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00:00Afrique Midi s'intéresse ce vendredi à l'action des maisons russes en Afrique.
00:04Dans une note publiée hier, le collectif All Eyes on Wagner et l'ONG Impact s'intéressent à l'organisation de ce réseau de centres culturels
00:12chargés officiellement de dispenser des cours de langue et de promouvoir la culture russe.
00:17Mais les maisons russes en Afrique serveraient aussi de relais pour des opérations clandestines d'influence
00:23ainsi que pour des campagnes de recrutement industriel et militaire.
00:27Lou Osborne est membre du collectif All Eyes on Wagner.
00:31Elle est l'invitée d'Afrique Midi. Elle répond aux questions de Carole Vallade.
00:34Lou Osborne, bonjour.
00:36Bonjour.
00:37Alors vous publiez aujourd'hui une note sur le fonctionnement du réseau des maisons russes en Afrique,
00:41un réseau de centres culturels officiellement mais qui mène sur le terrain d'autres activités.
00:47Oui tout à fait. Alors on s'est intéressé aux maisons russes.
00:51Aujourd'hui on voit une floraison de ces centres notamment en Afrique
00:54mais la plupart de ces centres ne sont pas gérés en fait par l'État russe
00:59mais leur gestion et leur propriété en fait a été déléguée à des entités privées.
01:06Et donc parmi ces entités on a un groupe armé, le groupe Wagner
01:09mais on a aussi le centre de diplomatie publique, une espèce d'entité un peu nébuleuse
01:14qui va gérer ces centres-là.
01:17Donc nous on trouve ça intéressant parce que ça montre qu'il y a déjà en fait une dilution des responsabilités.
01:24Est-ce que c'est l'État russe ? Est-ce que c'est pas l'État russe ?
01:26Qui a un fonctionnement assez classique de la Russie
01:29quand elle tente de s'ingérer un peu dans les pays dans lesquels elle opère.
01:33C'est qu'en fait ces centres non seulement ils font des expos sur la peinture, l'histoire russe
01:37mais surtout ils servent de centres de recrutement pour des programmes comme Alabuga Start
01:43qui est le programme de recrutement pour aller travailler dans l'usine de drones en Russie.
01:49Alabuga Start, qu'est-ce que c'est ? A quoi fait référence le nom ?
01:52Alors Alabuga en fait c'est une zone économique qui est en Russie
01:56et qui abrite une partie des industries de défense de la Russie
01:59notamment une usine de fabrication de drones
02:02qui est essentielle en fait à la Russie dans la guerre qu'elle mène en Ukraine.
02:07et donc depuis quasiment 2023, la Russie en fait a lancé des grandes campagnes de recrutement
02:15pour faire venir des gens, notamment d'Afrique, pour travailler dans ces usines-là.
02:21Ils présentent évidemment Alabuga Start, généralement c'est présenté comme étant un programme d'études
02:25qui donne accès à des espèces de stages ou d'expériences professionnelles
02:30où tout est pris en charge.
02:31Donc c'est très attractif, ça leur permet de partir du pays, d'obtenir une formation
02:36et d'avoir une petite expérience professionnelle.
02:39Évidemment, quand ils rejoignent ce programme, c'est pas du tout ça qui se passe.
02:43On leur prend leur passeport, ils sont emmenés sur la zone économique d'Alabuga
02:49et après ils sont mis à travailler dans ces usines.
02:52Et pour donner quelque chose de concret, ces usines, elles ont déjà fait l'objet de bombardements
02:58parce qu'elles sont stratégiques dans l'effort de guerre, donc des gens sont morts.
03:04Donc des opérations de clé dans les signes, y compris des opérations de recrutement militaire ?
03:08Oui, on a vu en fait la maison russe vraiment utiliser, je pense au KAMON,
03:13les centres culturels, pour faciliter le recrutement militaire.
03:17Ça passe par des facilitateurs locaux, agences de voyage ou businessmen,
03:22et ces gens-là en fait sont très proches, ou en tout cas apparaissent au niveau des centres culturels.
03:28Et en fait, on sait aujourd'hui qu'ils sont utilisés par ce qu'on appelle Africa Politology.
03:34C'est un groupe de consultants qui opéraient à l'époque de Yevgeny Prigozine et du groupe Wagner,
03:40qui étaient en charge de l'ensemble de leurs opérations d'influence sur le continent africain.
03:45Aujourd'hui, ces consultants s'appuient sur ces maisons russes-là pour amplifier certaines de leurs campagnes,
03:52pour par exemple en Côte d'Ivoire discréditer certains candidats lors de la campagne électorale qui a eu lieu.
03:58Mais alors si c'est une structure héritée de l'époque Prigozine, à qui est-ce qu'elle répond ?
04:05Qui lui donne des ordres ? Qui la dirige maintenant ?
04:07Ils répondent plutôt aux services de renseignement.
04:09Maintenant, est-ce que c'est le SVR, le renseignement militaire, Guérou ?
04:14Ça, on ne sait pas dire.
04:15Mais aujourd'hui, ils s'insèrent dans des opérations d'influence qui sont montées par les services de renseignement russes.
04:22Ce qui tendrait à confirmer l'hypothèse d'une reprise en main par l'État russe des structures de Wagner,
04:28avec une certaine continuité sur le terrain et au niveau des acteurs ?
04:31Oui, tout à fait.
04:32En fait, on voit depuis la mort de Yevgeny Prigozine une reprise en main qui s'affiche plutôt du côté du ministère,
04:38à la fois du ministère de la Défense évidemment,
04:40mais tout ce qui est culturel, politique, économique, il y a une forte implication du ministère des Affaires étrangères
04:47qui reprennent en fait la main sur ce que faisait le groupe Wagner.
04:50Finalement, de la diplomatie culturelle, du soft power, essayer de faire passer ses idées,
04:56de les répandre dans le monde, la France le fait, les États-Unis le font, le Japon le fait aussi,
05:00tout le monde le fait.
05:01Pourquoi est-ce que c'est différent avec la Russie ?
05:03Oui, tout le monde le fait et c'est assez important que tout le monde puisse le faire.
05:08Le fondement du soft power, c'est en fait, on essaye de séduire par des valeurs qui sont plutôt positives,
05:14faire aimer le pays, faire connaître le pays.
05:17Là où ça devient différent, c'est quand en fait un centre sous une devanture de promotion de la culture,
05:24de promotion de la langue, se transforme en centre de recrutement pour des actions militaires,
05:31en centre à partir duquel des opérations d'influence sont menées
05:35ou qui deviennent une caisse d'amplification dans le pays, ça, ça pose question.
05:39Et en fait, ça pose une deuxième question, plutôt je trouve pour les pays hautes,
05:45est-ce qu'on est toujours dans du soft power ?
05:47La réponse est non, on n'est plus dans du soft power.
05:49Merci.
05:50Merci.
05:51Merci.
05:52Merci.
05:53Merci.
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