Questions Economiques du 14 Septembre 2023

  • l’année dernière

Category

📺
TV
Transcript
00:00 [Musique]
00:20 Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue à cette édition des questions économiques filière Banane Plantin.
00:27 Il y a de quoi tourner à plein régime. Garantie de l'état de 200 milliards de francs CFA et plus spécifiquement un fonds de facilitation de la garantie de l'offre de crédit pour le développement des chaînes de valeurs agricoles, de l'élevage et de la pisciculture d'un montant de 22 milliards de francs CFA.
00:47 Le financement BAD, filière prioritaire de la SND 30, la Banane Plantin est éligible à tous ces financements. A travers l'association des acteurs, elle recrute de nouveaux membres et justement son président est sur ce plateau, Tony Obama. Bonsoir et bienvenue sur ce plateau.
01:07 Merci, bonsoir.
01:09 Alors, vous êtes le président national de l'association des acteurs de la filière Banane Plantin. Dites-nous, depuis le décret du chef de l'état relatif aux interprofessions, qu'est-ce qui a changé ?
01:21 Déjà, on peut dire que le partenariat public-privé en ce qui concerne la filière est de plus en plus opérationnel.
01:30 Nous travaillons dans une notion de partenariat désormais avec tous les ministères sectoriels, que ce soit le ministère de l'agriculture, le ministère des petites et moyennes entreprises, le ministère de l'industrie, le ministère de l'économie.
01:43 Et nous avons aujourd'hui une légitimité à conventionner avec des partenaires internationaux et nationaux pour développer les besoins réels des acteurs.
01:58 Parce qu'il faut dire aujourd'hui que le décret du chef de l'état a donné une plus ample possibilité aux interprofessions en améliorant la loi des libertés associatives de 1990.
02:13 Alors, restons plutôt sur la filière Banan Plantin. C'est l'une des filières prioritaires de la SND30. Dites-nous, qu'est-ce que le Cameroun peut tirer de cette filière-là, de cette spéculation-là ?
02:28 Il faut revenir à une vision. Des fois, on a tendance à dire que le chef de l'état fait des discours qui se répètent, mais je dis non. Le chef de l'état dit aux Camerounais ce qui va se passer dans 10, dans 5 ans.
02:44 Et le Cameroun a élaboré une stratégie de développement de 2020 à 2030 dans laquelle la Banan Plantin peut porter le tissu industriel.
02:55 Parce qu'avec la Banan Plantin, on peut faire de la farine planifiable, on peut faire des chips, on peut faire de la bouillie infantile, on peut faire des tissus, on peut faire du biocarburant, on peut faire du charbon, on peut faire du vin rouge.
03:11 La Banan Plantin a à peu près 80 produits dérivés. De plus, la Banan Plantin est dans nos moeuses et coutumes. Nous la plantons depuis des lustres et elle peut pousser dans 8 régions du Cameroun.
03:27 Donc, ce n'est pas un caprice. Nous sommes dans la vision du chef de l'état de dire qu'en 2030, il faudrait que le Cameroun ait passé un gap en matière de développement.
03:39 Et justement, parlant de la SND30, pour ne rester que sur cette stratégie-là, elle fixe un objectif de 10 millions de tonnes de Banan Plantin par an.
03:50 Aujourd'hui, dites-nous, on est à combien de tonnes par an?
03:55 Nous sommes quand même les champions en Afrique centrale avec une production annuelle de 5,5 millions de tonnes.
04:01 Alors vous êtes à 5 millions de tonnes. Comment pensez-vous pouvoir atteindre les 10 millions de tonnes fixées par la SND30?
04:09 Je veux dire ici que le gouvernement nous a donné un très grand coup de pouce en mettant non seulement le 16 août 2023,
04:22 le ministre des Finances a signé avec des institutions financières et bancaires une convention pour faciliter l'accès à un fonds de garantie de 200 milliards de francs CFA.
04:33 Le 5 septembre, le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Élevage des Pêches et des Industries Animales ont annoncé la mise à disposition d'un fonds de facilitation de l'offre de crédits
04:49 pour le développement de chaînes de valeurs agricoles, piscicoles et d'élévage de 22 milliards.
04:55 Alors aujourd'hui, nous avons accès à 222 milliards.
05:01 Comment je vais faire? Je vais pousser les Camerounais à rêver.
05:06 Il faut rêver qu'un Camerounais puisse lever un fonds de 200 millions de francs CFA.
05:12 Il faut rêver qu'on puisse arriver à arrêter les importations de blé. Donc tranquillement, je vais rêver avec les Camerounais.
05:21 Alors ces fonds sont disponibles, ce n'est pas des effets d'annonce tout simplement? Vous avez pu vérifier en tant qu'acteur?
05:31 Je vais même plus loin, il s'agit de l'argent des Camerounais, de tout ce qu'on souffre chaque année.
05:36 Et je lance un appel patriotique pour que les gens comprennent qu'il s'agit de notre pays, la SND30 est notre ADN pour, je pense, les 8 prochaines années.
05:47 Il ne faut pas que les Camerounais se sentent exclus.
05:50 Comment ferez-vous pour que les banques et les microfinances jouent véritablement le jeu?
05:54 Merci pour cette question, parce que je vais rappeler aux téléspectateurs que l'État met cette disposition au niveau des banques et des microfinances.
06:04 Depuis que la nouvelle donne du chef de l'État est de désengager au maximum l'État des filières pour qu'il reste dans son rôle de régulateur,
06:14 l'État a appelé à ses côtés le secteur bancaire pour que celui-ci joue son rôle de financier.
06:22 Et donc il revient à nous aujourd'hui de convaincre les banquiers en partageant le risque avec eux.
06:28 Parce que le banquier, son problème majeur, ce n'est pas la garantie, c'est que votre activité doit tourner.
06:34 Et il se dit, je réalise la garantie dans le cas où l'activité.
06:39 Alors nous, on est là pour lui dire que le cas où, je prêche pour ma chapelle, la filière Banane Plantin, il n'y aura pas de cas où.
06:46 Nous avons depuis presque un an fait de gros investissements, près de 300 millions pour mettre en place un centre d'incubation à Cribi.
06:58 Parce que nous étions déjà dans l'anticipation.
07:01 Nous avons très rapidement compris que nous devons inculquer des notions d'entrepreneurs plus que des notions d'agronomes.
07:10 L'agriculture est en train de devenir un business, il faut passer donc par une incubation.
07:15 Alors, l'incubation n'est pas une formation.
07:19 Parce que lorsque vous faites une formation, vous sortez avec une attestation.
07:22 L'incubation n'est pas une université, n'est pas un cursus académique.
07:27 Parce que lorsque vous allez à l'université, vous sortez avec un diplôme.
07:31 Quand vous venez en incubation, vous devez sortir avec un plan d'affaires et un écosystème.
07:37 J'insiste sur le terme d'écosystème.
07:39 Quand vous venez en incubation, vous signez des contrats commerciaux avec des acheteurs.
07:45 Déjà, personne ne sortira de l'incubateur de l'association filière Banane Plantain sans un marché structuré.
07:53 Et c'est ce marché qui va aussi garantir à la banque que la production trouvera un débouché.
08:00 Lorsque vous viendrez en incubation, on ne va pas seulement vous donner des cours de formation technique,
08:07 mais il y aura aussi un développement personnel.
08:10 Parce qu'aujourd'hui, pendant longtemps, on nous a fait croire que,
08:15 parce que vous avez une voiture, vous n'êtes pas forcément fabricant de voiture.
08:21 Vous pouvez acheter une voiture.
08:23 On nous a fait croire que l'entrepreneur agricole devait absolument devenir un ingénieur agronome.
08:29 Je dis aujourd'hui, non.
08:31 Nous allons en incubation et nous partageons le risque avec des entreprises privées au travers d'une agriculture contractuelle.
08:39 Sauf que cette incubation est payante. Pourquoi ?
08:43 Parce qu'aujourd'hui, l'État a fait sa part et il faudrait que nous comprenions qu'il n'y aura plus jamais rien de gratuit.
08:52 Même bibliquement, lorsque Jésus a dû multiplier deux pains et cinq poissons,
08:58 quand on lui a dit que la foule avait faim, la première question qu'il a posée, c'est "Qu'est-ce que vous avez ?"
09:03 Et donc l'État ne peut pas mettre 220 milliards sur la table, l'argent des impôts,
09:11 et que quelqu'un s'amène simplement parce qu'on lui avait dit que c'était gratuit et qu'il veut.
09:17 Non. Il doit payer les coûts d'incubation.
09:22 Pourquoi ? Parce qu'en incubation, on met autour de lui tout un écosystème.
09:28 Ce n'est pas à l'acteur de faire son business plan.
09:31 Nous avons mis les meilleurs qui existent en Afrique, qui est IITA, pour accompagner le montage des business plans.
09:38 Nous avons mis à côté les meilleurs techniciens en densification de la production,
09:45 parce qu'aujourd'hui, il faudrait bien que quelqu'un comprenne qu'avec 5 hectares,
09:48 on peut avoir une plus grosse production que celui qui a 20 hectares, en associant l'irrigation.
09:53 Donc nous allons vers l'agriculture de seconde génération, prônée par le chef de l'État.
09:59 En incubation, vous n'allez pas pour rentrer, même si elle est en présentiel et en distanciel.
10:04 Nous allons mettre tous les moyens disponibles pour que les gens puissent faire des cours en distanciel.
10:09 Ça demande aussi une technologie.
10:11 Et lorsque vous êtes en incubation, vous vivez sur place pendant 3 ou 4 jours.
10:15 Il vous faut manger, dormir dans des conditions acceptables.
10:20 Et puis, je remercie le ministre de l'Agriculture d'avoir accepté cela, nous imposons des voyages en immersion.
10:28 Il y a trop peu de gens qui sont allés voir ce que les autres font.
10:32 Nous avons, exemple simple, combien d'acteurs sont déjà allés voir le marché d'Ambaminko, à la frontière avec le Gabon ?
10:41 Non, ils se contentent juste d'être là et d'être producteurs.
10:44 Dans les cours d'incubation, il y a des voyages.
10:46 Pour certains, on va les emmener dans les pays frontaliers comme le Nigeria, l'Afrique du Sud, le Gabon.
10:53 Tout ça pour qu'ils ouvrent leur esprit et qu'ils comprennent même où va leur banane plantée.
10:58 On va donc marquer un premier arrêt dans cette édition des questions économiques.
11:02 Pour écouter le ministre de l'Agriculture, Gabriel Mbayer-Robe,
11:07 qui revient sur le financement de la BAD destiné au développement des chaînes de valeurs agricoles, de l'élevage et de la pisciculture.
11:15 Nous avons convoqué cette réunion pour recueillir les avis des professionnels du système bancaire
11:28 afin de rendre effectif ce fonds de garantie qui vient en addition au fonds de garantie qui a été déjà mis en place par le gouvernement à travers le ministère des Finances.
11:42 Nous apportons une garantie supplémentaire qui couvre 50%.
11:47 Vous avez pris part justement à cette réunion de sensibilisation sur ce fonds-là.
11:54 Mais la question que je voudrais vous poser concerne le partage des risques.
12:00 On a très souvent constaté qu'avec les jeunes, pour ne parler que des jeunes ou alors des jeunes PME,
12:06 les banques sont souvent un peu réticentes parce que ces profils-là parfois ne présentent pas suffisamment de garanties.
12:13 Au niveau de votre association, comment cette question de partage des risques est adressée?
12:20 Je veux dire qu'en étant membre du comité de pilotage du PDVCA, nous avons eu la chance de travailler pendant deux ans à ce qui est matérialisé aujourd'hui.
12:33 Cela veut dire que la filière Banane Plantain se prépare depuis deux ans.
12:37 Vous avez vu que nous avons signé pas mal de conventions avec des opérateurs privés pour qu'ils fassent du business.
12:45 Et si nous devons gagner de l'argent ensemble, nous devons prendre des risques ensemble.
12:50 C'est pour cela que l'incubation est incontournable.
12:53 Parce que lorsque vous arrivez en incubation, le formateur qui vous encadre doit être payé.
13:01 Le business plan qui va sortir doit être payé.
13:05 Mais s'il vous dit "ok, moi je produis le business plan, on me donne 50% d'avance"
13:11 et lorsque le business plan est validé, lorsque le financement est octroyé, je paie les autres 50%.
13:19 Il partage le risque.
13:21 Lorsque l'assureur avec qui nous travaillons, Royal Onyx, est d'accord pour dire "ok, j'assure l'acteur, je fais une assurance crédit"
13:34 pour dire à la banque que si l'opérateur qui a pris le crédit décède ou s'il a un problème, moi l'assureur, je suis là.
13:42 Le banquier comprend qu'il est en train de partager le risque avec l'assureur.
13:46 Et notre assureur va plus loin. Il fait de l'assurance agricole.
13:50 S'il y a eu un problème naturel, une catastrophe, il est là pour dire au banquier "tu n'as pas perdu ton argent".
13:59 On va à celui qui vend les fertilisants.
14:02 Très bien, il faut des fertilisants.
14:05 Même proposition, l'acteur paye 50% et il dit à cet opérateur "tu auras tes 50% quand j'aurai vendu ma production".
14:18 Vous voyez que le banquier qui a financé ne court aucun risque de presque 10% puisque au-dessus de ça, l'Etat est déjà venu avec 50%.
14:29 Et on va plus loin. Nous avons conventionné avec une société de gardiennage.
14:33 Comment est-ce possible encore que quelqu'un aille s'endetter pour faire une plantation et ne la surveille pas?
14:39 Non, un mois avant les récoltes, nous déployons des maîtres chiens.
14:44 Et cette société de gardiennage est d'accord pour dire "on me donne 25% au début et lorsque la récolte a été vendue, on paye le reste".
14:54 Elle sera donc plus attentive à ce que aucun régime de bananes plantées ne soit distrait.
14:59 Et on va plus loin encore en disant "ok, l'acheteur final qui dit en incubation "j'ai besoin de 25 tonnes de bananes plantées par semaine",
15:10 lui-même dépose un DAT à la banque en disant "dans 12 mois, je vais prendre la production de ce monsieur, je peux déjà avancer 30%"
15:19 qui est bloqué dans votre banque.
15:22 Et quand nous sommes dans les chaînes de valeur agricole, nous connaissons exactement le pépiniérisme qui a été financé
15:27 et on le met en relation avec le producteur de régime et nous le mettons en relation avec le transformateur et le distributeur.
15:36 Donc personne ne vient dans l'écosystème de la FBPC sans partager le risque du banquier.
15:43 Et à partir de là, le banquier se rend très bien compte qu'il n'a pas besoin de titres fonciers
15:49 parce que l'association est là d'abord pour se porter caution solidaire et morale.
15:54 Il y a un marché qui existe, il y a un assureur qui est là, il y a un vendeur de fertilisants qui est là,
15:59 il y a une société d'équipement qui vous livre des équipements pour les engrais et prend un petit per diem pour l'irrigation.
16:08 Et prend un petit per diem chaque mois.
16:11 Voilà comment on a réussi à partager le risque avec notre opérateur bancaire.
16:17 Moi je prêche pour ma chapelle, je vois mal un acteur qui ne sera pas en capacité de rembourser son crédit.
16:27 Pourquoi je le dis? Parce qu'à la sortie de l'incubation, il y a un contrat qui est signé avec l'incubé
16:34 pour qu'on soit d'accord sur l'agriculture contractuelle.
16:38 C'est très important parce que donner 100 millions à quelqu'un d'un coup,
16:43 il y a de fortes chances qu'après il soit conseillé par des femmes qu'il faut faire autre chose avec cet argent.
16:49 Justement la question ce n'est pas une affaire de femmes, ce n'est pas forcément les femmes qui vont endurer les hommes en erreur,
16:53 ça peut être le contraire aussi.
16:55 Alors la question que moi je voudrais vous poser c'est justement sur cette après incubation.
16:59 Une fois que les fonds ont été mis à disposition, est-ce qu'il y aura un contrôle pour s'assurer que les fonds
17:06 qui ont été mis à disposition de l'incubé sont utilisés pour l'objet de ce décaissement?
17:15 Je vais vous dire qu'il y aura même une congestion. Ce n'est pas un contrôle.
17:19 En incubation, nous avons le chronogramme d'activité de l'acteur.
17:23 Si c'est un pépiniériste, on sait à quel moment il a besoin d'acheter ses sachets.
17:27 Or en incubation, on a déjà le coût d'achat de ce sachet.
17:31 Qu'est-ce qu'on fait? On cherche une société de prestation de services.
17:35 L'acteur, on lui accorde un crédit de 100 millions, mais dans son business plan, il a déjà un salaire.
17:42 Je suis contre cette histoire où quelqu'un pense encore qu'au 21e siècle,
17:46 parce qu'il est agriculteur, il a besoin d'avoir de l'argent qu'il a vendu pour sa récolte.
17:51 Non! Dans le business plan, on prévoit 100 000, 200 000 en fonction de votre gabarit que vous percevez chaque mois.
17:58 C'est dans le business plan.
17:59 Mais maintenant on vous dit que ce n'est pas à vous de faire des services parce que la garantie c'est la production.
18:05 Alors lorsqu'il faut faire par exemple de la trouéson, on va me raconter que j'ai mon cousin au village,
18:10 mais on va dire non, on prend une entreprise qui a des tarières, qui sait faire un piquetage,
18:16 et on a estimé le coût qu'il faudra par hectare.
18:19 Et l'argent reste à la banque. Ils finissent leur travail.
18:23 L'acteur réceptionne les travaux, comme ce que vous faites à la CRTV, quand vous voulez faire des offres de services.
18:30 Ce n'est pas à vous d'aller faire le ménage. Vous contractualisez.
18:33 Et c'est ça l'innovation. Vous avez eu un crédit de 100 millions,
18:37 mais on est en co-gestion avec vous pour à peu près 70 millions qui concernent les services importants.
18:44 Je prends un autre exemple très important dans la banane plantain.
18:47 L'aubanage. Est-ce que c'est un acteur de faire l'aubanage lui-même?
18:51 Il va avoir le temps de maîtriser cette technique. Quand?
18:54 Alors qu'on a des jeunes sortis de la FAZA, on a des cadres minadaires qui savent très bien faire cette technique,
19:00 et on contractualise avec eux.
19:02 L'hectare aubané, c'est 500 000. Ils font leur aubanage.
19:06 On n'a pas besoin de transformer quelqu'un en agronome. Non.
19:11 Il y aura donc ces financements que vous annoncez,
19:15 et on a constaté ces derniers jours que vous avez lancé un appel à manifestation d'intérêt dans les colons du quotidien Cameroun Tribune.
19:23 Vous avez signé des conventions avec la Fédération Camerounaise de football, c'était le 23 juin à Cribi,
19:30 et puis également avec le personnel soignant le 28 juillet.
19:37 Est-ce qu'il y a un malaise avec les acteurs actuels de la filière banane plantain?
19:43 Pas de malaise, je vous rassure, mais une détermination de patron.
19:47 C'est-à-dire?
19:49 C'est-à-dire qu'aujourd'hui j'ai des objectifs fixés par la SND30 et j'entends bien les atteindre.
19:55 C'est possible même avant 2030.
19:57 L'État a déjà mis ce qui nous manquait, les moyens.
20:01 Donc, il n'y a personne aujourd'hui qui peut se prévaloir d'avoir le monopole d'être entrepreneur agricole
20:10 ou bien d'être acteur de la filière banane plantain.
20:14 Et puis en patriote, il y a quelque chose qui me révolte au plus haut point.
20:18 Comment penser qu'en Occident, 5% de la population arrive à nourrir l'Europe et à nous vendre leur excédent?
20:31 Quand nous, au Cameroun, on nous dit que 70% de la population est agricole et on n'arrive pas à bloquer les importations.
20:41 Parce qu'il faut bien comprendre que le combat de la SND30 est aussi par ricochet d'implémenter l'impôt substitution.
20:50 Mais pour implémenter l'impôt substitution, madame, il faut être compétitif.
20:55 A l'heure actuelle, le kilo de farine de banane plantain coûte à peu près 1000 francs et plus.
21:00 Quand le kilo de très mauvaise qualité de farine de blé importé est pratiquement à 200.
21:06 Qu'est-ce qu'il faut faire pour ça? Il faut rendre la farine de banane plantain compétitive.
21:10 Je vois mal un Camerounais savoir que ça c'est une farine qui est venue de son pays et ne pas l'acheter.
21:17 Mais il faut au moins que ce qu'elle arrive à 400 francs le kilogramme.
21:21 Je suis arrivé à la conclusion que il y a des gens qui vivent dans leur village, ils ne sont pas entrepreneurs agricoles.
21:29 C'est leur domicile. Et donc on doit arrêter de compter sur eux.
21:35 Il faudrait que nous comprenions qu'aujourd'hui, entrer dans la filière banane plantain c'est du business.
21:43 Et lorsque quelqu'un viendra en incubation, il comprendra que faire 5 hectares de banane plantain,
21:49 être pépiniériste de banane plantain, rapporte plus que 2 immeubles.
21:54 C'est le business aujourd'hui. Sans l'interdiction formelle de M. le ministre de l'agriculture,
22:02 le Nigeria est prêt à nous acheter toute notre production.
22:05 Mais le ministre a été formel, il dit qu'on ne peut vendre que, pour l'instant, 30% de cette production.
22:12 M. le président, est-ce que la grand-mère ou le grand-père qui cultive son plantain dans le fin fond du sud ou du sud-ouest,
22:25 ou encore, je ne sais pas moi, du littoral, se sent concerné par votre discours ?
22:31 Ce n'est pas mon rôle, et je le dis très froidement, de convaincre tout le monde.
22:37 La SNDT me demande d'atteindre 10 millions de tonnes de banane plantain.
22:42 On ne m'a pas donné un nombre de personnes qui devraient travailler à cette production.
22:48 Ça veut dire qu'aujourd'hui, avec les fonds qui sont disponibles, si j'arrive à donner, je dis n'importe quoi,
22:54 250 millions à 100 vrais entrepreneurs camerounais, j'atteins mes chiffres avec eux.
23:01 Et vous oubliez les autres ?
23:02 Non, on n'est pas dans l'oubli. Nous sommes dans une agriculture, aujourd'hui, de prospérité.
23:09 Nous tenons, aujourd'hui, à ce que l'on garde notre souveraineté.
23:13 Moi, dans 3-4 ans, je veux mettre fin aux importations de blé.
23:17 Pourquoi est-ce que nos devises vont continuer à sortir du pays ? Non.
23:22 L'agriculteur qui veut faire sa banane plantain pour se nourrir, il n'y a pas de problème.
23:28 Mais maintenant, je fais le distinguo, je dis entrepreneur agricole,
23:33 quelqu'un qui sera capable demain de construire une école et de l'offrir à son village parce qu'il a gagné des millions.
23:39 Justement, en parcourant la vie de manifestation d'intérêts, j'ai pu voir qu'il y a des financements qui vont jusqu'à 50 millions,
23:46 d'autres qui vont jusqu'à 250 millions, selon l'option que vous avez, que le candidat ou l'incubé choisit.
23:55 Ces faussets de financement sont assez élevés et du coup, on aimerait savoir s'ils ne sont pas prohibitifs.
24:02 Est-ce qu'il n'y a pas une certaine catégorie d'agriculteurs qui est exclue de ces financements-là ?
24:09 Nous voulons professionnaliser les métiers de la chaîne de valeur banane plantain.
24:15 Il nous faut des professionnels.
24:18 Et personne aujourd'hui ne peut donner son meilleur rendement s'il vit dans des conditions excécrables.
24:26 On ne peut pas, raisonnablement aujourd'hui, en faisant une économie d'échelle, faire des vraies choses avec moins de 25 millions.
24:36 Je suis clair là-dessus parce que dans le business plan, on intègre un loyer pour la construction de ta maison.
24:45 On intègre un crédit véhicule. On intègre le fait que tu dois avoir une assurance pour toi, ta femme et tes enfants.
24:51 On intègre que pour que tu puisses avoir un bon système d'irrigation, il faut que tu sois à 10 hectares.
24:57 Il faut que les gens s'associent.
24:59 Ça veut dire que, que dit la loi ? Pour être une coopérative, il faut avoir un minimum de 15 membres.
25:05 Donc nous allons aussi faire la chasse des ennemis coopérative et fictive.
25:08 Comment vous pouvez me dire qu'une coopérative qui a 15 membres, chacun ne peut pas donner 100, 100 000 ou 200 000 ?
25:14 Ils ne peuvent pas gérer ensemble un crédit de 30 millions.
25:17 Nos membres sont d'abord aussi les coopératives agricoles et légiques.
25:22 Donc je pense que ceux qui ont peut-être peur de prendre à eux seuls de gros montants,
25:30 c'est aussi des montants qui sont alloués à des groupes de personnes pour qu'ils puissent atteindre des objectifs tout en améliorant leurs conditions de vie.
25:41 En clair, ce financement ne s'adresse pas à Monsieur Tout-le-Monde ?
25:44 Non, non, ce financement ne s'adresse pas à Monsieur Blagueur Tout-le-Monde. Non.
25:48 Ce financement c'est pour des gens qui veulent être professionnels.
25:51 Je suis pépiniériste dans la filière Banane Plantain. Je ne regarde pas une autre filière.
25:57 Je sais que j'ai mes commandes, j'ai mes virements bancaires que j'attends. Je suis professionnel dans ce que je fais.
26:04 Alors on va marquer notre arrêt dans cette édition des questions économiques. C'est une convention signée avec la FECAFUT, on en a parlé.
26:12 Une convention signée également avec le personnel soignant.
26:15 Et bientôt donc le centre d'incubation de bébés dans la région du Sud, département de l'Océan,
26:21 qui va accueillir des candidats à l'entrée de l'association des acteurs de la filière Banane Plantain.
26:28 On l'a dit depuis le début de cette émission, la FBPC recrute. Et Franck Evina nous en dit un peu plus.
26:35 C'était le 23 juin 2023. Ce jour-là, Mbembe est devenue une terre d'opportunités pour les acteurs de la filière Banane Plantain.
26:49 Ici est inauguré le fruit d'un partenariat fertile entre les Américains de Fetal Ground et l'Association Nationale des Acteurs de la filière Banane Plantain.
26:58 La structure vient répondre à des besoins cruciaux.
27:01 Un centre d'incubation, un centre qui sert essentiellement à développer les compétences et à permettre aux agriculteurs,
27:12 non seulement de finaliser leurs plans d'affaires, mais aussi d'entrer en relation avec des potentiels barrières de fonds
27:20 et leur permettre aussi de s'approprier les innovations et les technologies qui permettent d'augmenter la productivité et la production en agriculture.
27:34 Trois mois plus tard, le centre d'incubation Fetal Ground de Mbembe s'apprête à accueillir sa première cuvée d'incubés.
27:41 La FBPC qui bâtisse l'âge s'est ainsi engagée à recruter, former et financer de futurs grands producteurs de plants,
27:49 de régimes ou des dérivés de la Banane Plantain dans tous les corps des métiers.
27:54 A Boya puis à Yaoundé, des conventions avec les anciens footballeurs et là, à l'expérience du Musée National, une autre avec le personnel médical.
28:04 Tous des potentiels pensionnaires du centre d'incubation Fetal Ground de Mbembe.
28:09 Accordons une nouvelle chance aux anciens lions indomptables pour qu'ils deviennent des opérateurs économiques et des ambassadeurs de la filière Banane Plantain au Cameroun.
28:21 Rien d'autre que l'agriculture ou alors une opportunité comme celle-ci, qui est la filière Banane Plantain,
28:28 de s'engager à bras ouverts pour donner une chance au personnel soignant d'arrondir ses mois et d'avoir l'occasion de bien s'occuper de ses patients.
28:43 Puisque lorsqu'on a une indépendance financière, on est assez libre et tranquille pour faire son travail.
28:52 Ici à Mbembe, cimentiers et producteurs auront à leur portée les techniques et outils nécessaires pour limiter les pertes,
29:00 lutter contre les attaques des ravageurs et autres espèces indésirables qui causent d'importants dommages.
29:06 Sans oublier la possibilité d'obtenir des financements entre 10 et 250 millions de francs CFA.
29:13 Soutien des pouvoirs publics, des partenaires mais aussi des élites locales, comme le ministre des forêts de la faune, Jules Doré Ndongo,
29:21 le parent de la première vague d'incubés du centre d'incubation Fertile Ground de Mbembe.
29:28 Retour sur ce plateau, je voudrais que nous arrêtions un moment, si vous le permettez, monsieur le président,
29:35 qu'on s'arrête un moment sur ce centre d'incubation Fertile Ground de Mbembe. Est-ce que vous pouvez nous le présenter?
29:42 Ce centre permet à tous les acteurs de la filière Banane-Clentin de pouvoir non seulement acquérir de nouvelles compétences,
29:51 mais d'entrer en contact avec leurs acheteurs. Parce que la clé aujourd'hui c'est la commercialisation.
29:58 Permet également de mettre en place le réseautage. Permet également, et ça c'est important, de commencer à dire aux acteurs qu'ils commencent à se prendre en main
30:07 pour qu'ils puissent aujourd'hui porter aussi le tissu touristique. Nous n'avons pas fait un training center autre part qu'à Cribi. Pourquoi?
30:16 Parce que Cribi aussi c'est le pôle de développement économique du Cameroun. Et puis l'élite de Cribi nous a aussi accueillis.
30:23 Pour ne pas le citer, le ministre Jules Doré Ndongo tient des réunions pour préparer ces incubations.
30:29 Parce que Cribi va accueillir désormais pas moins de 600 personnes en incubation chaque année, qui viendront de tout le Cameroun et même des pays de la CEMAC
30:41 qui sont en train de voir comment ça se passe avec nous. Donc on ne pouvait pas donner de financement si on n'investissait pas dans cette infrastructure.
30:49 Et je rappelle, lorsqu'on est en incubation, on dort sur place, on mange sur place. C'est aussi une économie terrible qui se met en place.
30:58 Et quand vous avez votre financement, vous revenez au moins une fois par mois dans ce centre d'incubation pour qu'on puisse vous faire une révision.
31:08 Monsieur le Président, vous l'avez dit il y a quelques instants, la banane plantée est cultivée dans 8 régions sud-ouest du Cameroun.
31:18 Et ce sont des régions qui ne sont pas épargnées par les changements climatiques.
31:24 Au niveau de votre association, comment est-ce que vous vous organisez? Vous avez parlé il y a quelques instants de l'irrigation.
31:30 Comment est-ce que vous vous adaptez à cette nouvelle donne-là?
31:34 Nous avons un partenaire qui fait l'analyse du sol. On ne va pas planter pour planter.
31:41 Nous avons une assurance qui a accepté de mettre en place une assurance indistancielle, qui tient compte justement des changements climatiques.
31:53 Je vais vous surprendre, ils ont déjà signé une convention avec les responsables météorologiques du Cameroun.
32:01 Nous sommes en avance sur ce que nous sommes en train de faire. Ce n'est pas du tâtonnement.
32:04 Ce qui m'intéresse ici, c'est de dire aux Camerounais que nous avons un défi immense.
32:11 De mémoire, je n'ai jamais vu l'État mettre 222 milliards.
32:16 Et il n'a même pas le contrôle sur cet argent, parce que l'État maintenant le donne aux banques.
32:22 Pour dire qu'avant, il y avait des programmes et des fonctionnaires véreux qui ont détourné de l'argent.
32:27 Maintenant, il dit aux secteurs privés, je vous mets de l'argent, à vous de travailler.
32:32 Donc, il faut que les gens comprennent que c'est de ça qu'il s'agit.
32:37 Pour citer le coach Song.
32:39 Justement, vous avez parlé du manager sélectionneur Rigobet Sombana.
32:43 On vous a vu signer des conventions avec l'Africa Food, représentée par son président Samuel Etofis.
32:52 On vous a vu également signer une convention avec les aides-soignants.
32:59 Pourquoi uniquement ces cibles-là, pour le moment ?
33:03 Nous sommes au début, mais c'est ouvert à tout le monde.
33:07 Je lance même déjà un appel à toutes les mutuelles d'entreprises, à toutes les entreprises qui pratiquent la RSE.
33:16 Tout le monde peut venir travailler avec la filière Banane Plantain et utiliser son écosystème.
33:23 Parce que ça marche. Parce que c'est du patriotisme.
33:27 On ne doit pas planter la Banane Plantain parce qu'on veut.
33:30 On le fait parce qu'il faut atteindre l'objectif de la SND30.
33:34 Et les Camerounais doivent apprendre à manger, se laver en pensant à la SND30.
33:40 C'est elle la boussole.
33:42 Donc, je signerai dans les prochains jours avec les maires, une trentaine de maires un projet pilote.
33:51 Parce que nous avons décroché, grâce à notre partenaire Feltagram, un financement américain pour les maires.
33:57 Pour justement aussi passer à la phase industrielle et profiter du Code Général des Collectivités Territoriales du 19 décembre 2019.
34:12 Qui donne désormais la possibilité aux maires de créer des recettes propres.
34:16 Donc nous sommes dans une logique de business.
34:18 Nous faisons des affaires, on n'a pas d'état d'âme, on produit de la banane, on la vend à un kilo et on se fait un autre argent.
34:24 À notre arrêt dans cette édition des questions économiques.
34:27 La deuxième édition de la fête internationale de la banane plantain se prépare.
34:32 Il y a des réunions qui se sont déjà tenues.
34:35 Et nous allons demander à Franck Evina de nous faire le random de ces préparatifs.
34:39 Après Boulevard et Vangane dans le sud, Boya et Banguem s'apprêtent à accueillir la fête internationale de la banane plantain.
34:53 Depuis le passage de témoins entre les autorités des deux régions, c'est le branlebas général au pied du mont Cameroun.
35:00 Une affaire de toutes les forces vives qui enchaîne comme ici à Boya des réunions d'évaluation.
35:06 Ce qui nous intéresse en tant que représentants des populations de la région du sud-ouest, c'est l'effet multiplicataire de cet événement.
35:16 Parce que nous osons croire qu'à l'issue de ce festival, beaucoup de choses vont changer.
35:24 Des investisseurs viendront investir dans la chaîne de transformation de la banane plantain.
35:31 Et cela va créer des emplois.
35:34 Et beaucoup de choses vont changer.
35:36 Et je crois que ce sera pour le bien-être de nos populations.
35:41 Le sud-ouest est principalement fait des agriculteurs.
35:47 Le produit de subsistance ici, c'est la banane plantain.
35:54 Aujourd'hui, on vient nous dire que ce que nous avons ignoré, négligé, peut nous faire sauter de la pauvreté.
36:07 Je suis complètement comblé des choix.
36:11 La rigueur est de mise dans l'organisation.
36:14 Les autorités appellent à l'implication de tous, chefs traditionnels, collectivités territoriales décentralisées,
36:20 élites, partenaires de l'Association nationale des acteurs de la filière banane plantain.
36:24 Nous avons jugé ça utile d'entrer en partenariat avec l'association de la banane plantain au Cameroun.
36:31 Nous sommes le sponsor officiel.
36:33 Nous avons signé depuis dix ans. Nous avons commencé l'année passée.
36:37 C'est pour cela que nous sommes en bonne voie pour la deuxième édition qui se trainera au sud-ouest.
36:42 Parmi les innovations de cette deuxième édition de la fête internationale de la banane plantain,
36:46 un match de gala entre anciens lions indomptables et anciens footballeurs du Nigeria.
36:51 Des anciennes gloires qui trépignent déjà d'impatience.
36:55 Ici au sud-ouest, les footballeurs semblent déjà avoir choisi pour certains de se lancer dans la culture de la banane plantain.
37:06 Donc c'est un mariage que je pense naturel.
37:10 Il s'agit d'un remède de la finale de 2000 au stade national souverain de l'Ecosse. Je vais y jouer.
37:18 Ce sera au mois de novembre. Boya et Banguim, comme Buleva et Mvangan, à la première édition,
37:24 feront vibrer la région du sud-ouest au rythme de la deuxième édition de la fête internationale de la banane plantain.
37:31 Merci Franck Evina.
37:33 Monsieur le Président, vous avez donc commencé à préparer déjà la deuxième édition de la fête internationale de la banane plantain
37:41 qui se déroulera à Boya dans la région du sud-ouest en décembre prochain. C'est bien cela ?
37:50 Qui se déroulera dans les villes de Boya, Limbe et Banguim du 29 novembre au 6 décembre.
37:58 Alors pourquoi le sud-ouest ?
38:01 Je dirais déjà que c'est le ministre de l'agriculture et du développement rural, en sa qualité de président du comité d'organisation,
38:10 qui généralement oriente les éditions. Deuxièmement, la fête de la banane plantain est rotative.
38:18 Donc nous allons chaque année dans une nouvelle région.
38:22 Et je peux vous dire sur ce plateau que nous avons déjà trois régions qui se sont portées candidates pour accueillir l'édition de 2024.
38:31 C'est dire que le ministre de l'agriculture aura fort à faire pour faire son choix pour 2024.
38:37 J'ai travaillé en étroite collaboration pendant maintenant presque un an avec toute l'élite de la région du sud-ouest.
38:47 Je profite aussi pour dire tous mes remerciements et mon admiration patriotique à M. le Premier ministre,
38:56 chef du gouvernement, qui a tenu avec nous des réunions préparatoires, qui a accepté que cet événement soit placé sous son patronage et a annoncé même sa présence.
39:09 Je voudrais avant que nous continuions à parler de la deuxième édition de la fête internationale de la banane plantain qui se prépare,
39:15 donc que nous revenions sur la première édition qui a eu lieu dans la région du sud, au cours de laquelle il y a un certain nombre de promesses qui ont été faites,
39:23 il y a un certain nombre de conventions qui ont été signées. En ce qui concerne les promesses, on a par exemple parlé de l'usine de transformation de la banane plantain de Vangan,
39:32 convention signée le 30 novembre 2022, je crois, si je me trompe, vous allez corriger, où est-ce qu'on en est avec cette usine?
39:41 Déjà, je veux dire que toutes les conventions qui ont été signées sont en bonne voie.
39:46 C'est-à-dire?
39:47 Il y a une convention qui a été signée pour la rénovation du centre d'incubation, le ministre a réceptionné les travaux justement le 23 juin.
39:58 Il y a une convention qui a été signée pour l'usine de Vangan, il y a déjà eu au moins cinq descentes sur le terrain,
40:07 on a déjà identifié les sites où on va construire l'usine, on a eu des réunions avec les populations.
40:13 Et maintenant, comme nous sommes dans un accompagnement aussi étatique où il y a plusieurs partenaires, c'est le conseil régional du sud qui porte cette entité industrielle.
40:25 On a le ministère de l'agriculture à travers le PDVCA qui lui aussi accompagne à travers une unité, cette fois-ci, de transformation.
40:34 Et nous nous sommes rendus très rapidement compte avec monsieur le président du conseil régional à qui je transmets toutes mes amitiés,
40:41 qu'il fallait qu'on lève un financement pour les études.
40:49 Parce que ce financement à lui seul sera à peu près de 700 millions, parce qu'il faudrait bien aussi que l'usine de Vangan qui va être un phare
40:57 permette aussi le développement de la filière Banane Plantain dans toute la région du sud.
41:01 Nous nous sommes très bien rendus compte que des gens de Bipindi, pour ne que citer ceux-là, sont aussi intéressés.
41:06 Nous voulons faire de l'université l'un des grands bastions de production de semences.
41:11 On ne peut pas avoir l'université, on ne peut pas avoir la recherche et ne pas leur offrir des laboratoires.
41:15 Donc nous avons un partenaire anglais avec qui nous sommes en négociation pour qu'il puisse mettre à disposition ces 700 millions.
41:27 Nous nous sommes aussi rendus compte que la ligne électrique qui traverse Vangan, on va dire transport juste, ne s'arrête pas en Vangan.
41:36 Donc il faut aussi résoudre ce problème. Et vous savez que moi je suis adepte des solutions définitives.
41:42 On a identifié des cours d'eau pour voir comment on produit nous-mêmes notre propre énergie.
41:47 Donc l'usine avance très bien, les populations certes sont un peu impatientes.
41:54 A tort ou à raison monsieur le président ?
41:56 A tort, parce que nous ne faisons pas deux mois sans être présent à Vangan.
42:02 Et il y a surtout le problème de ce qu'on appelle aujourd'hui la capacité à l'usine de pouvoir fonctionner elle-même.
42:15 Cela veut dire qu'une usine qu'on met en place, le gabarit qu'on veut mettre là-bas, doit avoir au moins 5000 hectares de ses propres plantations.
42:23 Parce que si les acteurs ou bien l'entourage ne vendent pas de la banane plantain, il ne faut pas qu'on se retrouve avec un éléphant blanc, beaucoup de machines et elle ne tourne pas.
42:34 Donc nous travaillons avec le maire de Vangan aussi pour que ces 5000 hectares soient disponibles.
42:41 Nous voulons une usine moderne. J'insiste pour que tout le personnel qui va travailler pour l'usine vive en Vangan.
42:48 Cela veut dire que selon les dernières études, il nous faut construire en Vangan environ 200 logements de bonne qualité.
42:55 Parce qu'il n'est pas question qu'on se retrouve avec des gens qui viennent travailler le matin et partent dormir.
43:00 Monsieur le président pourrait vous dire que ce ne sont que des projets, que ce ne sont que des paroles ?
43:04 Non, ce projet est porté par le conseil régional.
43:07 Cela veut dire que le conseil régional doit signer une autre convention avec ce nouveau bailleur de fonds qui est venu au Cameroun déjà.
43:18 Et je crois que ce n'est qu'une question de procédure. Ils ont fait une proposition au conseil régional.
43:23 Parce qu'en réalité, c'est le conseil régional qui va s'endetter pour l'usine de Vangan. Je veux être clair là-dessus.
43:28 Ce n'est pas la mairie de Vangan, c'est le conseil régional qui est porteur, qui va s'endetter. Et donc quelque part, on doit aussi suivre les procédures du conseil régional.
43:39 Monsieur le président, il y a donc cette fête qui se prépare. Vous nous avez déjà fait le point sur la première édition.
43:47 L'une des particularités de ce que nous avons entendu dire, l'une des particularités de la deuxième édition de la fête internationale de la Banane Plantée,
43:54 ce sera donc ce match de gala qui va mettre prise des anciennes gloires du football nigérien et camerounais. C'est bien cela?
44:03 Pourquoi? Pourquoi match de football? Et pourquoi les anciennes gloires?
44:09 Toujours pour nous rapprocher du marché. L'état du Cameroun est en train de mettre environ 64 milliards de francs CFA pour faire une route bitumine qui va relier la région du sud-ouest au Nigeria.
44:22 64 milliards. Quand cette route sera terminée, le Nigeria qui est déjà un de nos partenaires commerciaux en sera un acteur de plus en plus présent dans nos vies.
44:35 Et donc faire une fête de la Banane Plantée dans la région du sud-ouest qui a des frontières terrestres, maritimes avec le Nigeria, c'est aussi un moyen d'amener les hommes d'affaires du Nigeria à venir faire du business avec nous les Camerounais.
44:57 Donc ce match sera aussi l'occasion des acteurs de la filière Banane Plantée d'aller aussi au stade.
45:04 Il y aura donc ce match de gala, mais est-ce qu'il y aura d'autres particularités?
45:09 L'une des grosses particularités sera forcément le colloque qu'on espère que M. le ministre de l'agriculture et d'autres membres du gouvernement vont tenir à l'université de Boya.
45:19 Parce que nous sommes aussi allés dans le sud-ouest parce qu'il y a une université là-bas. De plus en plus de jeunes sortent avec des diplômes et restent avec la diplomite dans la tête.
45:29 Je suis, j'ai la licence, non on ne veut plus ça. Il faut qu'on arrive et qu'on leur dise, écoutez, voilà l'offre que la filière Banane Plantée met sur la table pour vous.
45:38 Nous ne saurions vous laisser partir sans parler de quelque chose qui nous semble important.
45:44 Ce n'est pas que jusque là on n'a pas dit des choses importantes, mais d'une problématique assez importante pour les jeunes ou tout au moins pour tous ceux qui veulent se lancer dans l'agriculture.
45:54 Vous êtes dans une phase de recrutement de nouveaux acteurs pour la filière Banane Plantée.
46:00 C'est sûr qu'en vous écoutant ce soir, il y en a qui sont plein de bonne volonté, qui voudraient bien effectivement se lancer dans la culture de la Banane Plantée,
46:08 mais qui sont confrontés, comme beaucoup d'autres, à un problème, à une problématique majeure qui est celle de l'accès à la terre.
46:16 Nous travaillons en étroite collaboration avec M. le ministre des domaines du cadastre et des affaires foncières, qui était même l'ancien minadère.
46:26 Lorsque nous avons la logique business, nous réfléchissons sans émotions.
46:35 Si mon marché me demande de la terre pour 3-4 ans pour planter ma Banane Plantée, au cas où je ne l'aime même pas, je peux la louer.
46:46 Parce que j'ai l'esprit business, pas l'esprit possession.
46:51 Le centre d'incubation lui-même, la FBPC elle-même, peut vous trouver des terres.
46:58 Je vous invite à regarder les Camerounais droit dans les yeux. Vous voulez nous dire que tous ceux qui voudront se lancer dans la culture de la Banane Plantée
47:07 et qui seront confrontés aux problèmes de terre, d'espace, n'auront qu'à vous passer un coup de fil?
47:16 C'est clair. Je suis allé même plus loin pour vous montrer ma détermination.
47:22 C'est mon numéro de téléphone que j'ai mis sur les appels à manifestation d'intérêt.
47:28 Parce qu'aujourd'hui je veux dire aux Camerounais tout ce que le gouvernement fait pour eux.
47:34 Je suis fatigué en tant que patriote qu'on compare le Cameroun des fois à des pays qui ne donnent même pas la même chance, la même grâce aux agriculteurs.
47:43 Ils ne sont pas exclus, mais ce n'est pas destiné à eux seuls.
47:47 Il n'y a pas de précédent. Celui qui est prêt, on le finance.
47:52 C'est pour ça que je dis à tous les Camerounais qu'il faut faire vite.
47:55 Parce que d'autres peuvent s'engouffrer dans la brèche. Ce n'est plus le moment de dormir.
48:01 C'est peut-être également le moment d'en finir avec ces chréticismes ambiants.
48:05 Tout ceux qui voudront faire de la Banane Plantée et qui ont des problèmes de terre, moi je vais leur trouver de l'espace.
48:14 Pour faire de la Banane Plantée, il ne faut pas forcément être propriétaire de la terre.
48:17 C'est une culture vivrière.
48:20 Donc quelqu'un peut très bien négocier un bail de 5 ans et il fait sa Banane Plantée.
48:25 A moins ce qu'il veut faire de la spéculation foncière.
48:27 Et là je rejoindrai le ministre des domaines qui frappe fort.
48:31 J'invite les Camerounais à prendre hâte surtout et à prendre bonne note de cet engagement que vous venez de prendre.
48:41 Moi je vais vous dire quelque chose qui me tient à cœur.
48:44 Aujourd'hui, beaucoup de Camerounais à tort ont été manipulés.
48:52 Je dis manipulés parce qu'au Camerouna on ne raconte que de mauvaises histoires.
48:57 Vous voulez parler du scepticisme ambiant ?
48:59 Et au-delà même de ça, de l'antipatriotisme.
49:02 Est-ce que les Camerounais se rendent compte que le président de la République est un emblème ?
49:09 Au même titre qu'un drapeau.
49:11 Ce qui veut dire que lorsque le président de la République définit une vision,
49:14 il vous dit là où il va mettre l'argent dans les 10 prochaines années.
49:19 Il l'a dit la SND30.
49:22 Je parle en connaissance de cause parce que moi-même,
49:25 je bénéficie d'un certain accompagnement de l'État depuis que j'ai 23 ans.
49:31 L'État fabrique ses champions, ne nous le cachons pas.
49:35 Ces 222 milliards vont...
49:37 Vous considérez que vous êtes un champion de l'État ?
49:39 Ces 222 milliards vont forcément accoucher du futur Foutso-Victor, du futur Caddie de Fousso et tout ça.
49:47 Oui, je suis un champion de l'État. Pourquoi ?
49:50 Parce que l'État m'a accompagné depuis que j'ai l'âge de 23 ans.
49:55 A 27 ans, l'État m'a donné 80 millions de francs CFA non remboursables.
49:59 Mais je suis là aujourd'hui.
50:02 J'ai été le premier bénéficiaire du plan triennal spécial jeune.
50:05 Vous avez les archives à la CRTV.
50:07 Vous pouvez remontrer des images de Tony Obama quand il avait 23 ans.
50:12 Le président de la République m'a décoré.
50:14 On vous dit que la filière banane-plantain est une filière prioritaire.
50:19 Ça veut dire que si je veux faire de l'argent dans l'agriculture aujourd'hui,
50:23 que je me lance dans la banane-plantain.
50:25 Maintenant, les autres cultures, je peux le faire pour la culture de rente.
50:28 Je prêche pour ma chapelle.
50:30 Je voudrais dire à tous les Camerounais, et même à tous les Camerounais qui sont à l'étranger,
50:35 dans des situations compliquées, qu'ils rentrent chez eux.
50:39 On les a déjà trop maltraités là-bas.
50:41 Qu'ils viennent et qu'ils fassent la banane-plantain.
50:45 Parce que l'État a mis de l'argent pour ça.
50:47 Merci, M. le Président.
50:50 Merci d'être venu sur ce plateau des questions économiques.
50:54 Vous parlez de cet argent qui est disponible pour tous les acteurs
50:59 ou tous les Camerounais qui voudraient se lancer dans la culture de la banane-plantain
51:05 à travers l'association dont vous avez la charge.
51:09 J'imagine que vous avez un dernier mot à leur adresser.
51:13 Je voudrais que les Camerounais comprennent aujourd'hui, une bonne fois pour toutes,
51:16 que c'est notre pays, nos aînés, qui avaient la mission de remplacer le colon,
51:25 de remplacer le blanc, d'asseoir l'État du Cameroun.
51:29 Et c'est ce qu'ils ont fait.
51:30 Nous avons des frontières, nous avons un État, nous avons une stabilité,
51:35 mais ce n'est plus leur rôle d'animer l'économie.
51:39 Il faut donc qu'on fabrique de nouveaux capitaines d'industrie agricole
51:43 qui pourront discuter avec les Chinois, les Russes et tout ça.
51:47 Parce que sinon, nous serons locataires dans notre pays.
51:51 Donc nous sommes, je vais dire un gros mot, en guerre économique.
51:56 C'est pour ça qu'il n'y a plus le temps de jouer aux gentils,
52:00 de supplier les gens, d'écrire, de faire des sabotages.
52:03 L'argent est là, venez le chercher à travers une incubation.
52:06 Merci, Monsieur le Président. J'espère que votre message va passer.
52:10 Madame, Monsieur, c'est la fin de cette édition des questions économiques.
52:14 Merci d'avoir été des nôtres. À très bientôt sur ces mêmes antennes.
52:18 [Musique]