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  • il y a 3 ans
Mercredi 14 juin 2023, SMART IMPACT reçoit Lionel le Maux (président, Aqua Asset Management)

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00:00 [Musique]
00:06 Bonjour Lionel Homo, bienvenue.
00:08 Bienvenue, merci.
00:10 Vous êtes donc le président d'Aqua Asset Management,
00:12 c'est une société de gestion engagée dans l'investissement durable.
00:16 Vous avez l'ambition d'être un acteur de référence de la décarbonation de notre économie.
00:22 Ça veut dire quoi, ça, concrètement ?
00:24 Ça veut dire que Aqua Asset Management, en tant que société de gestion,
00:27 sert des fonds dont la volonté, l'intention, l'ambition
00:30 est de flécher l'épargne vers des entreprises qui participent à la décarbonation de l'économie,
00:36 qu'il s'agisse de production d'énergie renouvelable
00:39 ou d'acteurs engagés dans des produits et des services qui participent à cette décarbonation.
00:45 Est-ce qu'il y a des secteurs ? Dans quels secteurs les investissements de notre entreprise se concentrent, en quelque sorte ?
00:52 Globalement, aujourd'hui, on a une concentration qui est sur des sujets liés à l'énergie.
00:58 On est investisseur de référence dans Evergas, un acteur du biogaz,
01:04 production d'énergie à partir de déchets organiques.
01:07 On est également actionnaire d'Everwatt,
01:09 qui produit du solaire en autoconsommation collective et individuelle.
01:13 Donc ça, c'est deux secteurs qui sont quand même focalisés sur l'énergie.
01:16 On est également présent dans la mobilité lourde hydrogène
01:20 et avec une extension vers la production de la molécule.
01:23 Donc voilà, des sujets assez énergétiques.
01:25 Mais on commence déjà à partir vers l'usage avec Safra, dont on est actionnaire depuis maintenant près d'un an et demi.
01:31 Donc producteur de bus hydrogène et spécialiste du rétrofit d'autocars.
01:35 Mais on a également des participations dans des métiers un peu différents,
01:39 tels que la gestion durable des forêts avec Everwood
01:43 ou également l'éco-emballage avec la Pepper Factory.
01:46 Donc on couvre un certain nombre de secteurs qui tous participent à la décarbonation.
01:52 Votre modèle repose à la fois sur une structure de capital d'investissement
01:56 et sur un fonds coté transition Evergreen.
01:58 Pourquoi vous avez fait ce choix ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?
02:01 Alors, ça nous apporte deux choses.
02:03 La première, c'est que pour s'inscrire dans la durée
02:07 et pour être capable à la fois d'accompagner des investissements en capital, mais aussi en temps,
02:13 avoir un horizon de temps figé, comme souvent dans des fonds, 5 ans, 7 ans, 10 ans,
02:19 ça peut être un sujet, ça peut être un frein.
02:23 Il se trouve que moi je suis le deuxième actionnaire, le deuxième souscripteur du fonds,
02:27 donc pour moi finalement c'est un sujet en tant qu'investisseur.
02:30 Et donc je considère qu'avoir un temps plus long,
02:33 donc là en l'occurrence c'est un fonds Evergreen,
02:35 ça donne une capacité à s'inscrire dans la durée,
02:39 ça veut dire qu'on ne va pas vendre des entreprises dans des horizons de temps à définir,
02:44 mais on a cette liberté à l'acquisition et au désinvestissement
02:48 que n'offre pas des fonds de capital investissement insérés dans un format 5, 7, 10 ans.
02:54 Comment vous choisissez les entreprises que vous financez ?
02:58 Est-ce qu'il y a une ambition de changer un modèle économique dans un secteur ?
03:04 Est-ce que ça va jusque là d'une certaine façon ?
03:06 Alors ça va jusque là pour une raison simple,
03:09 c'est qu'aujourd'hui quand vous parlez de décarbonation et de transition écologique,
03:13 c'est un peu comme la transition digitale il y a 10 ou 15 ans,
03:17 je ne sais pas si on est en 2003 ou 2005 de la transition,
03:20 mais on est à des moments de rupture forte,
03:23 on le voit, des ruptures des modèles, des ruptures des modes de consommation, des modes de vie,
03:27 et donc à un moment donné il faut forcément avoir une vision entrepreneuriale
03:31 parce que ces disruptions seront captées par des nouveaux venus.
03:34 Nous notre vision ce n'est pas forcément d'identifier des sujets que vont nous présenter des banques d'affaires,
03:39 mais plutôt d'identifier des thématiques sur lesquelles ensuite on va identifier des entreprises
03:44 qui vont constituer la base de nos investissements.
03:47 Evergas il y a quelques années, on a investi dans un bureau d'études
03:51 qu'on a progressivement transformé en opérateur parce que notre vision,
03:54 c'était que sur le biogaz il fallait être un opérateur intégré.
03:57 Sur le solaire, notre vision c'était que l'autoconsommation collective individuelle
04:01 allait être un sujet majeur.
04:02 Pareil, on a commencé par un bureau d'études et ensuite avec la croissance interne, la croissance externe,
04:07 on a construit l'objet Everwhat.
04:09 Donc on a une logique de co-construction de nos projets.
04:11 De presque faire émerger des acteurs industriels, c'est ce que j'entends dans ce que vous nous dites.
04:15 Tout à fait, on a cette vision entrepreneuriale et industrielle de nos investissements.
04:20 Ça veut dire aussi participer à la création de nouvelles filières,
04:25 parce que c'est ça aussi ce à quoi on est en train d'insister.
04:28 C'est évident qu'on ne peut pas, et on en parlera peut-être tout à l'heure,
04:32 puisqu'on est aussi à l'initiative d'un forum qui reprend ces principes,
04:37 c'est-à-dire une vision très écosystémique.
04:39 La transition écologique, elle a ceci de particulier, qu'elle est très matérielle,
04:42 c'est la différence avec la transition digitale.
04:44 Et comme elle est très matérielle, ça génère des investissements sur des territoires donnés
04:48 et donc ça va impliquer beaucoup de parties prenantes,
04:51 les fameux stakeholders anglo-saxonnes.
04:53 Et ces parties prenantes, si vous les intégrez au tout début,
04:57 vous avez plus de chances de faire aboutir des projets d'entreprise.
05:01 Et donc, nous, notre vision, c'est qu'il faut faire partie de ces écosystèmes,
05:04 alors des fois juste les accompagner.
05:06 Mais par exemple, dans le Belgaz, on a été jusqu'à accompagner la création d'une association
05:09 qui s'appelle la Belgaz Valley qui faisait la promotion du secteur
05:12 auprès des décideurs publics, des décideurs privés.
05:14 Donc, on a cette vision, on fait partie d'un tout
05:17 et on est prêt à accompagner ces écosystèmes.
05:20 On va prendre un exemple, c'est la levée de fonds de Boucle Énergie.
05:23 Pourquoi vous avez choisi de les accompagner ? D'abord, c'est quoi Boucle Énergie ?
05:26 Dans le solaire, dans l'autoconsommation solaire dont on parlait.
05:29 C'est une filiale à 100% de Everwatt
05:32 qui a plusieurs métiers tournés autour de l'autoconsommation individuelle, collective.
05:38 Et en fait, la vision, c'est que l'efficacité énergétique
05:42 ne se construit pas à l'échelle d'un seul bâtiment,
05:45 mais à l'échelle de graves de bâtiments qui ont des besoins,
05:48 une saisonnalité de leur production, de leur consommation d'énergie.
05:51 Et donc, l'autoconsommation collective, qui a un cadre réglementaire récent en France,
05:54 depuis la fin 2019, il vient pour partie répondre à ce sujet,
05:58 puisqu'il permet sur une zone d'activité donnée,
06:00 donc avec un hypermarché, un entrepôt, un OPHLM,
06:04 de mettre des panneaux sur différents consommateurs
06:07 et de vendre cette énergie en direct aux acteurs économiques de cette zone.
06:12 Donc, aujourd'hui, c'est 3 MW par zone.
06:16 Avant, c'était 500 kg. Donc, on a fait un saut un peu quantique.
06:19 Et nous, on a développé depuis 2 ans une équipe projet.
06:25 On a lancé la construction d'un premier site à Saint-Martin-d'Erre, près de Grenoble.
06:29 Et on a un pipe de projet qui est fort,
06:33 d'une centaine de boucles partout sur le territoire français.
06:36 Oui, donc ça veut dire qu'il y a un maillage territorial qui est d'ores et déjà prêt.
06:40 Une dizaine de régions, c'est ça ?
06:42 Ça correspond un peu à une vision qu'on a sur cette transition écologique.
06:45 La transition écologique 1.0, on va dire, c'était des objets assez conséquents au sol,
06:50 éolien, solaire, de grande taille.
06:53 La transition écologique, on va dire 2.0, comme on l'a fait dans le biogaz,
06:57 c'est des objets diffus, très techniques et partout sur le territoire.
07:01 Et donc, quand vous avez une seule boucle, ce n'est pas spectaculaire.
07:04 Quand vous en avez 100, c'est 100 fois 3 MW.
07:07 C'est un peu, comme je dis souvent, comme dans l'immobilier commercial.
07:09 Si vous avez un badimub, c'est une boulangerie.
07:11 Quand vous en avez 50, c'est une foncière commerciale.
07:13 C'est un peu ça le modèle en général.
07:15 Avec une levée annoncée de 34 millions d'euros, quels partenaires vous accompagnent ?
07:20 Un fonds qui s'appelle Conquest, qui sont des partenaires qui partagent cette vision industrielle
07:26 et qui ont aussi co-construit cet investissement avec nous
07:29 et qui se sont engagés effectivement à investir 34 millions d'euros dans Boucle Énergie.
07:35 Et de la même manière que le fonds Meriliam avait investi dans Evergas il y a 5 ans,
07:39 ça témoigne de notre capacité à créer des objets qui viennent attirer ensuite des fonds infrastructure.
07:44 Nous, on a cette capacité à créer, à accompagner, à investir dans des entreprises
07:50 qui viennent créer les graphes de projets.
07:53 Donc le développeur qui va devenir opérateur, mais qui peut venir financer sa partie infrastructure,
08:00 partie immobilière, par des fonds plus infrastructure qui viennent financer cette partie-là.
08:05 Vous avez évoqué créer également le Transition Forum, on va le dire à l'anglaise,
08:11 dans la prochaine édition, c'est Paris 14 et 15 novembre prochain.
08:15 Alors présentez-nous ça, de quoi il s'agit ?
08:17 Ça correspond à notre vision d'investisseur.
08:20 En tant qu'investisseur, on a cette sensation qu'il faut faire intervenir les différentes parties prenantes très tôt.
08:26 Et donc ça veut dire qu'il faut être capable de parler à des décideurs publics, des décideurs privés,
08:31 des chercheurs, la société civile et les financeurs, évidemment, haut de bilan, bas de bilan.
08:35 Et finalement, on a décidé de créer un espace de rencontre, il y a maintenant 5 ans, ce sera la 6e édition cette année,
08:41 un espace de rencontre où on vient à la fois débattre, se mettre aussi en réseau sur des thèmes.
08:49 Alors on a des thèmes très simples, c'est se nourrir, se loger, se déplacer, produire et consommer,
08:53 auxquels on a rajouté préserver et protéger pour la biodiversité.
08:57 Et donc sur ces thèmes, on vient greffer à la fois des tables rondes et des pitchs de solutions innovantes,
09:03 pas forcément uniquement des start-up.
09:05 Et donc cependant, un jour et demi, c'est un espace de débat mais aussi surtout de naissance,
09:11 en tout cas on l'espère et nous ça nous est déjà arrivé, d'idées.
09:14 D'idées et de connexion entre régions, acteurs publics, chefs d'entreprise, etc.
09:20 Ça peut se passer au Transition Forum ?
09:21 Tout à fait, ça se passe au Transition Forum tous les ans.
09:24 D'ailleurs, souvent il y a plein d'investisseurs qui vantent un peu leur carnet d'adresses,
09:29 on a tous plein de noms dans nos téléphones.
09:31 Et nous finalement, on a coutume de dire, plutôt que de vous en dire beaucoup,
09:34 nous on peut vous inviter à la rencontre de notre écosystème une fois par an.
09:38 Et maintenant un peu plus puisqu'on a organisé quelques déclinaisons régionales,
09:41 3 cette année, 5 l'année prochaine.
09:43 Lyon, Lille, Nantes cette année auxquelles on rajoutera Bordeaux et Marseille,
09:46 ce sont des demi-journées qui permettent de faire vivre aussi cet événement et ce réseau pendant l'année.
09:51 Tout au long de l'année, ce n'est pas aux mêmes dates, ce n'est pas en novembre ?
09:53 Non, le Transition Forum c'est 14 et 15 novembre, Orange-Red-Auteuil,
09:56 on vient de quitter Roland-Garros, on y retourne presque.
09:59 6e édition, vous nous l'avez dit, intitulée "Le temps des solutions",
10:02 est-ce que ça veut dire qu'elles n'existaient pas auparavant ou alors qu'elles étaient moins nombreuses, moins matures ?
10:08 Alors, il faut avoir en tête que le sujet sur ces solutions, c'est finalement,
10:12 il y a des solutions qui peuvent exister mais qui ne sont pas au prix, à l'échelle, diffusées.
10:17 Et il y a beaucoup de sujets où vous pouvez réaliser tout un tas de prouesses technologiques
10:22 mais vous êtes au stade du démonstrateur, vous n'êtes pas au passage à l'échelle,
10:26 alors même que la solution techniquement, elle est possible.
10:30 Il y a beaucoup de sujets, on ne va pas tous les nommer, mais il y a énormément de sujets où c'est le cas.
10:34 Et donc pour nous, le sujet, c'est déjà de se concentrer sur ces solutions existantes,
10:37 de les passer à l'échelle et de se positionner sur l'année prochaine, dans 2 ans, 3 ans,
10:42 et non pas sur des plans d'action 2030, 2040, 2050 que tout le monde a et qui sont magnifiques.
10:47 Merci beaucoup Lionel Lemo et à bientôt sur Bismarck.
10:51 Bon forum, bon transition forum, 14 et 15 novembre à Paris.
10:55 On passe tout de suite à notre Zoom, on parle du marché, du secteur de l'immobilier.
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