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  • 28/06/2023
Fin de vie : "Aujourd’hui la loi Claeys-Leonetti sur les soins palliatifs n’est pas appliquée partout, c’est certainement le point le plus important à régler avant de mettre en place une nouvelle loi", estime Bernard Bonne, sénateur LR de la Loire.

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Transcription
00:00 Merci Bernard Bonne de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:03 Vous êtes élu de la Loi, membre du groupe Les Républicains.
00:06 On a plusieurs sujets à aborder avec vous.
00:08 D'abord, on commence par la fin de vie, puisque le Sénat remet aujourd'hui
00:11 un rapport d'information sur la fin de vie qui sera examiné
00:13 en Commission des affaires sociales à laquelle vous appartenez.
00:15 Est-ce qu'il faut une nouvelle loi pour légaliser l'aide active à mourir ?
00:19 On se pose justement la question.
00:22 Je pense qu'il faut améliorer la loi, qui est une loi qui permet
00:27 effectivement d'aider les personnes à mourir dignement.
00:31 Mais aujourd'hui, la loi Cléstin-Netty n'est pas appliquée partout,
00:35 parce que les soins palliatifs ne sont pas mis en place dans tous les départements.
00:40 Je crois que c'est certainement le point le plus important à régler
00:43 avant de mettre en place une nouvelle loi.
00:46 Donc c'est trop tôt, parce que la loi est annoncée pour avant le 21 septembre.
00:49 Pour vous, il ne faut pas faire cette loi maintenant.
00:51 Il faut d'abord régler la question des soins palliatifs.
00:55 Effectivement, il y a plus d'une vingtaine de départements
00:57 où il n'y a pas de soins palliatifs aujourd'hui.
00:58 Oui, on n'a pas fait l'évaluation encore de l'application de cette loi
01:02 sur les soins palliatifs.
01:03 Et je pense qu'il faudrait d'abord mettre en application
01:07 ce qui avait été prévu dans la première loi avant de créer une autre.
01:10 Et puis, on sait toutes les difficultés effectivement de mettre en place
01:15 une nouvelle loi avec des nouveaux principes.
01:18 Il y a une convention citoyenne sur la fin de vie qui s'est prononcée
01:21 en très grande majorité pour une évolution de la loi
01:25 et pour une aide active à mourir.
01:27 Qu'est-ce que vous leur dites du coup à ces citoyens ?
01:30 Je pense qu'il faut tenir compte beaucoup, en tout cas, de l'avis des médecins.
01:38 Et je crois effectivement que les opinions très divergentes
01:41 qu'on voit aujourd'hui s'exprimer montrent bien toute la difficulté,
01:45 en tout cas, pour justement prendre une décision
01:49 à ce niveau d'une nouvelle loi qui permettrait d'aller plus loin
01:53 que ce qui est aujourd'hui autorisé.
01:54 Donc il faut d'abord écouter les soignants qui sont réticents ?
01:57 Je pense qu'il faut écouter les soignants qui sont au plus près des personnes
02:00 justement dans cet état-là.
02:03 Et je crois qu'il faut vraiment faire en sorte qu'on n'aille pas trop loin,
02:07 en tout cas, dans les nouvelles possibilités,
02:10 même si dans d'autres pays, on les a mis en œuvre depuis plusieurs années.
02:14 Mais justement, est-ce que ça ne crée pas une injustice sociale
02:17 avec les Français qui ont les moyens d'aller choisir leur fin de vie
02:19 dans d'autres pays et ceux qui ne le peuvent pas ?
02:22 Je ne crois pas que ce soit une injustice sociale.
02:23 Je pense que c'est plus une difficulté au niveau de notre pays,
02:29 parce que chacun réagit un peu différemment,
02:31 mais dans notre pays, de prendre une décision aussi importante que celle-là.
02:35 Alors bien sûr, on peut aller dans d'autres pays.
02:37 Je ne crois pas que ce soit le côté financier qui soit le plus important.
02:40 Mais bon, c'est comme pour d'autres questions qui touchent à la vie en général
02:45 et à tous les problèmes d'éthique.
02:48 Je pense qu'il faut quand même qu'on reste sur des positions fermes
02:51 au niveau de la France et qu'on puisse réfléchir beaucoup plus avant,
02:54 avant de prendre des décisions aussi importantes.
02:56 – Donc ça, en n'allant vraiment pas plus loin,
02:58 vous êtes opposé à l'euthanasie, j'imagine,
03:00 mais même le suicide assisté pour vous, ce n'est pas envisagé ?
03:03 – Pour le moment, enfin, à notre avis, non.
03:06 Maintenant, il y a peut-être d'autres formes qui peuvent aller un peu plus loin
03:10 que ce qui existe aujourd'hui.
03:12 – On va parler de l'audition que vous avez faite hier,
03:14 l'audition de Jean-Christophe Combes,
03:16 c'est le ministre des Solidarités sur le projet de loi plein emploi.
03:19 Il arrive en séance le 10 juillet et parmi les propositions de ce projet de loi,
03:23 un service public de la petite enfance.
03:24 Et vous en avez parlé hier avec le ministre,
03:26 on voit ça avec notre journaliste parlementaire Marion Vigreux.
03:29 [Musique]
03:36 Bonjour Marion.
03:37 – Bonjour Ariane, bonjour M. Bohannon.
03:39 – Et Marion, on va donc revenir avec vous sur l'audition
03:42 par la Commission des affaires sociales de Jean-Christophe Combes,
03:44 ministre des Solidarités et de l'autonomie des personnes handicapées.
03:46 L'objectif de cette audition, c'était d'entendre le ministre
03:49 sur la stratégie du gouvernement en matière de services publics
03:52 à la petite enfance, l'accueil des jeunes enfants,
03:54 qui intègrera donc ce projet de loi plein emploi.
03:56 – Oui, et le ministre qui a profité de cette audition
03:58 pour rappeler comment la question des modes de garde
04:01 est un parcours du combattant.
04:03 Pour les parents, il a présenté une enquête réalisée par l'Ipsos en avril 2023
04:08 et qui révèle que pour 61% des parents interrogés,
04:11 la recherche d'un mode d'accueil a constitué un facteur de stress important.
04:15 Pour le ministre, l'accueil du jeune enfant répond à 4 défis de société
04:20 et le premier, c'est effectivement le plein emploi
04:23 et je vous propose de l'écouter à ce sujet.
04:26 – On estime à 150 000 le nombre de parents qui renoncent à un emploi
04:31 faute de mode d'accueil pour leur enfant.
04:34 Et ensuite, parce que la petite enfance est un secteur dynamique
04:37 et qui va le rester, on y compte aujourd'hui environ 600 000 professionnels
04:41 et les défis sont nombreux.
04:43 Environ 10 000 professionnels font défaut aujourd'hui au sein des crèches
04:47 et 120 000 assistants maternels pourraient cesser leur activité d'ici à 2030.
04:53 – Et parmi les autres défis liés à cet accueil,
04:55 il y a l'égalité entre les femmes et les hommes.
04:57 Ce sont bien souvent les mères qui sont pénalisées par le déficit d'accueil,
05:02 en particulier les mères isolées.
05:04 Il y a aussi la question de la lutte contre les inégalités de destin,
05:07 c'est-à-dire comment dans les 1000 premiers jours du nouveau-né,
05:10 l'accès à des temps de socialisation, d'éveil est nécessaire
05:13 au bon développement de l'enfant.
05:14 Et puis enfin, l'autre défi, c'est celui de la natalité,
05:17 les problèmes liés à l'accueil du jeune enfant freinent aujourd'hui.
05:21 Cette natalité qui est en baisse continue en France.
05:23 Bernard Bohn, pensez-vous aussi que cet enjeu de l'accueil,
05:26 il est transversal, qu'on réglera finalement plusieurs problèmes en s'y attaquant ?
05:33 – L'accueil des jeunes enfants a toujours été un problème.
05:36 Moi, j'ai été maire il y a pas mal d'années, c'était déjà un problème,
05:39 une difficulté effectivement de trouver,
05:41 pour les personnes qui recherchaient des places,
05:43 de créer justement des crèches ou des halte-garderies
05:47 qui permettaient aux femmes à l'époque,
05:49 surtout de pouvoir travailler et d'être un peu plus libres.
05:52 Aujourd'hui, effectivement, on parle de l'égalité entre les hommes et les femmes,
05:54 et il est vrai qu'il faudrait absolument mettre en place un système
05:57 qui permette autant aux hommes qu'aux femmes de pouvoir travailler
06:00 en confiant leurs enfants lorsqu'il le faut.
06:03 Je crois aussi qu'il faut, et vous le dites,
06:05 pour permettre une natalité un peu plus importante,
06:08 donner plus de moyens, on a parlé des 1000 jours,
06:10 les 1000 jours importants d'un enfant lorsqu'il naît,
06:14 de permettre en tout cas d'avoir plus de moyens dans la famille
06:20 et à l'extérieur de la famille de garder cet enfant dans d'excellentes conditions.
06:24 Il ne faut pas que ce soit forcé,
06:25 il faudrait qu'on arrive à trouver des solutions qui conviennent aux parents,
06:29 qui leur permettent de travailler s'ils le souhaitent,
06:31 mais qui permettent aussi de rester en contact plus longtemps avec leur enfant.
06:35 – Comme ce qui peut se faire en Allemagne par exemple ?
06:37 – Comme ce qui se fait dans d'autres pays,
06:39 notamment en Allemagne ou dans des pays du Nord.
06:41 – Et Marion, parmi les premiers objectifs du gouvernement,
06:44 il y a le développement du nombre de solutions d'accueil.
06:46 – Oui, alors l'objectif, il est tout d'abord de 100 000 places nouvelles d'ici à 2027
06:51 et de 200 000 d'ici à 2030.
06:54 Haute priorité, c'est renforcer l'accompagnement des communes
06:57 parce que le gouvernement veut vraiment que ce soit elles
07:00 qui portent ce service public.
07:01 Elles seront aidées par les CAF, par un agent de la CAF par département.
07:06 Et puis l'autre enjeu, c'est vraiment l'attractivité de ces métiers
07:10 de la petite enfance qui sont délaissés et parfois méconnus par les jeunes,
07:14 selon le ministre.
07:15 10 000 postes, on rappelle, ne sont pas pourvus.
07:18 Cela demande aussi une revalorisation des salaires,
07:21 un développement des formations et ce sera tout le sujet du plan d'urgence
07:24 qui sera présenté en fin de semaine par le ministre à Nancy
07:27 pour améliorer justement cette qualité d'accueil des jeunes enfants.
07:30 Et on voit que l'attractivité des métiers de la petite enfance,
07:33 finalement, elle ressemble à celle qui se pose sur les métiers de la dépendance.
07:38 Surtout le médico-social, on a des difficultés effectivement
07:42 d'attractivité des métiers.
07:44 Je crois que ce sont des métiers difficiles,
07:45 qui ne sont pas assez valorisés, pas assez rémunérés.
07:48 Il faut absolument qu'il y ait un effort considérable dans tous les domaines,
07:53 que ce soit au niveau des personnes handicapées, de la petite enfance,
07:56 de la protection de l'enfance, des personnes âgées,
07:58 de la petite enfance bien entendu, de chercher tous les moyens
08:02 qui pourraient permettre effectivement d'avoir plus de personnel,
08:06 plus de disponibilité à ce niveau et rechercher tout ce qui pourrait
08:10 attirer des personnes dans ces métiers.
08:12 Et dans ce qui est présenté par le gouvernement,
08:14 dans les pistes qui ont été présentées, notamment hier, qu'en pensez-vous ?
08:18 Il n'y a pas eu de pistes présentées pour augmenter l'attractivité.
08:22 Il y a une stratégie effectivement de communication ou autre,
08:24 mais je crois qu'il faut vraiment se donner les moyens
08:27 au niveau de la rémunération d'abord,
08:29 et puis chercher par la formation très rapide de ces personnes,
08:34 très rapide, enfin non pas rapide au niveau de la formation,
08:37 mais faire rapidement des propositions au niveau de la formation
08:40 pour qu'elles soient facilitées, encouragées
08:43 et mises à disposition des jeunes le plus tôt possible.
08:47 – Marion, en revanche, la question du congé parental
08:49 n'apparaît pas dans ce projet de loi.
08:50 – Oui, mais le ministre a fait savoir que des réflexions
08:53 ont été en cours pour le réformer.
08:55 Sa vision à lui de ce congé, ce serait un congé qui soit plus court,
08:59 qui soit mieux partagé entre les parents,
09:01 et puis surtout mieux indemnisé.
09:03 Là aussi, est-ce qu'à vos yeux, Bernard Bohns, ce n'est pas dans le texte,
09:06 mais vous pensez que là aussi il y a un sujet de débat,
09:09 qu'il faut réformer ce congé, qu'il n'est pas satisfaisant ?
09:12 – Moi je pense, on l'a dit tout à l'heure,
09:15 les 1 000 premiers jours sont certainement les plus importants
09:17 au niveau de l'enfance.
09:18 Je le dis aussi en tant que médecin,
09:20 je crois qu'il faut absolument que ces 1 000 premiers jours
09:23 soient privilégiés pour l'enfant et pour les parents.
09:25 Si on donne des moyens aux parents pour justement avoir plus de possibilités
09:31 pour garder leur enfant ou pour le faire garder
09:34 dans une excellente condition, c'est certainement très souhaitable.
09:37 Donc il faut revaloriser effectivement les indemnisations,
09:40 il faut faire en sorte que les parents puissent se libérer beaucoup plus
09:43 sans perdre les évolutions au niveau du travail
09:45 qu'ils pourraient avoir dans beaucoup de cas.
09:48 – Est-ce que vous regrettez qu'il ne soit pas dans le texte
09:50 qui est envisagé par le gouvernement ?
09:52 – Oui, je crois qu'il faut aller quand même plus loin
09:54 que ce qui est proposé aujourd'hui.
09:55 Je pense que ces 1 000 premiers jours, je reviens encore à ça,
09:59 sont vraiment un objectif indispensable pour faire en sorte
10:05 qu'on ait beaucoup moins de problèmes à la suite avec les jeunes enfants.
10:09 – Merci Marion.
10:11 – Merci Anne-Yann, à tout à l'heure,
10:13 pour parler de la loi de programmation militaire, un tout autre sujet.
10:16 – Ce sera suivi effectivement dans le club, à tout à l'heure Marion.
10:19 On va parler d'un autre sujet sur lequel vous travaillez,
10:22 c'est la question de la dépendance des personnes âgées.
10:24 Bernard Bonne, Jean-Christophe, qu'on mettait à votre place hier le ministre,
10:27 il a confirmé qu'il n'y aurait pas de grande loi dépendance
10:30 durant ce quinquennat, mais un plan d'action.
10:32 Est-ce que vous regrettez qu'il n'y ait pas de grande loi
10:33 qui avait été pourtant promise par Emmanuel Macron depuis 2017 ?
10:37 – Bien sûr que je le regrette, ça fait des années
10:39 qu'on nous promet cette loi de grand âge,
10:41 des années que tous les ans on nous dit "ça sera bientôt, on va y arriver"
10:45 et aujourd'hui on admet l'idée qu'il n'y en aura pas du tout.
10:50 C'est très très très regrettable.
10:54 Je crois qu'on n'a pas mis les moyens,
10:55 on ne veut pas mettre les moyens au niveau des personnes âgées
10:58 pour faire en sorte qu'on puisse les traiter dignement
11:02 et je pense que c'est parfaitement honteux.
11:06 – Alors Jean-Christophe Combes, le gouvernement dit
11:08 "mais il y aura un plan d'action, il y aura des mesures qui vont être prises,
11:11 il y en aura dans le budget 2024,
11:13 il y en aura d'autres qui seront prises dans d'autres textes,
11:15 dont le texte sur le bien-vieillir".
11:17 Qu'est-ce que vous attendez vous de ce plan d'action ?
11:18 Est-ce que ça peut être suffisant selon vous ?
11:20 – Non bien sûr, je crois que tout a été dit, tout a été prévu,
11:26 tout a été chiffré au niveau de ce qu'il faudrait pour les personnes dépendantes,
11:32 ça a été fait dans les rapports parlementaires,
11:33 ça a été fait dans les rapports de Dominique Hibaud ou d'autres,
11:36 ça a été fait au niveau de ceux qui s'occupent des personnes âgées,
11:40 tout a été dit, tout a été proposé, on sait ce qu'il faut faire,
11:44 par contre il faut la volonté au niveau du gouvernement
11:46 de donner les moyens financiers pour aller justement
11:49 vers cette prise en charge de la dépendance dans de bonnes conditions.
11:52 – Et elle n'y est pas cette volonté ?
11:54 Malgré la création de la cinquième branche pour vous, c'est…
11:56 – Mais ça n'a été que des paroles.
11:59 – C'est une coquille vide ?
11:59 – Oui, c'est une coquille complètement vide, moi je ne comprends pas…
12:02 – Jean-Christophe Rond, vous nous parlez de 10 milliards.
12:05 – Oui, il faudrait 10 milliards, oui.
12:06 – Sur cette cinquième branche.
12:07 – Ah oui, mais ils n'y sont pas du tout,
12:09 il faudrait 10 milliards supplémentaires par rapport à ce qui existe,
12:12 bien sûr si on comptabilise ce qui est donné aujourd'hui,
12:14 il y a plus de 10 milliards, mais il faudrait 10 milliards supplémentaires.
12:17 On a mis des sommes considérables au niveau du quoi qu'il en coûte,
12:21 on met, là je vois le président Macron dépense 11 ou 14 milliards
12:26 en quelques semaines là comme ça, et on n'est pas capable de mettre
12:30 10 milliards de plus pour les personnes hachées, je trouve ça honteux.
12:34 – Qu'est-ce qu'il faudrait pour vous ?
12:35 Qu'est-ce que vous attendez de ce plan d'action ?
12:36 Quelle doit être la mesure principale ou les mesures principales ?
12:39 – Il y a plusieurs mesures, bon on a parlé effectivement
12:42 d'abord de la gouvernance, il faudrait la clarifier cette gouvernance.
12:45 Ensuite il faut faire…
12:46 – Tu dois passer par quoi la gouvernance ?
12:48 – La gouvernance c'est clarifier la responsabilisation
12:55 entre les services de l'État, les services des départements,
12:58 et voir qui décide au niveau des personnes hachées,
13:02 qui décide au niveau des établissements qui s'occupent des personnes hachées.
13:05 – Avec des départements chefs de file.
13:06 – Voilà, on clarifie les choses et ça a été proposé
13:09 avec des comités de pilotage dans les départements, mais le clarifier,
13:13 ça c'est la première chose, et puis mettre en place
13:16 des parcours de vie des personnes hachées.
13:18 Il faut absolument qu'on puisse organiser dans chaque territoire
13:21 des parcours de vie entre le domicile, le maintien à domicile, la prévention,
13:25 et puis la possibilité pour les personnes d'aller dans différentes structures
13:29 qui soient plus ou moins médicalisées, mais qui leur permettent d'avoir un suivi
13:33 et qui ne les mettent pas en difficulté dès qu'elles perdent un peu de leur autonomie.
13:39 C'est ça qui manque, et puis il faut retrouver aussi,
13:41 là on en a parlé tout à l'heure, de l'attractivité des métiers,
13:44 c'est très difficile, on a beaucoup parlé de l'affaire Orpea,
13:48 mais l'affaire Orpea c'est ce qui a permis de montrer tout le manque
13:51 qu'on avait dans tous les établissements.
13:53 Alors c'est vrai qu'il y a des difficultés au niveau des établissements lucratifs,
13:56 il faut régler certains problèmes, mais il y a des difficultés dans tous les établissements.
13:59 – Comment ? Il ne faut plus des pattes privées ?
14:01 – Ah non, je ne dis pas ça du tout, par contre il faut qu'il y ait une égalité de traitement
14:05 entre les uns et les autres, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
14:07 Mais ce qu'il faut surtout c'est essayer de trouver,
14:10 au niveau de tous ces établissements, un nombre de personnes suffisant
14:15 auprès de la personne âgée dépendante qu'on puisse en occuper dignement.
14:17 – Mais comment vous les trouvez ? Parce que ce sont des métiers qui n'attirent plus aujourd'hui.
14:20 – Pourquoi ils n'attirent plus ? Parce qu'ils sont difficiles,
14:22 parce que souvent il y a un turnover qui est trop important,
14:25 parce que les personnes ne sont pas assez rémunérées.
14:28 Je crois qu'il faut revaloriser ces salaires beaucoup plus qu'on a prévu
14:32 parce que ces personnes font un travail remarquable, pénible,
14:35 mais qui nécessite vraiment d'être accompagnées à tous les niveaux.
14:38 – Est-ce qu'il faut aussi des mesures pour aider les familles ?
14:40 Parce qu'aujourd'hui, être dans un EHPAD, être dans une maison de retraite, ça coûte cher.
14:44 – Alors on a parlé, on avait fait des rapports aussi sur le financement.
14:48 Je crois qu'il faut là aussi, c'est là où on demande effectivement les 10 milliards supplémentaires,
14:52 mais il faut qu'on puisse permettre à toutes les familles,
14:54 dans n'importe quelle condition, d'aller dans des maisons
14:58 qui soient adaptées à l'état des personnes dépendantes.
15:02 Et je pense que là aussi, il faut qu'il y ait une aide,
15:04 peut-être une… on avait proposé une assurance un peu obligatoire
15:09 qui serait solidaire et qui permettrait à tout le monde d'avoir,
15:14 en cas de dépendance, les moyens suffisants pour aller n'importe où.
15:18 – Est-ce qu'il faut aussi des mesures pour les aidants,
15:20 pour le répit notamment des aidants ?
15:22 Est-ce que vous attendez ça aussi du gouvernement ?
15:24 – Oui, ça on l'avait prévu.
15:26 J'allais dire c'est complémentaire, une fois qu'on aura mis en place les premières mesures,
15:29 je pense qu'après tout le reste suivra beaucoup plus facilement.
15:32 Il faut d'abord mettre en place les moyens d'accueil
15:35 et puis après au niveau des aidants, qui sont très importants,
15:38 on pourra mettre des mesures complémentaires après.
15:41 – Alors on va voir l'actualité dans votre département,
15:43 on va parler des sénatoriales puisque votre département fait partie
15:46 de ceux qui sont renouvelables, mais vous ne serez pas candidat,
15:48 on va en parler tout de suite.
15:50 On va à Saint-Etienne retrouver Alice Canivet,
15:52 rédactrice en chef à TL7, la télé locale de La Loire.
15:55 Et Alice, elle a deux questions pour vous, on va écouter d'abord la première.
16:00 – Bonjour Bernard Bohn, nous sommes à Saint-Genelair,
16:03 à quelques kilomètres de Saint-Etienne dans La Loire,
16:05 un département que vous connaissez par cœur
16:06 parce que vous l'avez présidé pendant presque dix ans.
16:09 Alors voici ma question, quels ont été vos principaux accomplissements
16:13 en tant que sénateur de La Loire en utilisant vos compétences d'élu local ?
16:18 – Alors au niveau de, c'est vrai qu'au niveau de La Loire, vous l'avez rappelé,
16:21 j'ai été président du département pendant une dizaine d'années,
16:24 j'ai été vice-président pendant pas mal d'années aussi,
16:27 et j'ai continué à m'occuper beaucoup du médico-social
16:30 en essayant d'améliorer toutes les prises en charge
16:33 à la fois des personnes âgées, de l'enfance,
16:35 et essayer de faire une amélioration dans ce sens-là.
16:39 Et puis bien entendu, au niveau des territoires,
16:42 j'ai surtout cherché à accompagner les communes
16:45 dans tous les projets qu'elles avaient, je pense que c'était le plus important.
16:49 Après, il y a toutes les obligations au niveau de l'éducation, des collèges,
16:52 des routes qu'on a fait normalement et qu'on a essayé de faire bien,
16:55 mais je crois que la principale action des départements,
16:59 c'est quand même au niveau social, et je crois que c'est une compétence
17:03 qui est essentielle et qui nécessite qu'on s'y consacre beaucoup.
17:06 – On va voir une deuxième question d'Alice,
17:09 toujours en rapport avec les sénatoriales et la ruralité.
17:13 – Le département de La Loire compte 292 communes rurales,
17:17 et la ruralité justement, c'est une des thématiques communes
17:21 à toutes les listes candidates aux sénatoriales dans La Loire.
17:24 C'est une thématique donc très importante.
17:27 Pourquoi le pays, le gouvernement, a besoin des villages en France ?
17:34 – Je crois qu'il faut absolument qu'il y ait cette volonté
17:40 dans tous les départements d'avoir à la fois une partie urbaine
17:44 et une partie rurale, et la complémentarité entre les deux
17:47 est essentielle.
17:48 Je pense qu'on ne peut pas avoir simplement une vie urbaine
17:54 sans avoir la possibilité effectivement de vivre la campagne.
17:56 Et puis c'est un équilibre, c'est un équilibre au niveau de la nature,
17:59 c'est un équilibre au niveau de la vie, c'est un équilibre à tous les niveaux.
18:02 Il faut absolument justement privilégier cette complémentarité
18:06 et n'en pas essayer d'opposer l'un à l'autre.
18:08 Et c'est ce qu'on a essayé de faire en tout cas dans La Loire,
18:11 qui est un département semi-rural, parce qu'il y a quand même des grandes villes,
18:14 mais il y a aussi beaucoup de communes rurales.
18:16 Et je pense que le département est là pour justement faciliter cet équilibre,
18:21 et c'est ce qu'on a essayé de faire pendant de nombreuses années.
18:22 – Et le gouvernement, il en fait assez pour la ruralité,
18:24 il y a un plan ruralité qui a été présenté il y a quelques jours,
18:28 est-ce que pour vous c'est suffisant ?
18:30 – Le gouvernement a essayé de faire certaines choses,
18:32 mais arrêtons de recentraliser, je crois qu'il faut laisser,
18:36 au niveau des départements et des régions,
18:37 le soin de faire cet équilibre entre l'urbain et le rural.
18:42 Et je pense que ce n'est pas au gouvernement,
18:43 le gouvernement doit laisser des moyens au niveau des collectivités
18:48 pour justement mettre en place cet équilibre,
18:51 et non pas faire des lois ou mettre des décrets en place
18:54 qui n'ont pas besoin d'être mis parce qu'on sait faire sur place.
18:59 – Alors Alice, parler des sénatoriales,
19:01 je le disais, vous avez fait le choix de ne pas vous représenter, vous pourquoi ?
19:05 – Je crois, d'abord, qu'il y a un âge pour tout.
19:07 Je pense qu'à un certain moment, il faut savoir s'arrêter.
19:10 J'ai été pendant très longtemps au niveau du département,
19:13 à différents niveaux des collectivités,
19:16 j'ai voulu essayer d'apporter un peu une contribution,
19:20 notamment au niveau du micro-social, au niveau du Sénat,
19:24 et je crois que maintenant, il est temps d'arrêter.
19:26 Je pense qu'il y a des jeunes qui sont prêts à prendre la suite
19:30 dans d'excellentes conditions parce que ce sont d'excellents candidats,
19:33 et puis, je vous le redis, il y a un temps pour tout.
19:37 – On regarde les sénateurs, sortons de la Loire,
19:39 la droite qui était divisée il y a 6 ans.
19:42 – La Loire a toujours été divisée.
19:45 Je crois que pour la première fois, au niveau de la droite,
19:48 la Loire présentera une seule liste et c'est une très bonne chose.
19:52 Je crois qu'il faut montrer une unité d'action
19:54 et que les personnes qui sont sur la même liste vont pouvoir s'équilibrer
19:58 au niveau des commissions s'ils sont élus et permettre d'apporter à la Loire
20:01 plus que ce qu'on a peut-être pu apporter jusqu'à maintenant,
20:04 et c'est là l'intérêt de cette liste.
20:06 – Et plus en nombre de sièges aussi ?
20:07 – Ah ben je l'espère, je l'espère.
20:10 J'espère au moins 3 si c'est possible, pourquoi pas 4.
20:14 – Au détriment du PS ou du PS ?
20:16 – Bon, je ne veux pas être un devin là-dedans,
20:19 mais je pense que ce sera peut-être plus au niveau du PS que du PC.
20:23 – Donc vous espérez 3 sièges pour la République.
20:26 Qu'est-ce que vous retenez, vous, de vos 6 années au Sénat ?
20:30 – Je retiens, j'ai eu la chance d'être nommé rapporteur du Médico-Social en arrivant,
20:35 ce qui m'a donné, avec la majorité qu'on a au niveau du Sénat,
20:38 la possibilité d'apporter une contribution importante
20:42 au niveau de tous les rapports et au niveau du Médico-Social,
20:45 puisque avec la majorité, ça nous permet d'avoir une certitude
20:51 que nos amendements, nos projets de loi soient acceptés.
20:56 Par contre, effectivement, je trouve que le gouvernement
20:59 ne tient pas assez compte du rôle du Sénat,
21:02 ne tient pas assez compte de ce que l'on peut apporter,
21:05 et je trouve que…
21:06 – Y compris depuis un an, où la donne a changé à l'Assemblée ?
21:09 – Alors ça a un peu changé depuis un an, mais pas beaucoup,
21:12 ça a changé en paroles mais pas en actes,
21:14 alors qu'avant il y avait une sorte de mépris et de rejet un peu du parlementarisme,
21:19 et notamment au niveau du Sénat, et je crois que c'est très regrettable.
21:23 Alors c'est pour ça que je pourrais regretter un peu ce que le Sénat ne peut pas apporter,
21:27 mais moi j'ai été très satisfait en tout cas de ce qui m'a été confié en tant que rapporteur,
21:33 et de pouvoir apporter soit dans l'enfance, soit au niveau des personnes âgées,
21:36 une contribution qui, même si elle est modeste, a toujours été intéressante pour moi.
21:40 – Si vous deviez retenir un texte, un rapport pendant ces six ans, ce serait lequel ?
21:45 – Ça serait celui sur la protection de l'enfance.
21:48 C'est le travail que j'ai fait avec Adrien Taquet, avec qui on a très bien travaillé,
21:53 avec l'Assemblée nationale également, et on a pu apporter quand même un plus,
21:57 et je crois que c'est peut-être la pierre la plus importante
22:01 que j'ai pu apporter dans ce travail de six ans.
22:04 – Est-ce que vous allez continuer la politique ?
22:06 Vous arrêtez le Sénat, mais est-ce que vous allez poursuivre votre engagement politique ?
22:09 – Non, j'arrête la politique.
22:10 Je crois que là aussi, il faut savoir,
22:12 on dira à un certain âge, on n'a pas besoin de personnes âgées, j'allais dire.
22:16 On peut apporter une expérience dans certains domaines,
22:18 mais je préférerais en tout cas continuer dans le domaine médical,
22:21 essayer d'apporter bénévolement une aide à différents niveaux,
22:24 mais dans un anonymat total, et voilà.
22:29 – Vous serez médecin retraité ?
22:31 – Je serai le médecin retraité qui essaiera d'apporter une contribution
22:34 là où j'en serai utile.
22:36 – Merci Bernard Bohn, merci beaucoup d'avoir été avec nous pour la dernière fois.
22:40 Du coup, on vous souhaite bonne continuation dans votre vie.
22:44 – Et puis j'ai aussi beaucoup de petits-enfants,
22:46 avec lesquels j'aurai un plaisir immense.
22:49 – Et vous aurez du temps à leur consacrer.
22:51 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
22:53 Dans 20 minutes, dans le Club des territoires,
22:55 débat sur la loi de programmation militaire,
22:56 dont le Sénat a commencé l'examen hier, un budget en hausse,
22:59 mais nos armées ont-elles suffisamment de moyens matériels et humains ?
23:02 Ce sera le débat du Club, mais d'abord on accueille notre invité politique,
23:06 c'est François-Xavier Bélamier qui nous rejoigne.

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