- 22/06/2023
La ministre déléguée aux PME et Commerce, Olivia Grégoire, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 Monsieur le Premier ministre, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 On va évoquer ce très lourd bilan après l'explosion d'origine inconnue
00:06 et l'effondrement d'un immeuble en plein Paris.
00:08 37 personnes blessées, 4 présentes à pronostic vital engagé.
00:11 Il y a bien sûr un temps de compassion avec les victimes,
00:13 mais il faudra aussi une enquête rigoureuse pour connaître les causes de cette explosion.
00:17 Vous avez tout résumé, je crois que ce matin c'est encore le temps de la compassion,
00:23 le temps de la pensée solidaire et sincère à l'endroit de l'ensemble des blessés,
00:28 de ceux qui sont en ce moment même en urgence absolue.
00:32 Je suis parisienne avant tout et député de Paris.
00:36 Tous les parisiens ont été eux aussi totalement chamboulés hier soir.
00:41 Je veux adresser d'abord toutes mes pensées à ceux qui sont aujourd'hui dans la souffrance,
00:46 mais aussi à nos forces de l'ordre, à nos pompiers, qui ont été extrêmement réactifs.
00:50 Et je veux aussi saluer pour la connaître la mère du 5e Florence Berthoud,
00:55 qui n'a pas dû dormir de la nuit, aux côtés d'Emmanuel Grégoire de la mairie de Paris,
00:59 de la maire aussi de Paris.
01:01 On est tous dans la tristesse ce matin et bien sûr, vous l'avez dit,
01:06 viendra le temps de la cause et de la compréhension de cette explosion terrible.
01:10 Vous êtes la ministre du concret pour les Français, du pouvoir d'achat, de l'inflation.
01:14 Depuis des mois, les Français peinent à joindre les deux bouts face à la hausse des prix.
01:18 Est-ce que cette flambée des prix va enfin s'arrêter, ou au moins s'arrêter d'augmenter ?
01:23 Quand est-ce que nous allons voir les effets de cette baisse virtuelle de l'inflation ?
01:27 Alors, nous y sommes.
01:30 Quasiment.
01:31 Nous y sommes quasiment.
01:32 Deux chiffres que je partage avec ceux qui nous écoutent ce matin.
01:34 L'inflation générale, elle était de 5,9% encore au mois d'avril.
01:39 Elle a commencé à décembre, on est à 5,1% au mois de mai.
01:43 Et c'est la même tendance dans l'inflation alimentaire.
01:46 On était à 15,8% d'inflation encore en avril.
01:49 On est passé sous la barre de 15, on est à 14,9%.
01:52 Au mois de mai.
01:54 Vous ne retraitez pas encore le prix sur les étiquettes baissées ?
01:57 Certaines, si.
01:58 Lesquelles ?
01:59 Lesquelles.
02:00 Déjà, je veux quand même rappeler que ça fait des mois qu'il y a un trimestre anti-inflation
02:04 avec à peu près 2000 références dans les grandes et moyennes surfaces de France.
02:08 Ça représente 2000 produits sur lesquels les prix ont commencé à baisser.
02:13 À peu près de 13%, et c'est confirmé encore au mois de juin.
02:17 Donc il y a des prix qui ont arrêté d'augmenter,
02:19 notamment dans le cadre du trimestre anti-inflation.
02:21 En parallèle, on a...
02:23 Grâce au gouvernement qui, depuis le mois de janvier aussi,
02:27 a demandé un effort à la grande distribution,
02:29 qui a consenti à prendre sur ses marges pour que les prix arrêtent d'augmenter.
02:34 Donc il y a des milliers de références dont les prix n'augmentent plus.
02:37 Je pense, parmi les produits qui commencent à baisser très concrètement dans les rayons en ce moment,
02:43 et ça va s'accélérer dès le 1er juillet,
02:45 je pense, vous en avez entendu parler à l'huile de tournesol,
02:48 et j'ai à cœur de dire ce matin qu'on attend une baisse entre 15 et 20% sur l'huile de tournesol,
02:53 donc c'est pas anodin.
02:54 Les pâtes, vous en avez aussi entendu parler,
02:56 mais je voudrais rajouter ce matin d'autres ingrédients, si je puis me permettre.
02:59 Le vinaigre est en baisse, le thé est en baisse,
03:03 et nous aurons, dès les premiers jours de juillet, je le pense,
03:06 des volailles, et notamment des blancs de volaille,
03:09 qui seront en baisse dans les rayons de nos grandes surfaces.
03:12 Après, on doit la vérité aux gens.
03:13 Il y a aussi des prix qui ne baissent pas,
03:15 parce que les cours ne baissent pas.
03:17 Le sucre ne baisse pas, le miel ne baisse pas,
03:19 la confiture où il y a du sucre ne baisse pas,
03:21 le chocolat non plus,
03:23 donc il y a des produits qui sont déjà en train de baisser,
03:26 d'autres qui continuent à augmenter parce que les cours demeurent élevés.
03:29 J'ai un message très clair ce matin,
03:31 qui est que nous avons demandé avec Bruno Le Maire, il y a maintenant quelques semaines,
03:34 aux plus gros industriels de l'industrie agroalimentaire
03:37 de réenclencher des négociations pour enclencher des baisses de prix.
03:41 Elles sont en cours, ces négociations.
03:43 Une partie d'entre eux a accepté de jouer le jeu, c'est ça ?
03:45 Une bonne partie d'entre eux a accepté de jouer le jeu,
03:47 au même titre que la grande distribution a joué le jeu avec le trimestre anti-inflation.
03:50 Les industriels aujourd'hui jouent le jeu.
03:53 Des négociations sont en cours en ce moment même
03:55 et depuis quelques jours, depuis quelques semaines.
03:58 Des baisses de prix sont consenties par les industriels.
04:01 Nous serons extrêmement vigilants pour s'assurer que ces baisses de prix
04:05 soient répercutées par la grande distribution.
04:07 Tout ce qui m'intéresse, c'est que le ticket de caisse baisse à la fin pour le client.
04:12 Donc les industriels baissent, nous attendons avec Bruno Le Maire
04:15 que la grande distribution répercute ces baisses de prix dès les prochaines semaines.
04:18 Est-ce qu'on aura une rentrée rouge ?
04:20 Est-ce que le prix des fournitures scolaires par exemple va être en augmentation ?
04:25 Comment vont s'en faire les familles en fait ?
04:27 Alors, c'est une très bonne question que je me suis posée il y a maintenant quelques mois
04:31 sur les fournitures scolaires.
04:33 Le prix du papier continue d'augmenter ?
04:35 Alors, le prix du papier continue d'augmenter,
04:37 mais la plupart des acteurs de la grande distribution
04:39 avaient déjà acheté du papier et donc ils ont du stock pour aller vite.
04:43 Et les produits de la rentrée ne seront pas frappés par une inflation de 15%.
04:48 J'avais d'ailleurs proposé, et je continue à demander,
04:51 à suggérer aux acteurs de la grande distribution,
04:53 d'intégrer un certain nombre de produits de fournitures scolaires
04:56 peut-être dans le trimestre anti-inflation.
04:58 Et si ce n'est pas dans le trimestre anti-inflation, qu'ils y fassent des promotions.
05:02 Je pense que c'est prévu et que les produits de la rentrée scolaire
05:05 ne subiront pas une inflation à 10 ou 15%.
05:08 Mais il est vrai que ça reste assez compliqué pour nos compatriotes.
05:11 Ce qu'il y a de certain, c'est que dès cet été,
05:14 vous allez voir déjà les prix arrêter de monter, c'est une bonne nouvelle,
05:17 et commencer à baisser. Il faut que ça se poursuive dans les prochains mois.
05:20 Marine Le Pen proposait un panier de 100 produits à taux zéro.
05:24 Pourquoi est-ce que cette solution, vous ne l'avez pas retenue ?
05:26 Marine Le Pen, et j'ai l'occasion de le dire à son mouvement,
05:28 tous les mercredis et tous les mardis, plutôt,
05:31 aux questions d'actualité au gouvernement.
05:33 Déjà, j'ai à cœur quand même de dire à ceux qui nous écoutent
05:35 que Marine Le Pen, devant cette situation, avec le Rassemblement national,
05:39 depuis un an, elle a une proposition.
05:43 Et cette proposition, on l'a regardée, parce qu'on n'a pas la science infuse,
05:47 et si tant est qu'il y a des bonnes propositions, pourquoi pas ?
05:50 Elle n'est pas bonne, cette proposition ?
05:51 Cette proposition, elle a été faite, par exemple, en Espagne.
05:54 En Espagne, depuis le mois de décembre, ça a été décidé.
05:56 En janvier, ils ont supprimé la TVA sur un certain nombre de produits.
06:00 Total et bénéfices, l'inflation au mois d'avril en Espagne,
06:02 alimentaire, elle était encore supérieure à l'inflation en France.
06:05 Ça n'a pas fonctionné.
06:06 En Allemagne, à l'inverse, c'est ce que je disais au Parlement il y a deux jours.
06:09 Mais sur les produits qui sont à taux zéro, ça n'a pas augmenté ?
06:11 Ça n'a pas fonctionné.
06:14 L'inflation continue d'augmenter, malgré la suppression de la TVA.
06:17 Donc la réalité, c'est que vous avez en Allemagne, par exemple,
06:20 une inflation qui a commencé à baisser sur l'alimentaire,
06:22 pour autant, il n'y a pas eu la TVA à zéro.
06:25 Donc, Marine Le Pen, elle fait de la politique sur le dos de l'inflation.
06:29 Marine Le Pen, elle vous propose une mesure qui coûte un peu plus de 10 milliards
06:32 aux finances publiques, parce que c'est ce que ça coûterait de supprimer la TVA,
06:35 mais pourquoi pas, si tant est que ce soit efficace,
06:37 jamais dans l'histoire économique, et notamment en 2016,
06:39 quand on l'a fait sur les protections hygiéniques,
06:41 jamais, souvenez-vous des restaurateurs,
06:43 la baisse de la TVA n'est répercutée à l'endroit des consommateurs.
06:47 Donc, faire son beurre sur une seule proposition depuis 12 à 18 mois,
06:50 alors que les Français ont des difficultés,
06:52 je crois que ce n'est pas à la hauteur du sujet.
06:54 Faire perdre 10 milliards d'euros pour aucun effet sur la baisse des prix,
06:58 je pense que ce n'est pas au niveau du débat.
07:00 Alors, vous êtes aussi en charge de l'énergie, les artisans,
07:03 notamment les artisans boulangers sont toujours étranglés par leur facture d'énergie.
07:06 43 000 euros de facture pour un boulanger de Roche Taillé-sur-Saône, dans le Rhône,
07:11 le 15 avril dernier, Johan Barbera a reçu cette facture d'électricité trimestrielle.
07:15 Donc, on parle du 15 avril dernier.
07:17 Il a eu un coup de pouce de l'État de 12 000 euros,
07:19 mais vous vous rendez compte le gap qu'il y a entre la facture reçue...
07:22 Non mais ça, c'est pas entendable, moi je coupe tout de suite.
07:25 Mais ça continue en fait, ces exemples-là.
07:26 Alors, je me permets...
07:27 Il y en a beaucoup des boulangers qui font ça ?
07:29 On a 33 000 boulangers dans notre pays.
07:31 Il y en a à peu près un tiers, 10 000, 10-12 000,
07:34 qui ont reconduit leur contrat en 2022, quand les prix étaient très élevés.
07:38 Donc déjà, même si la situation est compliquée,
07:41 il faut aussi regarder les faits tels qu'ils sont.
07:43 Ils n'arrivent pas à se sortir de ces contrats ?
07:45 Alors, c'est compliqué...
07:46 C'est tellement contraignant de sortir de ces contrats...
07:48 C'est compliqué pour eux, c'est pour ça que nous sommes à leur côté dans chaque département.
07:51 Il y a un conseiller départemental qui est là pour les aider à sortir de cette crise.
07:56 Chacun peut le contacter.
07:57 Ses coordonnées, dont les mobiles de tous ses conseillers départementaux,
08:00 sont sur le site des impôts.
08:03 Nous avons des échanges à Bercy toutes les semaines,
08:07 tous les jours, avec les conseillers départementaux à la sortie de crise.
08:10 Et tous les jours, on trouve des solutions sur des factures comme celle-ci aberrantes.
08:14 Mais là, 12 000 euros d'aide de l'État, il ne le dit pas le boulanger.
08:16 Simplement, la facture, c'est 43 000.
08:18 Oui, mais déjà, la facture, il faut qu'on la regarde.
08:20 Donc je vais prendre à tâche, comme on le fait d'ailleurs souvent,
08:23 vous savez, on appelle la rédaction dès qu'on entend un cas pour prendre à tâche.
08:26 C'est bien normal.
08:27 Un, il a eu l'amortisseur.
08:29 C'est bien, mais ce n'est pas suffisant.
08:30 Il doit avoir accès à l'aide du guichet.
08:33 Et il y a aussi un enjeu qui est que si le contrat est aberrant,
08:37 il faut que l'État puisse l'accompagner pour pouvoir voir les termes du contrat.
08:41 Est-ce que les dispositifs, vous parlez de l'amortisseur, il y a aussi le guichet, sont pérennes ?
08:45 Ça va s'arrêter un jour ? La facture va être salée ce jour-là ?
08:48 Pas sur 2023.
08:50 Et j'en profite pour dire...
08:51 Tout poursuit jusqu'en fin 2023 ?
08:52 Le guichet et l'amortisseur pour nos TPE, pour nos PME, continuent sur 2023.
08:56 J'ai d'ailleurs à cœur de dire à ceux qui ne l'ont pas fait encore
08:59 qu'il est toujours possible d'envoyer l'attestation qui se trouve sur le site des impôts,
09:03 sur la page d'accueil.
09:05 Il faut envoyer une attestation à son fournisseur en disant "je suis une TPE, je suis une PME"
09:09 pour bénéficier de l'aide.
09:11 J'ai demandé, et je vais obtenir, que nous décalions dans le temps
09:14 l'envoi de cette attestation pour ceux qui ne l'auraient pas fait.
09:17 Là, on a un boulanger qui l'a fait, semble-t-il.
09:19 Il faut qu'on regarde son cas, mais on a aussi encore beaucoup de boulangers.
09:22 Je me déplace toutes les semaines dans plein de provinces.
09:25 Plein de boulangers me disent "j'étais pas au courant de ça".
09:27 Après, il faut quand même que vous ayez conscience, par exemple,
09:29 que les CMA, les chambres de métier et d'artisanat, qui sont dans tous les territoires,
09:33 ont appelé 15 000 boulangers, personnellement, individuellement, pour les accompagner.
09:38 On va se dire la vérité, Laurence Ferrari, il y en a toujours qui n'arrivent pas à joindre...
09:41 Qui passent contre les mailles du filet.
09:43 C'est pas normal.
09:44 On est là aussi, quand il y a des mailles dans le filet, pour les rattraper.
09:48 Mais j'ai quand même aussi beaucoup de boulangers,
09:50 beaucoup de TPE ou PME qui sont concrètement accompagnés en ce moment.
09:53 - Les défaillances d'entreprises, le nombre d'entreprises qui sont faillites
09:57 est vertigineux, plus 49% pour le mois de mars par rapport à il y a un an,
10:00 selon la Banque de France.
10:01 - Alors...
10:02 - Est-ce que... OK, vous me dites il y a 33 000 boulangers,
10:04 mais il y en a combien qui ferment ? Combien qui ferment ?
10:06 - Alors, j'aime pas trop... J'avais donné un chiffre en décembre ou en janvier.
10:10 Et vous savez, il y a le réel, et puis il y a la capacité qu'on a
10:13 à parler du réel dans le contexte.
10:15 Si je dis qu'il y a très peu de boulangers qui ferment et qu'il y en a plus qui ouvrent,
10:18 on va me dire... - Oui.
10:19 - Elle voit pas la situation. - Il y en a qui ferment, exactement.
10:21 - OK, c'est la réalité. Au mois de janvier, on a plus de boulangers qui ont ouvert
10:24 que de boulangeries qui ont fermé. Est-ce entendable pour ceux qui sont
10:27 en train de fermer ? Non. Mais je donne quand même l'information.
10:30 Par ailleurs, les défaillances, c'est pareil. On a plusieurs sujets.
10:34 Un, on a un Covid qui, pendant deux ans, a un peu congelé la vie économique,
10:38 notamment des PME. Et donc vous avez des PME qui, 2022-2023,
10:41 ont repris leur activité. Certaines ne s'en sortent pas,
10:44 notamment à cause de l'inflation, des salaires... - Et du PGE qu'il faut payer.
10:47 - Pas que. Il y a beaucoup d'autres choses. Vous savez, le premier problème
10:50 dont on parle, c'est pas le PGE. C'est la pénurie de main-d'oeuvre.
10:52 Et on va sûrement en parler. Ce que je veux dire, c'est que
10:54 les défaillances repartent parce que, aussi, l'activité économique repart.
10:58 C'est difficile à entendre, mais je me dois de le dire.
11:00 Par ailleurs, il y a une chose qui est intéressante, c'est que vous avez,
11:02 dans ces défaillances, beaucoup de ce qu'on appelle "cessation volontaire
11:06 d'activité". Ça souligne une chose, c'est qu'on a pas mal d'artisans,
11:09 d'indépendants, qui sont seuls ou à deux dans une boutique qu'ils ont
11:12 depuis 20 ans, 30 ans, et qui ont dépassé souvent l'âge de 50 ans,
11:16 55 ans, 60 ans, qui, après le Covid, les gilets jaunes, l'inflation,
11:20 sont aussi fatigués pour certains de leurs activités.
11:22 - Et elles ne s'en sortent pas. - Et on a un sujet de transmission
11:25 derrière ça. Transmettre ces entreprises est un vrai sujet
11:28 pour les prochains mois. - D'accord. Je vous parlais
11:30 des métiers en tension. Il faut le titre de séjour pour les métiers
11:33 en tension. Sans cela, l'hôtellerie-restauration, je pense aussi
11:36 au bâtiment, ne fonctionnerait pas, quitte à ne pas faire d'accord
11:40 avec les LR sur l'immigration. - Oui. Vous voyez, c'est simple.
11:45 - Pas d'accord avec les LR sur ça. - Non, mais un sujet, quand on est
11:48 ministre, on est là pour l'intérêt général, un sujet. Que vous disent
11:51 les restaurateurs, les boulangers, les gestionnaires de camping,
11:54 les gens qui s'occupent de nos aînés ou de nos petits-enfants
11:58 dans les services à la personne ? En réalité, ils nous disent qu'il y a
12:01 300 à 500 000 jobs à pourvoir dans ces métiers. Et peu importe
12:05 les salaires, je pense au camping de la grande mode, je pense à des
12:08 exemples très concrets, on n'arrive pas à recruter. Donc il y a deux
12:11 options. Si vous ne recrutez pas, et j'ai aussi des restaurants en tête
12:14 qui n'ouvrent plus le jeudi soir parce qu'ils n'ont plus personne
12:17 pour servir. Le principal risque aujourd'hui de cessation d'activité,
12:21 de défaillance et de chute du chiffre d'affaires, c'est la pénurie
12:24 de main-d'œuvre. Donc on a deux options. Soit on fait de la politique
12:27 moralisatrice, soit on se dit qu'il faut pallier ce problème pour les
12:31 deux ans qui viennent. Et donc, oui, il faut un visa métier sous tension
12:34 cadré sur des métiers sous tension, les carreleurs, les soudeurs,
12:38 les serveurs, il y en a beaucoup. Dans le bâtiment, vous l'avez dit,
12:41 dans la restauration, il faut que ce soit borné, il faut qu'il y ait
12:44 une temporalité. Ce n'est pas un visa ad vitam aeternam, c'est pendant
12:49 une période donnée, sur un métier donné, le droit de pouvoir travailler.
12:52 Que proposent l'extrême droite et la droite vis-à-vis de ça ?
12:55 Qu'est-ce qu'ils disent aux restaurateurs ?
12:57 Ils ont peur d'un appel d'air.
12:59 Oui, mais j'aime bien leurs appels d'air, mais qu'est-ce qu'ils disent
13:01 aux restaurateurs ? J'étais à Saint-Malo encore lundi, avec Thierry Marx,
13:05 avec tous les gens qui, aujourd'hui, tiennent nos restaurateurs,
13:08 avec l'UMI, avec les organisations professionnelles.
13:10 Qu'est-ce qu'on leur dit ? Tu fermes jeudi parce que tu n'as pas de serveur ?
13:14 Voilà qui va accélérer les défaillances. Donc, il faut bien trouver des solutions,
13:17 trouver des gens qui, pour la plupart, travaillent déjà, les conforter
13:21 en droit pendant deux, trois ans dans le cadre d'un visa métier sous tension.
13:24 Ce n'est pas un appel d'air, c'est une solution pragmatique, bornée,
13:27 qui a un temps.
13:28 Pour prendre un problème concret. Le tourisme, vous êtes la ministre du tourisme.
13:31 Comment s'annonce la saison estivale ?
13:33 C'est vrai que dans un panel un peu sombre, et le temps n'aide pas aujourd'hui,
13:37 le tourisme français va bien. Voilà un tourisme qui a fait plus 21%
13:43 de recettes internationales sur les quatre premiers mois de l'année.
13:46 C'est-à-dire que les touristes français viennent en France plus,
13:48 et dépensent plus. Voilà une très bonne nouvelle. Je rappelle que jamais,
13:51 dans l'histoire du tourisme, on avait fait autant de recettes internationales
13:54 qu'en 2022, 58 milliards d'euros de recettes.
13:57 Deux, trois chiffres. 73% de nos compatriotes ont l'intention de partir en vacances.
14:02 Et le même chiffre, 73% d'entre eux vont partir en France.
14:07 Pour un séjour un peu plus long, 60% à dire que ça va être un peu plus long
14:12 que l'été dernier. Et par ailleurs, le nombre de nuitées, de réservations,
14:16 dans les campings, dans les hôtels, est en augmentation de 5%.
14:19 Donc c'est très bon pour les acteurs du tourisme.
14:21 C'est bon aussi pour nos commerces. Et c'est bon pour le moral du pays.
14:24 Une dernière question concernant Elisabeth Borne.
14:26 Est-ce que vous souhaitez que la Première Ministre reste,
14:28 ne quitte pas son poste de matignon ? Les rumeurs de remaniement
14:32 continuent de revenir régulièrement dans le débat.
14:35 Je réponds à la première question, oui.
14:37 Vous souhaitez que Bélisabeth Borne reste ?
14:39 Oui. C'est un honneur de travailler aux côtés d'une femme Premier ministre.
14:43 Et c'est un honneur de travailler avec une femme qui n'a qu'une seule boussole.
14:46 Une seule. L'intérêt général.
14:49 Le remaniement, vous savez, quand on est ministre,
14:53 je pense que la meilleure recette, c'est de ne pas y penser
14:57 et dans le doute, de travailler au service des Français.
15:00 Et vous souhaitez rester à votre poste ?
15:02 Si tant est que je puisse servir à quelque chose, ce serait un honneur.
15:04 Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que je suis totalement derrière Elisabeth Borne.
15:08 D'abord que je suis fier de servir en tant que femme, j'ai à cœur de le redire,
15:11 et qu'elle est une femme sacrément courageuse et qui mène la marque.
15:14 Merci beaucoup Olivier Grégoire d'être revenu sur la table la matinale de CNews.
15:17 Je vous avoue, Romain Désarble pour la suite de La Fondue.
15:20 [Musique]
15:23 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]
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