00:00 - 8h17 dans le grand matin, week-end. Va-t-on généraliser le fait qu'on puisse toucher le RSA en échange de 15 heures d'activité hebdomadaire ?
00:13 C'est en tout cas ce que souhaite le Premier ministre Gabriel Attal.
00:16 On en parle avec le président d'un département qui a expérimenté parmi les premiers ce système.
00:22 Bonjour Marc Godet.
00:23 - Bonjour.
00:24 - Vous êtes le président UDI du département du Loiret dans la région Centre-Val-de-Loire.
00:29 Depuis l'année dernière, le RSA contre 15 heures d'activité, c'est ce que vous avez expérimenté, notamment dans la ville de Montargis, qui compte 2700 allocataires.
00:39 Alors pour que tous les autres Français qui nous écoutent sachent à quoi peut-être ils pourraient s'attendre, comment se déroule cette expérimentation ?
00:47 Quelles sont les 15 heures d'activité ? Que font ces allocataires ?
00:50 - Alors vous allez un petit peu résumer parce que ce n'est pas que ça finalement.
00:54 D'abord l'expérimentation elle porte sur tout le Montargois.
00:58 Donc c'est Montargis mais c'est toute l'agglomération montargoise, 2700 bénéficiaires du RSA.
01:03 Donc l'obligation de la nouvelle loi, en tout cas de l'expérimentation, c'était déjà de recenser tous les bénéficiaires du RSA qu'ils soient inscrits à Pôle emploi.
01:14 Ce qu'on appelait Pôle emploi, maintenant c'est France Travail, donc ils doivent être tous inscrits à France Travail.
01:18 On s'est aperçu que sur 2700, il y en avait un petit millier qui était sous les radars, qui n'était pas inscrit à Pôle emploi à l'époque,
01:26 et qui avait fait un contrat avec le département mais qu'on ne voyait plus.
01:30 Donc la loi maintenant impose déjà à ce que tous les bénéficiaires du RSA soient inscrits à France Travail.
01:38 Ensuite elle nous impose aussi d'avoir des portefeuilles par agent départemental qui soient réduits à maximum une cinquantaine.
01:47 Alors qu'auparavant nous avions des agents qui pouvaient suivre 100, 150 situations, voire même plus.
01:53 Alors c'était difficile pour eux de suivre personnellement tous ces bénéficiaires du RSA.
01:57 Donc là déjà, avec des portefeuilles réduits, on peut avoir un suivi beaucoup plus proche, beaucoup plus serré,
02:02 qui permettra justement d'accompagner au mieux.
02:06 Les 15 heures, c'est vrai que c'est un sujet, ces 15 heures.
02:08 Moi je suis tout à fait favorable et je pense que nous sommes une grande majorité à être favorable à ces 15 heures de "contrepartie".
02:15 Alors pour l'instant, il faut dire qu'on a quelques entreprises qui se sont manifestées, entreprises partenaires,
02:21 associations aussi, qui se sont manifestées pour pouvoir accueillir ces bénéficiaires du RSA sur la quinzaine d'heures.
02:27 Nous n'en sommes pas encore arrivés tout à fait là.
02:29 Nous sommes plus dans l'accompagnement, déjà dans la formation.
02:32 Parce que ces 15 heures, ça fait aussi de la formation.
02:34 Formation, déjà essayer de se remobiliser, essayer de se relever le matin pour aller justement faire une formation,
02:42 ou alors apprendre à faire un CV.
02:45 Il y a tout un travail qui est organisé, qui est mis en place par nos agents départementaux.
02:50 Donc ça fait des activités très intéressantes et très utiles pour des allocataires, d'après ce que vous dites.
02:54 Mais malgré tout, si je comprends bien ce que vous nous dites,
02:56 vous avez du mal à mobiliser les entreprises pour l'instant pour qu'elles accueillent ces allocataires.
03:02 Alors elles sont volontaires.
03:04 Là d'ailleurs, j'ai signé un partenariat avec La Poste hier,
03:06 parce que La Poste est aussi volontaire pour pouvoir accueillir ces bénéficiaires du RSA.
03:10 Des associations sont volontaires aussi.
03:13 Et je pense honnêtement que des associations comme les Restos du Coeur, le Secours Populaire, le Secours Catholique, etc.,
03:19 ces associations caritatives pourraient très bien aussi en accueillir.
03:23 Donc voilà, auprès des associations, ça sera assez facile.
03:26 Pour les entreprises, c'est un peu plus compliqué, parce que certaines sont volontaires.
03:30 Moi, je connais déjà l'entreprise qui vient de me voir en me disant "moi je suis prêt, il faut absolument qu'on se lance dans cette nouvelle démarche".
03:38 Donc l'accompagnement, il va se faire.
03:40 Maintenant, c'est un petit peu timide au départ, parce que c'est long à mettre en place.
03:44 C'est-à-dire que c'est une démarche assez longue, parce qu'il a fallu aller rechercher tous ces bénéficiaires du RSA qui étaient un peu sous les radars.
03:51 Par contre, dans ce dispositif France Travail, dorénavant, toute personne qui entre dans le dispositif RSA
03:59 est orientée, s'il n'y a pas de grosses problématiques sociales, directement sur France Travail,
04:04 qui permet de les remobiliser très vite.
04:07 Donc il n'y a pas de perte de temps. On gagne finalement au moins de trois mois sur ce qu'il se faisait auparavant.
04:12 Et avant, c'était très long et pas toujours efficace.
04:15 Est-ce qu'en un mot, pour conclure Marc Gaudet, vous vous réjouissez de la généralisation possible à tout le pays,
04:21 en tout cas à tout votre département, de cette expérimentation ?
04:25 Tout à fait. Pourtant, j'ai souvent la dandure avec le gouvernement.
04:30 Je ne me gêne pas de dire quand ça ne va pas.
04:32 Là, oui, je pense qu'il faut généraliser maintenant assez rapidement.
04:35 Ça demande beaucoup de recrutement.
04:38 Le pôle emploi, France Travail, a dû recruter un certain nombre d'agents
04:41 pour faire face à cette diminution des portefeuilles par agent.
04:45 Et puis nous aussi, nous rien que pour le Montargoise,
04:48 c'est neuf personnes qui ont été embauchées par le département
04:51 pour assurer ce suivi au plus près des bénéficiaires du RSA.
04:54 Donc ça fait des emplois à créer, mais en même temps, ça permettra aussi
04:58 de raccompagner ces bénéficiaires du RSA sur le chemin de l'emploi de façon efficace.
05:03 Donc moi, j'en suis très heureux.
05:05 En tout cas, vous aurez pu le dire sur celui de Radio.
05:07 Merci à vous, Marc Gaudet, président UDI du département du Loiret.