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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Adrien Matou de Marianne et Louis Ouzalter du Figaro,
00:08quand on pose la question de comment va le pays,
00:12avec cette dette dont on vient de parler avec Thierry Breton,
00:15avec ses taux de prélèvement obligatoires pour les Français,
00:20les conditions d'une explosion ont rarement été à ce point réunies dans notre pays.
00:24Les paroles sont de Nicolas Sarkozy dans une interview à la presse
00:28et c'est Olivier de Lagarde, bien sûr, qui en a parlé ce matin sur Europe 1.
00:31Nicolas Sarkozy qui accorde une interview fleuve au point à paraître demain.
00:37« Les conditions d'une explosion ont rarement été à ce point réunies dans notre pays »,
00:42déclare l'ancien président.
00:43« Si l'on observe l'histoire, on peut dire que nous sommes à la veille
00:46de ce que l'on appellera un changement de régime.
00:49Et les siècles passés nous ont montré que chez nous,
00:52les changements de régime ne sont jamais sans violence. »
00:55Voilà, alors, comme on l'a dit, la serpe, le sécateur, la tronçonneuse,
00:59prenez l'instrument que vous voulez,
01:00mais enfin bon, on est quand même au bord de quelque chose d'assez tranchant,
01:05Louis Ouzaltère.
01:06Oui, on vient de parler de Turgot en plus avec Thierry Breton,
01:09donc de l'époque lointaine où une absence de réforme doublée,
01:13d'une révolte fiscale, de difficulté économique,
01:16d'une famine avait conduit à la révolution française.
01:18Il y a un problème de pouvoir d'achat.
01:26Oui, et puis le pire de ce qui nous arrive, vous savez,
01:28c'est que là, on est en train à nouveau de flinguer,
01:31pardonnez-moi l'expression, les comptes de la sécurité sociale
01:33pour un compromis politique,
01:35alors même qu'en ce moment, il n'y a pas particulièrement de crise.
01:39Bon, la croissance n'est pas rayonnante,
01:41mais il y a une croissance en France.
01:42Nous n'avons pas d'épidémie comme il y a cinq ans,
01:45nous n'avons pas de grandes crises financières comme il y a un peu plus,
01:48comme sous Nicolas Sarkozy, justement.
01:50Bref, nous serions normalement dans une période
01:52où il faudrait déjà prendre conscience des réalités
01:55et mener des réformes pour précisément préserver ce modèle social
01:59et au passage donner plus d'incitation aux investisseurs,
02:03aux entrepreneurs et à tous ceux qui font l'activité dans ce pays.
02:07Or, on est complètement en contre-courant.
02:09Effectivement, on suspend la réforme des retraites là où tout le monde,
02:12y compris parce que nos pays voisins sont en avance,
02:16entre guillemets, sur nous, sur l'hiver démographique,
02:17donc on prit conscience qu'il y a d'avoir un gros problème.
02:20En France, on n'est même pas au stade zéro de cette prise de conscience.
02:25Et en effet, je laisserai Adrien peut-être développer l'imaginaire révolutionnaire,
02:28mais les mêmes causes produisent parfois les mêmes effets
02:31dans des périodes historiques très différentes.
02:33D'accord avec ça, Adrien Matou de Marianne.
02:34Oui, le parallèle avec la Révolution française est très intéressant.
02:37Alors, tout parallèle historique a évidemment ses limites, mais...
02:39C'est comme dans les films, tout...
02:42Qu'est-ce que c'est que la Révolution française ?
02:43C'est un ancien régime.
02:44C'est quoi la formule dans les films ?
02:46Toutes ressemblances seraient purement fortes.
02:51Mais là, quand même, il y a un parallèle intéressant à faire.
02:53Qu'est-ce que c'est la Révolution française ?
02:54C'est un ancien régime qui s'écroule,
02:57parce que la majorité, l'extrême majorité à l'époque,
03:00a l'impression de contribuer à un système injuste,
03:03et qu'en gros, les gens travaillent,
03:05et ce sont d'autres qui en tirent les bénéfices.
03:07Alors, les aristocrates et le Tiers-État, c'est terminé,
03:10mais aujourd'hui, il y a quand même quelque chose qui est très important,
03:13c'est que notre modèle social,
03:15auquel on tient tous,
03:17qui a été mis en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale,
03:20ne fonctionne plus.
03:21En raison de la démographie, bien sûr,
03:23parce qu'il n'y a plus assez d'actifs pour travailler,
03:25pour nourrir les retraites,
03:26en raison aussi de la générosité du système.
03:28La France, c'est un des pays au monde
03:30qui consacre le plus d'argent à son système de retraite,
03:33et ce n'est pas seulement parce qu'il y a beaucoup de gens à la retraite,
03:36c'est aussi parce qu'ils sont mieux payés qu'ailleurs.
03:3814% de la richesse nationale.
03:39Qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui,
03:40et c'est un constat qui va déplaire à beaucoup de gens,
03:42y compris à une partie des gens qui nous écoutent,
03:44c'est que l'électeur moyen en France,
03:46il a 60 ans.
03:47Donc, le politique,
03:48il veut satisfaire des électeurs
03:51qui sont en grande partie retraités,
03:53qui n'ont pas envie de voir leur pension baissier,
03:54qui se disent, j'ai cotisé, je mérite ma pension.
03:57Et en réalité,
03:58au-delà du fait qu'on a suspendu la réforme des retraites,
04:03on a aussi renoncé à désindexer les pensions sur l'inflation,
04:06on a aussi renoncé à retirer l'abattement de 10%
04:09sur l'impôt de surrevenu des retraités.
04:12Donc, la réalité, elle est aussi celle-là.
04:1456% de la dépense publique française,
04:16c'est le modèle social.
04:18Donc, en réalité,
04:18on parle beaucoup de train de vie de l'État,
04:19il y a sans doute des progrès à faire sur ce plan-là,
04:22mais le défi numéro 1,
04:23c'est les retraites et la santé.
04:26Est-ce que les baby-boomers seront les aristocrates d'aujourd'hui ?
04:29Je ne sais pas,
04:29mais en tout cas,
04:30on peut se poser avec question.
04:31La carte des générations guette,
04:32ça c'est évident.
04:33Et pourtant,
04:34tous les retraités ne sont pas tous accrochés
04:37à leur cassette,
04:39comme l'avoir de Molière,
04:40en disant, ne touchez pas mon argent.
04:42Il y en a qui sont parfaitement conscients
04:43et qui d'ailleurs le font en donnant,
04:44en transmettant en avance
04:45à leurs enfants, petits-enfants,
04:47parce qu'ils ont tout à fait conscience
04:48que sinon,
04:50ils ne pourront pas tenir.
04:52Mais pour autant,
04:52on voit en effet cette contradiction
04:54entre politique et économique,
04:56c'est-à-dire que,
04:57vous savez,
04:58les politiques sont toujours célébrées
04:59de la France du travail,
05:00la France qui se lève tôt,
05:01la France des travailleurs,
05:02etc.
05:03Mais ce qui a été fait hier
05:04avec le budget de la Sécurité sociale,
05:05la suspension de la réforme des retraites
05:06et les mesures associées,
05:08le maintien de l'indexation des pensions
05:10sur l'inflation,
05:11ce n'est pas du tout un budget
05:12pour la France du travail,
05:13parce que la France du travail,
05:14elle aura toujours plus de cotisations,
05:15de charges à la fin du mois
05:17sur la fiche de paye.
05:18Comme ça,
05:19tout le monde fera semblant
05:20de pérenniser un système
05:23qui, en réalité,
05:24est en danger.
05:25Et cette France du travail,
05:26la France des actifs,
05:27elle devient en plus minoritaire
05:28politiquement,
05:29parce qu'elle l'est démographiquement
05:30et qu'elle vote moins
05:31que la France des retraités.
05:33Il serait dangereux
05:34d'opposer frontalement
05:35l'un à l'autre,
05:35parce que,
05:35comme je viens de vous le dire,
05:36il y a des retraités
05:37qui sont parfaitement conscients
05:38de cette situation
05:38et des actifs qui,
05:39par ailleurs,
05:40peuvent être égoïstes
05:41ou pas conscients,
05:42d'ailleurs,
05:42de ces réalités
05:43et approuver parfaitement
05:44ce qui s'est passé hier
05:45à l'Assemblée nationale.
05:46Mais ce ressentiment
05:49nous guette
05:50et il peut être très dangereux
05:52si les décisions
05:52ne sont pas prises.
05:54En tout cas,
05:54dangereux peut-être,
05:55mais il y a un effritement
05:58de cette pensée
05:59du travail
06:00qui est le socle
06:01de la vie.
06:03Vous avez,
06:04à l'autre opposé,
06:06Elon Musk
06:06qui a fait une interview
06:07il y a quelques jours
06:08et qui disait
06:10que dans 20 ans
06:11on n'aura plus besoin
06:12de travailler
06:12parce qu'il y aura
06:13une IA
06:14tellement développée
06:16qu'on ira travailler
06:18comme aujourd'hui
06:20on fait un potager
06:22plutôt que d'aller
06:23acheter ses légumes
06:24au supermarché.
06:24C'est ce que dit
06:25vraiment dans le texte
06:26Elon Musk
06:27sans parler
06:28du développement
06:30aussi de tous
06:31ces instruments
06:31qui seront à notre place
06:32que ce soit des robots,
06:34des drones
06:34ou ce que vous voulez.
06:35Et puis,
06:36il y a évidemment
06:37une partie de la classe politique
06:39qui dit
06:39mais travailler en fait
06:40ce n'est pas ça
06:41qui crée la croissance.
06:42Une autre partie
06:43qui dit totalement l'inverse
06:44qui dit qu'on est
06:46en fait
06:47un bon citoyen
06:49quand on travaille
06:49plus de 35 heures
06:52par semaine
06:53donc à la fin
06:54les gens
06:55se retrouvent
06:56sont le réceptacle
06:57de tous ces discours
06:58qui sont totalement contradictoires
07:00et se disent
07:00mais alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
07:02C'est ça
07:02Adrien Matot.
07:03Je pense que la perte de foi
07:04envers le travail
07:05elle est en large partie due
07:07au fait que le travail
07:08ne rapporte pas.
07:10En France,
07:11il vaut mieux
07:11hériter
07:12il vaut mieux hériter
07:13que travailler
07:13parce que quand on travaille
07:14les salaires sont peu élevés
07:16et on vous prend
07:17entre 30 à 40%
07:18de ce que vous gagnez
07:19on ne le prend pas
07:20pour nourrir
07:22des services publics
07:23de qualité
07:23une super école
07:24des super hôpitaux
07:25de super routes
07:26on le prend pour nourrir
07:26un système social
07:28qui est marqué
07:29par le vieillissement
07:30et pour rembourser la dette
07:31et pour rembourser la dette
07:31la charge de la dette augmente
07:33et donc on parlait
07:34de démographie tout à l'heure
07:35mais les jeunes actifs
07:36dont on prend 30 à 40%
07:38ce qu'ils gagnent
07:39et dont toutes les études
07:41montrent que le désir d'enfant
07:42est toujours aussi élevé
07:43les gens veulent toujours
07:43faire autant d'enfants
07:44c'est pas qu'ils ne veulent pas
07:45c'est plus difficile
07:46de s'acheter un logement
07:47plus difficile de s'acheter
07:48un logement
07:49plus difficile de gagner suffisamment
07:50ils ne veulent pas être en interdit bancaire
07:51parce qu'ils ont eu
07:51le quatrième enfant
07:52donc je pense que
07:53cette espèce de captation
07:55pour rigoler
07:56cette espèce de captation
07:58du fruit du travail
07:59des français
07:59c'est en partie
08:00en grande partie
08:01ce qui démotive
08:01les gens
08:02et ce qui quelque part
08:03leur amène à se dire
08:05bon bah
08:06quitte à gagner peu
08:06autant que j'ai du temps libre
08:07oui parce que vous disiez
08:08vous avez raison
08:09ce que vous disiez Pierre
08:10le travail sort de l'imaginaire
08:12en tout cas il tient une place
08:13plus réduite qu'avant
08:14déjà dans la vie quotidienne
08:17parce qu'on travaille
08:17moins longtemps
08:18qu'avant en durée
08:19ça prend moins de place
08:21on a plus de loisirs
08:21mais même dans l'imaginaire politique
08:22c'est ce que vous avez évoqué
08:23et il est en danger
08:24pour toutes les raisons
08:25y compris technologiques
08:26que vous avez évoquées
08:26et pourtant
08:27c'est sur le travail
08:28qu'est assis la grande majorité
08:30du financement
08:31de notre modèle social
08:32donc soit
08:33on remet tout à plat
08:33et on dit
08:34bah puisque on travaille moins
08:35que le travail tient moins de place
08:36et bien on va le financer ailleurs
08:37donc c'est l'institut Terra Nova
08:38qui propose d'augmenter la TVA
08:39pour taxer la consommation
08:41donc ça c'est une référence
08:42ce qui se fait déjà
08:43parce que les cotisations
08:44ne suffisent pas
08:45à financer la sécurité sociale
08:46évidemment
08:46c'est ça
08:47nous avons un système
08:47qui n'est pas équilibré
08:48donc il y a un mensonge
08:49quelque part
08:49c'est plus un système assurantiel
08:51il y a 88 milliards
08:52d'impôts sur le revenu
08:53en l'attendant
08:54on en dépense 1700
08:56donc il y a bien
08:571500, 1600
08:58qui sont
08:58donc c'est ça
08:59d'intérêt
08:59donc soit vous le financez autrement
09:01vous remettez à plat le système
09:02soit on remet le travail
09:03au coeur de nos préoccupations
09:05on travaille un petit peu plus
09:06aussi
09:07et on prend conscience
09:09des réalités démographiques
09:10qui nous attendent
09:11mais ce débat là
09:12n'est pas posé correctement
09:13et on verra comment
09:14ce travail aussi évolue
09:15parce que pour en revenir
09:16à l'intelligence artificielle
09:17parce que les gens
09:18voient ça comme un animal
09:19un peu difficile à dresser
09:21bon ils ne savent pas trop quoi
09:22alors ils écoutent
09:23le GPT
09:24pour faire des trucs
09:25un peu marrants
09:25puis après ils se rendent compte
09:26que ça peut servir aussi
09:28à par exemple
09:30résumer des textes
09:30etc
09:31mais en réalité
09:32aujourd'hui
09:33vous avez une boîte
09:34comme Accenture
09:34qui a viré 12 000 personnes
09:36cet été
09:37personne n'en parle
09:38honnêtement
09:39alors évidemment
09:41les ponts d'Accenture
09:42se défendent
09:43pas du tout
09:44en réalité
09:45c'est parce que
09:46une partie des personnes
09:48qui travaillaient là-bas
09:48n'étaient pas en adéquation
09:50avec l'intelligence artificielle
09:52et qu'est-ce qui va se passer
09:52avec les PME françaises
09:55auxquelles on est tous
09:55très très attachés
09:56et les auditeurs nous écoutent
09:58qui sont souvent
09:59des patrons de PME
09:59et les patrons de PME
10:01ils sont dans un modèle
10:02du 20ème siècle
10:03c'est-à-dire que dans un modèle
10:04du 20ème siècle
10:054.0
10:065.0
10:07c'est pas ce que j'appelle
10:07un modèle du 21ème
10:08mais l'intelligence artificielle
10:10elle fait quoi ?
10:10elle est en exponentielle
10:11c'est-à-dire que vous avez
10:12un développement
10:13qui est linéaire
10:14et un développement
10:15qui est exponentiel
10:16les boîtes qui resteront
10:17en France
10:17et qui continuent à employer
10:18des gens
10:19c'est les boîtes
10:20qui suivront l'intelligence artificielle
10:21c'est ce que disent
10:22aujourd'hui les experts
10:23qui vous disent
10:23si on ne suivra pas
10:24on ne suivra pas
10:25et bien dans ce cas-là
10:25il y aura de la casse
10:26il y a déjà 60 000
10:27je crois
10:27des faillances d'entreprise
10:28par an
10:29vous avez là aujourd'hui
10:30des boîtes
10:31comme MacCenture
10:33qui virent
10:33parce qu'on ne sait pas
10:34sur l'intelligence artificielle
10:36bon
10:37où ça va comme ça
10:38je ne sais pas
10:38j'ai fini mon édito
10:39et j'ai fini la première heure
10:40d'Europe 1 soir
10:41c'était brillant
10:42c'était brillant n'est-ce pas ?
10:43bon ben je reviens demain
10:44Louis Zalter
10:45merci
10:46merci à Adrien Batou
10:47de Maria
10:47à 19h58
10:48dans une minute et demie
10:50le journal de Maëlle Hassani
10:51et on reprend
10:52les débats d'Europe 1 soir
10:53juste après
10:54on s'interrogera aussi
10:55sur ce reportage
10:58qui a été mis en ligne
10:59chez nos confrères
11:01de France Info
11:02qui dit que
11:02les marchés de Noël
11:04ont été réhabilités
11:05par les nazis
11:05on en parle
11:06dans un instant
11:07sur Europe 1
11:07Europe 1 soir
11:0919h21
11:11Pierre Deville
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