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  • il y a 20 heures
Le président français menace Pékin de droits de douane, sans avoir construit un front européen.

Retrouvez « L'édito éco de Dominique Seux » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-eco

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Transcription
00:00Dominique Seux, votre question est la suivante, la Chine est-elle devenue notre ennemi public numéro 1 ?
00:06Alors Emmanuel Macron ne le dit pas comme ça dans l'interview accordée aux Echos dans la vidéo qu'il ramenait samedi de Chine
00:11mais il ne raconte pas autre chose, la Chine, je le cite texto, vient percuter le cœur du modèle industriel européen, le cœur.
00:21Il hausse le ton et menace Pékin de droits de douane, cette prise de parole est en vérité à double tranchant,
00:26elle a certes le mérite de la franchise mais c'est en même temps un peu étrange parce que le chef de l'Etat reconnaît à la face du monde
00:32que sa visite a été un échec, il n'a pas convaincu Xi Jinping, il ne l'a pas convaincu, alors ni d'arrêter de soutenir Vladimir Poutine
00:40ni de ralentir ce rouleau compresseur commercial, on en a déjà parlé ici et encore vendredi avec Thomas Porcher,
00:47le cap des 300 milliards de dollars d'excédent vis-à-vis de l'Europe a été franchi.
00:51Et rappelez-nous Dominique, d'où vient ce rouleau compresseur ?
00:53De très loin, un, de 30 ans de travail acharné et de méthode parfois douteuse,
00:59les Chinois ont longtemps eu l'avantage des prix bas et de la quantité illimitée,
01:03ils ont désormais celui de la qualité qui est bonne.
01:06Deux, Donald Trump a fermé le marché américain aux Chinois qui se déverse du coup en Europe pour réaliser des profits.
01:12Alors je vous donne un exemple, le constructeur automobile BYD ne réalise pas de marge en Chine,
01:18il y a trop de concurrents, et bien il vient donc en faire ici ses pratiques.
01:22Que propose Emmanuel Macron ?
01:23Le bâton et la carotte. Le bâton, c'est la menace de droits de douane européens sur les produits chinois qui veulent entrer chez nous.
01:29Dans quelques mois, si Pékin ne change pas, promet-il, comme Washington.
01:33Alors c'est une idée logique pour créer un rapport de force, sauf qu'il y a un mais.
01:38La France est de loin la plus motivée sur le bâton parce qu'elle est le pays le plus désindustrialisé du continent,
01:43et pas principalement à cause de la Chine, à cause de nos choix internes.
01:46La concurrence chinoise, il faut le dire, n'a pas tué les industries allemandes, italiennes et espagnoles, en tout cas jusqu'à maintenant.
01:53Berlin, Rome et Madrid commencent-ils à avoir peur ? Oui, mais juste un peu.
01:58La France et l'Allemagne ont le même déficit commercial avec la Chine, 50 milliards.
02:02Mais nous y exportons pour 20 milliards de biens, les Allemands pour 90 milliards.
02:07Ce n'est pas tout à fait la même façon de voir les choses.
02:09Alors ça, c'était le bâton, la carotte maintenant.
02:11Alors Emmanuel Macron dit aux Chinois, si vous voulez nous vendre des marchandises, venez les fabriquer chez nous,
02:16ouvrez des usines et transférez-nous au passage vos technologies comme nous l'avons fait en allant chez vous il y a 30 ans, Airbus, EDF, etc.
02:25Exemple pratique, CATL, un fabricant chinois de batteries électriques très avancées,
02:30a inauguré une usine en Allemagne et en construit deux en Hongrie et en Espagne.
02:34En Espagne, il a fait venir 2000 salariés chinois, d'où le soupçon qu'il n'a pas du tout l'intention de partager ces technologies.
02:43Bref, des idées, il y en a beaucoup sur la table.
02:45La grande question, tout simplement, c'est de savoir s'il y a une volonté.
02:48Et merci Dominique Seux, à demain.
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