00:00Générique
00:00Bonjour à tous, bienvenue, 7 minutes chrono chaque jour, la parole aux personnalités du département de la Loire.
00:20Nous parlons d'une association importante primordiale aujourd'hui, Espace.
00:23A l'occasion du 25 novembre, la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.
00:28Une journée qui rappelle l'importance de la prévention, de l'écoute, de l'accompagnement face aux violences sexistes et sexuelles.
00:34J'ai le plaisir aujourd'hui d'accueillir Géraldine Blanchard-Vicard, qui est directrice coordinatrice de cette association Espace,
00:41association interprofessionnelle de soins et de prévention des abus sexuels.
00:45Géraldine, bonjour.
00:45Bonjour.
00:46J'ai fait l'introduction, nous allons présenter l'association Espace, qu'est-ce que c'est depuis une trentaine d'années ?
00:52Vous œuvrez pour l'aide aux victimes et la prévention des abus sexuels.
00:57D'où vient cette association et que fait-elle aujourd'hui ?
01:00En effet, nous existons depuis plus de 35 ans sur le département de la Loire,
01:07mais pas seulement, puisque nous sommes en train d'ouvrir une antenne sur l'île.
01:12Que faisons-nous ?
01:14Bien, en fait, notre but premier est de lutter contre les abus sexuels,
01:20pas seulement fait aux enfants, tout le monde.
01:23Nous faisons donc en premier volet de la prévention dans les écoles,
01:28de l'école maternelle jusqu'au parcours sup, puisque nous intervenons à l'école des mines par exemple,
01:34pour expliquer en fait de faire attention à son corps, que notre corps nous appartient
01:41et que personne n'a le droit sans notre consentement d'y toucher.
01:47Donc de la prévention auprès de tous les publics, aujourd'hui, on en est où ?
01:53Est-ce qu'on sait chiffrer le nombre d'abus sexuels vis-à-vis de tous les publics ?
01:57Absolument. Il y a environ 160 000 enfants par an qui sont abusés.
02:03Pour vous donner un chiffre un petit peu plus concret, dans une classe,
02:08il y a entre deux à trois enfants qui sont concernés.
02:11Et nous faisons naturellement, nous recevons tout public,
02:14puisqu'avec la mémoire traumatique, hélas, les drames peuvent ressurgir bien plus tard.
02:23Ressurgir quelques années plus tard, oui, tout à fait.
02:25Je parlais du 25 novembre en introduction, on peut aussi parler du 20 novembre,
02:28la journée internationale des droits de l'enfant.
02:30J'allais dire, vous vous y rapprochez complètement.
02:33Accompagner les victimes, ça peut passer par quoi ?
02:36C'est flécher les professionnels de santé ?
02:38Alors, en principe, ce sont, oui, ou des professionnels de santé
02:42ou bien du personnel encadrant qui nous téléphonent
02:46pour nous indiquer qu'ils ont une victime.
02:49Nous les recevons, donc, nous recevons la victime en accueil-écoute.
02:53S'il y a besoin, nous avons un accueil-écoute juridique
02:57où nous pouvons apporter tout l'accompagnement juridique.
03:01Ensuite, nous avons des soins psychologiques,
03:05nous avons des psychologues au sein d'Espaces.
03:08Donc, c'est vraiment de la prévention jusqu'aux soins.
03:13C'est vraiment toute la chaîne qui est créée pour aider les victimes.
03:18Quels sont les grands défis qui se présentent à l'association aujourd'hui et aux victimes ?
03:21Pousser les victimes à parler, il y a toujours une réticence à recueillir la parole
03:26ou à provoquer la parole ?
03:27Quels sont les défis qui se posent à vous ?
03:29Alors, en fait, aujourd'hui, là où nous avons vraiment du progrès,
03:35c'est que nous avons de plus en plus d'hommes
03:37qui poussent la porte de l'association pour parler.
03:42Nous étions environ à 2%, maintenant, nous sommes à 17%.
03:45Donc, c'est vraiment très important de recueillir cette parole,
03:51d'écouter de la première chose que l'on dit aux victimes,
03:54on vous croit.
03:55Ça, c'est vraiment extrêmement important pour eux,
03:58d'être dans une confiance totale et on va vous accompagner.
04:03La prise de plain, on le sait, le on vous croit,
04:07il faut que ce soit le cas aussi dans les gendarmeries,
04:09dans les casiers, les commissariats.
04:11Ça a changé, aujourd'hui, on a un accès plus facile
04:15à la parole donnée, lorsqu'on va porter plainte ?
04:18Oui, dans certains commissariats ou certaines gendarmeries,
04:21vraiment, vraiment, il y a eu des progrès de faits.
04:24Dans d'autres, non, mais malheureusement,
04:26c'est comme dans tout secteur, je veux dire,
04:28il y a des progressions qui se font plus vite ou moins vite.
04:32Mais il est vrai que maintenant, les gendarmes et les policiers
04:36ont quand même à cœur d'écouter les victimes
04:40avec un petit peu plus de sécurité, oui, tout à fait.
04:43Quand vous accueillez des victimes, qu'est-ce que vous dites ?
04:47Qu'est-ce que ça dit de la société ?
04:50La manière dont on recueille la parole,
04:52dont on abuse aussi les victimes ?
04:53Alors, en fait, il faut bien voir qu'il n'y a aucune prérogative.
05:00C'est n'importe quel milieu social qui est touché.
05:05N'importe quel âge, n'importe quel milieu social,
05:07n'importe quelle profession.
05:09Bien souvent, les victimes, en effet, malheureusement,
05:14sont des enfants qui, pas grâce,
05:19mais en raison du cerveau qui a cette capacité, ont oublié.
05:25Et ils reviennent vers nous quand, par exemple, une odeur
05:28ou un accouchement ou une révélation dans la famille,
05:34ça remonte, en fait, et c'est là qu'ils viennent dire
05:38« Mais moi aussi, je suis victime ».
05:40Et surtout, dans les cas d'inceste, nous reposons bien le cadre
05:45pour leur expliquer que, oui, en effet, il y a eu un souci.
05:48Grâce à leur révélation, la famille s'est peut-être dispersée,
05:52mais qu'il reste une victime.
05:56Comment est-ce que la France se positionne
05:57par rapport à la prise en charge et l'accompagnement des victimes ?
06:01En matière de prévention, il nous reste une minute.
06:03Alors, la France a bien évolué, ça c'est très bien.
06:09L'énorme problème qu'il y a actuellement,
06:12ce sont les subventions qui diminuent de plus en plus
06:15et qui, vraiment, sont de moins en moins favorables
06:19pour les associations, ce qui peut mettre tout à fait
06:23notre continuité à exister en péril.
06:29Donc, une vraie inquiétude, comme la plupart des associations.
06:32Merci beaucoup, Géraldine Blanchard-Vicard,
06:34directrice, coordinatrice de l'association à l'espace.
06:37Où est-ce que l'on peut vous trouver ?
06:38On peut vous suivre, évidemment, sur les réseaux, Internet, etc.
06:40Absolument, et nous sommes, alors, notre siège est basé
06:4323-25 rue de la Richelandière à Saint-Étienne.
06:46Mais nous avons une antenne à Montbrison,
06:48une à Rouen, et puis l'île qui est en train d'ouvrir.
06:52Merci beaucoup, Géraldine, d'être venue nous voir aujourd'hui.
06:54Merci à vous de nous avoir suivis.
06:56On se retrouve demain pour un nouveau numéro
06:58de 7 minutes chrono sur TL7.
07:00À demain.