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  • il y a 10 heures
Regardez L'invité de RTL Soir avec Vincent Derosier du 29 décembre 2025.

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00:01Bonsoir.
00:01Vous avez été son compagnon de route, vous l'avez accompagné dans tous ses combats, on peut le dire.
00:06Les auditeurs de RTL vous connaissent bien car ils vous écoutent tous les dimanches soirs dans Refait la planète.
00:11Alors Brigitte Bardot avait exprimé son souhait de reposer dans sa propriété de la Madraque,
00:15dans son jardin, près de ses animaux en quelque sorte.
00:17Est-ce qu'elle en avait parlé avec vous ?
00:20Oui, on en a parlé évidemment dans la mesure où il y avait tous ces animaux qu'elle adorait
00:25et elle voulait finir à ses côtés.
00:28Bon, en même temps, elle avait bien conscience que les choses n'étaient pas simples
00:32et qu'en plus la Madraque, vous savez, c'est à quelques centimètres du niveau de l'eau
00:38et par conséquent, avec l'élévation de l'eau, ça peut poser des problèmes d'avenir.
00:44Bon, il existe l'autre maison qui est la Garrigue.
00:48Qu'est-ce qu'elle deviendra, cette autre maison qui pourrait accueillir Brigitte ?
00:51Bien évidemment, c'est un peu compliqué, mais je n'ai pas d'élément complémentaire
00:56au moment où je vous parle.
00:59Elle ne vous avait pas demandé en quelque sorte de vous battre après sa disparition
01:03pour qu'elle puisse reposer là où elle le souhaite ?
01:05Non, très honnêtement, ce n'était pas son combat premier.
01:09Dans la Garrigue, l'autre maison, il y a une petite chapelle qu'on a quasiment bâtie ensemble,
01:15qu'elle a construite parce qu'elle avait un goût farouche et qui est tout à fait charmante.
01:21Il est certain qu'elle se serait trouvée bien dans ce territoire qui était la terre des bêtes, en vérité,
01:29et celle de son repos face à une humanité très angoissante à ses yeux.
01:35Mais franchement, ce n'était pas sa priorité de savoir si elle allait être enterrée là ou ailleurs.
01:42En revanche, on a souvent été dans le petit cimetière marin de Saint-Tropez pour voir ses parents.
01:48Elle entretenait évidemment la tombe, et au passage, je peux vous dire qu'elle entretenait également
01:53la tombe de pas mal de gens, y compris des gens connus, dont personne ne s'occupait.
01:58Elle avait un oeil partout.
02:01Et voilà, donc non, plus que l'endroit où elle reposera, ce qui l'a touché profondément,
02:11c'était vraiment qu'on écoute son message.
02:15Et pour tout vous dire, elle me disait, cet été, le plus bel hommage qu'on pourrait me rendre,
02:21c'est de répondre à toutes mes demandes incessantes et pour lesquelles je n'ai pas été entendu.
02:32Et c'est vrai que quand on voit ce tsunami d'hommage à l'égard de Brigitte,
02:36mais est-ce que dans ce tsunami, on ne peut pas garder quelques gouttes pour construire, répondre à sa demande ?
02:44Parce que dire qu'elle était admirable, qu'elle avait un caractère pas possible,
02:48qu'elle s'est battue avec courage, qu'elle a libéré la femme.
02:52Tout ça est très remarquable, mais elle attendait une chose.
02:56Vous diriez qu'elle préférait la compagnie des animaux aux hommes.
02:59Qu'est-ce qu'elle attendait, vous alliez dire ?
03:01Non, elle aimait les hommes aussi, pas tous, pour tout dire.
03:05Mais elle était très proche des animaux, bien évidemment.
03:09Et elle me disait, je voudrais que les chasseurs baissent les âmes,
03:12que le foie gras reste dans le frigo,
03:14que les arènes soient désertées,
03:17ou que les chevaux ne finissent plus dans les assiettes.
03:20Ça, c'est une chose qui l'a touché beaucoup.
03:23On s'est beaucoup battu avec Brigitte,
03:25pour notamment tous ces chevaux qui étaient importés en France depuis la Pologne,
03:30dans des conditions terribles, terribles.
03:33J'avais moi-même retiré une jument de l'abattoir de Nice,
03:37qu'on avait volée avec un commando,
03:40qu'on avait organisé avec Brigitte.
03:41Enfin bon, c'est une chose qui l'a touché,
03:44mais j'ai envie de dire que face à l'indifférence
03:48à l'égard de la cause animale,
03:52elle a fait de la souffrance un étendard respectable.
03:55Et je le dis même à titre personnel,
03:58moi j'avais une culture plus naturaliste,
04:01et j'essayais, quand je la voyais,
04:03agir avec passion, spontanéité, émotion.
04:07Je lui dis, Mabri, écoute, prends du recul,
04:10on va construire le dossier,
04:12c'est pas en les traitant de salauds
04:13qu'on va réussir à changer les choses.
04:17Et en fait, elle m'a donné,
04:19excusez-moi de parler de moi,
04:20mais bon, ça me touche, vous en doutez.
04:23Elle m'a donné en retour la possibilité de ne pas rougir
04:27quand il s'agissait de faire reculer la souffrance animale.
04:32Vous voyez, bien souvent, un naturaliste,
04:34il s'intéresse aux espèces et à la vie sauvage.
04:37Pas forcément à la condition animale.
04:40Elle m'a appris à conjuguer les deux,
04:42et je trouve que c'est élémentaire, élémentaire.
04:46Et puis elle avait des idées, par exemple,
04:48je me souviens la dernière fois qu'elle m'a appelé,
04:52elle me dit, oh Alain, j'ai pensé à un truc.
04:54Tu sais pas, on n'a jamais vu les membres d'une meute
04:58élire un connard.
05:00Il n'y a vraiment que les hommes qui sont capables de faire ça.
05:03Bon, elle avait...
05:04Alain Beaugrin-Dubourg, des voix s'élèvent,
05:06déjà, pour demander à l'Élysée, un hommage national.
05:10Est-ce qu'elle le souhaitait, selon vous ?
05:12Très honnêtement, plus qu'un hommage,
05:15des mesures, et là je suis prêt à mettre
05:16à la disposition de l'exécutif
05:20des propositions d'action,
05:22plus que l'hommage.
05:24C'est vraiment l'action.
05:25Si jamais ces demandes étaient
05:27en toute petite partie
05:30prises en compte
05:31par l'exécutif, je vous assure que
05:34ça serait le plus bel hommage.
05:35Elle n'en attendait pas d'autre.
05:37Nationale, populaire, elle veut simplement que sa fondation
05:40continue d'exister, c'est ça que vous nous dites ce soir ?
05:42Bien sûr, et elle veut surtout que les mentalités
05:44changent, et que
05:45on communie avec
05:47nos voisins de planète, les animaux,
05:50avec plus de respect,
05:51d'attention, de compassion,
05:54parce que ce sont les plus faibles, au fond.
05:56Bien sûr, il y a une misère humaine
05:58à laquelle elle n'était pas sensible.
06:00Nous, on a tellement
06:01fait de choses.
06:03Je vous propose de réécouter un extrait
06:05qui va complètement avec ce que vous êtes en train de dire,
06:07de votre émission
06:08des animaux et des hommes,
06:09où vous interrogiez donc Brigitte Bardot,
06:11c'était en 1978.
06:13Cet engagement pour la cause de l'animal
06:15vous amène à payer de votre personne.
06:17Est-ce que c'est un prix que vous trouvez très lourd,
06:19à titre personnel ?
06:21Je pense que je n'aurais jamais rien fait
06:23de pareil pour rien d'autre que pour les animaux.
06:26Vous savez qu'on peut vous le reprocher ?
06:28Oui, jamais bien égal.
06:30Bon, on l'entend, c'était le combat de sa vie.
06:31Ah ben, il n'y avait que ça qui comptait.
06:35Et je vais vous raconter
06:37une chose qui s'est passée.
06:39On était à la Bavoste,
06:40tous les deux,
06:42près de Montfort-la-Maurie.
06:43Et on était un peu usés
06:45par les trahisons, en vérité.
06:47Par tous ces gens, y compris
06:49les différents présidents de la République
06:51qu'on a rencontrés,
06:52qui nous avaient laissés espérer
06:54par ces promesses non tenues.
06:57Et on avait décidé, tout simplement,
06:59d'aller voir ailleurs
07:00si la vie était plus belle.
07:04C'était sans aigreur
07:06à l'égard de la planète,
07:08mais on voulait en finir.
07:09Et je me souviens très bien,
07:10elle était dans la baignoire,
07:12il y avait des bougies partout autour.
07:14C'était toujours charmant, très joli.
07:16Le décor, ici comme ailleurs,
07:19dès lors qu'elle avait...
07:20Elle était présente dans les lieux.
07:22Et voilà, on voulait prendre des médocs
07:25et puis en finir.
07:27Et puis, plutôt que des médocs,
07:29on s'est tapé un petit coup de champagne.
07:30Et puis, on a fini un peu pompette,
07:34pour tout vous dire,
07:35le lendemain matin.
07:35La vie n'a jamais raconté, ça ?
07:37Non, non, c'est vrai.
07:38Mais on supporte,
07:39parce qu'on parle d'elle.
07:41Et le lendemain matin,
07:42le soleil était là.
07:45Il y avait des chats
07:45qui réclamaient des croquettes,
07:47les moutons du foin,
07:48les poules du grain.
07:50Et la vie a repris.
07:52Voilà.
07:52Merci infiniment, Alain Bougrain-Dubourg,
07:54d'avoir été l'invité de RTL Soir.
07:57Merci.
07:58Merci.
07:59Merci.
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