La représentante au parlement européen de la coordination rurale, Amélie Rebière, s’exprime au nom des agriculteurs en direct de la Corrèze : «On demande juste le droit de travailler».
00:00Alors moi, je trouve ça honteux qu'on culpabilise les agriculteurs qui se battent juste pour pouvoir vivre de leur métier.
00:06Je rappelle quand même qu'il y a certaines corporations qui prennent en otage les vacanciers régulièrement pour des augmentations de salaires.
00:12Nous, on est sur les ronds-points, on est sur les autoroutes pour se faire entendre, pour juste avoir le droit de travailler.
00:19Même pas demander une augmentation, avoir le droit de travailler et qu'on laisse nos cheptels tranquilles.
00:24Je rappelle que les cheptels pour un éleveur, c'est l'âme de l'éleveur, c'est la famille.
00:28Donc si on est en dehors de nos exploitations, c'est des familles entières qui sont dehors et il y a une bonne raison.
00:34Mais comment vous expliquez ce changement de ton de la part du gouvernement ?
00:38Vous avez le sentiment qu'en fait, ils cherchent à protéger les Français, peut-être à voir les Français se monter contre vous en disant,
00:45regardez, c'est eux qui les empêchent de partir en vacances ?
00:48Non, parce qu'on est soutenus par la population et c'est sûr que certaines personnes du gouvernement ont peut-être peur de ne pas pouvoir aller skier dans les stations pendant l'hiver.
00:57Nous, je vous rappelle qu'on n'a pas de vacances, on est d'astreinte tous les jours, on passe Noël avec nos bêtes, on passe le premier de l'an avec nos bêtes.
01:04Donc si on continue de se battre, ce n'est pas pour emmerder les gens, ce n'est pas pour embêter la population,
01:08c'est surtout pour avoir le droit de travailler et de continuer à exister tout simplement.
01:13Mais vous, à la coordination rurale, ce que vous dites là aujourd'hui, c'est vous dites on ne bougera pas, on garde les barrages en place.
01:19Malgré les appels du gouvernement, on ne bougera pas tant que nos revendications ne sont pas satisfaites.
01:24Alors là, on doit être délogé par les forces de l'ordre normalement, donc on va faire en sorte que ça se passe bien quand même sur les points de barrage,
01:32parce qu'on ne faut pas se compétir, on n'est pas contre les forces de l'ordre, loin de là.
01:37Mais il est évident qu'on ne va pas se laisser faire, qu'on ne va pas abandonner.
01:44On n'a pas obtenu encore gain de cause.
01:45Nous, tout ce qu'on demande, c'est qu'il n'y ait plus d'abattage total, qu'il y ait un abattage ciblé avec une vaccination étendue pour qu'on puisse conserver notre outil de travail.
01:53Et c'est tout ce qu'on demande, ça a fait ses preuves.
01:55Dans d'autres pays, on ne comprend pas cette obstination du gouvernement, si ce n'est un péché par orgueil.
02:00C'est-à-dire que là, vous nous dites que les forces de l'ordre sont en train d'arriver et vont vous déloger ?
02:04Oui, ils délogent nos collègues sur Brive-la-Gaillarde actuellement.
02:07Et nous, d'ici quelques heures, on a été prévenus qu'on allait être délogés.
02:11Mais vous restez en place jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre et vous referrez des barrages ailleurs ?
02:15Ou alors vous vous dites qu'on va faire une pause pendant les fêtes ?
02:18Alors ça, on verra en fonction de ce que va dire le Premier ministre aujourd'hui.
02:22Il y a une réunion à Matignon qui se tient aujourd'hui.
02:24Donc tout dépendra du résultat de la réunion à Matignon.
02:28Les cartes sont dans la main du Premier ministre actuellement.
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