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00:00Bonjour Serge, ravi de vous retrouver sur Europe 1 en direct pour Elliot de Valé-Vous.
00:05Comment allez-vous cher Serge ?
00:06Bonjour Elliot, ça va bien, je vous remercie.
00:09Bonjour à vous, bonjour aux auditeurs et bonjour à tous.
00:12Moi je suis atterré, si vous voulez je dirais, par rapport à ce qui se passe au niveau de Brent.
00:17Brent, il faut savoir une chose, c'est que c'est quand même un établissement qui date de 1924,
00:22donc plus que centenaire.
00:25La qualité des produits, on ne peut pas la remettre en cause,
00:28parce que c'est un établissement qui fabrique essentiellement des produits de qualité.
00:33On a sabordé, si vous voulez je dirais, l'industrie française.
00:39Bon ça, ça vient des politiques, il faudrait que les politiques arrêtent de faire justement une politique pifométrique à module variable
00:46parce que les pays qui s'en sortent bien, notamment l'Allemagne, l'Italie, sont des pays qui ont une industrie forte.
00:53Voilà, nous, au niveau industriel, on a tous abordé.
00:58Alors là, ça fait partie, si vous voulez, du peu de fleurons qui nous restent, il faut absolument le sauver ce fleuron-là.
01:06Et je pense que ce qui serait jouable, ce serait de faire appel à la décision du tribunal de commerce,
01:12qui souvent est un faux soyeur d'établissement.
01:14Vous avez vu la colère du maire d'Orléans, Serge Groir, qui a dit, j'en ai ras-le-bol de ce pays,
01:22pardonnez-moi de l'expression, mais c'est le maire qui le dit, de ce pays à la con.
01:25Vous avez dit quelque chose d'important, vous avez dit, on a sabordé l'industrie française.
01:30Et là, je me tourne vers Benoît Perrin, directeur de Contribuables Associés.
01:34La question, c'est comment ? Comment on a sabordé l'industrie française, Benoît ?
01:37Il ne faut pas minimiser le rôle de nos responsables politiques dans la désindustrialisation de la France.
01:43Dans les conditions de succès de l'industrie, en premier lieu, il y a évidemment d'avoir des impôts bas.
01:48Et que font nos responsables politiques depuis des années ?
01:51C'est qu'ils chargent la barque.
01:52Et on pense notamment aux fameux impôts de production.
01:54Les impôts de production sont des impôts qui sont payés par des entreprises,
01:57avant même qu'elles gagnent de l'argent.
02:00C'est quelque chose d'absolument incroyable.
02:02Et là, qu'est-ce qu'on apprend dans les discussions du budget en ce moment ?
02:07C'est qu'on risque de revenir sur la suppression d'un impôt qui s'appelle la CVAE,
02:11qui fait donc partie de ces fameux impôts de production,
02:13qui pèsent très lourd, en fait, dans les comptes des entreprises.
02:16Et là, a priori, initialement, on pensait le supprimer.
02:18Et là, dans les discussions dernières, a priori, on va revenir sur cette suppression.
02:23Alors qu'on sait tous que c'est un impôt qui coûte cher.
02:26Vous avez plein d'impôts comme ça, la taxe sur les salaires.
02:28Enfin bref, il y a plein d'impôts de production qui pèsent très lourd.
02:31Les impôts de production, en France, c'est à peu près 3%.
02:34Donc payés par les entreprises.
02:36En Allemagne, c'est 0,8% de leur PIB.
02:39La moyenne européenne, c'est 1,5% du PIB.
02:41Donc voyez, on paie beaucoup plus cher en impôts.
02:43Deuxième condition, qui est un sujet extrêmement important,
02:46y compris pour les petits commerçants, c'est évidemment le sujet de l'industrie.
02:49Pour avoir des industries qui s'y fonctionnent,
02:52il faut avoir une énergie qui est peu chère et abondante.
02:55Et là, qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
02:57On a des entrepreneurs français, des industriels français,
02:59qui paient leur énergie trois fois plus cher qu'aux Etats-Unis.
03:02Il faut quand même rappeler que le dispositif d'énergie français,
03:06donc le fameux dispositif nucléaire,
03:09ça a coûté quand même entre 1 000 et 1 500 milliards aux contribuables français depuis 50 ans.
03:14Donc normalement, à ce prix-là, on devrait avoir une énergie justement pas chère,
03:17parce qu'on l'a payé cette énergie.
03:19Et en fait, malheureusement, on continue à la payer de manière très chère.
03:22Et puis, troisième élément, il faut, pour qu'une industrie fonctionne,
03:25avoir une administration qui est au service des entrepreneurs.
03:27Et là, chiffre absolument incroyable,
03:29vous savez qu'en France, entre le moment où vous avez l'accord
03:32et le moment où vous pouvez enfin ouvrir votre usine,
03:36il se passe à peu près 17 mois.
03:38En Allemagne, c'est juste 9 mois.
03:40Donc vous voyez, on ne peut pas dire que nos responsables politiques
03:42fassent tout pour justement dérouler le tapis.
03:45Il y a un critère, je fais un critère que vous n'avez pas évoqué,
03:47c'est quand même le coût du travail, non ?
03:49Alors, dans le coût du travail, je parlais des impôts.
03:51Bon, l'énergie, d'accord, mais 35 heures, tout cela.
03:54Alors, le coût du travail, évidemment, c'est quelque chose
03:56qui est extrêmement important.
03:57Tout à fait, tout ce qui est cotisation sociale,
03:59on sait bien que ça coûte très cher.
04:01C'est ce qui pénalise, en fait, les entreprises, essentiellement.
04:04Alors, d'autant que, comme on l'a vu tout à l'heure,
04:06dans les industries, vous avez beaucoup d'emplois qualifiés.
04:08Et ce qui distingue la France, notamment de l'Allemagne,
04:10c'est que pour les emplois qualifiés,
04:12les chefs d'entreprise paient beaucoup plus de charges sociales
04:15que, bien sûr, pour les emplois non qualifiés.
04:17Donc, si vous voulez, il y a une espèce de distorsion de concurrence.
04:21Quand, en plus, on l'a vu tout à l'heure,
04:23vous avez un déferlement des produits chinois.
04:25La Chine est rentrée dans l'OMC au début des années 2000,
04:28et ça a complètement bousculé le commerce mondial.
04:31Avec les États-Unis qui ont un peu fermé, justement,
04:33l'importation de produits chinois,
04:35que fait aujourd'hui la Chine ?
04:36Elle déferse tous ses produits sur les marchés européens.
04:38Et on se réveille encore très tardivement,
04:41c'est-à-dire qu'on fait une visite d'État la semaine dernière
04:44du côté du président de la République, Emmanuel Macron.
04:46C'était sa quatrième visite d'État depuis 2017 en Chine.
04:50Et au retour de cette visite, pour la première fois,
04:54il explique qu'il y a une sorte de balance commerciale déficitaire
04:58entre la Chine et l'Union européenne.
05:01Et donc, il menace de droits de douane.
05:03Mais c'est, retenez-moi, je vais faire un malheur.
05:05C'est toujours la même chose.
05:07Je vous propose d'écouter Arnaud Montebourg,
05:08cette fois-ci, non pas sur Emmanuel Macron,
05:10mais sur l'Europe.
05:11Écoutez Arnaud Montebourg.
05:12Nous sommes les vassaux industriels de la Chine
05:15et les vassaux numériques des États-Unis.
05:17Qui a produit ce résultat-là ?
05:19Le système européen.
05:20Confier les clés de notre futur à ce système-là,
05:24je n'y crois pas.
05:25Je suis pour une Europe qui mette la pression sur l'extérieur
05:29et qui diminue la pression sur les citoyens européens de l'intérieur.
05:34Eh bien, aujourd'hui, vous avez une stratégie invasive
05:37des institutions européennes
05:39qui légifère surtout à jet continu.
05:42Aujourd'hui, résultat, 65% de nos lois sont d'origine européenne.
05:46Donc, évidemment, où est la démocratie ?
05:48Où est la discussion ?
05:49Où est l'adhésion ?
05:50Où est le consentement ?
05:51Et donc, tout ça est en train d'exploser.
05:54Évidemment, il y a les coups de boutoir de l'étranger,
05:56mais vous avez aussi l'exaspération intérieure.
05:58On est habitués d'avoir les États-Unis
06:00qui nous servent le kiki
06:01et les Chinois qui nous vendent leurs produits.
06:04Bon, très bien.
06:05Et donc, on va finir pauvres et enchaînés.
06:07On va finir pauvres et enchaînés.
06:10Ça vous fait sourire Alexandre Devecure
06:11puisque c'est vous qui avez animé cet entretien
06:16et Arnaud Montebourg, il n'était pas seul.
06:18Il était face à un certain Thierry Breton
06:20qui a été commissaire européen.
06:23Exactement, oui.
06:24Donc, Thierry Breton,
06:25alors là, vous ne l'entendez pas.
06:27Il était un peu cas au debout
06:30lorsqu'il entendait Arnaud Montebourg
06:32parler de l'Europe
06:32et de l'échec Macroniste
06:34sur la question industrielle.
06:35Oui, tout à fait.
06:37Thierry Breton a un peu accusé Donald Trump,
06:41accusé Elon Musk, etc.
06:43Mais ce qu'a rappelé Arnaud Montebourg,
06:46c'est que si nous sommes si fragiles
06:47face aux États-Unis et face à la Chine,
06:49c'est parce que nous avons fait
06:50des choix stratégiques
06:51qui, je crois, ont été les mauvais.
06:54Donc, c'était très clair.
06:56Et la question,
06:56est-ce qu'on va continuer comme ça ?
06:59Il a posé aussi la question démocratique
07:01puisque est-ce que ces institutions
07:02le sont vraiment ?
07:04Si vous voulez,
07:05les commissaires européens,
07:06ils ne sont élus par personne.
07:07Ils ont pourtant un pouvoir immense.
07:09C'est ce qu'il expliquait,
07:1065% des lois françaises.
07:12Est-ce que c'est logique
07:13en termes de démocratie ?
07:14Donc, je pense qu'il faut remettre
07:15complètement à plat
07:16les institutions européennes
07:18que ça devrait d'ailleurs être
07:19un débat de la campagne présidentielle.
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