- il y a 2 ans
Vendredi 15 décembre 2023
Levier de la réduction des déchets et de la transition écologique, la vente en vrac ne concerne encore qu’un nombre restreint de produits en France et peine à dépasser les réseaux de magasins militants. Qu’est-ce qui freine son développement, notamment en moyennes et grandes surfaces ? Alors que les consommateurs se déclarent prêts à acheter en vrac et à renoncer aux emballages, quelles dispositions et pratiques pourraient favoriser son essor ?
Levier de la réduction des déchets et de la transition écologique, la vente en vrac ne concerne encore qu’un nombre restreint de produits en France et peine à dépasser les réseaux de magasins militants. Qu’est-ce qui freine son développement, notamment en moyennes et grandes surfaces ? Alors que les consommateurs se déclarent prêts à acheter en vrac et à renoncer aux emballages, quelles dispositions et pratiques pourraient favoriser son essor ?
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00:00:00 Pour le titre fournisseurs et distributeurs, que faire pour lever les freins ?
00:00:05 On aura la chance d'avoir avec nous Sophie Pallocchi qui est responsable RSE et marketing
00:00:10 au sein de Lilec, Barbara Liamani qui est Global Costumer, Supply Chain Director au
00:00:17 sein de Nestlé et également Thomas Bouh qui est responsable projet RSE chez Carrefour.
00:00:23 On va commencer par le premier thème d'essayer de comprendre où on en est aujourd'hui dans
00:00:31 le vrac, quelle est la proportion de français qui l'utilisent et ensuite on analysera
00:00:37 par rapport à ce constat le pourquoi, le comment et qui utilise cette vente en vrac.
00:00:43 On va passer la parole à Gaëlle, je te propose de te présenter peut-être en quelques minutes.
00:00:47 Oui, bonjour à tous, Gaëlle Lefloque, je suis directrice marketing chez Cantar depuis
00:00:53 un moment, donc chez Cantar nous suivons au travers de pannels de consommateurs la consommation,
00:00:59 les achats précisément des ménages français au quotidien puisqu'ils déclarent les achats
00:01:04 qu'ils réalisent quasiment tous les jours.
00:01:07 Alors sur le marché du vrac, c'est un marché qui est un petit peu plus compliqué à suivre,
00:01:10 on les suit comme on le fait pour les produits frais traditionnels historiquement.
00:01:15 Alors ce marché du vrac, il s'est considérablement développé au cours de ces dernières années.
00:01:26 Alors d'abord pour une question d'offre, on va peut-être repasser directement à la
00:01:30 slide après.
00:01:31 D'abord pour une question d'offre puisque le parc de magasins s'est considérablement
00:01:34 développé jusqu'à 2020 à peu près, on était en 2019 à 240 magasins et on est à
00:01:43 peu près à 800, enfin un petit peu moins de 900 magasins en 2022 par exemple.
00:01:48 Une offre qui s'est considérablement étoffée aussi au travers des produits qui sont proposés
00:01:54 dans les rayons des magasins avec au départ des produits qui étaient très concentrés
00:02:01 sur les fruits secs, les produits secs et puis aujourd'hui on a une offre qui touche
00:02:07 également des produits, des aliments pour animaux par exemple et puis des produits d'hygiène
00:02:14 beauté, des produits ménagers, de la lessive par exemple.
00:02:17 Je crois qu'on n'est pas tout à fait au bon niveau de slide, je vais les activer,
00:02:23 ce sera plus simple.
00:02:24 Alors pour remonter, on fait comment ? Pour montrer justement cette évolution de la consommation
00:02:32 des Français, voilà celle-ci exactement.
00:02:35 Donc on voit bien ici, on est sur un indicateur qui s'appelle la pénétration, donc c'est
00:02:39 le nombre de ménages acheteurs de produits VRAC et on voit ce point cumulant effectivement
00:02:44 atteint en 2019 et avec une dégradation de la taille de clientèle depuis, avec des résultats
00:02:52 qui sont très contrastés entre les différents cycles de distribution puisque vous voyez
00:02:56 qu'on a une ascension qui se poursuit sur les circuits spécialisés et c'est qui
00:03:01 tire le marché vers le bas en termes de taille de clientèle en tous les cas, ce sont les
00:03:06 circuits généralistes donc issus de la grande distribution.
00:03:10 Avec, si on fait un état des lieux aujourd'hui, les chiffres clés, où est-ce qu'on en
00:03:17 est de cette consommation ? On est donc à 37,6% de pénétration, donc c'est en baisse,
00:03:23 en moyenne par rapport à l'année dernière, à hauteur d'un petit peu plus de 53 euros
00:03:30 qui sont dépensés par an par ménage consommateur.
00:03:34 Donc, tout seul, ni bout à bout, ça nous donne un petit niveau de part de marché qui
00:03:39 est légèrement en deçà de 1% de part de marché, donc on est clairement sur un marché
00:03:44 de niche mais on ne peut pas parler de micro-tendance dans la mesure où on draine quand même
00:03:49 quasiment 40% de pénétration.
00:03:52 Alors, avec une fréquence d'achat qui est de 6 actes à peu près en moyenne dans l'année,
00:03:57 donc on reste sur une fréquence d'achat qui est très faible, ce qui permet de mesurer
00:04:04 le fait que ce réflexe n'est pas encore complètement ancré au sein des consommateurs.
00:04:10 Donc, c'est clairement là un enjeu, réussir à recruter des acheteurs plus réguliers
00:04:15 et de faire augmenter cette fréquence d'achat.
00:04:19 Alors, avec, je le disais tout à l'heure, des résultats qui sont très contrastés,
00:04:26 on a un marché qui est très concentré sur des circuits spécialisés, donc un marché
00:04:31 qui s'est amplifié via des enseignes spécialisées comme Dbaïdé ou les magasins bio, puisqu'on
00:04:39 le sait, la grande majorité des produits BRAC sont issus de produits bio.
00:04:44 Et puis, ça représente à peu près 71% des dépenses totales sur l'année et le
00:04:51 reste qui sont les circuits généralistes avec une forte part de marché sur les hyper,
00:04:57 les supermarchés.
00:04:58 Et la baisse aujourd'hui que l'on note, elle est concentrée sur les supermarchés
00:05:04 et les enseignes à dominante marque propre, comme on dit historiquement, le hard discount,
00:05:10 alors qu'en parallèle, les enseignes spécialisées sont très dynamiques.
00:05:17 On a un appel d'air, on va dire, lié aux magasins bio, un marché du bio qui est très
00:05:24 déficitaire depuis deux années.
00:05:27 Voilà, donc le marché du bio et les magasins bio étant négatifs, mal orientés en part
00:05:33 de marché, eh bien, ça tire vers le bas également les produits BRAC.
00:05:40 Pour aborder la notion des freins sur ce qui peut expliquer justement le ralentissement
00:05:50 de ce marché, on a la période post-COVID, la période COVID qui a été un frein majeur
00:06:00 puisque les magasins et les rayons de produits BRAC ont été fermés.
00:06:05 Et on ne retrouve pas le niveau d'avant COVID parce qu'avec le télétravail et
00:06:13 le retour à la maison partielle pour travailler, eh bien, on a un nombre de déjeuners plus
00:06:18 important.
00:06:19 Donc, il y a une recherche de praticité, de gain de temps qui n'est pas particulièrement
00:06:23 favorable aux produits BRAC.
00:06:26 Alors, on a d'autres freins également qui viennent s'ajouter, je dirais, à ce contexte
00:06:32 général qui ne tienne pas à l'avantage des produits BRAC.
00:06:36 Ce sont tous les freins liés à la perception d'hygiène, à la praticité, je l'ai
00:06:43 évoqué.
00:06:44 Les conditions de conservation aussi qui sont évoquées comme les premiers freins
00:06:48 à l'achat, donc ce sont les déclarations des consommateurs.
00:06:51 Et puis, il y a toute l'expérience d'achat également en magasin avec une pesée qui
00:06:58 n'est pas toujours très pratique, un étiquetage, la traçabilité également qui n'est pas
00:07:03 toujours au rendez-vous.
00:07:04 Or, on sait aujourd'hui que les consommateurs sont devenus très natures, très exigeants.
00:07:09 Ils sont très regardants des étiquettes avec la composition des produits, l'origine
00:07:16 des produits.
00:07:17 Donc, ça, c'est aussi un élément, un levier, je dirais, d'activation très important
00:07:22 à prendre en compte.
00:07:24 Et puis, dans le contexte inflationniste que l'on connaît, on a également le frein
00:07:29 du prix puisque, en théorie, les produits BRAC sont présentés comme des produits
00:07:37 moins chers par rapport aux produits conventionnels.
00:07:39 Et dans les mesures de prix que l'on fait au travers du panel, on aperçoit qu'il
00:07:44 y a en fait un écart de prix qui peut même aller jusqu'à 30 % par rapport aux produits
00:07:50 conventionnels.
00:07:51 Alors, je le disais tout à l'heure, la majorité des produits BRAC sont issus de
00:07:54 produits biologiques.
00:07:55 Donc, c'est une partie de l'explication sur cet écart de prix.
00:07:58 Mais effectivement, entre la promesse qui est annoncée, qui est présentée aux consommateurs
00:08:03 et ce qu'ils constatent réellement dans les faits, dans les rayons, on a un écart.
00:08:09 Et aujourd'hui, les deux sujets de préoccupation majeure des consommateurs, c'est en un,
00:08:15 leur pouvoir d'achat et l'obsession des étiquettes avec la préservation de leur
00:08:21 pouvoir d'achat, à l'essayer d'acheter au plus bas.
00:08:23 Et puis, le deuxième niveau de préoccupation, c'est l'écologie.
00:08:27 Donc, on a un consommateur qui est complètement pris en étau entre ces deux préoccupations
00:08:32 quand il est face aux rayons et qu'il doit faire des choix de produits alimentaires.
00:08:37 Alors, on peut comprendre que la promesse d'un prix plus bas pour les produits VRAC
00:08:47 repose sur le fait qu'il n'y a pas tous les coûts relatifs au marketing, à la commercialisation,
00:08:52 aux investissements publicitaires, etc.
00:08:54 Donc, en théorie, sur le papier, ces produits, effectivement, devraient être moins chers.
00:08:58 Mais il y a tout un travail aussi de manutention.
00:09:00 Il y a toute la dimension humaine qui est un peu indissociable de la mise en rayon et
00:09:06 dans la mise en prémis de ces produits, sans compter le fait que, notamment en rayon libre
00:09:15 service, dans la grande distribution, il y a sans doute un travail d'accompagnement
00:09:18 également à opérer de ces consommateurs qui sont un peu livrés à eux-mêmes.
00:09:23 Or, on le voit dans les enquêtes de satisfaction, il y a un besoin très fort de compréhension
00:09:31 et d'information sur la traçabilité et l'origine des produits.
00:09:35 Alors, concernant le profit de ces consommateurs, il est en train d'évoluer.
00:09:39 Originellement, c'est plutôt sur un profil de consommateur très senior.
00:09:45 Vous voyez qu'on a quasiment 70% des dépenses de VRAC qui sont réalisées par des seniors.
00:09:49 Donc, ce sont des plus de 50 ans.
00:09:51 Mais on a un poids des sexagénaires et septuagénaires qui est extrêmement élevé.
00:09:58 Plus de la moitié des dépenses qui sont réalisées aussi par des classes aisées et moyennes
00:10:02 de sup. Donc, ça, c'est le profil un peu originel avec les premiers adeptes sur ce
00:10:10 marché, un petit peu comme pour le marché du bio, qui sont sur des profils un petit
00:10:14 peu plus militants et engagés, ce qu'on appelle nos consommateurs.
00:10:17 Nos proportions également, dans nos typologies de consommateurs, une proportion importante
00:10:22 de consommateurs, c'est-à-dire des consommateurs qui veulent tendre à une consommation plus
00:10:28 responsable, plus vertueuse pour leur santé d'abord, pour la planète ensuite et puis
00:10:33 pour la société.
00:10:34 C'est dans cet ordre chronologique que se positionnent les préoccupations et les leviers,
00:10:41 les motivations des consommateurs.
00:10:43 Mais c'est intéressant de noter qu'on a depuis quelques mois une augmentation des
00:10:48 dépenses également réalisées par les classes plus modestes.
00:10:51 Donc là, il y a un enjeu très clair à positionner l'offre, notamment dans la grande distribution
00:10:57 en hyper et supermarché et en discounter, une offre qui soit complètement adaptée
00:11:03 pour des classes plus modestes, qui sont aussi des foyers avec enfants.
00:11:07 Donc là, voilà une offre à cibler très clairement autour de ces foyers.
00:11:14 Un profil qui reste très typé, petites villes et agglomérations parisiennes.
00:11:19 Donc là, il y a un aspect un peu mécanique avec l'implantation du parc de magasins
00:11:24 aussi, assez concentré en agglomération parisienne, notamment dans les magasins spécialisés
00:11:29 et les magasins bio.
00:11:30 Mais également des petites villes parce qu'il faut habiter dans un logement suffisamment
00:11:37 grand pour pouvoir stocker, pour pouvoir acheter des produits vracs, qui est également un
00:11:41 frein dans les grandes villes.
00:11:43 Et je pense qu'on a fait à peu près le tour de la question sur l'aspect chiffre
00:11:52 clé de la consommation, sauf si les uns et les autres voulaient rebondir sur des aspects.
00:11:59 J'avais prévu une petite slide de conclusion sur les enjeux et les défis à relever pour
00:12:06 être en ligne complètement avec les attentes des consommateurs.
00:12:09 On peut peut-être juste passer la parole à Didier Onraitaque-Bruneau, qui connaît
00:12:14 bien aussi le secteur du côté magasin spécialisé.
00:12:17 Il va présenter Retailbox et il va compléter un petit peu ce constat sur ce que lui a vu.
00:12:22 Ensuite, on te laissera mettre la diapositive de conclusion sur les enjeux.
00:12:26 Bonjour à toutes et tous.
00:12:29 Effectivement, je suis Didier Onraitaque-Bruneau, cofondateur et président d'une structure
00:12:32 qui s'appelle My Retailbox, qui n'est pas tellement connue en tant que telle, qui est
00:12:35 un peu plus connue sous les enseignes que nous développons, qui sont Desbaidets et
00:12:38 Mademoiselle Vrac.
00:12:39 Notre métier étant de créer et de promouvoir des solutions de consommation responsables
00:12:43 pour tous les publics.
00:12:44 Donc, lors des sujets que vient d'aborder Madame, on est assez en phase notamment sur
00:12:48 l'approche sur la question du prix, qui doit être un élément central, même si,
00:12:54 comme vous l'avez très bien expliqué, il y a un certain nombre de difficultés opérationnelles
00:12:57 associées au VRAC qui se posent et qui donc engagent des coûts qui sont des coûts assez
00:13:04 différents de l'économie linéaire très industrialisée, optimisée aujourd'hui.
00:13:09 Et industrialisée, dans ma bouche, n'est pas un gros mot, je tiens à le préciser
00:13:11 tout de suite.
00:13:12 Ce qu'on constate, c'est qu'il y a eu un engouement pour le VRAC.
00:13:18 Si je remonte un peu d'histoire, le VRAC est un mode de distribution assez historique
00:13:23 et qu'occupe encore la moitié de la planète dans des tas de pays aujourd'hui pour des
00:13:26 tas de choses et qu'en France, d'ailleurs, on n'a jamais totalement perdu puisque
00:13:28 je pense que l'essentiel des fruits et légumes reste vendu en VRAC.
00:13:31 On peut les assimiler comme ça, ce qui veut dire que le consommateur français a une très
00:13:35 grande habitude de l'achat en VRAC.
00:13:36 Il sait exactement ce que ça veut dire et il sait exactement comment ça fonctionne.
00:13:40 Simplement, pour ce que l'on qualifie des PGC dans nos métiers, des produits de grande
00:13:44 consommation, donc grosso modo tout ce qui se range dans un placard, c'était une habitude
00:13:48 qui avait été totalement perdue par l'optimisation industrielle que j'ai évoquée et par l'évolution
00:13:53 des modes de vie depuis grosso modo les années 50.
00:13:56 Les premiers PGC emballés étant apparus, sans faire de grands rappels historiques,
00:14:00 mais en France en tout cas, c'est apparu à la fin du 19e siècle sous la conduite
00:14:04 d'une structure qu'on a oubliée aujourd'hui mais qui s'appelait Félix Fottin.
00:14:08 Je pense que c'est important de se rappeler que ce n'est pas nouveau et que ça a accompagné
00:14:12 l'essor de la société industrielle.
00:14:14 Dans ces conditions-là, le VRAC a eu quelques petits retours et quelques tentatives qui
00:14:21 ont été faites d'abord par la grande distribution et par un des grands acteurs, Thomas aujourd'hui
00:14:26 avec nous, qui interviendra tout à l'heure, alors ce n'est pas dans son enseigne mais
00:14:29 c'est une enseigne camarade, qui dès 1999 a fait les premières tentatives de retour
00:14:34 en VRAC au travers d'un magasin spécialisé d'abord puis sous l'angle du discount,
00:14:39 et vous parliez d'enseigne à la mine de Marques Propres tout à l'heure, on était
00:14:45 bien dans ce registre-là, dès 2002-2003, et il y a eu trois tentatives entre 1999 et
00:14:52 2010 d'installation de propositions d'offres de VRAC en grande distribution.
00:14:58 Essentiellement, c'est par là que ça a commencé, le bio est arrivé un peu plus
00:15:02 tard sur la proposition de VRAC pour des tas de raisons, et puis enfin les enseignes spécialisées
00:15:06 ont commencé à se développer lorsqu'on a ouvert le premier magasin en 2013 dans Dubai
00:15:10 Day, et qu'on a proposé une offre VRAC alternative très conventionnelle, beaucoup
00:15:15 plus conventionnelle que bio, ça a été notre parti prile dès le départ pour les
00:15:18 raisons des quarts de prix que vous avez évoqués, de dire on ne peut pas aller dans
00:15:23 toutes les restrictions en même temps, on ne peut pas toucher toutes les limites en
00:15:26 même temps, ça serait dangereux si on peut amener des conversions, et ce qu'on a vu
00:15:31 sur les tentatives de grande distribution des années précédentes, donc des années
00:15:35 2000 et de la fin des années 2000, c'est que finalement il y avait un échec assez
00:15:40 patent qui était lié à deux phénomènes, ça se mettait en place, ça se vendait très
00:15:43 bien les premières semaines, puis ça retombait très vite, et l'échec était immédiatement
00:15:47 lié à une difficulté opérationnelle majeure dans les magasins supermarché-hypermarché,
00:15:53 dont le modèle économique est un peu contrarié sur les PGC par la nécessité d'investir
00:15:57 dans les bras, c'est assez compliqué, ce sont des catégories de produits à marge
00:16:01 faible et à valeur en euro/kilo, je pense qu'on a pas mal de professionnels dans l'auditoire
00:16:06 qui comprennent ce que je dis au travers de ça, mais qui ne permettent pas théoriquement
00:16:10 de réellement financer de l'intervention humaine de manière importante, au fil des
00:16:13 années ça le permet de moins en moins, donc ça a été un premier échec, ce qui fait
00:16:17 qu'il y a eu une défaillance opérationnelle à chaque fois qui a conduit à l'abandon
00:16:21 et à la défiance des consommateurs se retrouvant dans des rayons mal tenus, vides, sales, pas
00:16:26 illustrés, pas informés, donc globalement tout ce qu'il ne faut pas faire en termes
00:16:29 d'un parcours et de confiance, mais c'était inévitable dans le contexte et puis évidemment
00:16:34 a aussi cet écart de positionnement associé au bio et notamment dans les années 2000-2010
00:16:39 qui n'étaient pas les années de croissance et de forte demande du bio qui ont plutôt
00:16:42 commencé sur la fin des années 2000, début des années 2010 pour des tas de raisons.
00:16:46 Quand on a démarré en 2013, on a vu plutôt une grande différence se faire, au début
00:16:50 on a suivi les mêmes phénomènes, le fait de proposer un modèle alternatif dans lequel
00:16:53 on centrait l'ensemble de l'opérationnel sur cette logique de dire on ne va pas faire
00:16:58 du vrac pour enlever le packaging, on va faire du vrac pour remplacer le packaging linéaire.
00:17:02 Ce qui n'est pas la même chose, parce que là vous commencez à avoir une considération
00:17:06 globale qui est totalement différente, qui est de dire je dois me poser la question de
00:17:09 l'hygiène, je dois me poser la question de l'information, je dois me poser la question
00:17:12 de la conservation, je dois me poser la question du transport, je dois me poser la question
00:17:16 du prix et de la compétitivité et là vous mettez tout ça bout à bout et c'est comme
00:17:19 ça qu'on en est venu à dire il faut un écosystème dédié au moins les premières
00:17:22 années pour arriver à piloter et à vérifier tout ça.
00:17:25 Tant et si bien que le marché, vous l'avez expliqué, s'est très fortement multiplié
00:17:28 jusqu'en 2021, puisqu'on estime qu'entre 2013 et 2021 il a été multiplié par 12.
00:17:34 Alors multiplié par 12, quand on part de pas grand chose, ça paraît des gros ratios
00:17:38 mais c'est pas des grosses valeurs, soyons clairs.
00:17:40 Et puis il y a ce que vous avez exprimé, un retrait qui est apparu fin 2021, à partir
00:17:47 du dernier quadrimestre 2021 et qu'on a analysé très vite comme un retrait de nature sociologique
00:17:51 et pas économique.
00:17:52 Sur le plan économique, le VRAC aurait dû performer quand l'inflation a commencé.
00:17:56 Alors il y a un effet retard et c'est maintenant que ça apparaît, depuis 4 à 5 mois vous
00:17:59 l'avez évoqué, cet effet retard de la surperformance de la quantité à la demande,
00:18:04 puisqu'évidemment dans les arbitrages que font les consommateurs face à l'inflation
00:18:08 après tout un tas d'arbitrages, celui sur la quantité réellement achetée par
00:18:11 produit apparaît en dernier recours.
00:18:14 Il y a d'abord du downgrading, un certain nombre de phénomènes qui se mettent en place
00:18:17 et ça on commence à le voir apparaître et on mesure nous depuis la fin des restrictions
00:18:21 Covid une revenu progressif des consommateurs dans les circuits spécialisés, ce que vous
00:18:25 avez évoqué, c'est moins vrai en grande distribution, c'est moins vrai en super
00:18:29 en hyper même s'il y a déjà dans certains endroits des signes positifs, je pense que
00:18:32 Thomas l'évoquera, mais c'est un peu moins rapide et c'est aussi quelque chose
00:18:38 qui est très progressif sur le territoire, vous avez évoqué les petites villes et effectivement
00:18:43 le retour de la consommation qu'on pourrait qualifier à effort, dont le VRAC, a commencé
00:18:49 à faire ses premiers signes en septembre 2022, mais plutôt dans les petites villes,
00:18:53 alors que l'essor du VRAC s'était plutôt fait dans les métropoles et autour des métropoles.
00:18:57 Donc on voit ça et dans les métropoles et autour des métropoles, il y a un effet retard
00:19:01 qui lui a vu le retour des premiers consommateurs, parce que c'est ça qui compte, ce n'est
00:19:05 pas la valeur moyenne au départ, c'est est-ce qu'on transforme le modèle en embarquant
00:19:09 des gens, c'est ça le sujet. Et cet embarquement, il se fait à nouveau dans les métropoles
00:19:15 et dans les périphéries des métropoles, depuis grosso modo l'été 2023 et avec
00:19:20 une accélération depuis la rentrée de 2023 qu'on voit très très nette, où on voit
00:19:24 revenir notamment, je dirais plutôt la classe moyenne basse, que les familles les plus modestes,
00:19:30 pour ce qui est des spécialistes, principalement parce que les magasins sont installés dans
00:19:33 des zones où il y a essentiellement la classe moyenne, voire la classe supérieure, mais
00:19:38 assez peu les milieux très populaires, assez peu malheureusement. Alors il faut y aller,
00:19:42 il va falloir trouver des modèles, c'est nécessaire, si on veut convertir, il faut
00:19:46 convertir toutes les populations et en particulier les plus modestes, mais aujourd'hui ce n'est
00:19:51 pas la situation géographique dans laquelle l'offre est disponible au travers des spécialistes.
00:19:55 Donc c'est pour ça qu'on voit ces phénomènes. Si je dois donner une vision de ce que nous
00:20:01 on constate sur la fin d'année dans notre univers précis, globalement des spécialistes,
00:20:06 des magasins spécialisés, donc vraiment sur le vrac et le réemploi, et en particulier
00:20:10 dans les enseignes que nous animons, à périmètre constant, on devrait terminer 2023, les 15
00:20:16 derniers jours ne devraient pas être absolument décisifs, à peu près à +10, ce qui est
00:20:21 un périmètre constant relativement performant dans le contexte actuel, sachant que ce que
00:20:26 nous avons constaté, c'est très très vrai chez nous et c'est assez vrai dans les milieux
00:20:29 spécialisés, c'est une inflation moyenne sur 18 mois qui est inférieure à 10%. D'abord
00:20:35 parce qu'on ne vend pas les produits stars qu'on peut retrouver dans les grandes enseignes
00:20:38 qui ont subi les plus grosses inflations, donc forcément on a des niveaux d'inflation
00:20:41 qui ont été un peu plus bas, ensuite parce que la majorité de l'offre qu'on peut
00:20:45 retrouver dans les magasins spécialisés et le vrac et le réemploi est une offre produite
00:20:48 sur le territoire national et de PME qui n'a pas subi tout à fait les mêmes phénomènes
00:20:53 d'inflation, et puis ensuite parce qu'il y a eu évidemment de la part de tous ces
00:20:56 acteurs qui étaient quand même pas mal brassés, un effort supplémentaire dans la
00:21:00 restriction de leur propre revenu pour arriver à se rendre plus compétitif. On a fait
00:21:04 quelques constats, nous on travaille avec quelques enseignes de grande distribution et
00:21:07 des expérimentations pour essayer de trouver avec eux des modèles en perspective de l'évolution
00:21:11 de 2030, ce qui n'est pas toujours simple, et Thomas qui est très centré là-dessus
00:21:14 l'évoquera, il y a vraiment un gros travail à effectuer, et une des enseignes avec laquelle
00:21:19 on travaille a annoncé il y a une dizaine de jours un gros repositionnement tarifaire
00:21:24 sur les PGC avec des baisses de prix massives, on a fait des relevés après ce repositionnement,
00:21:28 des relevés comparatifs, donc vraiment comparatifs, c'est-à-dire à qualité S comparable de
00:21:33 prix, je ne vais pas parler de qualité organoleptique, tout le monde s'en fout, c'est chacun son
00:21:37 ressenti, mais la réalité c'est quel mode de production, quelle conservation, quelle
00:21:41 origine, etc. Et sans avoir bougé les prix qu'on propose à l'intérieur de cette
00:21:46 même enseigne, sous l'enseigne des Baidet, nous restons sur 95% des produits comparables,
00:21:53 nous restons entre 5 et 15% moins cher après le repositionnement de l'enseigne d'hypermarché,
00:22:00 après le repositionnement à la baisse. Ce qui veut dire que lorsque l'on fait le
00:22:03 travail et lorsqu'on se remet en comparable, conventionnel pour conventionnel, bio pour
00:22:08 bio, on voit bien, les 20% de différentiel que vous avez cités sont très intéressants,
00:22:13 on voit bien qu'à partir de ce moment-là, quand on fait le boulot, le vrac devient très
00:22:15 compétitif. S'il devient compétitif en valeur absolue, en ratio prix/kg, c'est
00:22:20 déjà un avantage, si en plus vous avez la possibilité de n'acheter que la quantité
00:22:24 nécessaire et d'éviter les 67€ qui ont été mesurés il y a quelques mois de gaspillage
00:22:29 alimentaire par foyer et par mois, on voit bien immédiatement que sur le plan alimentaire,
00:22:36 vous allez nuller pour les familles la majorité des effets de l'inflation qu'il y a eu
00:22:40 depuis 18 mois. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas contrôler l'inflation, ça
00:22:42 veut dire que c'est un moyen déjà lorsque le boulot est fait complètement de bout en
00:22:45 bout d'annuler ces effets d'inflation. Vous avez un chiffre qui m'a beaucoup intéressé,
00:22:49 c'est le différentiel des 20% versus le conventionnel, et ça veut dire que le vrac
00:22:53 est moins cher, parce que je rappelle quand même qu'à partir du moment où l'offre
00:22:56 de vrac est disponible en France, tout circuit confondu est à peu près à 95% bio, lorsqu'on
00:23:02 regarde sur le prêt emballé, le différentiel constaté en France du bio est à peu près
00:23:05 de 55% avec le conventionnel. Ça veut dire que si je sais encore faire une règle de
00:23:10 trois, ça laisse un avantage compétitif du vrac d'environ 30%.
00:23:13 Est-ce que Gaëlle tu peux nous confirmer ces chiffres sur les quarts de prix ? Tu parlais
00:23:18 de 20% mais dans quel sens ? C'était le vrac qui était moins cher ?
00:23:21 Le vrac en moyenne plus cher de 20% par rapport à du préventionnel, mais effectivement on
00:23:25 est tout circuit de distribution confondu et tout produit, donc y compris le bio. C'est
00:23:29 le bio qui explique ce qu'on parle. Ce n'est pas à qualité égale ?
00:23:32 Non. Non, et c'est bien pour ça que quand on
00:23:34 fait ce comparatif, 55% bio sur conventionnel dans la moyenne marché hors vrac et 20% bio
00:23:41 versus conventionnel globalement dans la moyenne vrac, il y a encore un avantage de 30% pour
00:23:45 le vrac. D'accord, alors comment est-ce qu'on peut
00:23:48 expliquer le fait que ce soit en baisse dans la grande distribution ?
00:23:51 Alors nous on a très très bien étudié ça et il y a eu beaucoup d'études qui ont corroboré
00:23:56 depuis, mais dès septembre 2021, nous avons analysé qu'il y avait une lassitude d'une
00:24:04 partie de la population sur l'utilisation de son temps. En fait si on reprend la séquence
00:24:09 Covid, il y a eu les confinements, qu'on créait quelques bouleversements pendant quelques
00:24:11 semaines puis les gens sont bien habitués, ils sont bien en proximité, ils ont dû aussi
00:24:15 faire beaucoup de cuisine à la maison puisqu'il y avait la fermeture globalement des restaurants
00:24:21 et donc de toute la restauration de leur domicile. Donc ça a évidemment redrainé et les enseignes
00:24:25 de distribution, toutes y compris les conventionnelles, l'ont bien vécu, même si opérationnellement
00:24:30 ça a été extrêmement complexe d'assumer, mais en termes de chiffre d'affaires on a
00:24:34 bien vu sur les PGC la différence et sur une partie des produits frais. Mais à partir
00:24:40 de septembre 2021, l'été 2021, les circonstances Covid ont été radicalement différentes
00:24:44 puisque nous sommes sortis des confinements tout en ayant une résurgence du Covid. Je
00:24:47 vous rappelle qu'en novembre 2021 il y avait 300 à 500 000 contaminations mesurées par
00:24:51 jour, donc des restrictions relativement fortes, on pensait déjà à l'époque que le mesuré
00:24:57 et le réel avaient une différence telle importante, et donc les restrictions étaient
00:25:00 très fortes tout en n'étant plus en confinement, ce qui a créé une situation assez compliquée
00:25:04 pour la plupart des familles et il faut se rappeler que dans ce pays, même si on voit
00:25:07 que sur le VRAC, et d'ailleurs c'est très intéressant de voir que c'est plutôt sur
00:25:10 les plus âgés débarrassés de charges de famille que le VRAC a continué à performer,
00:25:15 et que c'est bien sur les familles que le VRAC a plutôt baissé, parce que toutes les
00:25:20 chargées de famille se sont retrouvées dans une situation d'utilisation du temps absolument
00:25:24 inassumable, absolument impossible à vivre, qui était "je suis quelques jours en télétravail",
00:25:30 on est sur les classes moyennes, on l'a bien dit tout à l'heure, ce qui veut dire qu'on
00:25:33 est plutôt sur des gens qui travaillent dans les milieux de tertiaire, qui ne sont pas dans
00:25:36 la chaîne de production, donc on est plutôt sur des logiques d'un peu de télétravail.
00:25:40 Et donc j'étais, vous l'avez tous vécu, je suis en partie en télétravail, puis il
00:25:44 faut quand même que je revienne un ou deux jours par semaine, mais je ne sais pas la
00:25:47 veille quel jour ça sera, parce qu'il faut qu'on s'organise.
00:25:49 Il faut que j'aille au boulot, quand je vais au boulot, les transports en commun, si on
00:25:52 prend la métropole et la situation d'Île-de-France, il y avait 50% de l'offre qui avait disparu
00:25:56 de transports en commun pendant cette période, donc ça veut dire qu'en plus si j'ai peur,
00:25:59 je prends ma bagnole, donc le temps moyen de 50 minutes par trajet en Île-de-France
00:26:02 était passé à une heure et demie, on vient d'en quitter une heure et demie de la journée
00:26:05 des gens.
00:26:06 Donc il faut que je fasse quand je suis à la maison le boulot que je faisais en télétravail
00:26:10 pendant le confinement, sauf que les enfants, eux, certes que je les ai accompagnés un
00:26:14 peu pendant qu'on était tous en confinement, y compris les écoles fermées, mais les
00:26:17 écoles sont plus fermées.
00:26:18 Il n'y a pas de garderie, il n'y a pas de cantine, il n'y a pas d'activité extrascolaire.
00:26:22 Donc pour toutes les personnes qui travaillent à domicile, ça veut dire emmener les enfants
00:26:25 pour 8h30, les reprendre pour 11h30, les remettre à 13h30, les reprendre pour 16h30, et arriver
00:26:30 à placer sa journée de travail au milieu de tout ça.
00:26:33 Bonne chance.
00:26:34 Donc la population s'est trouvée harassée, s'est trouvée privée du temps, et la distribution
00:26:38 c'est un truc assez simple.
00:26:39 Je vais vers le modèle qui me propose un effort ressenti net le moins important.
00:26:43 L'effort c'est deux piliers, le temps d'argent.
00:26:46 Cette même classe moyenne ayant mis pendant la période des confinements 167 milliards
00:26:50 d'euros d'épargne de plus que d'habitude, elle avait de l'argent pour acheter du temps.
00:26:54 Et regardez parallèlement comment a évolué le marché dans ces mêmes années de la restauration
00:26:59 des solutions repas à domicile.
00:27:00 Je ne parle pas des courses livrées.
00:27:01 Je parle bien des solutions repas à domicile.
00:27:04 Premier quadrimestre de l'année 2019, janvier, avril, c'est un marché de 800 millions d'euros.
00:27:10 Propre.
00:27:11 Premier quadrimestre 2020, c'est un marché d'un milliard d'euros.
00:27:15 On est en plein confinement.
00:27:16 Premier quadrimestre 2022, c'est un marché de deux milliards d'euros.
00:27:21 Autrement dit, tout ce qui a manqué dans la consommation responsable, tout ce qui a manqué,
00:27:26 a été intégralement, quasi intégralement transféré vers la solution repas à domicile.
00:27:32 Il faut mettre les deux équations bout à bout, elles se superposent.
00:27:35 Et c'est ce qui fait que depuis la fin de ces restrictions, on voit peu à peu la population
00:27:40 reprendre la maîtrise de sa consommation progressivement.
00:27:43 Évidemment que le cash, les 167 milliards, a en partie disparu, même si les Français
00:27:48 restent les premiers épargnants du monde.
00:27:49 Mais ça, c'est historique et culturel.
00:27:51 Mais le cash, le sur-cash qui a été généré à ce moment-là, a en partie disparu.
00:27:55 Et par ce phénomène-là, il se repose aussi les questions économiques et les nouveaux
00:27:59 arbitrages sur le temps et l'argent redeviennent les arbitrages que l'on connaissait probablement
00:28:04 depuis le début des années 2010.
00:28:06 On va passer maintenant la parole à Olivier Andraud qui va nous dire un petit peu, lui,
00:28:12 comment il voit les choses et sur un des critères qui a été cité par Gaël, sur notamment
00:28:16 l'hygiène, la traçabilité, comment est-ce que choisir voit arriver ?
00:28:21 Merci, merci Pascal, merci à tous.
00:28:26 Moi, je suis chargé de mission alimentation à l'UFCQ.
00:28:29 Je suis spécialiste de la réglementation, de formation alimentaire et j'ai beaucoup
00:28:35 de lobbying, de contact avec les administrations.
00:28:37 Juste une question technique, Pascal.
00:28:40 Les questions éventuelles aux autres intervenants, c'est plus tard, ce n'est pas maintenant,
00:28:43 j'imagine.
00:28:44 Oui, on va faire juste après cette table ronde.
00:28:47 On échangera et puis notamment on prendra les questions aussi de ceux qui sont derrière
00:28:51 la caméra.
00:28:52 D'accord, parce que les deux interventions précédentes étaient extrêmement intéressantes
00:28:54 et forcément j'ai des questions à leur poser.
00:28:57 Mais c'est pour tout le temps.
00:28:58 Alors, moi, je vais me concentrer vraiment sur la problématique de l'information du
00:29:04 consommateur et les précautions à mettre en œuvre pour les consommateurs.
00:29:07 Et là, une fois n'est pas coutume, c'est vrai qu'il faut reconnaître l'utilité
00:29:14 de l'emballage pour plein de choses.
00:29:17 L'emballage, c'est très utile pour déjà protéger le produit contre l'évolution,
00:29:24 les agressions du milieu extérieur, les manipulations, la conservation, bien sûr.
00:29:30 C'est très utile aussi pour être un support d'information, bien évidemment sur l'origine,
00:29:36 le contenu, etc.
00:29:37 Mais aussi sur les précautions en lien avec un produit alimentaire, par exemple, mais
00:29:41 aussi un produit cosmétique, un produit ditergent.
00:29:43 Et c'est très utile aussi, par exemple, sur des choses aussi bêtes que la DDM, la
00:29:48 durée minimale d'utilisation d'un produit, qui concerne d'ailleurs pas que les produits
00:29:52 alimentaires, ça concerne aussi le produit cosmétique, qu'est-ce qu'on fait, combien
00:29:55 de temps on conserve un produit cosmétique après usage, c'est la vraie question qui
00:29:58 se pose.
00:29:59 Alors, comment est-ce qu'on fait quand il n'y a plus cet emballage ? C'est une vraie
00:30:02 question.
00:30:03 Et puis aussi, au passage, pour avoir travaillé dans l'industrie agroalimentaire pendant
00:30:07 11 ans, l'emballage, il doit répondre à des problématiques sanitaires.
00:30:12 Donc on ne va pas utiliser n'importe quel emballage en lien avec n'importe quel produit.
00:30:16 Typiquement des produits alimentaires, des produits agressifs.
00:30:19 Donc il y a des exigences qui sont d'ailleurs définies par la réglementation pour l'utilisation
00:30:23 de tel ou tel matériel.
00:30:24 Et donc, du coup, vous voyez, à partir de l'introduction que je fais sur les utilités
00:30:30 de l'emballage, les questions qui vont se poser, c'est quand on enlève cet emballage.
00:30:35 Donc la première question dans l'ordre, c'est évidemment sanitaire.
00:30:38 Et la toute première question, c'est qu'il faudra définir, probablement à mon sens
00:30:43 d'une manière beaucoup plus explicite et beaucoup plus normative, les produits qui
00:30:47 peuvent être concernés par le vrac et ceux qui ne peuvent pas.
00:30:49 Alors l'ANSES, vous le savez tous, a déjà commencé à travailler là-dessus.
00:30:52 Elle a donné une liste d'exclusions potentielles avec ses recommandations.
00:30:57 Je pense que c'est vraiment intéressant qu'il y ait peut-être dans le cadre du CNC
00:31:02 une discussion un petit peu plus large dans les plans des parties prenantes un jour pour
00:31:05 arriver à bien identifier ces produits qui pourraient faire l'objet de vrac et ceux
00:31:09 qui ne doivent absolument pas faire l'objet.
00:31:12 Exemple, je ne sais pas, je vais vous prendre volontairement un produit qui évidemment
00:31:17 ne fait pas l'objet du vrac mais qui ne devrait pas faire l'objet du vrac, de l'eau de
00:31:21 Javel, ce n'est pas un truc qu'on va manipuler n'importe comment comme ça.
00:31:24 Même chose sur des produits cosmétiques qui sont assez périssables.
00:31:28 Un produit cosmétique que 9 fois sur 10, c'est une émulsion.
00:31:33 Donc c'est un mélange parfois instable de phases aqueuses et de phases lépidiques.
00:31:39 C'est très fragile du point de vue bactériologique, du point de vue de la stabilité.
00:31:46 Donc voilà, il y a des questions qui peuvent se poser là-dessus et sans parler bien sûr
00:31:48 de certains produits alimentaires.
00:31:49 Donc première chose, je pense qu'il faudrait qu'on atterrisse sur une liste très claire
00:31:55 des différents produits de consommation qui peuvent faire l'objet ou non du vrac et
00:32:00 donc avec quelque chose de réglementaire, donc d'obligatoire.
00:32:03 Parce que, il est clair, vous allez voir sur pas mal d'aspects, on est un peu dans une
00:32:07 certaine forme de flou qui est inévitable lorsqu'il y a le développement d'un marché
00:32:12 assez nouveau, mis à part celui des fruits et légumes que vous avez rappelé à juste
00:32:16 titre.
00:32:17 Mais là on est bien au-delà de la problématique des fruits et légumes qui d'ailleurs, d'une
00:32:20 certaine manière, les fruits et légumes, ils transportent avec eux leur propre emballage.
00:32:24 La cuticule des fruits ou des légumes, c'est une forme d'emballage qui protège le produit
00:32:28 et parfois pendant très longtemps et puis en soi-même, ça donne une information qu'on
00:32:31 connaît implicitement.
00:32:32 On sait implicitement combien de temps, comment conserver une pomme, combien de temps on peut
00:32:37 la conserver.
00:32:38 Implicitement, on sait à peu près combien de temps on peut conserver une orange et un
00:32:41 oui ou un non.
00:32:42 En revanche, ça on ne sait pas pour des produits transformés.
00:32:45 Autre chose, bien évidemment, c'est l'information et toujours sous un angle sanitaire, là il
00:32:51 y a vraiment quelque chose qui est majeur.
00:32:54 Comment est-ce qu'on fait pour informer le consommateur sur les precautions d'usage ?
00:32:57 Un produit cosmétique, certains produits détergents, qui ne sont pas nécessairement
00:33:02 des produits dangereux, mais malgré tout, il y a beaucoup de produits non dangereux
00:33:06 qui peuvent être irritants.
00:33:07 Donc, il y a des précautions d'usage.
00:33:09 C'est bien la raison pour laquelle la réglementation européenne prévoit toute une foultitude
00:33:15 d'informations, pas toujours compréhensibles d'ailleurs au passage, qui sont censées
00:33:20 informer le consommateur sur les précautions d'usage.
00:33:22 Il y a les problèmes type d'allergie, problèmes type d'irritation.
00:33:25 Allergie, par exemple, typiquement allergie alimentaire, il faudrait qu'il y ait une
00:33:28 information sur la composition.
00:33:30 Allergie cosmétique, rebelote, il faudrait qu'il y ait des informations obligatoires
00:33:35 sur les risques éventuels d'allergie.
00:33:39 Et puis, bien sûr, il y a la traçabilité.
00:33:41 Comment est-ce qu'on fait sur la traçabilité du produit, notamment en cas de rappel, suite
00:33:49 à l'émergence d'un danger qui est connu après commercialisation.
00:33:53 Donc vous voyez, il y a déjà plein d'informations qui sont importantes de donner au consommateur,
00:34:00 même après achat.
00:34:02 Imaginez bien, traçabilité.
00:34:04 On découvre, je dis n'importe quoi, sur des produits qui nous paraissent bactériologiquement
00:34:08 aussi stables que de la poudre de lait, vous voyez à qui je pense, on a découvert des
00:34:13 salmonelles dans de la poudre de lait.
00:34:16 Comment est-ce qu'on fait pour rappeler de la poudre de lait alors qu'elle est chez
00:34:20 le consommateur ?
00:34:21 Ensuite, il y a le contenant, toujours selon le sanitaire.
00:34:24 Je parlais rapidement tout à l'heure en introduction.
00:34:28 Imaginez que le consommateur amène son contenant.
00:34:33 C'est une vraie problématique, parce que comment est-ce qu'on fait pour vérifier
00:34:37 qu'il est déjà à peu près propre s'il met des produits qui sont susceptibles d'interagir
00:34:41 avec un machin qui n'est pas très propre ?
00:34:43 Comment est-ce qu'on fait pour vérifier que c'est bien un contenant à destination
00:34:46 alimentaire ?
00:34:47 Tous les consommateurs que je représente ne connaissent pas le petit logo qui est
00:34:52 obligatoirement indiqué sur les produits à destination alimentaire.
00:34:55 Sur des contenants plastiques, c'est particulièrement important.
00:35:00 Vous connaissez les problématiques de migration, décomposer de l'emballage vers le contenu.
00:35:05 Et si notre taxe est encore plus aigu, par exemple, il s'agit d'un produit alimentaire
00:35:12 de type lipidique qui contient une forte teneur en matière grasse.
00:35:15 Du coup, on sait que la migration sera encore accélérée.
00:35:17 Donc là, il y a des questions qui se posent.
00:35:19 Migration, matériaux, est-ce que le contenant est adapté ? Et puis, quid de la réutilisation
00:35:27 ultérieure ?
00:35:28 Donc là, il y a des problématiques qui se posent, mais vraiment d'oreille sanitaire.
00:35:31 Et puis enfin, au-delà de ça, le consommateur a aussi droit à des informations qui ne sont
00:35:36 pas strictement sanitaires, mais qui sont qualitatives, par exemple.
00:35:39 Quid de la DDL ?
00:35:40 Donc, DL, anciennement appelée DLUO, donc la date limite d'utilisation optimale.
00:35:46 Donc, le produit alimentaire peut être consommé au-delà de cette DLUO-DDM, mais il ne sera
00:35:52 pas forcément aussi bon que le pain de vie organo-leptique.
00:35:54 C'est une vraie information.
00:35:55 Le consommateur a droit à savoir au-delà de quelle date.
00:35:57 C'est terrible, il serait intéressant de commencer à accélérer la consommation de
00:36:02 produits.
00:36:03 Même chose pour les cosmétiques.
00:36:04 Qu'est-ce qu'on fait au-delà d'une certaine date ?
00:36:06 Quid de la composition ?
00:36:07 Vous l'avez dit les uns et les autres, les consommateurs sont de plus en plus curieux,
00:36:13 et c'est une très bonne chose, sur l'origine des produits, des ingrédients, sur la composition.
00:36:18 Est-ce que j'ai un produit qui est majoritairement de l'eau avec des colorants, des acidifiants,
00:36:23 des texturants ?
00:36:24 Ou au contraire, est-ce que j'ai une grosse proportion de matière noble et qui coûte
00:36:26 plus cher ?
00:36:27 Ça, c'est la vraie question.
00:36:28 Et puis, bien sûr, les modalités de conservation, d'utilisation, ça c'est important.
00:36:33 Sur un paquet de pâtes, un produit pourtant très basique, très peu transformé, on vous
00:36:38 indique la température, on vous donne le temps cuisson.
00:36:42 Ça, c'est des choses importantes.
00:36:43 Voilà, j'arrête là sur tout le listing des informations importantes.
00:36:49 Maintenant, comment est-ce qu'on fait ?
00:36:50 Nous, notre proposition, et je pense que ce serait intéressant qu'on puisse la discuter
00:36:55 soit ici, soit idéalement dans un autre Sénat, avec un caractère un peu plus officiel, parce
00:37:01 que là, on est dans un groupe de travail.
00:37:02 Mais pour nous, ça serait, pas un emballage, mais puisqu'il s'agit des supprimés,
00:37:07 mais une étiquette.
00:37:08 Je pense qu'une étiquette autocollante serait utile avec la nécessité de définir
00:37:13 de manière conjointe, entre l'ensemble des parties provenantes, sous l'égide des
00:37:16 pouvoirs publics, bien sûr, la DGCCRF, qu'est-ce qui pourrait constituer des informations
00:37:20 minimales à mettre en œuvre.
00:37:22 Et évidemment, il y aurait un numéro de lot pour assurer la traçabilité, pour certains
00:37:27 produits, des DDM, des dates limitées d'utilisation, certains aspects de précaution en lien avec
00:37:31 la composition.
00:37:32 Et on pourrait imaginer par exemple une étiquette autocollante, qui serait obligatoirement,
00:37:37 et j'insiste là-dessus, puisque sur ce point-là, l'UFC peut choisir, n'aime pas tellement
00:37:42 les engagements volontaires, on aime bien les obligations.
00:37:45 C'est notre marque de fabrique, qui pourrait être donnée systématiquement avec l'achat
00:37:50 d'un produit, permettant aux consommateurs de suivre ces aspects d'informations importantes
00:37:56 jusqu'à la fin de la consommation du produit.
00:37:58 Dernier point, la problématique notamment concernant le contenant, dans le cas où le
00:38:06 consommateur utiliserait le contenant, je vous avoue qu'on n'a pas de religion là-dessus,
00:38:10 est-ce qu'il faut laisser le consommateur apporter son contenant ? Pourquoi pas, mais
00:38:14 dans ce cas-là, il faut des précautions.
00:38:15 Et là, je vous avoue qu'on pencherait assez fort vers un achat accompagné ou assisté.
00:38:20 Peut-être on a réagi un peu ensemble, Ambroise Pascal voulait apporter peut-être une précision
00:38:30 quand vous parliez de la liste des produits.
00:38:32 Effectivement, je peux apporter quelques précisions de nature réglementaire et sur des travaux
00:38:40 aussi dont une partie reste à mener, mais sur les éléments concernant les produits
00:38:44 pouvant ou ne pouvant pas être vendus en vrac ou ne pouvant être vendus en vrac que sous
00:38:47 certaines conditions.
00:38:48 C'est un travail qui a été mené au cours des années 2022 et 2023 et qui a donné lieu
00:38:53 à la publication d'un décret le 30 août 2023 sur lequel vous trouvez toutes les informations
00:38:59 utiles sur le site de la DGCCRF et le cas échéant en consultant ce décret.
00:39:03 Mais par exemple, pour identifier les produits qui pour des raisons de santé publique ne
00:39:06 peuvent pas être vendus en vrac, qu'il s'agisse de certains produits laitiers par exemple,
00:39:10 des produits chimiques, biocides ou de certains produits pour quitter les secteurs alimentaires
00:39:16 et cosmétiques qui ont été évoqués, mais comme des tampons par exemple, ils sont clairement
00:39:20 listés aujourd'hui dans la réglementation et sont également listés des produits qui
00:39:23 ne peuvent être vendus en vrac que sous certaines conditions, parmi lesquelles par exemple,
00:39:27 vous avez cité certains cosmétiques de type émulsion qui présentent des risques bactériologiques
00:39:30 forts et cela ne peuvent être vendus en vrac que sous certaines conditions de systèmes
00:39:34 de distribution adaptés à ces risques microbiologiques et donc pas en mettant en contact de l'air
00:39:39 de manière qui présenterait des risques.
00:39:41 Donc sur ce chapitre-là, je pense que l'essentiel du travail a été fait, même s'il y a sans
00:39:46 doute des déclinaisons sectorielles, des bonnes pratiques à partager, mais le travail
00:39:49 réglementaire est fait.
00:39:50 Et ensuite sur l'autre grand chapitre que vous avez évoqué qui porte sur l'information
00:39:54 des consommateurs, je pense qu'il y a une partie des dispositions qui découlent en
00:39:58 fait des réglementations sectorielles, c'est-à-dire qu'on ne vend pas un produit chimique sans
00:40:01 une information sur les risques associés qu'il soit vendu en vrac ou pré-emballé
00:40:04 et donc ça implique déjà en fait que le distributeur remette une forme d'étiquette
00:40:09 au consommateur pour repartir avec sur le produit et c'est les pratiques que d'ailleurs
00:40:13 on constate dans nos enquêtes, c'est-à-dire qu'à mesure que les professionnels sont
00:40:17 formés, cette responsabilité d'information, y compris par un étiquetage avec lequel repart
00:40:24 le consommateur, est intégrée.
00:40:26 Et dans d'autres familles de produits, il reste une partie du travail à accomplir et
00:40:30 je cite notamment les produits cosmétiques pour lequel en lien avec le ministère de
00:40:34 la Santé, nous avons engagé un projet pour aligner en fait le contenu des obligations
00:40:38 obligatoires avec le pré-emballé.
00:40:40 Il faut savoir qu'historiquement, le vrac cosmétique, c'était surtout des savonnettes
00:40:43 et donc les dispositions d'étiquetage avaient été assouplies par le droit national.
00:40:47 Aujourd'hui, ça ne correspond plus à la réalité du marché et au développement
00:40:50 du vrac qui peut porter sur un grand nombre de produits, y compris avec des enjeux bien
00:40:53 plus forts de durabilité par exemple ou de risque sanitaire.
00:40:57 Ça devrait être aligné.
00:40:58 Et l'autre grande famille de produits, c'est évidemment l'alimentaire.
00:41:01 Et là, il y a deux options, soit des travaux au niveau européen sur la révision du règlement,
00:41:07 sur l'affichage sur les denrées alimentaires permettent de prendre ces enjeux en compte,
00:41:10 c'est peut-être une piste, soit ils ne permettent pas.
00:41:13 Et dans ce cas, les États membres ont la possibilité d'adapter la réglementation
00:41:16 et également de concerter ces projets, notamment au sein du CNC, comme vous l'avez indiqué.
00:41:22 Donc une partie est déjà traitée, une partie est sur les rails ou en tout cas, on partage
00:41:27 totalement ce que vous avez dit sur cette affaire.
00:41:30 Oui, et puis peut-être c'était un parti pris, mais on n'avait pas voulu faire de
00:41:34 gros rappels de réglementation pour ne pas pourrir l'ambiance dès le début.
00:41:37 Bien évidemment, s'il y a des questions dans le chat, on sera tout à fait disposé
00:41:43 à y répondre.
00:41:44 Peut-être Pascal, tu veux…
00:41:45 Oui, alors peut-être une dernière question parce qu'on est vraiment sur le sujet de
00:41:48 la confiance des consommateurs, donc évidemment de pouvoir mettre des étiquettes.
00:41:52 Peut-être que Didier, vous pouvez nous dire un petit peu comment assurer le consommateur
00:41:56 sur ces questions-là ?
00:41:57 Il y a plusieurs aspects.
00:41:58 Il y a plusieurs aspects, la confiance et le commerce de manière générale, en vrac
00:42:00 ou en emballé, c'est le même mot par définition, sinon il n'y aurait pas de marketing.
00:42:04 Et il n'existerait pas de marque, pas d'enseigne, rien de tout ça.
00:42:07 Donc on ne peut pas dissocier les deux mots.
00:42:09 On peut bien imaginer que les professionnels qui veulent arriver à développer leur activité,
00:42:13 et là je suis plus sur une logique de l'avenir durable, mais bien sur l'activité, restons
00:42:19 pragmatiques, n'ont pas d'autre choix que d'adopter, de se former, en voie de ce
00:42:24 qu'elle a bien dit, c'est essentiel de se former et d'adopter des pratiques, qui
00:42:28 sont des pratiques permettant d'établir dans la durée et pas seulement ponctuellement
00:42:32 une confiance avec l'ensemble des consommateurs.
00:42:34 C'est notamment dans ce cadre-là qu'on a fondé il y a quelques années, il y a presque
00:42:39 7 ans, l'association de la filière Réseau Wraque et Réemploi, dont je suis administrateur
00:42:44 également et cofondateur avec Célia Renelson, que certains d'entre vous connaissent, et
00:42:49 qu'on a essayé dès le départ d'établir un certain nombre de recommandations, des
00:42:54 formations pour les professionnels, et y compris les professionnels, moi j'ai formé ce que
00:42:58 je peux qualifier de mes premiers confrères, voire concurrents, donc des gens qui ne sont
00:43:02 pas dans l'enseigne des Baillet, on a créé les premières formations pour leur transmettre
00:43:06 assez rapidement les bonnes pratiques que l'on avait déjà expérimentées et calées
00:43:09 avec un certain nombre d'acteurs représentatifs, et qu'on milite beaucoup pour faire évoluer
00:43:15 pratiques.
00:43:16 On a au travers de l'association un travail régulier d'ailleurs avec la DGCRD depuis
00:43:19 très très longtemps, et ce que vient de dire M. Pascal sur la réglementation notamment
00:43:23 sur la droguerie, qui consiste à avoir des protocoles de sélection des contenants d'abord,
00:43:27 et en passant par ça, des protocoles de sélection des contenants pour s'assurer que le rapport
00:43:31 contenant-contenu est conforme à la protection du consommateur, puis des protocoles d'étiquetage
00:43:36 et de mise en œuvre, ces éléments-là ont été calés depuis déjà pas mal d'années
00:43:41 avec les services de la DGCRF, avant même que les réglementations afférentes et spécifiques
00:43:46 au vrac, ou que la définition du vrac, apparaissent dans la loi AJEC.
00:43:48 Donc on a, je pense, pas mal d'avance sur ces dimensions-là.
00:43:51 Pour tous les éléments que vous avez cités, et je vous rejoins sur tous les éléments
00:43:55 à considérer, à prendre en compte, c'est exactement ce que je disais tout à l'heure
00:43:58 en disant, à partir du moment où on passe en vrac, on ne dit pas "je supprime l'emballage
00:44:02 et je jette une pierre en l'air et je verrai bien comment ça retombe".
00:44:04 On dit "l'emballage", vous l'avez dit en préambule, et j'ai défendu ça moi depuis
00:44:08 toujours avec tous les gens représentatifs dans l'âge, je suis invité dans tous les
00:44:12 événements d'un truc qui s'appelle "emballage magazine", imaginez bien, on s'aime bien,
00:44:17 parce que c'est aussi ce que des professionnels défendent.
00:44:19 L'emballage a une fonction, et il n'a pas une fonction, il a un ensemble de fonctions.
00:44:23 Vous l'avez décrit, cet ensemble de fonctions, il faut le prendre en compte et il faut les
00:44:26 remplacer.
00:44:27 Et ce que je disais tout à l'heure, c'est que ça demande une mise en œuvre opérationnelle
00:44:31 qui est complexe.
00:44:32 Alors on va prendre plusieurs situations très rapidement.
00:44:33 On peut prendre la situation, d'abord, sanitaire.
00:44:36 Aujourd'hui, évidemment, c'est la pratique de mise en œuvre dans le magasin qui va compter,
00:44:41 puisque jusqu'au moment du service au consommateur, et on va revenir sur le contenant après,
00:44:44 jusqu'au moment du service au consommateur, le produit doit être protégé de bout en
00:44:48 bout, dans une situation de conservation, la loi le prévoit, la réglementation le prévoit,
00:44:52 et il en va des cacahuètes comme de la boucherie.
00:44:55 Il y a des bouchers qui font merveilleusement bien leur travail, puis il y a des bouchers
00:44:58 qui font n'importe quoi.
00:44:59 Je lis moi quelques rapports de la DGCCRF ou des ministères qui, toutes les semaines,
00:45:03 évoquent les entreprises alimentaires de frais ou de restauration qui ont été fermées
00:45:07 par des contrôles sanitaires.
00:45:08 Ça s'appelle faire n'importe quoi.
00:45:10 Il y a des gens qui roulent à 200 sur l'autoroute.
00:45:12 C'est comme ça.
00:45:13 Les autorités sont là pour les contrôler.
00:45:15 Mais les pratiques de mise en œuvre sur ces dimensions-là, elles existent, il faut
00:45:18 les appliquer.
00:45:19 Après, il y a l'art de la remise au consommateur, et la question du contenant est importante.
00:45:22 Là aussi, un certain nombre de précautions, de pratiques ont été établies qui permettent
00:45:27 et qui demandent aux distributeurs de contrôler le contenant, au moins visuellement, avant
00:45:33 qu'il soit utilisé par le consommateur.
00:45:34 De toute façon, s'il l'amène lui-même, c'est nécessaire au travers d'une pesée
00:45:37 de tarage, il faut faire quelque chose.
00:45:38 Mais qui demandent de le contrôler visuellement et qui autorisent le distributeur, le cas
00:45:42 échéant, à refuser ce contenant.
00:45:44 Alors on propose des solutions de remplacement, mais on est autorisé à refuser ce contenant.
00:45:48 Et ça, c'est vraiment important, parce que dans le rapport client/commerçant, refuser
00:45:52 quelque chose à un client, il faut quand même avoir une assise derrière soi, ce n'est
00:45:55 pas un truc si simple que ça.
00:45:56 Donc on a cette chance d'avoir cette autorisation et d'avoir cette réglementation qui nous
00:46:01 accompagne dans ces dimensions-là.
00:46:04 Pour ce qui est de l'information, alors là, je vous rejoins à 8000%.
00:46:07 Je ne comprends pas pourquoi l'information associée aux produits en vrac n'est pas
00:46:16 aussi complète réglementairement que l'information associée aux produits préemballés.
00:46:23 Avec Réseau Vrac et Réemploi, nous nous battons depuis 7 ans pour que l'information soit
00:46:28 la même, pour que les obligations d'information soient les mêmes.
00:46:31 Et notamment, nous avons, alors pour le coup je reviens à l'entreprise que je préside,
00:46:35 nous avons développé dès 2015 des systèmes d'étiquetage sur les trémies qui permettent
00:46:40 de mettre l'ensemble de l'information, l'ensemble de la composition, les allergènes
00:46:44 c'est réglementaire et c'est très bien, mais l'ensemble de la composition, le tableau
00:46:47 des valeurs nutritionnelles, le seul truc pour l'instant sur lequel je freine encore
00:46:50 c'est le Nutri-Score parce que j'ai un avis particulier sur le Nutri-Score et sa validité
00:46:54 en l'état, pas sur l'aide au consommateur mais sur sa validité en l'état, mais c'est
00:46:58 un autre sujet.
00:46:59 Le tableau nutritionnel il est depuis 2015, depuis 2014 sur nos étiquettes de vrac.
00:47:04 De même que la composition, de même que l'origine, de même que le fournisseur du
00:47:09 produit, de même que le numéro de lot, de même que la DDM.
00:47:12 Tout ça existe.
00:47:14 On a maintenant en plus chez nous comme chez d'autres intervenants de ce métier développé
00:47:18 des systèmes d'information au cours des cinq dernières années qui permet d'avoir
00:47:22 une traçabilité intégrale digitalisée et qu'aujourd'hui pour ce qui nous concerne
00:47:29 mais pas que chez nous, c'est le cas dans les expériences qui a mené Carrefour ces
00:47:32 dernières années et d'autres confrères, d'emmener avec soi, d'embarquer avec soi
00:47:38 au travers de ce merveilleux petit appareil l'ensemble de la traçabilité de ce qu'on
00:47:41 est en train d'acheter.
00:47:42 De l'embarquer avec soi.
00:47:43 Je vais revenir sur la notion des tic-tac papier après.
00:47:45 Quant à l'information pour finir, et vous avez raison, l'information elle est dans
00:47:50 le magasin mais qu'est-ce qu'on fait quand on est chez soi ?
00:47:52 En ce qui nous concerne, dès 2014, nous avons mis en place l'intégralité, alors que
00:47:57 nous ne faisons pas particulièrement et nous ne faisions pas de vente en ligne, nous
00:48:01 avons mis en place l'intégralité de notre offre produit et l'ensemble de ses fiches
00:48:05 produits descriptifs d'utilisation sur le site internet et sur l'application.
00:48:08 Ça veut dire qu'à n'importe quel moment de la vie du produit, on peut retrouver l'ensemble
00:48:12 d'informations de composition, d'usage, etc.
00:48:14 Donc on voit bien que oui, ce n'est pas sur le paquet, mais si à un moment donné
00:48:17 on veut se débarrasser des déchets associés au paquet, il va bien falloir trouver des
00:48:20 solutions alternatives et je pense qu'il n'y a plus de cabines téléphoniques dans
00:48:24 la rue.
00:48:25 Donc on voit bien qu'on a tous évolué vers des pratiques nouvelles et qu'il faut les
00:48:27 accepter.
00:48:28 Ou alors on se dit qu'on reste au Moyen-Âge, ce n'est pas un problème mais il faut l'accepter
00:48:31 et il faut que ce soit une logique d'ensemble et qu'on s'y mette tous.
00:48:35 Mais à partir du moment où on a des outils modernes, on essaie d'aller au bout de ces
00:48:38 logiques et d'accompagner les outils modernes.
00:48:40 Alors je vais revenir trois secondes pour finir cette partie d'intervention sur le
00:48:43 fait d'étiqueter à chaque fois.
00:48:45 Il me semble personnellement que la dangerosité associée au cacahuète est assez inférieure
00:48:49 à celle associée au poisson ou à la viande.
00:48:51 Il me semble.
00:48:52 Et il me semble personnellement qu'on ne demande pas aux bouchers ou aux poissonniers
00:48:56 d'étiqueter le produit lorsque vous l'enlevez.
00:48:58 Il me semble.
00:48:59 Donc je pense qu'on peut toujours aller vers un principe de précaution supplémentaire
00:49:04 et il y a un moment où il faut savoir s'arrêter.
00:49:07 Et donc mettre l'ensemble des informations par des moyens digitaux ou autres à disposition,
00:49:12 c'est formidable.
00:49:13 Il faut le faire et nous le faisons.
00:49:14 Mais à ce moment-là, il faut aller au bout du raisonnement parce que si nous allons dans
00:49:17 un sens qui dit, on va pour les PGC, qui ne demandent pas certaines précautions que demandent
00:49:23 les produits frais animaux, on va pour les PGC vers des pratiques qui induisent plus
00:49:28 de main d'oeuvre, qui induisent plus de coûts, qui induisent plus de matière, on
00:49:32 va à l'inverse de l'intérêt collectif puisqu'on va renchérir, vous parliez de
00:49:36 notion de prix tout à l'heure, et on a beau faire à un moment donné, plus on va
00:49:40 mettre de main d'oeuvre, plus on va se confronter au modèle linéaire tout industrialisé
00:49:45 qui est ultra optimisé pour ne pas avoir de main d'oeuvre.
00:49:47 Désolé, mais une usine de cristalline, je vous rappelle quand même qu'il se vend
00:49:49 dans ce pays un milliard de packs de 6 bouteilles d'un litre et demi de cristalline par an.
00:49:55 Un milliard de packs de 6 et une usine de cristalline, ça doit être combien ? 5 personnes.
00:49:59 Donc c'est comme ça que ça fonctionne.
00:50:02 Donc il faut faire des choix, il faut faire des choix de société à un moment donné,
00:50:05 et ce choix de société il est de faire la juste mesure dans tout, puisqu'on parle
00:50:09 de juste mesure, la juste mesure de tout, y compris dans les précautions, y compris
00:50:14 dans les outils, y compris dans les coûts associés, parce que c'est un modèle transformatif
00:50:19 vers lequel nous allons et pas un modèle d'enfantillage.
00:50:22 Alors peut-être qu'Olivier a une réponse en disant qu'évidemment tout le monde
00:50:26 ne va pas utiliser le digital tout de suite, donc sans doute qu'il faut quand même protéger
00:50:30 les plus âgés qui n'ont pas de smartphone, ça existe encore.
00:50:34 Bon, écoutez, moi je vais vous dire, j'ai une mère qui a 85 ans et qui n'a pas de smartphone
00:50:42 mais qui a un téléphone portable, et qui l'utilise comme un téléphone fixe, c'est-à-dire
00:50:46 qu'il reste à la maison, et parfois quand je l'appelle, elle ne sait plus très bien
00:50:52 si c'est moi qui l'appelle ou si c'est elle qui m'appelle.
00:50:55 Donc c'est une personne à gérer.
00:50:57 Je vous laisse imaginer un petit peu le profil aussi de différents types de consommateurs
00:51:02 qui font partie de notre société et qu'il faut prendre en compte.
00:51:05 Et puis au-delà de ça, au-delà de ce profil spécifique, la problématique c'est que
00:51:10 même un consommateur qui a tous ses neurones, qui marche bien, qui est relativement jeune,
00:51:18 il sait, admettons qu'il soit allergique au poisson.
00:51:20 Donc il est allergique au poisson ou au crustacé, donc il ne va pas acheter de crevettes, ou
00:51:24 il ne va pas acheter de poissons rayon frais.
00:51:26 Il sait que là ça va lui poser un gros problème.
00:51:29 En revanche, il ne sait pas que dans un produit transformé, il peut y avoir de la gélatine
00:51:33 issue de poisson.
00:51:34 Comment est-ce que vous allez l'informer ? S'il n'a pas son smartphone sur le sol.
00:51:38 Pardonnez-moi, il le sait monsieur, parce qu'il a notre coup de la tête, il le sait,
00:51:40 la loi l'impose.
00:51:41 Non mais attendez, je suis en train de… je vais essayer de terminer ma phrase, parce
00:51:46 qu'il y a une idée qui va avec cette phrase, c'est vous êtes dans votre cuisine, vous
00:51:50 avez un produit pulvérisant par exemple qui se trouve dans le bocal qu'on vous a aidé
00:51:55 à choisir, et vous avez complètement oublié les précautions que vous avez lues trois
00:52:01 mois plus tôt, dans lesquelles il était clairement indiqué, et vous avez fait votre boulot réglementaire,
00:52:06 qu'il y a présence de tel additif, ou je ne sais pas, tel composé qui est de la gélatine
00:52:10 issue de poisson.
00:52:11 Donc avec un risque allergique évident.
00:52:13 Et vous avez quelqu'un, je ne sais pas, un invité par exemple, je ne sais pas, votre
00:52:18 cousin, votre cousin chez vous, il veut faire la cuisine, il va utiliser ce produit.
00:52:23 Lui, il est allergique, en plus c'est vrai, j'ai un cousin breton qui est allergique
00:52:26 aux crustacés et aux poissons.
00:52:27 Il n'est pas au courant du fait que dans ce produit pulvérisant, il y a donc de la
00:52:32 gélatine issue de poisson.
00:52:33 Il va l'utiliser et il va avoir donc une problématique, donc une poussée d'allergie.
00:52:40 C'est la raison pour laquelle, je vous l'ai dit, même si les produits, l'information
00:52:45 digitalisée c'est magnifique, c'est merveilleux, ça ne coûte pas cher, c'est super, qu'est-ce
00:52:50 qu'on fait pour ces cas extrêmement fréquents où en utilisant des produits transformés
00:52:56 dont la composition n'est pas évidente, où on n'a pas l'information au moment
00:53:00 d'utilisation sur les dangers potentiels pour tel ou tel profil de consommateur.
00:53:04 Donc c'est pour ça que nous unitons à l'UFC que choisir pour quelque chose qui
00:53:08 est quand même infiniment moins lourd qu'un emballage, infiniment plus facile à faire.
00:53:12 Là vous avez toutes les informations qui sont déjà à disposition, de les transformer
00:53:16 donc dans votre base de données sous la forme d'une étiquette autocollante et j'insiste
00:53:21 obligatoire qu'il suffirait de coller sur le contenant utilisé par le consommateur
00:53:26 et qu'il ramène chez lui et qui permettrait donc de l'informer jusqu'à la fin d'utilisation
00:53:31 du produit.
00:53:32 Et je ne pense pas que ce soit très lourd du point de vue ni financier ni du point
00:53:35 de vue technique.
00:53:36 Alors on va prendre les questions de tous ceux qui sont en ligne.
00:53:40 Donc il y en a un certain nombre qui sont déjà dans le chat si vous voulez en rajouter.
00:53:44 On a une question qui concerne le cosmétique, savoir ce qui est en cours.
00:53:47 Est-ce que Monsieur Pascal vous pouvez nous répondre ?
00:53:51 Oui, il y a essentiellement deux choses qui sont en cours.
00:53:56 Une qui porte sur l'information des consommateurs que j'évoquais rapidement et qui consiste
00:54:02 à aligner les obligations d'étiquetage en termes de type d'information à rendre
00:54:07 disponible par rapport à l'alignée sur les obligations applicables au prêt emballé.
00:54:12 Et donc ça, ça passe par un projet de décret auquel nous avons travaillé en lien avec
00:54:19 le ministère de la Santé.
00:54:21 Et le second type de travail, il ne porte pas sur l'étiquetage, il porte plus généralement
00:54:25 sur les bonnes pratiques associées à la vente en vrac de produits cosmétiques et
00:54:29 il vise à établir des lignes directrices ou des guides de bonnes pratiques pour l'application
00:54:37 des dispositions réglementaires du secteur cosmétique à la vente en vrac et en particulier
00:54:41 apporter un certain nombre de précisions sur les dispositifs de distribution adaptés
00:54:45 en cas de risque microbiologique, en termes de formation, en termes d'information en
00:54:50 magasin et d'articulation entre les obligations sectorielles cosmétiques et générales applicables
00:54:58 à la vente en vrac.
00:54:59 Très bien, merci beaucoup.
00:55:00 Donc dans les questions, on a beaucoup de choses sur toutes ces questions réglementaires.
00:55:05 Comment, qu'est-ce que, enfin que les guides de bonnes pratiques sont envoyés à l'EDG
00:55:10 et à l'SRF, donc vous allez sans doute mener des travaux qui vont continuer et c'était
00:55:14 un peu l'objectif de l'atelier, rappelons que cet atelier est là aussi pour arriver
00:55:18 à trouver des solutions.
00:55:19 Je propose qu'on passe au deuxième atelier où on va…
00:55:23 Est-ce qu'on peut causer…
00:55:24 Il y a une information très intéressante que vous avez indiquée monsieur sur la perception
00:55:30 qu'ont les consommateurs de l'intérêt financier d'acheter du vrac, ça m'intéresse
00:55:34 beaucoup.
00:55:35 Est-ce que vous avez une idée de la manière dont ils perçoivent l'intérêt financier,
00:55:41 est-ce qu'ils utilisent le prix au kilo ? Bon, le prix au kilo c'est une avancée
00:55:45 consumériste, c'est un outil magnifique qui, je le regrette, est très peu utilisé
00:55:52 en général par les consommateurs, en tout cas pour des produits emballés.
00:55:55 Ils ont plutôt tendance à s'intéresser au prix à l'unité de produit.
00:55:59 Alors même que vous n'avez pas forcément les gammes de poids qui existaient dans les
00:56:04 années 60, comment est-ce qu'on fait pour comparer ? Malheureusement, ils utilisent
00:56:07 encore très peu.
00:56:08 Est-ce que dans le cas du vrac, il y a ce travail que nous attendrions des consommateurs
00:56:13 de comparer le prix entre deux références comparables, entre une référence vrac et
00:56:20 une référence emballée ? Comment est-ce qu'on quantifie cet intérêt financier ?
00:56:26 Vous mettez le doigt sur quelque chose de très important, merci.
00:56:29 Ce que nous constatons, c'est que d'abord la première motivation, et c'est vrai depuis
00:56:35 2013, des gens qui pour la première fois franchissent la porte dans nos magasins, c'est
00:56:40 la quantité, c'est l'achat de la juste quantité.
00:56:42 En fait, ils ont une conscience de gaspiller.
00:56:44 Si on s'interroge tous, on dira tous qu'on ne gaspille pas, et puis finalement quand
00:56:49 on est un petit peu plus intime avec soi-même, on a une conscience de gaspiller, et donc
00:56:53 d'acheter trop.
00:56:54 On a pour slogan de lire « pour pas acheter, faut pas acheter », c'est déjà plus simple.
00:56:57 Ce qui pour un commerçant est paradoxal, mais c'est comme ça.
00:57:01 Partant de ce principe-là, le prix au kilo n'est pas immédiatement quelque chose que
00:57:05 les consommateurs maîtrisent.
00:57:06 En revanche, au plus ils achètent en vrac, au plus ils s'y habituent.
00:57:09 Là, il y a une vraie formation, auto-formation finalement, progressive, qui se fait que
00:57:14 de re-comparer les prix en vrac, mais comme ils le font dans les fruits et légumes finalement.
00:57:18 C'est-à-dire que de réassimiler, que les PGC peuvent être achetés avec les mêmes
00:57:22 réflexes qu'on achète des fruits et légumes, ou de la viande, ou du poisson, se fait progressivement
00:57:27 avec cette clé d'entrée première dans 80% des cas qui est d'abord « quel que soit
00:57:31 le prix, je vais réduire la quantité parce que j'en ai marre d'alimenter ma poubelle
00:57:34 ». C'est un peu trivial, mais c'est vraiment ce qui se produit.
00:57:36 En revanche, on a nous, et vous l'avez évoqué, je suis totalement en ligne avec ce que vous
00:57:40 venez de dire, une grande difficulté à faire passer la comparaison du prix au paquet.
00:57:43 On a une catégorie de produits sur lesquels cette comparaison est un tout petit peu plus
00:57:47 facile à exprimer, et on a mené quelques expériences qui sont les épices et les aromates.
00:57:51 Sur certaines épices, et en particulier sur les aromates qui sont très très légères,
00:57:54 on peut avoir un prix au kilo entre le vrac et le pré-emballé dans le petit pot qu'on
00:57:58 connaît tous qui a la forme maintenant universelle, on peut avoir une différence de prix au kilo
00:58:03 d'un coef de l'ordre de 7 à 8 parfois.
00:58:05 C'est considérable, c'est absolument considérable.
00:58:08 Sur du poivre, on peut avoir un coef 4.
00:58:10 C'est absolument considérable sur des biens de consommation courants.
00:58:13 Du persil, du poivre, je parle de choses courantes et je ne parle pas du poivre de campote qui
00:58:16 est un truc un peu aléatoire et des piques fréquentes.
00:58:18 Il y a les mêmes écarts, mais ce n'est pas ça le sujet.
00:58:20 Le sujet c'est le quotidien, la vie des gens.
00:58:22 Et là, je rejoins totalement.
00:58:23 Et donc, lorsque l'on fait, et on a cette expérience en cours dans un des points de
00:58:28 vente que j'ai cité tout à l'heure, le partenariat avec la grande distribution, lorsqu'on fait
00:58:31 des comparatifs et qu'on remplit ces petits pots et qu'on les réaffiche avec le prix
00:58:35 au kilo en petit, mais le prix du pot en réel, que les gens ne peuvent pas emmener en état
00:58:38 puisqu'on ne fait pas de pré-emballé, mais en présentation de comparaison, alors là,
00:58:44 ça déclenche un réflexe d'achat beaucoup plus important et beaucoup plus immédiat.
00:58:47 Et moi, ce qui me fait, je suis très content de votre réponse, qui ne m'étonne pas.
00:58:54 Je pense que malheureusement, les consommateurs utilisent effectivement très, très peu cette
00:58:58 information pourtant majeure du prix au kilo.
00:59:00 Et je ne peux que me retourner vers la DGCCRF pour demander, est-ce qu'il y a des enquêtes
00:59:08 qui sont faites en rayon sur la lisibilité de cette information ? On a de plus en plus
00:59:14 de réglettes digitalisées qui permettent une réactualisation des prix de manière
00:59:19 immédiate.
00:59:20 Et sur un échantillon qui n'est absolument pas représentatif de la population, qui ne
00:59:23 représente de moi que de moi-même, j'ai très souvent beaucoup de difficultés à
00:59:28 lire sans lunettes, à 58 ans, les prix au kilo qui sont écrivains en plus petit sur
00:59:33 ces réglettes.
00:59:34 Oui, je vous confirme effectivement que l'affichage des prix fait partie des incontournables des
00:59:39 contrôles et qu'il y a régulièrement des constats à ce sujet-là.
00:59:43 Après, je pense que ça ne règle pas toute la question qui est celle du recours à cette
00:59:48 information et de comment accompagner les consommateurs aussi vers une meilleure analyse
00:59:54 finalement des écarts de prix, une meilleure compréhension des prix au kilo par rapport
00:59:59 au prix à l'unité de vente qui, dans le cas du VRAC, est une information particulièrement
01:00:03 importante.
01:00:04 Mais sur la présence de l'information, oui, je peux vous confirmer.
01:00:06 Et parce que là pour le coup, je présentais ces éléments d'une manière un petit peu
01:00:11 humoristique et volontairement anecdotique, il n'empêche que si dans l'accompagnement
01:00:17 des politiques publiques vers une certaine forme de transition, vers des achats plus
01:00:22 durables, cette information, le signal prix finalement, est une information capitale.
01:00:27 Que de point de vue réglementaire, il n'y ait pas finalement des exigences plus fortes
01:00:33 en termes de lisibilité de taille et de caractère.
01:00:35 On a, vous connaissez tous la réglementation inco sur les produits alimentaires qui définit
01:00:41 des tailles malheureusement toujours très minies, des informations réglementaires sur
01:00:45 les emballages, on pourrait très bien commencer à réfléchir sur des modalités d'information,
01:00:52 des modalités d'affichage un petit peu plus exigeants sur le prix au kilo, notamment en
01:00:56 rayon.
01:00:57 C'est une information capitale qui est malheureusement très peu visible dans certains cas, soit à
01:01:02 la fois en termes de contraste visuel, du fait des modalités d'affichage digitales
01:01:09 qui ne sont pas tous très visibles, et puis bien sûr du fait de la taille et des caractères.
01:01:14 Ok, merci beaucoup, je vous propose qu'on passe à la seconde table ronde, on va évoquer
01:01:23 plus du coup, on remonte un peu les relations entre fournisseurs et distributeurs.
01:01:31 J'avais envie de vous poser une première question, puis après je vous enverrai le
01:01:34 micro, vous verrez qui répond.
01:01:37 La première question c'était justement, comment s'organise cette collaboration avec
01:01:45 une petite remarque, donc entre fournisseurs et distributeurs, avec une petite remarque,
01:01:49 c'est que je trouve ça hyper réjouissant de pouvoir évoquer un domaine où finalement
01:01:55 fournisseurs et distributeurs sont vraiment obligés de travailler ensemble et obligés
01:01:58 de collaborer, où finalement le besoin de collaboration est évident.
01:02:04 Et donc, comme on va parler de choses réjouissantes aujourd'hui, comment s'organise cette
01:02:11 collaboration de vos points de vue à tous ? Je ne sais pas qui a envie de prendre la
01:02:14 parole en premier.
01:02:15 Vous présenter ? Oui, peut-être que je peux parler du collectif, et puis on passera à
01:02:21 l'individuel.
01:02:22 Donc, Sophie Pallocky, je travaille sur le pôle RSE et marketing de l'ILEC, qui est
01:02:30 un réseau d'une centaine d'industriels qui fabriquent des grandes marques, distribuées
01:02:35 en grande majorité dans la grande distribution.
01:02:37 Et en fait, ce qu'on a observé, c'est qu'il y a eu un certain nombre de pilotes
01:02:42 qui ont été mis en place dans un certain nombre d'enseignes, entre une enseigne,
01:02:47 un certain nombre d'industriels sur différentes catégories de produits, qu'il y avait des
01:02:52 analyses un petit peu parcellaires qui pouvaient être faites de part et d'autre, et que
01:02:57 finalement ce qu'il fallait essayer de faire, c'était de mettre tout le monde
01:03:01 autour de la table, c'est-à-dire les industriels d'un côté, les prestataires de services
01:03:06 de l'autre, et donc tous les apporteurs de solutions, parce qu'il y a aussi toute
01:03:10 une question technologique finalement à mettre en place.
01:03:12 Ça a été évoqué de manière sous-jacente, mais finalement quand on propose un produit,
01:03:19 alors je ne dirais pas sans emballage, parce qu'au final il y a quand même de l'emballage,
01:03:23 un produit en tous les cas qui n'est pas présenté de la même manière dans une
01:03:27 grande surface, il faut trouver des solutions techniques pour que le consommateur puisse
01:03:32 s'en servir.
01:03:33 Et donc autour de la table, on a mis dans une initiative qui s'appelle En Avant RAC,
01:03:39 et dont les fondateurs sont le PAC national plastique périphème, qui représente les
01:03:45 distributeurs et les apporteurs de solutions, et l'ILEC qui représente les industriels.
01:03:51 On a mis tout le monde autour de la table et on a essayé de réfléchir ensemble à
01:03:55 un certain nombre de sujets, on en a identifié quatre qui sont des sujets plutôt techniques,
01:04:00 on va dire.
01:04:01 Je rejoins aussi l'idée qu'il y a deux aspects pour moi, il y a un problème technique
01:04:05 à résoudre et il y a un problème d'attractivité, les deux étant évidemment bien liés.
01:04:10 Mais donc sur ces problèmes techniques, on a effectivement eu un travail collaboratif
01:04:17 qui part des expériences des uns et des autres, mais qui a pour objectif d'aboutir à des
01:04:22 solutions, et notamment sur l'étiquette, je rejoins le sujet de l'étiquette, on
01:04:26 s'est vraiment posé la question de quelle est l'information à mettre dans le magasin,
01:04:32 et on réfléchit, on est en finalisation des travaux, ils seront présentés le 30
01:04:37 janvier à une étiquette qui serait sur le contenant consommateur et repositionnable
01:04:44 si jamais le consommateur retransvasait les produits d'un contenant avec un certain
01:04:51 nombre d'informations, effectivement, tel que vous les avez évoquées, la DLO, un certain
01:04:59 nombre de caractéristiques.
01:05:00 On s'est aussi posé la question par exemple du tarage, qui est aussi une contrainte technique,
01:05:07 si le consommateur arrive dans le magasin et ne peut pas tarer son contenant, comment
01:05:11 on l'enterre ? Donc en premier lieu, je dirais qu'on a commencé à travailler sur
01:05:18 le sujet.
01:05:19 Je donne la parole sur cette question de collaboration.
01:05:24 D'accord, donc moi je suis Barbara Liamani, je travaille chez Nestlé, je m'occupe
01:05:28 de la supply chain et je coordonne notamment des projets de nouvelles routes to market
01:05:32 et dont le VRAC évidemment fait partie.
01:05:35 Donc moi je dirais en termes d'organisation, par rapport à ces enjeux de collaboration,
01:05:42 un des premiers enjeux c'est en fait de tester.
01:05:44 Je crois que c'est extrêmement important de recueillir des learnings, des apprentissages
01:05:51 sur le terrain parce qu'aujourd'hui le VRAC c'est vraiment un nouveau concept,
01:05:55 c'est effectivement pas qu'un produit qu'on va mettre dans un emballage différent.
01:05:59 Il y a vraiment tout un concept différent et une attractivité du consommateur, du
01:06:04 shopper qu'on doit vraiment travailler.
01:06:06 Donc effectivement l'enjeu de collaboration il est d'organiser des tests, des tests
01:06:11 d'ampleur sur différentes catégories de produits et ça, ça implique d'être
01:06:17 différents fournisseurs avec évidemment un partenaire distributeur pour faire des
01:06:22 tests d'ampleur et acquérir des apprentissages.
01:06:25 Et effectivement une fois qu'on a ces apprentissages, c'est les partager.
01:06:30 Donc vous parliez Sophie du consortium par exemple en avant VRAC, c'est vrai que c'est
01:06:35 un consortium dans lequel les metteurs sur marché, des fournisseurs de dispositifs,
01:06:44 des fournisseurs de produits de marque nationale ou autre ont pu partager leurs apprentissages.
01:06:49, on a plus de son à distance. Est-ce que vous nous entendez ? Oui, ça y est. Merci, c'était sans mute. Donc je disais des besoins d'harmonisation pour que d'une
01:07:19 façon collective en fait on puisse aller ensemble dans la bonne direction pour trouver
01:07:24 une route to market pérenne, que ce soit économique mais évidemment en termes environnemental.
01:07:29 Donc évidemment on pourra revenir sur l'initiative qu'on a menée conjointement mais je vais
01:07:34 laisser Thomas peut-être partager sa vision également.
01:07:37 Merci, bonjour à toutes et tous.
01:07:40 Donc je suis Thomas Bouche, je travaille à la direction RSE de Carrefour et je suis en
01:07:46 charge des projets opérationnels et donc mon rôle c'est d'essayer de monter des innovations
01:07:52 notamment sur le VRAC.
01:07:53 Donc on a déjà beaucoup collaboré ensemble avec les équipes Nestlé.
01:07:57 Je voulais peut-être tout d'abord revenir un tout petit peu sur ce qui s'est dit lors
01:08:01 de la première table ronde et je rejoins vraiment tous les aspects.
01:08:06 Le VRAC c'est vrai que ce n'est pas un sujet facile et je pense déjà qu'on a beaucoup
01:08:12 de chance en France, le VRAC chez Carrefour ça fait plus de 15 ans qu'on en fait.
01:08:17 On a 1500 magasins qui sont équipés d'un point de bande VRAC et je pense que par rapport
01:08:22 à nos voisins également européens, la France est leader vraiment sur ce sujet et on a cette
01:08:29 chance aujourd'hui d'être réunis tous ensemble pour y réfléchir.
01:08:33 On a la chance d'avoir une structure réseau VRAC et consignes qui donne aussi cette dynamique.
01:08:41 On a la chance d'avoir des réseaux spécialisés qui sont des experts sur le sujet et qui poussent
01:08:46 l'ensemble des distributeurs et qui poussent aussi nos clients à se convertir dans ce
01:08:54 nouveau mode de consommation.
01:08:57 Maintenant le VRAC avec tout le sujet derrière du VRAC qui est le sujet également du réemploi
01:09:02 d'emballage.
01:09:03 Donc on s'est beaucoup concentré également sur les freins qui sont liés au VRAC et très
01:09:08 franchement ils sont nombreux, je pense qu'on en a oublié même certains.
01:09:11 Moi j'ai l'habitude de diviser le VRAC en trois grandes parties.
01:09:17 La première, on va se concentrer sur la partie produits, approvisionnement et collaboration
01:09:23 avec les fournisseurs.
01:09:25 En sachant que le VRAC pour nos fournisseurs c'est quelque chose qui est très nouveau.
01:09:29 Donc les produits qui sont vendus en VRAC sont conditionnés bien entendu différemment.
01:09:34 C'est l'emballage secondaire qui va être différent et donc là il y a vraiment besoin
01:09:40 et c'est également l'objet du travail dans la coalition d'avant VRAC de voir comment
01:09:46 est-ce qu'on harmonise également cette notion d'emballage secondaire puisque l'emballage
01:09:51 secondaire dès lors qu'il sera livré en magasin, c'est la deuxième partie, il va
01:09:55 être opéré par les équipes et c'est aussi là tout le défi puisque transvaser un
01:10:04 produit dans une crémie, c'est plus compliqué que de mettre un produit dans un rayon et
01:10:10 ça représente parfois des problématiques d'hygiène, de gestion de la traçabilité,
01:10:18 de tenue du rayon, de formation, d'affichage produit bien entendu.
01:10:23 Et donc ça aussi c'est des sujets très importants.
01:10:28 Donc c'est la partie opérationnelle et je pense que sur cette partie opérationnelle,
01:10:32 nous côté grande distribution, je pense qu'on a encore beaucoup de chemin à faire.
01:10:37 Côté réseau spécialisé, il y a un vrai accompagnement du client, il y a une vraie
01:10:44 notion de service, côté grande distribution c'est souvent des rayons bien entendu qui
01:10:49 sont libres au service, il n'y a pas de vente assistée, en tout cas il n'y a pas
01:10:52 beaucoup de conseils non plus et je pense qu'on a encore beaucoup de travail à faire
01:10:56 sur cette partie.
01:10:57 Et enfin la troisième partie c'est la partie client, notre client, notre consommateur.
01:11:02 Et lui aussi je pense qu'on s'est beaucoup focalisé sur les freins mais je pense qu'il
01:11:08 faut également beaucoup se focaliser sur les leviers.
01:11:10 On a parlé du prix, on a parlé du contenant avec toutes les difficultés d'affichage,
01:11:16 de notion de traçabilité mais aussi de réemploi.
01:11:18 Je pense que le WRAC a cette vertu à la fois bien entendu de pouvoir se servir dans les
01:11:24 justes quantités mais également de pouvoir faire en sorte que nos contenants puissent
01:11:28 être réemployés et aujourd'hui dans la grande distribution c'est peut-être 2% des
01:11:34 transactions qui sont dans des contenants réemployables.
01:11:36 Donc voilà, l'ensemble de nos clients WRAC achètent du WRAC dans des sachets en craft.
01:11:42 Donc on a répondu à une partie du problème mais il nous reste encore un chemin énorme
01:11:47 dans cette partie vraiment consommateur pour activer les leviers qui vont permettre d'embarquer
01:11:54 des nouveaux consommateurs.
01:11:55 Et je pense qu'autour de la table, je ne sais pas, ce serait intéressant en tout cas de
01:11:59 voir qui achète en WRAC et pourquoi est-ce que tout le monde ne le fait pas encore.
01:12:03 Et je pense que ça répondrait déjà à une partie de nos leviers qu'on doit activer.
01:12:07 Donc voilà, c'est ces trois grands piliers qui sont assortiment, magasin, opération
01:12:13 et puis client.
01:12:14 Je pense que l'on a devant nous avec bien entendu des engagements forts.
01:12:20 Chez Carrefour, on a un engagement très fort qui est de multiplier par 4 notre volume d'affaires
01:12:27 WRAC dans les trois années à venir.
01:12:29 Donc c'est important.
01:12:31 Et bien sûr, on suit attentivement puisqu'on a cet objectif de 20% à 2030.
01:12:38 Et donc voilà, si on revient sur cette notion de collaboration, je pense que tout passe
01:12:44 par la collaboration puisque c'est en activant le produit qu'on va pouvoir derrière activer
01:12:52 à la fois des notions opérationnelles facilitées pour nos magasins et également des informations
01:12:59 produits et un parcours client également simple en boule ligne.
01:13:05 Thomas, il y avait une petite question.
01:13:08 Je parle un peu fort.
01:13:09 C'est bon, elle va être très courte.
01:13:13 C'était de savoir si sur ces initiatives de collaboration, le consommateur était associé
01:13:18 d'une manière ou d'une autre à la réflexion qui était menée.
01:13:22 Oui, bien sûr.
01:13:25 Alors, on mène beaucoup chez Carrefour de table ronde pour inciter nos clients à savoir
01:13:31 ce qu'ils nous demandent, identifier réellement leurs besoins.
01:13:37 Donc, on mène des enquêtes sur le terrain et on a également dans nos magasins partout
01:13:45 en France des cahiers en caisse.
01:13:48 Donc, si vous passez en caisse chez Carrefour, vous allez pouvoir, vous avez une remarque
01:13:52 à faire au moment de votre passage caisse.
01:13:56 Votre remarque, elle sera notée sur un petit carnet et ce carnet, il va permettre, il sera
01:14:00 remonté, il sera ensuite centralisé.
01:14:03 Donc, c'est toutes ces remarques-là qu'on étudie.
01:14:06 Et bien entendu, quand on monte un test, donc des tests, on en a monté de nombreux
01:14:10 depuis maintenant plus de trois ans, pour identifier quels étaient les freins.
01:14:16 Alors, les freins, ils sont nombreux.
01:14:18 Comme on l'a dit, ils sont chez le fournisseur.
01:14:20 Ils sont dans nos magasins, mais ils sont aussi côté client.
01:14:24 Et donc, oui, les clients sont associés à la fois en amont et puis une fois qu'on a
01:14:30 mis en place le dispositif en magasin, et ça, on le voit bien sûr parce qu'on lui
01:14:35 pose ces questions, on lui demande qu'est-ce qu'il en pense, pourquoi est-ce qu'il a acheté,
01:14:41 pourquoi est-ce qu'il a choisi un autre produit.
01:14:42 Et on l'étudie parce qu'on a une notion très business, bien entendu.
01:14:48 Et donc, la performance chiffre également traduit le retour du client.
01:14:55 D'accord.
01:14:56 Thomas, tu évoquais la question de l'accompagnement.
01:14:59 Didier, on a parlé également.
01:15:01 Il y a du coup aussi une question qui touche au modèle économique parce que l'accompagnement
01:15:06 nécessite du personnel pour accompagner.
01:15:09 Et du coup, il y a un modèle économique où je voyais dans les questions sur le premier
01:15:13 atelier, la première table ronde, pardon, qui était beaucoup, finalement, le vrac doit
01:15:18 forcément être moins cher que le produit pré-emballé.
01:15:22 Mais il y a quand même ces questions économiques qui se posent.
01:15:25 Tu as évoqué la question des sachets Kraft qui ont un coût, mais également de l'accompagnement
01:15:30 qui va avoir un coût et qui est finalement un peu une évolution sur un modèle libre-service
01:15:36 qui se voulait de réduire le personnel en magasin puisque le consommateur était totalement
01:15:42 autonome dans son acte d'achat.
01:15:44 Oui, tout à fait.
01:15:45 C'est le challenge numéro un si on veut déployer le vrac et d'ailleurs aussi aller chercher
01:15:56 une nouvelle catégorie.
01:15:57 On pourra en reparler tout à l'heure, mais c'est le sujet numéro un, c'est le sujet
01:16:00 business.
01:16:01 Bien entendu, pour nous, il faut pouvoir embarquer de nouveaux clients.
01:16:05 Alors le client, je pense que son attente, on en a parlé, bien sûr, c'est le prix.
01:16:09 On a bien entendu le sujet inflation, mais je pense aussi que derrière, dans l'esprit
01:16:14 du client, acheter un produit sans emballage, c'est forcément acheter un produit qui est
01:16:18 moins cher qu'avec son emballage.
01:16:19 Donc, on a cette notion de prix et pour nos magasins, on a cette notion de rentabilité.
01:16:24 Et donc, entre le prix et la rentabilité, on a la marge et derrière les notions de
01:16:30 marge, on a bien sûr les frais qui sont associés à la fois côté personnel, donc main d'œuvre.
01:16:38 On a besoin d'avoir un temps homme qui, pour un rayon VRAC, est conséquent par rapport
01:16:44 à un rayon libre-service classique.
01:16:46 Et puis derrière, un rayon libre-service VRAC, on a des risques importants.
01:16:52 Je pense dans la distribution, alors un petit peu moins dans la distribution spécialisée
01:16:57 puisqu'il y a cette notion d'accompagnement qui est plus ancrée.
01:17:01 Mais derrière un rayon que vous laissez en libre-service au poids, si vous voulez, vous
01:17:10 avez le risque important qui, chez nous, on appelle ça la démarque, qui se fait au moment
01:17:16 de la pesée.
01:17:17 Donc, c'est une réalité.
01:17:20 On a une démarque qui est plus importante dans le rayon VRAC parce qu'on a un risque,
01:17:29 on a la possibilité de frauder.
01:17:30 Donc, il n'y a pas que ça, bien entendu, mais ça fait partie des sujets.
01:17:34 Et ce sont des sujets aujourd'hui qui sont notre priorité et je pense sur lesquels il
01:17:42 faut pouvoir verrouiller ces aspects-là pour continuer sereinement.
01:17:47 Peut-être sur la démarque, Sophie, je ne sais pas, peut-être sur la question de la
01:17:54 démarque, aujourd'hui, il y a des chiffres qui circulent.
01:17:58 On sait que la démarque inconnue, pour que ça soit clair pour tout le monde, la démarque
01:18:03 inconnue, c'est le nombre de produits qui ont été présents au magasin, notamment
01:18:06 le nombre de produits qui vont être vendus, c'est-à-dire la différence chez ceux qui
01:18:09 disparaissent.
01:18:10 Et on sait qu'elle augmente déjà sur les produits emballés par des effets de crise
01:18:19 qu'on mesure tous.
01:18:21 Aujourd'hui, l'écart de démarque entre les deux, VRAC et emballé, il est vraiment
01:18:26 très fort.
01:18:27 Est-ce que ça reste un chiffre collectif ou alors au contraire, ça reste une information
01:18:32 un peu sensible et qui n'est pas vraiment partagée ?
01:18:34 C'est forcément une information sensible, mais c'est au-delà du niveau raisonnable.
01:18:39 Donc, il pèse bien entendu sur l'équation économique.
01:18:45 Sophie, peut-être que…
01:18:47 Oui, je revendique un petit peu sur la démarque.
01:18:51 Il y a à la fois la fraude et l'abandon des produits parce que soit la balance ne
01:19:00 fonctionnait pas, soit la personne trouve que c'est trop cher.
01:19:03 Encore, on revient sur cette notion de prix au kilo et qui fait que sur des amendes, les
01:19:08 gens ne se rendent pas compte quand ils servent eux-mêmes que finalement, un gros sachet
01:19:12 d'amande, ça coûte très cher.
01:19:13 C'est pour ça que d'ailleurs, quand c'est emballé, c'est plutôt vendu en petits
01:19:16 sachets.
01:19:17 Je voulais revenir aussi sur la question du prix parce que la motivation première du
01:19:25 consommateur, telle qu'elle a été évoquée tout à l'heure et telle qu'elle a été
01:19:28 évoquée dans les études consommateurs qu'on a menées en magasin lors de PILOC qu'on
01:19:33 a coordonnées, c'est quand même la juste dose.
01:19:36 Et donc, le prix arrive derrière et également aussi l'aspect environnemental.
01:19:43 Il y a aussi tout cet aspect d'attractivité du rayon qu'il faut, je pense, travailler
01:19:51 sur cette notion de juste dose qui a un impact de fait sur le prix du sachet qu'on va
01:19:58 emporter parce que finalement, si on en achète peu, on va avoir un prix éventuellement inférieur
01:20:03 à un produit emballé.
01:20:05 Mais c'est aussi la possibilité pour les marques, pour le marché de proposer d'autres
01:20:10 offres.
01:20:11 Par exemple, M&M's avait proposé des M&M's en couleurs séparées et donc qui rend le
01:20:18 rayon peut-être ludique, je n'en sais rien, mais dans certains rayons comme les
01:20:23 bonbons ou les céréales, c'est aussi la possibilité de faire sa propre composition
01:20:28 et comme on s'était dit tout à l'heure aussi, c'est la possibilité de reprendre
01:20:32 la main sur sa consommation finalement et de plus se faire imposer un emballage dans
01:20:36 lequel c'est l'industriel qui a décidé de vous proposer un assortiment de bonbons
01:20:41 qui peut-être ne vous correspond pas.
01:20:43 Et donc c'est possible pour les bonbons, c'est possible aussi pour les céréales.
01:20:47 On voit qu'il y a certains marchés sur lesquels les gens font leur propre composition
01:20:51 de céréales, pour le petit-déjeuner par exemple, ça peut être pour l'apéritif
01:20:54 aussi.
01:20:55 Donc il y a aussi toute une offre à repenser et quand on disait tout à l'heure que ce
01:20:59 n'est pas seulement un produit sans emballage, c'est aussi une autre façon de consommer
01:21:05 et une autre façon de proposer aussi aux consommateurs de choisir, ils n'aiment pas
01:21:09 les cacahuètes, ils prennent un assortiment où il n'y a pas de cacahuètes, enfin il
01:21:14 se fait son assortiment.
01:21:15 Donc la question du prix peut être jouée aussi différemment, en tous les cas l'attractivité
01:21:21 du durion peut être jouée différemment et le rendre de fait.
01:21:25 Alors moi j'ai posé une question un peu de novice parce que là où je consomme du
01:21:32 vrac ça n'existe pas, mais peut-être qu'ailleurs ça existe, c'est la capacité effectivement
01:21:37 de voir le prix du produit au fur et à mesure.
01:21:40 On les livre comme licences, on raconte toujours cette blague, mais les gens qui disent "moi
01:21:44 je ne considère pas que les licences augment parce que j'en mets toujours 10 euros",
01:21:47 c'est un peu aussi parce que je pense que le paquet d'amandes c'est exactement ça,
01:21:51 tiens je vais prendre un gros paquet d'amandes, c'est un peu comme le fromage à la coupe,
01:21:54 puis quand on annonce le prix on va "oui, effectivement c'est dense et finalement ça
01:21:59 me coûte très cher, je n'avais jamais imaginé ça".
01:22:02 Donc je repose le paquet d'amandes qui au final ne sera pas consommé et là la perte
01:22:05 est énorme.
01:22:06 Est-ce qu'aujourd'hui il y a des modèles qui permettraient justement de mesurer ça
01:22:11 et de pouvoir effectivement avertir le consommateur au fur et à mesure du découpement des produits?
01:22:17 Alors aujourd'hui on a des acteurs dans la filière du vrac qui arrivent avec justement
01:22:23 des innovations et bien entendu on a tous en tête cette notion de station essence où
01:22:28 on arrive avec un billet de 10 euros à la station et on fait exactement au centime
01:22:33 près et souvent c'est 10 euros 0,1 d'ailleurs, fini par mètre, et on essaie de se dire comment
01:22:40 est-ce que ça on peut le recréer sur le vrac.
01:22:44 Mais c'est très compliqué, c'est très compliqué parce qu'entre le moment où vous
01:22:49 vous servez, entre le moment où vous avez l'affichage du produit, c'est souvent trop
01:22:53 tard en fait, c'est techniquement très complexe, derrière la complexité vous avez la maintenance,
01:23:03 vous avez l'investissement de l'actif rentabilisé, et puis in fine c'est pas forcément parce
01:23:12 que vous avez la bonne information au bon moment que vous allez prendre la bonne décision
01:23:16 d'arrêter.
01:23:17 Donc ça peut encore être trop tard, donc bon ça y est il y a 15 euros, maintenant
01:23:23 vous laissez le produit à côté, vous n'avez pas réglé ce problème.
01:23:26 Donc bien entendu nous on est attentifs à ce qui se passe et on est toujours moteur
01:23:35 bien entendu pour tester des innovations.
01:23:37 Voilà, avec ce petit warning, je pense qu'il faut réussir à accompagner les consommateurs
01:23:47 avec des sujets simples, on parlait tout à l'heure de faire des comparaisons, ça on
01:23:52 l'a fait nous dans nos précédentes expérimentations, déjà simplement entre comparer le prix
01:23:58 d'un produit en vrac avec le prix du même produit en conventionnel sur un article spécifique,
01:24:08 puisque le produit en conventionnel vous l'avez dans plusieurs formats, donc avec plusieurs
01:24:13 prix au kilo une fois de plus, donc ça aussi ça nécessite quand même, il y a des complexités
01:24:17 aussi derrière, c'est pas si simple de comparer les prix au kilo entre produits.
01:24:21 Donc je pense qu'on a ce travail-là d'éducation, de pédagogie bien entendu du consommateur
01:24:28 avec des outils peut-être plus simples que l'on doit pouvoir créer conjointement.
01:24:34 Moi j'avais une question à Sophie Palouky, vous avez évoqué trop rapidement à mon
01:24:41 goût, mais une information qui me semble très intéressante sur la réflexion que
01:24:45 vous avez menée concernant des informations indiquées sur une étiquette repositionnable,
01:24:52 ça répond à 200% à notre demande, est-ce que vous pourriez nous en dire plus, et notamment
01:24:58 sur la sélection des informations réglementaires ou autres peut-être que vous avez faites,
01:25:02 qui figurent sur ces étiquettes ? Alors ça s'est fait au sein d'un des groupes
01:25:07 de travail, en fait en avant-vrac il y a quatre sujets, donc c'est un des quatre sujets,
01:25:12 et ça s'est fait en concertation avec les trois membres que j'évoquais, industriel,
01:25:18 distributeur et apporteur de solutions.
01:25:20 Et je n'ai pas évoqué aussi le fait que ce consortium est aussi partagé avec des
01:25:31 instances comme l'ADEME, CITEO, GS1, je ne les cite pas tous, la Fondation Élimine
01:25:39 la Fébéa et l'Affaire, voilà.
01:25:43 Bref, tout ça pour dire que c'est un travail collectif, et je ne suis pas certaine de vous
01:25:50 citer exactement la liste des informations qui ont été sélectionnées pour ce groupe
01:25:57 de travail, mais en l'occurrence les résultats sont fin janvier, mais de mémoire on a mis
01:26:05 quasiment toutes les informations qui sont sur l'emballage.
01:26:08 Et avec la possibilité d'avoir aussi un QR code, c'est dû digitaliser, permettant
01:26:17 à la marque de pouvoir donner des informations sur les modalités de cuisson, éventuellement
01:26:24 l'origine du produit, des choses un petit peu plus spécifiques.
01:26:30 Mais il y a cette possibilité d'avoir le QR code, elle a été dessinée cette étiquette,
01:26:36 donc j'ai un petit peu en tête, mais je ne lis plus exactement les informations précises,
01:26:40 mais évidemment toutes les informations essentielles qui sont sur un emballage.
01:26:44 D'accord, donc il s'agit bien d'une étiquette repositionnable sur laquelle figure, outre
01:26:49 le QR code, donc les informations réglementaires les plus importantes, voire quasiment la totalité,
01:26:55 c'est bien ça ? Oui, voilà, simplistes ingrédients, allergènes,
01:26:59 ce genre d'informations.
01:27:00 D'accord, je trouve que c'est vraiment extrêmement positif comme initiative, puisque ça montre
01:27:04 aussi que Zab, et à notre sens, excusez-moi de me rappeler, mais pour le WebCQG, c'est
01:27:11 une position importante, il me semble que ce type d'initiative devrait à terme devenir
01:27:16 obligatoire pour garantir la sécurité et l'usage pour le consommateur.
01:27:20 J'ai une deuxième question, donc qui s'adresse plutôt au distributeur, donc spécialisé
01:27:25 ou généraliste, je vois M. Bou, mon voisin, est-ce qu'on a une idée des, vous évoquez
01:27:33 les évolutions en termes de volume, est-ce qu'on a une idée des rayons, des types de
01:27:37 produits qui sont les plus concernés, qui sont les plus appétants pour les consommateurs,
01:27:41 qui sont les plus dynamiques, même si évidemment j'imagine que l'offre qui est proposée génère
01:27:46 l'achat, mais quand même ça donne une indication intéressante, qu'est-ce qui motive, quel
01:27:51 type de produit ? Alors, chez Carrefour, on a peut-être 90%
01:27:55 de notre offre en vrac qui concerne des produits d'épicerie sèche bio, et dans ces catégories
01:28:04 de produits, vous retrouvez les packs, les laits lumineux, les apéritifs, les fruits
01:28:13 secs, voilà, en grande majorité.
01:28:16 Et justement, je reviens là-dessus et je reviens plus sur le sujet de l'étiquetage,
01:28:22 je pense que ça doit faire partie des leviers de demain, à la fois d'aller chercher des
01:28:26 nouvelles références, des nouvelles catégories de produits, peut-être à proposer en vrac,
01:28:31 parce qu'on a beaucoup parlé aussi des freins et des produits qui seraient interdits à
01:28:35 proposer en vrac, et pourquoi, et quelles sont les solutions éventuellement même qu'on
01:28:39 pourrait tester pour aller chercher peut-être des nouveaux clients, je pense, dans un coin
01:28:46 de ma tête, au surgelé par exemple, qui serait, enfin, nous on adorait en tout cas
01:28:52 pouvoir le tester.
01:28:53 Et je pense que ça doit faire partie des leviers de demain, si on veut collectivement
01:28:59 aller chercher nos objectifs de 20% de surface de vente.
01:29:02 Et sur la partie étiquetage aussi, ça fait partie des leviers, parce que derrière l'étiquetage,
01:29:07 derrière la réglementation, et bien entendu les risques que peut représenter la consommation
01:29:14 de tel ou tel produit, on peut grâce au vrac aussi proposer une expérience d'achat un
01:29:18 peu différente, parce que peut-être que si on a un QR code, on va proposer des recettes.
01:29:25 Ça on l'a fait ensemble avec Nestlé sur tel produit me permet au moment où je l'ai
01:29:34 à la maison de l'associer avec un autre et de me proposer des recettes.
01:29:38 Et donc c'est aussi ces points-là sur lesquels on doit pouvoir travailler, vraiment se concentrer
01:29:45 sur les leviers, puisque c'est ce qui fera les succès de demain.
01:29:51 Si vous le permettez, j'aurais aimé revenir un petit peu sur les enjeux de collaboration,
01:29:56 sur ce qu'on a appris, justement les leviers.
01:30:00 Alors on a listé, mais c'est sûrement pas exhaustif, on a listé environ 4 enjeux
01:30:06 de collaboration très forts.
01:30:08 Et le premier c'est vraiment l'attractivité du shopper.
01:30:12 Donc on en a parlé tout à l'heure, l'offre, ça c'est sûr.
01:30:15 Et nous en tant que marque nationale, forcément on a fait un test sur 4 grosses catégories
01:30:21 avec Carrefour, dans le pilote Bulk Avenue, sur les poudres chocolatées, sur la confiserie,
01:30:26 sur le pet de food et sur le café instantané.
01:30:28 Et on voit que finalement le consommateur, quand il vient acheter une marque nationale,
01:30:32 il vient acheter son Escafé par exemple.
01:30:34 Donc s'il le trouve en vrac, peut-être même moins cher et que c'est facile et qu'il
01:30:40 voit l'offre, il va tenter, il va l'acheter.
01:30:43 En revanche, si ce n'est pas le produit qu'il est venu chercher ou par exemple également
01:30:46 sur le pet de food, souvent pour son chat, il achète toujours la même marque, les mêmes
01:30:51 recettes et donc il vient vraiment chercher cette offre-là.
01:30:55 Donc dans les études consommateurs qu'on a faites en lien avec ce test Bulk Avenue,
01:30:59 on a vraiment vu que le levier de l'offre était extrêmement important.
01:31:03 Donc si on veut développer les volumes, il faut également qu'on développe l'offre.
01:31:09 La visibilité, c'est extrêmement important.
01:31:11 Pareil, dans un contexte inflationniste, les consommateurs, ce qu'on a vu, c'est
01:31:15 qu'ils ont vraiment des produits listés et dans le rayon, même on a fait des animations
01:31:21 et on était là, on voyait en fait le consommateur, il va acheter son produit, il ne voit même
01:31:24 pas qu'il y a un rayon vrac.
01:31:26 On a eu Beaumet, on a fait beaucoup d'efforts, on a travaillé vraiment là-dessus.
01:31:32 Les consommateurs, ils la salissent et des fois, ils passent, ils ne voient même pas
01:31:35 qu'il y a un rayon vrac.
01:31:36 En revanche, quand on a fait des animations et que vraiment on a expliqué, on a fait
01:31:41 de la pédagogie, on a multiplié les ventes par deux, par trois, voire par quatre sur
01:31:45 certains produits.
01:31:46 Sur la simplicité, ça rejoint vraiment.
01:31:49 Pareil, le shoppeur, s'il voit le rayon, mais que ça commence à lui sembler compliqué
01:31:53 et notamment les QR codes, c'est très bien, mais il ne faut pas que ce soit un frein.
01:31:56 Il ne faut pas qu'en voyant par exemple des QR codes, il se dise, voilà, c'est
01:31:58 quelque chose de très technologique, je ne vais pas y arriver, je ne sais pas comment
01:32:01 ça fonctionne.
01:32:02 Donc, restons sur quelque chose de très simple et à partir du moment où le consommateur,
01:32:07 il fait son premier acte d'achat, on sait globalement qu'il va revenir.
01:32:10 Si l'expérience se passe bien, on sait qu'il va revenir.
01:32:12 Le deuxième enjeu, il est vraiment, on en a parlé, mais pour nous, c'est extrêmement
01:32:16 important en tant que marque nationale et Nestlé, c'est la qualité, l'hygiène,
01:32:21 la traçabilité, la sécurité alimentaire.
01:32:23 Donc, l'enjeu de collaboration, il a été très fort pour orienter le choix notamment
01:32:30 des solutions de vrac vers des solutions qui respectent complètement évidemment tout
01:32:35 ce qui est food safety, tout ce qui est hygiène.
01:32:37 Et on a, voilà, aujourd'hui, il y a plusieurs solutions qui sont sur le marché.
01:32:43 Il y en a que nous, typiquement, Nestlé, on va tester et d'autres sur lesquelles
01:32:47 c'est impossible pour nous parce qu'il peut y avoir des infestations.
01:32:50 Et de façon sous-jacente, on a une image de marque qu'on doit continuer à véhiculer
01:32:57 et sur laquelle on doit prendre aucun risque de générer d'insatisfaction consommateur.
01:33:02 En testant, je disais tout à l'heure que le fait de tester est extrêmement important.
01:33:08 Par exemple, un des tests qu'on a fait sur le café soluble, on s'est rendu compte
01:33:11 que même le système qu'on avait sélectionné, finalement, la durée de vie était trop courte.
01:33:16 Le café soluble dans ce système, il reprenait de l'humidité.
01:33:22 Dans le rayon, en termes de nettoyage, ce n'était pas super, ça s'encrasait assez vite.
01:33:27 Donc ça, on l'a vraiment vu en testant sur la durée dans le cadre du pilote.
01:33:34 Et puis, évidemment, la collaboration, notamment en l'occurrence avec Harfour,
01:33:38 sur les bonnes procédures sans multiplier, on en parlait tout à l'heure,
01:33:41 le nombre de personnes sur ligne et la main d'œuvre.
01:33:44 Mais notamment, il faut s'assurer que le nettoyage va être correctement fait,
01:33:50 que le respect justement de la DLUO va être fait, etc.
01:33:54 Extrêmement important.
01:33:56 Sur la pédagogie, j'en ai parlé tout à l'heure.
01:33:58 Néanmoins, si on veut avoir une équation vertueuse d'un point de vue environnemental,
01:34:06 on doit aussi continuer à informer le consommateur
01:34:10 et à l'encourager à venir avec des contenants réutilisables.
01:34:14 Si on fait tous ces efforts, je dirais, parce que c'est vraiment un effort collectif,
01:34:20 au niveau fournisseur d'aller sur des systèmes de production qui sont aujourd'hui très manuels,
01:34:25 qui ne sont pas du tout optimisés, au niveau du distributeur, de la gestion, de son rayon.
01:34:30 Si le consommateur réutilise des nouveaux emballages à chaque fois,
01:34:33 j'ai envie de dire que finalement, l'intérêt écologique va être extrêmement limité,
01:34:39 voire même négatif.
01:34:42 Donc, comment on fait pour, j'aime pas trop le terme éduquer,
01:34:46 mais informer le consommateur et l'encourager à utiliser des contenants réutilisables,
01:34:51 évidemment en tenant compte avec la meilleure hygiène, etc.
01:34:55 Et que le consommateur soit aussi conscient que quand il fait son acte d'achat,
01:35:02 les consommateurs nous ont demandé de leur donner c'est quoi notre impact.
01:35:06 Ils ont besoin de savoir s'ils font un geste pour la planète,
01:35:09 quel est leur impact, comment ils ont contribué.
01:35:12 Et ça, je pense qu'on a plein de moyens aussi de communiquer, d'incentiver à cela.
01:35:18 Et le dernier point, c'est vraiment la route market pérenne.
01:35:23 Et ça, c'est vraiment pour moi une évaluation qui doit être complètement holistique,
01:35:28 du début de la chaîne jusqu'au consommateur,
01:35:31 que ce soit d'un point de vue économique et d'un point de vue environnemental.
01:35:35 Donc, comment on fait pour avoir des systèmes qui vont être économiquement viables ?
01:35:39 Donc, ça veut dire par exemple qu'on va être capable d'industrialiser
01:35:43 des systèmes qu'on va remplir que manuellement.
01:35:46 C'est bien pour tester un pilote et pour tester l'appétence du consommateur,
01:35:50 mais on ne pourra pas le déployer.
01:35:52 Donc, ça fait partie justement des enjeux aussi qu'on discute dans l'avant-vrac.
01:35:56 Trouver des solutions qui vont être déployables avec un modèle économique
01:36:00 qui tient la route chez les fournisseurs,
01:36:02 dans les rayons pour éviter trop de main-d'œuvre, de l'ergonomie, etc.
01:36:07 et qui conviennent évidemment aux consommateurs.
01:36:11 Et comme je disais tout à l'heure,
01:36:12 effectivement on revient sur le sujet de l'étiquette ou de l'information.
01:36:18 C'est vrai que c'est un point extrêmement important, crucial,
01:36:21 et notamment si on veut développer le vrac chez les marques nationales,
01:36:26 c'est comment on continue en fait sans emballage,
01:36:30 ou en tout cas sans pré-emballer en tout cas,
01:36:33 comment on continue à véhiculer cette image de marque jusqu'à chez le consommateur
01:36:38 et avec des éléments qui sont importants pour nous,
01:36:41 qui font notre valeur ajoutée.
01:36:42 Par exemple, je prends le cas de Smarties,
01:36:45 on utilise du cacao durable, on a des colorants qui sont naturels,
01:36:51 et il y a aussi des précautions d'usage.
01:36:53 Un Smarties, on ne le donne pas à un enfant qui a moins d'un certain âge,
01:36:56 et ça c'est en termes de sécurité, c'est extrêmement important.
01:36:59 Donc cet enjeu-là, il est fort.
01:37:01 Je pense encore plus pour les marques nationales,
01:37:03 et effectivement on a testé pas mal de choses et on trouve des solutions,
01:37:08 mais ça reste encore un enjeu de collaboration.
01:37:12 Et peut-être aussi, parce que c'est également le cœur de votre activité,
01:37:17 la question effectivement de la supply,
01:37:20 qui est quand même extrêmement compliquée,
01:37:22 et que finalement quand on parlait des fonctions de l'emballage,
01:37:25 il y a aussi une fonction de stockage et de transport.
01:37:27 C'est facile de transporter un carton de produits,
01:37:31 plus compliqué en fait de gérer, de la production à l'emballage,
01:37:36 parce qu'il y a quand même un emballage du vrac,
01:37:38 il arrive dans une forme d'emballage.
01:37:40 Tout ça peut être transvasé,
01:37:43 et je ne sais pas si vous avez envie de me dire un peu là-dessus.
01:37:48 Oui, complètement.
01:37:49 Pour moi, il y a vraiment une vision, on va dire court terme, moyen terme,
01:37:52 et une vision un peu plus long terme.
01:37:54 Sur le court terme, par rapport à exactement ce que vous dites,
01:37:58 la partie logistique, et de nouveau conservation, sécurité alimentaire, etc.,
01:38:05 on est plutôt sur des systèmes qui vont être malgré tout à usage unique.
01:38:09 Donc optimisés par rapport à du pré-emballé,
01:38:12 parce que des plus grosses quantités.
01:38:15 Mais aujourd'hui, nous on ne va pas sur des systèmes de transvasement,
01:38:19 on va plutôt sur des systèmes de cartouches ou de poches
01:38:21 qu'on va aller plugger dans un système,
01:38:23 et donc qui ne vont pas du tout être ouvertes,
01:38:25 où le produit va rester bien conservé.
01:38:29 Et qu'on peut du coup transporter et optimiser logistiquement
01:38:34 comme un emballage pré-emballé.
01:38:36 La vision long terme,
01:38:39 elle pourrait être sur des systèmes avec de la reverse logistique et du réemploi,
01:38:43 c'est-à-dire des modules de vrac qu'on pourrait laver,
01:38:48 qu'on pourrait réutiliser dans un circuit spécifique.
01:38:53 Alors là, c'est pour ça que je parle d'un peu plus long terme.
01:38:56 Aujourd'hui, en termes d'infrastructures,
01:38:58 on n'est pas encore suffisamment équipé.
01:39:01 Et de nouveau, il y a vraiment un besoin de collectif.
01:39:03 Ce n'est pas chacun qui va développer ces stations de lavage
01:39:06 et ces boucles de réemploi.
01:39:08 Donc il y a vraiment toute une organisation collective
01:39:12 pour mettre ça en place avec un système complètement harmonisé.
01:39:15 Parce que si on veut effectivement le rendre pérenne,
01:39:19 il faut que ce soit harmonisé et optimisé.
01:39:22 Donc typiquement, des emballages qui s'empilent,
01:39:24 c'est des choses très, j'ai envie de dire, basiques et techniques,
01:39:28 mais qui doivent être travaillées.
01:39:32 - Oui, je vais vous donner la parole.
01:39:34 Merci beaucoup, Barbara, pour ce point du collectif.
01:39:36 J'ai envie de dire à Sophie d'où l'importance des organisations professionnelles.
01:39:40 Parce qu'effectivement, tu es assez d'accord,
01:39:43 c'est un modèle à réinventer.
01:39:44 Si chacun le fait dans son coin,
01:39:46 en réalité, on est dans du court terme pour essayer de faire péder aux consommateurs.
01:39:49 Et sans doute que malheureusement, ça va mourir.
01:39:52 En tout cas, ça ne répondra pas à la demande.
01:39:54 Parce que presque, on a envie de dire,
01:39:56 avec un magasin sur lequel il y a une grosse importance de vrac,
01:39:59 il faudrait presque concevoir à nouveau,
01:40:02 concevoir ces modalités d'approvisionnement pour le faire.
01:40:07 Et que bien évidemment, chaque fournisseur n'arrivera pas avec sa solution,
01:40:10 et chaque distributeur non plus.
01:40:12 Donc il y a vraiment ce besoin dans ces transitions.
01:40:15 Et on sait que c'est en partie la transition écologique.
01:40:18 Il y a besoin effectivement, cette réflexion collective qui est très utile.
01:40:23 Et l'État ne peut pas mener seul ça,
01:40:27 d'où la nécessité des camps intermédiaires dans les organisations professionnelles.
01:40:31 OK, donc merci parce que c'était un bon...
01:40:33 Sophie, et bien ça, je vous donne la parole.
01:40:35 Juste sur l'aspect industrialisation,
01:40:37 en fait, ce à quoi on réfléchit, un des quatre sujets,
01:40:40 j'en ai parlé de deux, il reste deux.
01:40:42 C'est justement de réfléchir à ces fameuses poches,
01:40:45 et que ce soit interopérable.
01:40:46 Et que donc tout industriel qui livre ses poches chez le distributeur,
01:40:52 la poche puisse se plugger sur le système du distributeur,
01:40:55 quel que soit le distributeur, quel que soit l'industriel.
01:40:58 Et le deuxième aspect, effectivement, c'est de rendre ces poches réemployables.
01:41:02 Et donc de construire effectivement cette fameuse boucle,
01:41:08 avec toujours ce qui a été aussi évoqué,
01:41:11 le fait qu'il faut qu'il y ait un contenant qui soit compatible avec le produit,
01:41:16 qu'on n'ait pas les problématiques de migration, etc.
01:41:18 Donc c'est à la fois de la standardisation,
01:41:20 mais aussi d'adaptation à chacun des produits,
01:41:22 parce que de la cacahuète, ça ne se conserve pas de la même manière qu'un bonbon.
01:41:26 Et un dernier point aussi, c'est les types de produits.
01:41:30 Pour que les produits soient braquables,
01:41:32 il faut qu'ils s'écoulent dans ces fameux systèmes.
01:41:34 Et donc on a des produits qui naturellement ne s'écoulent pas,
01:41:37 les fruits secs, certains bonbons, les spaghettis,
01:41:41 enfin des produits quand même avec des formes, des textures assez compliquées.
01:41:45 Donc encore une fois, on cherche des solutions technologiques,
01:41:48 mais à un moment donné, on se dit, oui, quand même,
01:41:50 il y a des produits, on n'imagine pas tellement
01:41:52 comment ça pourrait s'écouler dans un système.
01:41:55 Donc il y a des aspects tout à fait mécaniques, au-delà de la conservation.
01:42:00 Peut-être juste pour qu'on boucle la boucle, Thomas, un commentaire ?
01:42:03 Oui, alors juste tout à fait.
01:42:05 Pour revenir un petit peu sur le sujet de l'interopérabilité,
01:42:10 c'est vrai que c'est important de bien comprendre que,
01:42:12 dès lors que votre produit arrive en magasin,
01:42:16 il faut que votre magasin puisse l'intégrer dans son rayon vrac
01:42:20 et dans le mobilier qui est en place dans le magasin.
01:42:25 Donc ça suppose que si vous changez l'emballage secondaire,
01:42:28 vous allez devoir changer également le mobilier qui va l'accueillir.
01:42:32 Donc aujourd'hui, vous avez en France, la grande majorité,
01:42:36 ce sont des trémis dans lesquels vous allez transvaser le produit.
01:42:39 Donc il y a cette réflexion sur le sachet.
01:42:42 Ce qui implique que vous devez demain réinvestir
01:42:45 sur l'ensemble des mobiliers de vrac de vos magasins.
01:42:49 C'est à la fois important d'avoir cette réflexion collective,
01:42:53 mais également de pousser pour que chacun puisse tester les choses,
01:42:57 parce que c'est ces tests et ces résultats
01:42:59 qui vont permettre de nourrir la réflexion collective.
01:43:01 Avec derrière l'objectif, bien entendu, d'avoir une boucle
01:43:05 qui puisse être de réemploi de la fourche à la fourchette, en quelque sorte.
01:43:10 Donc du fournisseur au magasin et du magasin au client, et inversement.
01:43:15 Donc c'est vraiment dans cette optique-là.
01:43:18 Ok, super, merci.
01:43:20 Oui, merci aux trois intervenants, c'est passionnant ce que vous avez présenté.
01:43:25 On se rend bien compte, on est dans une situation intermédiaire,
01:43:28 du fait de la nécessité de développer d'autres modalités d'emballage,
01:43:36 notamment pour élargir l'offre, ce qui va dans le bon sens.
01:43:40 Moi j'ai une question pour revenir à la situation actuelle.
01:43:44 Est-ce qu'on a une idée de la proportion d'emballages qui sont réutilisés
01:43:48 versus des emballages à utilisation unique ?
01:43:51 Grosse maille actuellement ?
01:43:53 Oui, j'avais parlé des 2% tout à l'heure.
01:43:57 En tout cas en GMS, c'est entre 2 et 5%.
01:44:00 2 et 5%, donc le reste étant de l'emballage unique.
01:44:03 Oui, en fait vous avez...
01:44:04 Emballage unique essentiellement issu du distributeur, j'imagine.
01:44:08 Tout à fait, vous avez au choix quand vous avez dans un rayon rack,
01:44:10 le sachet Kraft, petit ou grand, et le sachet en tissu,
01:44:17 donc petit ou grand également.
01:44:18 Avec la difficulté, à chaque fois que vous avez un emballage
01:44:22 que vous proposez au client, la nécessité de l'intégrer
01:44:26 dans le système de balance pour que les tarts se fassent correctement,
01:44:29 et que le client n'ait pas à payer son sachet au prix du produit.
01:44:34 Oui.
01:44:36 Et donc du coup, ça m'amène à une deuxième question,
01:44:40 un peu, comment dire, de néophyte, je vais vous l'excuser.
01:44:44 Est-ce qu'il y a eu des estimations sur les bénéfices environnementaux
01:44:51 en termes de mesure des impacts environnementaux
01:44:53 de l'utilisation du vrac en moyenne ?
01:44:56 Et donc une question très brutale, est-ce que sur l'ensemble
01:45:01 des impacts environnementaux estimés,
01:45:02 est-ce qu'on a une différenciation significative
01:45:04 entre le vrac et le pré-emballé ?
01:45:07 Ou pas ?
01:45:07 Alors cette analyse-là, elle va se faire, je pense,
01:45:11 de manière très ciblée par produit.
01:45:14 Donc...
01:45:15 Peut-être, Thomas, dans le chat, a été mis 4 études de l'ADEME,
01:45:21 Oui, exactement, l'ADEME a fait une petite étude.
01:45:22 sur le sujet qui combat le vrac et le pré-emballé
01:45:27 sur une étude environnementale qui apparemment intègre également
01:45:31 la perte, la démarque, etc.
01:45:33 Et qui dépeche ça pour une dizaine de catégories de produits
01:45:35 et les résultats sont assez variables en fait
01:45:37 sur le type de produit.
01:45:37 De même, on le rit par exemple à un statut assez atypique
01:45:40 avec des bénéfices bien moins, de revoir une perte,
01:45:43 alors que d'autres catégories de produits,
01:45:44 les bénéfices environnementaux sont beaucoup plus clairs.
01:45:47 Et nous, on avait fait une étude dans le cadre d'un des pilotes
01:45:50 qu'on avait mené et en fait, ce qui ressortait,
01:45:52 c'est que les deux sources d'impact environnementaux,
01:45:55 c'est à l'amont, à l'aval, grosso modo,
01:45:58 et pour le consommateur, effectivement,
01:46:00 on avait des courbes qu'on avait faites et qui montraient
01:46:03 que plus le consommateur réutilisait son emballage,
01:46:05 enfin ce qui est le principe dans le réemploi,
01:46:07 plus l'impact environnemental se réduisait
01:46:10 et donc entre 1 et 20 utilisations d'un même contenant,
01:46:18 on réduisait déjà considérablement l'impact environnemental.
01:46:24 Et de même à l'amont, si les industriels sont plutôt
01:46:29 sur des systèmes industrialisés, les gros contenants, etc.,
01:46:33 on réduit aussi l'impact environnemental.
01:46:36 - Guildier, puis HTA.
01:46:37 - Oui, quelques précisions sur ces différents points.
01:46:40 D'abord sur les études de l'ADEME, effectivement,
01:46:42 ce qui a été démontré, ça va arriver selon les catégories
01:46:44 et selon les circuits de distribution,
01:46:47 mais globalement, ce qui a été démontré,
01:46:48 si on prend la globalité, c'est relativement positif,
01:46:51 l'impact est relativement positif,
01:46:52 évidemment, plus le réemploi va être du contenant
01:46:55 à la télé, c'est positif.
01:46:56 Ce qui peut faire pencher la balance du mauvais côté,
01:46:58 c'est la démarque que vous évoquiez tout à l'heure.
01:47:01 Sur les sujets de démarque, quand on est dans du libre-service total,
01:47:04 vous l'avez évoqué les uns les autres,
01:47:05 il y a des niveaux qui sont explosifs, constatés aujourd'hui,
01:47:09 il y a des variations dans des cas extrêmes,
01:47:11 on est sur des pourcentages à deux chiffres,
01:47:13 donc c'est des cas extrêmes,
01:47:15 donc un moyen n'est quand même pas très sympa.
01:47:16 Ce qu'on mesure chez nous dans le service spécialisé,
01:47:18 et Thomas l'a très bien dit,
01:47:19 nous, on est du libre-service accompagné,
01:47:21 donc il y a une vraie différence sur tous ces sujets,
01:47:23 puisque le retrait, ou en tout cas la diminution de l'emballage,
01:47:27 impose aujourd'hui une assistance et un accompagnement,
01:47:29 aujourd'hui.
01:47:30 Nous, on est à moins de 1% de démarque
01:47:33 sur l'enchantement de la chaîne de valeur.
01:47:35 Entre le moment où le produit rentre dans notre entrepôt
01:47:37 et la remise au consommateur,
01:47:39 au global, il y a moins d'un pourcentage de marques connues ou inconnues.
01:47:42 Donc c'est quand même des niveaux qui sont très bas,
01:47:44 même si on compare par rapport à du pré-emballé,
01:47:46 ce sont des niveaux qui sont très bas.
01:47:48 Le deuxième point sur le bénéfice associé aux emballages,
01:47:51 je reprends la question de monsieur,
01:47:52 et vous avez raison de l'aborder,
01:47:56 qu'on estime, pour ce qui nous concerne,
01:47:57 c'est qu'environ 40% des produits achetés chez nous,
01:47:59 et ça varie selon les catégories de produits,
01:48:01 repartent dans un emballage issu du réemploi.
01:48:04 Donc amené par le consommateur,
01:48:06 ou mis à disposition déjà issu du réemploi,
01:48:08 puisqu'on en met un certain nombre à disposition déjà issu du réemploi.
01:48:13 C'est considérable,
01:48:14 et là encore, ça varie selon les catégories de produits,
01:48:17 si on se met dans la drogue réhygiène,
01:48:18 on est aux alentours de 80-85%.
01:48:21 Évidemment, parce qu'il y a dans la drogue réhygiène,
01:48:23 une obligation spécifique aux contenants,
01:48:26 ce qui fait que les gens ne veulent pas racheter à chaque fois,
01:48:28 donc ils ont bien raison,
01:48:29 donc il y a un réemploi qui est un peu plus prononcé.
01:48:32 Mais maintenant, dans les points de vente,
01:48:34 sur l'alimentaire, c'est aussi très important,
01:48:38 et plus le magasin est ancien, plus l'auto est élevée.
01:48:41 Évidemment, il y a une dimension vertueuse
01:48:43 de la prise d'habitude du consommateur,
01:48:45 qui démarre avec des sachets en papier,
01:48:46 et qui au fur et à mesure de sa fidélisation,
01:48:49 et de sa transformation de consommation,
01:48:51 passe sur des contenants réemployés.
01:48:53 Et on a fait des mesures un peu plus précises.
01:48:55 Nous, depuis 2018, on mesure le différentiel global
01:48:58 de la masse d'emballage mise sur le marché,
01:49:01 entre ce que nous pratiquons jusqu'à la remise au consommateur,
01:49:04 c'est-à-dire que comme nous sommes logistiquement très centralisés,
01:49:07 nous fournissons aussi aux magasins les sachets Kraft,
01:49:11 les bidons pour la droguerie,
01:49:14 tout ce qui va aller jusqu'à la main du consommateur
01:49:16 est fourni centralement, donc on le mesure.
01:49:18 On a les poids associés,
01:49:19 donc ces éléments-là qui sont le contenant associé au consommateur,
01:49:23 on les ventile par rapport au nombre de kilos
01:49:25 qu'on met sur le marché, marchandise par marchandise.
01:49:28 Et donc on fait le différentiel produit par produit,
01:49:31 et puis en masse derrière,
01:49:32 avec le même produit du même fournisseur
01:49:34 dans son format pré-emballé le plus vendu.
01:49:36 Ce qui nous paraît être assez faire comme comparaison.
01:49:39 Et on a un différentiel de masse d'emballage total
01:49:42 mis sur le marché sur l'ensemble de la chaîne de valeur
01:49:44 d'à peu près un peu plus de 70%.
01:49:48 Et on a construit depuis un an
01:49:50 pour la communication vers le consommateur
01:49:52 ce qu'on appelle l'IRE, l'indice de réduction d'emballage
01:49:54 qui est exprimé sur les étiquettes,
01:49:56 on a à peu près 70% aujourd'hui
01:49:57 qui comportent déjà cet indice de nos produits
01:50:01 avec un certain nombre de planètes.
01:50:02 Alors on n'est pas au chiffre précis vers le consommateur,
01:50:05 mais jusqu'au moment où on lui remet à lui le produit.
01:50:08 Donc là pour le coup, le chiffre est moindre que 70%.
01:50:11 Mais si lui vient avec un emballage réemployé lié,
01:50:15 à quel niveau de réduction globale il participe ?
01:50:17 C'est-à-dire toute la chaîne de valeur jusqu'à ce qu'on lui présente
01:50:20 quel niveau elle a permis de réaliser
01:50:22 et maintenant se tâche de faire la fin du travail.
01:50:24 Et donc c'est un niveau qu'on a réparti en 5 planètes
01:50:26 par tranche de 20%
01:50:27 et qui sait dans quel niveau de réduction il se situe.
01:50:30 Et on a sur 1000 produits en magasin,
01:50:32 un peu plus de 1000 produits,
01:50:34 on a une trentaine de produits pour lesquels il y a zéro planète.
01:50:37 Donc c'est pour nous un vrai axe de travail
01:50:39 sur l'amont de la chaîne de valeur
01:50:40 pour pouvoir réduire encore la masse d'emballage
01:50:43 associée aux produits qui nous sont fournis.
01:50:45 Là c'est vraiment avant même que le consommateur se sert,
01:50:48 mais ce n'est qu'une trentaine sur un peu plus d'un millier.
01:50:51 Tous les autres sont bénéficiaires d'au moins une planète,
01:50:53 c'est-à-dire d'une réduction qui est entre 5 et 20%.
01:50:56 Très bien.
01:50:59 Peut-être il y a une petite question
01:51:03 mais je vous allais y répondre très rapidement
01:51:05 parce que je pense que c'est le cas.
01:51:07 Pourquoi ne pas impliquer le fournisseur
01:51:09 dans l'établissement de la fameuse étiquette ?
01:51:10 Mais je pense que c'est le cas aujourd'hui.
01:51:12 Il est impliqué.
01:51:13 Et pour des sujets que vous évoquiez également, Barbara,
01:51:16 c'est qu'il y a un certain nombre d'éléments.
01:51:18 On parlait des fonctions de l'emballage.
01:51:20 Les fonctions de l'emballage sont aussi portées à un message
01:51:22 qui n'est pas que informatif,
01:51:24 qui peut être effectivement un message
01:51:26 lié au développement des produits
01:51:28 et donc il y a bien une collaboration
01:51:30 entre fournisseur et distributeur sur cette étiquette,
01:51:33 pas de sujet.
01:51:35 Juste pour bien comprendre la collaboration,
01:51:37 ce qui est important c'est que l'information
01:51:39 va arriver du fournisseur via l'emballage secondaire
01:51:42 et elle sera transmise au client sur son emballage primaire.
01:51:45 Et donc entre ces deux emballages,
01:51:48 c'est au magasin de faire le lien.
01:51:52 Et donc c'est important d'avoir cette collaboration
01:51:54 pour que le lien se fasse correctement.
01:51:56 D'accord.
01:51:57 Oui, j'ai été intéressé par ce qui a été dit
01:51:58 sur le rôle des animations en rayon
01:52:01 et le fait que les ventes suivaient ce mouvement
01:52:04 quand il y avait des animations en rayon
01:52:05 pour promouvoir les rayons BRAC.
01:52:07 J'ai envie de transposer cette question
01:52:09 à la question des communications commerciales
01:52:11 sous toutes leurs formes.
01:52:12 Quels sont les freins dans ce domaine-là
01:52:13 pour faire connaître l'offre,
01:52:15 et éventuellement les avantages de l'offre de BRAC
01:52:17 dans les publicités, dans les catalogues,
01:52:18 dans les mises en avant en rayon, etc.
01:52:20 Tout à fait.
01:52:21 Et vraiment, ça faisait partie,
01:52:22 merci pour la question,
01:52:23 ça faisait partie des sujets très importants
01:52:26 de nos différentes expérimentations.
01:52:28 Donc on a lancé il y a maintenant 12 mois,
01:52:33 un peu plus.
01:52:34 Donc on avait deux tests BRAC.
01:52:37 Un en hypermarché,
01:52:39 sur Carrefour hypermarché de Montaisson,
01:52:41 et l'autre en supermarché,
01:52:42 au Carrefour Market de voisin de Bretonneux.
01:52:45 Sur ces deux magasins,
01:52:46 on avait une offre BRAC similaire.
01:52:48 Donc on avait à peu près une centaine de produits
01:52:51 issus de marques nationales
01:52:53 dans dix catégories de produits.
01:52:56 Donc vous aviez du café, du thé,
01:52:58 on l'a rappelé, de l'animalerie,
01:53:00 la confiserie, des légumineuses,
01:53:03 disques apéritifs, etc.
01:53:04 Et comment est-ce qu'on le met en avant ?
01:53:06 Donc la question numéro une,
01:53:08 c'est comment est-ce qu'on le met en avant au magasin ?
01:53:09 Comment est-ce qu'on communique au client ?
01:53:11 Donc on a fait deux choix distincts.
01:53:13 Le premier en super,
01:53:14 où on a alloué un rayon complet,
01:53:19 où on a réuni l'ensemble de l'offre.
01:53:22 C'est ce qu'on a appelé la Belka venue,
01:53:24 chez nous.
01:53:26 Et là, vous aviez vraiment cet impact.
01:53:29 Quand vous étiez devant,
01:53:31 c'était imposant, il y avait l'effet "Waouh".
01:53:33 Et c'est aussi pour des aspects très opérationnels,
01:53:38 techniques, très simples,
01:53:40 enfin, simples...
01:53:43 Plus simples de le gérer,
01:53:45 d'un point de vue opérationnel,
01:53:46 et également d'un point de vue technique.
01:53:48 Vous aviez plusieurs balances pour le même rayon.
01:53:51 Et puis enfin, vous aviez à Montesson,
01:53:54 donc le choix a été fait de tester la même offre VRAC.
01:53:57 Mais cette fois-ci,
01:54:00 l'offre VRAC était implantée dans chacune des familles.
01:54:03 Donc vous aviez dans le magasin,
01:54:06 10 corners VRAC.
01:54:08 Un corner, c'est un élément,
01:54:10 composé de 16 trémie et une balance.
01:54:15 Et donc ça, partout dans le magasin.
01:54:17 Donc, difficile à communiquer.
01:54:20 Très difficile à communiquer,
01:54:22 d'un point de vue client.
01:54:25 La majorité des clients avaient connaissance
01:54:29 d'un corner dans la famille dans laquelle ils allaient,
01:54:31 mais en fait, ils ne savaient pas,
01:54:32 ça les intéressait le VRAC,
01:54:34 mais ils ne savaient pas,
01:54:35 ils n'avaient pas visité encore tout le magasin.
01:54:37 Montesson, c'est 18 500 m²,
01:54:39 donc difficile d'avoir cet impact.
01:54:44 Mais pratique pour le client de pouvoir comparer son prix.
01:54:46 Donc on en parlait sur la notion de prix au kilo.
01:54:49 Le fait d'être dans le rayon
01:54:50 permet de comparer son prix au kilo en VRAC
01:54:53 avec le prix de son produit, le même en rayon.
01:54:57 Ça, justement, on a essayé de le retrouver
01:55:00 sur l'avenue du VRAC avec des panneaux et des affichages
01:55:03 un peu différents pour essayer de retrouver cette notion
01:55:06 qui nous paraît hyper importante.
01:55:09 Mais donc, la notion de communication de l'offre,
01:55:12 très complexe, et donc les résultats nous montrent
01:55:17 que réunir l'offre est plus pertinent.
01:55:21 Et à la fois d'un point de vue communication,
01:55:25 prix et opérationnel sur la mise en rayon,
01:55:32 la gestion de l'hygiène, le nettoyage du rayon.
01:55:35 Beaucoup plus simple d'avoir un rayon
01:55:38 qui réalise l'offre.
01:55:41 Et sur la partie technique, puisque c'est vrai que dans le VRAC,
01:55:43 on passe par une pesée.
01:55:45 La pesée, parfois, peut poser problème.
01:55:47 Donc vous pouvez avoir une absence de papier,
01:55:49 un bourrage, quelque chose.
01:55:51 Sur un rayon où vous avez une balance,
01:55:53 si vous avez un problème à la balance,
01:55:55 vous avez un rayon qui est H/S.
01:55:57 Donc le temps de l'identifier, le solutionner,
01:56:02 vous avez perdu une partie de votre chiffre,
01:56:04 une partie des ventes, alors que votre produit
01:56:06 est bien en rayon, bien affiché, au bon prix, ainsi de suite.
01:56:09 Donc le fait d'avoir plusieurs balances
01:56:11 sur un même rayon permet de gérer aussi ce point.
01:56:16 Donc sur la partie vraiment communication,
01:56:20 les résultats nous montrent que c'est beaucoup plus simple
01:56:24 de réunir l'offre au sein d'un même espace.
01:56:28 - Et quoi de la publicité à l'horizon 2030 ?
01:56:32 - Donc la publicité, aujourd'hui, c'est encore
01:56:36 assez peu mis en avant.
01:56:40 Donc à la fois dans les catalogues promos,
01:56:42 mais même dans les mécaniques promotionnelles.
01:56:44 C'est difficile, de part la complexité des systèmes.
01:56:50 Je ne vais pas rentrer dans le détail ici,
01:56:52 mais la mise à jour des prix sur un produit VRAC
01:56:56 se fait différemment que sur un produit en libre-service.
01:56:58 L'application des promotions également.
01:57:02 Donc ce sont des sujets sur lesquels on travaille.
01:57:06 Et on doit pouvoir dire, si vous achetez un kilo,
01:57:10 c'est ça, si vous achetez deux kilos, c'est moins cher.
01:57:12 Et ça, on n'y arrive pas encore.
01:57:14 - Et puis, accessoirement, ça touche aux modèles économiques.
01:57:18 La promotion, c'est la réduction du prix.
01:57:20 Donc déjà, sur un modèle qui n'est pas encore économiquement viable,
01:57:24 on se grève.
01:57:28 - Sur la promocrie, il y a une contradiction conceptuelle
01:57:32 qui est que le VRAC, on l'a dit depuis le début de cette séance,
01:57:34 s'est proposé la juste dose.
01:57:36 Et que, historiquement, parmi les différentes stratégies promotionnelles,
01:57:40 la stratégie du discount ponctuelle, c'est une montée en volume.
01:57:44 La contrepartie de la baisse de prix pour le client, c'est une montée en volume.
01:57:48 Lorsqu'on a moins 60% sur le deuxième, c'est bien une montée en volume pour le deuxième.
01:57:52 Et là, pour avoir testé à l'origine, dès 2013, un certain nombre de mécaniques promotionnelles
01:57:58 pour voir comment on pouvait activer, et moi je viens de la grande ponceau,
01:58:00 donc évidemment, les leviers, je les avais en tête,
01:58:02 on a très vite vu qu'il y avait une contradiction
01:58:04 et voir que nos clients nous le reprochaient
01:58:06 si on leur proposait une montée en volume en contrepartie d'une baisse de prix.
01:58:10 Et ils avaient raison, en l'occurrence, puisque c'était vraiment une opposition conceptuelle.
01:58:14 Il faut trouver des leviers, tu peux mettre des leviers de baisse de prix,
01:58:16 mais on sait qu'elles ne seront pas associées, on en teste un certain nombre,
01:58:19 mais on sait qu'elles ne seront pas associées à des montées en volume.
01:58:21 Et c'est tant mieux, puisque c'est ce qu'on défend, éviter le gaspillage aussi,
01:58:24 on a beaucoup parlé de l'emballage,
01:58:26 mais il faut penser la notion de gaspillage fondamentale
01:58:28 au-delà de ce qu'elle implique sur le plan économique,
01:58:30 on l'a un peu évoqué tous les deux tout à l'heure,
01:58:32 dans ce qu'elle implique sur le plan environnemental et social,
01:58:35 on pourrait en faire une journée entière,
01:58:37 mais tant qu'on veut éviter absolument ça,
01:58:42 on voit bien que si on pousse le prix en soi, il faut l'investir,
01:58:45 c'est un investissement qu'on fait de baisse de prix
01:58:47 pour faire de recrutement sans contrepartie de la part du consommateur.
01:58:50 Or ça, dans les modèles économiques traditionnels, ça ne rentre pas.
01:58:54 Donc il y a un sujet qui est la publicité par la promotion,
01:58:57 puis il y a un sujet qui est la publicité tout court.
01:59:00 Et là aujourd'hui, du fait de la taille du marché,
01:59:02 évidemment des entreprises comme les nôtres n'avons pas la taille critique
01:59:05 pour ne serait-ce qu'imaginer faire de la publicité,
01:59:07 mais au-delà de notre quartier et de la moitié de ses habitants.
01:59:11 Mais si on parle maintenant de contraindre en distributeurs
01:59:14 qui eux ont des budgets publicitaires importants,
01:59:16 je ne reviendrai pas sur les budgets publicitaires associés aux grandes enseignes,
01:59:19 aujourd'hui ces investissements qui sont colocos,
01:59:23 sont plutôt orientés vers des marchés qui représentent au moins 1% de parts de marché,
01:59:28 et pas sur des marchés qui représentent moins.
01:59:30 Et c'est agréable, parce que le temps qui reste pour arriver au 20% est très très court.
01:59:34 Donc si on ne commence pas aujourd'hui à faire cet investissement
01:59:36 et à embarquer les consommateurs pour très vite franchir la barre des 1, des 2, puis des 3%,
01:59:40 qui justifieront la mobilisation des 20% de surface de vente dans maintenant 6 ans,
01:59:46 et 6 ans c'est demain matin, à l'échelle du distributeur important ou de l'industriel important,
01:59:52 pour des petites boîtes la flexibilité est autre,
01:59:54 mais pour des grandes structures, 6 ans c'est demain matin,
01:59:56 c'est même hier matin si on veut être tout à fait honnête,
01:59:58 si on ne commence pas cet embarquement et cet investissement là aujourd'hui,
02:00:02 ça va être extrêmement compliqué les premières années.
02:00:06 Et si je peux ajouter un point important également sur la notion de publicité,
02:00:10 je pense que Didier nous l'a rappelé, le sujet client du prix en vrac est important,
02:00:19 et donc la notion de prix au kilo avec un comparatif par rapport au prix du produit emballé,
02:00:25 doit être en faveur du vrac, et ça c'est un argument,
02:00:30 et je pense qu'on peut communiquer dessus à partir du moment où on y parvient,
02:00:35 mais je pense également que le vrac doit bénéficier d'une publicité sur la notion de réemploi,
02:00:40 et ça c'est aussi important pour nous, un vrai challenge,
02:00:44 comment on fait pour encourager nos clients à faire du réemploi quand ils achètent en vrac.
02:00:50 On a lancé en 2018 la notion d'apportons-contenants dans les rayons traditionnels,
02:00:56 donc là c'est du vrac sur la boucherie, la marée, le traiteur, le fromage à la coupe,
02:01:04 vous pouvez apporter votre contenant personnel,
02:01:09 et dès lors que vous apportez votre contenant personnel,
02:01:12 on vous crédite 10 centimes sur votre carte de fidélité pour vous encourager à le faire.
02:01:18 Donc c'est ces mécanismes-là sur lesquels on doit pouvoir travailler
02:01:23 pour proposer un produit vrac et fidéliser sur la notion de réemploi qui est centrale.
02:01:30 Finalement ça ne fonctionne pas très bien puisque vous avez 2% de réemploi.
02:01:34 Tout à fait.
02:01:35 C'est-à-dire que malgré ça, malgré les 10 centimes, ça ne fonctionne pas.
02:01:40 Je voudrais savoir si il y a une réflexion qui a été entamée justement sur cette problématique
02:01:45 de la faible proportion de réemploi, sur les aspects de compatibilité
02:01:50 entre différents distributeurs, sur les aspects d'identification des contenants
02:01:58 pour telle ou telle utilisation.
02:01:59 Est-ce qu'on peut utiliser un contenant qui est plutôt utilisable pour du détergent
02:02:05 le lendemain pour l'alimentaire ?
02:02:07 La réponse de mon être évidemment non.
02:02:09 Et donc en termes d'identification d'un contenant par rapport à son utilisation,
02:02:13 par rapport à la filière d'utilisation.
02:02:15 Parce qu'il me semble que c'est un point qui mériterait de développement.
02:02:19 Oui, tout à fait.
02:02:20 Là on va peut-être juste un petit peu identifier en tant que client
02:02:27 les deux chemins que vous pouvez prendre en magasin pour apporter votre contenant.
02:02:33 Donc lorsque vous arrivez dans un rayon traditionnel, on en parlait, fromage à la coupe,
02:02:38 vous venez avec votre contenant personnel.
02:02:40 Et techniquement, l'opérateur récupère votre contenant,
02:02:45 a une balance de vente assistée sur laquelle, bon déjà, il contrôle votre contenant bien entendu,
02:02:52 il est propre visuellement, il est transparent et il a un couvercle.
02:02:58 Ce sont les trois notions qui sont rentrées par décret.
02:03:04 Et il est compatible contacté.
02:03:06 Il est compatible contacté, tout à fait.
02:03:08 Mais en effet, on revient tout à l'heure sur la notion de l'opérateur
02:03:13 étant en capacité de refuser de contenant si l'aspect du contenant semble risqué.
02:03:20 Mais la responsabilité quand même incombe au consommateur.
02:03:24 Sous réserve d'affichage.
02:03:25 Sous réserve d'affichage, tout à fait.
02:03:27 Un point très important, quand on l'a lancé en 2018, c'était vraiment cette notion-là
02:03:33 d'hygiène, de risque de contamination, produit, contenant.
02:03:38 Donc pour nous, on est déjà content que l'ensemble de la structure, de la filière
02:03:46 reconnaisse ces risques, les identifie et nous permette d'avancer sereinement.
02:03:54 Et donc là, techniquement, on récupère le contenant du client,
02:03:58 on le met sur la balance et on va appuyer sur zéro.
02:04:02 On met la tare à zéro et ça c'est très simple.
02:04:05 C'est le fait d'être en vente assistée qui nous le permet.
02:04:08 La deuxième possibilité d'apporter votre contenant, c'est la notion de rack.
02:04:13 Donc là, la tare est...
02:04:17 Vous ne pouvez pas tout le temps apporter votre contenant dans un rayon rack
02:04:21 si le rayon rack ne vous permet pas d'enregistrer votre contenant dans un premier temps.
02:04:25 Donc ça fait partie des discussions qu'on a dans le groupe en avant-rack
02:04:30 pour que les contenants soient identifiés d'un QR code qui intègre la tare
02:04:37 et que chacune des balances dans l'ensemble de la distribution ait le même lecteur de tare.
02:04:43 Et que ça permette une interopérabilité du système
02:04:48 et que vous alliez chez un distributeur ou un autre,
02:04:53 vous pouvez rapporter votre contenant de la même manière.
02:04:56 Donc ça fait partie des discussions et c'est un sujet qu'on a bien sûr testé sur Montesson et Voisins récemment.
02:05:02 Et qui fonctionne, donc qui fonctionne à hauteur de ce qu'on s'est dit tout à l'heure.
02:05:09 Mais en tout cas, sur ces clients qui rapportaient leur contenant,
02:05:13 plus de deux tiers l'ont rapporté au moins deux fois.
02:05:18 Donc ça veut dire que cette habitude, elle se crée.
02:05:22 Et c'est bon aussi.
02:05:25 Une dernière question importante, puisqu'elle a un impact sanitaire.
02:05:30 Sur les aspects de vérification qui sont réalisés par l'opérateur sur le bon état du contenant,
02:05:36 est-ce que l'opérateur vérifie le caractère alimentaire du contenant
02:05:40 et est-ce qu'il a la capacité de vérifier cette information systématiquement ?
02:05:44 Alors, on a des notions d'affichage, oui.
02:05:47 Il y a eu une obligation réglementaire.
02:05:50 Est-ce qu'il est formé pour le faire ? Est-ce que c'est systématique ?
02:05:53 Oui, systématiquement.
02:05:56 Il vérifie qu'il y a le petit logo européen, c'est ça concrètement ?
02:05:59 Ou c'est quoi la vérification qui l'opère pour vérifier que c'est bien un contenant alimentaire ?
02:06:05 Si vous voulez, lorsque vous êtes opérateur d'un rayon boucherie, en magasin,
02:06:13 et que vous avez un client qui vient avec un contenant personnel,
02:06:17 il faut simplement que le contenant soit visuellement propre.
02:06:22 Qu'il soit transparent, qu'il permette de faire le contrôle,
02:06:26 et qu'il ait un couvercle qui permette de faire la tare correctement
02:06:30 et le transport ensuite correctement jusqu'au point de sortie du magasin.
02:06:33 Et donc ça veut dire que ça peut être un contenant qui n'est pas nécessairement
02:06:36 des sélections de contacts alimentaires ?
02:06:39 Ça veut dire que théoriquement...
02:06:42 En tout cas, il y a deux natures. Dans ce qu'on vit dans les réseaux spécialisés,
02:06:45 on a moins de produits frais, c'est plus du produit sain.
02:06:48 Donc les contenants peuvent parfois avoir des formes plus traditionnelles.
02:06:52 La majorité des contenants qui nous sont ramenés sont des contenants
02:06:55 issus de l'industrie agroalimentaire, tel le pot de confiture.
02:06:59 Pour celui-là, au-delà du fait qu'il porte le logo qui est associé,
02:07:03 il est immédiatement identifiable comme un contenant alimentaire.
02:07:06 Les points de vérification vont être de deux natures.
02:07:08 La première, c'est qu'il est visuellement propre.
02:07:10 La deuxième, c'est que le couvercle est parouillé à l'intérieur.
02:07:13 On pense au visuellement propre, mais on ne pense pas à la rouille
02:07:15 qu'il peut y avoir dans un couvercle à force de la vache.
02:07:18 C'est un point de contrôle extrêmement important.
02:07:20 Lorsqu'on est sur des contenants qui ne sont pas directement identifiables,
02:07:23 oui, il y a la recherche du logo qui doit être faite.
02:07:26 Parce qu'évidemment, on sait que le verre ne suffit pas
02:07:28 à garantir le contact alimentaire. Un certain nombre de contenants en verre
02:07:31 étant encore parfois fabriqués avec une dose de plomb,
02:07:34 cette dose de plomb empêchant immédiatement le contact alimentaire.
02:07:37 Ils sont formés pour ça. C'est également vrai parfois
02:07:39 pour les contenants qui sont mis sur le marché.
02:07:41 Si je pense aux contenants au céramique, ils doivent avoir
02:07:43 un certificat d'alimentarité qui sont associés de manière,
02:07:46 y compris à la vente, la vente en neuf, même les petits cadeaux parfois.
02:07:50 On doit avoir ces certificats. Donc ça, c'est les contrôles
02:07:52 pour lesquels normalement l'ensemble des opérateurs sont formés.
02:07:55 Avec l'association Réseau Bras Carré-Emploi, il y a des formations
02:07:59 à l'hygiène, à la traçabilité, à ces notions-là.
02:08:02 Il y a des guides de l'hygiène, des guides juridiques,
02:08:05 il y a un certain nombre d'éléments associés.
02:08:07 Donc pour nos auditeurs, si vous n'êtes pas adhérents à VERREH,
02:08:09 vous aurez une information assez complète et qui est en général
02:08:12 développée aussi avec les organismes représentatifs de l'État,
02:08:17 ce qui est quand même central de bien faire les choses.
02:08:20 Mais normalement, si on va au bout des systèmes de formation,
02:08:23 on apprend aux opérateurs à faire ces notions-là,
02:08:25 comme ils doivent le faire.
02:08:26 Parce que je... et vous soulevez un point qui est extrêmement important.
02:08:29 La formation va devenir essentielle. Il faut tout ce qu'on travaille
02:08:32 maintenant sur le fait de construire des formations pour l'ensemble
02:08:35 des acteurs de la distribution. Si le VRAC doit se développer,
02:08:38 il doit y avoir des modules. Il doit y avoir des modules nationaux,
02:08:41 officiels, d'on en a dit plein.
02:08:44 - On va arrêter sur ça.
02:08:45 - Peut-être juste un mot pour conclure là-dessus, pour répondre à le dessus,
02:08:49 sur notre petit contrôle et pédagogie. Je pense que c'est également
02:08:53 important de le faire pour nos consommateurs.
02:08:56 - Bien sûr.
02:08:57 - Parce que c'est aussi à nos consommateurs de rentrer dans la démarche.
02:09:02 Et c'est collectivement qu'on arrivera à faire en sorte que l'ensemble
02:09:07 de la filière atteigne ces 20%.
02:09:11 - On va conclure sur ça. Le débat était passionnant.
02:09:14 Je pense qu'on a beaucoup de choses encore à faire.
02:09:17 Les acteurs sont en train de travailler ensemble.
02:09:20 On a vu qu'il y avait beaucoup, beaucoup de débats.
02:09:22 Mais on vous remercie tous et on va fermer la session maintenant.
02:09:26 - Oui, merci beaucoup pour toutes les personnes qui étaient présentes.
02:09:29 Elles sont restées jusqu'au bout, malgré qu'on ait un peu dépassé l'heure.
02:09:33 Pour vous dire également qu'il y a un replay qui va être disponible
02:09:36 assez rapidement. Vous le verrez sur le site des GCF.
02:09:39 Merci à tous les intervenants. Moi, j'ai trouvé ça passionnant.
02:09:42 Super. Bravo à tous. Et puis, on pourra se retrouver peut-être
02:09:46 dans deux, trois ans pour voir comment tout ça a évolué.
02:09:49 En tout cas, merci. Une bonne journée à tous.
02:09:51 Merci, Pascale.
02:09:52 - Merci, Nicolas.
02:09:54 Merci.
02:09:56 *bruit de la bouche*
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