Budget de la Sécu adopté: pour Manon Aubry, députée européenne (LFI), "ce que fait Olivier Faure (PS), c'est masquer le fait qu'il rejoigne la coalition gouvernementale"

BFM

Les députés ont adopté de justesse le projet de loi de financement de la sécurité sociale. 247 ont voté pour l'adoption du texte et 234 contre.

Transcript

00:00Il y a passé quelque chose de malheureusement assez simple

00:02et une maladie assez répandue, qui est la présidentielle.

00:06Avec des gens qui sont obsédés par la présidentielle.

00:08Il n'y a que ça qui compte.

00:09Alors même que c'est le parti qui nous expliquait

00:11que le président tout puissant, c'était l'horreur

00:14et qu'il fallait s'en écarter au plus vite,

00:17désormais, plutôt que de passer par le Parlement,

00:18il n'y a plus qu'une élection qui compte,

00:20c'est la présidentielle, la présidentielle, la présidentielle.

00:22Il faut que Macron démissionne, il faut qu'on l'ait tout de suite.

00:25– Non, ça c'était pour vous aussi,

00:26mais vous pouvez peut-être répondre d'abord à ce que vous disiez,

00:29Julie Ahmed, pardon Julie.

00:30– Moi je préfère répondre sur le fond,

00:32en fait, comment quand on est de gauche,

00:35on peut accepter de voter un budget de la sécurité sociale,

00:38qui va faire la poche des françaises et des français,

00:40qui, je veux dire, il suffit d'aller dans les hôpitaux,

00:43vous avez déjà fait la queue aux urgences,

00:443h, 4h, 5h, vous pensez qu'ils ont besoin

00:46de milliards d'euros encore en moins dans ces hôpitaux ?

00:49Vous avez déjà attendu des mois et des mois

00:51pour prendre un rendez-vous chez des spécialistes ?

00:54Vous avez déjà, par exemple, les affections longue durée,

00:58les malades de longue durée,

01:00ceux qui sont malades de diabète,

01:02qui vont voir leur indemnité baisser,

01:05ils répondent quoi les socialistes à ça ?

01:07C'est des choses extrêmement concrètes dans la vie des gens.

01:09Donc oui…

01:10– Mais ils répondent, on n'a pas tout obtenu,

01:12mais on a obtenu quelques améliorations et c'est mieux que rien.

01:14– On a beau jeu de dire,

01:16on a nettoyé ce projet de budget des pires horreurs.

01:20Pardon, mais ils ont oublié quelques pièces,

01:22et pas les plus petites, si je peux me permettre.

01:26Quand vous avez un budget de la sécurité sociale

01:29qui ne suit pas la hausse des besoins,

01:32qui est structurel avec le vieillissement de la population,

01:34donc vous avez plus de soins de santé.

01:37Et donc derrière, je veux dire,

01:39ce que fait Olivier Faure,

01:41c'est en réalité masquer le fait

01:43qu'il rejoigne la coalition gouvernementale.

01:47– Mais vous le croyez vraiment ça Manon Aubry

01:51quand vous dites que maintenant ils font partie de la majorité

01:54et que ce n'est plus un parti d'opposition ?

01:56– Vous savez, réellement, le PS n'est plus un parti d'opposition.

01:58– Dans l'histoire de la Ve République,

02:00à chaque fois que vous votez le budget,

02:03c'est que vous faites partie,

02:04vous êtes un soutien au gouvernement.

02:06C'est le choix qu'a fait Olivier Faure,

02:08qui qualifiait d'ailleurs lui-même ce budget de passable,

02:11mais qu'il le soutient quand même,

02:12qui est même allé jusqu'à supplier des députés LR de voter.

02:15– Ce n'est pas un budget de gauche ?

02:17– Non, ce n'est pas un budget de gauche.

02:18Un budget de gauche, je vais vous dire ce que c'est Yves Tréard,

02:20puisqu'on m'en donne l'occasion.

02:22C'est un budget tel qu'on l'avait proposé

02:23dans le programme du nouveau Front populaire,

02:25sur lequel Olivier Faure a fait campagne et a été élu,

02:28sur lequel ont fait campagne l'ensemble des députés socialistes

02:30et ils ont été élus.

02:31C'est par exemple le recrutement de 100 000 soignants,

02:33pas la coupe de 4 milliards d'euros dans le budget de la santé.

02:36C'est par exemple des EHPAD publics

02:39et la construction d'EHPAD publics,

02:40et non pas la baisse des dotations.

02:43– Mais c'est un budget qui n'a pas de majorité aujourd'hui,

02:45c'est un budget qui n'existe pas, qui ne peut pas exister aujourd'hui.

02:48– Mais aujourd'hui, ce n'est pas un budget

02:50sur lequel on a été élus.

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