.
12:02 On fait des réunions de temps en temps
12:04 pour veiller à leur discipline.
12:06 De telle sorte qu'on puisse avoir une entreprise exemplaire.
12:11 Oui, oui.
12:12 Lorsque l'un parmi eux dérange, ils ont des punitions.
12:16 Des punitions qui les ramènent sur la bonne voie.
12:20 Il ambitionne à grandir son atelier
12:23 et acquérir des équipements appropriés
12:26 pour plus de visibilité de son travail,
12:30 pour la satisfaction de ses clients.
12:34 Je ne voudrais pas me limiter juste à ce niveau.
12:37 Je souhaiterais que d'ici deux à trois ans,
12:40 que nous ayons un atelier plus grand que ceci.
12:44 Qu'on puisse, après la formation de ces jeunes-là,
12:47 qu'on puisse même également les embaucher sur place.
12:50 Encourager d'autres de venir de temps en temps
12:54 pour pouvoir aussi avoir leur part.
12:57 Qu'on ait notre part de magasin
12:59 où on peut prendre directement,
13:01 réaliser nos projets, satisfaire nos clients.
13:04 Il appelle au soutien du gouvernement.
13:08 J'implore de toutes mes forces
13:11 que le gouvernement jette un oeil
13:14 sur nous qui exerçons dans le secteur informel.
13:17 Les moyens, nous n'en avons pas.
13:19 Nous implorons leur soutien dans ce sens.
13:22 Qui nous encourage,
13:23 vu que nos matériaux coûtent excessivement cher.
13:26 On ne s'en sort pas.
13:28 Il y a plein de jeunes qui veulent apprendre,
13:30 mais il n'y a pas de matériel.
13:32 La décoration en plâtre n'a donc plus de secret
13:36 pour Mario Samba.
13:38 Ce jeune staffeur gagne fièrement son pain quotidien
13:42 et forme plusieurs autres jeunes
13:45 avec lesquels il compte faire du métier de staffeur
13:49 l'un des plus beaux,
13:51 l'un des plus porteurs dans la région de l'Est.
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