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  • il y a 12 heures
Kery James est l'invité de Mehdi Maïzi. Près de trente ans après ses débuts, l’une des voix les plus engagées du rap français signe son dixième album : R.A.P. Un projet puissant, sincère et sans concession, qui marque le retour d’un artiste essentiel du paysage culturel français.

Retrouvez "À la régulière" sur le site de France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/a-la-reguliere

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Amusant
Transcription
00:00Bienvenue dans À la Régulière, l'émission de Toutes les Cultures.
00:13Aujourd'hui, on reçoit un des artistes les plus importants à s'être illustrés dans la musique rap en France.
00:19Un auteur, un poète, un dramaturge, un réalisateur, un acteur, mais surtout une voix, une voix qui dénonce,
00:25qui raconte, qui élève, une voix qui ne s'éteint jamais, Kerry James.
00:28Il revient avec un nouvel album au titre clair et net, R.A.P. Rap.
00:33Trois lettres qui claquent comme une profession de foi, un rappel à l'ordre et une déclaration d'amour à une culture qu'il porte depuis ses débuts.
00:39Kerry James a traversé les époques, les tendances et les modes, mais son écriture est restée la même, engagée, ciselée et brûlante de vérité.
00:46On va parler de ce nouveau projet, évidemment, mais aussi de son parcours unique, de sa manière d'habiter chaque discipline,
00:51de ses combats, de ses aspirations et de ce que signifie encore en 2025 faire du rap comme une responsabilité.
00:57Autant qu'un art et cerise sur le gâteau, Kerry nous gratifiera d'une performance live avec Béné.
01:02On est ensemble pendant une heure à la régulière.
01:04France Inter
01:05Salut Kerry !
01:15Salut Mehdi !
01:16Comment ça va ?
01:16Ça va, tranquille.
01:17Bon, je suis content que tu sois là.
01:19Déjà à titre personnel, parce que c'est la première fois que j'ai l'occasion de t'interviewer.
01:24C'est la première fois qu'on se rencontre.
01:25C'est la première fois qu'on se rencontre, exactement.
01:28Et je suis aussi content parce que ça signifie qu'il y a un nouvel album.
01:31Et je t'avoue que j'ai presque été surpris d'avoir un nouvel album de Kerry parce que le dernier, ça date de 2019, 2020 avec la réédition.
01:38Et puis, tu as fait d'autres choses.
01:39On sait que tu es extrêmement actif.
01:41Le cinéma, il y a beaucoup de choses dans ta vie.
01:43Qu'est-ce qui te pousse à sortir un nouvel album aujourd'hui en 2025 ?
01:47Déjà, c'est un projet que j'avais entamé quasiment à la sortie de Bonlieu aux Arts 2.
01:54Parce que je devais faire un album qui accompagne la sortie du film.
01:59Après, il m'est arrivé certaines choses personnellement.
02:02Après, j'ai écrit aussi une deuxième pièce de théâtre.
02:08J'ai écrit Banlieu Zart 3.
02:10Qui sortira en 2026.
02:11Voilà, qui sortira en 2026.
02:13Et donc, j'ai retardé.
02:14J'ai pris mon temps.
02:16Et j'ai été jusqu'au bout de ce projet RAP comme Résistance, Amour et Poésie.
02:23Alors, si je n'avais pas appris de mes leçons du passé, je dirais que c'est mon dernier album.
02:28Mais comme j'ai appris que je suis le mec qui a le plus arrêté le rap depuis 20 ans, je ne dirais rien.
02:36Mais quand même, j'ai l'impression d'avoir été quand même au bout d'un truc.
02:41Et j'ai l'impression que peut-être dans le futur, si j'ai des choses à dire, je ferai des morceaux à des moments bien précis.
02:50Mais faire un album, ça demande quand même beaucoup de temps, beaucoup d'implications que je n'ai pas forcément aujourd'hui.
02:57Mais par contre, alors peut-être que tu as moins l'envie ou l'énergie, je ne sais pas, de faire un album entier.
03:03Par contre, moi, je n'ai pas l'impression que tu as tout dit.
03:04Des fois, on peut avoir le sentiment d'avoir tout dit.
03:06Et là, quand on écoute l'album, tu dis encore énormément de choses.
03:09Je n'ai pas l'impression que tu te répètes.
03:10Alors évidemment, il y a des thèmes, il y a une direction artistique chez Kerry James.
03:14Mais tu as encore des choses à dire, en fait.
03:17Est-ce que c'est ça aussi qui pousse cet album ?
03:19C'est le fait de se dire, bon ben, moi, j'ai presque l'impression que tu te sens presque obligé de venir sortir de l'homme,
03:24comme si, sans être trop égocentrique, mais comme si un peu le rap avait besoin de toi aussi.
03:29J'ai l'impression qu'il y a un peu ça.
03:30En fait, moi, j'ai l'impression quand même que j'ai quand même fait le tour.
03:34Tu vois, en fait, les thèmes sont les mêmes.
03:38C'est juste les exemples qui varient et qui diffèrent.
03:44Mais en réalité, les thèmes sont les mêmes.
03:47Ça parle toujours d'injustice, ça parle toujours d'inégalité sociale.
03:52Sauf qu'aujourd'hui, elle va se manifester autrement qu'il y a dix ans.
03:57Moi, je n'ai jamais eu la prétention de réinventer l'écriture ou de réinventer le rap.
04:05Je pense que tout a été dit et que les gens se distinguent par la forme.
04:11Tu vois, en réalité, des chansons d'amour, il y en a eu un million.
04:16Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
04:17Mais il y a quand même quelque chose.
04:19C'est qu'on sent que, par rapport à ton album, tu parles aussi beaucoup du rap sur cet album-là.
04:23C'est que même si c'est peut-être ton dernier album, on sent que le rap, ça t'intéresse.
04:27Évidemment, c'est quelque chose que tu adores depuis ton plus jeune âge.
04:31Et tu le regardes.
04:31Et même parfois, tu l'analyses.
04:32C'est-à-dire qu'on sent que tu as l'air de déplorer aussi peut-être un manque d'engagement chez certains artistes.
04:37Tu as cette phrase où tu dis que vos rappeurs sont fatigués, ils ont moins de fonds que Mr. V,
04:41qui est un YouTuber qui est devenu rappeur.
04:44Et toi, évidemment, tu as des combats.
04:45Tu dis aussi qu'un rappeur sans combat, ce n'est pas un rappeur.
04:47Tu as quand même cette envie-là aussi de porter le fait d'être un rappeur conscient, comme on le disait avant.
04:54Moi, en fait, je suis juste revenu aux origines du rap, telle que je l'ai connu.
05:01Je suis quelqu'un de naïf, peut-être.
05:04Moi, quand j'ai connu le rap, c'était comme ça.
05:06Tu vois, les plus grands de mon quartier, qui étaient Manu K, différents types, Little Jason,
05:12ils faisaient du rap que les gens qualifieraient aujourd'hui de rap engagé.
05:16Mais moi, c'est comme ça que j'ai découvert le rap.
05:18Donc, je me suis dit, le rap, c'est ça.
05:20Il faut avoir des choses à dire.
05:21Il faut avoir des choses à défendre.
05:23Et représenter des gens qui sont en général ceux que j'appelle la Deuxième France.
05:29Donc, j'ai toujours cru que c'était comme ça.
05:31Après, le rap, ça fait quand même un moment que je ne le suis plus.
05:35Donc, par exemple, mon avis sur la forme du rap ne va pas être un avis pertinent.
05:41Parce qu'en fait, je n'en écoute plus.
05:43Il y a une époque où si tu me parlais de rap, je pouvais m'asseoir à ta table et te parler de rap.
05:49Parce que je connaissais tous les albums, je les connaissais par cœur, je savais qui était qui.
05:55Mais moi, ça fait depuis, je ne sais pas, je pense que ça fait au moins depuis 2002 que je n'écoute plus vraiment de rap.
06:01Et que je n'ai pas écouté un album de rap en entier.
06:04Parce que tu as quand même invité des artistes parfois sur tes albums.
06:06C'est des gens que tu aimes bien sur des morceaux.
06:08J'ai découvert un titre sur YouTube, tout ça, mais des albums entiers de rap français ou même de rap américain.
06:15Ça fait des années que je n'en ai pas écouté.
06:17Je crois que le dernier truc que j'ai écouté un peu en entier, et je ne sais pas pourquoi,
06:22je crois que c'est une mixtape de designer.
06:24Ah oui, d'accord.
06:25Donc random.
06:26Tu vois la mixtape, elle est hardcore, je l'écoute pour m'entraîner et tout ça.
06:34Sinon, non, je n'arrive plus trop à en écouter.
06:36Là, par exemple, récemment, quand je vais au sport, dans mon casque,
06:42tu vas trouver soit que j'écoute une émission de Géopolitique,
06:45ou soit tu vas trouver que j'écoute du compas.
06:47Ah oui.
06:48Parce que je n'arrive plus à retrouver un peu, tu vois,
06:53tu vois le côté viril qu'avait le rap avant,
06:58qui pouvait me donner envie de pousser.
06:59Oui, de faire des tractions.
07:01Je ne sais pas ce que je veux dire.
07:02D'ailleurs, il y a un morceau où tu parles d'Haïti,
07:05sur l'album qui s'appelle Jacques Mel,
07:06et qui est aussi, ce n'est pas du compas,
07:08mais il y a une vibe en tout cas.
07:09Si, si, c'est du compas.
07:09Oui, voilà.
07:10Moi, je ne suis pas un expert, donc je ne veux pas dire de bêtises.
07:12D'ailleurs, on peut écouter un extrait de Jacques Mel,
07:16juste pour justement voir à quoi ça ressemble.
07:17Et c'est assez étonnant,
07:18quand on connaît Kerry James depuis le début,
07:20de t'entendre sur un morceau comme celui-ci.
07:23Alors, le fond, c'est Kerry, il n'y a pas de problème.
07:44La forme, elle est différente.
07:46C'est aussi ce que tu écoutes,
07:47qui te donnait en suite.
07:48J'écoute ça, puis c'est la musique de mon pays.
07:52C'est un morceau que j'ai dédié à ma mère.
07:56J'ai tourné le clip.
07:57Je n'ai pas pu le tourner en Haïti
08:00pour des raisons de sécurité.
08:03Alors, des gens diront que si, tu peux y aller, c'est safe.
08:06Mais ma mère, elle, ne veut pas que j'y aille.
08:08Donc, on n'écoute la maman.
08:10Voilà.
08:10Donc, je n'irai pas.
08:12Mais j'ai tourné le clip dans lequel ma mère apparaît.
08:15C'est important pour moi, à un moment dans ma carrière,
08:17de faire ce morceau-là,
08:19même si j'ai toujours revendiqué mes origines haïtiennes depuis longtemps.
08:25J'ai fait quelques couplets, quelques passages,
08:27quelques rimes à chaque fois en créole.
08:29Oui, pour moi, c'est clair que Kerry James vient d'Haïti.
08:31Je ne me suis jamais posé la question.
08:33Mais voilà, il fallait que je le fasse.
08:35Tu parles d'Haïti et on parle d'engagement.
08:39Il y a aussi, évidemment, un peuple dont tu parles beaucoup sur l'album.
08:44Ce n'est pas nouveau, encore une fois, quand on connaît ta carrière.
08:46Mais c'est aussi tout ce qui se passe en Palestine.
08:47On sent que ça porte.
08:48D'ailleurs, c'est aussi le sujet du clip
08:49qui a lancé la promotion de l'album.
08:53Dans quelle mesure c'est quelque chose qui t'impacte ?
08:55Parce qu'on sent, en tout cas,
08:55dans tous les morceaux, j'exagérais,
08:57mais dans plusieurs morceaux,
08:59c'est quelque chose qui revient,
09:01qui t'obsède, je pense aussi, qui te touche.
09:03C'était important pour toi d'en parler ?
09:06Moi, j'ai été en Palestine il y a quelques années
09:11et j'ai rencontré des gens.
09:13Et j'ai rencontré des gens
09:14et ce qui m'a toujours marqué,
09:17c'est que j'ai rencontré des gens dignes.
09:20Et il n'y a personne là-bas,
09:23je l'ai déjà dit dans d'autres interviews,
09:24qui m'a demandé ne serait-ce qu'un euro.
09:28Personne ne fait la manche.
09:30Par contre, les gens me demandaient tous
09:32d'aller raconter leur histoire,
09:35de raconter leur douleur,
09:38et je m'y suis engagé.
09:40Et donc, je suis revenu,
09:41j'ai écrit le morceau
09:42avec le cœur et la raison.
09:44Et après, avec ce qui s'est passé récemment,
09:47j'étais dans l'obligation
09:49d'en parler
09:51et dans l'obligation
09:52de me positionner,
09:54mais je suis dans une démarche
09:55où je me suis engagé à quelque chose.
09:59Et c'est ce qu'ils m'ont demandé.
10:01Ils ne m'ont pas demandé autre chose.
10:03Ils t'ont demandé que leur histoire
10:04soit racontée.
10:06Exactement, qu'on ne les oublie pas.
10:07Je propose,
10:08puisqu'on parle de cet album-là,
10:09ce nouvel album,
10:10donc R.A.P. de Kerry James,
10:12tu vas nous faire un live,
10:14un medley,
10:15un medley de deux morceaux
10:16issus d'un album radical,
10:18qui est l'introduction de l'album.
10:20Et le deuxième morceau,
10:20c'est Je suis passé news.
10:22J'en attendais pas moins
10:23de la porte de Kerry James.
10:24Un titre pareil.
10:24On écoute ça tout de suite
10:25et on continue de discuter
10:26avec Kerry James
10:27juste après.
10:28Allez, vas-y, c'est parti.
10:37Allez, vas-y, c'est parti.
10:38R.A.P.
10:40Résistance, amour et poésie.
10:43Yeah.
10:46R.A.P.
10:4822 novembre.
10:49R.A.P.
10:52Voilà le son qu'on n'entend plus.
10:54Pourtant l'époque est tellement tendue,
10:56c'est le temps du dialogue des obus.
10:58Le combat continue et je suis encore du jeu.
11:00Je crache encore du jeu.
11:02Je fais ça encore pour ceux qui sont hors du système.
11:05Ceux qui ont toujours dit non et qui s'y tiennent.
11:07La joue pas à la rigaine,
11:08plutôt mafia africaine.
11:10Ceux de la deuxième France que l'État et la bourgeoisie créent.
11:12Ceux que leur propagande de guerre n'en verra pas en Ukraine.
11:15C'est inné, noir, fier, solide.
11:17Je n'ai pas au lieu confiné,
11:19bien avant le Covid.
11:20Peut-être que je rentre dans la cabine,
11:21ça sent le drama.
11:22C'est un jour où m'assassine,
11:24ça sent la CIA.
11:25Je n'ai pas rapé sans les gêner,
11:26m'excuse pas si je les ai peinés.
11:28Rap pour les oblimer,
11:29d'autres ne pensent qu'à streamer.
11:31Le micro est sous cellé,
11:32les corps et à me chute,
11:33on a mêlé.
11:33C'est pour mes frères devenus fêlés,
11:35bloqués dans un impasse comme Péné.
11:36Trafic de stupéfieux,
11:37une guerre de théorie.
11:38Nos petits frères ne savent plus qu'ils sont,
11:40car ignorent leur histoire.
11:41La France, un pays glissant jusqu'à la partie.
11:44Noir.
11:44Les flics ne tire jamais à blanc,
11:45quand font shooter du noir.
11:47Dans une France surcoté,
11:48les xénophobes au deuxième tour.
11:50Les autres font sans plan de regretter,
11:51alors qu'ils ont tout fait boire.
11:52Les moutons se croient libres,
11:54alors que leur voix ne compte plus.
11:55Et qu'ils ne sont pas plus au type
11:56qu'un Africain à l'ONU.
11:58Démocratie totalitaire.
11:59La France au bord d'une guerre civile,
12:01les tensions augmentent chaque jour.
12:02Un peu comme les prix aux Antilles.
12:04Affuter les journalismes,
12:05c'est éteint la France,
12:06on te fera la quitter.
12:07Avant qu'ils nous foutent dans des trains,
12:09il faut une voix,
12:09un micro ou un fusil et une pelle.
12:11OIR, FIER, RAD, ICAL.
12:14Je voudrais que je vote pour lequel ?
12:16Si tout se décide à Bruxelles,
12:17j'ai vu la France et l'Europe
12:18sous influence américaine.
12:20J'rape ce qu'ils ont même peur de penser.
12:21Chaque mot est pesé,
12:22c'est le retour du rap français.
12:24Chaque roux sera creusé.
12:25Dès que je passe derrière le micro,
12:27ça sent la fusillade.
12:28Si je meurs en hélico,
12:30ça sent le monstre.
12:31Rebelle, s'impose,
12:32légende, envie aux puissants.
12:34Je m'oppose, réfractaire comme Ali.
12:36Les rappeurs sont qu'aux explosants,
12:38s'envolent comme Tanguy.
12:39Je suis vrai quand je cause,
12:40depuis Idéalgie.
12:42J'ai mes tripes, j'ai mes peurs,
12:44borg, féblets,
12:46cri, névrose,
12:47espoir, détresse,
12:48faune, angoisse,
12:49joie, tristesse.
12:51Je n'ai jamais baissé mon froc
12:53face aux show business.
12:5430 ans de carrière et je n'ai pas bougé.
12:56Si je change mon fusil d'épaule,
12:58c'est seulement pour le recharger.
12:59Pour le savoir,
13:01pour le progrès.
13:02Pour les banlieusards et les descendants
13:04d'immigrés,
13:05Pour les soubriers,
13:06pour les ouvriers.
13:07Pour les tirailleurs étrangers
13:08qui me sont fusillés.
13:10C'est pour les sans-papiers gris
13:11qui font gonfler le bébé,
13:12qui font des sous sans trafiquer de produits prohibés
13:15C'est pour les agriculteurs à qui ils passent la corde au cou
13:18Pour les flics qui ont de l'éthique et se comportent pas comme des voyous
13:21Pour les blancs qui m'ont aimé, pas pour les noirs qui m'ont trahi
13:24On peut venir du même pays sans porter nos mêmes trahis
13:26C'est pour les femmes seules, les femmes fortes qui supportent
13:29Par l'amour qu'elles transportent, nous abaissent, nous transforment
13:32Pour les noirs, les rompeux, pas pour ceux qui nous divisent
13:35Banalisent le racisme, le cultive et la tisse
13:37C'est pour les palestiniens, les libanais, les congolais, les nigériens
13:41Les haïtiens, les antilliers
13:43Toujours pas là pour leur dire ce qu'ils veulent obtenir
13:46Le combat continue, ce n'est pas tendre
13:51R.A.B. 20 novembre
13:54Dans les bacs, sur toutes les plateformes
13:57R.A.B. Résistance, amour et poésie
14:00J'arrive, j'arrive chaud, je tire en rafale
14:03Avec ou sans go, dans mon miroir je vois mon sol rival
14:05Les vrais me disent que deviens le rap, ils font tous la même chose
14:07C'est rien d'original, c'est plus des rappeurs, c'est des chanteuses
14:10J'réveille les coeurs, ils font des berceuses
14:12J'peux pas écrire des balades amoureuses
14:13Con les palestiniens, on la ment dans les yeux
14:15Dans la vie, y'a pas que les soumets
14:17Devenir riche mais sans se soumettre
14:18Par au foulek, je les rends foulek
14:20Le rap français, je le soulève
14:22Tantôt cru, tantôt poète, toujours rue
14:24Dealer Pékin, je le dernier MC
14:26Le combat continue
14:27J'suis Port-au-Prince, je suis Gaza, je suis Congo
14:31Je suis Dakar, j'suis Burkina, j'suis Bamako
14:34J'suis passé news, j'suis passé 8, j'en suis honoré
14:37J'en rêve d'une France où le mensonge sera pas toléré
14:41Tu t'entends ?
14:42Je suis Port-au-Prince, je suis Gaza, je suis Congo
14:44Je suis Dakar, j'suis Burkina, j'suis Bamako
14:47J'suis passé news, j'suis passé 8, j'en suis honoré
14:51Je rêve d'une France où le mensonge sera pas toléré
14:54Une guerre mondiale se dessine
14:56Dans les hautes sphères se décident
14:58Ils nous prennent pour des imbéciles
14:59De la chaîne à canon et des cibles
15:01On devrait supporter l'Ukraine
15:03Et détester la Russie
15:05Mais l'horreur palestinienne, selon eux, pas question de la porter ici
15:08Je suis toujours opposé à l'État
15:10Même si la sanction doit être létale
15:11La vie est toujours aussi brutale
15:13J'ai pas que la pression que j'inale
15:15Aucun rappeur ne me fait peur
15:16Je suis chez moi dans tout secteur
15:18Tu veux me test ?
15:19Neuven, Bruno Proust, Neuven
15:21Je suis Port-au-Prince, je suis Gaza, je suis Congo
15:24Je suis Niger, j'suis Burkina, j'suis Bamako
15:28Je suis passé news, j'suis passé 8, j'en suis honoré
15:31Je rêve d'une France où le mensonge sera pas toléré
15:34Ce que t'entends ?
15:35Port-au-Prince, je suis Gaza, je suis Congo
15:38Je suis Niger, j'suis Burkina, j'suis Bamako
15:41Je suis passé news, j'suis passé 8, j'en suis honoré
15:44Je rêve d'une France où le mensonge sera pas toléré
15:47R.A.P. Résistance, amour, poésie.
15:54Kerry James en live dans A La Régulière avec Bene pour deux morceaux, extraits de son tout dernier album R.A.P.
16:02France Inter, Medi Maizy, A La Régulière.
16:09Et Kerry, dans Je suis passé News, tu dis quelque chose, tu dis la vie est toujours aussi brutale.
16:14Et c'est une référence évidemment à un morceau d'idéalgie, la vie est brutale.
16:44Donc évidemment, ça c'est le tout début de ta carrière.
16:52C'est aussi quelque chose qui a été très bien raconté dans le documentaire sur DJ Medi, dans lequel tu as participé.
16:57On a beaucoup d'images qui sont précieuses de vous, jeunes, qu'on n'avait jamais vues.
17:02Ça te fait quoi, pardon, d'entendre ça aujourd'hui ?
17:05En fait, moi, quand j'écoute La vie est brutale, tu as vu, si tu écoutes bien les paroles, ce dont je viens de vous parler est un sujet important, souvent délaissé par des gens indifférents.
17:13Nous sommes en an 2000, pourtant ce n'est pas si facile.
17:15Des gosses crèvent de faim et vivent dans les bidonvilles.
17:18Comment peut-on t'accepter dans cette société synonyme, soi-disant d'égalité, une telle cruauté ?
17:24Tu vois, je n'ai pas bougé de ligne, mais des fois, quand je vois certaines images et tout, je me fais peur.
17:32Parce que je me dis à quel moment j'ai été un gosse.
17:36Parce que des fois, je parle avec une maturité qui me glace le sang un petit peu.
17:43Alors je me demande, est-ce que vraiment je le ressentais ou est-ce qu'il y a aussi une part d'imitation ?
17:50Oui, du rap de l'époque.
17:51Oui, du rap de l'époque, tu vois. Mais quand même, le propos est quand même construit et tout.
17:56Et c'est toi qui écrivais quand même.
17:57Oui, voilà, exactement.
17:58Mais est-ce que, parce que tu te poses cette question, est-ce que toi, tu as des souvenirs de toi, enfant, justement, avec une âme d'enfant,
18:04ou tu as très vite été perturbé, intéressé par ces sujets d'adulte ?
18:08Oui, je pense que j'ai très vite été adulte, mais pas seulement pour des questions d'engagement politique aussi.
18:16Parce que, tu vois, il y a eu la séparation entre les parents.
18:21Les parents, oui.
18:21Il y a eu un moment où j'ai été en pension, séparé de ma mère.
18:26Tu vois, donc, il y a eu aussi ce retour à Orly que je raconte dans le 28 décembre 1977,
18:31où j'arrive et je retrouve ma mère dans un pavillon à Orly.
18:39Elle louait une pièce, tu vois, comme je le dis dans la chanson, qu'un rideau séparait.
18:44Et c'était insalubre, tu vois, au point que si elle a obtenu après un appartement,
18:53c'est parce qu'elle a eu ma petite sœur et qu'un docteur a fait un mot presque menaçant à la mairie
19:01pour dire qu'il ne pouvait plus vivre dans ces conditions-là.
19:04Donc, il y a eu comme ça des choses qui m'ont marqué quand j'étais jeune,
19:08qui ont fait qu'assez rapidement, quand même, je suis devenu assez mature.
19:13Plus en plus, j'ai un petit penchant quand même vers la mélancolie que j'ai soigné depuis.
19:20Enfin, je n'ai pas été voir, je n'ai pas consulté.
19:22Malheureusement, je n'ai pas consulté, tu vois.
19:27Mais je pense qu'avec l'arrivée des enfants, tout ça, ça m'a absorbé ma mélancolique.
19:31Ça t'a mis de la légèreté aussi, peut-être.
19:32Ah ouais, grave, grave, grave.
19:34Parce que c'est vrai que oui, Kerry James, le mélancolique, ça faisait partie de toi.
19:39Maintenant, franchement, les enfants, ils te prennent.
19:43T'arrives, t'es mélancolique, t'es triste, ils te font un sourire, un truc, tu les prends dans tes bras.
19:48Ça y est, c'est parti, quoi.
19:49Tu parles de ce moment de ta vie, justement, où t'as dû grandir trop rapidement.
19:56Et puis, à ce moment-là, il y a le rap qui arrive dans ta vie, qui est une passion débordante.
20:01Et puis, il y a Idealgy, on sait à quel point c'est un groupe important.
20:04Récemment, Réalsan était dans l'émission, je lui ai demandé quel était pour lui le plus grand album d'un Français.
20:08Il a dit le combat continue.
20:09C'est pas le seul à penser ça.
20:11Shout-out.
20:12Et est-ce que, quand t'es dans un peu ce dilemme de vie, où d'un côté, t'as le rap qui commence à être important,
20:19mais sans que ça perce vraiment, puisqu'au début, il n'y a pas d'argent à cette époque-là.
20:22Et en même temps, les confédérations de la vraie vie avec ta famille.
20:27Est-ce que tu as cette question de dire, bon, j'ai envie d'être rappeur, mais en même temps, est-ce que je peux vraiment le faire ?
20:32Comment tu fais ce choix-là ?
20:33Oui, on a eu cette période-là.
20:35Il y a eu une période où Idealgy avait ce que les gens pouvaient appeler un succès d'estime.
20:40Exactement.
20:40Tu vois, mais il n'y avait pas d'argent, il n'y avait rien de concret.
20:43Donc, tu te retrouvais dans la cité, tu n'étais pas un mec comme les autres, mais tu n'avais rien de plus que les autres.
20:51Et donc, tu devais subir la jalousie, tu devais montrer que tu étais là.
20:57Et en même temps, ça ne rapportait pas grand-chose.
21:01Donc, j'ai eu cette période où un moment, la première fois où j'ai voulu arrêter le rap, c'était pour me dire, j'arrête le rap, je vais dans la rue complètement et je vais faire de l'argent.
21:10Donc, j'ai vraiment eu ce dilemme.
21:15Parce que nous, quand on a commencé le rap, on ne le faisait pas pour faire de l'argent.
21:19Au contraire, on dépensait de l'argent pour faire du rap.
21:23Il fallait avoir une salle à la MJC, ils te demandaient de faire une petite participation.
21:27Tu allais faire des concerts, des fois, c'est toi qui dépensais, qui mettais l'essence.
21:33Les studios coûtaient cher.
21:34Les studios coûtaient cher.
21:36Tu vois, nous, on dépensait de l'argent pour faire du rap.
21:39Et il y a un moment, effectivement, il y a...
21:41C'est vrai que toi, tu disais un petit peu tout à l'heure, il y a eu plusieurs moments où tu as dit que tu as arrêté le rap, il y a eu des retours.
21:46Et il y a un moment important, c'est 2001, l'album classique, c'était à refaire, porté notamment par le morceau de Vissu.
21:53La vie du voie et ses conséquences, je raconte les tripes du ghetto, ces ambiances louches.
22:08Quand seul le fusil y a pour que tout le monde se couche, pas un voyou qui fasse l'enfant, t'es prévenu.
22:13À peine tu viens d'ouvrir les yeux que t'es détenu.
22:16La mort ou la prison, t'as la deux issues.
22:18L'histoire se répète et tu crois être le plus vicieux.
22:21Tu veux grimper par n'importe quel procédé.
22:24T'es donc sujet à deux judiciaires procédures.
22:26La route guette, mec, les flics aussi.
22:29T'as peut-être déjà...
22:29Morceau très important ici de cet album, sorti en 2001, avec un clip avec beaucoup d'acteurs du rap français de l'époque.
22:36C'est aussi quelqu'un qu'on a reçu ici, c'est Vald, qui cite souvent ce morceau comme le point de départ de sa carrière de presse d'auditeur de rap.
22:42C'est quelque chose qui l'a vraiment marqué.
22:44C'est un moment particulier ça aussi, puisque t'as Ideal J. Avant, qui est un groupe hardcore pour prendre le titre phare.
22:50Et puis toi, t'arrives avec une nouvelle proposition complètement différente.
22:55À ce moment-là, moi j'ai presque l'impression que c'est presque ton dernier album à l'époque.
22:59C'est une renaissance, mais je le prends aussi comme quelque chose.
23:02C'est Kerry James qui revient, qui nous offre un album et après il va faire autre chose.
23:08J'ai déjà l'impression que t'étais déjà dans ces questions-là en 2001 en fait.
23:11Oui, c'est clair, c'est clair. C'est un album dans lequel je reviens et j'ai éclairci des choses, si tu veux.
23:21Moi je pense qu'il n'y a pas une si grande différence entre Ideal J, le Kerry James de Ideal J, le combat continu, et le Kerry James de Si c'était à refaire.
23:30Le Kerry James de Ideal J dans le combat continu, il est torturé à chaque fois dans les morceaux.
23:37Je dis, je fume, mais je sais que un nuage de fumée me contient, dans un simple joint, ma rage contient.
23:47Voilà, je suis conscient, je suis conscient que je ne suis pas sur la bonne voie.
23:56Si tu écoutes un morceau comme « J'ai un message », j'ai un message dans l'album d'Ideal J, le combat continu.
24:03C'est l'équivalent de constats amers que j'ai écrits presque 15 ans plus tard, tu vois, où je dénonce déjà le manque de solidarité entre gens issus du prolétariat, de la pauvreté, tu vois.
24:16Donc je pense que j'étais déjà conscient et qu'après ma conversion assumée à l'islam, tout ça m'a donné juste la force de trancher.
24:25Et si c'était à refaire, c'est le Kerry James qui a penché d'un côté plutôt que d'un autre, quoi.
24:32Tu parles justement du manque de solidarité qu'il peut y avoir entre gens issus du quartier populaire.
24:37Et dans ce nouvel album, c'est aussi un sujet, même les divisions qu'il peut y avoir entre personnes issus de communautés, entre personnes issus de communautés maghrébines et communautés noires.
24:44Est-ce que tu as le sentiment qu'il y a encore plus de divisions qu'il y a quelques années, parfois de haine ou même de méconnaissance parfois de l'autre ?
24:53Est-ce que tu as le sentiment que c'est encore plus violent ?
24:54Je ne sais pas s'il y en a plus.
24:57Elles ont plus de résonance aujourd'hui parce que tout a plus de résonance aujourd'hui avec les réseaux sociaux, tu vois.
25:02Mais elles ont toujours existé parce que la pauvreté a deux effets, quoi.
25:09Soit les gens, ça rassemble les gens, soit ça les divise parce qu'il y a un tout petit gâteau.
25:15On croit que le gâteau est petit et qu'il n'y en a pas pour tout le monde, quoi.
25:18Exactement.
25:19Sur ce nouvel album, il y a quelque chose aussi qui est important chez toi.
25:21Aujourd'hui, il y a Bene qui t'a accompagné sur E-Live, qu'on avait découvert il y a quelques années sur le morceau L'Impasse.
25:27Et sur ce nouvel album, il y a un morceau qui s'appelle Rien à changer avec un rappeur que je ne connaissais pas qui s'appelle Boulet.
25:33Ouais, l'ancien ça va où ? Quoi ? Qu'est-ce que tu fais le fou ? Quoi ? Ici c'est chez nous.
25:37Quoi ? T'as pété les plombs, ici c'est chez moi, j'étais là bien avant vous.
25:41Quoi ? Moi ? Je me baline.
25:42Tu parles beaucoup ma parole, tu vas prendre des coups.
25:45Quoi ? Toi ? Tu vas faire quoi ?
25:47Attention, je te dis, je ne joue pas trop avec moi.
25:48Tu ne sais pas qui je suis, c'est pas ce que j'ai fait.
25:51Je vais demander à ton grand refrain.
25:53La réputation de la Tessie, comme dit l'autre, c'est nous où on l'a fait.
25:56Qui est ce Boulet ?
26:09C'est Boulaï, Boulaï, Boulaï.
26:10Ah, Boulaï autant pour moi, tu vois.
26:12Boulaï, c'est le cousin de Bakary.
26:17De Rapport ?
26:18Non, Bakary, qui rappe aussi, mais qui est l'acteur de Banlieus Art qui joue nos petits frères.
26:25Ah, pardon, d'accord.
26:25D'accord, on finit ce genre de famille.
26:27C'est son cousin et il était dans Banlieus Art 2.
26:33Et puis quand on commence à tourner Banlieus Art 3, il se trouve que, je pense qu'il accepte que je le dise, il était en prison.
26:41Et avec Banlieus Art 3, on arrive à le faire sortir et tout.
26:45Il vient avec nous au Sénégal, il tourne avec nous.
26:47Et puis à un moment, on est là comme ça au Sénégal dans le tournage et il nous fait un freestyle qui nous a tous vraiment touchés.
26:56Et on s'est dit qu'il fallait le pousser.
27:00Donc, je l'ai invité dans cet album pour encore un morceau qui parle du conflit de génération.
27:07Est-ce que tu as l'impression, toi, parce que mine de rien, ça fait, on l'a dit longtemps que tu rappes, d'être un ancien ?
27:14Oui, ça y est, je suis un ancien.
27:14Tu le vis comme ça ?
27:15Par contre, je ne suis pas un ancêtre.
27:17Tu comprendras quand tu verras Banlieus Art 3.
27:19Je suis un ancien, mais pas un ancêtre.
27:22Il y a une différence entre les deux.
27:24Même sur Stallone, si on parle uniquement de rap, tu as encore cet esprit de compétition.
27:29Même si, d'accord, c'est peut-être ton dernier album, on sent que tu as autre chose dans ta vie.
27:33Tu viens aussi pour dire qu'il n'y a aucun rappeur qui te fait peur.
27:37Et tu viens aussi quand même un peu.
27:38Je ne pense pas que tu te battes pour la couronne, tu as autre chose à faire.
27:40Mais quand même.
27:41Oui, quand même.
27:42Mais déjà, pour nous, nos performances personnelles, tu vois.
27:47Et puis, j'ai envie quand même de, quand je prends un instrument, j'ai envie de le marcher dessus quand même.
27:51Je suis un rappeur, tu vois.
27:54Donc, c'est normal, mais après, ce n'est pas quelque chose qui m'obsède.
27:59C'est pour ça qu'on te lève le matin.
28:00Qui m'obsède, parce que sinon, j'aurais pris d'autres règles.
28:03Puis tu aurais fait une autre carrière, en fait.
28:05Tu aurais seulement sorti plus d'albums.
28:07Exactement, exactement.
28:07Dans quelle mesure, aujourd'hui, Banlieue d'Arts, ça t'a aussi ouvert une autre perspective ?
28:13Parce que moi, j'ai l'impression que ce sont des films qui marchent.
28:16On en parlait avec Laila Sy la semaine dernière dans cette émission.
28:20Est-ce que maintenant, c'est le spectre, on va dire, le médium cinéma, c'est ce qui t'intéresse le plus ?
28:25C'est peut-être là que tu as envie de raconter le plus d'histoires.
28:28Demain, si on parle, si c'est le dernier album, je ne sais pas, mais est-ce que c'est là que tu as envie de prendre la parole ?
28:33Oui, c'est ce qui m'excite le plus. Des albums, j'en ai vraiment fait. Je peux en faire quand je veux. Je peux même les autoproduire moi-même.
28:41Des films, je ne suis pas encore dans la capacité d'en produire moi-même, tu vois.
28:46Donc, c'est vraiment ce qui m'excite le plus. Et vraiment, ce qui me touche le plus, c'est de raconter des histoires.
28:52Être acteur, non, ce n'est pas le truc qui me fait le plus vibrer. Mais raconter des histoires, être un scénariste, ça, ça m'excite.
29:03Quand tu dis que finalement, tu peux sortir ce album quand tu veux, est-ce qu'il y a encore, pour toi, un enjeu autre que personnel quand tu sors un album ?
29:09Est-ce qu'il y a un enjeu commercial ? Alors, j'imagine que, oui, tu as envie que ça parle à beaucoup de monde,
29:14mais moi, j'ai l'impression que c'est un peu, j'en parlais une fois avec Rimka ou avec Oxmo, que vous avez dépassé un peu.
29:19C'est-à-dire que l'album, je vous souhaite qu'il marche, mais qu'il marche non, ça ne va rien changer finalement à ta carrière ou à ton statut.
29:26Ça ne change rien du tout. Et moi, je suis dans le rap pour les humains. Je ne suis pas dans le rap pour la musique elle-même, tu vois.
29:35Avant, quand j'étais jeune, j'étais un passionné de rap. Il ne fallait pas toucher au rap, tu vois.
29:39J'étais un passionné de rap. Aujourd'hui, je suis un passionné des gens, des êtres humains.
29:46Moi, j'essaie de faire du rap. Quand les gens écoutent mes paroles, je veux que ça les questionne sur leurs conditions, tu vois.
29:57Même si ça ne leur apporte pas toutes les réponses, que ça les emmène vers quelque chose.
30:04Par exemple, une chanson comme Banlieusard. Tous les jours, j'ai encore des témoignages de gens qui me disent
30:09« Je passais mes partiels, j'écoutais que cette chanson en boucle et j'ai obtenu mon diplôme, tu vois. »
30:16Voilà, c'est pour ça que je fais ça.
30:18Oui, tu fais plus ça pour être le numéro un.
30:20Non, non, franchement.
30:22Mais des fois, on sent que ça te pique quand même.
30:24Non, après, tu vois, par exemple, moi, je me dis « Allez, un jour, faire une aventure au Rap Contenders, pourquoi pas ? »
30:32Ce serait hyper risqué, ce serait une grosse dédicace à eux, d'ailleurs.
30:36Tu vois, mais pourquoi pas ? Mais dans un esprit hip-hop.
30:40Tu vois ce que je veux dire ?
30:41Donc, ça pourrait t'amuser sur…
30:43Exactement.
30:44Je parlais de Banlieusard, je propose qu'on remonte encore un peu plus en arrière
30:46et qu'on écoute un morceau extrait du « Combat Continu »
30:50puisqu'on parlait de cet album-là et que le témoignage d'Orelsan m'a donné envie de le réécouter.
30:54Donc, je le réécoute pas mal depuis deux semaines.
30:57Je pense qu'on s'écoute le morceau éponyme « Le Combat Continu »
30:59avec cette prod extraordinaire de DJ Mehdi.
31:02On s'écoute ça tout de suite.
31:04Kerry James, « Idealgy, Le Combat Continu ».
31:06Je crois qu'il en soit, dis-moi que le combat continuera.
31:11Je sais qu'à ce qu'il en recommesse,
31:12« Idealgy, la pièce, maîtresse, mes lèvres. »
31:14On tresse les mecs de Dès qui jamais ne saissent
31:16se représenter, qu'on aurait leur patrie.
31:19J'cri, décris, enri, choisie, vitrie.
31:22Les jeunes juqués d'eau, toujours d'un son,
31:24tous se resserrent les dos, jamais ne baissent les bras.
31:28Le combat continue, c'est le dos.
31:30Certains diront par mauvaise foi qu'ils s'attendaient à mieux
31:32mais qu'ils sachent que de leur part, je m'attendais pas à mieux
31:35et que même s'ils jouent le double jeu,
31:36la rage se lit dans leurs yeux.
31:38Les places à feu, qu'on se restait consensueux
31:40sur une mission, les mecs pressés sous pression
31:42qu'on suspeute très patient.
31:44C'est le temps, reste la mythe, la réussite.
31:46L'idéal va faire mal, en appui t'explosent les hits.
31:49Là, tout de suite, je te casse à tous les blocs d'Opéton,
31:51banlieue sud-est-ouest-nord.
31:53Alteb, l'un, son hardcore, hardcore,
31:55car hardcore est ta vie.
31:57Hardcore sont les keufs et les lois
31:58dans ce pays où il se vit, c'est vie.
32:00Sans concession, je dénonce les choses,
32:02car je sais que le peuple gardera la juste cause.
32:05En mission, narrateur des derniers temps,
32:07nous ouvrons les yeux des nôtres,
32:09avant Armageddon, danger imminent,
32:11danger constant, quand les temps
32:12sont aux 21 ans, solidement, nous restons
32:14pour le I intelligent.
32:16Pour le jet débrouillard,
32:17pour le OTT, tête armée,
32:19elle, lucide, débord, mes bandes de bata.
32:22Prenez position de combat,
32:23mais tout comme moi, maintenant est là,
32:24et faites preuve de votre voix en attendant
32:26que cette putain de roue prenne la peine de tourner.
32:29Sachez que je baisse mieux celui qui baisse le dernier,
32:31langage cru direct,
32:33mec de rue en fête,
32:34tu peux pas t'est,
32:35ni corrompre le principe et le précepte.
32:37Accepte qu'un définiment,
32:39définitivement dédié sur mes arrières,
32:41me dit mes devants pour l'enfant.
32:42Et à mes côtés,
32:43c'est poser un mec côté,
32:45Bacardi, on croit si Freddy,
32:47Mac, t'as dit Kéry.
32:48Là, tu as de fond, toi,
32:494 Lascar de Tessie,
32:50le groupe c'est idéal et la famille,
32:52c'est Mac, y'a qu'un prix.
32:53Avec ce son, je vais me montrer sur le ring,
32:55je sens que mes forces se multis,
32:57j'ai plus cette mélodie,
32:58j'en fais mon hymne.
32:58Les années passées,
32:59personne ne nous a utres,
33:01du coup t'es prévenu,
33:02le combat continue.
33:04Fait qu'il en soit,
33:05dis-toi que le combat continuera,
33:08tout cas c'est ma gare.
33:09On reconnaisse,
33:10l'idéal gie la pièce,
33:11les presse mêlètes,
33:12l'idéal gie la pièce n'estresse,
33:13jamais nous laisse,
33:14comme on se présente,
33:15comme on est leur patrie,
33:17j'écris, écrit,
33:18en les choisies,
33:19les jeunes du Kéto,
33:21toujours d'assaut qu'on se concerne les taux,
33:22jamais ne baisse les bras,
33:24comme avec attention.
33:25Fait qu'il en soit,
33:27dis-toi que le combat,
33:28continuera,
33:29jusqu'à ce qu'il reconnaisse,
33:31l'idéal gie la pièce,
33:32les presse mêlètes,
33:33confesse les flèques de test,
33:35les chers mêlètes,
33:35comme on se présente,
33:36j'arrive avec le flow,
33:37qui va causer des ravages,
33:38j'entame un deuxième couplet,
33:39là je fais un boutin de carnage,
33:41je te sage,
33:42j'aime être le personnage qui s'engage,
33:44pour ou contre toi,
33:45mais garde le cap,
33:46même pendant l'oeuvre,
33:46je sois ton âge,
33:47je veille ta conscience sur l'engrenage,
33:49quand traînes nos systèmes,
33:50sur ce mat,
33:51ton entourage,
33:51et constat,
33:52que la rage,
33:53arranger les tiens,
33:54je le sais,
33:55parce que la rage,
33:56arranger les miens,
33:57mais moi j'ai fait un rêve,
33:58faut pas que je cède,
33:59avant que je crève,
34:00lorsque ma voix s'élève,
34:01ton âme sède,
34:02et ton bras se lève,
34:03lève le bien haut,
34:03à pas que le combat continue,
34:05lève le bien haut,
34:06je représente les quatre de la rue,
34:08les obstacles,
34:08je les franchis,
34:09à la hippie la franchise,
34:10si aujourd'hui j'en chie,
34:12si je paye de ma franchise,
34:13laisse-moi m'affranchiser,
34:14tout comme ce dont il est,
34:16dont j'ai hérité,
34:17au M.I.C.,
34:18mais je sais pas ce que je sais,
34:19j'ai pris contact avec plus d'une major,
34:24hardcore comme ta vie,
34:25retiens bien cela,
34:26et puis,
34:27quoi qu'il en soit,
34:28on continue le combat,
34:30idéal,
34:30à l'épreuve du temps et des balles,
34:32nous on a déjà tout mis en oeuvre,
34:33afin de rester original,
34:34nouvelle EP,
34:35nouvelle bombe,
34:36dessus les têtes tombent,
34:37c'est vrai que ça fait 8 ans,
34:38qu'on déchire dans l'endroir,
34:40inutile de fin d'est,
34:41je vais shooter désormais,
34:42le deuxième album marque la fin,
34:44de carrière même développée,
34:45nouveau M6.7 en route pour la gloire,
34:47s'il s'avère,
34:48sur les larmes et le sang versé,
34:49pour le respect de mes idéaux,
34:52on combat le idéal,
34:53voire changer ses amis autour de soi,
34:55ça fait mal,
34:56mais c'est pas au singe que t'offrons la grimace,
34:58je garde mes amis près de moi,
35:00et mes rivaux encore plus près,
35:01hélas.
35:02France Inter,
35:04Mehdi Maïzi,
35:05à la régulière.
35:07C'était le combat continu d'idéal,
35:10j'imorse au présent,
35:11sur cet album classique,
35:12sorti en 1998.
35:23Ça fait du bien de réécouter ça quand même.
35:26Le combat continu,
35:27la prod elle est incroyable,
35:29donc c'était DJ Mezi à la prod,
35:31c'était une des premières fois
35:32où on voyait un compositeur,
35:33parce que,
35:34t'as vu la basse là,
35:35il a joué au synthé et tout,
35:36tu vois,
35:37c'était une des premières fois
35:38où on voyait un compositeur faire ça,
35:41à la percue,
35:41à la fin,
35:42t'as de la percue qui vient à la fin,
35:43c'est Big Nas,
35:44un ami à nous,
35:45la voix,
35:46à la fin,
35:47c'est L.A.S.
35:48tu vois,
35:49qui fait,
35:50on continue le combat,
35:50on continue le combat.
35:52Et,
35:53évidemment,
35:53on l'a rapidement mentionné,
35:55mais il y a ce documentaire
35:55sur DJ Mezi,
35:56refait par Thibaut Delongeville,
35:58tu t'exprimes dans le documentaire,
36:01et aujourd'hui,
36:01je crois que beaucoup,
36:02beaucoup,
36:02beaucoup,
36:03beaucoup de personnes l'ont vu.
36:04Au-delà de la qualité du documentaire,
36:07est-ce que,
36:08toi,
36:08qui,
36:09évidemment,
36:09connaissais très,
36:10très bien Mezi,
36:11est-ce qu'il n'y a pas aussi
36:11une forme peut-être de sentiment de,
36:13même si,
36:13évidemment,
36:14il est parti,
36:14que c'est dramatique,
36:15de justice quelque part ?
36:16Parce que j'ai l'impression que les gens
36:17ont compris,
36:19grâce à ce documentaire,
36:20ce que Mezi représentait.
36:21Dans le rap,
36:22on le savait,
36:22globalement,
36:23même si c'était un peu moins
36:24les jeunes générations,
36:25mais dans le reste,
36:25j'ai l'impression que son nom
36:27vit beaucoup plus
36:29grâce à ce documentaire.
36:31Incroyable.
36:32Ce qu'il a fait,
36:32Thibaut,
36:32comme je lui ai dit,
36:35il a fait comme si on était
36:35des gens importants
36:37dans la culture musicale française.
36:39Comme si vous étiez.
36:40Et même,
36:41et même,
36:42et même dans l'histoire de la France.
36:44C'est ça qu'il a fait
36:45avec ce documentaire.
36:48Est-ce qu'il ne vous a pas
36:49juste replacé là où ?
36:51Non, mais Idéalgi,
36:52c'est un...
36:52Chacun voit.
36:53Bien sûr,
36:53mais on se rend compte aussi
36:54que, déjà Idéalgi,
36:56Mehdi aussi de son côté,
36:57évidemment,
36:58avec tout ce qu'il a fait
36:58dans le rap,
36:59et puis ce pont entre le rap
37:00et musique électronique,
37:01ça représente quelque chose.
37:02Moi, je l'ai souvent dit,
37:04je pense que si j'ai écouté
37:05de la musique électronique,
37:06c'est, entre autres,
37:08c'est peut-être pas uniquement
37:08Grassell,
37:08mais majoritairement,
37:09Grassell,
37:10comme Mehdi,
37:10qui était tellement installé
37:13dans le rap,
37:13et à qui on faisait tellement confiance
37:15et qui était déjà vu à l'époque
37:16comme le meilleur dans le rap,
37:17si lui, il fait ça,
37:19c'est que ça doit être intéressant
37:21quand même.
37:21Donc, voilà.
37:22Oui, mais je l'ai dit
37:22dans le documentaire,
37:23Mehdi, c'était quelqu'un
37:25de radical,
37:27de plus radical que moi.
37:28Oui.
37:29Oui, c'est ce qu'il a été honnête
37:30dans le documentaire.
37:31Ah non, parce que moi,
37:32nous, t'as vu,
37:32quelque part,
37:33à un moment,
37:34on est là,
37:34hip-hop, hip-hop,
37:35après un moment,
37:36on est des becs de cité.
37:37Un moment, on dit,
37:38il est où l'oseille ?
37:39Oui, il faut faire de l'argent.
37:41Et Mehdi,
37:42il ne posait jamais
37:42cette question-là.
37:44C'était là.
37:45Tu vois, par exemple,
37:45dans l'album
37:46En combat continue,
37:47il n'y a qu'un morceau
37:48qui pourrait être susceptible
37:49d'être un genre,
37:49un single,
37:50c'est...
37:51Je crois que ça s'appelle
37:52Idéalgie.
37:54Il y a le même sample
37:54que Docteur Drey.
37:56Ah oui, oui,
37:57je vois quel morceau.
37:58Exactement.
37:58Et lui,
38:00des morceaux comme ça,
38:00c'était difficile
38:01pour lui de montrer
38:01de faire des titres comme ça.
38:03Alors qu'il a fait,
38:04il a produit peut-être
38:05le un des plus grands tubes
38:06du rap français,
38:06enfin deux,
38:07même avec son 13.
38:07quand tu écoutes les titres.
38:09C'est vrai que Tonton Dubled,
38:10ils ne sont pas formatés
38:10pour être des tubes.
38:11C'est vrai.
38:12C'est juste que lui,
38:13il a kiffé
38:13et il fait ça.
38:15Mais sinon,
38:16il était contre
38:17les trucs fabriqués.
38:19Ouais, viens,
38:20on va faire un tube,
38:20viens.
38:21Il était archi contre.
38:23Et finalement,
38:24est-ce que c'est...
38:24Alors, je pense que c'était en toi,
38:25mais t'as toujours été
38:26aussi un peu comme ça.
38:27T'as jamais vraiment
38:28essayé...
38:30Il y a des morceaux
38:31avec des refrains.
38:31Si, des fois que j'ai essayé,
38:32je te jure.
38:32Ah, t'as essayé ?
38:32Ouais, je te jure,
38:33j'ai essayé,
38:34mais je n'y arrive pas maintenant.
38:35T'as compris,
38:35c'était pas pour toi.
38:36J'ai accepté que je suis un mec
38:37anti-tube.
38:39Tu veux faire un tube,
38:40parfois, par exemple,
38:41là, par exemple,
38:42on fait des morceaux
38:42pour accompagner
38:44Beaulieu Zart 3
38:44à la sortie, tu vois.
38:46Et des fois,
38:48il y a des titres,
38:49j'entends,
38:50je dis,
38:50c'est un tube.
38:52Sauf si je rappe dessus.
38:54À partir du moment
38:55où tu fais des tubes,
38:56à partir du moment
38:57où je vais rapper dessus,
38:58ce ne sera plus un tube.
38:59Par contre,
39:00je fais des morceaux
39:01qui comptent
39:02et qui deviennent
39:03ce que les gens appellent
39:04des classiques.
39:05Mais des tubes,
39:06je n'ai jamais su en faire.
39:07Regarde,
39:07mes plus gros,
39:08entre guillemets,
39:09tubes,
39:10ces banlieusards,
39:11ils durent 7 minutes,
39:12le morceau.
39:13L'impasse,
39:147 minutes.
39:15L'être à la République.
39:15L'être à la République,
39:17tu vois ce que je veux dire ?
39:17Je n'ai pas de tubes
39:19juste comme ça,
39:21qui font danser,
39:22swinguer.
39:23Moi, il y a un morceau
39:23que j'aimais bien,
39:24je pensais que ça aurait pu l'être,
39:25c'était Ghetto
39:25sur « A l'ombre du showbiz »
39:26avec Jimmy Fissoko,
39:27qui est un morceau
39:28que j'adore,
39:28j'adore la production.
39:29Et c'est vrai que ce n'est pas
39:30un morceau, je crois,
39:31qui a plus marché que ça.
39:33Sur le même album,
39:33il y a des choses
39:34qui ont bien plus marché.
39:37Je suis un tueur de tubes.
39:40Exactement.
39:41Je ne sais pas
39:41s'il y a des tubes
39:42sur ce nouvel album,
39:43mais il y a des morceaux
39:44où ça rappe dur,
39:45notamment un morceau
39:46qui s'appelle
39:47« Wu-Tang ».
39:48J'ai vu tes commentaires
39:53sur les raisons
39:54Derrière un ordi,
39:56trop facile de jouer les choses
39:58Ça va te faire tout bizarre
40:00quand on va te remonter
40:01Faudra pas les blinter
40:03quand tout fera tes montées
40:05T'es un gangster
40:07sur la toile
40:08Rien que tu parles mal
40:10Rien que tu t'étales
40:12Tu prends plaisir
40:13à dire du mal des gens
40:15Un de ces 9-4
40:16Tu peux finir une balle
40:17dans la bouche
40:18Est-ce que tu peux comprendre
40:21qui me finit
40:22À vouloir marcher
40:23sur les autres bains
40:24On se fait piétiner
40:25On appelle ça
40:27la loi du boomerang
40:29Ça marche comme ça
40:31depuis le Wu-Tang
40:32C'est le morceau Wu-Tang
40:34présent sur ce nouvel album
40:37Est-ce que ça,
40:38tu sais,
40:38les gens qui commentent
40:40qui critiquent
40:40qui déversent leur Rien
40:41et qui ne font pas grand-chose
40:43C'est ce que tu dis sur le morceau
40:43Est-ce que c'est quelque chose
40:45qui t'agace
40:46qui t'énerve
40:47Ça peut me toucher
40:49parce que malheureusement
40:50je suis un être humain
40:55Et souvent on a
40:56cette habitude
40:58
40:59moi je vais recevoir
41:01des commentaires en général
41:02sur mes réseaux sociaux
41:05les commentaires sont
41:06à 98% positifs
41:10et puis il va y avoir
41:11un ou deux mecs
41:12et je vais retenir
41:15mais j'arrive à avoir
41:16maintenant
41:17la force mentale
41:19de me dire
41:19tu ne peux pas
41:21retenir
41:22ce 1%
41:23alors qu'il y a
41:2390 personnes
41:25qui viennent te dire
41:26qui viennent de te donner
41:28de l'amour
41:28mais quand même
41:30c'est quelque chose
41:31qui peut impacter
41:32et donc
41:33par exemple
41:33c'est pour ça
41:34que je n'ai pas ouvert
41:35mon Twitter
41:35depuis
41:36je ne sais pas
41:37ça fait 4 ans
41:38que je ne touche plus
41:38à mon Twitter
41:40parce que tu sais
41:40que c'est dangereux
41:41là-bas
41:41je vais le fermer
41:42les gens sont mauvais
41:44sur Twitter
41:45et je n'ai pas besoin
41:46de cette pollution
41:49est-ce que parfois
41:51dans les critiques
41:51qu'il y a pu avoir
41:52est-ce que parfois
41:52tu t'es dit
41:53ah cette personne
41:54elle a peut-être raison
41:55mais bien sûr
41:56c'est là où ça fait
41:57peut-être pas le plus mal
41:58mais tu te dis
41:58mais bien sûr
41:59il y a plein de critiques
42:05qui m'ont été
42:05qui ont été faites
42:07à mon encontre
42:08et je me dis
42:09oui c'est vrai
42:11c'est fondé
42:12et même parfois
42:13j'en prends
42:13j'en tire des leçons
42:15et c'est ça
42:16il faut être
42:17intelligent
42:20il ne faut pas toujours
42:21se dire
42:21que les gens
42:22t'en veulent
42:23parce qu'ils t'envient
42:24parce qu'ils sont jaloux
42:26des fois il faut
42:26savoir écouter
42:28la critique
42:29dans tous ces albums
42:32solo
42:33que tu as fait
42:33il y a aussi finalement
42:34quelque chose
42:35c'est qu'il y a une
42:35je pense
42:36pas dire une recette
42:37parce que c'est péjoratif
42:39mais en tout cas
42:39un style
42:40qui riche j'aime
42:40tu sais on l'a dit
42:41ces morceaux
42:41fleuve
42:42c'est quelque chose
42:43pour lequel les gens
42:44t'aiment
42:44tu sais il y a presque
42:45j'ai même l'impression
42:46que les gens attendent ça
42:47de toi
42:47tu sais
42:47soit le combat
42:49continue par trois
42:50soit l'être à la république
42:52dans un registre
42:52un peu plus conscient
42:53le fait d'avoir créé
42:55presque un standard
42:55dans ton rap
42:57à toi
42:57là sur cet album
42:59finalement
42:59t'as pas refait ça
43:01est-ce que tu sentais
43:02un peu l'espèce
43:02d'attente
43:03qu'il y a autour de toi
43:04c'est que
43:04quel grand morceau
43:05va nous faire
43:06Kerry James
43:06tu sais
43:06il y a un peu
43:07cette espèce de pression
43:08d'attente
43:09autour de tes albums
43:10oui mais ça c'est un truc
43:10que je pense
43:11il faut pas forcer
43:12tu vois
43:12ça viendra
43:14quand ça vient
43:15et j'ai pas lu
43:17et en plus
43:19mon écriture
43:21elle évolue un peu
43:21avec
43:23les scénarios
43:24l'écriture
43:25l'écriture de scénario
43:26parce que
43:27dans l'écriture de scénario
43:28il s'agit de
43:30condenser
43:31de concil
43:32le plus possible
43:33et donc
43:35j'ai gardé cette habitude
43:36maintenant
43:36dans mes chansons
43:38c'est pas forcément
43:39un signe
43:41de belle écriture
43:42que d'écrire un texte
43:43très très très long
43:44en vérité
43:45l'éloquence
43:46en vérité
43:46l'éloquence
43:47en vérité
43:47c'est aussi le fait
43:49de dire en très peu
43:50de mots
43:51beaucoup de choses
43:52je crois que c'est Saint-Exupéry
43:53qui disait que
43:54en gros c'est parfait
43:55quand il n'y a plus rien
43:56à enlever
43:57en fait
43:57mais pas quand il faut
43:58quand on a justement
43:59le texte le plus
44:00concis possible
44:01et qu'on arrive à dire
44:02en peu de lignes
44:03ce que d'autres
44:04mettent parfois des pages
44:05et c'est dur
44:06d'arriver
44:07en plus
44:08tu avais l'habitude
44:09d'avoir des textes
44:10extrêmement fleuves
44:10dans le passé
44:11il y a plusieurs morceaux
44:13marquants
44:13et j'aimerais qu'on
44:14écoute un extrait
44:15d'un morceau
44:16qui s'appelle
44:169-4
44:17c'est le Barça
44:18qui est un morceau aussi
44:19marquant
44:19ça avait même d'ailleurs
44:20été cité à l'époque
44:21par PNL
44:22c'était un tube ça ?
44:32ouais celui-là
44:47C'est un accident à l'époque je sais plus comment il s'appelle celui qui a fait la prod mais il
44:57était vraiment vraiment chaud je sais pas ce qu'il est devenu mais il était vraiment chaud
45:03et ouais c'est vrai c'est un accident celui-là. Evidemment donc 9-4 c'est le Barça toujours cette
45:08déclaration fille d'amour. Ils avaient dit quoi PNL ? Ils avaient 9-1 dédicace à Keri je sais plus
45:14exactement c'était positif il y avait une dédicace dans un morceau sur l'album que la famille il y
45:21avait une référence à ce morceau à ton morceau évidemment il y a le déclaration d'amour à ton
45:26département bien sûr le 94 derrière ça il y a aussi la mafia Khafri qui est évidemment un des
45:32crew les plus iconiques de cette musique est-ce que au-delà du fait que maintenant vous avez tous
45:38des parcours différents est-ce que parfois une forme de nostalgie par rapport à est-ce que ça te manque
45:41l'esprit de groupe qui est aussi lié à une jeunesse tu sais parfois au bout d'un mois après les gens
45:45font des familles on peut plus on voit plus nos amis de 20 ans tous les jours comme c'est le cas
45:49avant est-ce que parfois quand tu repenses à tout ça tu dis il peut y avoir une forme de nostalgie ?
45:53comme à tout le monde on regrette les bons côtés parce qu'il n'y a pas eu que des bons côtés parce
46:01que l'effet de groupe tu vois des fois c'est aussi des compromis c'est aussi tu vois mais ce à quoi je
46:08réfléchis beaucoup ces derniers temps c'est que souvent dans les dans les quartiers on se croit être
46:15obligé d'avoir une certaine fidélité envers les gens du quartier mais ce que j'aimerais dire aux jeunes
46:23c'est que rappelez-vous que les gens qui habitent votre quartier c'est pas vous qui les avez choisis
46:28et que c'est pas parce qu'ils habitent dans votre quartier et que ce sont vos voisins que ça veut dire
46:35que ce sont les gens bien par exemple dans un morceau avec Sean je disais si j'étais né à Clichy-sous-Bois je
46:44serais du ghetto Fabulous Gang qui dit qu'en réalité j'ai pas plus d'affinité et de de points communs
46:52avec un mec comme Sean qu'avec un membre de la mafia qu'un frit par exemple oui en vérité on a grandi là
47:00on a grandi ensemble on a été ensemble parce qu'on avait besoin l'un de l'autre pour des pour des pour
47:07des raisons différentes mais des fois les gens avec lesquels on grandit sont pas forcément des
47:14des bonnes des bonnes personnes quoi je parle pas des membres de la mafia qu'un frit que les choses
47:19non j'ai compris que les choses soient claires tu vois ça veut dire parce que tu sais qu'il y a
47:22aussi cette espèce de fantasme sur le film mais c'est qu'un frit on en a beaucoup parlé
47:26maintenant t'es réalisateur acteur est-ce que c'est pas à toi de le faire moi pour l'instant
47:31non je me rentrerai pas avant bon très bien très bien c'est un hit gap ok parce que tu sais que si je pense
47:39que s'il y a un groupe sur lequel le rap français oui tu vois il y a forcément il y en a deux ce serait
47:46soit la mafia qu'un frit soit secteur aussi quand même absolument beaucoup de choses à raconter
47:52c'est vrai c'est vrai c'est vrai bah kerry sinon fais celui sur le secteur a tu peux aussi faire ça en fait
47:58tu peux faire les deux bon kerry en tout cas tu rappes on l'a dit depuis quelques années maintenant
48:02et en écoutant l'album t'es toujours en forme toujours pertinent comme des rappeurs qui ont sorti
48:10un excellent album cet été rappeur issu de virginie au sony c'est l'éclipse pushati et malice deux frères
48:15je sais pas si tu les connais ben tu vois pushati je connais deux noms tu connais deux noms de toute façon
48:19si t'as arrêté d'écouter en 2002 c'est le moment où il a percé à peu près mais ils sont encore là
48:23ils sont encore chauds je pense qu'on écoute un morceau extrait donc de ce nouvel album let god sort
48:27out le morceau s'appelle so beat
48:2916,000 square
48:348 million up there 2 million down here
48:37when I was born grand mama could see it
48:46I be badly driven and very strategic
48:49RM sleeve no diamonds are needed
48:51floors are heated so be it so be it
48:55fucking with pee get something to meet you
48:57your soul don't like your body we help you free it
49:00then we wait for TMZ to leak it
49:03it ain't no secret so be it so be it
49:06smoke
49:09so be it so be it
49:12smoke
49:15so be it
49:17c l i p s e f b a ball l v i can show you how to bust a brick if you let me i monogram like confetti
49:24switch is ready she leaning on celine cause she ain't stepping into steppe ketchup buck fifty like each pirelli i got eight of them call me and ready if i'm not in the telly selling a yeti then i'm twirling your bitch like she in spaghetti heavy circle back and come and get this kelly and your ears too if you want them blue like belly
49:44a lot of jetting prada bedding 9 11 i'm the who's who with what's what papa heaven fuck around and get your body trace trying to test me cause niggas that i'm with like to draw when it's sketchy if they catch me don't forget me resurrect me buy your dog tag the same place that they forget me ski
50:02this is culture
50:04smoke
50:05smoke
50:05so be it so be it
50:08smoke
50:10so be it so be it
50:13you ain't solid
50:14ain't valid
50:15you ain't malice
50:16been quiet
50:17ain't riot
50:18you ain't paris
50:19blow money
50:19you owe money
50:20we ain't balanced
50:21you ain't believe
50:22god did
50:23you ain't pallet
50:24all black
50:25back to back
50:26this ain't traffic
50:27can't wrap your head round that
50:29you ain't arid
50:30y'all tweet
50:31bird talk
50:31we all paris
50:33don't stop
50:33cross the border
50:34we like dallas
50:3521
50:36guns and loot
50:37we've been savage
50:38tag them up
50:39add them up
50:40them niggas average
50:41fly them in
50:42fly them out
50:43only the baddest
50:44if i had her
50:45then you had her
50:45she never mattered
50:46wish upon the stars on my roof
50:48they all scattered
50:49ain't no more neptune
50:51so peace saturn
50:52off the first ski up
50:53they re-up
50:54it's a pattern
50:55like middle men
50:56they killing them
50:57you know what happened
50:58yeah
50:58this is culture
51:00in the first years
51:01so be it
51:03so be it
51:04smoke
51:06so be it
51:09you cried in front of me
51:10you died in front of me
51:11calabasas took your bitch
51:13and your pride in front of me
51:14her utopia had moved
51:16right up the street
51:17and her lip gloss was poppin'
51:19she ain't need you to eat
51:20the net gon' call it
51:21the way that they see it
51:23but i got the video
51:24i can share and ate it
51:25they wouldn't believe it
51:27but i can't unsee it
51:28lucky i ain't tmc it
51:30so be it
51:31so be it
51:32this is culture
51:33in the portrait
51:34smoke
51:34so be it
51:36so be it
51:37smoke
51:40so be it
51:42so be it
51:43l'eclipse
51:45avec so be it
51:46donc morceau
51:47extrait de leur
51:47tout dernier album
51:48let god
51:49sort them out
51:50c'est du rap
51:50ça t'a plu ?
51:55franchement c'est du rap
51:55ça rap
51:56deux frères comme ça
51:59qui sont
51:59en plus malice avait quitté le rap
52:01pendant longtemps
52:02il est revenu pour cet album
52:04et il est toujours
52:06pro d'origine
52:06justement tu vois
52:08cette idée de quitter le rap
52:10pour revenir
52:11est-ce que c'est compliqué
52:12de rester au niveau
52:13parce que souvent on dit
52:14que le rap c'est un sport
52:15est-ce que toi
52:16pour garder le niveau
52:17tu t'entraînes
52:18tous les jours
52:19ou non
52:20c'est quelque chose
52:20que t'as tellement pratiqué
52:21dans ta vie
52:22que tu peux
52:23laisser une longue période
52:25et revenir
52:25l'ancien album
52:26après moi j'accepte
52:27le fait aussi que
52:29le rap a évolué
52:33tu vois ce que je veux dire
52:34moi j'ai une théorie
52:35je dis que
52:36le rap a absorbé
52:39la R&B
52:40t'as vu la R&B française
52:42elle a disparu
52:42bien sûr c'est vrai
52:43très peu
52:44il y en a encore
52:44mais ils sont pas
52:45très peu
52:45donc le rap a absorbé
52:46la R&B
52:47et que les mecs sont
52:49maintenant entre
52:49mi-chanteurs
52:51avec des machines
52:54et mi-chanteurs
52:55rappeurs
52:56tu vois même
52:56je dirais plus
52:57trois quarts chanteurs
52:58et quarts rappeurs
53:01et la technique
53:02qu'ils ont
53:02sur la maîtrise
53:04de l'autotune
53:05tout ça
53:05je sais que c'est
53:06une technique
53:07que je n'ai pas
53:08je l'ai essayé en studio
53:10je l'ai essayé en studio
53:11franchement
53:13je n'ai pas cette maîtrise
53:16ce sens
53:17de la mélodie
53:18mais kicker
53:19comme
53:20on le faisait
53:22à mon époque
53:23c'est un peu
53:23comme le vélo
53:24c'est aussi pour ça
53:26que tu continues
53:26aussi à inventer
53:27des gens
53:27qui savent chanter
53:28sur tes albums
53:29comme Zao
53:30comme Camille Lelouch
53:31comme Fali Poupa
53:32ce sont des personnes
53:33qui sont sur l'album
53:34c'est important pour toi
53:35de les avoir
53:35avec toi
53:36t'aimes cette formule
53:38j'aime beaucoup
53:39cette formule
53:40à l'ancienne
53:41exactement
53:41c'est quelque chose
53:42qui se faisait beaucoup
53:42avant
53:43quand tu voulais faire un tube
53:44c'était comme ça
53:45les rappeurs
53:46ils ont dit
53:46non on va le faire nous-mêmes
53:48bah oui oui
53:49exactement
53:49alors
53:50il y a donc
53:51ce nouvel album
53:53R.A.P
53:54pour résistance
53:56amour
53:57et poésie
53:58est-ce que c'est finalement
53:59ça pour toi
54:00ta définition du rap
54:01ouais je dirais que c'est ça
54:02franchement
54:03moi je te laisse
54:04quelques émissions
54:05essaie de trouver autre chose
54:06R.A.P
54:07résistance
54:09amour
54:09poésie
54:10ouais c'est bien
54:10essaie de trouver autre chose
54:11écoute
54:12on te revoit pour le prochain album
54:14vas-y
54:15ou pour Banlieus Art 3
54:16pour Banlieus Art 3
54:17qui arrivera donc en 2020
54:191er trimestre
54:20c'est ça
54:202026
54:21ouais
54:21vous êtes en train de finaliser ça
54:23ou il est complètement
54:24terminé
54:24il est quasiment
54:25terminé
54:26ok
54:26bon
54:27une trilogie
54:27ouais une trilogie
54:28très bien
54:30Kéry
54:30c'était un plaisir
54:31de t'avoir aujourd'hui
54:32vraiment merci beaucoup
54:33merci pour ton temps
54:34merci pour le live
54:35et j'encourage évidemment
54:36toutes les personnes à l'écouter
54:37ce nouvel album
54:38donc R.A.P
54:39résistance
54:40amour
54:40poésie
54:41merci beaucoup
54:42Kéry
54:42et merci aux personnes
54:43qui ont préparé cette émission
54:44Alexia Lacour
54:45et Edouane Tela
54:46une émission réalisée par Guillaume Giraud
54:47la programmation musicale
54:48est signée Jean-Baptiste Odibert
54:49à la technique
54:50ce soir
54:50c'était Jérôme Ragano
54:51et Marie Poitier
54:52merci aux équipes web
54:53et vidéos
54:54pour découvrir
54:55redécouvrir nos émissions
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