- il y a 17 minutes
Tous les samedis, deux économistes débattent des sujets qui marquent l’actualité économique et sociale.
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00:00Et vous êtes les bienvenus dans les informés de l'éco comme chaque samedi matin, votre émission pour décrypter, expliquer et débattre de l'actualité économique et sociale du moment.
00:11Bonjour Emmanuel Cuny. Bonjour à tous. Et je salue nos deux informés. Bonjour Anne-Sophie Alsif. Bonjour.
00:16Vous êtes économiste enseignante en économie à la Sorbonne, chef économiste de la société d'études BDO France.
00:21Je salue également Jean-Hervé Lorenzi. Bonjour. Bonjour. Président des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
00:27Aujourd'hui, notre sujet nous concerne tous, Emmanuel Cuny, puisque nous allons évoquer la politique du logement, l'immobilier, tout ce qui concerne le toit que nous avons sur la tête.
00:38Oui, et tout ça pour la simple et bonne raison que cette crise est bien installée depuis des années en France.
00:44La crise du logement, de l'habitat, cette crise s'amplifie. Les difficultés rencontrées pour accéder à un habitat d'essence se renforcent d'année en année.
00:51Le logement, c'est pourtant un point essentiel si on veut trouver un emploi pour se construire dans la vie, pour fonder une famille.
01:00Donc ça concerne les jeunes, les moins jeunes. Et puis on le voit de plus en plus aussi les étudiants qui ont beaucoup de mal à se loger à des coûts et à des prix favorables.
01:09Alors la situation est loin d'être brillante aujourd'hui. Comme le rappelait d'ailleurs récemment sur France Info, Norbert Franchon.
01:15Norbert Franchon, c'est le PDG du groupe promoteur immobilier Gambetta.
01:18On est sur un nouveau marché. On était habitué à un marché qui tournait pour la promotion neuve à hauteur de 150 000 logements.
01:26Et en fait, on est tombé, on va tomber à 80 000 logements.
01:29Ce qui se passe, c'est que c'est un marché qui tient normalement par trois moteurs, trois canaux de distribution, la résidence principale, l'investissement.
01:36C'est un secteur qui s'effondre. On a divisé par six le nombre d'investisseurs dans l'immobilier neuf.
01:40Et le troisième, c'est la vente en bloc. Et même la vente en bloc baisse parce qu'avant 2020, on avait les institutionnels, les banques, les assurances qui revenaient sur le marché.
01:50Et là, aujourd'hui, il ne reste que les bailleurs sociaux.
01:52Les précisions de Norbert Franchon qui préside donc le groupe promoteur immobilier Gambetta.
01:57Donc le secteur de l'immobilier neuf qui souffre vraiment, à l'image de toute la filière d'ailleurs, une perspective inquiétante, on le voit surtout si le gouvernement n'arrive pas à trouver un équilibre et des accords politiques au Parlement.
02:10Ça va être très compliqué. Donc la question, c'est comment remettre le logement au cœur des politiques publiques aujourd'hui ?
02:15Alors Anne-Sophie Alcif, déjà, dressons le constat avec vous. Emmanuel Cuny l'a esquissé.
02:21Et elle est comment la situation de l'habitat, du logement, de l'immobilier en France ? C'est préoccupant, c'est en reprise ou ça ne va pas du tout ?
02:31Alors je dirais préoccupant et en reprise, parce qu'on va quand même avoir une note d'espoir pour 2026.
02:35Préoccupant parce qu'en effet, notamment avec l'augmentation des taux d'intérêt, vous avez eu, comme ça a été très bien dit, une forte baisse des transactions,
02:43notamment que ce soit sur le bâti, mais aussi sur les constructions.
02:47Nous, on fait partie d'Euroconstruct, donc c'est vraiment un rapport qui regarde un petit peu les données partout en Europe, pas seulement en France.
02:54On voit qu'on a ces situations également en Allemagne ou dans d'autres pays du Sud.
02:57Donc ce n'est pas que la France qui est dans cette situation.
03:00Et c'est vraiment l'aspect taux d'intérêt, notamment en France, qui a beaucoup joué.
03:03Puisque c'est vrai qu'on a eu pendant des années un taux d'intérêt, notamment dans l'immobilier, à 1% sur 20 ans.
03:09Aujourd'hui, on est autour de 3,5%, plutôt 3,5%, 4%.
03:13Donc on n'est pas du tout dans les mêmes conditions de financement.
03:16Donc ça, c'est vraiment la première raison qui fait qu'il y a beaucoup moins d'investissements, comme ça a été dit.
03:21Il y a beaucoup moins de... Le coût étant beaucoup plus élevé, c'est beaucoup plus difficile,
03:25que ce soit pour les ménages, mais même pour les entreprises.
03:27On voit, depuis le Covid, il y a eu beaucoup de transformations d'être dans le logement,
03:31que ce soit le bâti, mais aussi dans la construction.
03:33Donc c'est vraiment les anticipations de construction qui ont énormément chuté.
03:37Et le problème, c'est qu'on a toujours des besoins de logement qui sont importants.
03:40Alors là aussi, vous faites attention aux indicateurs.
03:42Quand vous regardez les besoins par habitant, on est plutôt dans la moyenne de l'Europe.
03:46Le problème, en fait, c'est la répartition.
03:48C'est-à-dire que vous avez des zones où vous avez énormément de logements où il n'y a pas de demande,
03:52et des zones où il y a de la demande où il n'y a pas assez de logements.
03:54Donc le problème, c'est vraiment l'adéquation entre la demande dans certaines zones urbaines, périurbaines.
03:59Oui, on pense à la région parisienne, Rennes, Lyon.
04:01C'est pour ça qu'on vous regarde dans le nombre de logements, vous vous dites que ce n'est pas catastrophique.
04:04Mais le problème, ce n'est pas ça.
04:05C'est vrai que vous allez dans certaines régions, il n'y a pas du tout de problème de logement.
04:08Mais c'est vraiment dans ces zones de tension, et c'est là où on a en général l'emploi.
04:12Donc c'est ça la difficulté.
04:12Jean-Révé Lorenzi, vous partagez ce constat.
04:15Situation préoccupante ?
04:17Bien sûr.
04:19Alors, peut-être pour mettre une nuance d'optimisme, comme tu viens de le dire,
04:23sur l'ancien, sur le logement ancien, il se trouve que les évolutions sont plutôt positives.
04:29Donc il y a de nouveau pas mal de transactions.
04:31On parle de très bas en même temps.
04:32Oui, oui.
04:32Non, on parle de très bas, mais on essaie d'être un tout petit peu optimiste.
04:35Oui, pardonnez-moi, je ne veux pas faire taire cet optimisme.
04:39Deuxième sujet, peut-être pour ajouter par rapport à ce que tu viens de dire,
04:43c'est un problème politique.
04:44Je rappelle que notre président actuel, le président Macron,
04:50a toujours considéré que le sujet du logement est un sujet de rentier.
04:55Et ça se voit d'ailleurs dans la fiscalité du patrimoine.
04:58C'est considéré comme un sujet de rentier.
05:01Et au fond...
05:01C'est-à-dire, vous pensez à quoi là-dessus pour comprendre ?
05:03C'est-à-dire que pour lui, l'investissement dans le logement
05:06est un investissement qui est un investissement qui ne correspond pas du tout.
05:11Qui n'est pas productif.
05:12C'est un productif.
05:14Au fond, ce n'est pas le cœur du sujet.
05:16Et donc, ça fait 10 ans, 8 ans en l'occurrence pour Macron,
05:21que ce sujet n'est pas traité.
05:24Ça fait penser, c'est normal, je ne suis plus âgé de vous tous,
05:27à la décision de désindustrialisation du pays.
05:29Le problème du logement est incroyable, de bêtises.
05:33On va y revenir dans un instant.
05:35Je prends juste deux exemples, très rapides.
05:37Je reviens de Dunkerque, où s'était ouvert une usine incroyable.
05:45Il y a plein d'usines à Dunkerque.
05:46L'usine Vercors, l'usine des batteries.
05:47L'usine de batteries, qui était absolument géante.
05:50Il n'y a pas de logement.
05:51Donc, vous savez, il n'y a pas de logement.
05:52Donc, c'est quand même incroyable.
05:55Et deuxième aspect, évidemment, ce qui a été évoqué tout à l'heure par Emmanuel,
06:00c'est le fait que la jeunesse de ce pays se trouve incapable,
06:05un, de se loger comme étudiant,
06:06et deux, le fait qu'eux, ils n'ont pas accès au logement
06:11parce que c'est trop élevé, trop cher, trop ceci, trop cela.
06:13Donc, c'est un désastre.
06:15Donc, les mots, ce n'est pas inquiétant, désastre.
06:19Alors que vous étiez censé être optimiste, Jean-Hervé.
06:22Alors, Emmanuel Cuny.
06:23Il reste 10 minutes.
06:24Jean-Hervé Lorenzi disait, incroyable de bêtises politiques.
06:28Tiens, est-ce que le budget de 2026 évoque cette question du logement
06:35avec peut-être des solutions parce qu'on a désastre
06:37et on a préoccupant quand même de la part de nos deux économistes ?
06:39Il n'y a pas grand-chose, figurez-vous, dans le texte
06:41qui est en débat actuellement à l'Assemblée nationale.
06:43Alors, on en a quand même parlé jeudi.
06:46C'était au Palais Bourbon.
06:48Les députés ont adopté en première lecture
06:50une proposition de loi socialiste
06:52qui vise à pérenniser l'encadrement des loyers
06:56mais contre l'avis du gouvernement.
06:57En gros, on encadre les loyers.
06:59D'abord, ça permet aux communes qui sont en zone tendue
07:02d'appliquer ce plafonnement qui va...
07:05C'est technique, on ne va pas rentrer dans les détails
07:07mais en gros, l'encadrement des loyers,
07:09ça permet aux autorités de plafonner le montant de certains loyers, etc.
07:14Alors, le texte n'est pas encore adopté définitivement
07:17puisqu'il y a le système de navettes parlementaires, etc.
07:19En tout cas, personne n'est d'accord.
07:20Les fédérations de propriétaires et de professionnels de l'immobilier
07:23évidemment s'opposent à cette proposition de loi
07:25selon elle, elle pénalise les propriétaires
07:29et réduit l'offre locative.
07:30Et puis les associations, bien sûr,
07:33elles, elles se félicitent de cette mesure.
07:35En réalité, donc, peu de programmes
07:37sur le logement et l'habitat
07:39dans le projet de loi de finances 2016.
07:41Le logement important,
07:43selon un récent rapport sénatorial,
07:44écoutez bien ce chiffre,
07:464 millions de Français sont aujourd'hui mal logés en France.
07:484 millions.
07:49Anne-Sophie Alcif,
07:50je reprends un peu les propos
07:52qu'a pu tenir Jean-Hervé Lorenzi
07:55parlant de la bêtise politique
07:57qui avait conduit aussi à la situation.
07:58Alors, vous le disiez, en même temps,
07:59ça existe aussi dans d'autres pays d'Europe.
08:02Mais c'est vrai que certains pointent
08:03un certain nombre de règles.
08:05On pense au DPE,
08:07on pense, Emmanuel évoquait,
08:09l'encadrement des loyers.
08:10Est-ce qu'il y a eu une trop forte,
08:11je ne sais pas,
08:12une trop forte rigidification du marché de l'immobilier ?
08:15Est-ce que c'est la seule cause
08:16ou est-ce que c'est beaucoup plus compliqué que ça ?
08:17Non, la vraie cause,
08:18c'est vraiment les questions de financement
08:20et vraiment l'aspect de taux d'intérêt
08:21qui a vraiment touché,
08:22notamment en France,
08:23où on avait les taux d'intérêt
08:24les plus bas de la zone euro.
08:26Donc ça, c'est vraiment le vrai sujet.
08:28Après, en effet,
08:28il y a eu beaucoup de règles.
08:29Alors, c'est vrai qu'il y avait un côté,
08:31justement, relancer l'investissement
08:32parce que vous disiez,
08:33il y avait beaucoup de logements
08:35qui étaient très insalubres
08:36ou des logements qui avaient des difficultés,
08:38notamment en termes de chauffage.
08:40On le sait,
08:40quand il y a eu la crise inflationniste.
08:41Donc l'idée,
08:42c'était de créer des incitations.
08:43Le problème, comme toujours,
08:45c'est qu'on a demandé tout ça en peu de temps.
08:47Le logement,
08:47ça prend quand même du temps.
08:49Et en termes de volume,
08:50c'est vrai qu'on a eu plus de normes
08:52qui ont été transcrits
08:53que dans notamment d'autres pays européens
08:54comme l'Allemagne
08:55ou les pays du Nord.
08:56Donc c'est vraiment ces deux éléments
08:57qui ont fait que,
08:58un,
08:58on a eu une très forte augmentation
08:59des taux d'intérêt.
09:00Donc on savait qu'on allait avoir
09:01une dégradation des conditions de financement.
09:03Et en plus,
09:04en effet,
09:04on a eu toute cette transition
09:05qui, à mon sens,
09:06fallait la commencer plus tôt
09:07et la faire tout au long du temps
09:10pour que les propriétaires
09:11et les différents bailleurs
09:12aient temps de se mettre en marche.
09:14Et là,
09:15on a eu un petit peu tout ensemble
09:16avec notamment les taux d'intérêt,
09:18ce qui a provoqué ces conséquences.
09:19Jean-Hervé Lorenzi,
09:21vous parliez là encore
09:22de l'aspect politique.
09:24Justement,
09:24que doit-on attendre de la politique ?
09:26Que doit-on attendre de l'État ?
09:27Est-ce qu'il vaut mieux
09:28qu'on en attende quelque chose ?
09:30Ou peut-être,
09:31justement,
09:31que le politique se mêle
09:32peut-être un peu moins
09:33de ce sujet-là ?
09:34En réalité,
09:36Emmanuel l'a dit,
09:38il n'y a rien dans le budget.
09:39Enfin,
09:39il y a cette affaire
09:40de limiter la hausse
09:42des locations.
09:45En fait,
09:45évidemment,
09:46qu'il y a une politique publique
09:47dans tous les pays du monde.
09:49Il se trouve que les ministres,
09:50si je vous demande,
09:51comme je ne vais pas vous le faire,
09:53mais le nom du ministre du Logement,
09:54personne,
09:55aucun d'entre nous
09:55ne connaît le nom du ministre du Logement.
09:57Ça n'existe pas,
09:58enfin,
09:58aujourd'hui.
09:59Donc,
10:00un,
10:01je suis tout à fait d'accord
10:02avec ce que tu as dit,
10:04mais il faut aller chercher
10:04du financement,
10:05du financement privé.
10:07Donc,
10:08il faut absolument
10:09relancer
10:11l'investissement locatif,
10:14qui est l'investissement locatif.
10:16C'est-à-dire que,
10:16vous,
10:16moi,
10:17on met de l'argent,
10:18au lieu de le mettre,
10:19je ne sais pas où,
10:19moi,
10:20dans tel ou tel investissement,
10:22on le met dans
10:22la construction de logements
10:23avec un avantage fiscal.
10:25deux,
10:26il faut donner,
10:28considérer que c'est le sujet
10:29le plus important.
10:30Alors,
10:30moi,
10:31je propose,
10:32pour être très optimiste
10:33et positif,
10:34qu'il y ait un nouveau ministre
10:36qui serait ministre du logement,
10:38de l'aménagement du territoire,
10:39de tout ce qui est directement
10:41attaché au ministre de l'économie.
10:42C'est vraiment un problème de l'aménagement
10:44ou du ministre de l'éducation
10:47et de la jeunesse.
10:48Parce que les grandes victimes,
10:51ce sont les jeunes.
10:52Jean-Hervé Lorenzi,
10:53vous restez avec nous,
10:54je précise que le ministre du logement,
10:56c'est Vincent Jeanbrun.
10:57J'ai vu à quel point
10:59vous aviez très rapidement
11:00repris vos notes.
11:02Je le précise effectivement
11:03à nos auditeurs.
11:04Je ne vous cache pas
11:04que j'ai effectivement dû faire
11:05une petite recherche
11:06puisque son nom m'avait échappé.
11:08J'aurais dû le faire aussi.
11:09On se retrouve
11:10et on va évoquer les solutions.
11:12justement que vous avez commencé
11:13à esquisser.
11:14On se retrouve juste après l'info
11:15en une minute.
11:16Il est 10h moins 10
11:16et c'était au Métan Réjimbo.
11:19Y aura-t-il des blocages
11:20d'agriculteurs partout en France ?
11:22C'est l'appel de la coordination rurale
11:24ce matin sur France Info
11:25pour protester contre
11:27l'abattage systématique des troupeaux
11:29lorsqu'un cas de dermatose
11:30nodulaire contagieuse est détecté.
11:33La 64 est toujours bloquée
11:34à carbone entre Toulouse et Pau.
11:37La détention et la consommation
11:39de protoxyde d'azote
11:40interdite dans les Bouches-du-Rhône.
11:42La préfecture prend un arrêté
11:44en raison des risques pour la santé.
11:46Les médias nord-coréens
11:48annoncent la mort de 9 soldats
11:49dans la région russe de Kursk
11:51où une unité du génie nord-coréenne
11:53a été envoyée pendant 4 mois.
11:55Les militaires ont déminé la région
11:57qui avait été occupée
11:58par les Ukrainiens
11:59entre août 2024
12:01et le printemps cette année.
12:02Une cabine
12:03toutes les 22 secondes.
12:05le premier téléferique urbain
12:06d'Île-de-France inauguré ce matin
12:08entre Créteil
12:09et Ville-Neuve-Saint-Georges
12:10en passant par
12:11Limay-Brévan et Valenton
12:12duré du trajet 18 minutes
12:14au lieu de plus de 40
12:16par la route
12:16dans ce territoire
12:17aux portes de Paris
12:18entrecoupé par de nombreuses
12:20voies rapides
12:21et voies ferrées.
12:22France Info
12:26Les informés de l'écho
12:29Emmanuel Cuny
12:31Adrien Beck
12:32Et toujours avec Anne-Sophie Alcif
12:35enseignante en économie
12:36à la Sorbonne
12:36et Jean-Hervé Lorenzi
12:37président des rencontres économiques
12:39d'Aix-en-Provence
12:40Emmanuel Cuny
12:41après avoir dressé ce constat
12:43pas très rassurant
12:44sur l'état du marché du logement
12:46du marché de l'immobilier
12:47passons peut-être aux solutions.
12:48Oui, alors on le disait effectivement
12:50le logement est avec la mobilité
12:51aujourd'hui
12:52une des solutions de base
12:54pour réduire le chômage de masse
12:56en tout cas pour régler
12:58une partie du marché du travail
12:59c'est vrai que le débat revient
13:02à chaque alternance politique
13:04un peu comme le parent pauvre
13:05du budget
13:06dès qu'on change de gouvernement
13:08ou de président
13:09et bien on remet
13:10c'est un peu comme l'éducation nationale
13:11d'ailleurs ce sont des postes
13:12vraiment qui mériteraient
13:13d'avoir une stabilité dans le temps
13:15et patatras
13:16et bien à chaque fois
13:17on a un nouveau ministre du logement
13:18qui prend des mesures
13:19qui sont d'accord
13:20pas d'accord etc
13:21il faut vraiment y voir plus clair
13:23les solutions
13:23on va le voir dans le détail
13:25la fiscalité qu'on a déjà abordé
13:26mais il y a aussi une vraie volonté
13:28d'aller de l'avant
13:28et de mobiliser
13:29de convaincre
13:30effectivement la fiscalité
13:31nous disait Jean-Hervé Lorenzi
13:33il y a des clés à aller chercher
13:35là-dedans
13:35pour inciter
13:36à investir
13:37oui la vraie difficulté
13:39c'est comme ça a été très bien dit
13:41une vision dans le long terme
13:42on pense à la prime de rénov'
13:44j'ai l'impression qu'à chaque fois
13:45que vous venez sur ce plateau
13:45vous nous dites
13:46il faut regarder à long terme
13:47on a l'impression
13:48c'est quand même
13:49ce qui manque quelquefois
13:51la prospective
13:51mais à 20-30 ans
13:53le temps de l'économie
13:54on dit généralement
13:55que le temps de l'économie
13:56n'est pas celui du politique
13:57et inversement
13:58c'est pas à échéance 3 ans
13:59une réforme
14:00mais pardonnez-moi
14:01je vous ai interrompu
14:01Anne-Sophie Hanci
14:02des résultats
14:03mais en effet
14:03avoir une vision de long terme
14:04juste l'exemple
14:05la fameuse prime rénov'
14:07qui a changé 15 fois en 2 ans
14:08donc là en effet
14:09en termes de longévité
14:11le DPE aussi
14:11qui a changé très vite
14:12exactement
14:13donc ça c'est vrai
14:14que pour ce secteur
14:14encore c'est des secteurs
14:15qui veulent investir
14:16qui ont conscience
14:17des difficultés
14:18mais c'est vraiment
14:19les changements
14:20on l'a dit
14:20que ce soit réglementaire
14:21c'est pas forcément la norme
14:22même s'il y en a beaucoup
14:23mais c'est au moins
14:24de garder cette norme
14:25c'est-à-dire qu'une fois
14:25qu'on l'a mis en oeuvre
14:26qu'on est d'accord dessus
14:27on reste
14:28et on change pas tout le temps
14:29c'est vraiment
14:30beaucoup plus ça
14:30qui est difficile
14:31dans ce secteur
14:32que même s'il y a
14:34beaucoup de normes
14:34on l'a dit
14:35trop par rapport
14:35à nos partenaires européens
14:36c'est vraiment ça
14:37la difficulté
14:37Oui justement
14:38j'allais vous demander
14:38il y a plus de stabilité ailleurs ?
14:40Alors dans les pays du Nord
14:41oui un petit peu plus
14:42alors c'est pas du tout
14:43la même structuration
14:44parce que c'est vrai
14:44que dans les pays du Nord
14:45notamment l'Allemagne
14:46en fait vous avez pas
14:47comme la France
14:47où c'est très centralisé
14:48donc vous avez
14:493-4 pôles d'emploi
14:50avec les logements à côté
14:51qui sont très chers
14:52et puis le reste
14:53c'est beaucoup moins cher
14:54en Allemagne
14:54avec les landeurs
14:55c'est beaucoup mieux réparti
14:56donc certes
14:57vous avez des problèmes
14:58de logement
14:58mais vous n'avez pas
14:59ces fortes différences
15:01de prix
15:01comme on peut l'avoir
15:02en France
15:03Jean-Ravé Lorenzi
15:03si on créait un plan logement
15:06on mettrait quoi dedans ?
15:07Alors
15:07question facile
15:11réponse aisée
15:13et courte
15:13Ah je vous en remercie
15:15et courte
15:16Petit 1
15:17je considère
15:18je crée
15:19pour un plan logement
15:21je considère
15:22que c'est très astucieux
15:23enfin plan construction
15:24quand vous allez à Londres
15:27juste un exemple
15:28vous voyez partout
15:28des constructions
15:30vous êtes à Paris
15:31vous regardez
15:31il n'y a pas grand chose
15:32qui se passe
15:34mais ça
15:35dans beaucoup de grandes villes
15:36alors je mets d'abord
15:37un responsable
15:39ou un responsable politique
15:41de très haut niveau
15:42rattaché
15:43qui est à peu près
15:44du niveau
15:44du ministre de l'économie
15:45donc on doit construire plus
15:472
15:48je
15:48mais c'est pas plus
15:49c'est
15:50là où il y a des problèmes
15:5180 000
15:52c'est hallucinant
15:53il faut 3 ou 4 fois plus
15:55ah oui
15:562
15:56c'est géant
15:57pour ça que le mot désastre
15:58est plutôt
15:58en dessous de la vérité
16:00deuxième sujet
16:01je lance
16:02une
16:03une grande discussion
16:04sur les APL
16:05il se trouve qu'on dépense
16:07beaucoup d'argent
16:08les APL
16:08c'est les aides
16:09qu'on donne
16:09pour le logement
16:10elles sont justifiées
16:12évidemment
16:12mais comme toujours
16:14c'est pour
16:14100% des gens
16:16alors il y en a
16:16quelques-uns
16:17qui en ont moins besoin
16:18quand on y touche
16:19c'était arrivé
16:21à monsieur Édouard Philippe
16:22et on dit que ça fait
16:23augmenter les loyers
16:23c'est ça ce que certains disent
16:24on dit donc
16:25la politique
16:26née
16:26vraisemblablement
16:27elle doit vraiment
16:28être évaluée
16:28troisième aspect
16:29on dépense beaucoup
16:30beaucoup d'argent
16:31sur les APL
16:32troisième aspect
16:33je vais chercher
16:34l'argent où il est
16:35même si les taux d'intérêt
16:36sont élevés
16:37ça ne va pas changer
16:38demain matin
16:39et comme moi aussi
16:40je suis en long terme
16:41ça ne changera pas
16:42donc je lance
16:44de nouveau
16:45une mécanique
16:46absolument
16:47j'allais dire
16:48géante
16:49d'utilisation
16:50de l'épargne
16:51des uns et des autres
16:52sur un financement
16:54de l'investissement
16:55locatif
16:56tout simplement
16:57parce que c'est le moyen
16:58d'aller chercher
16:58des solutions concrètes
16:59il y a plus qu'un
17:00il faut aussi
17:02peut-être
17:02oublier
17:03qu'on utilisait
17:04de l'argent public
17:05Emmanuel Cuny
17:05si on touche
17:06à la fiscalité
17:07si on touche
17:08aux aides publiques
17:08on se retrouve
17:09avec la question
17:10des caisses
17:11il n'y a plus d'argent
17:12dans les caisses
17:12alors l'épargne
17:14que vous évoquez
17:15Jean-Berbé l'aurait dit
17:15effectivement
17:166400 milliards d'euros
17:17d'épargne disponible
17:18auprès des français
17:19aujourd'hui
17:19livret A
17:20assurance vie
17:21action à la bourse
17:22etc
17:22est-ce qu'il n'est pas
17:23moment justement
17:24de convaincre les français
17:25avec des produits
17:25adaptés
17:26et non risqués
17:28ou très peu risqués
17:29d'orienter une partie
17:30de cette grosse épargne
17:31vers l'immobilier
17:32je rappelle un chiffre
17:33le taux d'épargne
17:34des ménages
17:34aujourd'hui
17:35c'est 19%
17:38d'épargne près de 20%
17:39en France
17:40et concernant
17:41les dépenses liées
17:43au logement
17:44pour un ménage
17:44on est à 27%
17:45de ce revenu
17:47donc on voit
17:48qu'il y a vraiment
17:49des démarches de manœuvre
17:50Merci à vous
17:51Emmanuel Cuny
17:52je crois que vous aviez
17:52encore quelque chose
17:53à dire
17:53Anne-Sophie Ressif
17:54ce sera pour la prochaine fois
17:55Merci à vous
17:56vous êtes professeur
17:58enseignante en économie
18:00à la Sorbonne
18:01chef économiste
18:01de la société
18:02BDO France
18:03Jean-Hervé Lorenzi
18:04président des rencontres
18:05économiques d'Aix-en-Provence
18:06et je rappelle
18:07évidemment votre livre
18:08qui s'appelle
18:09Un monde de violence
18:10et après 14 propositions
18:12pour éviter une crise mondiale
18:13on en a déjà eu 3
18:15pour éviter la crise du logement
18:16en tout cas
18:17avec vous ce matin
18:18merci beaucoup
18:18et merci Emmanuel Cuny
18:20restez bien sûr
18:22sur France Info
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