- il y a 4 minutes
Abou Tall est l'invité de Mehdi Maïzi. Le chanteur français revient avec « Monsieur Saudade II », un album dans lequel il poursuit son exploration des sonorités brésiliennes.
Dans cette discussion, on retrouve un artiste qui a fait de la mélancolie une force et du mot saudade un territoire sensible, habité et réinventé. Un artiste qu’on a vu grandir, évoluer, prendre des risques, et revenir toujours avec un peu plus de vérité dans la voix.
Retrouvez "À la régulière" sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/a-la-reguliere
Dans cette discussion, on retrouve un artiste qui a fait de la mélancolie une force et du mot saudade un territoire sensible, habité et réinventé. Un artiste qu’on a vu grandir, évoluer, prendre des risques, et revenir toujours avec un peu plus de vérité dans la voix.
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00:00Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans A La Régulière, l'émission de Toutes
00:16les cultures.
00:17Aujourd'hui, on reçoit un artiste qui a fait de la mélancolie une force et du mot
00:21sodade, un espace habité, revisité, transcendé.
00:25Un artiste qu'on a vu grandir, évoluer, prendre des risques et revenir toujours avec
00:29un peu plus de vérité dans la voix.
00:31Abutal est avec nous pour Monsieur Sodade, partie 2, un album qui n'est pas seulement
00:34une suite mais une extension de son univers, plus intime, plus maîtrisé, plus libre aussi
00:39sûrement, mais toujours avec le même amour pour la musique brésilienne.
00:42On connaît son parcours, l'aventure avec Dajou, l'époque de Shinseka et puis l'affirmation
00:46en solo et cette volonté constante de mettre sa sensibilité au centre même quand ça
00:51bouscule.
00:52On est très heureux de le recevoir pour parler du disque, de ce qu'il a construit, de ce
00:55qu'il a blessé mais aussi de ce qu'il a relevé.
00:58Abutal est avec nous jusqu'à 23h à la régulière.
01:05Abutal comment ça va ?
01:12Ça va et toi ?
01:13Je suis très heureux de te recevoir car j'avais adoré Monsieur Sodade partie.
01:18Je le dis en introduction, directement, je te l'avais déjà dit, vraiment c'est un
01:23album qui m'a énormément accompagné donc j'étais très heureux de voir qu'il y avait
01:27une forme de deuxième partie ou de deuxième vie à cet album.
01:31Et déjà commençons par le commencement parce que je l'ai dit, on te connaît depuis longtemps
01:35en tout cas dans le milieu du rap et là c'est un album qui est plus large que ça, même
01:40si évidemment qu'il y a du rap là-dedans.
01:42Qu'est-ce qui explique que tu es parti comme ça explorer un autre genre musical, un autre
01:48pays aussi, tout en racontant ton histoire à toi ? Mais d'où vient cette rencontre
01:53avec cette musique-là ?
01:55Cette rencontre, elle s'est faite déjà depuis, enfin je me souviens de la première fois
02:00où j'ai écouté de la Bossa Nova, j'étais parti à un événement et la première fois
02:04que j'avais entendu, ça m'avait réellement marqué mais j'avais pas les outils pour
02:07retrouver la musique à l'époque, je te parle de 2005-2006 et plus l'ère du digital est
02:13arrivée, plus j'ai pu faire mes recherches et plus j'ai pu redécouvrir la musique brésilienne
02:18et une fois que je suis retombé de temps, on va dire vers 2012-2013, ça m'a jamais quitté.
02:23Et j'étais dans le rap, mais je savais pas réellement comment allier les deux en fait,
02:29comment allier mon rap et mon kiff pour la musique brésilienne et le fait d'avoir appris
02:34la guitare tout simplement, ça m'a permis de faire le pont entre les deux.
02:37C'est à quel moment que tu apprends à jouer de la guitare ?
02:40J'ai commencé à apprendre la guitare un peu avant le Covid.
02:43Pourquoi ? Parce que t'en avais envie ?
02:46En fait, c'est tout simplement parce que j'avais envie de jouer les morceaux de Bossa Nova que je kiffe,
02:51tout simplement. Il n'y avait pas d'optique de l'utiliser dans ma musique ou dans mon Pura ou un truc comme ça.
02:57Donc j'ai appris et au fur et à mesure que je faisais, je commençais à être un peu à l'aise.
03:01Je me disais, putain, ce serait bien que je fasse de la guitare sur scène.
03:03Après, je commençais à composer et naturellement, vu que j'ai commencé par apprendre tout ce qui est Bossa Nova et tout ça,
03:09ça a été ça, ma première composition.
03:11Et voilà, ça a transformé mon art. En fait, ça a été l'outil, l'instrument qui m'a permis de transformer mon art.
03:16Est-ce que ça veut dire que maintenant, c'est ce que tu as envie de faire presque pour toujours ?
03:21C'était une expérience, c'était un moment, cette période abutale, Bossa Nova ou tu as envie d'être un artiste qui fait de la Bossa Nova parmi d'autres choses ?
03:30Non, je ne pense pas que ce soit une période. En tout cas, moi, c'est un chemin.
03:34Quand on s'est rencontrés la première fois, peut-être à l'époque de Shin Sekai, jamais j'aurais pensé qu'on se retrouverait dans ce contexte-là de musique brésilienne.
03:42Et peut-être que ce sera toujours la même chose dans cinq ans ou peut-être que ce sera différent, mais en tout cas, je ne me ferme aucune part.
03:48Ce n'est pas une escapade, c'est vraiment quelque chose qui te constitue aujourd'hui.
03:52Tu en écoutes beaucoup et tu en fais.
03:54C'est le voyage, c'est le voyage.
03:57En tout cas, tant que je kiffe faire ce que je fais, je ne me vois pas bouger.
04:03Sur Monsieur Sodade, en tout cas sur la partie 1, il y a un morceau que j'aime particulièrement, c'est Maison Margiela.
04:10En moi, je n'ai pas la moindre mauvaise intention.
04:14Je veux juste te donner tout le respect, l'attention et l'affection que tu as tant recherché mais qu'il n'a jamais donné.
04:23Donc même si je sais que tu te sens coupable, le vrai coupable, c'est celui qui se pensait intouchable.
04:32Non, ne doute pas, on ressent la même chose.
04:39Je n'ai rien dans la tête sauf toi, ton regard et ta façon d'être en vacances.
04:47Dans tes vêtements, Maison Margiela.
04:54Quel morceau !
04:59J'adore ce titre !
05:01Vraiment !
05:02On parle de ton amour pour la musique brésilienne que tu as découvert dans les années 2000 et que tu as retrouvé après.
05:08Est-ce que si tu as eu une rencontre avec le Brésil, est-ce que tu y es allé ?
05:11Quel est ton rapport aussi plus largement avec ce pays incroyable ?
05:15Bah...
05:17Ouais, je suis allé.
05:18Je suis allé la première fois, c'était en 2017, fin 2016, début 2017.
05:24Et j'étais... Je connais bien Black M.
05:27Et il était un bouquet dans un festival là-bas.
05:30Et son manager, il savait que je kiffais le Brésil.
05:33Il m'a dit, ouais, vas-y, prends ton billet, viens avec nous, tu dors avec moi dans la chambre et tout ça.
05:37On est partis et franchement, c'était comme un rêve.
05:40J'avais deux, trois destinations en rêve dans ma vie.
05:42Et c'était la première fois, c'était magnifique de vivre la musique brésilienne sur place et tout ça.
05:48Franchement, c'est une expérience qui m'a marqué et puis j'y suis retourné plus récemment cet été.
05:53Ok. Alors, l'album s'appelle Monsieur Sodade et il y avait Bianca Costa qui était dans cette émission la semaine dernière.
05:59Donc, on a parlé évidemment de la musique brésilienne, on a d'ailleurs joué un extrait de Maison Margiela la semaine dernière.
06:03Et on a parlé de ce mot, Sodade, qui est un mot compliqué parce que très dur à traduire, je crois, en français,
06:09qui peut revêtir un peu plusieurs significations.
06:11Même d'ailleurs, Green Montana aussi avait appelé un album Sodade l'année dernière.
06:15Pourquoi tu as appelé ton album comme ça et qu'est-ce que ça signifie pour toi ?
06:19Sodade parce qu'en fait, Sodade, ce qui est beau et c'est ce que j'aime un peu dans la musique brésilienne.
06:26En fait, ça résume réellement la musique brésilienne et la bossa nova.
06:31Parce que la bossa nova, c'est une musique qui est très chaleureuse, qui est triste et en même temps qui est rythmée.
06:37Donc, c'est une musique de contraste et le mot Sodade, c'est un mot de contraste aussi.
06:42Parce que tu vois, c'est la nostalgie, pas forcément la tristesse, c'est comme une douleur sucrée.
06:48Moi, j'aime bien le définir en douleur sucrée.
06:50Tu te remémore quelque chose qui t'a fait mal, mais bon, il y a quand même un peu de...
06:53Il y a toujours un peu de sourire en fait.
06:54Un peu de sourire dedans, tu vois.
06:56Donc, c'est pour ça que c'était le mot qui résumait parfaitement ce que j'aime dans la musique brésilienne
07:01et Monsieur pour faire le pont avec Moïculture Française, tout simplement.
07:05Qu'est-ce qui a pu évoluer, en tout cas chez toi, entre la première et la deuxième partie ?
07:09Bon, la vie, la vie, ça...
07:13Enfin, le chemin de la vie, tout simplement, déjà dans un premier temps.
07:16Et puis, au-delà de ça, je me suis amélioré sur pas mal de points.
07:20Ça reste quelque chose de nouveau, cette forme de aboutal.
07:24Oui, c'est vrai.
07:25Pour les gens qui te connaissent depuis longtemps, c'est une nouvelle proposition.
07:28C'est une nouvelle proposition, tu vois.
07:30Donc, ouais, non, non, c'est une évolution.
07:31Une évolution normale de quelqu'un qui fait.
07:33C'est une nouvelle proposition, mais en même temps, t'as quand même toujours été un artiste
07:36un peu à la croissée de plusieurs chemins.
07:38En fait, tu viens du rap, bien sûr, mais t'as chanté assez tôt.
07:41Je pense qu'il y a des gens qui peuvent presque te voir comme un artiste.
07:44T'as renne-bi.
07:45En fait, t'as quand même toujours eu cette espèce d'identité un peu à tiroir, comme ça, hybride.
07:50Donc, c'est pas complètement surprenant, en fait, qu'aujourd'hui, tu tentes autre chose, en fait.
07:55Non, non, non.
07:56C'est vrai que quand tu parles de mon parcours de Watibe Shinsekai, c'est vrai que, bon, déjà, je chantais et tout ça.
08:02Et puis, en vrai de vrai, c'est ce que je suis.
08:04J'écoute énormément de choses.
08:06Le rap, au final, peut-être que ça représente que...
08:08Et ça, depuis déjà au moins 15 ans, ça représente peut-être que 30% de ce que j'écoute.
08:12Donc, moi, je m'apprenne de ce que j'écoute et je pense que c'est naturel.
08:17Alors, sur la deuxième partie, il y a également un morceau avec Taiki, un morceau qui s'appelle La Nuit.
08:23Car au-delà du physique, j'apprécie ta vibe.
08:26Baby, meurs en loco quand elle fait ce travail.
08:29Meurs en loco quand elle fait ce travail.
08:32Oh, mais dis-le-moi, dis-le.
08:35Ton désir, crie-le.
08:37Et s'il te demande, dis-le.
08:40Ça reste entre toi et moi.
08:42Ne ferme jamais la peau.
08:44Tu n'as rien à cacher.
08:47Fais-moi misericordes.
08:49Je ne veux rien gueuler.
08:51Là, c'est la voix de Taiki qu'on entend.
08:53Taiki qu'on a reçu aussi dans l'émission il n'y a pas si longtemps que ça.
08:56Qui, d'ailleurs, a annoncé un nouvel album pour l'année prochaine.
08:59Alors qu'il devait arrêter.
09:00Bref, il n'arrête pas de nous embrouiller le cerveau.
09:02Mais c'est un autre sujet.
09:03Quelle relation vous avez, toi et Taiki ?
09:05Taiki, déjà, je tiens à dire que c'est un artiste que j'aime énormément.
09:10C'est probablement l'un des plus talentueux en France à mes yeux.
09:13Et en fait, je l'ai rencontré parce qu'il est produit par un des gars avec qui j'ai grandi, qui est Barack Adama.
09:21Membre de la section d'assaut.
09:23Membre de la section d'assaut.
09:25Parce qu'on ne l'a pas encore dit, je voulais qu'on y revienne après.
09:28C'est vrai, mais toi, ton point de départ, c'est aussi Watibé.
09:31Donc, c'est la section où tu les connais très, très bien.
09:33C'est exactement depuis aussi longtemps que je me souviens.
09:36Je connais Barack et je connais Masca.
09:38Nos parents, ils se connaissent et tout ça.
09:39Donc, on a fait un petit bout de chemin ensemble.
09:41Et il s'avère que Barack a commencé à produire Tech.
09:45Et depuis très longtemps, on s'entend bien, lui et moi, musicalement.
09:49Et on s'est toujours dit qu'on ferait une chanson ensemble.
09:52On a fait une première chanson qu'on n'a pas forcément gardée.
09:54C'était il y a longtemps.
09:55C'était peut-être en 2020.
09:56Et là, je l'ai réinvité parce que je le sentais bien sur le morceau.
09:59Tu as le sentiment aussi qu'aujourd'hui, tu fais partie de tous ces artistes-là que tu connais depuis longtemps,
10:04qui vous avez commencé parfois avec des étiquettes.
10:06Est-ce qu'aujourd'hui, la période aussi est peut-être plus propice pour être libre ?
10:10Totalement.
10:11Il y a un peu ce sentiment-là ?
10:12Totalement.
10:13Je pense que je n'aurais pas pu faire ce projet.
10:16Je te disais aussi que je n'avais pas la guitare, donc je n'avais pas pu faire cette transformation avant.
10:21Mais je pense qu'à l'époque aussi, elle m'aide.
10:23Elle joue aussi à pouvoir m'assumer pleinement et à être compris tout simplement.
10:28Je pense que j'aurais été moins compris il y a dix ans.
10:31La chance, c'est que tu vas performer un morceau en live, un morceau extrait de la deuxième partie de Monsieur Soudat.
10:38C'est un morceau qui s'appelle Merci et que tu vas interpréter avec ta guitare.
10:43Est-ce que tu débarrasses ta guitare des fois ou tu l'as tout le temps avec toi maintenant ?
10:46Non, ça va.
10:47Je ne l'ai pas tout le temps avec moi, mais après, chez moi, il y en a deux ou trois.
10:51En vrai, pour moi, c'est comme un jeu vidéo.
10:53Quand je suis à la maison, des fois, je ne regarde pas de série ou bien même je regarde une série et je joue avec.
10:58Franchement, c'est une belle rencontre. C'est incroyable.
11:03On écoute tout de suite un extrait de Monsieur Soudat de partie 2.
11:06J'ai du mal à le dire. Monsieur Soudat de partie 2, le morceau s'appelle Merci.
11:10Aboutal et donc sa guitare avec nous tout de suite dans le studio.
11:16Il y a pas longtemps, j'ai recroisé mon ex. On a discuté un peu et je lui ai dit.
11:22Si tu me demandes comment je vais, je connais meilleur, connais pire.
11:26Si tu savais. Et avec toi, j'ai toujours été vrai, même si ça veut pas dire que j'étais parfait.
11:37Car au-delà de l'oseiller du temps, je donnais beaucoup trop de mon énergie.
11:45Hier, tu es parti. Aujourd'hui, c'est moi qui te dis merci.
11:52Tu m'avais l'air si sincère quand tu parlais d'avenir et de mariage.
12:00Mais c'était juste avant que je capte que tu avais pris, pris quoi ? Un mauvais virage.
12:06Et sous les étoiles, mon bébé s'est perdu dans la nuit.
12:12Et c'est toi qui es parti, mais c'est moi qui te dis merci.
12:22Oui, j'ai eu mal. Je peux pas mentir un peu.
12:30J'étais là de tout ce que j'ai cru voir dans tes yeux.
12:37Ça m'a pris du temps, mais j'ai compris ton jeu.
12:45T'aurais sûrement, oui, sûrement préféré que je te déteste.
12:51Oh, mais je te dis merci. Je te dis merci. Je te dis merci.
13:03C'était Aboutal avec le morceau. Merci et merci Aboutal de nous avoir joué ce morceau ici.
13:19Merci à toi, merci à toi Mehdi.
13:21Aboutal est avec nous jusqu'à 23h.
13:23France Inter.
13:25Mehdi Maïzi.
13:27À la régulière.
13:29Abou, avant de continuer à parler de toi et de ta musique, un petit jeu.
13:33Je te mets trois propositions à chaque fois.
13:35Tu me dis ce que tu enlèves.
13:37Tu dois en enlever une à chaque fois.
13:39Ce sont évidemment des choses qui, je pense, te représentent.
13:43Paris, Dakar ou Rio ?
13:47Tu te sépares de quelle ville ?
13:51Parce que tu es d'origine sénégalaise.
13:52Tu es né à Paris, mais tu es d'origine sénégalaise également.
13:57Je pense que j'enlève Paris.
13:59Paris, j'en ai beaucoup fait déjà.
14:01Et peut-être que j'aimerais bien tester autre chose à un moment dans ma vie.
14:05Dakar serait bien ou Rio ?
14:07Tu devrais réhabiter réellement à Dakar ou à Rio ? Vraiment y habiter au quotidien ?
14:11Franchement, Rio, il faudrait que je pratique un peu plus, mais pourquoi pas ?
14:15Franchement, j'ai kiffé la dernière fois où je suis allé.
14:17Et Dakar, après, tu connais, c'est à la maison.
14:19Tu as mes habitudes.
14:20Tu as appris le portugais ?
14:21Non, mais je connais les baragouines.
14:23Je ne me pose pas de questions en portugais.
14:26Non, j'en serais incapable.
14:28Je suis toujours fasciné par ces images de la plage à Rio où tout le monde joue trop bien au foot.
14:33Enfants, hommes, femmes. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que tu as vu ça ?
14:36Franchement, je te dis la vérité, c'est vrai.
14:38Cet endroit, pour moi, c'est une carte postale qui ne peut pas exister tellement ça a l'air extraordinaire.
14:43Et pourtant, c'est vrai.
14:46Rap, bossa nova ou R&B ?
14:49Rap, bossa nova ou R&B ?
14:52C'est très, très, très, très, très, très, très dur.
14:56C'est très, très, très, très dur.
14:58Je pense que j'enlèverais R&B parce que c'est...
15:03Rap, je ne peux pas enlever, évidemment, parce que c'est moi.
15:07Je n'aurais jamais fait de musique si je n'avais pas commencé par le rap.
15:09Bien sûr.
15:10Et bossa, en fait, je pense que c'est très bien comme ça.
15:13Sur R&B.
15:14Est-ce que parfois, tu sais, en préparant l'émission, j'ai réécouté aussi des morceaux,
15:18solo que tu faisais, notamment période avant Ghetto Chic, 2018-2019.
15:22Il y a vraiment des morceaux, je trouve, où tu es ce qu'on appelle dans le rap un kicker, un technicien.
15:27Et est-ce qu'il y a pu avoir une frustration à un moment où les gens ne le disent pas assez, ça ?
15:31Parce que moi, j'avais un peu...
15:33C'est-à-dire de certains morceaux où, vraiment, il y avait un côté kicker,
15:37mais assez même prodigieux parfois, dans la virtuose en tout cas.
15:40Et finalement, tu n'étais peut-être pas tant cité que ça à l'époque dans les techniciens du rap.
15:43Je ne sais pas si tu es d'accord avec moi.
15:45Est-ce que tu es aussi... Là, tu te proposes autre chose en ce moment, mais tu sais faire ça.
15:50Tu l'as fait dans le passé.
15:51Est-ce qu'il y a pu avoir un moment où tu dis, bon, finalement, peut-être que...
15:54Peut-être que, je ne sais pas, ils n'ont pas assez vu ça en moi.
15:58En fait, après...
16:01En fait, toi, tu es un spécialiste du rap. Tu le vois beaucoup.
16:04Enfin, tu connais le rap et tout ça.
16:06J'essaie.
16:07Le public, il me connaît sous la forme de Shinsekai.
16:10Oui.
16:11La plupart des gens, ils me connaît sous la forme de Shinsekai.
16:12Et dans Shinsekai, ce n'était pas forcément ce qui était mis en avant de moi.
16:15Tout à fait.
16:16Malgré que c'était quelque chose que j'ai fait, peut-être sur des scènes un peu moins visibles.
16:19Mais je pense que...
16:21Bon, voilà.
16:22Je pense que c'est vraiment à cause de ça.
16:24Mais bon, après, ça ne me dérange pas non plus.
16:26Ce n'est pas très grave.
16:27Nostalgie.
16:28La nostalgie.
16:29Le doute.
16:30Et la foi.
16:31J'en ai enlevé un.
16:32Ouais.
16:33Oh, le doute.
16:34Direct.
16:35Sans aucune hésitation.
16:36Parfois, ça peut être salvateur, le doute aussi.
16:38Non, le doute, ça peut être salvateur, mais...
16:40Trop de doutes aussi, c'est...
16:42Comment dirais-je...
16:43Je préfère avoir ça avec l'espoir ou la foi qu'avec le doute.
16:47Le doute, il en faut.
16:48C'est vrai, tu vois, pour se renouveler, pour remettre en question plein de choses.
16:51Mais le doute aussi, ça peut vraiment tout annuler, en fait.
16:54Tout annuler et te mettre des menottes, quoi.
16:56Tu as douté, toi, justement, avant de revenir aussi même sous cette forme-là ?
17:00Il n'y a pas un jour où je ne doute pas.
17:01C'est vrai ?
17:02Il n'y a pas un jour où je ne doute pas.
17:03C'est quelque chose qui est nouveau pour moi.
17:05Ne serait-ce que de faire ça, tu vois, de la guitare.
17:07C'est la deuxième fois de ma vie que je fais ça.
17:09Ok.
17:10Donc, tu veux dire performer à la radio ?
17:12Et la première fois, c'était aujourd'hui.
17:13Ouais, vraiment, vraiment, vraiment.
17:15Ok.
17:16Donc, tu doutes avant de faire ça ?
17:17Je doute totalement.
17:18Je doute parce que c'est quelque chose de nouveau.
17:20Et ce n'est pas comme si c'était quelque chose que j'ai fait depuis que je suis petit.
17:24Tu vois, si ça aurait été du rap, tu vois, les...
17:26Oui, oui, oui.
17:27Les doigts dans le nez, tu vois, et vraiment commencer quelque chose vraiment à cet âge-là,
17:35et en sachant que ça ne va pas être parfait, tu vois, ça met beaucoup de doute.
17:40Mais c'est le processus.
17:41C'est intéressant.
17:42Pardon, mais parce que tu parles de commencer quelque chose à cet âge-là.
17:45C'est vrai qu'il y a un moment, parfois, où on arrête d'apprendre.
17:48Ouais.
17:49Des fois, on dit bon, c'est bon, 35 ans, même la trentaine passée.
17:53On peut être dans une forme de confort ou dans ce qu'on sait faire.
17:56Et toi, c'est vrai que tu as fait valdinguer ça, en fait.
17:59Et mine de rien, c'est quand même une démarche intellectuelle de se remettre dans une position d'étudiant.
18:04Mais totalement.
18:05Et franchement, honnêtement, c'était vraiment peut-être la meilleure chose que j'ai fait de ma vie, parce que ça m'a enlevé beaucoup de limites.
18:15De savoir que si je sais faire ça maintenant et que j'ose faire ça maintenant et que je ne me fixe pas de limites, je peux apprendre tout et n'importe quoi.
18:21Donc vraiment, c'était le défi, il était là.
18:24Tu peux apprendre le portugais aussi.
18:26Je peux apprendre le portugais.
18:28Le studio, la scène ou le petit moment de solitude chez soi ?
18:34C'est ce que j'enlève.
18:35Le studio, la scène ou le moment de solitude chez moi.
18:42Je pense que moi, j'aime bien être chez moi.
18:44J'aime bien être chez moi et j'aime bien la scène, j'aime moins le studio.
18:48J'aime bien, j'aime beaucoup le studio.
18:50Mais j'aime moins, je préfère la scène totalement et j'aime bien être chez moi aussi.
18:54Est-ce que tu as senti aussi qu'il y aurait peut-être un autre rapport à la scène depuis que tu es dans cette configuration-là aussi,
18:59qui est peut-être plus intimiste aussi ? Tu prends plus de plaisir peut-être ?
19:02Non, je ne prends pas plus de plaisir.
19:04C'est différent, c'est un art qui est totalement différent.
19:06Comme je t'ai dit moi, comme tu m'as dit tout à l'heure, je suis de l'école du kickage.
19:10Donc c'est de l'énergie pure.
19:13Et là sur scène, je réapprends à canaliser cette énergie parce que déjà je ne peux pas, je suis obstrué par une guitare.
19:19Je dois contrôler ma voix et tout ça et c'est vraiment un autre métier.
19:24C'est réellement un autre métier.
19:25Mais franchement, c'est intéressant à apprendre.
19:28Aboutal est notre invité jusqu'à 23h.
19:39Et depuis tout à l'heure, on parle un peu des débuts dans ta carrière, notamment on a mentionné ce Shin Sekai, ton groupe.
19:44Et pour celles ou ceux qui ne te connaissent pas ou qui ne connaissent pas cette partie de ta carrière,
19:49ce Shin Sekai, ça ressemblait à ça.
19:51Je dois m'en aller, je déteste dire adieu, je reviendrai.
20:01Je déteste dire adieu, c'est qu'un coup de bail, je ne fais que ma santé.
20:06Je déteste dire adieu, adieu, adieu, je déteste dire adieu.
20:13Après, si je décide de partir très loin d'ici, c'est pour m'épanouir davantage.
20:17Je ne le vois pas comme une envie de me retrouver solo.
20:20Mon quotidien n'évolue plus.
20:21Les seules surprises que j'ai se trouvent dans les kinder qu'on nous offre chaque jour au boulot.
20:25Donc ça, c'est un morceau qui s'appelle Je reviendrai, je crois, de 2013.
20:29Non, 2011.
20:312011, autant pour moi.
20:32C'est une autre époque, une autre proposition artistique.
20:36Et c'est aussi même un autre son.
20:37Tu sais même, c'est vraiment début 2010, comme tu viens de le dire.
20:40C'était aussi une autre formule même de rap chanté, etc.
20:46Quand tu réentends ça, qu'est-ce que ça te rappelle ?
20:51Comment la rencontre aussi même avec Dajou s'est faite ?
20:54Vous connaissiez aussi, j'imagine, depuis longtemps avant de créer un groupe.
20:57Rappente-nous comment ça s'est fait avec Dajou.
21:00Comment ça s'est fait avec Dajou ?
21:01Moi, j'ai commencé à rapper très tôt.
21:06J'ai fait un projet solo, on va dire, quand j'avais 15-16 ans.
21:10Et j'ai toujours rapper jusqu'à ce que je rencontre Dajou quand on avait 18 ans.
21:13Non, 19 ans.
21:15Moi, j'étais déjà à la fac.
21:16Lui aussi, il était à la fac.
21:17Et c'est le petit frère de Gims.
21:19Donc, Gims, j'ai grandi plus ou moins avec lui.
21:21Tu le connaissais, Gims ?
21:22Gims, je le connaissais très bien.
21:23Ben oui, oui, oui.
21:24Mes premiers textes de rap, je les ai rappés devant eux et tout ça.
21:27Mais par contre, c'est le demi-frère de Gims.
21:30Donc, je l'ai connu plus tard.
21:32Et c'est arrivé une période où je tournais un peu en rond en solo.
21:36On s'est rencontrés, lui et moi.
21:38Lui, il chantait.
21:39Moi, je rappais.
21:40On s'est dit, vas-y, viens on teste des morceaux.
21:42On a testé deux, trois morceaux.
21:44Ça a bien plu, bien marché.
21:46Et on s'est dit, vas-y, pourquoi pas faire en groupe ?
21:48Et on a eu de la chance, ça a bien pris.
21:50Et voilà.
21:51Pourquoi ça s'est arrêté ?
21:52Ça s'est arrêté pour des volontés de solo.
21:55Vous aviez ça ?
21:56Oui, bien sûr.
21:57Comme la plupart des groupes, tu vois, c'est une volonté de solo.
22:00C'était une petite période à un moment et vous aviez peut-être aussi d'aller vous sur des aventures en solo.
22:05Exactement.
22:06Est-ce qu'on t'en parle encore ? Parce que ça a quand même été important pour des gens à cette époque-là.
22:10Bien sûr, bien sûr.
22:11Bien sûr, il y a plein de gens qui ont grandi aujourd'hui et qui me disent, ouais, j'ai grandi avec ça.
22:16Même si pour moi, ça me paraît hier, il y en a qui me disent, ouais, j'ai grandi avec ça.
22:19Ça fait partie de mes classiques, ça fait partie de plein de choses.
22:22Et même quand je les chante, des fois, ça m'arrive de les chanter sur scène certains morceaux de Shinsekai.
22:26Des fois, ils chantent plus que certains de mes nouveaux morceaux et tout ça.
22:29Ça voit un peu la rage, mais vas-y, tranquille.
22:31Ça, c'est un vrai sujet parce que mine de rien, des fois, on peut, toi comme d'autres,
22:34on peut toujours, des fois, être ramené à des choses du passé,
22:37alors que toi, t'es là et tu proposes des choses nouvelles.
22:39Et parfois, des gens sont attachés à une.
22:41Mais c'est ça.
22:42Il faut l'accepter.
22:43Il faut l'accepter.
22:44Nous, on aime tous les premiers albums de Mobb Deep.
22:46On aime tous les premiers albums.
22:47Les classiques, c'est à chaque fois les premiers albums des personnes quand on découvre.
22:51Donc, ça fait partie du processus de la musique et ma musique n'y échappe pas, tout simplement.
22:55C'était l'époque aussi, évidemment.
22:56On était finis chez Watibé.
22:57L'époque était, à cette époque-là, un des labels.
23:00Sinon, peut-être le label, en tout cas, le plus en vogue dans le rap français.
23:04Toi, tu venais d'une scène aussi.
23:06Tu étais un rappeur, les freestyles, etc.
23:08Comment c'était Watibé à ce moment-là ?
23:10Est-ce que vous aviez le sentiment d'être tout puissant ?
23:12Parce que j'avais l'impression, à l'époque, que n'importe quel projet Stambé et Watibé, ça a marché.
23:17Franchement, c'était pas tout puissant.
23:21J'exagère.
23:22Parce qu'en vrai, le fait d'être dans Watibé, de voir des artistes comme Gims, comme Black M et tout ça,
23:28tu sens que t'es pas encore arrivé.
23:31Parce qu'il y a beaucoup plus gros que toi, déjà, dans le label.
23:33En tout cas, moi, je me sentais pas tout puissant.
23:35Mais franchement, c'était une belle époque.
23:38On avait de la chance, on avait beaucoup de portes qui étaient ouvertes.
23:40Parce que bon, comme t'as dit, c'était Watibé, il y avait des gros artistes.
23:43Et Dawala aussi nous a...
23:46Qui était patron du label.
23:47Qui était patron du label, qui nous a grave poussé.
23:49Donc ouais, franchement, c'était une belle époque.
23:51Et puis voilà, la camaraderie aussi au-delà de ça.
23:54Parce qu'on était beaucoup, il y avait énormément de groupes.
23:57Et ouais, franchement, belle époque de fou.
23:59Est-ce que t'aurais pu, toi, quand tu les voyais commencer, prévoir ce succès massif de la section ?
24:04Est-ce que vous vous disiez que vous avez le potentiel pour être...
24:07Enfin, que ce groupe-là avait le potentiel pour être aussi énorme ?
24:10Je me souviens pas de m'être dit ça, mais je me souviens de jamais avoir été surpris en tout cas.
24:14Parce que moi, je les ai toujours trouvés trop forts.
24:17Et moi, j'étais petit, j'avais 12 ans, 12 ans.
24:21Je les regardais vraiment avec des grands yeux.
24:23Mais j'ai jamais été surpris de leur avancée, des premières mixtapes qui se donnaient main à main jusqu'à l'apogée.
24:31Franchement, j'ai jamais été surpris en tout cas.
24:33Bon, après toi, évidemment, t'as fait plein d'autres choses, t'es parti en solo.
24:36Et t'as sorti un album qui s'appelle Ghetto Chic, porté notamment par un morceau Radéville.
25:03Aux solitudes, ta mélodie, je la connais sur le bout des doigts.
25:09Trois et quatre.
25:11Seul comme Radéville, quand tout s'effondre autour de moi.
25:17Donc ça, c'est un morceau de 2020.
25:19Exact.
25:20Et en fait, là, tu chantes déjà.
25:22Je veux dire, c'était déjà en toi.
25:24Qu'est-ce qui représente cet album pour toi, Ghetto Chic ?
25:26Cet album, il représente beaucoup d'apprentissage, le renouveau.
25:31Et puis, réellement, c'est ma première prise de parole.
25:34Solo.
25:35Il y a eu des morceaux avant.
25:36Il y a eu des morceaux, mais c'est réellement le premier projet que je faisais.
25:39Donc, réellement, c'est un album important pour moi.
25:42Il y a plein de gens aussi qui ont été marqués par cet album.
25:44Il sort en 2020, un moment du Covid, un peu avant.
25:47Exactement.
25:48Est-ce que t'as eu une frustration à ce moment-là, peut-être, de ne pas pouvoir le défendre, le porter ?
25:51Totalement.
25:52Notamment sur scène, j'avais des concerts qui ont été annulés.
25:55Et moi, c'est vraiment quelque chose qui a toujours fait partie de mes forces que le live.
26:01Donc, c'était un peu une frustration par rapport à ça.
26:05Mais globalement, c'est quand même une bonne expérience Ghetto Chic.
26:08Est-ce que c'est à ce moment-là, peut-être après la sortie de ce premier album, que toi, tu commences à préparer la suite, à réfléchir à comment tu reviens ?
26:15Totalement, totalement, totalement.
26:17Il y a eu un morceau qui était très important pour moi, juste après un poste Ghetto Chic, juste après Ghetto Chic.
26:24C'est un morceau qui s'appelle Un homme, un homme.
26:26Et c'est un morceau qui était justement Bossa Drill, tu vois, le mélange d'eau.
26:32Oui, c'était l'époque Drill aussi, t'as raison, c'est vrai.
26:34Moi, je me retrouvais pas trop dans cette époque-là et je me cherchais un peu, tu vois, parce que je sentais que j'avais besoin de proposer quelque chose de nouveau.
26:42Et au sortir de cet album-là, le cheminement, tu vois, les morceaux, comme je t'ai dit, Un homme et tout ça, ça m'a permis aussi de me trouver sur ce chemin-là.
26:50C'était quoi toi, à la base, quand tu commences à rapper, c'était quoi tes influences ?
26:54Moi, mes influences, c'était…
26:56Le rap français ?
26:58Le rap français, bien sûr, clairement, le rap français, la Funky Family, tout ce qui passait réellement à la radio, mes grands frères, ils écoutaient.
27:05Funky Family, section d'assaut aussi beaucoup, parce que c'était réellement mes super-héros, tu vois, je les voyais.
27:11Ils étaient en cercle dans le quartier, ils rappaient, tu vois.
27:14Toi, tu venais de ça, est-ce que tu faisais, toi, ces open mics, ces freestyle dans la rue ?
27:18Tu rentrais là-dedans ? T'as participé à des quelques…
27:20Ouais, ouais, bien sûr, bien sûr, bien sûr, bien sûr.
27:22C'était un peu notre… C'est comme ça qu'on a grandi.
27:24Ouais, ouais, bien sûr.
27:25C'est comme ça qu'on a grandi et c'est comme ça qu'on a appris.
27:28Et franchement, cet exercice, c'est des bêtes d'exercice, parce que ça te…
27:32Et c'est dommage que les jeunes le font moins, tous ces trucs de freestyle où ils se retrouvent, où ils font du rap en live,
27:36parce que plus rien n'est en live aujourd'hui, enfin, du moins sur Internet.
27:39Ben, ça te reprend plein de choses, ça développe ta gestuelle, ça développe ta présence sur scène, ça développe plein de choses,
27:45et ta gestion du stress et tout ça.
27:48Lorsqu'on écoute un morceau, un morceau brésilien, que tu semples, enfin, tu semples une des versions sur le morceau Ronaldinho,
27:54avec Warren Sada, qui est un classique de la musique brésilienne.
27:58Dis-moi la vérité, est-ce que tu l'as découvert avec la pub Nike à l'époque ?
28:02Oh, ben totalement !
28:03Moi, oui ! Moi, voilà, je vais être clair !
28:05Parce que donc, quand on va écouter le morceau, tout le monde va le reconnaître,
28:08mais c'est donc cette pub incroyable à l'aéroport pour la Coupe du Monde 98,
28:12où on voit l'équipe du Brésil de 98, donc, qui joue dans l'aéroport.
28:17C'est quelque chose qui t'avait marqué, ça, à l'époque ?
28:19Parce que dans ton rapport au Brésil, est-ce qu'il y a aussi le football ?
28:22Peut-être que ça t'a fait rêver, cette époque-là ?
28:23Totalement !
28:24Pour te dire, en 98, lors de la finale, j'ai pleuré.
28:27Oh non, tu peux pas me dire ça ! T'étais contre Zizou !
28:30J'étais contre Zizou !
28:31J'étais pour le Brésil, je sais pas pourquoi.
28:33Mais t'étais pas le seul !
28:34J'avais aucune raison d'être pour le Brésil, mais je sais pas…
28:37Elle faisait rêver !
28:38Il y avait un style, les chaussures de R9…
28:41Exactement !
28:42Franchement, le foot aussi, c'est clair, ça a été…
28:44Bien sûr, c'était une équipe qui faisait rêver !
28:47De toute façon, la musique et le foot, c'est les deux choses que j'aime le plus,
28:49donc c'est sûr que t'aimes le Brésil !
28:52Très bien, parce que j'aurais une question foot pour toi après, mais très bien on la garde !
28:56Et d'ailleurs, pour une petite info, cette pub mythique,
28:58j'ai appris récemment qu'elle a été réalisée par John Woo,
29:00le réalisateur entre autres de Volteface, de The Killer, etc.
29:04C'est John Woo qui a réalisé cette pub pour Nike à l'époque.
29:06On va donc écouter la version de Mass Canada de Tamba Trio, classique incroyable !
29:13Ça fait vraiment plaisir d'écouter ce morceau avec toi Boutal !
29:15Let's go !
29:22Sous-titrage Société Radio-Canada
29:52Sous-titrage Société Radio-Canada
30:22Sous-titrage Société Radio-Canada
30:52Sous-titrage Société Radio-Canada
31:22Sous-titrage Société Radio-Canada
31:52Aboutal est avec nous aujourd'hui pour la sortie de Monsieur Soda 2 qui est sorti vendredi dernier.
32:03Et on l'a dit, tu viens d'un groupe.
32:05Et peut-être que des gens l'ont oublié.
32:07Et donc, ça m'a donné envie de parler de quelques artistes qui, comme toi, viennent d'un groupe.
32:12Et parfois, ça a pu être oublié.
32:14Et on en parle évidemment si ça t'inspire.
32:17Alors, j'aimerais commencer par Tupac.
32:19Figure mythique du rap, star de la West Coast, l'homme derrière All Eyes On Me par exemple.
32:24Mais on oublie souvent qu'avant tout ça, Tupac était un membre d'un groupe.
32:28Et un groupe qui n'est même pas si culte que ça pour beaucoup de gens.
32:30C'est Digital Underground.
32:32À la fin des années 80 et au début des années 90, c'est un collectif un peu fun, rap décalé.
32:37Très loin de l'image un peu de gangster qui va définir Tupac après.
32:41Et Tupac arrive d'abord comme un danseur, un peu un hype man.
32:44Puis petit à petit, il place des couplets.
32:46Et donc, son premier couplet officiel, c'est sur le morceau Same Song en 1991.
32:50Un morceau fun, presque marrant, à milieu de la gravité et de l'urgence qu'il portera ensuite en solo.
33:16J'adore, j'adore ce morceau.
33:24Et c'est un peu ça qui est fascinant, c'est que Tupac va devenir une figure politique, tragique, poétique.
33:29Mais il commence sa carrière au sein d'un groupe qui ne lui ressemble pas vraiment.
33:32Et ce décalage ne l'empêche pas d'apprendre quelque chose d'essentiel.
33:35La scène, la performance et la discipline du collectif.
33:38Et donc, quand il sort son premier album solo, Tupacalypse Now, quelques mois plus tard, tout change.
33:42Fini la funk joyeuse, place un discours social radical, des textes politiques, un ton grave et une identité artistique très affirmée.
33:49C'est un virage total.
33:50Le moment où il quitte le groupe, c'est le moment donc où Tupac devient vraiment Tupac.
33:55Chacourt.
34:12Incroyable morceau, donc présent sur son premier album, est-ce que t'as écouté un peu Tupac ?
34:18Est-ce que ça fait partie de tes rêves ou pas plus que ça ?
34:20Pas plus que ça, après j'ai écouté un peu, un peu comme tout le monde.
34:22Ouais, ça fait, tu connais évidemment, mais tu t'es pas buté à Tupac dans ta jeunesse.
34:27En tout cas, lui aussi vient d'un groupe et comme quelqu'un d'autre, Justin Timberlake,
34:31qui commence avec, tu te souviens du nom de son groupe ?
34:34Un boys band.
34:35Non, pas Helsing.
34:36Ouais, c'est pas Helsing, c'est N-Sync.
34:38N-Sync.
34:38C'est pas loin.
34:39Et c'est l'un des plus gros boys band de l'histoire à la fin des années 90.
34:43Et les chiffres sont monstrueux.
34:44Des millions d'albums vendus, des tournées gigantesques et une hystérie mondiale.
35:01Mais dans un boys band, tout est collectif.
35:05On chante ensemble, on danse ensemble, on porte les mêmes vêtements,
35:08on partage la même coupe de cheveux.
35:10Et donc très vite, on voit que Justin a quelque chose de plus.
35:12Un grain de voix identifiable, un charisme scénique et surtout une ambition artistique.
35:17Quand N-Sync se met en pause, on ne sait pas si Justin peut exister en solo.
35:21Et là, en 2002, il sort Justified, un album construit avec les Neptunes et Timbaland
35:26qui mélange R&B, pop et funk.
35:28Et là, c'est un vrai choc.
35:29Il passe de star pour ados à artistes pris au sérieux
35:32avec des morceaux comme Cry Muir River, Rock Your Body ou encore Señorita.
35:36Tout sonne plus mature, plus dense et tout simplement plus stylé.
35:59C'est l'un des premiers moments où la planète pop comprend qu'un boys band peut aussi
36:05produire des artistes solos d'exception.
36:07Quelque chose d'ailleurs qu'on retrouvera un peu plus tard avec One Direction.
36:10Donc Justin prend le contrôle total de son image, développe un univers visuel, une gestuelle,
36:14un son.
36:15Et après, avec l'album suivant, Future Sex, Love Sounds, il bascule carrément dans la pop futuriste.
36:19Il ne quitte pas seulement un groupe, il quitte un genre, une époque, une perception
36:22et sort l'un des albums les plus importants de la décennie 2000.
36:56Est-ce que ça, t'as écouté ?
37:02Ah bien sûr, ça t'apparente, j'ai saigné.
37:04Ça t'as saigné, vraiment moi, t'as une préférence pour le début ou cet album-là avec
37:07Timbaland ? Parce que là, le deuxième album, le premier, il y avait Neltunes, Farrell,
37:11Chad Hugo et Timbaland qui a fait Cry Muir River.
37:14Le deuxième, c'est intégralement Timbaland, je crois, et je le trouve encore plus dingue moi.
37:19Franchement, moi, c'est Future Sex que j'ai réellement saigné, qui m'a touché
37:24après 2020.
37:26Oui, qui arrive après, qui est important aussi.
37:28Qui est incroyable.
37:29Oui, qui est incroyable, c'est vrai.
37:30Moi, dans mon cœur, c'est Future Sex.
37:32Oui.
37:32Mais si je dois donner le meilleur album, quand même, c'est 2020, je pense.
37:37Ok, intéressant.
37:38Qui est aussi un album produit, fait avec Timbaland aussi.
37:40Exactement.
37:40Qui arrive quelques années après.
37:42Il y avait le morse, notamment Suit and Tie avec Jay-Z.
37:44En collaboration, oui, tout à fait.
37:46Est-ce que quand tu vois, alors tu étais peut-être plus jeune aussi, mais quand tu vois Justin
37:51arriver en artiste R&B, est-ce que tu le prends au sérieux au début ou est-ce que tu te dis
37:55oui, il sort d'un boys band, il y avait quelque chose d'un peu méfiant de ta part ou tu l'as
37:59directement pris au sérieux ?
38:00Franchement, honnêtement, moi, j'ai appris longtemps après qu'il faisait partie d'un
38:04groupe.
38:04Donc, pour moi, Justin, c'est Justin.
38:08Ok, en plus, c'est vrai qu'il y avait aussi l'histoire avec Britney Spears.
38:10Il y a vraiment tout un moment pop dans la pop culture qui était assez important.
38:13Autre exemple, avant Beyoncé, avant Zayn, avant Harry Styles, il y a un artiste qui
38:19a posé ce modèle, c'est Robbie Williams, ex-membre de Texat.
38:24Donc, Texat, on est au début des années 90 en Angleterre et c'est un boys band, chanson
38:28sucrée, chorégraphie millimétrée, hystérie totale.
38:31Et pourtant, Robbie n'est pas le membre préféré du management.
38:34Il est imprévisible, plus rock, plus rebelle, pas vraiment dans la bonne case.
38:43Et en 1995, il claque la porte.
39:03Tout le monde pense alors que c'est une erreur.
39:05Texat reste une machine à la tube et Robbie n'a rien prouvé en solo.
39:08Et pourtant, dès son premier album, il montre une personnalité totalement différente.
39:12Plus adulte, plus drôle, plus dramatique, peut-être plus britannique aussi.
39:16Et puis arrive un morceau, Angels, un titre immense qui devient l'un des hymnes pop
39:20les plus populaires au Royaume-Uni.
39:22Robbie passe d'enfant terrible du groupe à Entertainer Total.
39:25Les albums vont s'enchaîner, chaque fois plus ambitieux.
39:53Il remplit des stades, devient une star mondiale alors que le groupe Texat, lui, va se séparer.
39:58Robbie Williams devient le prototype du membre du groupe qui explose en solo
40:02au point d'effacer l'aura du groupe d'origine.
40:23Et c'est vrai que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas que Robbie Williams
40:28vient d'un groupe, et en plus Texat, c'est un groupe qu'on ne connaissait pas tant que
40:31ça en France finalement.
40:33Est-ce que c'est un artiste que tu as pu écouter, ça ou moins, c'est moins ton école ?
40:37Ah, Robbie Williams, non, non, non.
40:39Je crois que c'est lui qui avait Feel.
40:40I just want to feel.
40:41Je crois que c'est ça, exactement.
40:43Tout à fait.
40:44Il n'y a que ça, cette chanson que je connais.
40:46T'écoutais un peu la pop ou pas plus que ça ?
40:48Enfin, pas au-delà de ce que j'entendais dans les radios et à la télé.
40:52T'écoutais la radio quand tu étais plus petit ?
40:53Ah oui, moi je suis un enfant de la radio, je suis un enfant d'enregistrement des cassettes.
40:58Ah oui, tu faisais ça ?
40:59Oui, les deux boutons.
41:02Les jeunes d'aujourd'hui, il faut pas savoir ce que c'est.
41:04Ah non, ça n'existe pas.
41:06Est-ce que tu avais un Discman plus jeune ?
41:08Un Discman, ah oui, oui, oui.
41:09Tu sais, c'est un lecteur CD, un baladeur en fait.
41:11Un baladeur, cassette, Walkman, tout ça j'ai eu.
41:14Terrible, quelle époque.
41:15Aboutal est avec nous jusqu'à 23h.
41:18France Inter, Medi Maizy à la régulière.
41:23Aboutal, j'aimerais plonger un peu dans tes souvenirs.
41:26Est-ce que tu te souviens de ta première vraie session studio ?
41:31Ma première vraie session studio ?
41:33Ça ressemblait à quoi ?
41:35C'était dans le 18ème, chez un gars qui rappait et qui avait une petite installation.
41:42Enfin, c'était un home studio en vrai.
41:44C'était un home studio, il faisait partie d'un groupe qui s'appelait MSD.
41:48Et c'est un groupe du 18ème, mentalités sont dangereux.
41:52Et il s'appelle Datshag et big up à lui si un jour il entend ça.
41:56Et c'était ma première session, on venait, 10 euros de l'heure, on venait avec la qu'on rappait.
42:00Et c'était Screech de Demolition qui m'avait payé ma première session.
42:03Incroyable, Demolition qui a un média rap très important.
42:06Et Screech qui est un homme de l'ombre, mais qui travaille, qui a fait beaucoup de choses.
42:11Ok, incroyable.
42:13Et je crois qu'avant, on n'a pas parlé de Shinsekai, mais avant, tu avais un autre groupe.
42:16C'est ça, ouais.
42:17Classé X.
42:17Classé X, avec un K.
42:19Ouais, c'est ça, exactement.
42:20KLA-C, non, C-X.
42:23C'est ça, ouais.
42:24Est-ce que tu te souviens de ce groupe, ça a été un peu sérieux, c'était vraiment un groupe quand vous étiez gamin ou ça a quand même continué un peu après ?
42:31Non, ça a été, en fait, en vrai, c'était vraiment de 12 ans jusqu'à 16 ans, on va dire.
42:37Donc on n'a jamais eu d'ambition professionnelle, ou tu vois, de percer ou quoi que ce soit.
42:42Mais en tout cas, franchement, c'était un groupe où on a kiffé, on a fait nos petits freestyles, nos petits trucs, nos petits sons, on les sortait sur Skyblog.
42:51Tu te souviens de ton premier texte ou pas du tout ?
42:53Ouais, j'ai des phrases comme ça.
42:56Tu parlais de quoi ?
42:58En fait, je parlais de ce que j'étais le plus fort.
43:02Ah oui, c'est ça, c'était l'égo trip.
43:03C'était ça, ouais, c'était ça.
43:04Ta première rencontre avec Dajou ?
43:06Ma première rencontre à Wati Boutique.
43:08Wati Boutique de Châtelet, je me souviens, j'étais shorté des...
43:12j'ai sorté de la bibliothèque S-Beaubourg, là.
43:16Oui, oui.
43:16Moi, j'étais en L1 et lui aussi, il était en L1, tu vois.
43:19Ok.
43:19Donc, je révisais souvent là-bas et je passais voir mes gars, des fois, à la Wati Boutique.
43:23Et un jour, il était là-bas, on s'est croisés et c'est comme ça que l'histoire a commencé.
43:27T'étudier quoi en L1 ?
43:28Échanges internationaux, à Créteil.
43:30Ok.
43:31Ouais.
43:31C'est pour faire quoi ?
43:32Je ne savais pas encore, tu avais un plan ou tu ne savais pas forcément ?
43:35Non, c'est juste que j'aimais bien les langues et tu vois, dans les échanges internationaux, il y avait des langues.
43:39Mais ouais, non, je pense que c'est pour faire du commerce international.
43:42Ok.
43:43Le moment où tu as compris que Monsieur Sodade avait touché les gens ?
43:47Le moment ?
43:48Très un an.
43:49Ok.
43:49Très un an, j'ai été surpris parce que c'est une nouvelle forme.
43:54Une nouvelle forme de performer déjà, dans un premier temps.
43:57Et un public aussi qui réagit différemment.
43:59Et vraiment, c'est sur scène.
44:01Et encore là, il n'y a pas longtemps, j'étais en concert à Lille.
44:04Et de voir que les gens chantent mes chansons, tu vois.
44:08Des trucs que tu as imaginés dans un coin de ta tête et que les gens le ressentent et le vivent.
44:13Et ressentent exactement l'émotion que tu as eue quand tu as fait cette chanson.
44:18Et bien ça, réellement, ça n'a pas de prix.
44:21Et c'est là que je me suis dit, en fait, je ne suis pas fou.
44:22Parce que quand tu fais quelque chose de nouveau, tu peux te dire...
44:25Est-ce que je suis à côté de la plaque ?
44:26Est-ce que je suis à côté de la plaque ?
44:27Est-ce que je suis truc ?
44:28Est-ce que je me...
44:29Mais en fait, quand ça touche le cœur, là, non, vraiment, ça fait vraiment plaisir, vraiment.
44:34Est-ce qu'il y a un morceau sur cet album, les deux parties comprises, dont tu es particulièrement fier ?
44:39Tu dis, là, c'est une belle chanson, quand même.
44:43C'est une chanson qui s'appelle Système solaire.
44:45Système solaire, c'est une chanson d'amour, une chanson que j'ai composée.
44:50Et c'est une espèce de valse à trois temps, tu vois.
44:52Et ce n'est pas quelque chose de vraiment commun.
44:54Donc, je suis fier de cette chanson, parce qu'elle touche les gens.
44:57Et encore une fois, il y a des gens qui...
44:59C'est des chansons où tu te dis, quand tu écoutes ton album, tu te dis,
45:01bon, vas-y, celle-là, elle ne va pas trop marcher, elle ne va pas trop...
45:03Mais quand tu vois que réellement, c'est ces petites chansons-là qui touchent réellement les gens
45:06et qui créent un lien entre toi et eux, c'est une fierté.
45:10Donc, je dirais, c'est cette chanson, Système solaire.
45:12C'est disponible, en tout cas, sur Monsieur Soda, partie 2, un album où tu fais de la bossanova, en tout cas.
45:18Tu t'es inspiré, enfin, plus que ça, tu t'es imprégné, imprégné, voilà, de la musique brésilienne.
45:25Et il y a un artiste qui se fait son dernier album, lui aussi, tu es allé voir du côté du Brésil.
45:28En tout cas, le temps d'un morceau, c'est Jossmann.
45:31Je pense qu'on écoute ce morceau.
45:32C'est un morceau qui s'appelle Matheus, qui est très, très chaud, aussi, dans une ambiance très...
45:36Si tu ne l'as pas écouté, tu me diras ce que tu en penses.
45:39Vraiment, le morceau est très chaud.
45:41Jossmann, Matheus, tout de suite.
45:43Tout de bien, grâce à Zadeus, je pète une bouteille de Matheus.
45:48J'ai le flow de Brésil vini, elle est sexy à l'infini.
45:52Si tu n'as pas faim, il y en a d'autres qui ont faim.
45:53Si tu n'as pas faim, il y en a d'autres qui vont cry.
45:55Si tu n'as pas faim, il y en a d'autres sur la paille, qui se lèvent tôt pour cette maille.
45:59Car là, je suis tout vu, même l'envers du décor.
46:01J'ai même vu en dessous de l'iceberg.
46:03Je suis dehors comme un chat de gouttière.
46:05Je sais qu'il ne reste pas qu'un tas de poussière.
46:07La nuit tard, je ride seul sous la ligne.
46:08J'ai du mal à traverser la brume.
46:13J'fume, j'laille sur Neptune.
46:14J'prends mon dieu, j'pens mon bif, j'm'arrache.
46:16Que la mifle reste, n'y qu'ça rasse.
46:18Tout de bien, grâce à Zadeus.
46:20Sur la plage, je pète la taille de Matheus.
46:22Et la terre pose des cris d'erreur.
46:23J'ai payé, je connais le prix de l'erreur.
46:26La vie ne m'a pas fait de cadeau.
46:27Agora, tout de bien, muito obrigado.
46:29Tout de bien, grâce à Zadeus.
46:31Je pète une bouteille de Matheus.
46:33Si tu n'as pas faim, il y en a d'autres qui vont faim.
46:34Si tu n'as pas faim, il y en a d'autres qui vont cry.
46:36J'ai rêvé un dernier hiver.
46:38Première classe, on s'en va en l'air.
46:40Cinq étoiles comme dans la Célestero.
46:42Deux-trois passements de jambes, ils sont chaos.
46:44Les yeux rouges, vitres remplis de sang.
46:46J'me suis donné à 100%.
46:47Regarde-moi dans le blanc de blanc.
46:50Regarde-moi dans le noir de l'iris.
46:52Dis-moi tout, bébé, fallait qu'on m'écho.
46:53Comment d'une deuxième caille périmée ?
46:55Regarde-moi dans le blanc de blanc.
46:57Regarde-moi dans le...
46:58Regarde-moi dans le blanc des yeux.
47:01Regarde-moi dans le noir de l'iris.
47:02Désolé, je n'aime pas ce jeu.
47:05On ne joue pas avec le feu.
47:06J'prends sur moi pour contenir les nerfs.
47:08Le sol remplit le conteneur.
47:10J'étais en chair devant l'abri bus.
47:12Scam, scam pour des habits de luxe.
47:14J'ai réclamé la paix dans mes pliers.
47:16J'sens la zèbe alourdir mes paupières.
47:18J'regarde la vue à travers la window.
47:20Dis-moi tout, bébé, fallait qu'on m'écho.
47:22Moi, j'ai rêvé un dernier drink.
47:23Dans le noir, j'mets le plaque dans l'pique.
47:25La nuit, je ne dors que d'un seul oeil.
47:27J'pense qu'à remplir le portefeuille.
47:29J'prends mon jus, j'prends mon bif, j'm'arrache.
47:31Que la mifle reste nique sa race.
47:33Tout d'où bien, grâce à sa deus.
47:35Sur la plage, j'pète la taille de Matheus.
47:37Et la terre pose des cris d'erreur.
47:38J'ai payé, j'connais l'pris de l'erreur.
47:41La vie n'm'a pas fait de cadeau.
47:42Agora, tout d'où bien, muito obrigado.
47:44Tout d'où bien, grâce à sa deus.
47:46J'pète une bouteille de Matheus.
47:48C'ta pas faim, y'en a d'autres qui ont faim.
47:50C'ta pas faim, y'en a d'autres qui vont cry, car...
47:51Moi, j'ai rêvé un dernier hiver.
47:53Première classe, on s'envoie en l'air.
47:55Cinq étoiles comme dans la Célésa.
47:57Deux, trois, passe-moi de Jean-Bé, ils sont chaos.
47:59Les yeux rouges, vitres remplis de sang.
48:01J'me suis donné un cent pour cent.
48:03Regarde-moi dans le blanc de blanc.
48:05Regarde-moi dans le noir de l'iris.
48:07Dis-moi tout bébé, falloir qu'on met un coup.
48:08Comment d'une deuxième caille périne ?
48:10Regarde-moi dans le blanc de blanc.
48:12Regarde-moi dans le...
48:13Jossmane, Matheus, verdict à Boutal ?
48:18Très, très, très, très chaud.
48:19Très chaud, bon.
48:20Et c'est extrait de son dernier album.
48:22À la régulière, Mehdi Maïzi sur France Inter.
48:28A Boutal, c'est l'heure des recommandations.
48:30Et tu m'en as donné une.
48:32Un manga.
48:34Moi, je ne suis vraiment pas un manga du tout.
48:35J'ai une culture.
48:36Mais je connais ce manga au monde.
48:38C'est Berserk.
48:39Pourquoi ?
48:40Qu'est-ce qui te plaît de là-dedans ?
48:43Qu'est-ce que tu dirais si tu devais vendre ce manga ?
48:44C'est difficile de le vendre.
48:46C'est quelque chose qu'il faut vivre, Berserk.
48:49Réellement, c'est...
48:50Moi, c'est vraiment l'un des chocs les plus forts que j'ai eu en regardant une oeuvre artistique.
48:56À ce point-là ?
48:57Oui, réellement, réellement, réellement.
48:58Toi, tu as une grosse culture manga à la base.
49:00Tu en as consommé depuis longtemps.
49:01Oui, j'en consomme beaucoup.
49:03J'en ai consommé depuis que je suis petit.
49:04Et Berserk, réellement, pour moi, c'est le meilleur manga.
49:07C'est mon meilleur manga, en tout cas.
49:09Et je pense même que, oui, c'est le meilleur manga.
49:11C'est un truc assez médiéval.
49:13C'est de la dark fantasy.
49:15Et vraiment, pour tous ceux qui aiment la dark fantasy,
49:17et ce qui est intéressant, c'est que dans les dynamiques entre les personnages,
49:20c'est vraiment quelque chose qui ressemble à la vraie vie, au final.
49:24Donc, c'est ça que je kiffe dans ce manga.
49:27Et voilà, les dessins aussi, c'est vraiment peut-être le top 3 des mangas les mieux dessinés.
49:32Pour moi, c'est le 1, bien sûr.
49:33Il y en a qui diront le 2, mais généralement, c'est 1 et 2.
49:37Kentaro Miura, en plus, qui est décédé il n'y a pas très longtemps.
49:40Qui est le créateur ?
49:41Qui est le créateur, oui, c'est ça.
49:42Est-ce que quand tu étais petit, tu regardais quoi ?
49:45Quel genre de manga tu regardais quand tu étais petit ?
49:46C'était les Dragon Ball ?
49:47Dragon Ball, Club Dorothée.
49:49T'es un enfant du Club Dorothée, quand même ?
49:50Ah oui, bien sûr, totalement.
49:52Mon grand frère, il a 4 ans de plus que moi, donc on a regardé ça ensemble.
49:57Et on a commencé les mangas par là,
49:59et ensuite One Piece, ensuite Naruto, ensuite...
50:02On ne se rend pas compte à quel point le Club Dorothée a été sans...
50:05Je ne sais pas s'ils l'ont conscientisé à l'époque,
50:07mais une vraie porte d'entrée vers toute une culture pour des gamins
50:11qui ne savaient pas forcément que ça venait d'Asie, etc.
50:13Mais ça nous a donné une culture, c'est incroyable en fait.
50:17Si le manga existe aujourd'hui, je pense que le Club Dorothée,
50:20il est pour beaucoup.
50:22Si tu n'as déjà pas un expo, des mangas expo chaque année,
50:25c'est que c'est réellement...
50:27Déjà, Dragon Ball, c'est la porte d'entrée pour plein de gens dans l'univers du manga.
50:31Et Dragon Ball était chez Club Dorothée, donc indéniablement,
50:34je pense que ça a joué.
50:36Est-ce que, pour la construction de cet album,
50:39tu as écouté d'autres choses ?
50:41Est-ce que tu as écouté beaucoup de musique brésilienne ?
50:45Ou peu de choses ?
50:46Est-ce que tu as puisé aussi ton inspiration en d'autres albums
50:49pour construire la partie 2 de Monsieur Sodat ?
50:52Non, pas particulièrement.
50:54Pas particulièrement.
50:55J'écoute ce que j'écoute d'habitude,
50:58ça veut dire beaucoup de R&B,
51:00de la musique brésilienne aussi, énormément, toujours.
51:04C'est surtout ces deux trucs en ce moment que j'écoute.
51:06Tu es allé creuser dans des vieux albums aussi de musique brésilienne ?
51:10En fait, ce que j'écoute de musique brésilienne,
51:11généralement, c'est vieux.
51:12C'est rarement de la musique récente.
51:16À part si, il y a quand même quelques trucs
51:19dans un style de musique brésilienne qui s'appelle la pagode,
51:21que j'aime beaucoup et que j'écoute beaucoup.
51:23Mais sinon, c'est en science que j'écoute.
51:27À Boutal, on discute depuis longtemps,
51:30mais c'est l'heure de la question qui tue.
51:37Tu m'as dit que ce que tu aimais le plus au monde,
51:40c'était la musique et le foot.
51:42Et je te pose la question, pour toi,
51:46quel est le meilleur joueur de football brésilien de l'histoire ?
51:52C'est simple.
51:53C'est très simple pour moi.
51:54Si c'est simple, tu vas me le dire.
51:56Ronaldinho Gaucho.
51:57Ok.
51:58Ouais, ouais, ouais.
51:59Ronaldinho Gaucho.
52:00Pourquoi ?
52:01Parce que, tout simplement, c'est au-delà.
52:06Ok.
52:06Il y a des joueurs, on les aime ou on les déteste.
52:09Mais si, c'est le meilleur joueur de la planète,
52:11de tous les temps peut-être.
52:12Oui.
52:12Il y a certains qui l'aiment, certains qui le détestent.
52:13C'est vrai.
52:14Cristiano, pareil.
52:16Maradona, pareil.
52:17Zidane, moins.
52:19Zidane, moins.
52:19Il est moins.
52:20Zidane, moins.
52:20Je pense.
52:21En tout cas, dans ce pays, c'est sûr que non.
52:23Ouais, en tout cas, c'est sûr.
52:24Peut-être en Italie, ou peut-être qu'il y a des gens qui ne l'aiment pas.
52:26Mais en tout cas, Ronaldinho, partout,
52:29au-delà de ne pas être détesté,
52:30c'est le seul joueur que tout le monde aime.
52:32C'est vrai.
52:33Quelqu'un, quand tu le vois jouer, il te le fait sourire,
52:37il te transmet une énergie positive.
52:39Au-delà du football, et c'est ça que je trouve réellement magique chez Ronaldinho.
52:43Et il te fait rêver, il t'envoie des gestes qu'on n'avait jamais vus à l'époque.
52:48Et avec le sourire, tout simplement.
52:50Avec le sourire.
52:51Et aussi, c'est un joueur facile.
52:53Ça veut dire que ce n'est pas le joueur qui a le plus bossé.
52:55Ce n'est pas le joueur qui a été le plus sérieux.
52:58Mais c'est un joueur qui a tout gagné.
52:59Ballon d'or, Coupe du Monde.
53:00Donc, en vrai, en termes de taf et de trophée,
53:04je pense que c'est lui qui a le meilleur moyen.
53:05Il y a toujours, tu sais, avec lui, cette frustration de se dire,
53:09vu le talent qu'il avait, il aurait dû avoir quatre ballons d'or.
53:12Il aurait dû avoir trois Ligues des Champions.
53:14Il aurait dû avoir trois Coupes du Monde.
53:15Tu sais, il y a ça aussi sur Ronaldinho, sur ce côté.
53:17Mais finalement, son prime, il n'a pas été, même s'il a tout gagné,
53:20il n'a pas été si long que ça.
53:22C'est vrai.
53:23Mais en tout cas, je pense que lui, déjà, il s'est fait plaisir
53:26parce qu'il a tout gagné.
53:28Il a fini son jeu.
53:29Il a fini son jeu.
53:31Et oui, après, bon, moi, je pense que déjà,
53:34gagner une Coupe du Monde, un Ballon d'or,
53:35il a tout gagné au final.
53:36Les Champions.
53:37Les Champions.
53:37Copa Libertadores.
53:40Comment ça s'appelle ?
53:41La Copa América.
53:42Copa América.
53:42Il a tout gagné.
53:43Je pense que, ouais, non, franchement, tu ne peux pas le critiquer, en tout cas.
53:46Deuxième question qui tue.
53:48Je n'ai jamais fait ça.
53:49Ronaldinho ou Zidane ?
53:52Là, c'est déchéance de nationalité, selon ta réponse.
53:57Attention, ça peut aller très loin, je te le dis.
54:01Non, sincèrement, tu veux que je te dise la vérité ?
54:03Désolé de te fâcher, Médhi.
54:05Désolé de te fâcher.
54:06Mais Ronaldinho, moi, il m'a fait plus rêver.
54:07Il m'a fait plus rêver.
54:08Parce qu'aussi, il a joué à Paris aussi.
54:11Et c'est ça aussi qui change tout.
54:12Donc, s'il n'avait pas joué à Paris, je pense que je n'aurais pas eu peut-être la même attache.
54:16Mais réellement, le voir à Paris.
54:20En fait, j'ai aimé le PSG avec lui, presque.
54:22Un peu avant, quand même.
54:23Mais j'ai aimé le PSG avec lui.
54:25Et cet amour du PSG perdure jusqu'à aujourd'hui.
54:27Et donc, Ronaldinho m'a trop fait rêver.
54:29Comment tu as vécu l'année dernière ?
54:31L'année dernière, la Ligue des Champions ?
54:33Franchement, gros, c'était…
54:35J'étais à Paris ?
54:36J'étais à Paris, j'étais dans mon quartier.
54:38On a regardé tous ensemble, tu vois.
54:40Et franchement, c'était quelque chose.
54:42C'était émouvant, gros.
54:42C'était émouvant.
54:43Parce que, en fait, tu repenses à toutes ces années, tout ce par quoi on est passé.
54:49Tout ça pour livrer le match parfait.
54:51Le match parfait.
54:52On a 12 ans, 13 ans qu'on a souffert chaque année.
54:55On se disait que ça m'est, ça arriverait.
54:57Et finalement, ça arrivait.
54:58Comme quoi, la persévérance…
55:00Exactement.
55:01Aboutal, merci beaucoup d'avoir été là aujourd'hui.
55:04Vraiment, c'était un plaisir.
55:04C'est à toi, un plaisir partagé.
55:05Vraiment, on rappelle donc que M. Sodat, partie 2, mais l'intégralité est disponible sur les plateformes.
55:11Allez, écoutez ça par pitié.
55:13Merci beaucoup d'avoir été là, Aboutal.
55:15Et merci à toutes les personnes qui ont participé à la fabrication de cette émission.
55:18L'émission préparée par Alexia Lacour et Redouane Tella, réalisée par Gaëtan Coilly.
55:22La programmation musicale est signée Jean-Baptiste Odibert.
55:24Et la technique, ce soir, c'était Loïs Moreau.
55:27Merci aux équipes web et vidéo.
55:28On se retrouve lundi, même heure, avec Made In dans l'émission.
55:32Pour découvrir et redécouvrir nos émissions, abonnez-vous sur l'application Radio France.
55:36Merci.
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