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00:00Musique
00:01C'était assez incroyable de monter un projet avec ses amis.
00:28Dans un sport qu'on affectionnait sur une qualité d'événement qui est le Graal.
00:34Et monter un tournoi ATP dans une ville comme Metz, c'est encore plus incroyable.
00:39C'est improbable.
00:44Quand on regarde la carte des tournois ATP, c'est la plus petite ville à accueillir un tournoi ATP.
00:50T'as Adelaide, t'as Washington, t'as Barcelone.
00:54On regarde les noms des villes qui accueillent des tournois ATP.
00:57Et dedans, t'as messe.
01:01Murray, Sébastien Grosjean, Djokovic, Tsonga, mon fils.
01:06La liste est incroyable.
01:07On pourra dire qu'on n'a pas eu Federer et Nadal, mais on aura vu tous les autres.
01:11Et ça, ça a été possible que par le culot incroyable de plusieurs personnes brillantes.
01:18Et je pense que ça, forcément, ça a déteint dans le tournoi pendant toutes ces années.
01:27C'était un tournoi à dimension humaine avec un côté, une fibre un peu rock'n'roll.
01:36Il ne faut pas être vexé parce que ce tournoi s'en va.
01:44Au lieu de se demander pourquoi, on peut regarder dans le rétroviseur et on peut être content de ce qu'on a vu à Metz.
01:48Et je crois que ce mot Fierté a une connotation complémentaire, qui est celle du respect.
01:55Le respect de tous les 48 000 spectateurs qui viennent depuis des années et qui nous ont permis effectivement de réaliser ce qu'on a réalisé.
02:05Moi, si je fais le bilan aujourd'hui, c'était 23 ans d'une histoire incroyable.
02:13C'était un sacré truc quand même, Moselle Open.
02:432002, en février, je joue Rotterdam.
03:01Donc, ça faisait partie de la tournée où il y avait à l'époque Rotterdam, Marseille, ainsi de suite.
03:07Et puis, je suis monté en voiture pour faire le tournoi et je joue Kafenikov.
03:11Donc, c'est un joueur que j'adore. J'adorais jouer. Par contre, on a toujours fait des grosses batailles.
03:15Et une fois de plus, c'était un match de Night Session puisqu'il devait être dans les 5 meilleurs joueurs du monde.
03:21Et une fois de plus, je perds 7-5, 7-6 ou je ne me rappelle plus exactement du score.
03:25Et normalement, ce qui se passe, c'est quand on perd tard le soir, on reste au moins à l'hôtel et on part le lendemain.
03:30Là, j'étais tellement énervé. Je suis passé à l'hôtel, j'ai pris mes affaires et je suis rentré.
03:35Et en arrivant au niveau des échangeurs à Metz, je prends un virage, j'allais un peu vite, je m'appuie sur la corde.
03:57Et là, je tape mes deux jantes dans un trou dans le virage et les roues, elles sont pliées.
04:02Il était assez tard, il devait être 11h30 ou minuit.
04:06Et là, j'appelle Yvon Gérard qui, à cette époque-là, depuis pas mal de temps, gérait un petit peu tous mes à-côtés sportifs.
04:13Au-delà, évidemment, de la simple relation, on va dire, d'intérêt à joueurs, il y avait une véritable amitié.
04:21On avait tous joué au tennis dans le même club qui était le tennis club de Marly.
04:25On était relativement proches, mais eux étaient particulièrement proches tous les deux.
04:30Et je l'appelle, je dis, putain, tu peux venir me chercher.
04:33Il me dit, écoute, c'est quoi, tu viens à la maison, il est tard, t'as mangé, on se cassait une petite croûte.
04:38Puis j'étais pas bien, enfin pas bien, oui, et puis on commence à refaire le monde, et puis on discute, et puis ça s'enchaîne.
04:46On avait aussi une passion, on aimait bien le bon vin.
04:49Il me dit, bah tiens, là, pour le moral, il a sorti une bonne bouteille.
04:58Et on avait une autre habitude, c'était on le noter sur un morceau de nappe, un papier, des choses, la soirée.
05:05Et puis la discussion vient en disant, mais qu'est-ce que tu comptes faire, voilà, après ta carrière, ta transition professionnelle.
05:13Et je dis, le but, à un moment, c'est de continuer et prolonger ma passion, c'est-à-dire que ça va être l'entraînement,
05:20donc peut-être monter une académie.
05:23Et puis, il y avait une chose qui était importante, c'était, pour le territoire, c'était un tournoi.
05:27Parce que c'est des choses qui sont tellement prisées et rares.
05:34Et puis voilà, et puis on finit, on va se coucher bien fatigué.
05:37Et lui, c'était tout le temps un lafto, il avait beau se coucher à 1h, 2h du matin, à 5, 6h, il était levé.
05:42Et là, il me réveille, il me dit, regarde ce qu'on a noté hier.
05:45Je me dis, de quoi ?
05:46Et puis il me dit, mais ça, on va le faire, on va faire un tournoi.
05:48Mais je dis, mais tu sais ce que c'est de faire un tournoi ?
05:50Et je dis, c'est impossible.
05:59Mais il me dit, écoute, si tu connais des directeurs de tournoi, renseigne-toi.
06:03Et ok, et puis ça reste comme ça.
06:06Et après, donc, la tournée en indoor, qui est février, il y a la tournée américaine.
06:13Et donc là, je suis à India Noël, et puis je suis à la terrasse du restaurant le midi.
06:17Du coup, je vois Patrice Dominguez, qui était le directeur du tournoi de Toulouse à l'époque.
06:23Et je lui dis, écoute, ça y est, tu as trouvé ta salle, parce qu'il y a eu l'explosion d'AZF à l'époque.
06:39Donc il y a l'explosion d'usine d'AZF, et en 2001, ce tournoi ne peut pas se faire.
06:43Voilà, le zénith qui accueille ce tournoi est touché.
06:49Et évidemment, les histoires d'assurance, etc., font qu'en 2002, pour la même date, le tournoi ne peut toujours pas se faire.
07:00Ce qu'il faut savoir, c'est que par rapport à l'ATP, on a l'obligation, quand on détient une date,
07:06de trouver une solution les trois années qu'il y en a.
07:12Si pendant trois ans, à l'époque, on ne trouvait pas de date, on perdait justement le droit d'exploiter cette date.
07:19Et donc, je reviens à Indian Wells, et je dis, tu as trouvé ?
07:24Il me dit, non, non, j'ai fait le tour de la France.
07:25Je dis, tu sais quoi ? Nous, chez nous, il y a le palais des sports qui avait brûlé.
07:30Et donc, il y a eu la décision de reconstruire les arènes.
07:34Et je dis, nous, on a une salle qui est flambant neuve.
07:36Et d'ailleurs, on a même l'intention, pour l'inaugurer, de faire une exhibition.
07:39Et ils avaient travaillé sur ce plan.
07:42Et puis, entre-temps, la ville de Metz signe pour un tour de Coupe Davis.
07:48Février 2002, les arènes sont livrées à la fête du tennis.
07:51Metz accueille avec brio le premier tour de la Coupe Davis opposant la France aux Pays-Bas.
07:56Et il me dit, ah bon ?
07:57Je dis, écoute, ce n'est pas compliqué, j'ai un pote, il est là.
08:01Est-ce qu'à un moment, tu veux le recevoir ?
08:02Il me dit, pas de souci.
08:03Et donc, je mets Yvon et Patrice en lien.
08:06Et une semaine après, Yvon descend à Monaco, rencontrer Patrice.
08:13Et l'histoire du Moselle Open, en fait, démarre là.
08:28Yvon m'appelle un jour et il me dit, on a un projet.
08:32Il y a peut-être une opportunité pour monter un tournoi ATP à Metz.
08:36Est-ce que tu peux te charger de nous monter un dossier rapidement là-dessus ?
08:40Bon, je dis, ok, ouais, pas de souci, bien sûr.
08:44Je dis, pour moi, dans ma tête, un tournoi ATP, c'est le graal absolu.
08:48Mais dans ma tête, quand je raccroche, je me dis, bah, j'avais peu de chances d'aboutir.
08:52Voilà.
08:53Mais je réfléchis un petit peu.
08:55J'avais un contact au département de la Moselle.
09:00Il fallait trouver une entité et une collectivité qui prennent le naming du tournoi.
09:06Donc, ils deviennent le partenaire principal.
09:08Je me rappelle, on jouait à la SPZT Metz à l'époque.
09:11Il y avait Pacompeti, Mutis.
09:13Il n'y avait que des jeunes du territoire.
09:15Et on était très soutenus par le département.
09:17Donc, il y avait déjà, de la part du département, cette vision sportive.
09:23Mais, j'ai envie de dire, à tous les niveaux.
09:25Que ce soit le sport, l'activité physique, jusqu'au sport d'élite.
09:34J'étais conseiller général à l'époque, aux côtés de Philippe Leroy.
09:39Et je participais à sa majorité.
09:41Et un jour, la question est venue au débat, au sein de la majorité départementale.
09:46Et j'ai immédiatement apporté mon soutien à cette proposition que faisait Philippe Leroy.
09:54J'ai complètement souscrit à cette démarche.
09:56Parce que je croyais à l'attractivité du sport et de la culture.
10:00La ville de Metz, Sylvain Castendutch, qui était à la mairie au service des sports,
10:07a aussi tout de suite vu l'intérêt et grandement contribué.
10:09Et puis voilà, c'est comme ça, les planètes se sont alignées, toutes.
10:18Voilà, la convention est signée.
10:20Metz accueillera du 27 septembre au 5 octobre prochain, le premier Open de Moselle.
10:25Cela s'annonce comme un grand événement sportif.
10:28Et évidemment, on s'est plongé pleinement dedans, pendant toute cette année.
10:33Et voilà, en 2003, on a monté ce premier tournoi.
10:38C'était assez incroyable, avec des souvenirs de dingue, des leçons de vie incroyables.
10:43Et surtout, une aventure humaine extraordinaire.
10:46Extraordinaire.
10:47Là, on a pris de l'avance.
10:58On est plutôt bien.
10:59Regardez, tu vois, les terrains, les deux sont faits.
11:02Là, ce matin, Harold, il joue tout à l'heure à 15h sur le cours 1.
11:08Donc ce matin, le cours 1, normalement ce matin, les deux cours sont faits.
11:11Là, ils sont en train de mettre tout ce qui est panneau LED.
11:13Donc aujourd'hui, tous les panneaux LED sont faits.
11:15Ils ont déjà monté les écrans.
11:16Donc là, je suis jouable.
11:18Là, c'est jouable, ça y est.
11:21Ouais, ouais.
11:25C'était une page blanche, il y avait tout à écrire.
11:28Heureusement, on avait un professionnel, la personne de Patrice Dominguez.
11:35Et on avait surtout un joueur encore en activité qui était Julien Boutard.
11:38Donc on était derrière eux souvent.
11:41Et c'était eux qui nous apprenaient à comment monter un tel événement.
11:46Il fallait prendre possession du lieu, ce n'était pas évident.
11:49Les arènes, c'est quand même qu'il y a une salle de spectacle, une salle avec 3500 places.
11:56Mais tout le reste sont des salles de sport associatif qu'il a fallu démonter de A à Z et remonter.
12:01Pour en faire un village, des salles de réunion, avec tout le barnum qu'on a monté.
12:07Il y avait beaucoup, beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses à apprendre.
12:10J'ai envie de faire les choses très bien.
12:13Mais aussi avec ce côté, on est là aussi pour prendre du plaisir.
12:16Et je pense que le tournoi a toujours eu ça en lui.
12:18C'est ce petit grain de folie qui était dans la personnalité de chacun.
12:26On a toujours eu ce côté un peu rock'n'roll au début, ça c'est sûr.
12:30Ce n'était pas amateur, mais on avait quand même cette manière de travailler qui était un peu différente, on va dire.
12:37C'est vrai que cet événement pour le construire, alors je ne vais pas sortir cette expression,
12:41mais c'était, on l'a faite avec la récup, c'était que sur le montage,
12:48quand tu vois un moment Patrice, l'image que tu as, donc c'est ancien champion, DTN,
12:53président au bord de l'ATP, Monte Carlo, et j'en passe.
12:59Et quand à un moment, on le voit arriver visseuse, perceuse, les clous, les tableaux,
13:05faire venir ses collections privées de Paris, les tableaux, hop.
13:08On a fait des trucs de fous, ce premier tournoi, et je me souviendrai toujours,
13:13on installe le parterre de loge derrière les bâches de fond de cours,
13:17et le vendredi soir, ce n'est pas des bêtises, le tournoi démarre le samedi matin,
13:21le vendredi soir, on est assez crevé, on sait qu'on est à plein d'heures,
13:25et on va s'installer, on avait monté les moquettes, mis les chaises.
13:29Et je me souviens avoir appelé Yann en lui disant, écoute, viens voir ta soir,
13:33cinq minutes à côté de moi, il m'a dit quoi ?
13:36Je me suis dit, écoute, viens voir.
13:38Et effectivement, on s'est rendu compte que les loges avaient été,
13:43on avait monté trop les loges, il y avait des places en tribune aussi,
13:48on ne voyait rien.
13:49Je me vois tout à fait démonter les moquettes, rajouter des planches,
13:54et rajouter du plancher pour en...
13:55Enfin, voilà.
13:56Mais tout ça, ça s'est fait, même si c'était dans le stress,
13:59parce qu'évidemment, il fallait que le lendemain à dix heures,
14:01on ouvre les portes.
14:03Mais voilà, mais ça s'est fait aussi dans la bonne humeur,
14:06parce qu'on était une équipe qui s'entendait bien,
14:09parce que ça fonctionnait comme une famille.
14:10En fait, nous, on était des collègues tous ensemble,
14:13mais on se voyait tous en dehors.
14:15Et si Patrice était encore là, on se verrait toujours.
14:17Voilà.
14:18Donc oui, on est parti d'une copie blanche,
14:20ça a été du stress,
14:21mais on y est arrivé.
14:22C'est une période où je me suis fait une rupture
14:39du flou zépineux, long biceps,
14:42et je dois me faire opérer juste avant le tournoi,
14:45le tournoi que je dois faire.
14:46Donc c'est ça aussi, le symbole, il est incroyable.
14:50Et donc, ça a été ma première expérience de commentateur.
14:57Quelle application pour ce coup d'une facilité déconcertante ?
15:03Non, le voilà.
15:04Il fait encore des petits pas.
15:06Au final, on a Gonzales qui fait partie aussi des gueules du circuit,
15:11certainement le mec qui frappe le plus fort en coup droit,
15:14et contre un Français.
15:20Et ça y est, c'est fait !
15:23C'est fait !
15:25Arnaud Clément qui s'impose !
15:27Match en 3-7,
15:28et Arnaud avec qui j'ai joué en double,
15:30avec qui j'ai tourné en double,
15:32avec qui je suis hyper proche,
15:33non, non, cette première édition,
15:35c'est juste un pur bonheur.
15:38Quand Arnaud Clément gagne,
15:40on fait l'ouverture du 20h.
15:42Et ça, c'était fantastique pour nous.
15:45C'était juste la récompense du boulot
15:48qu'on avait effectué depuis un an.
15:50Cette victoire française, c'était extraordinaire.
15:52Après, il y en a eu d'autres, bien sûr, des victoires françaises,
15:54mais cette première victoire française,
15:56c'était juste incroyable.
15:57Il y a eu les 4 titres de Tsonga,
16:02les 3 de Gilles Simon.
16:08Et puis, tu as Lucas Pouille,
16:10et tu as surtout Hugo Humbert.
16:12Quelle meilleure histoire que le Messin
16:14qui vient remporter le tournoi ATP
16:16dans sa ville de Metz,
16:17qui n'est pas une mégalopole à 2 millions d'habitants.
16:27L'identité du Moselle Open,
16:39c'est une identité française.
16:41Parce que c'est le rendez-vous du tennis français.
16:43Tu n'as pas un joueur français
16:45sur les 20 dernières années
16:46qui ne soit pas passé par le Moselle Open.
16:52Sébastien Grosjean,
16:53il n'a pas fait les premières éditions.
16:54Il l'a fait 2006 ou 2007.
16:58Paul-Henri Mathieu, il est passé par là.
17:00La génération d'après,
17:02ils ont tous gagné.
17:03Nicolas Mahut l'a fait des années et des années.
17:05Gaël Monfils,
17:06ils sont tous venus ici, de toute façon, je pense.
17:09Gasquet Monfils, c'était des bébés au départ.
17:12Ils ont fait leurs premières armes
17:13sur le circuit ATP à Metz.
17:14Ils sont venus quasiment chaque année, à chaque fois.
17:16Richard Gasquet, c'était une attraction.
17:27Tout le monde ne parlait que de lui.
17:29Il était très jeune.
17:30On a eu souvent ce genre de joueurs.
17:32On se rend compte que c'est surtout les Français
17:33qui font la ferveur du public,
17:37vraiment, d'être soutenus,
17:38se retrouver un petit peu comme une étape de coupe d'Evis.
17:41On a beau dire,
17:42les gens sont contents quand ils voient des Français.
17:45Quand on était diffusé en France,
17:46il y avait beaucoup plus d'audience
17:48quand c'était des joueurs français qu'étrangers,
17:51même s'ils étaient bien mieux classés ou plus connus.
17:53On priait tous pour que le dimanche,
17:55on ait un joueur français
17:57contre un très bon joueur étranger.
17:59Voilà, ça, c'est la meilleure formule.
18:02Mais voilà, on a eu d'excellents joueurs
18:05et c'est vrai que les Français
18:06ont eu beaucoup de réussite à Moselle Open.
18:10Les Français, c'était une partie
18:11de la politique sportive du Moselle Open,
18:14mais ce n'était pas le seul attrait.
18:15Sous-titrage Société Radio-Canada
18:19Sous-titrage Société Radio-Canada
18:20Sous-titrage Société Radio-Canada
18:21Sous-titrage Société Radio-Canada
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18:31Sous-titrage Société Radio-Canada
18:32Sous-titrage Société Radio-Canada
18:34Sous-titrage Société Radio-Canada
19:04qui est serbe comme Novak Djokovic. C'est un type qui grenouille un peu dans le milieu du tennis à
19:10mèche. Je lui dis « est-ce que tu veux bien me servir de traducteur avec Novak Djokovic ? ». Il
19:14accepte très volontiers. Les deux se connaissaient visiblement et nous voilà assis tous les trois dans
19:18les escaliers des arènes sans garde du corps, sans attaché de presse de l'ATP, sans attaché de presse
19:24de Djokovic. Et on papote comme ça. Et ce que je garde de ce mec, c'est qu'il n'a même pas 20 ans
19:31en fait à ce moment-là. Il n'en est qu'à son deuxième titre sur le circuit ATP, il doit être quelque
19:37chose comme 22e mondial. Et le mec direct me dit « mais moi je serai un jour numéro un mondial ».
19:41Et on voit quelle carrière incroyable il fait ensuite, 24 titres du Grand Chelem, le plus grand
19:54tennisman de tous les temps, en tout cas au palmarès. Donc il y avait comme ça des joueurs
19:58en développement, des joueurs en devenir.
20:00C'est vrai que ça a toujours été une constante d'avoir ce qui se faisait peut-être de mieux dans les
20:09jeunes joueurs qu'on pensait capable d'aller très loin. On a eu aussi des Zverev quand tu es très
20:16très jeune, à 15 ans ou 16 ans je crois en qualif dans le tournoi. On a eu la chance d'avoir toute cette
20:24génération-là de très très très bons joueurs. Andy Murray a joué au Moselle Open. Il est venu tard,
20:28quand il avait déjà fait sa grande carrière, c'était incroyable de le voir, mais il est venu
20:31aussi plus tôt dans une des premières éditions. Et on ne savait pas non plus que ça allait devenir
20:36un des quatre fantastiques. En fait c'est ça aussi la petite magie, c'est que tu allais voir des matchs,
20:41tu ne connaissais pas forcément les mecs, mais deux ou trois ans après tu les voyais dans d'autres
20:47tournois à Roland-Garros dans les Grandchers, mais tu pouvais dire « ce mec-là, moi je l'ai vu ». Moi je l'ai vu un lundi en début d'après-midi dans les
20:52arènes de Metz, on n'était pas si nombreux à l'avoir vu, et j'ai vu ce gars-là jouer à Metz.
20:56Et puis on a eu d'anciens numéros 1 mondiaux quand même, on a eu des Saffine, on a eu des Ferreiro,
21:01on a eu des Moya. On a eu Alex Coretcha, on a eu un type que les passionnés de tennis voulaient
21:07absolument voir, c'était Marc Philippe Houssis. Mais c'était incontournable aussi parce que les
21:12pipites en devenir c'est bien, mais avoir un joueur comme Juan Carlos Ferreiro qui a déjà gagné des grands
21:18Schlem déjà été numéro 1 mondial aux arènes de Metz, voilà c'est quelque chose que tu as forcément envie de voir.
21:24Je me souviens quand on a su qu'on allait avoir Saffine, on a fêté ça toute la soirée, c'était
21:30extraordinaire. Marat Saffine c'était quand même un joueur exceptionnel, j'ai jamais vu autant de
21:35monde faire la queue devant la billetterie aux arènes pour voir Marat.
21:39On dirait un jour de solde dans un supermarché, tout le monde se presse, se bouscule, tout ça pour
21:44approcher la star de l'Open de Moselle, le tsar Marat Saffine.
21:48Le pouvoir d'attractivité de ce mec là dépasse tout. Saffine il peut jouer contre n'importe qui,
21:54il peut jouer n'importe comment, t'as envie de venir le voir jouer à Metz. Et avoir ce type de joueur,
21:59il y en a eu d'autres mais pas comparable. Lui c'était vraiment niveau charisme, niveau passé,
22:05niveau légende du tennis. Ce qui fait que pour un tournoi de cette catégorie, on a vraiment eu des
22:12plateaux dignes de premières semaines de grands chelems ou de tournois ATP de calibre supérieur type 500.
22:21Ah oui, je sais où tu veux revenir, c'est que tu veux revenir sur cette fameuse édition 2004 où on a signé, et c'est sur notre affiche en plus cette année-là,
22:47Gonzales, Nadal, James Blake. Et là, la semaine avant le tournoi, le lundi, chaque jour il y a un joueur qui se retire.
22:58Enfin, un joueur, une tête de série qui se retire, il y en avait huit. Et donc on perd, en cinq jours ou six jours,
23:06on perd nos huit meilleurs joueurs. Alors là on s'est fait déchirer. Publicité mensongère et ci et ça, ça a été une catastrophe.
23:14Une catastrophe.
23:23Vavrinca, en 2014, il est attendu à Metz par tout le monde. Il a un jeu qui est ultra spectaculaire, il est charismatique.
23:30En Suisse, t'as fédéré Vavrinca. Donc évidemment, quand il fait faux bon pour des raisons qui sont plus ou moins justifiées,
23:37tout le monde est déçu, tout le monde est un petit peu en colère.
23:40On le signe dès décembre et il se trouve qu'en janvier, il s'envoie l'Open d'Australie. Et donc lui, automatiquement, son statut a changé.
23:50Quand t'es 12e mondial et puis quand t'es 3e mondial, ta démarche de jouer des 250 ou haute, elle est plus la même.
23:57Heureusement, ça a mis un peu la pression, il est revenu l'année d'après. Bon, il n'a pas fait des miracles non plus l'année d'après.
24:01C'était très longtemps, mais en tous les cas, le public l'a vu.
24:04On en a eu quand même pas mal de déconvenus comme ça. On a eu Gaël aussi, une fois, qui est venu et puis finalement, qui fait ses essais et qui s'en va.
24:14Et qui va voir le mariage de sa soeur ou je ne sais pas quoi, mais bon.
24:18Il faut savoir que les organisateurs n'y sont absolument pour rien. On n'est pas là pour monter un bateau.
24:23On les a réellement signés, ces contrats. On espérait bien évidemment pouvoir donner ce plaisir au public, mais voilà.
24:29Il y avait toujours un petit obstacle, c'est-à-dire que des fois, c'était un match de Coupe Davis qui tombait très mal avec cette date-là.
24:35Des fois, c'était immédiatement après l'US Open et les joueurs étaient épuisés et n'avaient pas forcément envie de venir.
24:40Il y avait la concurrence d'une tournée asiatique qui pouvait générer beaucoup de revenus et pas mal de points aussi.
24:45Donc, il a fallu se battre. Il a fallu se battre et les équipes du Moselle Open se sont toujours acharnées à aller chercher des joueurs.
24:52Je sais que c'est un travail qui durait quasiment une saison.
24:54Donc, c'est un vrai combat et c'est une vraie prouesse d'avoir su garder ce tournoi avec un tel niveau de tableau.
24:58Même s'il y a eu des années plus décevantes que d'autres peut-être,
25:01mais c'est quand même une sacrée prouesse d'avoir un tel palmarès sur un tel tournoi pendant si longtemps.
25:05Il ne faut pas penser qu'on a vécu des années toujours en totale tranquillité et quiétude. Non, ce n'est pas le cas.
25:22L'histoire de Moselle Open, ça n'a jamais été linéaire. Des histoires de vente, offre d'achat, il y en a eu...
25:31Ouais, il y en a eu moult.
25:32Le tournoi partenaire Sport5, nous, on était locataires de la date.
25:49Gilles Moreton, directeur de Lagardère, à l'époque, rachète Sport5.
25:54Et en 2009, Lagardère laisse entendre qui souhaiterait ou qui ne serait pas désintéressé pour vendre la date.
26:01Il y a d'autres villes qui se positionnent, il y a une histoire très, très complexe.
26:08Alors, je n'étais pas à Abu Dhabi, et bref.
26:12Et puis, à ce moment-là, Yvon qui était sorti de la boucle, je vais le voir, je me dis,
26:16mais si on peut racheter la date, est-ce que ça t'intéresse de revenir dans la boucle ?
26:20Je me dis, ben tant mais évidemment.
26:22Et là, ça y est, ils ont mis en route la machine.
26:24Et puis, ils se retroussent les manches en se disant, ben, on va appeler des copains
26:28qui sont du territoire, qui peuvent nous soutenir, qui peuvent être intéressés.
26:31Yvon me rappelle et il me dit, écoute, il faut qu'on essaye de garder ce tournoi à Metz.
26:37On va trouver et on va essayer de monter un pôle d'investisseurs.
26:43Le postulat de départ est hyper sain, en fait.
26:45C'est que t'as une société, t'as de l'argent plus ou moins, t'aimes ton territoire,
26:51ben, tu mets de l'argent pour garder une pépite ou pour acheter une pépite
26:54ou pour l'inscrire de façon éternelle sur le territoire.
26:58Et c'est là qu'ils arrivent à trouver 24 actionnaires pour acheter à Lagardère la date en 2009.
27:06Et là, pour la prouesse, c'est là qu'elle est apparue peut-être la plus remarquable.
27:13Parce que tu es face à des réalités financières qui vont bien au-delà du microcosme économique Mosellan,
27:19aussi motivés soient-ils.
27:31Ça dit quand même beaucoup de ce qu'est Moselle Open.
27:33C'est-à-dire qu'il y a vraiment des liens qui se sont noués avec tous ces chefs d'entreprise.
27:38C'était notre grande force parce qu'on avait monté un village et ça, c'était au départ aussi ce que Patrice et Julien ont amené au départ.
27:50C'était de constituer ce pôle d'échange économique.
27:54Il faut rentrer de l'argent, des partenaires, des VIP pour faire fonctionner un tournoi comme ça.
27:59Et donc, on avait créé un village VIP.
28:02Et ce village n'a fait que grandir, en tous les cas au fur et à mesure des années.
28:10C'est devenu l'endroit où les gens font leurs opérations de relations publiques.
28:14Il y a un vrai centre économique de la région pendant une semaine.
28:19C'est-à-dire qu'on y voit les chefs d'entreprise, il y a des réunions d'affaires, il y a du business qui se crée.
28:26C'était un lieu incontournable du business et des échanges commerciaux ici dans l'Est.
28:32Et à un moment donné, même jusque-là dans les dernières éditions, il y a énormément de partenaires.
28:38Il y a 250 entrepreneurs partenaires qui ont un espace sur, je dirais, la semaine.
28:45Il y a 2500 décideurs économiques qui sont là.
28:49Quand on écoute même des gros partenaires qui ont l'habitude d'être sur les grands tournois,
28:54ils nous disent, voilà, votre village, il est magnifique.
28:57Vous mettez vraiment un point d'honneur à accueillir vos clients.
29:00Vous pensez à tout au moindre détail.
29:03Il y a un truc vraiment comme si on les invitait à la maison.
29:05Parce que ça aussi, il faut en parler, c'est aussi l'ADN de notre tournoi.
29:08Il y a quelque chose de très festif.
29:10On était tellement heureux d'accueillir tous nos partenaires.
29:13Et je pense que ça, c'est pas forcément quelque chose qu'on peut retrouver dans d'autres tournois.
29:22Il y avait une vraie singularité dans Moselle Opel.
29:25C'est-à-dire que moi, je me retire de là pour être avec les autres.
29:32Donc ça fait 8 au total.
29:35Plus largement, il y a des retombées économiques hyper importantes pour ce tournoi.
29:40On voit toutes les entreprises qui travaillent pour ce tournoi, qui font vivre des gens.
29:44Marco Tullio, c'est des centaines de milliers évidemment d'euros de chiffre d'affaires.
29:51Mais derrière, c'est des emplois qui sont créés.
29:54Moselle Opel, c'est les dernières études, c'est un équivalent de 120, 130 équivalents en temps plein.
30:03C'est je ne sais pas combien de millions tous les ans qui retombent dans l'économie locale.
30:08Et puis en 2010, comme on a rentré G11 dans le capital, on se dit bon maintenant, ce tournoi, ça fait 6 ans, 7 ans qu'il est là.
30:27Mais on ne le fait pas beaucoup évoluer non plus parce que les infrastructures ne nous permettaient pas de le faire évoluer.
30:31Et je me souviens du directeur général de G11, Olivier Ferraton, qui nous dit, mais les gars, pourquoi est-ce qu'on ne le montrait pas à Metz Expo ce truc-là ?
30:45Je dis, nous, on est des agenceurs, on vous montre les tribunes, on fait tout quoi.
31:01On avait la première dimension qui était le fait de la mise en place, on va dire, entre 2003 et 2010.
31:08Là, on était monté d'un cran.
31:11On a gagné un prix là-bas, quand on était là-bas par l'ATP.
31:25C'était un des premiers tournois indoor qui avait les deux terrains d'entraînement sur place.
31:30On avait mis un objectif, c'était de donner beaucoup plus au public que ce qu'on donnait aux arènes.
31:36Et donc, on avait mis des deux terrains au centre de notre organisation, avec un accès d'un côté pour le public et un accès pour les VIP de l'autre, avec le village.
31:49Et ça, c'était incroyable.
31:50Tu étais comme dans un clubhouse de tennis. Tu étais là en train de prendre un verre, un café et puis tu avais Tsonga Wawrinka qui était juste là en train de s'échauffer ou de s'entraîner.
32:01On avait ça sur les deux cours et on avait aussi fait un accès pour le public. Donc, c'était incroyable. Et puis, donc, c'était grand. Il y avait de la place.
32:08Il n'y avait plus de problème de parking. Alors, c'était un peu plus loin, mais il n'y avait pas de problème de parking.
32:12Le central était sympa. Il y avait deux petits poteaux qui nous emmerdaient un petit peu.
32:15Mais non, moi, j'ai adoré les trois éditions qu'on a fait là-bas. Je trouvais ça vraiment génial.
32:20Il y avait cette zone un peu où il y avait des boutiques, des expos, des choses comme ça.
32:27On avait un village qui était partenaire, qui était monstrueux puisqu'il y avait une grosse place centrale, les partenaires autour.
32:36Ça fusait. On avait des idées tout le temps et on a monté des choses incroyables.
32:41Moi, j'ai fait des choses avec des auto-écoles. On a mis des salles de cinéma. On a mis un bar à ongles avec le printemps.
32:47On a fait des défilés de mode avec le printemps. On a fait défiler Joe.
32:51J'avais été voir Joe. J'ai dit, écoute, Joe, il y a un défilé. Tu ne veux pas défiler ce soir ?
32:54J'ai dit, écoute, je sors de mon match. Joe, allez !
32:58C'était vraiment digne d'un tournoi ATP 500 à ce moment-là.
33:17Alors après, on va parler peut-être du plus important, c'est le côté financier.
33:23Effectivement, ça ne s'est pas passé exactement comme on l'avait prévu.
33:29Ça a coûté une tonne. Ça a coûté une tonne parce qu'au moins les arènes, elles avaient au moins les tribunes.
33:34Même s'il fallait tout décorer, même s'il y a des gros investissements de décoration.
33:38On n'avait pas ça à MetzExpo, mais il fallait tout faire.
33:45Ce qui nous a forcé de revenir aux arènes en 2014.
33:48Mais les trois années à MetzExpo, ça a été une période incroyable.
33:51Vraiment, on a fait des choses extraordinaires.
33:54Et bon, malheureusement, ça n'a pas marché comme espéré.
33:57Donc, on est un peu revenu en arrière.
33:59Voilà.
34:08Je crois que j'ai préféré les arènes quand même.
34:10Peut-être plus de contact avec le public.
34:13Ouais.
34:14Moi, j'arrive, je me dis, tiens, c'est plus le tournoi, comment dire,
34:20comme on peut l'imaginer à New York, à Shanghai, tout ça.
34:25C'est le tournoi où vraiment, je me sens chez moi.
34:29Franchement, c'était hyper agréable puisque tout était facile.
34:32Il y avait un service de chauffeur avec qui je me suis pris aussi d'amitié avec certains et tout ça.
34:38On est allé à la pêche, on est allé sur la Moselle, enfin bref.
34:41Quand les mecs arrivaient sur place, je crois qu'ils ont trouvé au Moselle Open un bon compromis
34:48entre une organisation d'excellence parce que pour autant que je sache,
34:53c'est un tournoi qui a toujours été très apprécié sur le circuit et très bien noté
34:57et quelque chose de très convivial, de très chaleureux.
35:01Il y a une ambiance particulière dans le tournoi.
35:04Il y a quelque chose et il y a surtout la ville de Metz que beaucoup de joueurs
35:09ont pu découvrir à l'occasion de Moselle Open.
35:13Beaucoup de personnes aussi qui sont sur le circuit et qui voyagent de tournoi en tournoi.
35:17Et c'est vrai, quand notamment Grosjean et Clément sont montés là,
35:22ils pensaient trouver que des casernes et des industries et avoir un truc.
35:28Ils se disaient « Ah putain, mais c'est là que tu habites ».
35:30Donc voilà, quand on parle d'un événement comme celui-là, de la notoriété que ça apporte ou autre,
35:34effectivement, quand on voit la première fois que Joe vient et puis il se prend en photo
35:38devant le temple protestant à l'époque, ça avait fait des dizaines de milliers de vues et autres
35:43parce que la photo était belle, ça a vachement de sens.
35:46Et pour nous, ça donnait une toute autre image au département de la Moselle.
35:50Et puis ça faisait partie de notre politique d'attractivité.
35:52Montrer que la Moselle, c'est autre chose que l'histoire qu'on ne cesse de raconter.
35:56C'est aussi que nous avons un présent.
35:58Et puis démontrer que nous avons une ambition, un savoir faire, un savoir accueillir.
36:03On a beaucoup appris de Messexpo.
36:17On est revenu aux arènes avec cette expérience.
36:21Et entre guillemets, en réunissant les espaces VIP de Messexpo ici,
36:25plus le cours central que le public aimait tant, on avait tout.
36:30Voilà. Sauf que malheureusement, les arènes sont trop petites et pas de parking.
36:37C'est vraiment l'inconvénient.
36:38Comme en plus, on sortait d'une période où il y a eu des pertes d'argent
36:41et que la ville nous demandait de revenir et qu'un an après, ils disent
36:45« Ah bah non, nous, là, Yvon qui à ce moment-là fait à peu près le tour,
36:54il dit écoute, voilà, il est plein le dos, voilà, il faut vendre. »
36:58Et puis c'est là où à un moment, on rentre en désaccord avec Yvon.
37:15C'est l'année, la mise de récompense du Bréservé 2016.
37:25Ah bah, on pensait que c'était la fin, oui.
37:28C'était un moment d'émotion très dur.
37:32Je me vois encore avec Jean-Guillaume.
37:35On était tous là et on s'est dit, bon ben, allez, c'est la dernière fois
37:39on se prend par la main sur le cours central.
37:42À l'époque, le tournoi se faisait au mois de septembre,
37:44donc au mois de septembre 2016, j'y suis pas.
37:47J'apprends un peu, comme tout le monde, par la presse,
37:51comme quoi, effectivement, il y a un projet de vente du Moselle Open à Taipei.
38:07Je dis, mais Yvon...
38:09Je dis, je pense que je suis sûr que le tournoi, il peut être pérenne
38:12et qu'à un moment, il faut juste l'apprendre différemment.
38:16Et puis, il me dit, mais non, c'est fait.
38:20Je dis, mais non, laisse-nous au moins le temps.
38:22Il me dit, mais c'est impossible, vous n'allez pas pouvoir...
38:25Il me dit, mais si tu as envie d'aller au combat,
38:29mais vas-y, il n'y a pas de chance, puisqu'à un moment, on a déjà vu l'ATP ou autre.
38:36Et donc, à ce moment-là, je réfléchis à si, à un moment, le tournoi est viable.
38:43Depuis 2003, il était déterminé, ce tournoi, il ne voulait pas le perdre.
38:47Voilà, c'était...
38:49Je pense déjà que ça l'a aidé dans sa reconversion.
38:51Et puis derrière, oui, c'est son bébé, quoi.
38:55Donc, non, c'était impossible pour lui de le perdre.
38:58S'il pouvait faire quelque chose, il fallait qu'il le fasse.
39:02Il y a deux personnes qui ont eu un rôle déterminant.
39:05C'est Raymond Doudot, du groupe D'Elessis.
39:08Et Stéphane Bourguignon, qui lui, avec sa société de location,
39:14de matériel événementiel.
39:16Donc, tous les deux, ils se sont engagés déjà sur un gros montant
39:19en termes de partenariat.
39:21Et une personne, et je me rappelle, j'avais croisé comme ça,
39:25et me dit, Julien, salut, tu ne sais pas qui je suis,
39:28mais moi, je te connais, il faut que tu viennes me voir.
39:30Il y avait effectivement l'engagement que j'avais pris
39:32vis-à-vis de Patrick Byten depuis toujours.
39:34Et donc, Patrick me demande si je suis disposé
39:37à venir en tant qu'actionnaire du Moselle Open,
39:41donc de la SAS, et ma réponse est oui.
39:44J'ai réuni autour de nous, pas autour de moi,
39:47autour du département, des acteurs économiques,
39:50des chefs d'entreprise, qui avaient exactement les mêmes valeurs que moi,
39:53c'est-à-dire profondément attachés à la Moselle,
39:55profondément attachés au département,
39:57profondément attachés à notre histoire,
40:00parce que c'est tout cela.
40:01C'est le caractère Mosellan qui s'exprimait là,
40:04et qui disait, pour nous c'est absolument impossible,
40:07vous n'allez pas nous arracher le Moselle Open,
40:09et ils se sont rassemblés.
40:11Et quelqu'un a eu un rôle important, même capital,
40:13c'est Gilles Simon, parce que voilà,
40:15tu peux être en tant que joueur responsable d'une certaine,
40:18des joueurs du top 10, des joueurs de 10 à 50, de 50 à 100,
40:23et il a dit, ben, nous les joueurs,
40:25à un moment on n'a pas envie,
40:26il y a suffisamment de tournois qui sont partis à droite à gauche,
40:28que ça reste en Europe, en plus voilà, Taipé.
40:32Et bon, ben moi dans cette histoire-là,
40:34j'étais juste aller voir Gilles en lui disant,
40:36je crois que c'est important que tu interviennes quand même,
40:38parce qu'on peut considérer aujourd'hui que c'est un patrimoine
40:40d'avoir un tournoi en France, parce que c'est très rare.
40:43Dans la plupart des autres pays, ils ont zéro tournoi.
40:52Et l'ATP se retrouve avec deux dossiers
40:55de la part d'un même tournoi,
40:57avec 95% des actionnaires qui veulent vendre à Taipé,
41:03et trois mecs qui veulent le garder sur leur territoire.
41:09Et puis là, je me retrouve, parce que c'est un sujet assez délicat,
41:13il y a une vingtaine de personnes,
41:15l'ATP, tout le board, et puis le juridique ou autre,
41:18à leur exposer le dossier.
41:27Jamais il a...
41:29Jamais il a sauté de joues en fait,
41:31parce qu'il sait que, quand même,
41:33il a gardé son tournoi, mais c'était très dur.
41:43Ça lui a coûté un peu cher, effectivement,
41:45mais c'est la vie.
41:47C'est comme ça, il a pris cette décision-là.
41:49Et je trouve que ça manque un peu de reconnaissance,
41:53de la vie de lui, de temps en temps.
41:57À la fin, le tournoi continue,
41:59mais il y a quelque chose qui, forcément, se casse.
42:05Et aujourd'hui, Yvon n'est plus là,
42:07et forcément, pour moi, je me dis,
42:09ben voilà, ces deux-là,
42:12ils seront restés fâchés,
42:14alors qu'Yvon est parti, c'est un peu dommage.
42:16Il y a une histoire d'amitié de 30 ans,
42:18enfin, même plus que ça, 40 ans.
42:20J'ai vraiment eu du mal à digérer cette histoire.
42:23Bon, voilà, maintenant.
42:24C'est pour ça que je ne me suis jamais exprimé
42:26sur quoi que ce soit sur ce tournoi,
42:27et c'est la première fois que je le fais.
42:29C'est peut-être à ce moment-là que l'histoire de départ originelle,
42:35j'ai envie de dire, des trois copains de Marly,
42:39se heurtent à la croisée des chemins.
42:56Je ne pense pas qu'il faut qu'il y ait de nostalgie
42:57sur le fonctionnement d'avant et le fonctionnement d'après.
42:59On ne pouvait plus faire de l'artisanat,
43:01il fallait faire de l'industrialisation du tournoi,
43:03et le virage a été pris,
43:06il a été bien pris.
43:08Il faut savoir qu'allait le Moselle Open de l'époque où la société,
43:11il n'y avait pas de tableau de bord,
43:13il n'y avait pas de plomb d'action commerciale,
43:15il n'y avait pas de stratégie clairement écrite.
43:19La première des choses importantes, c'était de dire,
43:21ben voilà, l'argent, le tournoi,
43:23la société perdait de l'argent et était mal gérée.
43:27Et donc la première des choses, ça a été de regarder les comptes.
43:37J'arrive en fin 2016.
43:39Si tu veux, pour moi, le premier mot,
43:41ce n'est pas la balle de tennis quand je suis dans une entreprise,
43:43quoi qu'elle fasse, c'est besoin à fond de roulement.
43:45BFR, c'est ça la vérité.
43:47Et donc, il a simplement fait ce que chaque chef d'entreprise responsable fait.
43:53J'ai dit, voilà, vous ne pourrez pas dépenser ce que vous n'avez pas.
43:57Et j'ai vu, là, en Yves-Henri, les qualités de gestionnaire.
44:01Là, on est sur du haut niveau.
44:03Et donc, il y a plein de choses qui ont été mises en place,
44:05des procédures, des modes de fonctionnement.
44:08Et petit à petit, ben voilà, on a relevé la barre.
44:13À sa place, à son niveau, faites le meilleur.
44:16C'est ça la vérité d'une entreprise.
44:18Il faut savoir rester à sa place.
44:19Il ne faut pas vouloir aller au-delà de ses moyens.
44:22Mais lorsqu'on est à un niveau, on est à son juste niveau,
44:25par rapport, je dirais, au métier, à la concurrence, à son environnement,
44:29il faut essayer d'être dans le meilleur.
44:30Et c'est ça que j'ai préconisé et c'est ça que je pense,
44:34avec les gens qui m'entourent, qu'on a réussi à faire.
44:37Combien de structures font 6 millions de chiffres d'affaires sur une année déjà ?
44:40Et nous, on le fait en 9 jours.
44:42Et entre guillemets, la rentrée d'argent, elle ne se fait qu'en fin d'année.
44:45Donc, il faut suivre toute l'année une certaine rigueur pour réussir.
44:50Cet aspect financier et économique, il n'est jamais évidemment à mettre en pointillé.
45:00Il faut toujours le mettre avec une majuscule,
45:02parce qu'aujourd'hui, c'est ce qui permet de faire rêver les gens.
45:05C'est-à-dire qu'un tournoi qui vit bien, qui a assez de moyens pour l'année suivante,
45:11c'est un tournoi qui va pouvoir investir, investir éventuellement dans les joueurs,
45:16investir dans ces infrastructures, investir dans le spectacle.
45:21Une grande majorité d'actionnaires ont pensé qu'avec nous, ça allait aller mieux.
45:24Il faut juste regarder les comptes.
45:26Ça va quand même bien depuis qu'on est là depuis 5 ans quand même.
45:29On a ramené quelques partenaires quand même.
45:31Quelques partenaires.
45:32On a aidé Julien dans la dimension sportive aussi.
45:36Et puis bon, factuellement, j'ai quand même l'impression que 99% des gens étaient ravis
45:43de croiser Joe pendant une semaine dans le village.
45:48Quand l'occasion s'est présentée, je me suis dit, c'est du tennis.
45:51C'est dans une ville que j'aime bien, avec des gens que j'adore.
45:54J'ai l'opportunité de le faire parce que c'est très rare d'avoir une opportunité comme ça.
46:00Je peux vous le dire.
46:01C'est un amoureux du tournoi.
46:03Il l'a gagné quatre fois.
46:05Ça a été notre ambassadeur à l'époque Messexpo.
46:08Quelque part, il est Moselland de cœur, c'est sûr.
46:10Donc pour moi, oui, c'était quelque chose de très positif de les avoir.
46:14Parce que je pense que le tournoi est arrivé à un point où il n'était plus autant en danger
46:19qu'avant dans son histoire.
46:22Et puis, il y a surtout la progression événementielle.
46:24Aujourd'hui, on regarde dans le village, il se passe plein de choses.
46:27Même dans la partie grand public, il y a plein de choses autour du tennis.
46:31Donc, ils ont amené aussi tout ça.
46:33Oui, on s'est retroussé les manches en se disant qu'est-ce qu'on peut mettre en place
46:39avec les contraintes d'un tournoi de tennis pour apporter un spectacle aux gens
46:44et que des personnes qui n'aiment pas du tout le tennis aient envie de venir quand même.
46:49L'objectif, c'était une fois de plus avec cet état d'esprit, c'était que les gens se mélangent.
47:08La vocation première, c'est de réunir et de fédérer les gens et que chacun, même s'il y a 90 publics différents,
47:17qui viennent chercher différentes choses, mais il faut réussir à les contenter en un même lieu et en un même temps
47:23et faire vivre tous ces gens-là.
47:26Et c'est ce qu'on a réussi à faire et à développer depuis maintenant l'origine.
47:31Les jeunes, venez s'il vous plaît. Venez par là, venez.
47:44Vous êtes plus de mille à avoir été en mon avis de façon.
47:49Plus de mille collégiens à avoir entendu.
47:52Nous avons son très bien au brevet cette année.
47:56Vous êtes donc invités de l'honneur et vous pourrez nous applaudir.
48:00Le conseil départemental de la Moselle a fait partager le tournoi à plein d'enfants,
48:10à organiser des tournois comme le Môme, mini Open de Moselle des écoles,
48:14qui consistait en fait à faire jouer un tournoi toute l'année dans les écoles.
48:18Et les vainqueurs venaient jouer une phase finale pendant Moselle Open.
48:22Allez, vas-y, marceaux !
48:24Oh, dommage !
48:26C'était extraordinaire. Il y a quelque chose qui se concrétisait à la fin.
48:31Et moi, je les voyais toujours venir jouer sur le terrain annexe.
48:35Et je trouvais ça génial parce qu'on était là pour ça aussi.
48:38Allez, Chloé ! Allez, Chloé !
48:40Très tôt, on a voulu, entre guillemets, montrer au public que c'était le tournoi de tout le monde.
48:48Voilà. Et lorsqu'on se déplaçait dans les clubs de tennis, on leur disait, venez, c'est votre tournoi.
48:54Moi, j'ai en mémoire des clubs. Ils sont 40 licenciés. Ils sont venus pendant 20 ans.
48:59Ils faisaient leurs sorties de comités de clubs au tournoi parce que financièrement, on les aidait à pouvoir venir.
49:06Il y a toujours eu un vrai rendez-vous du tennis Moselland parce que les premiers à mesurer la chance de voir des têtes d'affiches des joueurs qui sont dans le top 50, dans le top 100 mondial à quelques minutes de chez Eames,
49:18ce sont celles et ceux qui regardent ou qui pratiquent le tennis toute l'année.
49:42Malheureusement, à cause d'un conflit entre actionnaires, on a appris que le tournoi vivrait sa dernière édition en 2025.
49:56Même si on peut imaginer que les causes sont bien plus larges qu'un cinq conflits entre actionnaires locaux en Moselle.
50:03L'ATP doit nettoyer le calendrier. C'est une opportunité pour eux de le faire. Ils l'ont fait. C'est pas plus compliqué que ça.
50:17Ils coupent, tout ce qu'ils peuvent racheter, ils rachètent. Ils profitent de chaque faille, de chaque tournoi pour leur dire, écoutez, vous étiez pas aux normes, c'est fini.
50:28Factuellement, il y a huit tournois du calendrier qui ont disparu. Metz en fait partie et le conflit, ils se sont engouffrés dedans et puis c'est tout.
50:37Je... J'ai une grande tristesse. J'ai de l'amertume. J'ai de la colère.
50:49Moi, de mon côté, j'ai fait le maximum. Après, c'est comme tout, il y a différentes façons de voir la chose.
51:00C'est que le tournoi, il devait être parti en 2016. Il était déjà vendu. Donc, on a réussi à gagner neuf années de plus.
51:08Donc, c'est déjà ça, mais c'est triste parce que c'est un gâchis terrible.
51:13On a le droit d'être déçu, d'être triste. On aurait peut-être pu le garder encore, mais je pense qu'il faut voir ça, malgré tout, positivement maintenant.
51:21Il faut être fier de ce qu'on a fait. Il faut être fier de l'événement immense qu'on a réussi à monter parce que moi, je pense que c'était un tournoi magnifique.
51:31Il faut avoir conscience de cette espèce de miracle permanent d'avoir eu un tournoi ATP de cette dimension sur un tel laps de temps.
51:39Bien évidemment que le sentiment qui doit dominer, c'est une nostalgie, mais une belle nostalgie.
51:46On a eu un tournoi ATP à Metz. Il faut être passionné de tennis pour le savoir, pour le comprendre, mais c'est un truc de malade.
51:54C'est un truc de malade d'avoir eu ça.
51:56On ne sait pas. Il y aura peut-être dans six mois, un an, Hugo Humbert qui aura une panne sur l'autoroute, qui se retrouvera chez son agent.
52:18Ils boiront sûrement un coup. Ils se diront « on vient, on refait un tournoi à Metz ».
52:24Et peut-être que ça partira de là, il y aura une équipe de mecs un peu rock'n'roll, un peu barrés, qui viendront se greffer au truc.
52:33Et puis ça repartira pour 20 ans, je ne sais pas.
52:37Musique
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