00:00 Nous avons un rendez-vous chaque matin sur France Bleu Héro et France Roi Occitanie
00:04 qui s'appelle l'Eco DCI où nous invitons des héroltés.
00:07 Des héroltès qui font bouger l'économie, qui ont des bonnes idées, qui ont des bonnes initiatives,
00:11 qui ont monté leur start-up, qui ont monté une grosse entreprise, qui veulent faire de l'insertion.
00:15 Et ce rendez-vous, il ne se passe rien rassurez-vous, c'est le plus partagé sur le réseau LinkedIn.
00:20 Ah oui, ça marche très bien.
00:21 Oh là là !
00:21 Ça marche très très bien.
00:23 Tout le monde a son petit... Voilà, c'est très bien.
00:25 Vous avez bien fait de lever la main et de me regarder avec des gros yeux pour dire ça
00:28 parce qu'effectivement c'est important, c'est un rendez-vous phare du 6/9 de France Bleu Héro.
00:32 Nous accueillons aujourd'hui Pauline Châtain. Bonjour, bienvenue.
00:35 Bonjour.
00:36 Comment ça va ?
00:36 Très bien, merci.
00:37 Eh bien écoutez, on est ravis de vous recevoir.
00:39 Vous venez de Fabregne vous ?
00:41 Tout à fait.
00:41 Eh bien vous avez bien fait de partir tôt parce qu'en général c'est bien la galère pour venir de Fabregne.
00:45 Parce que moi chaque fois que je parle de Fabregne, c'est pour parler de ces embouteillages
00:49 pour arriver jusqu'à Montpellier. Très compliqué de passer Fabregne.
00:51 Vous y êtes bien là-bas ?
00:53 Très bien.
00:54 On peut vivre bien à Fabregne, c'est ça que je veux dire.
00:57 Il n'y a pas de problème là-dessus.
00:58 Je vais être très honnête, je travaille à Fabregne mais je vis à Montpellier.
01:02 Ah, alors ça c'est incroyable.
01:04 Vous faites le chemin inverse vous.
01:05 C'est-à-dire que le matin vous regardez ceux qui sont dans les embouteillages
01:08 et au retour aussi.
01:10 Tout à fait.
01:10 Et vous vous dites "ah ben je suis dans le bon sens".
01:12 C'est bien ça.
01:12 Ça c'est très bien.
01:14 On va parler de vines de cocagne ce matin Guillaume.
01:16 Alors Pauline, depuis 2017 avec votre associé,
01:20 vous êtes à la tête du domaine de Mirabeau à Fabregne
01:24 qui à l'origine était un terrain appartenant à la commune.
01:26 C'est un vignoble qui je crois appartenait à la commune, c'est ça ?
01:28 Voilà, la commune a racheté le domaine de Mirabeau en 2016
01:32 suite à un projet immobilier qui n'a pas vu voir le jour.
01:35 Et l'objectif était de protéger ce site qui est en grande partie en zone naturelle protégée.
01:41 Et en 2017, vous avez pris ce qu'on appelle un fermage
01:45 qui est un peu un système de location de terre, on va dire.
01:48 Tout à fait, c'est exactement ça, sur la partie vignes.
01:51 Voilà, pour relancer le vignoble.
01:53 Tout à fait.
01:53 Vous étiez déjà dans le devin avant ou c'est quelque chose d'une expérience complètement nouvelle
01:57 dans laquelle vous vous êtes lancée à l'époque ?
01:59 Non, c'est une reconversion professionnelle, tout à fait.
02:01 Je me suis formée, j'ai passé un BTS en viticulture onologique.
02:04 Vous étiez dans quoi avant ?
02:06 Je faisais du conseil dans le domaine, on va dire, du développement durable.
02:10 D'accord.
02:10 Très largement.
02:11 Voilà, j'ai une famille agricole, je me suis formée,
02:14 j'ai fait des stages, j'ai appris le métier.
02:16 Vraie reconversion quoi.
02:17 Tout à fait.
02:18 Et alors donc 2017, vous relancez le domaine
02:21 qui comptait déjà, je crois, 7 hectares de vignes.
02:24 Vous en remplantez 5 autres, ce qui fait 11 au total,
02:28 7 et 5, 12, avec 11 c'est pages différentes.
02:32 Voilà, je me mélange un peu dans les chiffres.
02:35 Et voilà, c'est parti pour une nouvelle aventure.
02:36 Sauf que, à ça...
02:37 Attends, c'est 7 plus 5.
02:38 Oui, c'est ça, faites des calculs pendant ce temps-là.
02:40 Sauf que, à tout cela, vous associez deux principes.
02:43 D'abord le principe de la réinsertion professionnelle.
02:46 Alors expliquez-nous Pauline, c'est quoi l'idée ?
02:48 Tout à fait, c'est vraiment l'idée qui est à la base du projet,
02:51 c'est de dire, voilà, ici dans les Rho,
02:53 on est un département viticole important,
02:55 et pour autant, à la fois on connaît un taux de chômage
02:58 qui est plus élevé que dans certains départements,
03:01 et en même temps on rencontre des vignerons,
03:03 des entreprises viticoles qui ont du mal à recruter
03:06 des ouvriers formés.
03:07 Donc l'objectif c'est de créer le lien.
03:09 C'est de créer le lien entre des personnes
03:10 qui ont besoin de se former,
03:12 besoin de trouver un autre élan professionnel,
03:14 et puis des domaines, des vignerons
03:16 qui aimeraient recruter localement des personnes
03:18 qui ont les compétences pour faire ce métier-là.
03:20 D'accord. Et alors très vite ça prend,
03:22 c'est-à-dire que vous arrivez à trouver les personnes
03:28 qui ont le profil que vous recherchiez par rapport à ça ?
03:30 Oui, tout à fait. D'abord, on demande un agrément à l'État
03:33 pour être entreprise d'insertion,
03:34 donc on est reconnu comme une structure d'insertion
03:36 par l'activité économique.
03:38 Ça c'est impréalable.
03:39 Ensuite on embauche des personnes éloignées de l'emploi,
03:41 donc des chômeurs de longue durée,
03:43 des bénéficiaires du RSA,
03:44 des jeunes qui ont peu ou pas travaillé,
03:46 et on leur propose d'apprendre le métier sur le terrain.
03:50 Donc tous ont déjà un peu une appétence
03:52 ou une attirance pour le métier de la vigne, j'imagine,
03:55 parce que c'est quand même...
03:56 on ne s'improvise pas du jour au lendemain,
03:58 il faut quand même aimer ça.
03:59 Alors la plupart du temps, ils n'ont ni expérience
04:01 ni compétence préalable dans la vigne,
04:03 mais ils ont l'envie, ça les intéresse,
04:04 ils ont envie de se former, ça les titille,
04:06 et ils passent deux ans avec nous pour apprendre le métier.
04:09 Et en fait ça fonctionne très bien,
04:10 c'est un métier qu'on apprend très bien par le terrain,
04:13 donc dès qu'ils arrivent,
04:14 on leur met un sécateur dans les mains,
04:15 ou ils montent sur le tracteur,
04:17 et ils vont travailler comme ça toute l'année,
04:18 sur toutes les tâches, on va dire,
04:21 qui consistent à faire du vin.
04:23 - Il y a du boulot toute l'année, y compris l'hiver,
04:25 c'est quand même une période creuse.
04:26 - Tout à fait.
04:27 - Vous êtes dans une vigne, par exemple, au mois de décembre.
04:29 - Eh bien on taille.
04:30 - On taille, oui.
04:31 - C'est la période de la taille,
04:32 donc ça prend trois mois, parfois quatre,
04:34 en fonction de la taille du vignoble.
04:35 Et c'est un moment qui est très important,
04:37 on a l'impression que c'est un petit peu une tâche facile,
04:39 mais en fait c'est extrêmement technique,
04:41 et ça va déterminer toute la récolte à venir.
04:44 Donc c'est très important.
04:45 - Vous n'en accueillez pas 25 d'un coup,
04:48 vous en formez deux ou trois par année ?
04:50 - On a quatre postes,
04:51 c'est une petite structure,
04:53 ce qui nous tient à cœur,
04:54 c'est d'avoir un très bon taux d'encadrement,
04:55 pour être capable justement de transmettre ses compétences,
04:58 et puis aussi on a tout un volet accompagnement socioprofessionnel,
05:01 pour toutes les difficultés sociales qu'ils vont rencontrer,
05:03 ou administratives,
05:05 et pour construire avec eux leurs projets professionnels.
05:07 - Et sur la totalité des gens que vous avez pu accueillir,
05:11 former depuis 2017,
05:13 combien sont restés dans le métier,
05:15 et se sont découverts une vraie vocation ?
05:17 - Alors là je n'ai pas tout à fait les chiffres,
05:18 mais on a dû accompagner une vingtaine de personnes,
05:20 et on a plus de la moitié qui sont restées dans le métier.
05:22 - Ah donc c'est un vrai succès quoi !
05:23 - Donc c'est voilà.
05:24 - Ils ne sont pas venus là par hasard quoi !
05:25 - Complètement, on sait qu'on arrive à former,
05:27 on arrive à accompagner,
05:28 on arrive à sortir des personnes de la galère,
05:31 comme on peut dire,
05:32 et surtout à leur donner envie de faire ce métier,
05:34 à leur transmettre la passion de la vigne.
05:36 - Alors il y a un autre volet à votre activité,
05:38 qui est celui des bouteilles réemployables.
05:40 Alors on ne parle pas des bouteilles consignées,
05:41 parce qu'on a déjà reçu à ce micro des viticulteurs
05:44 qui ont remis au goût du jour le système de la consigne.
05:47 Vous ce n'est pas tout à fait ça, expliquez-nous Pauline.
05:50 - Alors, c'est le réemploi d'une manière large.
05:53 Donc c'est un mouvement qui est impulsé,
05:55 on va dire plus largement par un réseau
05:56 qui s'appelle le Réseau Consigne France.
05:59 L'acteur ici dans les Rho, en Occitanie,
06:02 c'est Hoc Consigne.
06:03 Donc c'est un acteur qui va organiser
06:05 toute la collecte des bouteilles,
06:07 leur nettoyage dans une usine qui se situe à Latte,
06:09 et la remise en circuit.
06:10 - Mais ça c'est partout la collecte des bouteilles,
06:12 ce n'est pas que chez vous.
06:12 - Tout à fait, c'est partout.
06:13 - Vous réutilisez des bouteilles déjà utilisées.
06:17 - Voilà, l'objectif c'est que ces bouteilles aient plusieurs vies,
06:19 et donc ce que Hoc Consigne projette,
06:23 c'est 20 vies pour chaque bouteille.
06:25 Donc nous en tant que vignerons,
06:27 on va dire que notre action,
06:30 c'est d'adapter nos contenants.
06:31 Donc on va changer de bouteille,
06:33 pour avoir des bouteilles plus épaisses,
06:34 qui vont permettre de se nettoyer,
06:35 de passer sur la chaîne de lavage.
06:37 On va adapter notre col pour l'étiquette,
06:39 pour avoir une colle qui soit hydrosoluble,
06:41 et donc qui permette à la bouteille,
06:42 une fois nettoyée, d'être entièrement comme remise à neuf.
06:46 Et puis d'avoir du matériel de stockage sur le domaine,
06:52 pour pouvoir justement collecter les bouteilles
06:53 qui vont nous être rapportées.
06:55 - Et tout ça c'est sur la base du volontariat,
06:56 c'est là où ça diffère du système de la Consigne,
06:59 où généralement les clients ont intérêt à rapporter,
07:01 parce qu'on touche 3 francs 6 sous.
07:03 Là c'est vraiment sur une démarche militante,
07:05 c'est totalement gratuit.
07:07 - Tout à fait.
07:07 - Mais ça coûte un peu de sous quand même,
07:08 de nettoyer ces bouteilles.
07:10 - Nous ça nous coûte un petit peu d'argent,
07:11 parce que ça implique qu'on s'adapte au niveau des bouteilles.
07:13 Et donc on va acheter des bouteilles un petit peu plus chères,
07:15 parce qu'elles vont être plus épaisses.
07:17 Donc on y croit,
07:18 parce que c'est un pas qui est important
07:21 dans notre approche environnementale,
07:22 et on a envie de proposer un vin
07:24 qui soit un vin engagé et responsable.
07:27 Mais voilà, ça a un petit coût le passage au réemploi.
07:31 - Et un petit surcoût du coup,
07:32 je crois que vous avez lancé une petite campagne
07:33 de financement participatif.
07:35 - Tout à fait.
07:35 - Je touche à un mot vite fait.
07:37 - Sur la plateforme Mimosa,
07:38 une campagne qui est ouverte jusqu'au 22 décembre.
07:40 Donc là on est sur les deux derniers jours.
07:42 Il ne faut pas hésiter si vous voulez contribuer à ce projet,
07:45 et être vous-même acteur du réemploi.
07:46 Vous pouvez participer,
07:47 ça s'appelle "Nos bouteilles ont plusieurs vies"
07:49 sur la plateforme Mimosa,
07:51 et c'est maintenant en ce moment.
07:52 - Vous trouverez le lien en allant directement
07:55 sur notre site francebleu.fr,
07:57 ou sur l'appli à l'arrêt,
07:59 écoute, donc de cet échange avec Pauline,
08:01 qu'on remercie d'être venu ce matin
08:04 pour nous parler à la fois de réinsertion
08:06 et de réemploi des bouteilles,
08:07 grâce donc à votre activité viticole,
08:10 si on le rappelle, le domaine de Mirabaud à Fabregne,
08:14 que vous gérez depuis 6 ans.
08:15 Merci Pauline d'être venue ce matin,
08:17 Pauline Chatin.
08:18 - Je vous remercie.
08:19 - Bon retour à Fabregne,
08:20 faites un petit coucou à ceux qui sont dans les embouteillages,
08:23 et on se dit à très bientôt.
08:24 Vous n'êtes pas né aujourd'hui,
08:25 ce n'est pas votre anniversaire aujourd'hui.
08:26 - Non.
08:27 - Vous êtes cancer.
08:28 - Tout à fait.
08:29 - Bah voilà.
08:30 Bam !
08:31 J'avais une chance sur 12.
08:32 - Je vais t'aller sur Google.
08:33 - Bah non, comment je sache ?
08:35 - Bah non, vous êtes du 14 juillet.
08:37 - Pfff...
08:39 - Exactement.
08:40 - C'est bien ce que vous disiez.
08:42 - Voilà, 14 juillet, c'est ça, très bien.
08:44 Ce n'est pas votre anniversaire,
08:45 c'est l'anniversaire de John Warwick par contre aujourd'hui,
08:47 qui fête, c'est...
08:48 Alors, combien il y a de bougies sur le gâteau ?
08:49 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 28, 42, 72, 83.
08:56 83 donnes John Warwick avec "Welcome back" sur France 2.