Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui Fabien Roussel est au micro d'Europe 1 après son appel à la protestation.
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00:00 - Europe 1 - Pascal Praud et vous. Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1 et jusqu'à 13h, Pascal.
00:06 - Et je salue à présent la présence de Fabien Roussel, qui est le secrétaire national du Parti communiste. Bonjour monsieur Roussel.
00:14 - Bonjour Pascal Praud.
00:16 - Et merci d'être avec nous. Vous êtes sur une ligne de gauche plutôt universaliste par rapport à celle de Jean-Luc Mélenchon.
00:21 Et c'est pourquoi vous avez réussi parfois à capter un électorat de gauche qui est peut-être plus sensible à cette gauche à l'ancienne que vous incarnez.
00:32 En revanche, face à la hausse des prix, vous avez déclaré hier, vous avez proposé d'aller devant les préfectures.
00:41 "Je ne veux plus entendre les discours selon lesquels l'État est impuissant", dites-vous.
00:45 "Il est impuissant, il s'en va, il laisse faire les autres." Et vous ajoutez "si cela n'est pas fait, il faut que nous nous mobilisions tous."
00:55 "Nous devons faire des rassemblements devant les préfectures, devant l'État."
01:00 "Partout, il faut aller réveiller les services de l'État."
01:03 Et c'est ce mot qui peut poser problème. "Les envahir même si nécessaire."
01:09 "Partout, il faut aller réveiller les services de l'État."
01:11 "Les envahir même si nécessaire."
01:13 Je voulais d'abord savoir si vous aviez dit cette phrase.
01:16 "Je l'ai dit et c'est écrit, puisque vous venez de citer cette excellente interview dans le journal 'L'Humanité'."
01:25 "Et j'invite tous vos éditeurs à l'acheter et à le lire."
01:29 "J'assume, mais j'assume pleinement."
01:31 Mais envahir, ça veut dire quoi ? Moi j'ai fait un parallèle, j'ai dit "mais c'est Trump au capital, envahir."
01:37 Alors est-ce que c'est au sens métaphorique ou est-ce que c'est vraiment d'entrer dans la préfecture ?
01:44 "Et vous me comparez, quand vous me comparez à Trump, c'est au sens métaphorique ou c'est parce que..."
01:50 Je compare l'attitude d'un chef qui dit à ses électeurs "entrez dans le capital ou entrez dans les préfectures, ni plus ni moins."
01:58 "Il ne vous aura pas échappé que je me bats pour la présidence de la République française, pas pour celle des États-Unis, de une."
02:05 "Et de deux, rien à voir avec un président des États-Unis qui conteste le résultat des élections et qui appelle à envahir le capital."
02:13 "Et quelqu'un comme moi, qui en France, me bat avec les Français pour qu'ils puissent manger à leur faim et pour qu'il n'y ait pas des meutes de la..."
02:21 J'entends bien, mais envahir, ça veut dire quoi ?
02:24 Envahir, ça veut dire quoi ? Est-ce que ça veut dire d'entrer dans la préfecture, oui ou non ?
02:28 "Aujourd'hui, ce sont 10 millions de Français, voire plus, qui sont envahis par des factures qui n'arrivent pas à payer."
02:35 Mais vous ne répondez pas à ma question, M. Roussel.
02:37 "Je vais y répondre."
02:38 Mais oui, mais vous faites une digression.
02:40 "On attend, monsieur le Président."
02:41 Parce que vous vous souvenez de la préfecture qui avait failli être brûlée, d'ailleurs qui avait été brûlée, et ça avait choqué forcément Emmanuel Macron, c'était au puits en velette, je crois.
02:50 "Je vais répondre à votre question."
02:51 Il était parti en pleine nuit. Donc je me dis, envahir, c'est pas républicain.
02:55 "Je vais répondre à votre question. Je pense d'abord à toutes ces familles, ces femmes seules, ces salariés, ces ouvriers, ces paysans,
03:04 tous ceux qui aujourd'hui, malgré un salaire, malgré un travail, n'arrivent pas à vivre décemment, à remplir leur frigo, à manger.
03:11 On est dans le pays de la bonne bouffe et on ne sait pas manger. Ça, c'est un scandale.
03:15 À côté de ça, il y a des grandes entreprises, des grandes familles de l'industrie agroalimentaire qui s'en mettent plein les poches, qui se gavent,
03:23 et aujourd'hui il est admis, même le Président de la République l'a admis, que 45% de l'inflation est provoquée par ces marges excessives dans la grande distribution dans l'industrie agroalimentaire.
03:34 Alors je dis, je dis tout simplement, stop, on ne va plus se laisser plumer comme de la volaille.
03:40 Ça, c'est terminé. Si pour faire réagir le gouvernement, je dois employer des mots durs, mordre le trait, appeler à envahir les préfectures pour qu'ils bougent, j'assume.
03:52 Mon souhait à moi, ce n'est pas demain que l'on aille envahir les préfectures et créer du désordre.
03:58 Je suis un républicain, démocrate, respectueux des institutions, respectueux des préfets et de leur travail.
04:05 - C'est un peu le "en même temps" votre phrase, c'est le "en même temps" macronien. Et je vois ce matin, parce qu'il y a une dépêche AFP qui vient de sortir,
04:12 c'est que non seulement vous voulez envahir les préfectures, mais maintenant envahir également les stations-services et les grandes surfaces, avez-vous dit.
04:19 - Bien sûr, mais c'est là où ça se passe, non ? C'est quand même eux qui sont en train de nous plumer.
04:24 - Monsieur Roussel... - On va continuer à payer de l'essence à plus de 2 euros sans réagir, mais on n'est pas des moutons.
04:30 - Monsieur Roussel, vous êtes libre de votre parole, moi je veux savoir simplement, mais je n'ai même pas à la juger, vous êtes libre de votre parole,
04:37 je veux savoir simplement si vous l'avez dit, si vous voulez le faire et pourquoi vous allez le faire. Après c'est votre droit.
04:41 Si vous voulez envahir les grandes surfaces, envahir les stations-services, vous avez le droit de vous exprimer, bien évidemment.
04:49 - Ça va bien se passer, monsieur Proulx. Vous allez voir, je vais vous dire comment ça va se passer.
04:53 - La dernière fois qu'un ministre a dit ça à une jeune femme, ça va bien se passer, ça s'est mal terminé.
04:57 - C'est ce que dit Pascal Proulx et ça va bien se passer. - Mais ça m'a étonné de vous pour tout vous dire.
05:01 - Ça m'a étonné de vous parce que vous n'êtes pas dans cette outrance... - Non, je suis quelqu'un qui vit avec les gens, comme eux.
05:08 - Je suis d'accord avec vous. - Je vais exactement... - Et c'est pour ça d'ailleurs que vous... - Je pars en vacances, en camping...
05:11 - Je suis parfaitement d'accord avec vous. - Je paye, moi, à la différence d'Emmanuel Macron, d'Elisabeth Borne, je paye mon essence.
05:20 - Je paye des factures d'électricité, je fais des permanences les vendredis dans ma circonscription, je reçois les gens qui ne savent plus payer
05:27 et qui me demandent du soutien, des secours, et je n'ai pas la solution. Aujourd'hui, la solution, elle est dans les mains du gouvernement,
05:33 du président de la République, qui doivent agir. Et donc voilà comment ça va se passer. J'ai lancé cet appel pour faire réagir.
05:42 Et je demande solennellement au président de la République, à la première ministre, d'agir vite et fort sur les prix, sur les pensions,
05:51 sur les salaires et sur les pensions. Et s'ils ne le font pas, s'il n'y a pas d'action rapide et claire... - Mais il n'y a plus d'argent dans les poches.
05:59 - Non, mais attendez, attendez, attendez, vous... - Il n'y a plus d'argent dans les caisses. - J'interpelle le président de la République, pas Pascal Praud.
06:04 C'est pas vous qui allez dire s'il y a des sous ou pas. Moi, je peux vous dire où il y en a, des sous. Donc, s'il n'y a pas d'action du gouvernement,
06:10 s'il n'y a pas de réaction rapide du gouvernement, eh bien d'abord, je crains qu'il y ait des émeutes de la faim. Je crains qu'il y ait des émeutes de la faim.
06:18 Je ne souhaite pas qu'il y en ait. Je souhaite qu'il y ait des réponses avant. Et oui, s'il n'y a pas de réponse, nous appelons à faire, à tenir des mobilisations,
06:27 à avoir des actions, des initiatives devant les préfectures, devant les stations et sciences, devant les grandes surfaces, devant des banques aussi,
06:34 qui sont les premières, là, en ce moment, à augmenter des taux, à faire en sorte que l'on ne puisse plus être propriétaire de sa maison parce qu'on ne peut plus acheter.
06:42 Oui, il faut que ce racket organisé sur nos salaires, sur nos vies, cesse. Et donc, je demande des actions.
06:50 - Fabien Roussel, vous êtes sur Europe 1. Il est 11h53. Moi, je pense aussi que vous êtes un fin tacticien.
06:58 Parce que vous avez bien vu le danger qu'il y avait à envahir, comme vous dites, les préfectures. Et avec les préfectures, vous avez mis les stations-services et les grandes surfaces,
07:08 ce qui est une manière d'atténuer l'envahissement de la préfecture, si vous me permettez. Et ce n'est pas la même chose que d'envahir une station-service ou même une grande surface,
07:18 que d'envahir une préfecture qui est un lieu hautement symbolique. Et j'avais fait le parallèle tout à l'heure avec Trump.
07:23 Pour le reste, on peut entendre ce que vous dites, la difficulté de certains, la difficulté de boucler des fins de mois.
07:30 On a régulièrement ici des auditeurs, des auditrices, bien évidemment. La solution, je ne sais pas quelle est-elle, comment la trouver ?
07:37 - Les solutions, on les connaît, je les ai développées. On peut mettre en place des tarifs réglementés pour l'essence, où l'État et les pétroliers font un effort ensemble.
07:47 On peut baisser les prix par le bas des produits alimentaires et impôts. - Mais Total a dit par exemple qu'on n'irait pas au-delà d'un 90.
07:53 Ça, c'est un engagement de Total. Donc j'imagine que vous avez dû être satisfait de ça. - D'abord, pour moi, un 90, c'est encore trop cher.
08:01 Deux, Total n'est pas seul. Il y a d'autres pétroliers. Et il faut agir sur tous les pétroliers. Et enfin, on doit peser sur leurs profits.
08:10 On doit aller prendre l'argent. - Mais on prend beaucoup déjà, je vous assure. - Mais enfin, je sais que vous êtes peut-être concerné.
08:19 Vous êtes peut-être vous-même une grande fortune. - Au moins, vous savez, je viens ici, bien évidemment, avec deux ou trois Rolls le matin.
08:26 Et puis j'habite dans plusieurs hôtels particuliers. - Les 500 plus grandes fortunes de France ont un patrimoine de 1 170 milliards d'euros.
08:37 Et à côté, en face de ces 500 grandes fortunes françaises, il y a 10 millions de nos concitoyens qui meurent de faim, qui n'ont pas de quoi manger.
08:45 Vous voyez bien qu'il y a une égalité très injustice. - Mais je suis d'accord avec vous. J'entends ce que vous dites.
08:50 - Et donc, je souhaite moi qu'on répartisse, qu'on partage, qu'on vend, qu'on met sa main sur le gris bille. Voilà.
08:55 Et puis que l'argent, qui est notre argent, profite à tout le monde. Voilà. C'est tout. - J'entends ce que vous dites.
09:00 J'entends ce que vous dites, mais la très grande difficulté, c'est qu'il ne faut pas pénaliser l'entreprise, me semble-t-il, en France,
09:07 parce que c'est elle qui crée de la richesse, c'est elle qui crée des emplois. - Ah bah, pour parler des chefs d'entreprise.
09:12 Parce que je les rencontre et je les plains. Je suis le plus grand défenseur des chefs d'entreprise de PME.
09:18 Des petites entreprises. - Bien sûr. Mais vous avez raison de les défendre. - Qui, elles, souffrent du poids des intérêts bancaires, du poids des assurances.
09:25 - Et du poids de l'administration française, M. Roussel, également, parce que si l'État obèse, si on prenait un peu moins de fonctionnaires,
09:32 ça irait peut-être mieux dans ce pays. Donc il faut peut-être aussi que vous balayiez devant votre porte, parce que l'État obèse,
09:39 qui permet effectivement, ou qui oblige plus exactement à des dépenses faramineuses en France depuis des années,
09:46 bah ça serait peut-être pas mal, un jour, de baisser le nombre de fonctionnaires dans ce pays. Pardonnez-moi de le dire comme ça.
09:52 - Vous faites de la politique ? Vous allez finir par être candidat à la présidentielle comme à son prédécesseur. - Non, mais d'abord, rassurez-vous,
09:59 je ne le ferai pas parce que chacun est à sa place, mais c'est vrai qu'effectivement, si vous me demandez ma tendance politique en matière d'économie,
10:05 je suis plutôt libéral, et moins il y a d'État, mieux ça marche. Pour résumer, moins il y a d'État, mieux ça marche. Mais il faut, évidemment, de l'État régalien.
10:12 Et notamment sur la sécurité. Pour le reste, je trouve qu'on pourrait privatiser pas mal de choses. Mais bon.
10:18 - Moins il y a d'État, ça veut dire moins il y a d'écoles, moins il y a d'enseignants, moins il y a d'hôpitaux, moins il y a de douaniers, moins il y a de juges,
10:28 moins il y a de mots. Oui, bah quoi sur ces... Alors sur quoi il y a moins d'État ? Aujourd'hui, on n'a plus moins de concours.
10:33 - Eh ben moi, je vais vous donner un exemple précis, M. Roussel. - Non, non, non, je vais vous dire autre chose. Je vais vous dire...
10:38 - Mais vous le direz après la pause. Vous le direz après la pause. Parce que vous restez avec nous. Voilà. C'est ça. Vous avez gagné un quart d'heure de plus.
10:44 Fabien Roussel est avec nous. Parce que c'est intéressant de l'écouter. Et puis vous allez pouvoir parler avec les auditeurs.
10:50 Fabien Roussel, sur Europe 1, il est 13h56. Il reste pendant un petit quart d'heure encore. A tout de suite.
10:55 - 11h56, Pascal. A tout de suite sur Europe 1. - J'ai dit quoi ? - 13h56, décidément.
10:58 - Avec M. Roussel, le temps avance plus vite. C'est pour ça. - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
11:03 - Europe 1, Pascal Praud et vous.
11:07 - Bienvenue sur Europe 1. Vous écoutez jusqu'à 13h, Pascal Praud. Et vous réagissez au 0, 1, 80, 20, 39, 21.
11:13 Et Pascal, on vous retrouve avec votre invité, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.
11:17 - Et si vous n'étiez pas là entre 11h45 et 12h ? Je vous rappelle donc que le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel,
11:23 appelle dans l'humanité la population à se rassembler devant les préfectures. Il a dit "je ne veux plus entendre les discours selon lesquels l'État est impuissant.
11:30 Il s'en va." Et il a rajouté "partout où il faut aller réveiller les services de l'État, les envahir même si nécessaire,
11:36 que cela remonte jusqu'à Macron et qu'il entende de ses deux oreilles et pas simplement de l'oreille droite."
11:40 Il a répondu précisément sur le mot "envahir" et il nous a dit ce qu'il en pensait. On avait une discussion sur l'argent,
11:46 l'argent à prendre, disiez-vous, il faut aller le chercher dans les grandes fortunes ou dans les grandes entreprises.
11:51 Et je vous faisais remarquer avec, effectivement, qu'on pouvait aussi balayer devant sa porte parce que
11:58 il y a trop de fonctionnaires dans ce pays, que ça coûte sans doute très cher à l'État français, cet État est obèse,
12:04 et que la réforme de l'État pourrait également se mettre en place. Un exemple, la PHP, la PHP qui est le premier employeur
12:11 de l'île de France, l'hôpital public, vous avez 40% des gens, 40% des gens qui n'ont jamais vu un médecin,
12:19 qui ne voient jamais de médecin, 40% d'administratifs, et tout le monde s'accorde à dire que c'est trop, monsieur Roussel.
12:25 Eh bien moi je ne le pense pas, je ne le pense pas parce que j'allais vous dire que quand je fais mes permanences
12:31 chez moi en circonscription, et j'imagine que c'est la même chose partout en France, je reçois des gens qui viennent me voir
12:39 parce que comme ils n'arrivent pas à parler à l'administration française, pas tellement on a déshumanisé nos différents services,
12:46 vous dites qu'il y a trop de fonctionnaires, moi je dis qu'il n'y en a pas assez, aujourd'hui on a affaire à des répondeurs téléphoniques,
12:51 à des boîtes vocales, et les gens qui ont des problèmes particuliers, où on doit faire de la dentelle, n'arrivent pas à se faire entendre,
12:58 leurs dossiers doivent les envoyer 15 fois avant qu'ils arrivent à bon port, résultat des courses, j'ai des gens qui ont des problèmes
13:04 avec la CARSAT, la caisse de retraite, avec la CEPAM, avec la CAF, avec la MDPH pour les personnes handicapées.
13:11 – Mais c'est un paradoxe que vous soulevez et qui est également vrai, donc on n'arrive même pas à se faire un passeport en 3 mois,
13:18 donc c'est aussi un des paradoxes. – Mais on a supprimé, on a supprimé dans les mairies la possibilité de faire des pièces d'identité,
13:26 – Je sais, c'est un des paradoxes français. – Et du coup on n'arrive que de 2 à 3 mois,
13:29 et bien donc vous voyez bien qu'il y a un problème quand même. – M. Roussel, il y a un problème dans l'administration,
13:34 je pense qu'elle pourrait être mieux organisée. Ce que je vous propose, c'est peut-être de dialoguer avec les auditeurs,
13:38 il y a Gaëtan qui est là, si vous en êtes d'accord, Gaëtan il est ouvrier agricole, bonjour Gaëtan.
13:43 – Oui bonjour Pascal. – Bonjour Gaëtan, est-ce que vous pouvez nous dire d'abord si vous votez pour M. Roussel ou non ?
13:50 – Alors j'aurais pu, mais il y a un moment où ils sont partis complètement à côté de la plaque,
13:56 où je pense que le parti communiste il a oublié qu'à la base c'était des partis d'ouvriers,
14:02 alors que maintenant c'est des partis des gens qui ne veulent rien faire.
14:06 Moi je pense que le parti communiste il s'égare, il s'égare en allant vers des choses,
14:14 là il propose limite l'insurrection, mais lui il sera bien protégé par sa, comment dire, par son immunité parlementaire,
14:23 donc il va envoyer des petits gars au casse-pipe, qu'ils vont se faire interpeller,
14:27 qu'ils vont sûrement faire à de la casse, parce que c'est comme ça que ça se fait en France maintenant,
14:31 et du coup je ne comprends pas trop où ils veulent en venir.
14:36 Ce qu'on oublie en France c'est que pour avoir de l'argent il faut travailler,
14:40 et pour travailler il y a ce qu'il faut maintenant,
14:43 l'avantage c'est qu'il y a énormément de travail partout,
14:47 et on n'a plus de personnes qui ne veulent travailler, ça embauche partout,
14:51 chez nous ça cherche, ça cherche partout, vous passez devant les garages,
14:55 c'est écrit ici on embauche mécanos, ici on embauche carrossiers,
14:59 ici on embauche des techniciens, partout, partout ça embauche.
15:04 - M. Roussel va pouvoir vous répondre et pourquoi pas dialoguer avec vous.
15:08 Fabien Roussel, sur Europe.
15:10 - Moi je partage en partie votre constat, c'est-à-dire que oui nous défendons,
15:16 nous sommes le parti du travail, je l'affirme et je le redis,
15:20 l'année dernière j'avais fait polémique à la fête de l'Humain,
15:23 rappelez-vous parce que j'avais dit que je préfère la France du travail
15:26 que la France des allocs, j'assume toujours cette contradiction,
15:30 et je suis moi pour faire en sorte que chaque français ait un travail,
15:34 et qu'il n'y ait plus personne en France qui soit obligé de passer sa vie
15:37 à toucher le RSA et à vivre du RSA,
15:40 donc moi je défends cette France du travail,
15:42 avec de bonnes conditions de travail et de bons salaires.
15:45 Maintenant concernant les préfectures, je l'ai dit et je le redis,
15:49 mon objectif c'est pas d'emmener qui que ce soit envahir des préfectures
15:53 et créer de la violence et du désordre,
15:55 j'appelle à des mobilisations et des rassemblements pacifiques
15:59 devant ceux qui sont contre lui.
16:01 - Ah, donc on n'entre pas dans la préfecture,
16:03 parce que c'est pas pacifique d'entrer dans la préfecture.
16:06 - Je l'ai dit, je l'ai précisé depuis ce matin,
16:10 mais c'est pas grave si mon mot d'envahir les préfectures fait réagir,
16:14 comme l'année dernière quand j'avais parlé de la France du travail,
16:17 ça avait fait réagir.
16:19 - Vous avez un peu reculé.
16:21 - Ça me permet de dire que s'il n'y a pas d'action forte du gouvernement,
16:26 s'il n'y a pas d'engagement,
16:29 oui nous allons nous mobiliser,
16:31 oui nous allons organiser des rassemblements
16:33 et je souhaite que ça se fasse comme ça,
16:35 plutôt qu'il y ait des émeutes de la faim et du chaos.
16:38 C'est le sens de mon engagement,
16:40 je suis un républicain et quand je lance quelque chose,
16:44 je suis en première ligne Gaëtan,
16:46 ça veut dire que je ne vais pas me réfugier derrière avec mon écharpe,
16:49 je serai en première ligne.
16:51 Mais je serai en première ligne des manifestations que nous organiserons
16:54 et d'ailleurs il y en a une mi-octobre, 11 octobre,
16:58 à l'appel de l'intersyndical contre la vie chère,
17:00 pour les salaires et pour l'emploi,
17:02 et je serai là aussi en première ligne.
17:04 - Merci Gaëtan, il va y avoir un autre auditeur qui s'appelle Philippe
17:06 qui va pouvoir vous interroger
17:08 et chacun aura compris que le mot envahir,
17:11 vous le nuancez, pour ne pas dire, vous le retirez
17:15 et vous avez d'ailleurs, je pense, fortement raison,
17:17 au moins sur les préfectures.
17:19 Philippe est avec nous, une question à Fabien Roussel.
17:21 Philippe, vous êtes électeur de M. Roussel ?
17:24 - Non, je suis électeur de droite.
17:28 - Vous êtes électeur de droite, très à droite, un peu à droite,
17:30 moyennement à droite ?
17:32 - Je suis un train d'excuse que M. Fillon n'ait pas pu être à la présidence.
17:38 - Oui, mais maintenant, par exemple à la dernière présidentielle,
17:40 vous avez voté pour qui au premier tour ?
17:42 - Je ne sais pas qui sera présent,
17:44 mais je suis des gens de droite comme M. David Lysnard,
17:46 qui ne parle peut-être pas beaucoup sur les médias,
17:49 mais qui dit des choses fortes, intéressantes,
17:51 et on sent que c'est un homme de terrain.
17:53 - Qui est un conservateur, j'ai envie de dire,
17:55 qui est dans la lignée de ce que pouvait être le RPR
17:57 dans les années 80 ou 90,
17:59 qui est plus marqué, disons, et moins macroniste
18:01 que ceux qui étaient à droite avec lui il y a quelques années.
18:06 Une question peut-être à M. Roussel ?
18:08 - Oui, j'aurais voulu poser la question à M. Roussel.
18:10 J'en ai deux questions,
18:12 une, c'est s'il avait partagé ses temps de vacances
18:14 avec M. Mélenchon et M. Macron.
18:16 Le côté Mélenchon, c'est on envahit les préfectures,
18:18 on l'assure action,
18:20 et M. Macron maintenant, c'est en même temps je l'ai dit,
18:22 mais je ne l'ai pas dit.
18:24 Donc j'aurais voulu savoir si c'était le cas, ou pas.
18:26 Parce que moi, pour l'instant, M. Roussel,
18:28 même si je ne partage pas ses idées,
18:30 je le trouvais plutôt modéré.
18:32 - M. Rivère, d'ailleurs, vous avez une belle image,
18:34 disons-le, Fabien Roussel.
18:36 Vous n'êtes pas dans l'outrance.
18:38 C'est pour ça que cette surprise...
18:40 - Non, alors, j'ai passé
18:42 les vacances avec ma femme,
18:44 et c'était très bien.
18:46 En tout cas, ce que je peux vous dire,
18:48 c'est que j'ai haussé le ton,
18:50 hier, dans le journal l'Humanité,
18:52 j'ai haussé le ton parce que j'entends,
18:54 depuis que je suis rentré de vacances,
18:56 j'entends énormément de colère.
18:58 J'entends énormément de gens
19:00 qui n'en peuvent plus, qui me le disent,
19:02 qui me demandent d'agir et de réagir.
19:04 Et donc, je vous pose la question,
19:06 que faire ? Comment agir dans cette période ?
19:08 Nous avons manifesté pendant
19:10 8 mois contre la réforme des retraites,
19:12 on s'est fait bâcher, humilier, mépriser.
19:14 Comment on fait pour se faire entendre ?
19:16 Comment on fait ? M. Macron nous invite
19:18 pendant 12 heures,
19:20 12 heures ! Maintenant, c'est la première ministre
19:22 qui nous invite lundi prochain, qui invite tous les chefs
19:24 de partis pour nous réunir aussi,
19:26 mais il cherche à nous endormir ou quoi ?
19:28 C'est ça que les gens me disent.
19:30 Vous êtes en train de vous faire endormir. Agissez, réagissez.
19:32 - Non, mais là où vous avez raison,
19:34 M. Roussel,
19:36 là où vous avez raison, parce que vous avez dit tout à l'heure
19:38 que je vivais dans les hôtels particuliers
19:40 avec une grande fortune, mais je suis
19:42 un peu connecté
19:44 à la "vraie vie"
19:46 et j'étais
19:48 l'autre jour dans un supermarché
19:50 près d'Angoulême et il y avait des gens
19:52 devant moi qui rendaient
19:54 ce qu'ils avaient acheté parce qu'ils n'avaient pas
19:56 les moyens de tout acheter. Je suis d'accord
19:58 avec vous et j'entends ça partout.
20:00 Mais je suis d'accord avec vous, puisque je n'entends
20:02 qu'aujourd'hui,
20:04 sur le pouvoir d'achat
20:06 et sur la nourriture, il y a un problème XXL.
20:08 J'entends également que l'énergie va peut-être
20:10 augmenter de 10 ou 20% au début de l'année,
20:12 que le bâtiment pose problème,
20:14 bien sûr que l'immobilier
20:16 va poser problème. Je vous assure, je suis très
20:18 inquiet pour la France.
20:20 - Mais le pire, c'est que le gouvernement
20:22 envisage, dans son projet de budget,
20:24 de mettre des taxes nouvelles,
20:26 notamment sur les franchises médicales,
20:28 sur les ordonnances. Ça veut dire que ça va coûter
20:30 plus cher d'aller se soigner.
20:32 Ils vont encore augmenter le prix
20:34 de l'essence, Mme Wargou
20:36 vient de l'annoncer ce matin.
20:38 Et le Président nous annonce déjà
20:40 que sur le budget,
20:42 il y aurait un 49.3%
20:44 et que nous ne pourrons rien dire.
20:46 Mais vous imaginez un petit peu
20:48 dans l'état dans lequel on peut être,
20:50 nous, parlementaires et les Français,
20:52 ça veut dire qu'on n'a aucun moyen
20:54 pour se faire entendre.
20:56 Alors qu'est-ce qu'on fait ?
20:58 - Vous vous êtes fait entendre sur l'antenne
21:00 d'Europe 1 ce matin, je vous en remercie
21:02 grandement. - Je vous en prie.
21:04 - Je vous en prie, c'était constructif,
21:06 je l'espère, de pouvoir
21:08 échanger ensemble. Merci
21:10 Fabien Roussel, c'est le grand jour pour vous
21:12 le week-end, la fête de l'humanité.
21:14 - Tout à fait.
21:16 Je vais fêter l'anniversaire
21:18 de ma grand-mère, elle a 98 ans,
21:20 aujourd'hui, et ensuite je pars à la fête de l'humanité.
21:22 Là, je suis à Béthune, et ensuite je pars
21:24 à la fête de l'humanité. - Ça c'est
21:26 une fête, évidemment, historique.
21:28 - Qu'est-ce que c'est votre quantième fête de l'humanité
21:30 à laquelle vous serez présente ?
21:32 La première,
21:34 c'était quand ?
21:36 - Je sais pas, ça doit être la 40e.
21:38 - Votre carte au parti,
21:40 vous l'avez prise en quelle année ?
21:42 - Je crois que j'avais 16 ans,
21:44 16-17 ans, à l'adolescence.
21:46 - Et quel âge vous avez aujourd'hui Fabien Roussel ?
21:48 - 54. - Vous n'avez jamais failli la rendre ?
21:50 - Euh...
21:52 Oui, si, bien sûr.
21:54 Souvent.
21:56 Et à chaque fois,
21:58 j'ai jamais trouvé de meilleur outil
22:00 politique pour pouvoir
22:02 défendre le monde du travail,
22:04 ma France, ma France que j'aime.
22:06 - Et il y a des artistes qui seront là à la fête de l'humanité ?
22:08 Parce que c'est toujours un endroit,
22:10 généralement, où il y a parfois des concerts...
22:12 - Entre Angèle, Bilal Alimi
22:14 et tant d'autres, il y a 50 artistes
22:16 qui vont se...
22:18 qui vont jouer,
22:20 nous éclater, nous amuser.
22:22 Il y a 500 stands avec de la gastronomie
22:24 de toutes les régions de France.
22:26 Il y a du théâtre, de la poésie, de la lecture.
22:28 - Mais c'était la tradition des communistes,
22:30 jadis. Il y avait une très
22:32 grande culture.
22:34 Moi, j'ai connu, notamment dans le monde du sport,
22:36 des gens qui étaient très engagés, qui venaient du
22:38 Parti communiste, et il y avait une émancipation
22:40 par le travail et par la culture.
22:42 Elle était au cœur de la fête
22:44 de l'humanité, avec des gens comme Léo Ferré,
22:46 Jean Ferrat, etc.
22:48 Plus Jean Ferrat, d'ailleurs, que Léo Ferret.
22:50 - C'est toujours le cas, parce qu'il y a un espace
22:52 de livres, et du livre, il y a un espace cinéma,
22:54 il y a un espace théâtre.
22:56 Et donc, nous continuons
22:58 de marier la culture
23:00 et la lutte.
23:02 - Et si je viens, vous m'accepterez gentiment ?
23:04 - Mais bien sûr ! Buvons un coup,
23:06 comme on dit. - Non, mais c'est vrai qu'il y a une tradition
23:08 littéraire, intellectuelle,
23:10 très forte, en tout cas, elle existait dans ces
23:12 années-là. Merci beaucoup, monsieur Roussel, c'était un plaisir
23:14 d'échanger avec vous. - À bientôt, Pascal Faux.
23:16 - Dans la transparence, bien sûr.
23:18 Il est 12h15,
23:20 j'imagine que ça fera réagir
23:22 la page Facebook où il y a deux personnes
23:24 désormais, c'est dire si on a réussi.
23:26 - On est presque à 100 personnes !
23:28 - Je trouve qu'on a réussi, vraiment, notre entrée
23:30 à l'Europe. On est quand même,
23:32 on est quel jour aujourd'hui ? 14 septembre,
23:34 et depuis le 28 août, nous avons deux auditeurs !
23:36 - Oh, putain, je suis la vraie !
23:38 - Je pense qu'ils vont nous garder.
23:40 - Et là, plus personne ne comprend rien sur les réseaux, tout le monde
23:42 me tombe dessus ! - Je pense qu'ils vont nous garder.
23:44 - Nous garder ? - Bah, nous garder, nous garder
23:46 dans la station... - À l'antenne ? Alors, vous, oui, mais moi,
23:48 c'est moins sûr. - Je pense qu'ils vont nous garder dans la station,
23:50 parce qu'on a recruté
23:52 deux auditeurs !
23:54 - C'est un bon début !
23:56 - On n'en a pas perdu, c'est déjà ça !
23:58 - On arrive à la centaine, là, c'est quand même pas mal !
24:00 - Ah, bah, écoutez, bien sûr ! - Attendez, on va fêter ça, oui !
24:02 - 12h16,
24:04 la pause en revient tout de suite, on change le sujet.