Présidence ACTU du 20 Novembre 2023
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00:01:12 Bonsoir, malgré les aléas d'une conjoncture nationale et internationale les plus fluctuantes,
00:01:18 le Trésor public ambruné a fait mieux que résister.
00:01:21 Mais quels sont les leviers que cette administration a dû actionner pour se réinventer,
00:01:26 se réformer, se moderniser, se réconcilier progressivement avec ses usagers
00:01:31 au moment où Daucan commençait à désespérer d'elle.
00:01:35 A l'observation, le Trésor public ambruné administre depuis quelques années maintenant
00:01:40 la preuve de son extraordinaire résilience à travers sa capacité à lever les fonds pour financer les politiques publiques,
00:01:46 sa capacité à réguler la trésorerie de l'Etat, sa capacité à rembourser les emprunts
00:01:52 et partant à garantir la crédibilité de la signature de notre pays.
00:01:56 Tout est-il pour autant au mieux dans le meilleur des mondes ?
00:01:59 C'est ce que nous allons voir tout au long de ce programme,
00:02:02 en compagnie de Mo Silvestre Tangongo, le directeur général du Trésor,
00:02:06 de la coopération financière et monétaire au ministère des Finances
00:02:10 qui a accepté de répondre à toutes nos questions,
00:02:12 en même temps qu'il a permis que nous allions en immersion
00:02:15 au sein des différents services sensibles de la direction générale dont il a la charge.
00:02:20 C'est un entretien que je vous recommande vivement,
00:02:23 mais avant commençons par évoquer quelques actes majeurs
00:02:26 signés par le Président de la République au cours de ces derniers jours.
00:02:30 Le Président de la République Paul Biya
00:02:40 Loin de toute jactance et du tumulte ambiant,
00:02:43 le Président de la République Paul Biya travaille au quotidien
00:02:46 à donner les impulsions nécessaires à la bonne marche du pays.
00:02:50 La preuve nous en a été donnée au cours de ces deux dernières semaines encore
00:02:54 au travers de la signature d'une série de décrets
00:02:57 destinés à donner une nouvelle fraîcheur et une nouvelle vitalité
00:03:01 à diverses institutions nationales et représentations diplomatiques.
00:03:05 Sur le terrain diplomatique justement,
00:03:08 les postes d'ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires
00:03:11 de Cameroun en Roumanie et en Finlande sont désormais pourvus.
00:03:16 Son Excellence Sébastien Foumane est désormais le nouvel ambassadeur de Cameroun
00:03:21 en Roumanie avec résidence à Rome
00:03:24 et son Excellence Fotabon Albert Njoté
00:03:28 officiera lui en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Cameroun
00:03:33 en Finlande avec résidence à Londres.
00:03:36 Dans la foulée, Eric Esousset et Abdul Karimou
00:03:40 sont depuis le 16 novembre dernier reconduits à leur poste de directeur général
00:03:46 et de directeur général des élections à Elections Cameroun,
00:03:50 ceci pour un mandat de cinq ans éventuellement renouvelable.
00:03:54 Dans la même veine, en confrère, Paul Williams Obun Nyebe,
00:03:59 journaliste principal et nommé par le chef de l'Etat,
00:04:02 inspecteur en charge des questions administratives
00:04:05 au ministère de l'Habitat et du Développement Urbain.
00:04:09 Un nouveau clin d'œil du président de la République
00:04:11 qui témoigne de toute sa considération à la grande famille de la communication.
00:04:16 Comment ne pas évoquer parmi les actes majeurs du président Bia au cours de ces derniers jours
00:04:21 le décret 2023/500 du 5 novembre 2023
00:04:27 qui porte réorganisation de l'imprimerie nationale.
00:04:31 Un texte qui se situe dans le prolongement de la nomination le 19 juin 2023
00:04:37 d'un nouveau directeur à la tête de cette institution,
00:04:40 en la personne de Nolaske Oyonobikai
00:04:44 qui est naturellement porteur de nouvelles espérances.
00:04:47 Quand on est arrivé ici, il y a de cela exactement 5 mois,
00:04:51 nous avons dans un premier temps fait un état des lieux.
00:04:55 Et cet état des lieux c'était pour prendre le pouls de la maison,
00:04:59 prendre connaissance de la maison.
00:05:01 Et je vous avoue qu'au sorti de cet état des lieux,
00:05:05 rien a priori nous donnait espoir
00:05:09 de remonter la situation de cette imprimerie
00:05:13 compte tenu des situations, disons des exigences
00:05:17 qui nous ont été transmises par les deux tutelles.
00:05:23 Donc nous avons perdu le sommeil depuis cette date.
00:05:28 Notre première contrainte à l'époque
00:05:31 c'était quasiment la situation juridique de l'imprimerie nationale
00:05:36 qui ne donnait aucune possibilité de déploiement
00:05:39 pour la recherche des ressources indispensables
00:05:41 à la réalisation de nos missions
00:05:43 et même qui ne nous donnait aucune opportunité sur le marché.
00:05:48 Donc pour vous dire qu'actuellement, il y a un regain de foi.
00:05:53 Et je suis tout heureux, et même l'ensemble du personnel,
00:05:56 par cet important texte du chef de l'Etat.
00:05:59 Emploi a de nombreuses difficultés au cours de ces dernières années,
00:06:03 dont une dette estimée à plus de 10 milliards de francs CFA.
00:06:06 L'imprimerie nationale devrait, à la faveur de ce nouveau décret
00:06:10 qui fait d'elle un établissement public à caractère spécial
00:06:13 et les riges en direction générale,
00:06:15 entamer la voie royale de sa redynamisation
00:06:19 et de la modernisation de son outil de production.
00:06:22 Deux chantiers sur lesquels le nouveau top management
00:06:26 est déjà engagé depuis cinq mois.
00:06:28 Nous aurons beaucoup plus d'opportunités.
00:06:31 Nous aurons des meilleures marges de manœuvre
00:06:33 pour nous déployer comme une entreprise de production,
00:06:36 pour répondre aux besoins, aux attentes et à la demande du marché exigeant.
00:06:41 Vous savez que le marché de l'imprimerie,
00:06:43 c'est un marché très concurrentiel
00:06:45 et qui fait appel maintenant à de l'innovation
00:06:48 et surtout à la haute circulation des documents de l'Etat.
00:06:52 Vous êtes sans ignorer qu'avec ce décret,
00:06:54 l'imprimerie nationale est passée d'une direction simple
00:06:57 à une direction générale avec tout ce que cela implique.
00:07:01 La ressource humaine doit être motivée dans tous les sens.
00:07:08 Je voudrais dire qu'elle doit être motivée dans tous les sens
00:07:13 afin qu'en retour,
00:07:15 elle soit à même de répondre aux attentes et aux exigences
00:07:18 formulées non pas par la direction,
00:07:20 mais aussi par le marché,
00:07:22 parce que c'est le marché qui demande.
00:07:24 C'est la ressource principale.
00:07:27 Il va falloir ainsi assurer la question du salaire.
00:07:30 Et ce, nous faisons depuis que nous sommes ici,
00:07:32 pendant cinq mois.
00:07:34 Nous avons trouvé un parc de machines très délabré,
00:07:38 complètement obsolète pour certaines machines,
00:07:41 quoique des efforts aient été consentis par le gouvernement
00:07:46 qui a voulu doter l'imprimerie nationale des équipements de pointe
00:07:49 à travers la signature du contrat de plan
00:07:53 État-imprimerie nationale de 2016-2018.
00:07:56 Mais nous continuons à travailler pour la réhabilitation
00:07:59 de cet outil de production.
00:08:01 Or, des nouvelles missions assignées à la structure,
00:08:04 l'exclusivité de la production de certains documents publics,
00:08:08 la normalisation et le marquage anti-contrefaçon
00:08:11 et la production des imprimés administratifs
00:08:13 et notamment ceux relevant les administrations de souveraineté.
00:08:17 Toutes choses qui devraient contribuer à remettre à flot l'entreprise.
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00:08:32 Bonsoir Monsieur le Directeur Général.
00:08:34 Bonsoir Yves-Marc.
00:08:35 Nous sommes très heureux de vous recevoir dans le cadre de cette émission.
00:08:39 C'est d'ailleurs la toute première fois pour évoquer l'ensemble des réformes
00:08:43 qui ont été menées au sein de l'administration des finances en général
00:08:47 et plus spécifiquement au sein de la direction générale du Trésor
00:08:51 de la coopération financière et monétaire dont vous avez la charge.
00:08:54 Et peut-être que pour commencer Monsieur le Directeur Général,
00:08:57 on est curieux de savoir, dites-nous,
00:08:59 est-ce qu'il est facile d'assumer les fonctions du Directeur Général du Trésor
00:09:03 au moment où les caisses de l'État sont à ce point sollicitées ?
00:09:08 Merci Yves-Marc.
00:09:09 Je voulais d'abord dire que ce n'est pas la première fois d'être invité à cette émission,
00:09:14 vraiment privilégié du Président de la République.
00:09:18 Donc, c'est la deuxième fois.
00:09:20 La première fois c'était en anglais.
00:09:23 C'était en anglais.
00:09:24 Tout à fait.
00:09:25 Les Camerounais sont bilingues.
00:09:27 Tout à fait.
00:09:28 Donc, en fait, ce n'est pas facile, ce n'est pas évident, c'est un challenge.
00:09:35 Mais je pense que si nous connaissons déjà exactement les objectifs à atteindre,
00:09:41 quelles sont les difficultés, quand nous avons déjà fait le diagnostic,
00:09:45 on peut quand même aller problème par problème avec des solutions.
00:09:51 Donc, nous ne pouvons pas dire que nous allons avoir la solution à tous les problèmes,
00:09:55 mais nous maîtrisons quand même ce que nous faisons.
00:09:59 Mais est-ce que c'est facile de trouver le sommet quand on est autant sollicité ?
00:10:05 J'imagine que votre téléphone sonne sans arrêt
00:10:08 et tout se décline en termes d'urgence, d'urgence absolue.
00:10:12 Effectivement, il y a des urgences tous les jours, mais c'est ce que nous gérons.
00:10:18 Actuellement, nous essayons de stabiliser les choses,
00:10:22 c'est-à-dire de faire en sorte qu'il y ait une sorte de discipline budgétaire,
00:10:29 de façon à ce que cette pression ne soit pas réellement récurrente.
00:10:33 Si nous restons à l'intérieur de notre budget, il n'y a pas de raison que les gens nous sollicitent.
00:10:39 On n'aura même pas besoin de venir vers le directeur général pour être payé.
00:10:43 Les gens vont être payés très rapidement.
00:10:47 Et je crois que c'est dans ce sens que le ministre des Finances est en train de travailler
00:10:52 pour aller vers la réduction du délai de paiement pour éviter toute cette situation de stress.
00:10:57 Parce que nous connaissons nos recettes.
00:10:59 Maintenant, il faut définir les dépenses de telle sorte que ces recettes viennent régler les dépenses qui sont là.
00:11:05 Mais sur le plan personnel, M. le directeur général, vous êtes de tempérament plutôt réservé.
00:11:11 Vous êtes économe de vos mots. On ne vous entend pas beaucoup parler.
00:11:15 C'est pour respecter la dévise qui veut que l'argent n'aime pas le bruit ?
00:11:19 Je crois qu'on n'est pas là pour parler, pour dire des choses de gauche à droite,
00:11:24 mais plutôt pour exécuter les instructions du gouvernement.
00:11:29 Nous sommes des fonctionnaires. Nous avons été mis là par le chef de l'État,
00:11:35 avec son gouvernement qui a des objectifs à atteindre.
00:11:40 Donc, au lieu de passer le temps à parler, je crois qu'il faut plutôt aller résoudre les problèmes
00:11:46 qui se posent au jour le jour, comme vous avez si bien dit.
00:11:50 Alors, M. le directeur général du Trésor, nous sommes encore une fois très heureux de vous avoir.
00:11:56 Nous faisons la promesse que nous allons vous poser toutes les questions qui se posent à la maison,
00:12:02 que ce soit celles qui ont trait à la nouvelle comptabilité, à l'éclatement des payeries, au marché financier.
00:12:08 D'ailleurs, on va commencer par cela, M. le directeur général.
00:12:11 Face aux défis multiformes auxquels notre pays est confronté, nous avons pris l'option,
00:12:18 ou plutôt la direction générale du Trésor a su inventer un modèle assez innovant,
00:12:23 l'entrée au marché financier à l'échelon sous-régional et international.
00:12:27 Est-ce que vous pouvez nous édifier déjà sur cette option nationale,
00:12:31 dont la dynamique a été saluée il y a quelques années par le président de la République,
00:12:36 c'était notamment le 31 décembre 2021 ?
00:12:39 Merci, Yves-Marc. En fait, nous sommes entrés dans le marché en 2010.
00:12:45 C'est la première fois que le Trésor a commencé à faire des émissions de titres.
00:12:50 Avant, on ne le faisait pas. Donc, je vais dire que depuis 2010, à cette date,
00:12:55 c'est-à-dire presque plus de 13 ans, nous avons levé plus de 3 500 milliards
00:13:03 sur le marché monétaire et le marché financier.
00:13:06 Donc, quand je parle de marché monétaire ici, c'est essentiellement le marché de la VIAC.
00:13:11 Et là, vous avez les bons de Trésor, des 3 mois, des 6 mois, des 12 mois.
00:13:17 Ensuite, vous avez les OTA, les obligations de Trésor assimilables.
00:13:22 Et nous avons l'emprunt obligataire sur le marché financier.
00:13:25 Qui est plus connu, à votre opinion ?
00:13:27 Donc, nous avons levé différents montants sur ce marché avec beaucoup de succès.
00:13:34 Parce que généralement, si vous regardez les SMR, les taux tournent autour de 5, 6 % sur 5 ans,
00:13:43 les bons de 5 ans, ce qui est un très bon taux dans la sous-région
00:13:48 par rapport à ce qui se passe dans d'autres pays.
00:13:51 Maintenant, sur les BTA, jusqu'à peut-être très récemment, on était à 3 % pour les émissions de 6 mois,
00:13:59 des 3 mois. Mais à cause des taux très élevés que les banques trouvaient dans les autres pays,
00:14:07 ça a relevé un peu le taux. Nous sommes actuellement autour de 5 %.
00:14:12 Donc, c'est cette politique d'aller sur le marché, de respecter ses engagements,
00:14:20 qui a fait qu'aujourd'hui, le Trésor se retrouve en train de lever 450 milliards sur le marché
00:14:29 pour financer le budget de l'État.
00:14:33 Donc, c'est une stratégie qui a été saluée par le chef de l'État,
00:14:37 particulièrement après notre sortie pour les rebonds de 2015.
00:14:42 On est parti pour financer les rebonds de 2015.
00:14:47 On est sorti avec 5,95 % de taux d'intérêt sur les titres de 10 ans.
00:14:56 C'était en pleine Covid, c'était en décembre 2021.
00:15:00 Donc, c'était un grand défi que nous avons levé.
00:15:04 Et comme vous le savez, les émissions étaient à trois fois plus que ce que nous avons sollicité.
00:15:11 Parce qu'on a sollicité 450 milliards, les gens ont souscrit pour plus de trois fois.
00:15:18 Mais comment comprendre un tel succès ? Une offre qui est carrément supérieure à la demande,
00:15:25 c'est la crédibilité de la signature du...
00:15:28 Effectivement, c'est la crédibilité de la signature de l'État.
00:15:32 Les investisseurs ne sont pas des philanthropes.
00:15:35 Donc, ils mettent leur argent là où ils sont sûrs d'avoir les récupérés après.
00:15:41 Donc, c'est la confiance.
00:15:44 Parce que jusqu'à la dernière minute pour cette émission de 2015, qui était un très grand succès,
00:15:50 les investisseurs nous demandaient si nous allions seulement prendre 450.
00:15:54 Nous avons dit non, nous avons les autorisations pour 450.
00:15:57 Et c'est ce que nous allons prendre, quitte à revenir après.
00:16:01 Actuellement, je profite, je vous dis que nous sommes en train de lever 200 milliards sur le marché international.
00:16:06 Il y avait la loi de finances rectificative qui a autorisé 200 milliards.
00:16:11 Le chef de l'État, le président de la République a autorisé le ministre des Finances,
00:16:15 a habilité le ministre des Finances à lever ces fonds.
00:16:18 Et nous sommes en train de travailler pour lever ces fonds sur le plan international.
00:16:24 Et vous êtes optimiste, vous allez relever cet autre défi également ?
00:16:27 Nous avons déjà sélectionné les banques qui vont nous accompagner.
00:16:30 En fait, il y avait trois banques, les grandes banques.
00:16:32 Nous avons dû éliminer une banque, malheureusement,
00:16:36 parce que comme le montant sur le plan international n'est pas très élevé,
00:16:40 on ne pouvait pas aller avec trois banques.
00:16:42 Donc nous avons retenu deux banques et nous sommes en train de travailler avec une garantie de Isaac.
00:16:48 Donc je suis optimiste et je pense que d'ici le 31 décembre,
00:16:54 on pourra lever ces fonds pour amortir un peu la pression que nous avons actuellement en termes de tensions de trésorerie.
00:17:06 Et la question qui suit logiquement, M. le directeur général,
00:17:10 c'est de savoir à quoi auront servi les fonds qui ont été levés.
00:17:16 Une chose est de lever les fonds, l'autre est de savoir l'usage qu'il y a des fers, le bon usage.
00:17:22 Oui, effectivement, si vous regardez, vous avez la route d'Ouala-Yahondé-Simaleng,
00:17:28 vous avez les différents barrages, tous ces barrages-là,
00:17:33 les fonds que nous avons levés sur le marché ont effectivement contribué à la réalisation de ces travaux.
00:17:39 Donc vous avez pratiquement tous les domaines, infrastructures, rotières, hospitaliers,
00:17:45 au niveau des écoles, de la construction des écoles, et beaucoup de projets.
00:17:51 Presque tous les ministères sont concernés.
00:17:54 Donc la liste ne peut pas être exhaustive, puisque ces fonds sont levés pour payer les projets,
00:18:01 pour financer les projets qui sont dans la loi de finances.
00:18:05 Mais est-ce qu'on entend dans le même temps ces chiffres que vous révélez, M. le directeur général,
00:18:12 on a une crainte, une crainte, je pense, légitime.
00:18:16 Est-ce que tout cela n'est pas de nature à faire exploser la dette de notre pays,
00:18:21 autour de laquelle bien de choses sont dites ?
00:18:24 Effectivement. En termes de dette, je crois que vous savez que dans la zone SEMAC,
00:18:31 nous avons un plafond de 70 %, et actuellement le Cameroun est autour de 43 %.
00:18:40 Et si vous ajoutez les entreprises publiques, les dettes avalisées, les dettes rétrocédées,
00:18:46 nous pouvons arriver à 45 %, donc par rapport au plafond.
00:18:51 Bon, le plafond, ce n'est pas comme un objectif à atteindre.
00:18:54 C'est pour dire que notre dette par rapport aux normes internationales, c'est-à-dire par rapport au PIB, est soutenable.
00:19:01 Elle est soutenable encore.
00:19:02 Maintenant, au niveau de court terme, nous avons des difficultés à régler quelques échéances.
00:19:09 Les échéances de notre dette, parce qu'il y a une forte concentration des remboursements sur la période 2023-2027.
00:19:18 Et ça donne l'impression que nous sommes trop endettés.
00:19:22 Mais c'est tout simplement que les échéances sont… il y a des échéances qui sont concentrées.
00:19:28 Jusqu'ici, je précise que jusqu'à ce jour, nous sommes à jour en termes de règlement de nos dettes,
00:19:35 notamment la dette extérieure. Nous sommes à jour.
00:19:39 Donc, il n'y a pas de désarrêt.
00:19:41 Et nous avons traversé des périodes extrêmement difficiles où, en janvier, nous avons réglé 130 milliards en dette extérieure.
00:19:50 Nous avons, en juin 2023, 78 milliards. En juillet, 178 milliards. En septembre, 90 milliards.
00:20:00 Donc, c'est pour vous dire le poids.
00:20:02 Donc, ce qui fait que, c'est pour répondre à votre question, on a l'impression qu'il y a un surdendettement,
00:20:08 parce que les échéances sont assez rapprochées et lourdes.
00:20:13 Et il y a également la dette intérieure qui est en train de diminuer.
00:20:16 Maintenant, il y a la dette intérieure aussi.
00:20:18 Mais globalement, si nous traversons cette période de 2023-2027, nous allons voir que la dette ne représente pas grand-chose,
00:20:28 parce que c'est 45% maximum du PIB.
00:20:32 Donc, il y a beaucoup de travail en cours pour essayer d'amorcer, regarder comment peut-être le reprofilage,
00:20:42 parce que nous avons dit que les gens n'aiment pas le terme restructuration de la dette.
00:20:46 Mais il y a des discussions dans le sens de reprofiler, c'est-à-dire des dettes étendues un peu pour qu'on puisse financer d'autres dépenses,
00:20:54 notamment des dépenses sociales.
00:20:55 Pour avoir un peu d'air.
00:20:56 Un peu d'air pour les dépenses sociales.
00:20:58 Invité de cette édition de votre magazine, présidence actue, Mo Sylveste Tangongo,
00:21:05 directeur général du Trésor de la coopération financière et monétaire au ministère des Finances.
00:21:10 Monsieur le directeur général, à l'initiative de la CEMAC, le ministère des Finances a engagé depuis près d'une décennie maintenant
00:21:18 un impressionnant chantier de réformes, de réformes diverses.
00:21:22 Et votre direction générale y a énormément contribué à ces différentes mutations qui ont été enregistrées.
00:21:29 Arrêtons-nous un moment sur la nouvelle comptabilité générale de l'État.
00:21:33 Quel en est le contenu et quelles en sont les implications ? On n'en parle beaucoup.
00:21:38 Oui, effectivement, il s'agit de la comptabilité patrimoniale, où nous comptabilisons les opérations dès la constatation des droits.
00:21:46 C'est-à-dire qu'il ne faut pas attendre que le marché vienne au niveau de l'ordonnancement avant de constater et de faire la prise en charge.
00:21:54 Mais déjà, au moment où on signe le marché, l'État est déjà engagé qu'on puisse capter l'opération en termes de constatation des droits.
00:22:04 Donc c'est une comptabilité patrimoniale. Nous avons lancé cette comptabilité au 1er janvier 2022.
00:22:11 Il y a beaucoup de choses à faire, mais on s'est dit qu'il faut se lancer et améliorer au fur et à mesure.
00:22:17 C'est une très grande réforme qui nécessite aussi le recensement du patrimoine de l'État.
00:22:23 Vous voyez que c'est un vaste chantier. Même dans le pays le plus développé, le recensement n'est pas complètement effectué,
00:22:32 mais les gens sont dans la réforme. Donc nous avons lancé et je crois que ça va.
00:22:37 Une expression qui est également à la mode du côté de la Direction Générale du Trésor, c'est le compte unique du Trésor.
00:22:44 Pour assurer une gestion efficiente de la trésorerie de l'État, le législateur a donc opté pour l'unicité des caisses.
00:22:52 C'est bien connu dans d'autres pays. Mais est-ce que pour le cas du Cameroun, il y a des contours spécifiques que cette réforme a dû prendre ?
00:23:03 Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ? C'est quoi le compte unique du Trésor ? Qu'est-ce que ça apporte dans la gestion de la trésorerie dans notre pays ?
00:23:11 En fait, avant septembre 2007, le Trésor avait une quarantaine de comptes à l'ABAC.
00:23:17 Il y avait des comptables qui avaient des comptes directement à l'ABAC.
00:23:20 Même la Direction Générale des Impôts avait certaines recettes, avaient des comptes à l'ABAC.
00:23:28 Mais depuis septembre 2007, avec la réforme du compte unique, avec la réforme au niveau de la zone CEMAC,
00:23:39 il y a eu donc ces comptes uniques, dont c'est l'agent comptable central seul qui avait le compte.
00:23:44 Et toutes les recettes et les dépenses devaient transiter par ces comptes.
00:23:49 Donc c'est une grande réforme parce qu'avec une quarantaine de comptes à l'ABAC,
00:23:54 on pouvait avoir une situation où l'État n'arrive pas à payer les salaires alors qu'il y a un comptable qui a de la liquidité dans son compte.
00:24:01 Et c'est ce qui arrivait souvent avec les gens à Douala qui avaient de l'argent dans leur compte,
00:24:08 alors qu'on avait besoin de cet agent dans d'autres postes.
00:24:11 Donc depuis 2007, nous avons donc ce compte unique.
00:24:16 Il est question maintenant de ramener même les correspondants, toutes les entités dans le compte unique, les entités publiques.
00:24:24 Parce que nous avons encore des fonds publics qui sont dans les banques commerciales et dans la banque centrale.
00:24:31 Mais comment comprendre ces récriminations qui viennent précisément de ces entités publiques
00:24:37 alors que vous présentez cette initiative de la façon la plus vertueuse ?
00:24:42 Mais de l'autre côté, on entend d'ici beaucoup de grincements dedans.
00:24:48 Vous faites bien de relever ça, M. Yves-Marc.
00:24:52 C'est parce qu'avec les problèmes de liquidité que nous avons connus,
00:24:57 les correspondants ont l'impression que si leur agent est intégré dans le compte unique,
00:25:05 ils auront des difficultés à être payés.
00:25:08 Je peux particulièrement parler des cas des CTD, des collectivités territoriales.
00:25:13 Ils étaient très réticents.
00:25:15 Nous avons eu un séminaire à Doha où nous avons sensibilisé toutes ces structures-là.
00:25:21 Et je crois qu'ils étaient plutôt rassurés du fait que le fait d'entrer dans le compte unique, c'est plutôt une garantie.
00:25:29 Parce que quand vous regardez même le montant de certaines de ces entités,
00:25:34 par rapport au montant total qui est dans les banques commerciales, à l'époque, je crois il y a deux ans,
00:25:40 on était à 20 milliards de CTD sur un total de plus de 800 milliards.
00:25:46 Donc, si vous entrez dans le compte unique, vous avez tout à gagner.
00:25:52 Parce qu'à tout moment, il y a de la liquidité.
00:25:55 Et quelle est la place de la CCT dont on parle beaucoup, surtout du côté des entreprises parapublics ?
00:26:03 Quel est le rôle de la CCT dans la gestion du compte unique du trésor ?
00:26:08 La CCT, c'est celui qui gère le compte unique, le comptable principal qui gère le compte unique.
00:26:14 C'est-à-dire que tous les postes comptables sont connectés à la CCT.
00:26:19 Et c'est la CCT qui est connue au niveau de la BERC.
00:26:22 C'est la signature de la CCT qui est connue au niveau de la BERC.
00:26:26 Donc, si vous avez des paiements à faire de Marois, ça passe par la CCT.
00:26:29 Si vous avez des recettes bancaires, ça passe par la CCT.
00:26:33 Donc, c'est le comptable qui représente l'État au niveau de la BERC.
00:26:37 Alors, nos équipes sont descendues justement à la CCT.
00:26:40 On va vous faire partager une journée à vous et à nos téléspectateurs.
00:26:45 Une journée de travail à la CCT de Yaoundé.
00:26:49 [Musique]
00:26:59 Structure administrative névralgique du ministère des Finances,
00:27:03 la Direction générale du trésor, la coopération financière et monétaire
00:27:07 s'acquitte au mieux de ses missions dans un environnement économique des plus difficiles.
00:27:12 Elle est statutairement chargée du recourvement,
00:27:15 de la centralisation des recettes publiques de l'État,
00:27:18 du respect des normes et procédures de la comptabilité publique,
00:27:21 de la mise en place de la politique des missions et de gestion des titres publics,
00:27:25 du suivi et de l'encadrement des activités des établissements de crédit,
00:27:30 des microfinances et des assurances,
00:27:32 sans oublier la politique monétaire et financière nationale et internationale.
00:27:37 Une large fourchette d'activités dans une contexte économique
00:27:40 marquée par des défis sociaux et sécuritaires exigeants,
00:27:44 rendant ainsi leurs tâches particulièrement pénibles.
00:27:47 Ici, il faut toujours essayer de faire le plus avec le moins,
00:27:50 pour qu'une efficacité des réformes soit mise en œuvre,
00:27:53 avec notamment l'institution d'un compte unique du trésor.
00:27:56 Le compte unique du trésor s'inscrit dans la mise en œuvre d'une réforme communautaire
00:28:02 consacrée par les directives du cadre harmonisé de la gestion des finances publiques
00:28:07 en zone CEMAC de décembre 2011.
00:28:10 Face à la pléiade à la multitude des comptes que les entités publiques avaient dans le secteur bancaire,
00:28:17 nous rencontrions d'énormes difficultés dans la gestion de la trésorerie de l'État.
00:28:22 C'est-à-dire pendant que dans le très court terme,
00:28:24 l'État avait besoin de liquidités pour faire face à ses multiples engagements,
00:28:28 cette liquidité dont cet État-là était propriétaire n'était pas sous contrôle,
00:28:33 parce que domicilié au niveau des différentes banques commerciales.
00:28:37 Alors, on se retrouvait avec des délais d'attente très longs pour régler les factures des fournisseurs.
00:28:43 Nous nous retrouvions même souvent avec la dette extérieure qui n'était pas réglée.
00:28:47 Nos pratiques s'éloignaient donc des normes internationales à la matière.
00:28:52 Il fallait donc centraliser toute cette liquidité-là qui se retrouve au niveau des différentes banques commerciales.
00:28:57 Actuellement, notre pays en a 18, pour les mettre dans un seul compte,
00:29:02 appelé le compte unique ouvert au niveau de la Banque centrale.
00:29:07 Nous sommes dans cette réforme-là depuis quelques années.
00:29:11 Il y a ce compte unique-là, qui est ouvert au niveau de la BAC,
00:29:15 qui est tenu par une structure particulière du ministère des Finances,
00:29:19 qui est appelée l'Agence comptable centrale du trésor.
00:29:22 Grâce à cette réforme, nous avons assisté à un renflouement considérable de la liquidité publique,
00:29:29 ce qui nous a permis ces dernières années d'améliorer substantiellement les délais de règlement des factures de l'État.
00:29:36 Vous vous souvenez, en 2003, nous attendions 4 années pour voir un prestataire être réglé.
00:29:43 Aujourd'hui, les délais d'attente sont infranuels.
00:29:46 Bien évidemment, nous sommes encore bien loin au-dessus des délais qui nous sont imposés par la CEMAC,
00:29:51 parce que la CEMAC exige qu'une dépense qui est livrée soit payée dans un délai de 90 jours.
00:29:58 Aujourd'hui, nous sommes encore dans les 6 mois, nous sommes encore dans les 7 mois.
00:30:02 Ceci est également expliqué par le fait que cette réforme-là n'est pas totalement mise en place.
00:30:07 Nous avons encore aujourd'hui beaucoup de liquidités publiques qui circulent encore dans le système bancaire.
00:30:12 Nous sommes en train de travailler avec les différentes banques à l'effet de rapatrier toute cette liquidité-là au niveau du compte unique.
00:30:20 Et nous espérons que, quand cette réforme-là va être achevée,
00:30:23 elle va véritablement nous permettre de s'inscrire dans les délais tels que posés par la CEMAC,
00:30:28 c'est-à-dire 90 jours après la réalisation de la prestation par le prestataire de l'État.
00:30:33 Sous la très haute impulsion du président de la République, et lors de la décennie 2013-2023,
00:30:39 la Direction générale du Trésor de la coopération financière et monétaire se lance, tous azimuts,
00:30:45 dans une série de réformes audacieuses pour éviter la banqueroute au Cameroun,
00:30:50 une véritable intelligence économique visant à assainir, moderniser, décongestionner et stabiliser les finances publiques
00:30:57 pour un service optimal aux usagers,
00:31:00 permettre ainsi au Cameroun de respecter ses engagements vis-à-vis de ses partenaires internationaux.
00:31:06 Dans cette nomenclature, l'Agence comptable centrale du Trésor, ACCT,
00:31:11 joue un rôle central pour le suivi et la consolidation des diverses opérations.
00:31:16 L'Agence comptable centrale du Trésor a essentiellement deux pans d'activité.
00:31:21 Le premier pan, c'est celui du suivi, ou alors de la gestion du compte unique du Trésor.
00:31:28 Je voudrais que nous nous apesantions un tout petit peu sur ce pan.
00:31:32 Celui consistant au suivi quotidien du compte unique du Trésor en relation avec la Banque centrale.
00:31:40 Parce que voyez-vous, l'Agence comptable centrale du Trésor est l'interlocuteur unique du Trésor auprès de la Banque centrale et du système bancaire.
00:31:51 Les opérations en termes de flux, que ce soit les recettes ou les dépenses, transitent par l'ACCT.
00:32:00 Et elles transitent à partir de leurs initiateurs, que sont les postes comptables du Trésor.
00:32:07 Les postes comptables vont initier les opérations en recettes et en dépenses.
00:32:12 Et l'ACCT va se charger de les transférer à la BAP, notamment au Centre national de compensation pour compétition effective.
00:32:23 Donc, ça permet à l'ACCT de pouvoir suivre et d'avoir une idée exacte de la situation de trésorerie de l'État,
00:32:33 notamment à travers le solde du compte unique du Trésor, qui est produit au quotidien,
00:32:39 afin de rendre compte des disponibilités et d'informer la hiérarchie.
00:32:45 A l'Agence comptable centrale du Trésor, les exigences sont telles que la veille est quotidienne.
00:32:50 Nous avons d'abord une consolidation de premier ordre, qui est une centralisation faite par les six conscriptions financières.
00:33:01 Le réseau des postes comptables du Trésor est organisé en six conscriptions financières.
00:33:06 Les six conscriptions financières vont effectuer une première centralisation de toutes leurs opérations budgétaires et comptables à leur niveau.
00:33:15 Et il faut dire que les six conscriptions financières épousent les superficies ou alors les espaces géographiques généralement des régions.
00:33:24 Vous avez dix régions, mais vous avez un ensemble de 13 trésoreries générales.
00:33:32 À côté des trésoreries générales, vous avez les payeries spécialisées, qui sont ouvertes auprès des départements ministériels au niveau central.
00:33:42 Et vous avez également la payerie générale, qui est également ouverte auprès de certains départements ministériels.
00:33:50 Tous ces postes comptables, qui sont des postes comptables centralisateurs, vont effectuer une consolidation de premier niveau.
00:33:58 On aura les informations budgétaires et comptables pour une six conscriptions financières, qui vont être transmises à la CCT.
00:34:06 Et l'ensemble des six conscriptions financières, transmettant leurs informations à la CCT,
00:34:12 ceci permettra une consolidation, qui est une centralisation de deuxième niveau au niveau de la CCT,
00:34:18 afin de produire ces documents de synthèse qui rendent compte de la globalité de l'exécution budgétaire pour une période.
00:34:27 Il s'agit principalement de la balance générale des comptes du trésor et de la situation d'exécution budgétaire.
00:34:35 L'implémentation des réformes est une démarche d'amélioration constante des performances pour des finances publiques saines,
00:34:42 histoire de rendre crédible la signature du Cambrou qui continue de faire foi au niveau international,
00:34:48 avec, entre autres mesures, la dématérialisation des moyens de paiement.
00:34:53 Depuis septembre 2022, le premier ministre-chef du gouvernement a procédé à la signature d'un décret
00:35:00 organisant les paiements électroniques au niveau des entités publiques.
00:35:05 Parce que le mot d'ordre que le ministre des Finances a donné, c'est de réduire à l'heure plus simple expression
00:35:12 la manipulation des espèces au niveau des postes comptables.
00:35:16 En encaissement, déjà aujourd'hui, vous le savez, les recettes des impôts pratiquement ne sont plus encaissées en espèces.
00:35:22 Au niveau des postes comptables également, nous avons mis en place une grande réforme,
00:35:27 celle de l'encaissement des recettes des administrations par voie électronique,
00:35:31 notamment à travers la plateforme Trésor P, qui est en train de faire ses premiers pas aujourd'hui.
00:35:36 Nous travaillons également avec le groupement intermonétique d'Afrique centrale, le GIMAC,
00:35:41 à l'effet d'introduire dès l'année prochaine la circulation des cartes à l'image des cartes Visa
00:35:47 pour régler certains menus dépenses, notamment les frais de mission et d'autres menus dépenses.
00:35:54 Il sera donc question pour nous d'aboutir dans les deux années à venir à un taux zéro en ce qui concerne les paiements,
00:36:01 puisque tout va être payé soit par le mobile, soit par les cartes, soit par virement.
00:36:07 Et nous pensons donc que quand nous allons réduire à zéro la manipulation des espèces,
00:36:13 tant pour les opérations d'encaissement que pour les opérations de paiement,
00:36:17 nous allons davantage maîtriser le risque lié à la manipulation des fiduciaires.
00:36:22 L'autogros Chantier, la direction générale du Trésor, sait la mise sur pied d'une comptabilité patrimoniale.
00:36:28 L'État, comme toute entreprise, notamment privée, tient une comptabilité.
00:36:34 Vraiment, je voudrais déjà l'affirmer d'entrée de jeu.
00:36:38 Généralement, vous vous présentez au niveau des services publics pour payer un impôt.
00:36:44 Vous vous présentez au niveau des services publics pour toucher un salaire, pour toucher une facture.
00:36:51 Les services publics procèdent également au règlement de la dette qui peut être intérieur ou extérieur.
00:36:57 Notre activité ne va donc pas se limiter là.
00:36:59 Dès que nous avons bouclé avec cette activité que je peux qualifier de front office,
00:37:04 généralement nous nous retrouvons donc au courant de la journée pour procéder à la passation de toutes les écritures
00:37:10 ayant marqué l'exécution des opérations de la journée.
00:37:14 Et comme en entreprise également, notre comptabilité est sanctionnée par la production des documents comptables
00:37:20 que je ne vais pas énumérer ici pour ne pas être très technique et très hermétique dans le cadre de ma présentation.
00:37:27 Donc depuis les indépendances, on a toujours produit justement cette comptabilité qui est destinée à tout le monde.
00:37:33 Maintenant, il faut dire que dans le cadre de notre processus de comptables,
00:37:40 nous étions quelque peu en défasage avec les normes internationales de comptabilité publique
00:37:46 qui depuis quelques années sont proches de la comptabilité des entreprises.
00:37:51 Au niveau de la comptabilité des entreprises, il y a des états financiers annuels qui sont produits
00:37:56 et qui sont certifiés par des commissaires au compte.
00:37:59 Bilan de l'entreprise, le compte de résultat de l'entreprise, le tableau de financement de l'entreprise.
00:38:04 Il est donc question pour nous dans le cadre de cette réforme comptable de pouvoir à la fin de chaque année
00:38:11 aboutir à la production des états financiers, c'est-à-dire le bilan de l'état,
00:38:15 le compte de résultat de l'état et bien d'autres situations comptables.
00:38:19 Mais cette fois-là, il faut qu'on le dise ici, la spécificité de nos états financiers,
00:38:24 c'est que leur finalité, ce n'est pas le profit à la différence d'une entreprise,
00:38:30 étant entendu que l'état, nous dans le cadre de notre fonctionnement,
00:38:33 on n'est pas motivé par la recherche d'un bénéfice, nous travaillons pour l'intérêt général.
00:38:37 Donc structurellement, nous allons constater que le bilan de l'état va être déficitaire
00:38:42 à l'opposé du bilan de l'entreprise dont la finalité est la réalisation du profit
00:38:48 et le partage des dividendes en fin d'exercice.
00:38:50 Donc c'est cette comptabilité-là que nous appliquons pour donner beaucoup plus d'exhaustivité,
00:38:55 beaucoup plus de sincérité et beaucoup plus de fidélité aux états financiers annuels
00:39:01 qui vont être produits par les services comptables de l'état.
00:39:04 Et bien évidemment, ils vont faire l'objet de certification,
00:39:07 pas par les commissaires aux comptes comme c'est le cas en entreprise,
00:39:11 mais plutôt par la Chambre des comptes qui va travailler comme le commissaire aux comptes de l'état.
00:39:16 Donc pour le compte de cette année, l'exercice 2023,
00:39:20 nous produisons les premiers états financiers de l'état du Cameroun,
00:39:24 étant entendu que nous avons basculé depuis 2022 dans la mise en place et la mise en œuvre de cette réforme.
00:39:31 C'est un grand challenge.
00:39:32 Le professionnalisme observé et reconnu dans les rangs de la Direction générale du Trésor
00:39:37 montre que les lignes bougent dans le sens positif au sein du ministère des Finances.
00:39:42 Retour à vous, M. le directeur général.
00:39:55 Un nouveau projet de modernisation est actuellement conduit au sein de votre administration
00:40:01 avec la Banque centrale.
00:40:03 Quelles en sont les principales innovations ?
00:40:06 Nous sommes en train d'améliorer, comme je l'ai dit, l'architecture du compte unique avec la BIA,
00:40:11 dont nous attendons la finalisation de la plateforme technique par la Banque centrale
00:40:16 pour ramener, pour le rapatriement des derniers fonds qui sont dans les banques commerciales.
00:40:23 Et je peux dire qu'il s'agit de centaines de milliards.
00:40:27 Et les enjeux de cette réforme sont que nous allons sur le marché.
00:40:32 Par exemple, les missions des banques du Trésor, nous allons sur le marché pour aller lever 5 milliards,
00:40:37 aller lever 10 milliards, alors que nous avons plus de 200 milliards qui sont des fonds publics qui appartiennent à l'État.
00:40:43 Donc il est question d'assainir cette situation, de ramener tout ça dans un compte unique.
00:40:48 Et maintenant, si vous allez sur le marché, c'est pour aller chercher des fonds qui ne vous appartiennent pas.
00:40:53 Notre chantier que vous avez conduit, c'est celui se rapportant à la réorganisation des postes comptables.
00:40:59 Au cours de l'année 2020, par exemple, on a connu un renfruissement de plus d'une dizaine de postes comptables,
00:41:07 de paieries spécialisées, de nouvelles paieries et de nouvelles trésoreries générales.
00:41:13 Portant ainsi le nombre de postes centralisateurs à prendre à une trentaine, 32 pour être précis.
00:41:20 Quelle est la portée à ce jour ? Quel bilan vous faites de cette réorganisation, après trois années de fonctionnement effectif ?
00:41:28 Effectivement, nous avons 17 paieries spécialisées, parce qu'il s'agissait des postes qui étaient gérés,
00:41:37 des opérations qui étaient gérées par le Payer Général du Trésor au ministère des Finances.
00:41:42 Nous avons, sur la base de l'organegramme de 2013, qui prévoyait la possibilité de créer des paieries spécialisées.
00:41:51 Nous avons donc profité de ça pour créer effectivement ces paieries spécialisées dans 17 ministères.
00:41:57 Il y a des paieries qui regroupent, qui traitent plus d'un ministère.
00:42:02 Il y a des grands ministères qui ont leurs payeurs spécialisés.
00:42:07 Maintenant, il y avait la circonscription financière de Yaoundé, qui avait plus de 100 postes comptables.
00:42:14 C'était très lourd. Nous l'avons scindé en deux. Il y a Yaoundé 1 et Yaoundé 2.
00:42:21 Et il y avait aussi Marwa, qui était aussi très large. Nous avons aussi séparé en deux. Il y a Marwa 1 et Marwa 2.
00:42:31 Donc, tout ça, en termes d'importance, ou bien des résultats, du bilan, je peux dire que c'est extrêmement positif.
00:42:40 Parce qu'en termes de comptabilité, les comptabilités remontent en temps réel.
00:42:45 Et ce n'est plus... c'est des comptabilités de qualité.
00:42:48 Je crois que c'est l'un des rôles importants des comptables, de produire une comptabilité de qualité au niveau de la chambre de comptes.
00:42:58 Maintenant, ce qui peut intéresser le public...
00:43:02 C'est la disponibilité des ressources financières. Est-ce que les liquidités sont suffisantes dans ces pays-là?
00:43:07 Maintenant, le peu de liquidités que nous avons est reparti entre tous ces postes comptables.
00:43:13 Équitablement ou en fonction d'autres critères?
00:43:15 En fonction de leurs besoins. On ne peut pas prétendre satisfaire tous les besoins des postes comptables.
00:43:22 Mais le fait que vous avez des payeurs qui sont plus rapprochés des ministères, je crois que c'est déjà une très bonne chose en termes de la réalisation de leurs objectifs.
00:43:32 C'est-à-dire, au lieu de venir solliciter...
00:43:35 Si l'État, par exemple, demande à un ministre d'aller peut-être à Marois le lendemain,
00:43:41 donc au lieu de venir à la payerie générale, au niveau central, pour solliciter les moyens,
00:43:47 il a juste à côté son payeur, sur la base de ses provisions budgétaires.
00:43:54 Tout est réglé en quelques minutes.
00:43:57 S'il veut prendre l'avion ou la voiture, vous voyez que ça facilite même le travail des ministères.
00:44:05 Nous sommes allés au contact de certains usagers de ces nouvelles payeries spécialisées.
00:44:12 Légalement, on leur a donné la parole et nous allons vous permettre d'écouter le regard que ces acteurs de terrain portent sur cette autre réforme qui a été conduite par le ministère des Finances à travers la Direction Générale du Trésor.
00:44:38 Amorcé depuis 2013, la réforme de modernisation de la gestion de la Trésorerie de l'État se veut efficiente pour plus d'efficacité.
00:44:46 L'objectif majeur étant une mobilisation plus accrue des recettes et une réduction considérable des délais de règlement des dépenses.
00:44:55 Dans cette architecture nouvelle, la Direction de la Trésorerie tient un rôle central.
00:45:00 En tant que directeur de la Trésorerie, mon principal travail consiste à élaborer le plan de Trésorerie de l'État.
00:45:07 Et à mobiliser les ressources nécessaires pour les financer.
00:45:11 En effet, les ressources mobilisées par les administrations d'Assied, notamment la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes, ne suffisent pas toujours pour permettre à l'État de nourrir tous ses engagements.
00:45:22 Donc, nous travaillons au quotidien pour mobiliser les ressources complémentaires, notamment à travers les marchés financiers.
00:45:30 Donc, nous travaillons principalement avec le marché monétaire, la banque centrale, sur lequel nous émettons les bons du Trésor, qui sont en fait des ressources de financement de court terme.
00:45:41 Les obligations de Trésor qui sont des ressources de financement de long terme.
00:45:45 Généralement pour financer les projets d'investissement inscrits dans la loi de finances.
00:45:51 Puisque habituellement, après la promulgation de la loi de finances, le chef de l'État prend un décret pour habiliter le ministre des Finances pour recourir à ses ressources complémentaires.
00:46:01 Et nous travaillons donc pour élaborer la stratégie et identifier les instruments nécessaires pour mobiliser ses ressources.
00:46:09 Que ce soit sur le marché monétaire, la banque centrale ou sur le marché financier sur le régional à travers les émissions des emprunts obligataires.
00:46:17 Confiant le poste sensible du payeur général à une dame, la direction générale du Trésor confirme la prise en compte du genre.
00:46:24 Dans cette structure, trouver de l'argent pour satisfaire les besoins en fond en cette période de tension de trésorerie relève d'un miracle au quotidien.
00:46:33 Le travail du payeur au quotidien c'est le management.
00:46:37 Le management ça veut dire s'assurer que la payerie fonctionne bien.
00:46:42 Tous les services fonctionnent normalement. Chacun fait le travail qui est le sien.
00:46:48 Et à ce niveau là, régulièrement, moi-même, souvent m'effondrer le pouvoir parce que j'en ai deux, et le chef de brigade, nous faisions les tours de service.
00:47:03 Pour voir s'il n'y a pas de dérapage, s'il n'y a pas, s'il n'y a pas.
00:47:06 Maintenant, après dans ce tour de service, nous avons des paraffers.
00:47:12 Ça veut dire des requêtes, des demandes de paiement, nous avons des paraffers.
00:47:17 D'ailleurs, vous sortirez de là, vous allez les voir les paraffers. Nous en avons, c'est minimum dix par jour.
00:47:23 Donc il faut voir ces paraffers là, diligenter les dossiers les plus urgents.
00:47:28 Et ceux qui ne sont pas urgents, prendre le temps de comprendre et évacuer vers les services qui doivent les traiter.
00:47:36 Ici, tous les faits et gestes sont scrutés.
00:47:39 S'agissant de la masse manipulée par la payerie, cette masse est variable.
00:47:46 C'est pas statique, essentiellement dynamique.
00:47:49 Nous avons un comité interne de trésorerie qui arrête déjà ce que la payerie doit avoir pour la semaine.
00:47:56 Mais seulement, c'est pas respecté stricto sensus.
00:47:59 Simplement parce que les besoins varient en fonction des jours ou des circonstances.
00:48:05 Et le directeur général du trésor nous donne un montant chaque jour.
00:48:13 Ça veut dire qu'il nous attribue un montant que nous retirons au niveau de l'agence comptable centrale.
00:48:19 Ça veut dire que quand nous avons déjà le montant, nous allons à l'agence comptable centrale
00:48:23 qui nous fait une mise à disposition.
00:48:26 Une mise à disposition, ça veut dire que c'est le début du compte unique pour le compte du trésor.
00:48:30 Avec cette mise à disposition, nous allons à l'ABA.
00:48:33 Et l'ABA sort les fonds et les met à notre disposition.
00:48:38 C'est seulement à ce moment là que nous entrons en possession effective des fonds.
00:48:42 Arrivé au poste, le payer général que je suis fait une programmation chronologique.
00:48:49 Ça veut dire des structures de souveraineté en tête.
00:48:54 Maintenant les établissements parapublics qui sont assignés à la paierie aussi.
00:49:00 Et puis maintenant les individus qui ont des activités telles que les séminaires, les primes et autres.
00:49:06 Nous les alignons en fonction de la cagnotte.
00:49:09 Parce que nous ne devions pas dépasser la cagnotte, sinon il y aura certains qui ne seront pas payés.
00:49:14 Donc nous les alignons et nous affichons partout.
00:49:19 Ça veut dire que ce n'est pas une histoire qui se passe entre le payant et la caissière.
00:49:23 Non, c'est affiché au vu et au su de tout le monde.
00:49:26 Celui qui voit son nom se présente au service des titres de règlement,
00:49:30 retire son titre et se présente à la caisse pour percevoir ses fonds.
00:49:35 Donc le payant général en réalité ne manipule pas les fonds, il manipule la paperasse.
00:49:40 C'est ce qu'il y a, c'est ce qu'il faut faire.
00:49:44 Ça veut dire comment distribuer, à qui distribuer, quelles sont les urgences des uns et des autres.
00:49:50 Est-ce que je peux donner une partie ou la totalité ?
00:49:53 Parce que ça aussi c'est possible, nous avons un moyen avec l'équitance partielle de payer partiellement quelqu'un.
00:49:59 Vous avez 10 millions, on peut vous donner 5.
00:50:01 Parce qu'on encourage par la thésaurisation des fonds.
00:50:06 Si vous faites votre activité dans une semaine, on ne va pas vous donner l'argent aujourd'hui.
00:50:10 Vous allez attendre au moins la veille ou deux jours avant que nous mettions les fonds à votre disposition.
00:50:16 Maintenant s'agissant des montants mis à disposition, ces montants varient comme je l'ai dit.
00:50:21 Mais au bout de chaque trimestre, nous pouvons aller jusqu'à 4 milliards, 4 milliards, voire même 5 milliards par jour.
00:50:28 C'est possible en fonction du désirata de l'hiérarchie, nous pouvons aller à ces montants-là.
00:50:35 La création d'un paierie spécialisé pour certains départements ministériels s'inscrit dans la dynamique du décongestionnement du circuit de la dépense et de la paierie du trésor.
00:50:45 Dans cette logique, l'on aura noté dans les réformes l'éclatement des circonscriptions financières.
00:50:50 Histoire également d'ajuster le système aux standards internationaux.
00:50:54 Créée le 7 juillet 2020, la trésorerie de Yandé II participe de cette volonté d'améliorer la qualité de la comptabilité publique.
00:51:01 La trésorerie de Yandé II a été créée par un arrêté de monsieur le ministre des Finances le 7 juillet 2020.
00:51:10 Cette création est une émanation d'une proposition du Fonds Monétaire International,
00:51:19 qui dans le cadre de ses multiples missions au Cameroun a pointé du doigt le fait que la trésorerie générale de Yandé était très vaste.
00:51:30 A l'époque, puisque moi-même j'ai été chef de service du contrôle du traitement informatique des comptabilités à l'extrémité générale de Yandé,
00:51:38 nous avons pas moins de 130 postes comptables.
00:51:43 Et ça créait des problèmes en termes de reporting financier.
00:51:48 Les éléments de reporting financier, que sont la balance des comptes du trésor, le compte de résultat, le bilan, le tableau des fiches de trésorerie.
00:51:57 Principalement au niveau de la balance, les traitements étaient assez lourds.
00:52:03 Il y avait un impact négatif sur la qualité comptable, parce que vous devez centraliser les comptabilités de 120 postes comptables.
00:52:11 Déjà il y avait des contraintes au niveau des délais de production des comptabilités par les postes rattachés, les collaborateurs.
00:52:18 Et autre raison, nous avons une variété de postes comptables.
00:52:21 Vous avez les recettes des impôts, les recettes des douanes, les perceptions, les recettes municipales, les recettes des finances.
00:52:28 À cela on ajoute la trésorerie elle-même qui est déjà en poste comptable.
00:52:32 Je ne veux pas rentrer dans les dalles de la technique, mais l'analyse de la balance n'était pas assez digeste.
00:52:39 Donc ce fut un souci d'allègement du reporting financier que le FMI avait fait ses recommandations-là.
00:52:50 L'autre souci était davantage aussi de décongestionner, c'est-à-dire d'essayer de diminuer la concentration en termes de masse d'opérations à gérer.
00:53:02 Je peux vous dire à date que nous avons un volume de crédits d'investissement au niveau de la trésorerie,
00:53:10 la région du centre, du moins la partie qui nous incombe d'environ 15 milliards.
00:53:15 Ça ce ne sont que des crédits d'investissement, c'est-à-dire des crédits budgétaires.
00:53:20 À cela on ajoute d'autres types de masse, la masse salariale, mensuelle, qui est aussi entre 700 et 800 millions par mois.
00:53:29 Les services financiers des communes et les autres déposants.
00:53:34 Donc c'est partie d'une volonté d'amélioration de la qualité comptable, afin que nous puissions avoir des balances, des éléments, des outils de reporting financier assez souples, assez light.
00:53:51 Parce que ce sont ces outils de reporting financier qui sont analysés dans le cadre des revues de programmes économiques.
00:54:00 Parce que les balances des régions, la balance des comptes de toutes les régions, permet d'établir un document qu'on appelle la balance nationale, la balance consolidée.
00:54:10 Et c'est à partir de cette balance consolidée qu'on peut faire ce que les experts du FMI appellent souvent le diagnostic macroéconomique d'un pays.
00:54:19 C'est-à-dire qu'à partir de cette balance-là, ils vont voir en cours de la dette, la dette intérieure, c'est-à-dire celle qu'on voit sur les comptes fournisseurs, là c'est déjà un peu technique,
00:54:28 la dette extérieure, celle qu'on voit sur les comptes de la classe 1, d'être à long et moyen terme.
00:54:34 Donc ça permettait d'atteindre cet objectif de qualité comptable.
00:54:39 Et aussi de décongestionner, c'est-à-dire pour mieux rendre le service, pour que le service soit plus diligent, plus rapide à nos partenaires et aux usagers.
00:54:49 Ici également, et contrairement aux idées reçues et véhiculées, l'on tient compte des désitératas des usagers avec une programmation chronologique lorsque les circonstances s'imposent.
00:55:00 Le processus est différent selon la nature des dépenses.
00:55:05 Je vous prends trois natures de dépenses par exemple.
00:55:09 La première nature, les dépenses budgétaires, c'est-à-dire les dépenses qui sont exécutées sur la base des crédits alloués par l'État.
00:55:19 C'est la procédure du bon de commande en termes de contractualisation, bon de commande, lettre de commande, les marchés.
00:55:27 Alors, ces dossiers arrivent par le contrôle financier régional qui nous les transmet ici, par Bordeaux.
00:55:35 Et les dossiers entrent par le secrétariat du Trésoré Pays Général qui vérifie, qui fait un premier contrôle formel de la régularité de l'alias de la dépense, de son exhaustivité.
00:55:46 Et une fois que le Trésoré Pays Général a fait ce contrôle formel là, je côte ces dossiers au chef service de la dépense qui est chargé du contrôle des régularités.
00:55:56 Contrôle de régularité, ça veut dire qu'il va vérifier sur chaque dossier la qualité de l'ordinateur, la disponibilité des crédits, les actes de calcul de liquidation de la dépense, la testation du service fait.
00:56:09 Voilà, il y a un ensemble de diligences. Et lorsque le chef service de la dépense va finir cette diligence là, il va poser son cachet "Vu bon appayé" qui montre que la dépense peut maintenant être, peut avancer et qu'elle est régulière.
00:56:24 Et la dépense dont va être transférée au service de la comptabilité, ça dépend, ça peut être au service de la comptabilité, quand ce sont des crédits de fonctionnement, quand ce sont des crédits d'investissement des collectivités territoriales décentralisées,
00:56:37 le dossier va au niveau du chef service des collectivités territoriales décentralisées qui fait des traitements, qui valide et maintenant le dossier revient à mon niveau pour la programmation, la programmation de paiement.
00:56:49 Ça c'est pour les dépenses budgétaires, celles qui font l'objet d'inscriptions des crédits au budget de l'État. Nous avons également une autre nature de dépenses qu'on appelle les dépenses de trésorerie.
00:56:58 Ce ne sont pas des dépenses qui mobilisent des crédits budgétaires, mais ce sont des dépenses qui mobilisent des flux financiers.
00:57:05 Donc je vais prendre deux types, par exemple les dépôts et consignations. Ce sont par exemple les fonds déposés par des administrations qui ont l'attitude de les retirer à tout moment ou alors d'effectuer des dépenses sur ces comptes-là.
00:57:23 Le SICU à l'entrée est le même lorsque ces dossiers me sont transmis par Bordereau, par ces administrations-là. Je fais un premier contrôle formel. Si c'est bon, là je côte au chef service des dépôts et consignations.
00:57:37 C'est le cas des déposants, c'est le cas des remboursements des cautions électorales, c'est le cas des remboursements des retenues de garantie.
00:57:47 Je fais des diligences et le dossier me revient. Une dernière catégorie de dépenses, c'est les retraits des collectivités. Nous avons le compte de services financiers.
00:58:00 Donc l'État assure les services financiers des collectivités territoriales. Les dossiers me sont transmis sur Bordereau également, mais cette fois-là je les côte au chef service des dépôts et consignations.
00:58:11 Voilà à peu près de manière... et cela est encadré, j'ai encadré cela par une note de service qui précise le SICU d'une dépense avec les délais de traitement par chaque agent, par chaque cadre.
00:58:24 Donc le SICU il est bien huilé.
00:58:28 Le SICU, le périd spécialisé, s'occupe de trois ministères, à savoir le ministère de l'Éducation de base, le ministère des enseignements secondaires et le ministère de la fonction publique et de la réforme administrative.
00:58:43 Mais en dehors de cela, il y a trois établissements publics qui sont rattachés à ce périd, à savoir l'ENAM, l'ISMP et l'OBC.
00:58:55 Pour mieux les fonctions de coordination générale de la structure, assurée par moi-même le payer et assistée du fondu de pouvoir, nous exécutons les instructions de la hiérarchie et de manière pratique l'exécution des dépenses et des recettes.
00:59:19 Parlons donc des recettes, ici nous exécutons deux types de recettes, à savoir les dépenses de matériel, dont les frais de déplacement, les subventions, les lettres communes, les marchés publics.
00:59:36 Et à ce qui concerne les dépenses de personnel, nous avons les intégrations, les avancements d'échelon, les allocations familiales, les indemnités du service, bref, les actifs de carrière.
00:59:52 Par ailleurs, nous exécutons aussi les opérations de recettes, à savoir les retenues à la source sur les dépenses et maintenant le suivi et le recouvrement des recettes des services.
01:00:10 Symbole avant-gardiste de la modernisation de l'administration publique camerounaise, le ministère des finances s'est attelé depuis 2020 à la réorganisation des postes comptables et du trésor.
01:00:21 Capital économique du Cameroun, Douala est l'un des fleurons de cette réforme avec la circonscription financière du littoral 1.
01:00:28 La circonscription financière du littoral 1 cadre notamment avec la ville métropole économique du Cameroun, qui est Douala, et s'étend notamment sur le département aussi bien du Voury que de la Sénégal maritime.
01:00:52 Elle est coiffée par une trésorerie générale, qui est la trésorerie générale de Douala et laquelle, n'est-ce pas, assure la supervision et la coordination des activités financières et comptables de tous les postes comptables du réseau trésor installés dans les dix départements et particulièrement dans la ville de Douala.
01:01:19 J'entends par là la trésorerie générale elle-même en tant que poste comptable constituée de plusieurs services, les recettes des finances de Douala et des DA, toutes les perceptions au niveau des arrondissements, des dix départements, les recettes des impôts, les recettes des douanes, les recettes des domaines.
01:01:47 Et naturellement, toutes les récites de recettes, n'est-ce pas, installées ou rattachées à ces différents postes comptables sans oublier les agences comptables placées auprès de tous les établissements publics de la ville de Douala.
01:02:04 L'habitat morphose ici irradie plusieurs secteurs, parmi lesquels les douanes.
01:02:09 Nous venons, n'est-ce pas, d'assister, n'est-ce pas, par les récents textes du ministre des Finances à l'éclatement de la grande recette des douanes jusque-là placée au niveau du secteur des douanes du littoral 1 qui, n'est-ce pas, a éclaté en deux recettes des douanes placées notamment auprès des bureaux principaux des douanes.
01:02:38 N'est-ce pas, des ports 1, 2, 3 et 4 pour une première recette et l'autre, n'est-ce pas, placée désormais auprès de la recette des douanes ou alors des ports, des bureaux principaux du bureau principal des douanes.
01:02:55 N'est-ce pas, ports 6, 7, 8 et 9. Là, c'est pour ce qui concerne la région du littoral.
01:03:05 Pour mon économique de l'Afrique centrale, le Cameroun a toujours montré sa grande capacité de résilience face aux crises multiformes que le pays a traversées.
01:03:14 Suivant les très hautes directives du chef d'État Paul Biya, les réformes opérées au niveau de la Direction générale de la Trésorerie, la Coopération financière et monétaire ont fourni à l'économie camerounaise de solides piliers pour maintenir ses grands équilibres.
01:03:30 Le pays est-il prêt à réformer ?
01:03:39 Disons un mot, M. le député général, sur les paiements électroniques. La mode semble être ici, au Trésor P, au Trésor Monnaie, dont le lancement a été effectué par le ministre des Finances à Bangou, dans la région de l'Ouest, il y a quelques mois.
01:03:56 Quelle est la portée de ce nouveau système de paiement et quel est son intérêt pour les populations ?
01:04:02 Maintenant, en termes de portée, c'est que partout où vous avez des recouvrements avec manipulation des numérais, il y a des dépédictions. Ça, c'est forcément, ça, c'est clair.
01:04:13 Nous avons vu ça avec les réformes que nous avons mises en place en 2012 au niveau du guichet unique, où on payait les droits de douane avec des sacs d'argent et tout,
01:04:24 ce qui créait énormément de problèmes au niveau de la Trésorerie Générale des Droits, là, parce qu'on venait entasser les sacs d'argent partout.
01:04:32 Donc, avec le Trésor P, on paye avec des moyens électroniques et il n'y a pas de manipulation des espèces. Donc, les recettes sont sécurisées.
01:04:46 Et depuis qu'on a commencé, nous constatons de plus en plus une augmentation de recettes. Et je crois que nous allons continuer dans plusieurs autres ministères pour maximiser cette réforme.
01:05:02 Je vais citer le cas au niveau des ambassades. Les résultats sont très positifs. Nous, on paye les frais de visa online par voie électronique. Donc, c'est presque la même réforme.
01:05:18 Les résultats sont positifs pour le Trésor public.
01:05:21 Pour le Trésor public.
01:05:22 J'imagine que ce n'est pas avec le plus large sourire que ceux qui manipulaient ces espèces autrefois ont accueilli cette réforme-là.
01:05:33 Comment analysez-vous les nouveaux comportements ? Est-ce que les acteurs de terrain épousaient véritablement cette réforme avec un enthousiasme débordant ?
01:05:46 Bon, il faut toujours savoir que c'est…
01:05:48 Parce qu'il n'y a pas de résistance.
01:05:49 Quand il y a des réformes, forcément, les gens qui ont des intérêts particuliers vont chercher à résister. Mais je crois que l'intérêt général doit primer sur les intérêts personnels. C'est ça que nous recherchons.
01:06:05 Et vous constatez que la mayonnaise est en train de prendre véritablement ?
01:06:11 Oui, c'est en train de prendre. Je crois qu'il n'y a pas de non-retour. On ne peut plus revenir à l'ancien système.
01:06:20 Alors, la direction générale du Trésor, de la coopération financière et monétaire, assure également l'encadrement du secteur financier.
01:06:30 Comment travaillez-vous à assurer la viabilité de nos banques, de nos établissements de microfinance qui ne sont pas toujours à l'abri des clashes ou des fermetures ?
01:06:46 Je veux dire qu'on a, dans ce domaine-là, énormément de difficultés parce que le règlement général de la sous-région donne le pouvoir à la banque centrale, et notamment à la COBAC, de contrôler les établissements de microfinance et de contrôler les banques.
01:07:05 Mais on s'efforce, dans le cadre du contrôle administratif, de regarder un peu, même avec les états financiers qu'on réclame dans certains de ces établissements.
01:07:16 Bon, pour le cas des banques, les banques nous envoient les états régulièrement que nous exploitons et nous faisons des retours.
01:07:23 Et parfois, on écrit à la banque pour attirer leur attention sur les ratios, sur telle ou telle chose.
01:07:31 Maintenant, au niveau des microfinances, on a plus de 420 établissements de microfinance, comme vous le savez.
01:07:38 On a plus de 90% des établissements de microfinance dans la sous-région SEMAC.
01:07:46 Donc c'est là où c'est un peu difficile parce que presque toutes les semaines, tous les mois, on a des cas des établissements de microfinance qui ont fermé la porte.
01:07:58 Tout derrière, on avait un établissement de microfinance que je ne veux pas citer ici, qui avait fermé la porte et les gens n'avaient pas leur salaire.
01:08:06 Ils étaient obligés de revenir ici au ministère des Finances pour trouver une solution.
01:08:11 Et pour des cas comme ceux-là, quel type de solution, quelle est votre approche de résolution des problèmes qui se posent ?
01:08:19 Généralement, quand un établissement de microfinance ferme la porte, avec des gens qui doivent toucher leur salaire là-bas,
01:08:28 dès qu'ils reviennent ici, on essaie de réassigner leur salaire dans un autre établissement de microfinance ou bien dans des postes comptables du Trésor pour être payé en espèces.
01:08:42 On ne va pas se quitter sans dire un mot sur l'encadrement du secteur des assurances également, qui relève de votre portefeuille.
01:08:51 On a annoncé également une base de frémissement de ce côté-là. Où en est-on avec la modernisation du système d'assurance, autour duquel beaucoup de choses trouvent à redire, M. le député général ?
01:09:07 Au niveau des assurances, je crois que les choses se passent mieux qu'au niveau des établissements de microfinance.
01:09:16 Ça nous pose moins de difficultés parce que le texte de la CIMA, c'est la structure sous-régionale qui contrôle les assurances.
01:09:24 Cette structure donne des pouvoirs aux directions nationales des assurances, de contrôler les assurances.
01:09:31 Ça nous permet de bien encadrer tous ces secteurs et éviter vraiment des dérapages en termes de gestion financière et tout ça.
01:09:41 Actuellement, nous avons seulement deux compagnies d'assurance, sur 28, qui sont sous surveillance.
01:09:49 Je crois que c'est une très bonne chose. Je vais aussi indiquer que dans le secteur des assurances, en termes de chiffre d'affaires, nous avons une progression très positive.
01:10:01 En 2020, le chiffre d'affaires total des compagnies d'assurance était à 211 milliards, 229 milliards en 2021 et 256 milliards en 2022.
01:10:14 Donc, ça montre qu'en termes de performance de nos compagnies d'assurance, ça va plutôt très bien.
01:10:22 Monsieur le directeur général du Trésor de la coopération financière et monétaire, on va se quitter par cette question.
01:10:32 Ceux qui nous regardent ce soir ont besoin, encore une fois, d'être rassurés que malgré les tensions, l'état du Cameroun reste viable
01:10:47 et que les caisses de l'État permettent à celui-ci d'assurer à date ses missions, ses fonctions régaliennes.
01:10:58 Je tiens à rassurer les prestataires de l'État, les clientiers et tous ces personnes qui font des transactions avec l'État.
01:11:08 Je tiens à leur rassurer que nous tenons nos engagements.
01:11:11 Nous avons des petits retards actuellement à cause des tensions du Trésorerie, mais nous sommes en train d'y travailler pour régler tous ces problèmes.
01:11:20 Donc, qu'ils soient rassurés.
01:11:22 C'est avec cette assurance de la bouche la plus autorisée au sein de cette administration des finances que nous allons mettre un terme à cet échange.
01:11:32 Merci encore une fois à vous, Monsieur le directeur général du Trésor de la coopération financière et monétaire au ministère des Finances,
01:11:40 d'avoir accepté d'échanger aussi librement avec nous dans le cadre de cette édition de Présence actuelle.
01:11:45 Merci.
01:11:46 Merci à vous.
01:11:47 Cette édition de votre magazine est à présent terminée.
01:12:00 Merci de l'avoir regardée.
01:12:02 Retrouvons-nous dans deux semaines.
01:12:04 Bonsoir.
01:12:05 [Musique]
01:12:34 [Musique]
01:12:49 [Musique]
01:13:16 [Musique]
01:13:42 Bonsoir.
01:13:44 Probablement inspiré par le succès de scandale des dragons asiatiques, le chef de l'État Paul Biya a décidé de placer au cœur de la relance économique du Cameroun
01:13:54 un instrument dénommé petite et moyenne entreprise, d'où la création il y a bientôt 20 ans du ministère des PME, de l'économie sociale et de l'artisanat,
01:14:06 à somption de ce virage visionnaire.
01:14:09 Il vous souvient sans doute que lors du Sommet mondial de l'entrepreneuriat tenu au Kenya en juillet 2015,
01:14:17 Barack Obama indiquait alors en son temps que l'entrepreneuriat crée de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises,
01:14:25 de nouvelles façons de fournir les services de base, de nouvelles façons de voir le monde et de conclure, c'est l'étincelle qui déclenche la prospérité.
01:14:36 Un positionnement qui n'est pas sans rappeler celui de la Banque mondiale, qui fait valoir sur son site web que,
01:14:42 non seulement les PME sont le moteur de la croissance et de la création d'emplois au niveau local,
01:14:50 mais elles contribuent aussi de plus en plus à relever des défis prioritaires,
01:14:56 notamment en ce qui concerne le développement durable et la prestation des services publics.
01:15:03 Il n'est donc pas surprenant de voir les économies du Nord, comme celles de l'hémisphère sud,
01:15:09 faire des PME un point de fixation des politiques publiques de développement.
01:15:15 Engouement réaffirmé durant ces derniers jours, marqué par une vague d'initiatives à l'occasion de la cinquième édition de la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat au Cameroun
01:15:26 et qui plaçait les jeunes au centre des attentions.
01:15:30 Il n'en fallait pas plus pour rompre le silence diplomatique d'un ancien fonctionnaire international titulaire d'un doctorat troisième cycle
01:15:39 obtenu à l'Institut des relations internationales du Cameroun et qui est, depuis le décret présidentiel du 4 janvier 2019,
01:15:48 ministre des petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat.
01:15:55 Vous l'aurez sans doute compris, mesdames et messieurs, Achille Basilekine III est l'invité de cette émission d'actualité Hebdo.
01:16:05 Achille Basilekine III, bonsoir et bienvenue.
01:16:08 Bonsoir à vous, bonsoir à tous les téléspectateurs de la SiarTV.
01:16:12 Dites-nous un peu ce chiffre de 3 dans votre nom, qu'est-ce qu'il signifie ?
01:16:17 Tout simplement que je fais partie, c'est la troisième génération de Basilekine.
01:16:23 Mon père avait pensé précisément pour me distinguer de mes autres frères et de ses cousins qui avaient donné le même nom de famille à leurs enfants,
01:16:34 qu'il fallait précisément qu'il m'accole le droit.
01:16:37 Votre arrivée au gouvernement avait suscité beaucoup de curiosité, beaucoup de sympathie également,
01:16:46 parce que vous faites partie, on va dire, des plus jeunes membres du gouvernement.
01:16:50 Alors dites-nous ce fameux 4 janvier 2019, jour de votre entrée au gouvernement, vous étiez où ?
01:16:57 Vous apprenez la nouvelle comment et vous réagissez comment ?
01:17:01 D'abord je dois dire que ce 4 janvier 2019, je suis à mon bureau, je viens de recevoir sur instruction de son excellence,
01:17:12 monsieur le ministre des Relations extérieures, à l'époque j'étais secrétaire général du ministère des Relations extérieures.
01:17:17 Je viens de recevoir l'ambassadeur de Chine qui était venu à ma rencontre dans le cadre justement de la préparation de l'arrivée d'un émissaire spécial du gouvernement chinois
01:17:28 qui faisait une tournée des pays africains dans justement la gestion de la dette africaine.
01:17:36 Et il était question pour le secrétaire général que j'étais de préparer avec les directions techniques justement cette arrivée.
01:17:44 Et ma secrétaire qui rentre dans mon bureau, qui me dit "écoutez, vous êtes certainement en train de finaliser votre rapport à la suite de cette audience,
01:17:53 mais il y a probablement un remaniement." Et je lui ai demandé d'allumer mon téléviseur.
01:18:00 Et par réflexe professionnel, croyez-moi, quand je vois Alain Bellibi en train de dérouler justement le texte,
01:18:07 j'ai commencé à noter en fait les noms de ceux qui précisément constituaient ce nouveau gouvernement
01:18:15 avec toujours le réflexe professionnel de faire une note verbale à l'ensemble des missions diplomatiques accréditées au Cameroun et à nos ambassades à l'étranger.
01:18:27 Et grande était ma surprise d'entendre un nom qui ressemblait au mien pendant justement cette...
01:18:35 Et à ce moment, j'ai cessé de prendre des notes parce qu'il y a eu une entrée de tous ceux qui étaient à mon sécrétariat dans mon bureau.
01:18:45 Et donc voilà comment est-ce que j'apprends cette bonne nouvelle et qu'est-ce qu'on fait dans les instants d'après.
01:18:52 D'abord, on remercie Dieu Tout-Puissant. On pense au Président de la République, Son Excellence Paul Billard,
01:18:59 et au Premier ministre pour le choix porté sur votre personne et on voit l'immensité de la tâche qui vous attend.
01:19:07 Et donc voilà dans quelles conditions précisément j'apprends mon entrée au gouvernement.
01:19:12 Il y a des infinies possibilités en fait en termes de développement de l'entreprenariat et pour avoir accompagné le secteur privé dans de nombreux pays,
01:19:21 la surprise était belle de découvrir qu'on venait de me confier un secteur dont j'avais eu la charge et où j'avais conduit de nombreuses missions d'assistance technique
01:19:30 dans les pays de l'organisation des états ACP.
01:19:34 Ce secteur-là intègre entre autres donc les petites et moyennes entreprises.
01:19:40 Pouvez-vous commencer par nous donner comme cela quelques indicateurs et un peu le poids des PME sur le tissu économique national ?
01:19:49 Alors je peux dire à la lumière justement des résultats de ce que nous avons comme enquête menée par l'Institut national de la statistique
01:20:00 et par notre propre annuaire parce que chaque année nous mettons à jour dans le cas de l'annuaire statistique du ministère des petites et moyennes entreprises,
01:20:07 la démographie des PME. Nous en sommes précisément à près de 354 000 unités considérées comme étant des PME au Cameroun
01:20:16 et elles contribuent à hauteur de 38% de notre PIB. Ce sont des acteurs justement de la création d'emplois et je pense aujourd'hui en termes de contributions fiscales,
01:20:29 elles sont en constante évolution et de mon point de vue, ce sont des acteurs que nous devons davantage chérir, accompagner du mieux que nous pouvons,
01:20:40 mettre sur pied des dispositifs pour être certain que ceux-là qui choisissent la voie de l'entreprenariat et je veux le dire,
01:20:46 qui est une cause que nous devons régler en cause nationale, et bien qu'ils sachent qu'ils ne se sont pas trompés et tout au contraire,
01:20:54 comme je l'ai dit, chaque fois que j'en ai eu l'opportunité lors de cette semaine mondiale d'entrepreneuriat, à des jeunes avec lesquels on a été en interaction,
01:21:02 des femmes et autres, c'est la voie royale pour non seulement être affranchi des contraintes quotidiennes, pour s'enrichir, parce qu'en définitive,
01:21:12 c'est à travers l'initiative privée qu'on s'enrichit et ce n'est pas précisément une révélation que je vous fais.
01:21:23 À propos de la semaine mondiale à laquelle vous faites allusion, alors on va dire que cela a un côté un peu rituel, semaine mondiale,
01:21:32 qu'est-ce qu'il faut en retenir concrètement, passer le flonflon de toutes les célébrations ?
01:21:40 Eh bien, il faut d'abord revenir sur le contexte dans lequel la semaine mondiale de l'entrepreneuriat a été lancée.
01:21:46 Le Premier ministre Gordon Brown, il y a une quinzaine d'années, avait pensé qu'il était judicieux, le Premier ministre britannique,
01:21:57 il était judicieux le temps d'une semaine de s'arrêter en fait sur la contribution des entrepreneurs, de les célébrer,
01:22:05 de leur donner l'opportunité de mettre en lumière ce qu'ils apportaient au rayonnement et au développement de la collectivité.
01:22:13 Et finalement, en association avec la fondation Paul Kauffman aux États-Unis, s'est mis en place un réseau mondial de l'entrepreneuriat
01:22:25 et qui donc, dans le cadre de ce réseau mondial, on a lancé l'idée de la célébration chaque deuxième semaine du mois de novembre,
01:22:38 à travers le monde, la semaine mondiale d'entrepreneuriat.
01:22:41 Qu'est-ce qu'on peut en retenir pour le Cameroun ? D'abord, autour de la thématique.
01:22:44 La semaine mondiale d'entrepreneuriat a voulu mettre l'accent cette année sur le networking comme instrument de développement de l'entrepreneuriat jeune.
01:22:57 Et c'était à dessein. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, figurez-vous, lorsque nous parlons en fait de la création d'entreprises,
01:23:07 l'annuaire statistique du ministère des PME, à la lumière justement des entreprises créées pour l'année 2022 écoulée,
01:23:18 et bien que sur les près de 16 000 entreprises qui ont été créées dans les centres de formalité de création d'entreprises,
01:23:24 pratiquement 65 % de ces nouvelles entreprises sont créées par des jeunes dont l'âge est compris entre 20 et 40 ans.
01:23:35 Cela veut dire qu'il y a non seulement un véritable engouement qui se met en place, mais aussi il est très utile dans le cadre de ces célébrations
01:23:45 de leur suggérer des pistes sur la manière dont ils peuvent se constituer en réseau, d'abord pour partager des informations sur aussi bien la demande,
01:23:56 les secteurs de niches, mais également les opportunités en termes d'accès au marché,
01:24:00 sur la manière dont ils peuvent au mieux parfois mutualiser leurs efforts dans des filières spécifiques.
01:24:07 Et c'est toute la raison pour laquelle on a pensé qu'il était judicieux justement de structurer ceci autour de cette thématique.
01:24:14 Ça a donné lieu à quoi ? Ça a donné lieu d'abord, j'ai fait le déplacement vers un incubateur, celui de l'École supérieure des sciences étonnées de l'information,
01:24:23 où nous avons lancé cette semaine avec le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle et bien d'autres chefs de départements ministériels qui se sont fait représenter,
01:24:31 le ministre de l'État, le ministre de l'Enseignement supérieur, le ministre de la Promotion de la Famille, de la Famille, bref, tous ces acteurs qui ont parti liés,
01:24:38 je n'oublie pas le ministère de la Jeunesse et de l'Éducation civique, qui ont parti liés avec l'entrepreneuriat jeune.
01:24:44 Et qui donc, nous avons pu engager ce dialogue devant un amphithéâtre, l'amphithéâtre Hervé-Bourges, pour ceux qui sont familiers de l'ESTIQ.
01:24:53 On a pu engager ce dialogue. Il y en a dans ce studio.
01:24:56 Voilà, on a pu engager ce dialogue et surtout, après ce dialogue, on a pu visiter justement des innovations présentées par de jeunes entrepreneurs.
01:25:07 On a pu également organiser un forum africain des femmes entrepreneurs.
01:25:12 Yaoundé a été l'épicentre, mercredi dernier, justement, du lancement de ce forum international sur la femme entrepreneur,
01:25:22 autour d'une thématique qui elle-même était propre, la santé mentale des femmes entrepreneurs.
01:25:27 Figurez-vous, un entrepreneur en temps normal, il est sujet au stress, il est sujet à toute une série de défis auxquels il doit faire face.
01:25:35 Il doit honorer ses différents engagements, ses factures et autres.
01:25:39 Et donc, finalement, qu'est-ce qu'on fait par rapport justement à cette cible, l'entrepreneuriat féminin,
01:25:46 qui elles ont aussi au-delà des pesanteurs socio-culturels et à ce nombre de contraintes qui limitent justement parfois leur élan.
01:25:55 Et donc, des experts internationaux se sont retrouvés à Yaoundé avec des femmes venues précisément de plusieurs pays africains pour ce forum.
01:26:03 Nous avons également pu aller à la rencontre de jeunes dans le cadre justement d'incubateurs.
01:26:09 J'ai été à Obala, un institut agricole où on forme de jeunes entrepreneurs agro-pastoraux.
01:26:16 En fait, il y a de 600 jeunes qui sont venus à ma rencontre pour qu'on y change.
01:26:21 J'ai également eu l'opportunité de rencontrer des entrepreneurs jeunes dans le cadre justement de la plateforme panafricaine qui a pris corps ici à Yaoundé.
01:26:30 Ça, c'était justement au musée national où on avait des délégations venues de ce nombre de pays africains.
01:26:35 Et croyez-moi, les femmes déplacées internes n'étaient pas en reste.
01:26:41 Avec précisément Kawiko à l'Hôtel Djoga, nous avons pu organiser un forum qui a mobilisé près de 400 femmes entrepreneurs
01:26:49 venues parfois des régions où aujourd'hui on croit à une forme d'insécurité.
01:26:56 Des femmes qui sont donc déplacées internes qui se sont retrouvées pour qu'on leur fournisse des instruments, qu'on leur donne en fait tous les éléments nécessaires.
01:27:03 La semaine mondiale également a permis qu'avec des partenaires au développement, c'était le cas précisément de l'ambassade d'Allemagne
01:27:10 qui a pu mobiliser des financements dans le cadre d'un programme UIDU à l'hôtel Montfeuillet
01:27:16 où nos partenaires et en même temps nos compatriotes de la diaspora apportent un financement concret
01:27:24 pour soutenir des projets portés par de jeunes entrepreneurs.
01:27:28 Monsieur le ministre, dites-moi, ce networking, comme vous l'appelez, le concept résonne à partir du Cameroun comme une sorte de poésie.
01:27:41 Est-ce que cela a concrètement du sens au niveau national ?
01:27:48 Est-ce que ces réseaux-là sont structurés ou en train de se structurer et qu'est-ce que cela va apporter ?
01:27:54 Alors, il faut dire que ce sont des réseaux qui sont en sédimentation constante.
01:27:59 D'abord, au niveau précisément de nos clubs entrepreneuriaux.
01:28:06 On a réussi à les mettre en réseau dans les différents lycées et cela permet précisément de faire passer des informations.
01:28:13 Mais je vais aller un peu plus loin, autour justement des jeunes entrepreneurs.
01:28:18 On a des associations de jeunes entrepreneurs qui aujourd'hui se sont multipliées
01:28:22 et qui en fait permettent parfois d'entrer en dialogue avec des mentors qui sont justement des anciens
01:28:30 et qui dans certaines filières ont fait fortune, qui ont des états de service et qui plaident pour eux.
01:28:37 On a également ce réseau en relation justement avec l'association des promoteurs d'établissements de crédit.
01:28:46 Permettant justement qu'à travers l'APECAM, qu'il y ait une sensibilisation sur les spécificités précises
01:28:55 et les besoins et les attentes en fait des jeunes entrepreneurs.
01:28:59 Cela débouche sur quoi ? Cela débouche d'abord sur la prise de conscience au niveau de l'État
01:29:04 dans ce nombre de solutions qui commencent à être apportées.
01:29:07 Il vous se souvient que le chef de l'État dans son message à la jeunesse, le 10 février 2022,
01:29:14 avait lancé l'initiative en fait d'un fonds de garantie pour soutenir l'entrepreneuriat jeune.
01:29:21 Mais au-delà de cette réponse…
01:29:24 Ce fonds de garantie est-il finalement effectif à ce jour ?
01:29:29 Il y avait des modalités de mise en place qui sont épuisées et je suis persuadé que certainement
01:29:37 dans les prochaines semaines, à l'issue en fait de l'adoption de la loi des finances,
01:29:44 il y aura certainement un certain nombre d'orientations qui vont être données
01:29:48 pour justement alimenter ce fonds de garantie.
01:29:51 En tout état de cause, sa préparation a pris le temps nécessaire
01:29:56 avec tout ce que cela comporte comme dispositif pour être certain que ce ne soit pas une initiative de plus.
01:30:04 Je voudrais également dire qu'au-delà des établissements de crédit,
01:30:08 on a également cette mobilisation de la communauté des promoteurs de structures d'incubation
01:30:14 qui aujourd'hui finalement ne sont pas des centres de formation professionnelle.
01:30:22 Parce que là aussi, je voudrais que le distinguo soit très clair.
01:30:26 Un incubateur, c'est d'abord une structure où on détecte en fait un projet,
01:30:33 une idée d'entreprise qu'on peut par la suite transformer en projet.
01:30:38 Et donc, il y a tout l'accompagnement en termes de maturation de l'idée,
01:30:42 en termes d'identification de tout ce qu'il y a comme encadrement administratif,
01:30:49 en termes de guichet en aval pour le financement.
01:30:53 Et donc, quand on sort d'un incubateur, on doit précisément mettre sur pied son entreprise.
01:31:00 On ne sort pas d'un incubateur pour aller à la recherche d'un emploi.
01:31:03 Et donc, de façon générale, je pense que c'est tous ces réseaux-là qui mis ensemble,
01:31:08 de notre point de vue, devaient servir à pouvoir dynamiser l'entrepreneuriat jeune,
01:31:16 mais surtout que nous puissions comprendre que ce sont ces jeunes entrepreneurs
01:31:21 qui aujourd'hui sont les fantasains en première ligne de ce que sera en fait une économie réactive,
01:31:28 une économie davantage productive, une économie qui a assumé justement sa transformation
01:31:35 et sa révolution, qui a réussi sa montée en puissance en termes de production des biens et services,
01:31:42 mais surtout de production des biens manufacturés, transformés à partir de nos ressources naturelles,
01:31:47 mais qui aujourd'hui a mis en exergue en fait le capital humain à partir de l'innovation
01:31:52 que portent nos jeunes qui développent d'innombrables prototypes.
01:31:56 Puisque vous parlez des jeunes, je voudrais vous proposer l'occasion de les entendre encore une fois,
01:32:01 mais aussi d'entendre les femmes, notamment dans les problèmes qu'ils rencontrent, les jeunes et les femmes,
01:32:09 dans la structuration de leurs entreprises, mais également sur les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics.
01:32:17 C'est dans cet élément tourné par Étienne Pascal-Azeu.
01:32:21 La Semaine Mondiale de l'Entrepreneuriat au Cameroun est une fenêtre ouverte aux opportunités d'affaires
01:32:29 pour tous les jeunes n'épiqués par le virus d'entreprendre.
01:32:33 Ils sont d'ailleurs nombreux au Cameroun aujourd'hui, ces jeunes qui n'ont pas attendu cette sonnette d'alarme
01:32:39 tirée par le ministère des Pétitions et Moins d'Entreprise, de l'économie sociale et de l'artisanat,
01:32:44 pour se jeter à l'eau. Berlanga en fait partie. Il a su tirer du bon vin, des fleurs, d'hibiscus.
01:32:51 Nous produisons du vin à base de la fleur d'hibiscus, du vin sec, du vin moelleux, du vin blanc, du vin rouge,
01:32:57 du vin non alcoolisé également.
01:32:59 L'objectif c'est tout simplement l'importation, transformer localement ce que nous avons pour réduire les importations.
01:33:05 Son objectif à présent est de multiplier la production. Mais ce sont les moyens qui manquent le plus.
01:33:12 L'appui des pouvoirs publics c'est déjà au niveau des facilités, au niveau des procédures administratives.
01:33:18 Ça fait déjà trois ans que nous sommes dans cette activité et les contraintes sont véritablement énormes.
01:33:23 Déjà au niveau de la modestie des moyens, parce que tout se fait déjà sur fond propre également,
01:33:27 mais également au niveau de certaines procédures pour pouvoir normaliser le produit,
01:33:31 avoir des vignettes pour que le produit soit commercialisé partout.
01:33:34 Ce jeune entrepreneur n'est pas seul dans ce registre à faire face à des difficultés financières et managériales dans son entreprise.
01:33:42 Ses femmes comptent à ce jour une bonne dose d'expérience dans l'auto-emploi.
01:33:47 Ici, les mêmes revendications sont évoquées.
01:33:51 La femme veut entreprendre, mais elle a un blocus. Elle n'a pas le financement, elle n'a pas le matériel.
01:33:57 Nous avons besoin de l'équipement au niveau de l'entrepreneur féminin.
01:34:01 Les femmes ont des problèmes surtout au niveau de l'accompagnement, l'accompagnement technique et l'accompagnement financier.
01:34:11 Parce que nous, par exemple, on est en zone rurale. Nous avons déjà la matière d'œuvre qui est la terre,
01:34:17 mais nous avons besoin que le gouvernement nous accompagne.
01:34:21 À l'argent, qui est le nerf de la guerre, pourrait également être associé le suivi technique.
01:34:27 On a l'habitude d'avoir souvent ces promesses, mais généralement on ne reçoit pas ce qu'on attend des accompagnants, des partenaires.
01:34:40 On ne reçoit vraiment pas.
01:34:41 J'ai un petit centre de formation, délégué du GIC à Professe-Camp,
01:34:47 association pour la promotion de la femme sans emploi au Cameroun.
01:34:50 Mais je ne suis pas accompagnée, j'ai des jeunes filles. Je suis obligée de les former gratuitement dans la société.
01:34:56 Elles se forment dans le métier du textile. Maman fait dans le métier du textile, la couture, décoration, teinture, air floral, etc.
01:35:05 Donc j'aimerais être accompagnée pour pouvoir aider les femmes, les filles qui souffrent, à pouvoir s'auto-gérer.
01:35:12 L'écho de ce SOS va certainement retentir jusqu'aux oreilles des pouvoirs publics. C'est d'ailleurs leur vœu le plus ardent.
01:35:22 Monsieur le ministre, cet écho retentit forcément dans vos oreilles. Comment vous réagissez ?
01:35:30 D'abord, je dois dire que nous n'avons pas parfois peut-être suffisamment amplifié l'information autour des dispositifs de financement existants
01:35:43 ou alors des mécanismes d'accompagnement technique existants.
01:35:47 Présentez-nous quelques-uns.
01:35:49 S'agissant précisément de ce que nous avons comme dispositif d'accompagnement technique,
01:35:54 il faut dire que le chef de l'État avait décidé de la création d'une agence de promotion des petits et moindres entreprises.
01:36:02 Cette agence de promotion des petits et moindres entreprises est présente un peu partout sur le territoire.
01:36:07 Peut-être aujourd'hui, c'est dans des chez-lieux de région.
01:36:10 Elle dispose justement de programmes spécifiques en termes de renforcement des capacités de ceux qui se présentent au guichet de l'agence de promotion des PME.
01:36:21 Dans des régions même où précisément, au-delà de la capitale, on a cette représentation de l'agence de promotion des petits et moindres entreprises,
01:36:29 il y a également ce qu'on appelle les centres d'accompagnement des PME,
01:36:33 qui sont des experts reconnus, agréés par l'agence de promotion des PME.
01:36:38 Et dont le rôle est justement de nantir tous ceux qui ont besoin d'informations en termes d'accompagnement technique.
01:36:45 L'accompagnement technique, il tourne autour de quoi ?
01:36:48 Un, c'est d'abord la viabilité de son plan d'affaires.
01:36:52 De deux, c'est aussi les itinéraires en termes d'accès au marché pour les produits et les biens qui sont produits.
01:36:59 Parce que figurez-vous, nombreux sont ceux qui parfois produisent certains biens, mais qui ont de la peine à les écouler.
01:37:05 Parce qu'ils n'ont pas parfois la bonne information sur les circuits de commercialisation.
01:37:11 Parfois, c'est ceux qui veulent changer d'échelle, qui ont besoin parfois d'un diagnostic par rapport à leurs structures organisationnelles,
01:37:19 et qui peuvent donc, de ce point de vue, être mieux soutenus.
01:37:23 Donc, je dois également dire que nombreux sont ceux qui…
01:37:28 Parce que jusque-là, les incubateurs, la culture d'incubation n'était pas encore enracinée dans notre environnement.
01:37:34 Il y a une évolution.
01:37:36 Aujourd'hui, il y a près de 160 structures d'incubation à travers le territoire.
01:37:40 Et nous les agréons progressivement.
01:37:42 Et je voudrais saisir l'opportunité de votre vitrine pour indiquer aux promoteurs de structures d'incubation
01:37:51 qu'il faudrait qu'ils se rapprochent pour faire justement valider leurs structures d'incubation.
01:37:56 Parce que finalement, il y a des standards en matière d'incubation, il y a un cahier de charge en matière d'incubation,
01:38:03 et ceux-là qui ne se confondent pas peuvent se voir mis en demeure.
01:38:07 Quel temps faut-il aujourd'hui au Cameroun pour créer son entreprise ?
01:38:11 Il faut 72 heures, figurez-vous, pour effectivement créer une entreprise.
01:38:16 Au bout de 72 heures, un centre de formalité de création d'entreprise, vous pouvez y aller de façon physique,
01:38:23 mais il y a également la possibilité de pouvoir créer son entreprise en ligne.
01:38:27 Et lorsque vous l'avez créée en ligne, vous obtenez précisément un accusé de réception
01:38:33 qui vous permet d'aller maintenant physiquement présenter les originaux des documents
01:38:39 que vous avez en fait pu enregistrer en ligne.
01:38:43 72 heures, sans mouiller la barbe ou en la mouillant ?
01:38:47 Sans mouiller la barbe, c'est une obligation, et croyez-moi, s'il y a un endroit où précisément vous arrivez
01:38:53 et qu'au bout de 72 heures, vous n'avez pas eu votre enregistrement au registre du crédit mobilier
01:39:04 et aussi votre carte de contribuable, faites-le-nous savoir, parce que c'est une exigence,
01:39:10 c'est une instruction du Premier ministre, chef du gouvernement,
01:39:12 qui prescrit la création d'une entreprise en 72 heures.
01:39:16 Si au bout de 72 heures, vous n'avez pas en fait votre entreprise qui a été reconnue
01:39:22 avec la délivrance des deux documents dont je vous parle, le RCCM et votre carte de contribuable,
01:39:29 qui vous oblige maintenant par la suite à aller vous faire déclarer dans votre centre régional
01:39:36 ou alors dans votre centre des impôts territorialement compétent, et bien faites-le-nous savoir.
01:39:41 Autre problème, et pas le moindre, c'est le financement.
01:39:45 À ce niveau-là, quels sont les instruments que le gouvernement a élaborés ou élabore ?
01:39:51 Quelles sont les solutions que vous mettez à la disposition des créateurs d'entreprises ?
01:39:57 Alors, je veux tout simplement dire que peut-être le financement classique,
01:40:03 qui est celui offert par des établissements bancaires qui sont très souvent des établissements commerciaux,
01:40:12 ne correspond pas toujours au risque que l'on prend lorsque l'on va accompagner un primo accident
01:40:22 ou une entreprise jeune ou une entreprise naissante.
01:40:26 Et c'est la raison pour laquelle, au-delà des mécanismes de financement classique,
01:40:31 parce qu'on vous demandera toujours un titre foncier, on vous demandera ce nombre de garanties complémentaires,
01:40:36 pour ceux qui n'ont pas eu la chance, en fait.
01:40:38 Parce qu'une entreprise, elle est constituée d'abord, lorsqu'on la monte,
01:40:42 de l'apport propre de celui qui décide de la lancer.
01:40:46 Ou s'il a de la chance d'être issu d'une famille,
01:40:49 on peut lui apporter ce qu'on appelle de façon classique la "love money".
01:40:53 La "love money", c'est celui que vous apporte votre père, votre mère, un cousin, un frère.
01:40:58 Mais au-delà, il y a maintenant la possibilité, et ça c'est un processus qui est en route,
01:41:04 qui a commencé, qui a peut-être été imperceptible.
01:41:07 Il y a aujourd'hui des investisseurs providentiels, qu'on appelle "business angels",
01:41:11 qui en fait se mettent en place, qui en fait sont conscients du risque qu'ils prennent
01:41:15 à vous apporter un financement.
01:41:17 Ils sont un certain nombre à doigt là déjà,
01:41:19 et qui vous apportent le financement nécessaire pour démarrer votre action.
01:41:24 Je pense également au mécanisme de garantie, tel qu'il a été annoncé par le chef de l'État,
01:41:30 qui est en train de se mettre en place pour soutenir l'entrepreneuriat jeune.
01:41:33 Je pense surtout à ces lignes de crédit de garantie de 200 milliards,
01:41:39 qui ont été en fait prévues dans la loi des finances 2023,
01:41:43 qui permettent que, dans le cas de cette garantie partielle,
01:41:47 parce que l'État en fait va soutenir le banquier qui accorde le crédit
01:41:51 parce qu'on lui a soumis un projet qui, de son point de vue, peut être viable.
01:41:56 Mais comme nous ne savons pas exactement quelles sont les incertitudes
01:42:00 ou les aléas qui peuvent s'opposer immédiatement, après en fait,
01:42:03 dans les 18-24 mois qui suivent la création de l'entreprise,
01:42:07 l'État a entrepris donc de mettre sur pied cette garantie de 200 milliards
01:42:12 pour permettre justement qu'elle puisse soutenir les banques
01:42:17 qui, avec cette garantie souveraine de l'État,
01:42:20 peuvent faire du crédit aux porteurs de projets, aux PME.
01:42:24 Je peux même vous dire, l'une des quêtes qui a été la mienne,
01:42:27 au regard justement de ce que j'ai vu faire dans d'autres pays
01:42:30 lorsque j'assumais encore mon mandat international,
01:42:33 c'était de voir comment est-ce que les partenaires au développement
01:42:37 se mobilisaient pour apporter des financements à des taux d'intérêt bonifiés.
01:42:43 Et nous avons pu mettre ceci en route ici au Cameroun,
01:42:47 à travers justement la Banque européenne d'investissement,
01:42:50 qui depuis précisément 2020, de façon annuelle, a signé des conventions
01:42:55 avec des banques vers lesquelles sont logées des lignes de financement
01:43:00 avec des taux d'intérêt bonifiés, c'est-à-dire que finalement,
01:43:04 le taux d'intérêt est déjà subventionné par le partenaire au développement.
01:43:09 Ce qui permet de réduire considérablement le taux d'intérêt
01:43:13 lorsque la PME vient en fait solliciter.
01:43:19 Je voudrais savoir si ces facilités, ces mesures d'accompagnement,
01:43:24 ainsi de suite, accordent une attention particulière,
01:43:28 par exemple aux personnes vivant avec le handicap,
01:43:31 pour un peu plus d'équité, on va dire, dans la politique entrepreneuriale.
01:43:37 Dans ce cadre, nous sommes sur un dispositif innovant.
01:43:42 Nous avons signé une convention avec le centre cardinal Paul-Emile Léger,
01:43:48 qui nous permet en fait d'identifier un échantillon de PME
01:43:55 porté par des promoteurs vivant avec un handicap,
01:44:00 pour leur apporter un financement nécessaire.
01:44:03 Et madame la ministre des Affaires sociales nous accompagne aussi dans cette dynamique.
01:44:09 Parce que le plus important, c'est quand vous voyez en matière de transformation agro-industrielle,
01:44:14 de production artisanale, de tout ce qui est broderie, textile,
01:44:19 il y a tout un ensemble de domaines comme ça,
01:44:21 où des personnes vivant avec un handicap, de par la spécificité de leur handicap,
01:44:26 produisent certains biens de proximité qui méritent effectivement d'être soutenus.
01:44:33 Donc ça c'est un volet que nous encourageons, sur lequel nous avons une convention aujourd'hui.
01:44:38 Et le dispositif de suivi et d'évaluation va être déclenché
01:44:42 pour voir exactement ce qui, à jour, a pu être fait dans ce domaine.
01:44:47 Durant tout ce mois de novembre, on est un peu dans la vague de la célébration des 41 ans
01:44:53 de l'accession du président de la République à la magistrature suprême, le président Paul Biya.
01:45:00 Et s'il ne fallait retenir qu'une ou deux choses au niveau de votre secteur, en termes de bilan, ce serait quoi ?
01:45:11 Ce serait d'abord la détermination du président de la République à faire de la PME
01:45:18 un maillon essentiel dans l'accélération du développement de notre pays.
01:45:24 Le président de la République, quand vous reportez dans son ouvrage pour le libéralisme communautaire
01:45:31 qu'il avait publié en 1987, il y a toute une section où il traite de la PME.
01:45:37 Et il indique précisément qu'il ne ménagera aucun effort pour donner justement à l'écosystème de la PME
01:45:45 tous les instruments d'évolution nécessaires.
01:45:48 C'est sous-titré par Jérémy Diaz.