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  • il y a 7 heures
Invité sur RTL, le ministre de l'Économie a indiqué que le déficit de la Sécurité sociale devrait atteindre plus de 24 milliards d'euros en 2026 et environ 19,5 milliards après transferts de l'État.

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Transcription
00:00– Alors 17, 20, 25, tout le monde dit tout et son contraire, quel est le vrai chiffre ?
00:05– Alors juridiquement, techniquement, c'est un peu moins de 20 milliards d'euros de déficit, 19,6.
00:12Pourquoi ? Parce qu'en réalité, le vrai chiffre, c'est censé être 24,5 milliards de déficit.
00:18Mais l'État va compenser, va donc prendre dans la caisse de ce déficit pour le mettre de l'autre côté,
00:23le déficit du budget de l'État.
00:25C'est un tour de passe-passe pour essayer de faire en sorte d'alléger ce trou de la Sécu
00:30et surtout de se dire, en fait, là, c'est moins supportable de ce côté-là,
00:34on arrivera à faire des économies de l'autre côté.
00:37Voilà ce qui est fait.
00:39Vous me direz, c'est toujours mieux, 24 ou 19, que les 30 milliards de déficit
00:44qui étaient prévus par la direction de la Sécurité sociale, certes.
00:49Mais en réalité, que ce soit 20, 30 ou 25, on ne devrait pas avoir de déficit sur le budget de la Sécurité sociale.
00:56Le trou de la Sécu devrait être à zéro.
00:58On paye des cotisations chaque année.
00:59Normalement, c'est un budget, il doit être à l'équilibre.
01:01Ce n'est pas comme le budget de l'État.
01:03Là, on comprend, il y a des investissements, c'est pour préparer notre avenir.
01:06Le budget de la Défense, faire un effort qui a un déficit, on peut le comprendre.
01:10Mais là, ça n'a pas de sens.
01:12Et on y était arrivé en 2018-2019, juste avant le Covid, on était quasi à l'équilibre.
01:16On y est arrivé parce que l'État compense déjà 55 milliards d'euros au budget de la Sécurité sociale.
01:23Quand on baisse les cotisations, quand on défiscalise les heures sub, par exemple, c'est l'État qui paye.
01:28Et alors, Sofiane, quelles sont les mesures qui ont particulièrement creusé le trou cette année ?
01:32L'année blanche, vous savez, le gel du montant des retraites et des minima sociaux,
01:36ça, il y en a pour 2,5 milliards d'euros d'économies qui ne se feront pas.
01:40Pareil pour le non-doublement des franchises médicales.
01:43Politiquement, c'était très compliqué à faire passer, évidemment.
01:45Mais c'est 2 milliards qui ne rentrent pas.
01:47La réforme des retraites, paradoxalement, c'est que 500 millions d'euros qui ne rentrent pas pour l'année prochaine.
01:53Et puis, l'augmentation, vous savez, de l'ondame, c'est-à-dire le budget de l'assurance maladie,
01:57eh bien là, on l'a augmenté.
01:58Donc, on va dépenser pour 1 milliard d'euros de plus que ce qu'on avait prévu.
02:01Qui sont les vrais gagnants de ce budget ?
02:03Les retraités, la génération 64-68 qui partira donc 3 mois avant, un trimestre, voilà, c'est ça, avant à la retraite.
02:13Et puis, des pensions qui vont suivre l'inflation puisqu'il n'y a pas d'année blanche.
02:16Et on a amélioré la pension des femmes, une nouvelle méthode de calcul qui permettra de les revaloriser un petit peu.
02:24Bah, c'est bien, sauf que c'est la collectivité, évidemment, c'est nous tous qui allons payer.
02:28Les autres gagnants, bah, c'est les parents avec ce fameux congé de naissance.
02:32Ça permettra de mieux le rémunérer, d'avoir un peu plus de temps.
02:34Et si nous avons des gagnants, nous avons forcément des perdants.
02:36Eh oui, c'est le jeu.
02:37Et donc, les perdants, ce sont les épargnants avec la hausse de la CSG sur le capital.
02:42Ça, c'est une vraie hausse d'impôts dans ce budget.
02:45Mais ne touchera pas, il faut bien le rappeler, les livrets d'épargne populaire et les assurances vie.
02:49Donc, il y a quand même beaucoup de Français qui ne sont pas concernés.
02:52Les mutuelles qui vont payer une contribution exceptionnelle, vous me dire, on ne va pas pleurer pour eux.
02:56Sauf que le problème, c'est que c'est nous qui allons payer tôt ou tard.
03:01Et puis, les entreprises avec un coup de rabot sur les allégements de cotisations et sur l'épargne salariale
03:05et les dispositifs d'avantages sociaux, notamment en ce qui concernait les apprentis.
03:09Et puis, en fait, si au bout du compte, les plus grands perdants, ce sont les jeunes.
03:13Ceux qui vont devoir payer la facture de ce déficit tôt ou tard.
03:18C'est dit. Merci, Sofiane.
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