Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 2 jours
C'est un entretien vidéo exceptionnel que nous a accordé Gilles D'Ettore. Autorisé à passer dix jours auprès de sa famille à Agde, il a accepté notre sollicitation pour revenir sur les 21 mois qui viennent de s'écouler depuis mars 2024 et son placement en détention provisoire.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Je veux juste rétablir une vérité.
00:02D'abord, ce n'est jamais la voyante que j'ai aidée.
00:04C'était la guérisseuse.
00:06Parce que Sophia a des dons de guérisseuse exceptionnelles.
00:09D'ailleurs, elle a soigné énormément de gens.
00:10Écoutez, là-dessus, j'ai envie de vous dire,
00:13nous, le n'est parfait et je ne le suis pas non plus.
00:16J'ai certainement commis des erreurs et beaucoup d'erreurs.
00:20Mais tout ce que j'ai fait, je l'ai fait avec le cœur.
00:22D'abord, je ne lis pas dans les boules de cristal.
00:24Bien qu'on ait pu m'affibler de ça à une époque.
00:27Si j'avais mis en place un si grand système,
00:31d'abord, je ne vivrais pas dans un chalet en bois encore aujourd'hui.
00:40Bonjour et bienvenue sur Héro Tribune.
00:43On se retrouve aujourd'hui dans un cadre un petit peu particulier
00:46pour un invité exceptionnel.
00:48Gilles Détor nous a accordé une interview exclusive.
00:51Tout le département de l'Héro et bien au-delà se souvient de mars 2024.
00:55Un tsunami politico-judiciaire débarque sur la ville, sur Agde.
01:01Gilles Détor est alors maire depuis 2001, depuis 23 ans.
01:04Il est soudainement arrêté, placé en garde à vue,
01:08puis en détention provisoire et mis en examen
01:10pour prise illégale d'intérêt, détournement de fonds publics et corruption.
01:14Fin mai 2024, depuis sa cellule,
01:17Gilles Détor démissionne de tous ses mandats.
01:20Il est libéré un petit mois plus tard
01:22et vit depuis en Dordogne sous un contrôle judiciaire strict
01:26qui l'interdit notamment de se rendre dans l'Héro.
01:29Mais il a bénéficié, exceptionnellement pour les fêtes de fin d'année,
01:33de pouvoir revenir à Agde,
01:35passer cette période auprès de sa famille.
01:37Pendant plus de 18 mois, il est resté muet,
01:39ne s'est exprimé dans aucun média.
01:42Il a accepté de répondre à notre sollicitation.
01:45Gilles Détor, bonjour.
01:46Bonjour Arnaud.
01:47Une première question, j'allais dire toute simple, toute naturelle d'abord.
01:51Comment allez-vous ?
01:52Écoutez, je vais bien.
01:55Aujourd'hui, je suis revenu chez moi,
01:59puisqu'on m'y a autorisé pour justement pouvoir m'occuper de ma mère,
02:03qui est malheureusement en très mauvaise santé,
02:06qui est frappée par la maladie d'Alzheimer.
02:07Et donc, je suis quand même, malgré cette épreuve supplémentaire,
02:13je suis heureux d'être parmi les miens.
02:16Qu'est-ce qu'elle vous a appris, justement, cette épreuve ?
02:19Si vous pouviez sortir deux, trois enseignements ?
02:23D'abord, c'est une épreuve qui est toujours difficile,
02:27parce que forcément, c'est une épreuve qui surgit du jour au lendemain.
02:33Elle m'a surtout appris l'humilité,
02:34parce que, voilà, je suis un peu descendu en enfer,
02:38c'est le cas de le dire,
02:39mais malgré ce, même en enfer, on a toujours une lumière qui s'éclaire,
02:44et celle-là, elle était au fond de mon cœur,
02:46celle de l'amour des siens, celle de l'amour de sa famille,
02:49celle, tout simplement, de ce à quoi on est attaché.
02:54Mais c'est une épreuve, forcément, qui ne nous laisse pas être d'aime.
02:58C'est une... je ne la souhaite à personne, d'ailleurs.
03:00Mais au-delà de ça, je pense que, oui, beaucoup, beaucoup d'humilité et de résilience.
03:07Vous parlez d'épreuves.
03:08L'épreuve, c'est le placement en détention,
03:10ou c'est l'éclosion d'une affaire un peu rocambolesque auprès de l'opinion publique ?
03:16Ben, écoutez, l'épreuve...
03:18Non, par rapport à cette affaire rocambolesque,
03:21je m'en expliquerai, mais pour moi, elle n'est pas plus rocambolesque qu'une autre.
03:23C'est surtout l'épreuve d'être coupée nette.
03:28Voilà, j'étais un maire heureux.
03:31Heureux de gérer cette ville d'Agde,
03:33heureux d'être parmi les miens, de faire avancer des projets, tout simplement,
03:38d'être en respect des 2500 ans d'histoire contre Agde.
03:42Et puis, voilà, du jour au lendemain, vous vous retrouvez en détention.
03:46Il n'y a pas trop le temps de réaliser.
03:48Et c'est lorsque vous êtes entre 4 murs, dans 10 mètres carrés,
03:53bien que vous comprenez à quel point, voilà, la vie peut changer à tout moment.
03:58Comment ça se passe, justement, quand on fait ses premiers pas,
04:00qu'on arrive dans une prison en étant maire, peut-être ancien policier également ?
04:06Comment se passe le premier contact, les premières heures dans une prison ?
04:10Écoutez, d'abord, des gens dont on parle très peu,
04:12mais les survivants de prison sont des fonctionnaires admirables.
04:16parce qu'ils sont en prison avec les détenus,
04:19et donc ce sont des gens qui font preuve de beaucoup d'humanité.
04:23Mais l'humanité, on la trouve chez tout le monde,
04:25y compris chez les délinquants, finalement,
04:27puisque, voilà, j'ai eu...
04:30J'étais isolé, bien sûr, à l'isolement,
04:32mais il m'arrivait de pouvoir parler par fenêtres interposées
04:37avec d'autres détenus,
04:38et puis finalement, j'ai trouvé de l'humanité partout.
04:41Je ne vais pas me plaindre de l'environnement de ma détention,
04:46parce que j'ai envie de dire que tout le monde s'est comporté normalement avec moi.
04:51Bon, ensuite, bien sûr, c'est un moment très difficile,
04:55parce qu'il faut s'habituer à rester enfermé,
04:58surtout quand on ne comprend pas ce genre de décision,
05:03puisqu'on se retrouve là du jour au lendemain.
05:04Mais bon, il faut s'adapter.
05:07Voilà, je pense que les épreuves,
05:10quelles qu'elles soient,
05:11parce que je ne suis pas le seul à vivre des épreuves,
05:14il faut trouver le bon comportement
05:18pour s'adapter à l'épreuve
05:19et pouvoir la traverser du mieux que l'on peut.
05:21Donc voilà, j'ai beaucoup lu,
05:23on regarde à la télé, on fait beaucoup de sport,
05:25j'ai perdu 12 kilos, vous voyez.
05:27Donc c'est un moment où, vraiment,
05:30il faut trouver les ressources.
05:32Et je pense que chacune et chacun d'entre nous,
05:35on a toujours les ressources pour s'adapter à des épreuves.
05:38Nos grands-parents ont connu la guerre,
05:40il y a toujours des épreuves dans la vie de quelqu'un.
05:44Et c'est clair que pour moi, elle a été formatrice.
05:49Votre quotidien dans la prison,
05:51on ne va pas parler de journée type,
05:53mais vous nous avez dit que vous faisiez du sport, lecture,
05:55quoi d'autre comme activité ?
05:57Vous savez, j'écris, j'écrivais mes ressentis tous les jours
06:02avec justement tout ce que j'entendais
06:05parce qu'on a forcément envie, vous savez, on ne se refait pas,
06:08j'avais forcément envie d'aider aussi les autres détenus,
06:11apprendre à mieux s'exprimer,
06:13à être plus respectueux les uns envers les autres.
06:15Donc on écrit ses ressentis,
06:18on lit des livres, puisque j'avais droit à trois livres par semaine.
06:22On regardait les informations, bien sûr,
06:24puisque la politique m'intéresse, m'a toujours intéressé.
06:29Et puis une heure, une heure, une heure et demie de sport,
06:32de temps en temps, on me laisse un petit peu plus
06:34pour que je puisse bien me défouler.
06:37Mais voilà, c'est tout.
06:38Et puis on se fait à manger, parce que j'adore cuisiner.
06:41Donc on se fait à manger, on prend le temps de se préparer
06:45des petits plats pour essayer d'améliorer ce quotidien
06:47qui est quand même très répétitif.
06:52Pendant votre incarcération de trois mois,
06:55vous avez pris la décision de démissionner de tous vos mandats.
06:59Ça a été une décision difficile
07:01ou elle s'imposait par le fait même d'être incarcéré ?
07:05Ça a été la plus difficile.
07:07Parce qu'en fait, si vous voulez,
07:08lorsqu'on a été élu cinq fois,
07:10maire d'Agde, forcément,
07:13on a envie d'aller au bout de ce mandat
07:15et de respecter les engagements que l'on a pris.
07:19Et donc, j'avais à cœur de faire avancer des grands projets.
07:23Bon, heureusement, on en avait terminé certains,
07:24comme le Château-Laurent,
07:25qui était pour moi un peu le graal de tous les projets.
07:29Mais oui, c'est très compliqué de devoir démissionner.
07:31Je l'ai fait parce que j'ai voulu un peu dégonfler.
07:36À un moment donné, vous savez,
07:38la chose la plus précieuse dans la vie, c'est la liberté.
07:41Voilà, c'est ce qui est écrit en premier sur le fronton de nos mairies.
07:46Et là, je l'ai découvert intuitu personné, on va dire,
07:50véritablement dans mon intimité.
07:53Et donc, voilà, je voulais dégonfler les choses
07:56et je sentais bien que si je ne démissionnais pas,
07:59ça risquait de me porter un préjudice certain.
08:02Et puis, je me suis dit, après tout,
08:04nul n'est-il remplaçable et la vie continue.
08:06Donc, voilà, j'ai pris cette décision en mon âme inconsciente,
08:10mais elle a été très, très, très difficile à prendre.
08:12Et vous pensez qu'il y a un lien direct entre cette décision
08:15et puis, quelques semaines plus tard,
08:17vous avez enfin pu retrouver la liberté ?
08:20Les voies du Seigneur sont impénétrables.
08:22Mais forcément, voilà, déjà que je n'étais plus grand-chose,
08:27le moment où j'ai démissionné,
08:29j'étais juste un numéro d'écrou et un citoyen lambda.
08:33Donc, je pense que ça a pu quand même jouer dans mes esprits.
08:38Vous nous avez parlé des conditions de détention,
08:41de votre vision un peu de ce monde carcéral.
08:44Vous vous êtes aussi retrouvé face à la justice,
08:46face à des décisions de juge, de magistrat.
08:49Comment vous avez perçu ces échanges ?
08:53Écoutez, des échanges, on n'en a pas beaucoup
08:56avec le monde de la justice,
08:57puisque je n'ai rencontré mon juge d'instruction
09:00qu'une seule fois.
09:01C'était le 22 juin 2024.
09:04D'ailleurs, il a décidé de ma libération,
09:08donc, pour preuve que notre échange a été constructif.
09:10Mais depuis, je n'ai plus rencontré de magistrat.
09:16En fait, ce que je déplore un peu, parce que c'est un service public,
09:19et je représente un service public,
09:22je représentais un service public en tant que maire.
09:25Vous savez qu'on est quotidiennement confronté,
09:27bien sûr, à nos compatriotes.
09:30Et donc, voilà, ce que je regrette,
09:31c'est qu'il n'y ait pas plus d'échanges, justement,
09:33pour pouvoir s'expliquer,
09:35et puis donner surtout sa vérité,
09:37sur des faits qui nous sont,
09:40de manière présumée, reprochés.
09:43Depuis votre libération, vous vivez en Dordogne ?
09:47Votre quotidien, vous vivez comment ?
09:49De quoi ? Quels sont vos revenus ?
09:50Écoutez, au niveau des revenus,
09:52je n'ai plus rien, et je n'ai droit à rien.
09:54Il faut savoir que lorsqu'on a servi son pays
09:56pendant 23 ans, et puis 10 ans en tant qu'officier de police,
09:58avant, on n'a droit à rien.
10:00Voilà, donc je lis tout simplement de l'aide de ma famille.
10:05Donc, mon quotidien, il est très simple.
10:09Je lis, je fais du jardinage,
10:11je ramasse des champignons,
10:13parce que j'adore la nature,
10:14j'adore me promener,
10:16je fais beaucoup de sport,
10:17voilà, et puis j'entretiens des amitiés,
10:21puisque je suis en colocation avec un ami d'enfance.
10:24Et vous voyez que dans ce genre de moment,
10:26on comprend l'essentiel des choses,
10:29et finalement, les amis d'enfance,
10:31c'est ceux sur lesquels on peut le plus compter.
10:34Vous avez essayé de retrouver un emploi,
10:36de vous relancer un petit peu dans la vie active, on va dire ?
10:39Oui, j'avais trouvé un emploi sur Agde, d'ailleurs,
10:41dans le monde agricole,
10:43et ça m'a été refusé,
10:44puisqu'on ne voulait pas que je rentre sur Agde,
10:47en fait, dans le département de l'Hérault,
10:49et donc je n'ai pas pu, malheureusement,
10:52occuper cet emploi.
10:52Force est de constater qu'à Périgueux,
10:55dans le Périgueux, je ne connais personne.
10:59Alors bon, j'ai regardé,
11:01bien sûr, je regarde des annonces d'emploi,
11:03mais bon, aucune ne correspondait,
11:05ou ne correspondait à mes qualifications.
11:08Vous savez, lorsqu'on a été maire pendant 23 ans,
11:11on est plutôt un généraliste,
11:12on n'est pas un expert en quoi que ce soit.
11:14Et puis bon, j'ai 57 ans aujourd'hui,
11:16voilà, il faut arriver quand même à trouver un emploi
11:18qui corresponde à tout ça.
11:20Vous avez pu revenir pendant cette période de fête,
11:24à Agde, donc, pour une dizaine de jours,
11:26auprès de votre famille.
11:28En toute transparence,
11:29on s'est rencontrés samedi au Gouraud d'Agde,
11:32où j'ai pu voir qu'il y avait quelques Agatois
11:34qui venaient bien volontiers vous saluer.
11:37Quels sont les types de relations
11:39que vous avez pu entretenir à ce moment-là,
11:41et puis depuis ces quelques jours, avec eux ?
11:43Et vous savez, pendant 23 ans, lorsqu'on a été maire,
11:45on a forcément rendu des services
11:47à tout un tas de gens,
11:49quels qu'ils soient, et...
11:51Comment vous dire ?
11:53Cet amour, je le ressens encore,
11:54parce que c'est de l'amour, tout ça.
11:56C'est du cœur, quoi.
11:59J'ai eu le nez dans le guidon, on va dire,
12:01pendant 23 ans,
12:02à dépatouiller telle ou telle situation.
12:05Et donc, forcément,
12:07j'ai envie de dire des gens simples
12:09qui sont venus à ma rencontre,
12:11voilà, dans le bar chez mon frère,
12:14qui est un peu centre névralgique du Gouraud d'Agde.
12:16Et puis le Gouraud d'Agde, c'est ma patrie,
12:18entre guillemets, d'enfance,
12:20puisque mon grand-père, il était pêcheur.
12:22Et donc, oui, les gens sont revenus à ma rencontre
12:24tout simplement pour me saluer,
12:26me demander si j'allais bien.
12:28Et ça fait chaud au cœur.
12:30Ils vous ont parlé un petit peu de politique
12:31en cette période pré-électorale,
12:35pour ne pas dire électorale.
12:36Bien entendu que mon avis compte pour beaucoup.
12:39Je ne vais pas m'en cacher.
12:40Et en même temps,
12:41on traverse une période politique très troublée.
12:45Actuellement, même pas qu'au niveau agatoire,
12:47je dirais que c'est au niveau national.
12:49On voit bien qu'en ce moment,
12:52beaucoup de choses patinent,
12:53pour ne pas dire plus.
12:56Voilà, et donc,
12:57sur Agde, c'est un petit peu la même chose.
12:58Les gens ne savent pas trop
13:01à quel sens se vouer.
13:02Donc, oui, des gens viennent me demander mon avis.
13:05Et vous répondez quoi ?
13:06Aujourd'hui, je réponds que pour l'instant,
13:08je suis heureux d'être chez moi.
13:11Je ne veux pas trop me prononcer sur qui que ce soit.
13:13D'abord, parce que je n'ai pas vu les programmes
13:15des uns et des autres.
13:16Et ensuite, parce que la campagne
13:18n'a pas véritablement commencé.
13:20Mais si j'ai l'occasion, je le ferai.
13:23Dans les jours qui viennent.
13:25Mais au jour d'aujourd'hui, c'est vrai que
13:27j'allais dire que la situation est un peu confuse.
13:30pour ne pas dire mieux.
13:31Vous avez dit à quel point ça avait été difficile
13:34de renoncer à vos mandats.
13:36Vous envisagez, une fois que cette histoire,
13:39cette affaire judiciaire sera derrière vous,
13:41de repartir en politique ?
13:43Écoutez, si Dieu le veut.
13:44Mais j'ai presque envie de vous dire
13:47l'amour de ma ville, je l'aurai toujours.
13:50Mon père est enterré à Agde.
13:52Je suis né à Agde.
13:53Ma mère va certainement bientôt partir, malheureusement.
13:58Elle est agatoise, elle est graoulaine.
14:00Donc oui, j'ai envie de dire,
14:02j'ai toutes mes attaches dans cette ville.
14:04Donc de vous dire que son avenir ne m'intéresse pas,
14:07ce serait vous mentir.
14:10C'est une ville tellement attachante.
14:13Alors oui, j'ai envie encore de participer,
14:17mais dans l'intérêt général,
14:18de faire avancer les choses dans le bon sens,
14:20et de faire en sorte que les gens
14:22qui vont gérer cette ville demain,
14:24ils soient attachés par le cœur
14:25et non pas par intérêt,
14:26quel qu'il soit d'ailleurs.
14:28Voilà, parce que cette ville
14:29qui a 2500 ans d'histoire,
14:31on est peu de choses dans son histoire.
14:32Encore une fois, il faut relativiser.
14:34Et donc tout ce qu'on peut lui apporter,
14:37comme je pense que je vais avoir apporté
14:38pendant 23 ans,
14:39il faut le faire.
14:40Il faut le faire complètement.
14:43Donc oui, peut-être que demain,
14:45j'aurai peut-être joué un rôle,
14:48mais franchement, aujourd'hui, je n'en sais rien.
14:50Ce que je veux, surtout aujourd'hui,
14:51c'est retourner ma vie normale.
14:52C'est mon objectif prioritaire.
14:54Après, quand on connaît un peu votre caractère,
14:57on vous imagine mal vous engager
14:58dans un troisième, un second rôle,
15:01et pas dans un rôle de leader quand même.
15:04Je vous disais que j'avais appris l'humilité.
15:07Et par là même,
15:09ça ne me dérange pas demain
15:10de pouvoir tout simplement conseiller quelqu'un
15:14ou être à son service.
15:16L'essentiel, encore une fois,
15:17ce n'est pas ma personne.
15:19Après, que je sois un guerrier,
15:20puisque souvent, on m'a affublé
15:23de ce qualificatif,
15:25autant que je sois un guerrier de la lumière.
15:28Pour revenir un petit peu à cette affaire,
15:32vous avez des choses
15:32que vous regrettez d'avoir fait ?
15:34Vous avez quel regard, vous,
15:36sur vous-même
15:37et sur ce qu'on vous reproche ?
15:40Écoutez, là-dessus,
15:42j'ai envie de vous dire,
15:43l'humilité parfait,
15:44et je ne le suis pas non plus.
15:45J'ai certainement commis
15:47des erreurs,
15:48et beaucoup d'erreurs.
15:49Mais tout ce que j'ai fait,
15:50je l'ai fait avec le cœur.
15:52Vous savez, lorsqu'on a fait
15:5223 ans
15:55à la tête de la ville d'Agde,
15:57et en plus de ça,
15:58c'est un record,
15:58puisque je suis le maire
15:59avec la plus grande longévité,
16:01à chaque fois que je me suis engagé
16:03sur tel et tel projet,
16:04je les ai respectés
16:05entre 80 et 100 %
16:07des promesses que j'avais faites.
16:08Donc, c'est pour ça aussi
16:09qu'on m'a renouvelé.
16:11Par là-même,
16:12ça montre quelque part
16:14qu'on était totalement engagé
16:16dans cette affaire.
16:18Bon, alors, voilà.
16:19Après, regretter des choses,
16:21bien sûr qu'on peut regretter des choses,
16:23mais j'allais vous dire,
16:24ça sert à quoi de se tourner
16:25vers le passé ?
16:26La vie est si courte,
16:27et tous les jours,
16:28on l'apprend les uns les autres
16:29à la faveur de la disparition
16:31de proches.
16:33Donc, voilà,
16:34regardons le jour,
16:36l'instant présent,
16:37et regardons comment
16:38on peut faire évoluer l'avenir.
16:40Se tourner vers le passé
16:41pour avoir des regrets,
16:42ce n'est pas mon genre.
16:43Voilà, on dit
16:43que vous avez été surpris
16:44quand vous avez découvert
16:45des vidéos de cette voyante
16:48qui émitait la voix
16:50de votre père.
16:52C'est la vérité ?
16:53Vous avez vraiment été...
16:54Vous avez découvert ces images ?
16:55Vous avez été surpris ?
16:56Je veux juste rétablir
16:57une vérité.
16:58D'abord, ce n'est jamais
16:58la voyante que j'ai aidée.
17:00C'était la guérisseuse.
17:01Voilà, parce que Sophia
17:02avait des dons de guérisseuses
17:04exceptionnelles.
17:05D'ailleurs, elle a sonné
17:05énormément de gens.
17:06Je rappelle qu'elle avait
17:07six enfants,
17:08dont un enfant handicapé,
17:09et c'est pour ça aussi
17:10que je l'ai aidée.
17:10Il y avait peu de femmes
17:11à cette époque-là
17:12sur Hague
17:12qui avaient six enfants.
17:14Donc, c'est la guérisseuse
17:15que j'ai aidée.
17:15Je n'ai jamais fait appel
17:16à ces dons de voyance,
17:17d'abord parce que ça ne m'intéresse
17:18absolument pas.
17:20Moi, j'aime que la vie
17:21me surprenne.
17:22Vous voyez, elle m'a surpris.
17:22Et donc, voilà,
17:26tous les gens qu'elle a pu guérir,
17:28j'ai moult témoignages.
17:30Ensuite, ce n'était pas du tout
17:31la voix de mon père
17:32qu'elle disait s'amuser à refaire,
17:33mais la voix de quelqu'un d'autre.
17:35Et quoi qu'il en soit,
17:37j'ai envie de dire,
17:38je le garde à mon intimité
17:39parce que vous savez,
17:40on a tous nos croyances
17:42ou pas d'ailleurs.
17:43J'ai toujours respecté
17:44les grands principes de la République,
17:45soit la laïcité ou autre.
17:47Après, j'ai mon intimité,
17:49j'ai la foi.
17:49Heureusement que j'avais la foi
17:51lorsque j'ai traversé la prison.
17:54J'ai beaucoup prié à la Vierge,
17:55comme tous les pêcheurs le font.
17:58Et ça m'a beaucoup aidé.
17:59Mais à partir de là,
18:00j'ai envie de dire,
18:01oui, vous avez raison,
18:02il y a le secret de l'instruction.
18:05C'est des principes que je respecte aussi,
18:06que parfois,
18:07on n'a pas toujours respecté avec moi.
18:09Et je le regrette.
18:10Et puis, il y a la présomption d'innocence.
18:12Donc, je me bats
18:14pour établir ma vérité
18:17auprès de la justice
18:18et je me battrai jusqu'au bout.
18:20De toute manière,
18:22tous les gens qui me connaissent à Agde,
18:24c'est très bien que je ne suis ni un illuminé,
18:27ni un fou,
18:29ni quoi que ce soit.
18:30J'ai toujours été au service des gens.
18:31Je l'ai fait toujours avec
18:32le respect des grands principes de la République.
18:35Je les respecte autant avec la justice.
18:38J'ai d'ailleurs coopéré avec la justice,
18:40un crème des maisons de la justice
18:41et du droit à Agde.
18:42Voilà, pour moi,
18:44tout ça ne me pose aucun problème.
18:46Après, tout ce qu'on peut dire sur moi,
18:47c'est normal
18:48que je sois un objet
18:49de fantasme.
18:53Forcément,
18:53j'inspire certainement plus
18:55les journalistes
18:56comme un simple narcotrafiquant.
18:58Bon,
18:59tout ça est logique.
19:01Mais à un moment donné,
19:02il faudra bien que
19:03toutes les vérités soient établies
19:04et je fais confiance
19:06en la justice
19:06et pour les établir.
19:07On dit que cette affaire
19:09représente un petit peu
19:10l'illustration
19:12de ce que certains appellent
19:13le système des torts.
19:14Vous en avez entendu parler,
19:16forcément.
19:17Vous répondez quoi ?
19:18C'est des choses qui existent ?
19:20Vous avez un entourage
19:22qui sert vos intérêts sur Agde ?
19:26Je vais répondre très simplement.
19:29La démocratie,
19:30c'est toujours le peuple.
19:31Il me semble qu'il choisit ses élus
19:33et d'ailleurs,
19:34on devrait choisir
19:35beaucoup plus de choses.
19:36On les consulte très peu.
19:38Vous savez,
19:39quand vous avez été réélu
19:40cinq fois d'affilée,
19:41j'avais eu un système
19:42d'une petite ville
19:46où les gens adorent la politique,
19:48où se parle beaucoup,
19:49où les rumeurs vont bon train.
19:51Donc si j'avais mis en place
19:53un si grand système,
19:55d'abord,
19:56je ne vivrais pas dans un chalet en bois
19:57encore aujourd'hui.
19:58J'aurais certainement
19:59des revenus placés ça et là,
20:01ce que personne n'a trouvé.
20:04Aucun enrichissement personnel,
20:06ce rien.
20:06ce que la justice,
20:08d'ailleurs,
20:08n'a pas établi non plus.
20:10Donc aujourd'hui,
20:11j'ai la conscience tranquille
20:12là-dessus.
20:13Après,
20:14je ne peux pas empêcher
20:15forcément mes opposants
20:16ou forcément des gens
20:17qui ont envie de me dénigrer
20:18de dire et de faire courir
20:21des rumeurs.
20:22mais après l'épreuve que j'ai vécu,
20:25je peux vous assurer
20:26que j'ai vécu
20:26cette année.
20:27Vous ne voulez pas vous prononcer
20:29sur éventuellement
20:30pour qui vous allez voter
20:31ou qui vous allez soutenir,
20:32mais est-ce que dans le contexte,
20:34vous avez quelqu'un
20:35qui, pour vous,
20:36est favori
20:37ou a des chances
20:38de l'emporter
20:39sur cette élection municipale
20:40à Agbe ?
20:41Alors, d'abord,
20:41je ne lis pas
20:42dans les boules de cristal,
20:43bien qu'on ait pu
20:45m'affupler de ça
20:46à une époque.
20:47Et deuxièmement,
20:50aujourd'hui,
20:50j'attends de voir
20:51les offres politiques.
20:52Ce que je ne voudrais pas,
20:55c'est que Agbe
20:56tombe aux mains
20:57des extrêmes.
21:00Parce que j'ai toujours pensé
21:01que les extrêmes
21:02divisaient les gens.
21:03Et moi,
21:03j'ai toujours travaillé
21:04à les rassemblés.
21:06Et on peut être
21:07gaudiste
21:08et travailler
21:08avec des gens de gauche
21:09et de droite.
21:10J'ai travaillé
21:11avec des gens
21:12de tout horizon
21:12parce que je pense
21:14qu'un maire,
21:15son travail premier,
21:16je dis bien premier,
21:17c'est de rassembler les gens.
21:18Et de les rassembler
21:19pour tout simplement
21:21mieux vivre ensemble.
21:22Parce que la solidarité
21:24dans une ville,
21:25elle est primordiale.
21:26Et je vais vous dire,
21:27on va traverser
21:27des moments très difficiles.
21:29Tout le monde le sent bien.
21:31Économiquement,
21:32on va dans le mur.
21:34Bon, voilà.
21:34À tous les niveaux.
21:35Au jour d'aujourd'hui,
21:37l'insécurité,
21:38le travail,
21:39bien sûr,
21:40les esprits
21:41des uns et des autres.
21:42Le vivre ensemble
21:43est devenu,
21:45j'ai envie de dire,
21:46une notion difficile
21:47à mettre en œuvre.
21:48Et moi,
21:48je me suis appliqué à ça.
21:50Pendant des années,
21:51je me suis appliqué.
21:52J'ai quand même fait
21:53du Cap d'Acte,
21:53la station de Balnaire
21:55la mieux sécurisée de France
21:56après les événements
21:57qu'elle avait connus.
21:58donc, on a retrouvé
22:00une sérénité.
22:01Et je pense que
22:02j'ai envie
22:03que cette sérénité dure.
22:05Je n'ai pas envie
22:05que l'Acte soit
22:06le théâtre
22:07d'affrontements,
22:08de conflits,
22:10d'être montré du doigt
22:12par les uns et les autres.
22:14J'ai envie que l'Acte
22:14reste dans ce principe-là
22:16parce qu'elle a une histoire
22:18justement
22:19millénaire.
22:20Est-ce que Agde
22:21vous a manqué
22:22pendant toute cette période ?
22:24Si je vous disais non,
22:25je m'en tirerais.
22:26Bien sûr que Agde
22:27m'a énormément manqué.
22:29Et c'est une ville
22:31que j'ai...
22:32Voilà.
22:32Elle est dans mon ADN
22:34aujourd'hui.
22:34Elle est au plus profond
22:36de mes cellules.
22:37Je fais partie
22:38de cette ville.
22:40Et voilà,
22:40j'en suis amoureux
22:41comme un homme
22:43avec une femme.
22:44Je ne peux pas vous dire mieux.
22:46Et durant cette épreuve,
22:47vous nous avez parlé
22:48des enseignements
22:49que vous avez pu en tirer.
22:50Est-ce qu'il y a
22:51des personnes
22:52qui se sont révélées
22:54dans leur caractère,
22:55dans leurs valeurs
22:55ou au contraire
22:57des personnes
22:57qui vous ont évidemment déçus ?
23:00Vous savez que lorsqu'on est
23:01premier magistrat
23:03d'une ville,
23:04on ne fait pas ça
23:05pour avoir des amis.
23:06On fait ça pour servir
23:08l'intérêt général.
23:10Lorsqu'il m'est arrivé,
23:11ce qui m'est arrivé,
23:12j'ai envie de dire
23:12que c'est là
23:14où j'ai vu les vraies valeurs
23:15chez les uns et les autres.
23:17Et forcément,
23:18les masques tombent.
23:20Alors après,
23:21vous dire que j'en ai été surpris,
23:23malheureusement, non.
23:25Surpris de certains, oui.
23:27Mais de savoir
23:28que ça allait se dérouler ainsi, non.
23:31Voilà.
23:31Parce que c'est là
23:32que l'on voit
23:33les vraies valeurs
23:34chez les uns et les autres.
23:35que j'ai envie de dire, moi,
23:36que les valeurs d'amitié,
23:38je les ai toujours portées à moi
23:39et les amis d'enfance,
23:42c'est toujours les mêmes.
23:44Mais bon,
23:44ensuite,
23:45est-ce que dans la politique,
23:46on se fait des amis ?
23:48On peut s'en faire.
23:51Je m'en suis fait une fois élu.
23:54On peut se faire des ennemis aussi.
23:55On peut se faire beaucoup d'ennemis.
23:57Et puis surtout,
23:59on voit ensuite les gens
24:00qui sont attachés à vous
24:02pour des raisons
24:03plus personnelles
24:05ou plus liées à des valeurs,
24:07à ces vraies valeurs
24:08que l'on a tous dans le cœur.
24:09des valeurs de solidarité,
24:11d'amitié.
24:12Oui, il y a des gens
24:13qui m'ont tourné le dos
24:15et qui auraient peut-être même
24:16souhaité que je ne sois plus là.
24:18Oui, certainement.
24:19Mais je suis toujours là.
24:21Un cher et un non.
24:22Pour parler du futur,
24:23vous avez évoqué
24:24cette envie
24:25de faire entendre
24:26votre vérité.
24:27Le calendrier judiciaire
24:29à venir,
24:30c'est vous attendez quoi
24:30un procès
24:31pour pouvoir...
24:32Je ne sais même pas.
24:34Aujourd'hui,
24:34je n'ai aucune information
24:36à ce sujet.
24:36Et puis bon,
24:37voilà,
24:37la justice,
24:38je dirais,
24:40à son temps.
24:42Elle a ses raisons.
24:45Et donc,
24:45j'attends qu'elle me donne
24:46la suite.
24:48Mais aujourd'hui,
24:49je n'ai aucun calendrier.
24:50Comment vous interprétez
24:51justement ce temps
24:52un peu long
24:53sur cette enquête ?
24:55Je ne sais pas.
24:55Ce n'est pas moi
24:56qu'il faut poser la question.
24:57C'est plutôt
24:58magistrat-instructeur.
25:00Oui, c'est vrai
25:00que ça fait quasiment
25:02deux ans
25:02que cette affaire dure.
25:04Et aujourd'hui,
25:06j'attends encore
25:07de pouvoir m'expliquer
25:08sur des choses
25:10et que je n'ai pas
25:11l'occasion de le faire
25:11donc j'aurai certainement
25:12l'occasion de le faire
25:13en prochain moment.
25:14Mais un procès
25:16ou pas procès,
25:17je ne sais même pas
25:18tout ça.
25:18On n'a strictement
25:19aucune information.
25:21Voilà,
25:21la seule chose
25:22que je sais,
25:22c'est qu'aujourd'hui,
25:24ma mère a besoin de moi
25:25et que j'espère pouvoir
25:26être à ses côtés prochainement.
25:27Vous voyez,
25:28vous parlez tout à l'heure
25:29de la famille
25:29et tout ça a été
25:31une épreuve aussi
25:31pour eux,
25:32bien entendu.
25:34Et finalement,
25:34ça les a endurcis.
25:36notamment mes enfants
25:38qui ont traversé,
25:40parce que vous savez,
25:41quand on traverse
25:41ce genre d'épreuve,
25:42on est plus inquiet
25:43finalement pour ces enfants
25:44que pour soi-même.
25:45Et finalement,
25:47je suis très fier
25:48de leur réaction.
25:49Et ça,
25:50ça a été pour moi
25:51un motif de satisfaction.
25:53Sous-titrage Société Radio-Canada
25:57Sous-titrage Société Radio-Canada
25:57Sous-titrage Société Radio-Canada
Commentaires
1
  • niamor0210il y a 1 jour
    Juste pour rectifier un propos vérifiable de la part de M. D'Ettore , il y a plein d'autres maires qui ont cumulé plus d'années de mandat que lui notamment Patrick Balkany pour n'en citer qu'un pris au hasard 😅...
Ajoute ton commentaire

Recommandations