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  • 19/10/2023
Auditionné par la commission des finances du Sénat, Patrick Artus, conseiller économique de Natixis, pointe les incertitudes autour de la baisse de la productivité du travail en Europe, avec une forte tendance française difficile à expliquer. 

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Transcription
00:00 Alors, je crois que le premier point sur lequel il faut réfléchir, c'est la productivité, c'est les gains de productivité.
00:07 Alors, je vais essayer de vous montrer les gains de productivité.
00:10 Alors, c'est...
00:12 Tu descends la plate-forme ?
00:14 Oui, mais alors, c'est à des années-lumière, donc...
00:18 Voilà, alors, je vais...
00:22 Je vais vous montrer les gains de productivité, donc je vais passer peu de slides, mais...
00:28 Voilà, alors, là, j'ai pas l'Europe, j'ai pas la France, je vais commenter la France, mais vous voyez qu'il y a un écart croissant.
00:35 Alors, c'est le niveau de la productivité du travail, c'est la valeur ajoutée par salarié.
00:40 Et vous voyez qu'aux États-Unis, alors, 2020-2021, c'est très perturbé par la manière dont les pays ont réagi à la crise du Covid.
00:49 Aux États-Unis, il y a des licenciements, en Europe, il y a du chômage partiel indemnisé par l'État.
00:54 Vous regardez la tendance, vous voyez la productivité du travail en Europe, elle est légèrement décroissante par rapport à son niveau de 2018-2019.
01:02 Aux États-Unis, elle reste sur une tendance de croissance d'à peu près 1,5% par an.
01:07 Donc, il y a une anomalie européenne à partir de 2018.
01:10 Et cette anomalie européenne, elle est particulièrement forte en France,
01:14 parce que si vous comparez le niveau de productivité du travail aujourd'hui au niveau de productivité du travail au deuxième trimestre 2018,
01:22 ce qui est le pic de la productivité en France, on a une baisse de 6% du niveau de productivité du travail.
01:29 Et ça, c'est absolument abominable, parce que ça interdit d'augmenter les salaires réels, ça fait subir à l'État des pertes de recettes fiscales.
01:42 Et donc, il faut absolument comprendre pour savoir si on doit adhérer à la thèse du gouvernement ou de la BCE,
01:50 qui a un retour de gain de productivité assez fort en 2024-2025.
01:56 La BCE est encore au-dessus du gouvernement français.
01:59 Ou bien si on va continuer à avoir une stagnation de la productivité.
02:04 Alors, si on compare un scénario de stagnation de la productivité à un scénario de retour à la tendance de la productivité antérieure à partir de 2024,
02:15 dans le scénario de stagnation de la productivité, il y a 4 points de PIB en moins en 2027, c'est-à-dire 2 points de déficit public en plus.
02:25 C'est-à-dire que le déficit public serait pas de 2,8%, mais de 4,8% en 2027.
02:31 Donc, c'est une question absolument cruciale de savoir ce qu'on dit sur la productivité,
02:36 sachant que le gouvernement français ou la BCE ont fait l'hypothèse qu'il y aurait un redémarrage assez rapide des gains de productivité.
02:44 Alors, je sais qu'Éric veut en parler aussi, mais quelles sont les explications du ralentissement de la productivité ?
02:53 Pour moi, il y a la baisse du chômage, comme Sandrine vient de le dire. On ne peut pas avoir à la fois le retour sur le marché du travail de salariés peu qualifiés
03:02 et des gains de productivité rapides. Donc, il faut choisir. Et comme le taux de chômage des qualifiés est en dessous de 4% en France et qu'il est très peu cyclique,
03:14 quand vous avez une baisse du chômage, vous avez une baisse essentiellement du chômage des peu qualifiés, qui fait reculer la productivité globale de la population active.
03:26 Donc, première explication. Deuxième explication, c'est l'apprentissage. Il y a des estimations qui disent qu'à peu près entre le quart et le tiers de la perte de gains de productivité
03:36 est dû à l'apprentissage. Mais ça, c'est une bonne nouvelle, parce que les apprentis sont peu productifs au début et ils ne viendront pas plus productifs plus tard.
03:44 Et la troisième explication, c'est l'absentéisme. Il y a un taux d'absentéisme dans les entreprises en France qui a monté de 2,5% entre 2018 et aujourd'hui,
03:53 et qui fait baisser la durée effective du travail et qui fait baisser la production des entreprises. On a un taux d'absentéisme qui est de 6,5% dans les entreprises françaises.
04:04 Il était de 3,5% il y a moins de 10 ans. Et c'est un absentéisme essentiellement des jeunes de 20 à 35 ans. Les vieux comme moi, on travaille un peu plus.
04:16 On prend moins quand j'ai maladie, mais les jeunes en prennent beaucoup. Et ça, c'est un problème qui est relié au fait qu'il y a beaucoup de jeunes qui disent qu'il n'y a pas de sens à leur travail.
04:29 Il y a des enquêtes de sociologues qui montrent qu'il y a une perte de sens du travail, une perte d'implication dans le travail assez forte dans les jeunes.
04:38 [Musique]

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