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00:03 Bienvenue à la nouvelle patronne des policiers de l'héron Marjorie Guizzoli qui est notre invité Guillaume Rolland.
00:08 Bonjour Marjorie Guizzoli.
00:09 Bonjour.
00:10 Commissaire divisionnaire Marjorie Guizzoli, à l'emploi de contrôleur général, ça veut dire quoi exactement ?
00:16 Oh là là, je vais éviter de perdre vos éditeurs en vous expliquant un peu les choses de manière détaillée.
00:22 Non simplement, je ne suis plus commissaire divisionnaire, je vais vous compliquer encore un peu la vie parce que je suis commissaire générale.
00:31 Mais non, en fait vous avez un grade dans la police comme dans l'armée, et vous avez un emploi, un poste spécifique qui est un poste de contrôleur général.
00:42 Alors on dit toujours que les assassins reviennent sur les lieux de leurs crimes, là je constate que les policiers aiment bien revenir sur les lieux de leurs enquêtes, non ?
00:48 Parce que vous connaissez bien cette ville et ce département, vous y avez exercé ?
00:52 Absolument, j'ai découvert ce département de Leroux en 2005, quand revenons des Antilles, on me propose d'être ce qui était déjà un poste de chef de la sécurité départementale.
01:06 Pour être assez résumé, c'était au sein de la sécurité publique diriger les enquêtes judiciaires, les enquêteurs.
01:14 Et déjà à l'époque, il y avait des enquêteurs des stups, des délinquants, des mineurs aussi.
01:23 Absolument, les mineurs, il y avait même une brigade criminelle, tout ce qui existe encore aujourd'hui et qui fait la lutte contre la délinquance du quotidien.
01:32 Et j'ai découvert ce magnifique département où j'ai pu rester quelques années encore de plus.
01:40 Après vous êtes allé à la police aux frontières ?
01:42 Exactement, c'est toute la chance de nos métiers.
01:46 Autre problématique la police aux frontières ?
01:48 Absolument, avec la lutte contre l'immigration irrégulière, tenir les frontières.
01:53 On a le port de Sète qui est une des entrées en France.
01:58 Donc très intéressant métier, belle direction aussi.
02:03 Donc c'était un plaisir pendant ces 7 années-là d'être au cœur de Leroux, dans le domaine de la sécurité.
02:09 Après vous êtes parti à Marseille, votre ville d'origine, puisque vous êtes marseillaise.
02:12 Et là vous arrivez tout droit de Toulon où vous étiez directrice départementale de la sécurité publique du VAR.
02:19 Absolument, c'est ça.
02:20 Une grosse différence entre Leroux et le VAR à priori ?
02:22 Ou sont les problématiques grosso modo les mêmes entre Toulon et Montpellier ?
02:26 Les problématiques sont globalement les mêmes puisque nos missions c'est la tranquillité publique et la lutte contre la délinquance.
02:33 Il y a des aspects qui sont aussi identiques parce que nous avons de belles stations balnéaires,
02:38 de belles circonscriptions qui sont littorales et balnéaires,
02:41 et pour lesquelles l'attention de la police est encore, je dirais, en période estivale,
02:44 là où les pics de population sont les plus prégnants.
02:48 Des besoins de sécurité qui sont supplémentaires.
02:51 Donc on va dire que comme dans Leroux, le regard se tourne aussi vers ces villes littorales
02:57 quand la période estivale est là et quand le tourisme est là.
03:00 Leroux et Montpellier de l'année 2023 n'est peut-être pas ce de la fin des années 2000
03:08 tel que vous l'avez connu et vécu quand vous avez occupé ces différents postes.
03:13 Les besoins de sécurité ont aussi augmenté, les problématiques ont changé.
03:18 Comment vous voyez les choses et quelles sont vos priorités justement ?
03:22 Là tout de suite, que vous voulez mettre en œuvre par rapport à la fois à la sécurité publique,
03:26 à la tranquillité du quotidien, mais par rapport à des problématiques plus lourdes
03:30 comme les trafics notamment dans les quartiers, les quartiers sensibles ?
03:33 Vous l'avez dit, les villes évoluent. Montpellier fait partie de ces villes qui s'agrandissent.
03:39 Moi j'ai redécouvert Montpellier avec beaucoup de construction,
03:42 des habitants qui sont plus présents, un transport public qui se développe.
03:46 Donc tout ça aussi c'est des sujets de sécurité pour lesquels nous sommes particulièrement attentifs.
03:49 Dans la même veine bien évidemment que ce que font les municipalités.
03:55 L'objectif c'est, je le disais régulièrement, d'être là où ça se passe,
04:01 d'être là où on a des besoins de sécurité.
04:03 Et donc on s'adapte bien évidemment sur là où les mobilités se font,
04:08 transports en commun, les gares, bien évidemment la lutte contre tous les trafics,
04:12 contre l'économie souterraine sous l'autorité du procureur.
04:15 Et ce qui est une attention toute particulière, mais malheureusement on le vit et on l'entend,
04:22 c'est tout ce qui touche à la violence aux personnes pour lequel nous sommes particulièrement attentifs.
04:27 C'est pas moi qui le dis, c'est aussi le ministre et puis le préfet.
04:30 On est particulièrement attentifs à tout ce qui touche à la violence, aux agressions,
04:35 et où il faut absolument qu'on soit présent.
04:38 1300 policiers dans le département, je crois que c'est le chiffre,
04:41 c'est suffisant pour pouvoir être vraiment sur tous ces problèmes-là ?
04:46 Les syndicats disent que non, évidemment mais ils sont dans leur rôle.
04:49 Qu'est-ce que la nouvelle patronne des policiers de Leraux a à dire par rapport à cela ?
04:53 - Écoutez, si je vous disais que tout va bien et que nous en sommes même plus nombreux,
04:57 un, vous ne me croirez pas et deux, je serais peut-être un petit peu démago.
05:02 Moi je suis là pour diriger des services et je suis là pour faire avec ce que bien évidemment
05:07 j'ai en ma possession, que ce soit des moyens qui ont beaucoup évolué favorablement
05:13 et que ce soit les effectifs et encore une fois avec le potentiel de policier
05:18 qu'il y a sur Leraux, l'objectif c'est d'être efficace.
05:22 Et encore une fois, l'efficacité c'est quoi ? C'est des diagnostics,
05:26 c'est quoi la délinquance, elle se passe où et comment on y lutte ?
05:29 Donc on va dire que c'est...
05:31 Moi mon sujet c'est pas d'être toujours en demande d'effectifs,
05:34 c'est de dire avec ce que effectivement le département et la DDSPA,
05:38 qu'est-ce que je fais au mieux avec des policiers qui sont engagés et qui sont mobilisés.
05:44 - Alors dans quatre mois je crois vous ne serez plus directrice départementale de la sécurité publique,
05:49 vous serez DIPN, directrice interdépartementale de la police nationale.
05:53 Il y a une réforme qui est en train de se mettre en place et c'est quand même pas rien
05:56 puisque vous garderez la sécurité publique mais vous allez récupérer aussi la police aux frontières
06:01 et le judiciaire, la police judiciaire, c'est une grosse réforme là,
06:05 c'est-à-dire qu'encore plus de responsabilité demain et vous serez à la tête de tous ces services, c'est ça ?
06:09 - Absolument, oui, l'objectif de cette réforme très simplement,
06:13 là aussi sans vouloir perdre les auditeurs,
06:16 c'est de mettre les filières de la police nationale sous une même autorité,
06:20 sous un même chef, avec un objectif là encore d'efficacité et de coordination des filières.
06:26 - Pourquoi cette réforme ? Parce que ça se dispersait trop avant, c'est ça ?
06:30 Il y avait un manque de communication entre les services ?
06:31 - Oui, non, c'est pas tout à fait ça, c'est que la police on la connaissait en tuyaux d'orgue,
06:36 c'est-à-dire que vous aviez un service de police judiciaire, un service de police aux frontières,
06:39 un service de sécurité publique... - Avec des directions différentes à chaque fois en plus ?
06:41 - Absolument, et avec des patrons différents à chaque fois, ce qui est totalement normal.
06:46 Les choses ont évolué, la délinquance a évolué,
06:51 aujourd'hui on a une délinquance multi-cartes, on a une délinquance qui est très mobile,
06:55 et qui peut toucher en même temps la police judiciaire, la sécurité publique, la police aux frontières...
07:00 - Transversale on va dire. - Exactement, vous avez employé le terme exact, c'est transversal.
07:04 Et à partir de là, l'objectif encore une fois c'est de mettre toutes ces filières sous une seule et même direction.
07:10 Alors l'objectif c'est pas d'empêcher, je dirais, ou de limiter ou de freiner l'action des autres,
07:15 bien au contraire, mais c'est d'en faire une véritable coordination autour d'un même directeur
07:19 qui aura ses chefs de filière, ses techniciens pour travailler ensemble de manière plus globale.
07:24 - Ça veut dire que la... Pardon de le dire en ces termes-là, vous n'y voyez pas de sous-entendu,
07:27 mais ça veut dire que la police sera encore plus efficace demain ?
07:30 - Ah ben c'est... - Je ne comprends pas qu'elle l'était pas, mais c'est le but en tout cas de rechercher...
07:35 - Je pense que l'objectif aussi pour nous, les policiers et les chefs de police,
07:40 c'est d'être encore, je dirais, plus efficace, ça veut dire quoi ?
07:44 C'est au plus près des préoccupations et effectivement d'être encore meilleur dans la lutte contre la délinquance.
07:49 - Je vais terminer par ça, commissaire Guizoli, je sais que vous n'aimez pas trop qu'on en parle,
07:54 mais enfin quand même c'est une réalité, vous êtes la première femme à diriger la sécurité publique
07:58 dans ce département de l'Hérault, pour vous c'est vraiment un truc qui n'a aucune importance ?
08:02 Je vous ai entendu dire... Pour vous c'est l'efficacité qui prime, même si le symbole est important quand même, non ?
08:08 - Oui, alors je pourrais me féliciter effectivement d'être la première femme,
08:12 j'espère que quand je partirai vous direz que j'ai été très efficace et que j'ai été particulièrement compétente.
08:16 Je crois que c'est ce qui intéresse le plus les habitants du département, au-delà de la femme ou de l'homme.
08:22 - Moi j'ai une question aussi parce que je suis un peu curieux, par exemple dans la journée de ce mercredi,
08:25 il y a quoi dans le planning de la nouvelle patronne des policiers de l'Hérault ?
08:28 Vous faites quoi par exemple aujourd'hui quand vous allez sortir de ce studio ?
08:31 - Alors, je vais faire ce que je fais depuis 10 jours, c'est aller à la rencontre des policiers,
08:37 la rencontre parce que j'ai besoin, la police est une équipe, donc j'ai besoin de savoir ce qui se fait,
08:43 de savoir comment c'est fait, de donner bien évidemment ma vision des choses.
08:47 Donc je vais multiplier les réunions aujourd'hui pour aller voir les policiers du secteur centre,
08:54 je vais faire une réunion avec mes chefs de service pour voir ce qui s'est passé dans la nuit.
08:58 Et surtout ce qui m'importe aujourd'hui, encore une fois, c'est de quoi on parle.
09:03 Et j'ai besoin des policiers qui vont m'expliquer ce qu'ils font et qu'ils font bien,
09:08 et puis comment ensemble on peut faire encore mieux.
09:10 - Pour l'instant vous arrivez, vous rencontrez les policiers, ça permet de faire connaissance.
09:15 Vous faites connaissance et puis vous voyez un petit peu les problèmes à venir quoi ?
09:18 - Absolument, absolument, c'est tout à fait ça.
09:21 - Désolé pour ma curiosité mais je me posais la question.
09:23 - Ah non, non, mais vous avez bien raison.
09:24 Écoutez, à 9h j'ai une réunion avec les chefs de service.
09:27 - Très bien, c'est à 9h, ok, voilà c'est ça.
09:29 - Et vous remerciez d'être venu dans le sous-chap ce matin.
09:31 - Merci à vous pour votre invitation.
09:34 - A retrouver sur francebleu.fr, il est 8h20.
09:36 Un petit coup d'oeil sur la circulation parce que vous êtes peut-être en voiture.
09:39 Pas facile de circuler ce matin encore.
09:40 Si vous êtes côté ouest de Montpellier, c'est là où il y a les principales difficultés.
09:43 La route de Béziers après Fabrec, direction Saint-Jean-de-Vedasse.
09:46 Vous perdez plus de 10 minutes, ça bouchonne sur 2,6 km.
09:49 Autour du rond-point de la Vérune, il y a des travaux en plus en ce moment.
09:51 Donc il y a encore plus de difficultés pour circuler.
09:54 C'est mercredi, on voit quand même que vous êtes un petit peu moins nombreux.
09:56 Mais ça reste assez chargé si vous avez des infos à partager.
09:59 04 67 58 6000.
10:02 La petite histoire du jour signée Léopoldine Dufour, c'est dans 3 minutes.