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  • il y a 7 heures
«Les agriculteurs ont le sentiment de ne pas être écoutés», pour la journaliste Françoise Laborde. Elle abordait les heurts entre les agriculteurs et les gendarmes dans l'Ariège.  

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Transcription
00:00Moi, je voudrais mettre en avant plusieurs points.
00:02D'abord, on parle d'agriculture, mais on parle d'abord d'éleveur.
00:05Et dans le monde agricole, l'élevage, c'est ce qu'il y a de plus difficile.
00:08C'est-à-dire que c'est un métier où on travaille 24 heures sur 24,
00:12nuit et jour, été comme hiver, on n'a pas de vacances.
00:14Quand il y a des vélages, il faut être auprès des vaches
00:16et on est debout à 5 heures du matin.
00:18C'est un peu plus compliqué, par exemple, que d'être céréalier.
00:21Donc, c'est un secteur où les paysans, les agriculteurs,
00:25sont très attachés à leur bête.
00:27La deuxième chose, c'est qu'ils ont proposé une sorte de moratoire
00:29en disant, voilà, laissons, abattons les trois bêtes
00:32qui sont en effet contaminées et puis voyons comment le reste du troupeau évolue.
00:36Donnez-nous un peu de temps.
00:37Regardez ce qu'ils font en Suisse, ils n'abattent pas systématiquement tous les troupeaux.
00:41200 têtes, c'est beaucoup.
00:43Troisième point, l'indemnité.
00:44On leur donne 2000 euros par tête, mais c'est la moitié du prix du marché.
00:48Donc, de toute façon, c'est une perte sèche.
00:50Et puis, pour cette famille d'éleveurs, ça veut dire que c'est toute l'exploitation qui est à genoux.
00:54Parce que reconstituer un troupeau de 200 têtes, ça ne se fait pas comme ça.
00:58Troisième point à souligner, me semble-t-il, l'unité syndicale.
01:02Parce que là, on a vu la FNSEA qui avait des positions,
01:05mais la FDSEA locale, elle l'est avec la coordination rurale,
01:09elle l'est avec la Confédération paysanne,
01:11et normalement, ce sont des syndicats qui ne sont pas sur le même terrain politique.
01:17Donc, moi, je pense que tout ça fait qu'il peut y avoir une colère qui gronde.
01:21Alors, hier, j'entendais dire, les agriculteurs manifestent peu.
01:24Pardon de le dire, parce que vous, comme moi, on a un peu de mémoire.
01:27Rappelez-vous, quand il y avait les grandes manifs des viticulteurs, de l'Hérault,
01:31avec Maffre-Bogé en tête des cortèges, c'était d'une violence extrême.
01:36Donc, il ne faut pas croire que les agriculteurs sont des gens qui se laissent faire
01:39et qui disent, ah là là, on n'y peut rien.
01:41Aujourd'hui, ils ont le sentiment qu'ils ne sont pas écoutés,
01:43qu'on prend des mesures depuis Paris,
01:45qu'ils sont tout à fait capables d'avoir des contre-expertises,
01:47je ne suis pas spécialiste dans la dermatose nodulaire,
01:50mais des contre-expertises qui ne disent pas, il faut abattre tout un troupeau,
01:53parce qu'à ce moment-là, on va abattre partout, dans les Pyrénées, en Ariège,
01:57et ça n'est pas la solution, puisque de toute façon,
02:00on voit bien que la maladie continue d'essaimer.
02:03Donc moi, je comprends en effet cette colère,
02:06et je pense que le gouvernement doit se méfier,
02:07parce que le monde agricole ne se réveille pas tous les jours,
02:10mais quand il se réveille, il le fait avec beaucoup de bruit.
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