"J'ai jamais vu autant de municipaux", s'esclaffe un fonctionnaire de la police nationale surpris par l'ampleur du déploiement sur le marché des Capucins, ce vendredi matin, dans le quartier de Noailles. Voilà près d'un mois que les agents de la police municipale à pieds, en scooter, en voiture et à VTT, arpentent le centre-ville pour faire "place nette", selon l'expression désormais un brin galvaudée. Des lits Picot ont même été installés dans le poste de la Canebière, le temps de plusieurs semaines d'opération, qui ont mené à une centaine d'interpellations au point parfois de saturer la chaîne pénale... Et de retrouver les mêmes individus, quelques heures plus tard, narquois à la sortie du commissariat.
Ces grandes manœuvres ont déjà eu un effet palpable sur le quartier de Noailles, où se sont concentrés les efforts ces dernières semaines, "et on ne va pas s'arrêter là", souffle un cadre de la "PM". "Ce quartier a changé, on ne pouvait plus vivre à Noailles", constate à son tour le maire de Marseille, Benoît Payan, ce 21 février, entouré du préfet de police Pierre-Edouard Colliex et des responsables de la police nationale, mais aussi du président de la Région, Renaud Muselier et des représentants de la Métropole.
Hasard du calendrier, après le déploiement municipal à Noailles, un énième plan élaboré à la demande du ministère de l'Intérieur vient d'être lancé dans les Bouches-du-Rhône. Cette fois intitulé "plan d'action départemental de restauration de la sécurité du quotidien", il est, comme les précédents, présenté sur le "terrain", à la gare Saint-Charles puis à Noailles, en présence de dizaine de policiers, d'agents municipaux, de la SNCF ou encore de la douane et de la gendarmerie. Des services désormais tous présents dans les transports en commun - depuis quelques semaines, même les CRS patrouillent à bord de bus de la RTM. Mais aussi de représentants de la Région et de la Métropole, des institutions a priori éloignées des questions de sécurité. "À Marseille plus qu'ailleurs, les élus se mobilisent largement au-delà de leurs compétences propres en matière de sécurité" constate le préfet Colliex.
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