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00:00Mais d'abord, l'enquête du vendredi de la rédaction d'Europe 1.
00:04Et si l'audiovisuel public échappait un peu trop au contrôle démocratique ?
00:08La commission d'enquête de l'Assemblée passe tout au crime en ce moment.
00:114 milliards d'euros d'argent public par an, l'équivalent de 100 000 postes d'enseignants
00:16ou encore 20 000 places de prison.
00:18Depuis le 25 novembre, les auditions s'enchaînent à l'Assemblée.
00:22Bonjour Arthur Delaborde.
00:23Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:25Alors au fil des entretiens, Arthur, on découvre des zones d'ombre
00:28sur l'activité de France Télévisions notamment.
00:31Beaucoup de bonnes questions précises, très peu de réponses en revanche.
00:34Eh bien oui, une constante, l'art de l'esquive.
00:36Quand il s'agit de rendre des comptes sur l'audiovisuel public,
00:39on répond à côté ou on ne répond pas.
00:41Exemple, le président de la 3ème chambre de la Cour des comptes,
00:45Nasser Médat, a interrogé 4 fois.
00:47Toujours la même question.
00:48Y a-t-il eu des pressions pour retarder la publication
00:51d'un rapport sensible sur France Télévisions
00:53juste après la reconduction de sa patronne Delphine Ernotte ?
00:56Pas de démenti, pas d'explication, juste du brouillard.
01:00Je peux vous indiquer, nous sommes une juridiction indépendante.
01:04On arrête nos procédures, on en a la maîtrise.
01:07Vous nous affirmez solennellement, après avoir prêté serment,
01:10que vous n'avez reçu aucun mail.
01:12Je vous ai dit que j'avais déjà prêté serment comme magistrat
01:15pour conduire mes missions en totale indépendance.
01:18Et je redis qu'en plus, tout est collégial et contradictoire.
01:21Tout a été conduit de manière indépendante.
01:24Quelques jours plus tard, Christophe Tardieu, secrétaire général de France Télévisions,
01:29même scénario, question simple.
01:31Avez-vous demandé à la Cour de retarder le rapport ?
01:34Réponse, j'ai regardé dans ma messagerie si un tel message avait pu échapper à ma vigilance.
01:39Je ne l'ai pas trouvé.
01:40Je considère que je n'ai envoyé aucun message de ce style à la Cour des comptes.
01:45Surprenant qu'à ce niveau de responsabilité sur un sujet aussi important,
01:49tout repose finalement sur ce que la messagerie veut bien montrer.
01:52Justement Arthur, moment fort de la semaine, l'audition de Delphine Ernotte,
01:57elle aussi très évasive dans ses réponses.
01:59Oui, à la tête d'un mastodonte, 2,6 milliards d'euros de budget.
02:03La PDG de France Télévisions affiche quand même 81 millions d'euros de déficit
02:08cumulés entre 2017 et 2024.
02:11Sur sa gestion, aucune remise en cause.
02:13Sur certaines dépenses, même chose.
02:14Exemple, des nuits d'hôtels à 1700 euros au Festival de Cannes 2023.
02:19Pour elle et plusieurs membres de son équipe.
02:21Cannes, c'est du travail pour nous.
02:24On y est présent.
02:25Alors en général, on n'y reste pas forcément dix jours.
02:28D'ailleurs, les chambres tournent.
02:30On essaie de se relayer pour justement éviter d'augmenter notre présence.
02:35Mais on travaille à Cannes.
02:36Chambres de luxe, factures salées, mais pas d'inquiétude.
02:39Ce sont des entreprises privées qui ont réglé.
02:42Et pour la direction de France Télévisions, aucun problème éthique.
02:45Aucune question d'indépendance.
02:47Alors, frais, opacité, dépenses.
02:49Il y a aussi la question de la neutralité éditoriale.
02:52Oui, et là encore, minimisation.
02:54Sur France TV Slash, plateforme jeune,
02:56plusieurs contenus ont fait bondir les députés.
02:58Référence au privilège blanc.
03:00Injonction à regarder de la pornographie transgenre.
03:02Appel au don pour le comité justice pour Adama Traoré.
03:06Mais pour Delphine Ernotte, tout cela est anecdotique.
03:09C'est impossible sur une offre aussi large, aussi variée, aussi diverse
03:14que celle de Slash ou de l'ensemble de notre offre,
03:17d'avoir, comment dire, une gestion par l'anecdote.
03:22Anecdotique aussi peut-être cette vidéo de France Info
03:25expliquant que les marchés de Noël sont une tradition réhabilitée par les nazis.
03:30Vidéo retirée des réseaux après que la commission ait pointé son caractère problématique.
03:35Et plutôt que de reconnaître des défaillances éditoriales,
03:38Delphine Ernotte préfère attaquer CNews
03:40qu'elle avait déjà qualifiées de chaînes d'extrême droite.
03:43Nous ne faisons pas le même métier, en fait.
03:44Quand je parle de chaînes d'opinion, que je sois claire,
03:47ce n'est pas du tout un jugement moral.
03:49C'est un autre modèle éditorial et ce n'est pas le nôtre.
03:52Impartialité affichée, exemplarité proclamée.
03:55Mais quand les questions deviennent embarrassantes,
03:57c'est plus simple de dévier le débat vers CNews.
03:59Signature Europe 1.
04:01Merci beaucoup Arthur Delabord du service politique d'Europe 1.
04:04Merci pour votre enquête.
04:05Il est 8h moins le quart sur Europe 1.
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