Les députés adoptent de justesse le projet de loi de financement de la sécurité sociale. 247 ont voté pour l'adoption du texte et 234 contre. Le Premier ministre Sébastien Lecornu se félicite de ce résultat qui "permet d'avancer dans le sens de l'intérêt général".
00:00On vote sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.
00:07C'est bon ? Tout le monde est à sa place ? Le scrutin est ouvert.
00:16Le scrutin est clos.
00:18Votants 574, exprimés 481, majorité 241, pour 247, contre 234.
00:32L'Assemblée nationale a adopté.
00:37Je vous remercie, la séance est suspendue.
00:41Et levée.
00:41Le projet de loi sur la Sécurité sociale est donc définitivement adopté solennellement avec 13 voix d'avance, si on a bien compté, Marie Chantret.
00:54On est à peu près dans l'écart qu'on annonçait tout à l'heure, c'est-à-dire de manière très très très serrée, mais c'est passé.
01:00Oui, beaucoup plus serrée d'ailleurs que sur le volet recette du budget de la Sécurité sociale.
01:04Je pense qu'on fait un gros ouf du soulagement du côté de Matignon, du Premier ministre, de toutes ses équipes et de tout son gouvernement.
01:14C'est une première victoire quand même politique pour le Premier ministre.
01:18Vous en parliez Alain Duhamel, ça valide aussi sa méthode, celle qui a été du compromis.
01:24Alors certains ont parlé de compromission, on pourra en reparler.
01:27Mais effectivement, ses ultimes négociations, même de dernière minute, tout ce qu'il a mis dans la bataille, il n'a pas ménagé ses efforts.
01:36Il a pris beaucoup la parole dans l'hémicycle pour tenter de convaincre.
01:39Et ce soir, 9 décembre, c'est une nouvelle haie de franchie pour Sébastien Lecornu, qui sans doute gagne encore un peu de temps, quelques semaines, quelques mois,
01:49qui ne présage rien, et j'en arrêterai là, sur le budget de l'État.
01:52Est-ce que sera le vote sans doute bien différent concernant ce vote crucial également ?
01:57Michel Barnier, il y a un an, a chuté sur le budget de la Sécu, c'était sur une motion de censure.
02:04Et François Bayrou n'a pas réussi à franchir même l'étape de...
02:09Lui, il a demandé la confiance, donc il a pris encore plus de risques.
02:12Mais c'est vrai que si on se reporte sur la dernière année, c'est un vote qui ne conforte pas,
02:18je ne dirais pas que ça conforte Sébastien Lecornu, mais ça valide sa méthode.
02:23C'est un vote artisanal, parce que c'est vraiment Sébastien Lecornu qui l'a bouclé, petit groupe par petit groupe,
02:36coup de téléphone par coup de téléphone...
02:38Première réaction du patron des Républicains, Bruno Retailleux.
02:49C'était très furtif, la première réaction de Bruno Retailleux.
02:52Je n'ai pas entendu exactement ce qu'il a dit, lui qui avait qualifié ce budget de la Sécu il y a quelques heures de hold-up fiscal.
02:58C'est une défaite pour lui.
03:00C'est une défaite pour Bruno Retailleux, ça c'était évident, puisqu'il était beaucoup engagé quand même contre ça.
03:06Mais je reviens à Sébastien Lecornu, ce qui est vraiment original,
03:11c'est que ça n'est pas la victoire de groupe parlementaire contre d'autres groupes parlementaires,
03:17ni de parti politique contre d'autres partis politiques.
03:20C'est un artisan qui a tissé des liens, pas clandestins, mais artisanaux, un à un, et qui y est arrivé.
03:30La même méthode peut produire les mêmes effets,
03:34et donc il va falloir que nous nous y mettions tous, encore et encore,
03:39débattre, discuter, voter dans l'hémicycle, et j'espère que nous y parviendrons.
03:44Je vous remercie beaucoup.
03:45Non, le chemin n'est pas fini, puisqu'il y a maintenant, le Sénat va se prononcer à nouveau,
03:51et nous aurons une lecture définitive.
03:54Mais ça montre que sur les équilibres que nous avons trouvés,
03:56il y a une majorité à l'Assemblée nationale, et donc c'est un très bon signe.
04:01Et l'immense probabilité pour la suite des événements, c'est que le texte puisse être adopté définitivement.
04:08Mais la navette se poursuit, vous êtes bien connaisseurs de notre procédure parlementaire.
04:13Pardon ?
04:14Alors, je n'ai pas de détails à vous donner à l'heure actuelle sur la suite de la navette,
04:19mais ça va venir très vite maintenant.
04:20Merci à tous. Merci.
04:23Voilà, on sent quelques sourires.
04:25Mathilde Panot, chez les Insoumis.
04:26Quand elle confirme le changement d'alliance du Parti Socialiste, qui décide donc de rejoindre le camp des soutiens au gouvernement.
04:34Et je rappelle qu'en démocratie, lorsqu'on vote un budget, on est donc dans la majorité et dans le soutien au gouvernement.
04:41Et lorsqu'on vote contre un budget, on se place dans l'opposition.
04:44Les socialistes et la direction du Parti Socialiste a donc fait un choix extrêmement clair aujourd'hui.
04:49En votant pour le budget, non seulement ils permettent à un budget cruel de pouvoir passer,
04:55mais en plus de cela, ils sauvent Emmanuel Macron, puisque je le rappelle, il y a un mois tout juste,
05:00la discussion qui existait dans ce pays était de savoir si Emmanuel Macron devait partir.
05:06Ce qui est toujours, ce qui est majoritaire dans le pays.
05:10Et ce qu'ont permis les socialistes, c'est de faire en sorte non seulement de leur donner un sursis,
05:15de faire perdre du temps au pays et d'adopter un budget comme celui que nous venons d'adopter en seconde lecture,
05:21qui permet par exemple de faire 4 milliards de coupes sur la santé et sur l'hôpital public,
05:26dont tout le monde comprendra que c'est extrêmement cruel.
05:28Évidemment, ce vote n'a rien à voir avec le mandat qui a été donné par les électeurs et les électrices
05:34qui les ont fait élire dans cette Assemblée, dont le mandat était justement de construire une alternative
05:38en rupture avec le macronisme et non pas de s'allier et de fusionner avec la Macronie,
05:43comme ils sont en train de le faire.
05:45De même, nous sommes surpris de voir que ce vote passe grâce à l'abstention de plusieurs députés écologistes
05:51qui eux aussi ne respectent pas le mandat qui leur a été donné par les électeurs et les électrices.
05:56Sachez qu'il reste une force disponible dans ce pays pour appliquer un programme de rupture avec le macronisme,
06:03c'est celle que nous représentons aujourd'hui,
06:05et nous redisons comme une promesse que les insoumis et insoumises seront toujours du côté du peuple
06:11et ne seront jamais dans les petits arrangements de couloirs dans le dos des citoyens et des citoyennes.
06:16Nous sommes donc au vote à la seconde lecture.
06:19Il reste un prochain vote, donc en dernière lecture, qui devrait avoir lieu la semaine prochaine.
06:23Et j'invite toutes celles et ceux qui nous écoutent, et notamment les soignants et les soignantes,
06:28mais aussi celles et ceux qui attendent pendant des heures aux urgences,
06:31à aller interpeller leurs députés pour savoir s'ils continueront de garder le même vote en dernière lecture,
06:37parce que c'est de cela dont il s'agit.
06:38– En votant pour le Parti Socialiste, sauve Emmanuel Macron, Alain Dommel,
06:45un gros tacle pour le PS, mais un petit aussi pour les écologistes,
06:48nous sommes les derniers à gauche, dit en quelque sorte Mathilde Panot.
06:52– Ce qui est frappant, c'est que Mathilde Panot, c'est la politique à la tronçonneuse, c'est-à-dire qu'elle veut…
06:58– N'allez pas lui dire ça, la référence à Milley ne va pas lui plaire.
07:01– Bon, non mais on a l'impression qu'elle veut que la rupture soit…
07:07– Deuxième tentative pour Bruno Retailleau, le patron des Républicains.
07:11– Et puis c'est toujours plus de dettes, toujours plus de déficits, sans doute 25 milliards,
07:1725 milliards d'euros de déficits, je veux rappeler qu'en 2023,
07:21le déficit de la Sécurité sociale, c'était 13 milliards.
07:25Donc tout est empiré, moins de travail, plus d'impôts, plus de dépenses et plus de têtes.
07:32Voilà, donc je persiste et je signe.
07:37C'est un budget qui permettra sans doute au gouvernement, Emmanuel Macron, de durer un peu plus.
07:43Mais c'est un budget qui emmène la France dans le mur.
07:46Et je le regrette profondément.
07:47– Laurent Wauquiez avait appelé à l'abstention pour finalement ce budget.
07:51Qu'est-ce que vous en pensez ? Il aurait dû prôner de voter contre ?
07:54– Non, j'avais indiqué aux députés, vous savez c'est difficile,
07:57parce qu'on est dans un moment de confusion et chacun essaie de limiter la casse.
08:02J'avais indiqué moi que j'étais pour la position contre,
08:08mais aussi pour l'abstention pour les députés qui en fonction de leur conscience souhaitaient s'abstenir.
08:15Donc je n'ai pas plus de commentaires à faire.
08:18– Et pour la suite, est-ce que vous êtes favorable à une dissolution,
08:21une élection présidentielle anticipée comme Édouard Philippe ?
08:24– Écoutez, colline après colline, voilà, donné au PLFSS.
08:29– Juste une dernière question, M. Rotaillot ?
08:31– Il n'y aura pas de dernière question pour Bruno Rotaillot qu'on a connue plus souriants.
08:39Ce n'est pas une très très bonne soirée pour lui,
08:41qui s'était opposé très fortement à ce budget de la Sécu,
08:45adopté donc de justesse d'une grosse dizaine de voix.
08:47Alain de Vamel.
08:47– Ce n'est pas une très bonne soirée pour lui,
08:49mais ce n'est pas une très mauvaise soirée non plus,
08:52parce qu'il est évident que dans l'électorat auquel il s'adresse,
08:58la proposition qui était au vote est extrêmement impopulaire.
09:04Et donc en prenant les positions qu'il prend,
09:08c'est-à-dire en gros un blâme implicite à Laurent Wauquiez,
09:13il se donne le beau rôle dans l'électorat de droite le plus conservateur.
09:17– Je croyais que la phrase n'était pas finie.
09:20– Elle est finie parce que Bruno Rotaillot est très mécontent du vote,
09:32a été contre ce vote, son électorat est certainement hostile au vote,
09:36et bon, il a le sentiment qu'on est à un moment où ses thèses à lui sont confortées,
09:45c'est-à-dire ses thèses c'est l'opposition des républicains,
09:50de la droite républicaine vis-à-vis du gouvernement doit être une opposition frontale,
09:56alors que là ça a été un compromis.
09:58– Marie Chantray.
09:59– Réaction à l'instant du Premier ministre Sébastien Lecornu sur ses réseaux sociaux,
10:04notamment X, il se félicite évidemment de l'adoption.
10:07– Boris Ballot, le patron, les députés sociaux.
10:08– Et faire le pari du débat parlementaire, c'est-à-dire tout simplement de la démocratie.
10:16D'autres ont fait des choix différents.
10:20On préférait soit être les passagers clandestins de ce débat,
10:24soit faire le pari de la politique du pire.
10:26Nous, nous avons regardé aujourd'hui où nous en étions après plusieurs semaines
10:31d'un débat qui était âpre, rugueux, exigeant, où il a fallu chercher des compromis.
10:40Rappelez-vous au moment de la chute de François Bayrou.
10:44Il y avait la suppression de deux jours fériés, il n'en est plus question.
10:50Il y avait une nouvelle réforme de l'assurance chômage, il n'en est plus question.
10:53Il y avait le gel des pensions, il n'en est plus question.
10:55Il y avait le gel des minima sociaux, il n'en est plus question.
10:58Il y avait le gel du barème de la CSG, il n'en est plus question.
11:01Il y avait le doublement des franchises médicales, il n'en est plus question.
11:04Il y avait la remise en question d'un certain nombre d'exonérations pour les apprentis,
11:08pour les chèques déjeuners ou les chèques vacances, il n'en est plus question.
11:11Il y avait la remise en cause des aides à l'embauche outre-mer, il n'en est plus question.
11:15Les moyens de l'hôpital étaient réduits à pas grand-chose, si bien que la tarification était négative.
11:21Nous avons augmenté dans le débat de 4 milliards le niveau des dépenses de santé.
11:28Nous avons suspendu la réforme des retraites et ce sont plusieurs centaines de milliers de Français
11:32qui pourront en bénéficier dès 2026.
11:35Eh bien je crois que ce soir nous pouvons vous dire que nous avons fait œuvre utile.
11:39Certains font feu sur les socialistes.
11:42Eh bien je dois vous dire que ça ne nous impressionne pas.
11:46Nous n'avons jamais perdu de vue ni les raisons de nous battre,
11:49mettre de la justice dans ce budget,
11:52faire reculer les brutalités qu'il contenait,
11:55effacer le musée des horreurs qu'avec nous les organisations syndicales avaient dénoncées.
11:59Je crois que sans que ce soit notre budget, nous y sommes parvenus.
12:05Nous ne sommes pas parvenus seuls.
12:07D'autres, sur les bancs notamment de la gauche, se sont battus avec nous.
12:12Et je crois que ce soir, c'est d'abord les Françaises et les Français
12:16qui étaient légitimement inquiets, qui peuvent souffler.
12:19C'est assez difficile pour vous quand même,
12:21parce que vous avez négocié imprement.
12:23Vous avez fait des files de diverses places.
12:29Bon, Boris vient de dire l'essentiel.
12:31Nous avons effectivement, pendant un mois et demi,
12:35évolué dans nos positions.
12:37Nous sommes partis, au début de cette discussion,
12:40nous étions absolument contre le projet qui nous était présenté.
12:44Et il a fallu un mois et demi de discussion
12:46pour qu'au fur et à mesure,
12:49nous puissions trouver la voie d'un compromis
12:51dans un Parlement qui, pour la première fois,
12:54votait librement, puisque 149.
12:56Et donc, cette victoire, elle est d'abord celle du Parlement lui-même
13:00qui a su trouver avec celles et ceux qui sont prêts
13:04à rechercher les voies du compromis, de la négociation.
13:07C'est exigeant, c'est difficile.
13:09Ça a été dit avant moi, ce budget n'est le budget de personne, au fond.
13:13Tous ceux qui vont se succéder à vos micros vous diront la même chose.
13:16Si nous avions été majoritaires seuls, nous aurions fait différemment.
13:19Et c'est vrai.
13:19Chacun d'entre nous a fait différemment,
13:21certainement de manière très différente,
13:24puisque nous sommes de gauche
13:25et que la majorité très relative qui nous fait face reste de droite.
13:30Mais nous avons cherché à être utiles aux Françaises et aux Français.
13:34Et je crois que nous n'avons trahi personne.
13:37Et au contraire, nous sommes de ceux qui n'avons pas attendu
13:40un grand soir hypothétique pour obtenir des victoires.
13:43Nous avons ce soir la possibilité de dire à ceux
13:46qui nous ont demandé de les représenter
13:48que nous avons été là pour soutenir
13:50classe populaire, classe moyenne,
13:52toutes celles et ceux qui n'avaient pas d'autre moyen
13:54d'attendre, une fois encore, une élection supplémentaire.
13:58Laquelle, quand, avec quelle certitude,
14:01ce soir, ils savent qu'à la veille des vacances de Noël,
14:05au moment où tous s'interrogent sur ce que sera leur pouvoir d'achat l'an prochain,
14:09que nous avons préservé leur pouvoir d'achat,
14:12que nous avons préservé leur accès à la santé.
14:14Et que pour ceux qui vont partir à la retraite,
14:16ils pourront partir plus tôt parce qu'il y a des gens
14:19qui ont pris leur responsabilité.
14:20Voilà ce que l'on voulait vous dire ce soir.
14:23Et c'est vrai qu'il n'y a non pas de fanfaronnade,
14:26parce que ce que nous avons obtenu,
14:28Boris vient de le dire, nous l'avons obtenu avec d'autres.
14:30Il n'y a aucune volonté de tirer à nous une couverture
14:33qui n'appartient pas qu'à nous.
14:35Elle appartient à l'ensemble de celles et ceux
14:36qui ont voulu faire progresser ce débat.
14:39Voilà. Donc ça prouve que le débat est possible.
14:40Ça prouve que quand il y a une recherche sincère et loyale,
14:46on peut y arriver.
14:47Mais c'est aussi une leçon pour le gouvernement.
14:49Parce que dans ce débat sur le projet de loi
14:51de financement de la sécurité sociale,
14:53il a accepté d'avancer.
14:55Et sa majorité a accepté aussi pour une part d'avancer.
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