00:00Je pense qu'il y a une dimension sociale dans ce dossier également,
00:04puisqu'on a pu voir en trois mois et demi beaucoup de catégories sociales différentes,
00:11pas s'affronter, mais en réalité coexister ensemble.
00:15Et je pense que c'était aussi important de mettre un peu l'accent sur cette dimension.
00:19Je sais qu'il y a beaucoup de victimes, celles que je défends, mais aussi d'autres,
00:24qui avaient ce sentiment-là de mépris de classe de la part de la défense, de la part de l'accusé.
00:29Et je pense qu'une cour d'assises, c'est aussi le moment de remettre un peu les pendules à l'heure
00:34et de remettre les choses à leur place.
00:36C'est pour ça que j'ai voulu marquer aussi ce point-là.
00:40Ce mépris de classe dont vous parlez, il s'est manifesté comment, selon vous ?
00:44Le mépris de classe, il s'est manifesté dans les écoutes téléphoniques.
00:48On a lu et relu à l'audience, tout le monde en prend pour son grade.
00:52Les jurassiens, les beubeux, les ploucs, les débiles, les cons, etc.
00:56Et puis, pour moi, il s'est manifesté aussi jusque dans l'enceinte de cette cour d'assises
01:01par un mot pour les victimes, même si on y les fait, on peut quand même avoir de l'empathie,
01:07par une once de considération pour ses patients, alors même qu'il se dit médecin.
01:14Donc, je pense que...
01:16Et puis, évidemment, dans l'évocation de la personnalité de l'accusé,
01:19on a eu cette dimension sociale dans ce dossier.
01:21Combien de fois on nous a rabâché les oreilles avec ce golf, avec les belles voitures,
01:25avec les voyages à Tahiti, etc.
01:27Mais en fait, on s'en moque de leur mode de vie.
01:30Nous, ce qu'on juge ici, c'est les hommes.
01:31Les hommes, ils sont tous égaux et ils sont responsables de leurs actes.
01:35Point.
